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Analyse agronomique transversale des pratiques : émergence de nouveaux inconnus sur des

PARTIE 2 – RESULTATS

4.3. Analyse agronomique transversale des pratiques : émergence de nouveaux inconnus sur des

Un des objectifs de l’étude de pratiques innovantes était de générer des contenus agronomiques qui enrichissent l’exploration de modalités de gestion des vivaces en AB dans les Hauts de France. Dans cette section, nous montrerons en quoi l’analyse agronomique de ce qui a été appris sur les pratiques d’agriculteurs enquêtés contribue à cet objectif, en générant des connaissances et de nouveaux inconnus.

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Figure 19. Réorganisation de l’arborescence des concepts à partir de l’analyse des résultats de l’étude de pratiques innovantes. En orange, les nouvelles voies ouvertes, en rouge, les principales poches de connaissance

ouvertes.

La mise en dialogue de ce qui a été appris sur les pratiques et ce qui est généré par la R&D (cf. diagnostic) a permis de rendre compte de décalages entre les propositions faites par la R&D et les pratiques d’agriculteurs. En particulier, deux modalités de gestion des vivaces, évoquées en entretiens, sont à ce jour inédites ou marginales dans les travaux de R&D et sont intimement liées aux expériences, aux sensibilités, voire aux projets des agriculteurs que nous avons rencontrés. Une première modalité est que la majorité des agriculteurs enquêtés combinent de nombreuses pratiques, le cas échéant en inventant ces combinaisons en même temps qu’ils les mettent en œuvre, en relation avec l’évolution des états du milieu et des aléas. Souvent, ces agriculteurs ne cherchent pas à supprimer les vivaces, mais simplement à en réduire les populations pour qu’elles n’apparaissent pas comme un problème. La seconde est que certains agriculteurs considèrent que les vivaces peuvent être utiles, c’est-à-dire qu’ils les gèrent pour qu’elles leur rendent des services. Ces deux acceptions de la ‘gestion des vivaces’ permettent de souligner le fait que, dans les travaux de R&D, ces adventices sont (implicitement) toujours considérées comme des nuisibles, qu’il faudrait détruire. L’étude des pratiques d’agriculteurs permet de nuancer, voire de renverser cette représentation : la vivace est considérée par certains comme nuisible, et par d’autres comme constitutive du milieu cultivé – il faut faire avec ! - voire comme génératrice de services dans l’agroécosystème. Nous proposons de rendre compte de ces résultats en représentant visuellement, sur la Figure 19, l’explicitation de deux champs de conception divergeant du premier identifié dans les travaux de R&D (Figure 18). Pour intégrer cette ouverture, nous avons reformulé l’inconnu désirable exploré : de la conception de ‘modalités de gestion des vivaces en AB’, qui se rapportait avant tout à

171 une logique de maitrise d’un nuisible par des techniques dédiées, mais non combinées entre elles, à ‘vivre avec les vivaces en AB’.

Voie de

conception Exemple de connaissances

Exemple de question de recherche Exemple de concepts On contrôle les vivaces avec une pratique adaptée

Ecimer un chardon au stade bouton floral le force à reproduire de nouvelles fleurs, et ainsi, à puiser dans ses réserves

L’effet de « branchage » du chardon, au moment de la coupe

des têtes, a-t-il toujours lieu et avec quelle intensité ? Et quel est

l’impact de ce « branchage » sur les réserves du chardon ?

Application de cendres diluées et dynamisées pour contrôler le rumex On gère des combinaisons de pratiques

Un couvert permanent de trèfle, combinée à des opérations répétées de déchaumage et

binage permettent de concurrencer et épuiser le

chardon

Comment s’exprime l’effet allélopathique du sarrasin ?

N’est-il effectif que sur le chardon (ou l’est-il aussi sur d’autres espèces) ? A quelles conditions et

pendant combien de temps est-il actif ? Un système de culture permettant, dans un milieu donné, de contenir les vivaces On gère les services rendus par les vivaces

le rumex est un indicateur de sols compactés et acides

De quels auxiliaires de culture (= prédateurs des bio-agresseurs) le

chardon est-il hôte ?

