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Analyse de la divergence d’un laser atomique

mique

La figure 4.2 avait pr´esent´e des r´esultats typiques de la divergence de nos lasers `a atomes. Nous pouvons `a pr´esent essayer de comprendre ces donn´ees `

a l’aide du formalisme qui a ´et´e expos´e.

4.4.1

S´equence exp´erimentale

Notre s´equence exp´erimentale se d´ecompose comme suit : apr`es obten- tion d’un condensat de Bose dans le pi`ege magn´etique, on applique pendant tcouplage = 10 ms le coupleur de sortie radio-fr´equence. Puis, on arrˆete le cou- pleur RF et on coupe le pi`ege magn´etique. On attend alors tlibre = 6 ms avant de faire une imagerie en absorption, l’image ´etant prise avec un angle φ par rapport `a l’axe y d´efini par le condensat. Le laser `a atome va donc ˆetre sou- mis `a 3 types d’interactions distincts. Tout d’abord, nous assimilons l’effet

des interactions entre atomes du condensat source et atomes du laser `a un effet de lentille mince. Ensuite, le potentiel d’interaction dˆu `a la partie non lin´eaire de l’effet Zeeman sera r´eduit `a sa composante quadratique, et les atomes verront donc un effet de type « lentille ´epaisse divergente ». Finale- ment, apr`es la coupure du champ magn´etique, les atomes du laser verront un effet de propagation dans l’espace libre.

4.4.2

Processus d’analyse des donn´ees

largeur (mm) position (mm) 400 mm al ti tu d e (m m )

Fig. 4.7 – M´ethode d’analyse de la divergence d’un laser atomique. (a) Image en absorption apr`es 10 ms de couplage `a 38,557 MHz et 6 ms de temps de vol. On notera le d´eplacement du condensat (point noir sur l’image) par rap- port au d´ebut du laser, dˆu `a l’effet Stern-Gerlach de s´eparation des niveaux magn´etiques mF = 1 (condensat) et mF = 0 (laser). (b)-(d) Exemples de profils d’absorptions transverses, correspondants aux trois rectangles de (a). Chacun des profils est ajust´e par la fonction ρn(1 − (r/Rn)2)3/2 afin d’en trouver sa largeur Rn et sa densit´e pic ρn. (e) l’angle de divergence du laser Θ est trouv´e par un fit lin´eaire de la s´erie des Rn.

La m´ethode d’analyse de cette divergence est pr´esent´ee sur la figure 4.7 et peut ˆetre r´esum´ee comme suit : `a chaque position verticale n de l’image, on fait un fit transversal par la fonction ρ(r) = ρn(1 − r2/R2n)3/2, o`u r est le param`etre de l’axe horizontal de nos images. Cette fonction d’ajustage correspond au cas d’un laser atomique pour lequel la section transverse reste

bien d´ecrite par densit´e atomique en forme de parabole invers´ee pendant toute la propagation. Il s’agit alors de la densit´e colonne correspondante, puisque l’image obtenue est le r´esultat de l’int´egration de l’absorption le long du trajet de la sonde (voir annexe B). On constate empiriquement que, dans la limite de nos param`etres exp´erimentaux, ceci semble correct. Finalement, on constate que l’ensemble des Rnen fonction de la position verticale s’ajuste bien par une droite (partie droite de la figure 4.7). On d´eduit donc de la pente de cette droite un angle de divergence θ pour le laser `a atome.

Les points de la figure 4.9 pr´esentent les donn´ees exp´erimentales obtenues en fonction du d´esaccord du coupleur de sortie. On constate essentiellement une d´ecroissance de la divergence quand le coupleur de sortie « descend » dans le condensat.

4.4.3

Matrices ABCD et angle de divergence

Pour ´evaluer l’angle de divergence observ´e sur nos donn´ees exp´erimen- tales, il suffit de calculer, `a l’aide d’un formalisme ABCD la largeur des deux extr´emit´es du faisceau (en tenant compte de l’angle d’observation comme dans l’annexe B) et de diviser par sa longueur (cf figure 4.8) :

Θ = w2− w1 lL

(4.98) o`u w1et w2sont les largeurs `a 1/e2du faisceau laser atomique, vu selon l’angle d’observation φ. Ceux-ci sont obtenus par la propagation des param`etres de faisceaux gaussiens 1/qx = 2i/w2x = 5i/2∆x

2 et 1/q

y = 2i/wy2 = 5i/2∆y 2 `a travers les matrices ABCD successives (lentille mince, lentille ´epaisse et pro- pagation libre). Les largeurs `a l’origine du faisceau laser ∆x et ∆y d´ependent de la position d’extraction zE et ont d´ej`a ´et´e explicit´es en 4.5 et 4.6.

En pratique, l’extr´emit´e « avant » du laser subit l’effet de lentille mince pendant un temps tLM, avec :

tLM = s 2(Rz− zE) g + 2˜µ/mR2 z· zE (4.99) Puis une propagation dans un milieu type « lentille ´epaisse » dˆu `a l’effet Zee- man quadratique pendant un temps tcouplage− tLM, et enfin une propagation libre pendant tlibre.

L’extr´emit´e « arri`ere » du laser subit quand `a elle ´egalement l’effet de lentille mince pendant un temps tLM, puis seulement une propagation libre pendant tlibre.

La longueur du laser observ´e lL pour sa part se calcule ais´ement `a partir des ´equations classiques 1D du mouvement :

lL' g Ω2 cosh[Ωtcouplage] − g Ω2 + g

W1

W2 lL

Θ

Laser atomique

Fig. 4.8 – Principe de la d´efinition d’un angle de divergence. On a Θ = (w2− w1)/lL.

On notera cependant que cette th´eorie s’applique pour des faisceaux gaus- siens. Or, on a vu que les donn´ees exp´erimentales ´etaient bien d´ecrites par des profils type paraboles invers´ees. On n’oubliera donc pas d’utiliser le facteur 2/√5 qui apparaˆıt lorsque passe d’une forme gaussienne `a une forme de type parabole invers´ee (cf Eq. 4.60).

4.4.4

Comparaison avec les donn´ees exp´erimentales

On pr´esente ici les param`etres exp´erimentaux concernant notre exp´e- rience :

– Rx = Rz = 4, 2 µm – Ry = 67, 2 µm

– Natomes= 4 · 105 −→ µ = 2π~ · 1, 6 kHz – a11' a10, d’o`u ˜µ ' 2π~ · 1, 6 kHz

– φ = 0, 97 rad (angle d’observation par rapport `a l’axe y) – tcouplage = 10 ms

– tlibre= 6 ms

– Effet Zeeman quadratique : Ωx= Ωz = 2π · 30, 3 Hz ; Selon la direction y, l’effet poss`ede une composante quadratique et une composante quar- tique (en y4). Il est cependant n´egligeable devant celui de la direction x. On pose donc Ωy ' 0.

En utilisant ces param`etres dans une th´eorie de matrices ABCD, on ob- tient les r´esultats pr´esent´es sur la figure 4.9.

On constate un bon accord de la courbe avec les donn´ees exp´erimentales, dans la mesure o`u l’on n’a utilis´e aucun param`etre ajustable. La principale caract´eristique de cette courbe est sa d´ecroissance avec la baisse de la po- sition d’extraction. Cet effet est dˆu `a la travers´ee du condensat de Bose-

D iv er ge nc e (m ra d) -5 0 5 0 10 20 30 Désaccord du coupleur (kHz)

Fig. 4.9 – Angle de divergence en fonction du d´esaccord du coupleur de sortie. La courbe en trait plein correspond au calcul th´eorique par la m´ethode des matrices ABCD. La courbe en pointill´es repr´esente le mˆeme calcul th´eorique, mais sans prendre en compte l’effet des interactions entre le laser atomique et le condensat source. La calibration absolue du d´esaccord du coupleur est effectu´ee `a l’aide de courbes de couplage du type de celle de la figure 3.10, l’extremum de la courbe corespondant `a un d´esaccord nul du coupleur par rapport au centre du condensat.

Einstein, qui agit comme une lentille divergente d’autant plus puissante que l’interaction se produit pendant longtemps. Pour un couplage `a une position relativement haute, la portion de condensat `a traverser est plus importante que pour un couplage `a plus basse altitude, d’o`u la diminution de la di- vergence avec l’abaissement de la zone de couplage. En dehors de la zone `

a laquelle nous pouvions acc´eder exp´erimentalement, on constate ´egalement deux choses : tout d’abord, lorsque la zone de couplage s’approche fortement des bords du condensat, la divergence augmente rapidement et est domin´ee par la diffraction. Cela est dˆu au fait que la largeur de la zone d’extraction tend rapidement vers z´ero, d’o`u un effet de plus en plus fort de la diffraction. Par ailleurs, on constate ´egalement pour δRF < −5 kHz une diminution de la divergence calcul´ee. Ce dernier effet est dˆu `a la diminution de la largeur du laser `a sa source. En effet, l’angle de divergence donn´e par une lentille mince est proportionnel `a la largeur du faisceau incident pour une puissance donn´ee (voir figure 4.10).

F'

θ

2

θ

1

r2

r1

r1 < r2

θ1 < θ2

F'

Fig. 4.10 – Sch´ema de principe montrant la r´eduction de l’angle de divergence d’un faisceau quand la taille du faisceau diminue (`a puissance de la lentille constante).