Des chardons domestiqués

Tableau 15. Exemples de connaissances, de questions de recherche et de concepts qui ont émergé, au cours de l’analyse, sur chacune des voies explorées.

Nous proposons de détailler ici le fruit de l’analyse agronomique conduite sur ce qui a été appris de ces pratiques : des connaissances agronomiques, des questions de recherche et des concepts (exemples dans le Tableau 15). Nous présenterons ces contributions en relation avec les trois voies de conception ouvertes (Figure 19).

Expansion au sein de la voie de conception : On contrôle les vivaces avec une pratique adaptée

L’ensemble des agriculteurs rencontrés articule différentes pratiques, dans le temps et l’espace, pour vivre avec les vivaces dans leurs parcelles. Dans la lignée des approches technique par technique de la bibliographie (Figure 19), la traque aux innovations permet d’identifier de nouvelles techniques permettant de réduire efficacement, de l’avis des agriculteurs, les populations de vivaces. La liste de ces techniques est présentée dans l’annexe 3. Qu’a-t-on-appris et comment, au travers de l’analyse des pratiques ? Nous détaillons successivement : cinq voies analytiques empruntées pour produire des connaissances sur les pratiques découvertes, puis, plusieurs manières de faire germer des inconnus (questions de recherche et concept).

Concernant la production de connaissances sur les pratiques découvertes. Une première voie consiste à

mettre en relation des techniques jusqu’alors méconnues, avec des processus agronomiques connus. Par exemple, favoriser la concurrence sur les vivaces (un processus connu) en implantant des

172 variétés de blé anciennes (agriculteur 9), en cultivant du sarrasin (agriculteurs 5, 6, 8 et 10) ou du seigle (agriculteur 9) (des options techniques inconnues). L’analyse consiste aussi parfois en l’identification de nouvelles relations entre des techniques connues et des processus agronomiques connus mais qui n’avaient pas été envisagés ensemble. Par exemple, l’écimage du chardon, connu pour limiter la dispersion des graines - voire pour rassurer le voisinage (cf. agriculteur 9) - est pratiqué par l’agriculteur 7, au stade floraison, dans l’optique d’épuiser les réserves souterraines du chardon. En s’appuyant sur les modélisations existantes de l’évolution de celles-ci au cours de l’année, il est possible d’établir des liens plausibles entre ce que fait l’agriculteur, ce qu’il observe et ce qui est connu du comportement de cette espèce dans la littérature (Encadré 20).

Une seconde voie empruntée, au cours de l’analyse, repose sur des comparaisons : en comparant une même pratique rencontrée chez deux agriculteurs (ex. les agriculteurs 5 et 6 observent que le sarrasin limite la croissance et l’expansion du rumex) ou en s’appuyant sur les comparaisons faites par un agriculteur. Par exemple, l’agriculteur 7, comparant la luzerne et le sainfoin, note que dans des sols profonds, une luzerne, qui produit plus de biomasse, sera plus efficace que le sainfoin pour contrôler le chardon. D’autant que sur la luzerne, l’agriculteur réalise 3-4 fauches/an chaque année, deux ans de suite (restitution ou vente à un éleveur voisin), contre seulement 3-4 fauches une année sur sainfoin (la seconde année étant consacrée à la production de graines) : « Le sainfoin est peut-être moins efficace que la luzerne compte tenu de sa physiologie, il explique que l’espèce fait une rosette au départ, et qu’elle n’est pas aussi concurrentielle que la luzerne, elle a moins de biomasse, au niveau racinaire et aérien. » (Extrait de notes en réunion avec les conseillers partenaires du projet, 12/12/2017).

Par une troisième voie analytique, on peut identifier des variantes d’une technique connue, développée par des agriculteurs dans différentes situations. C’est le cas des décompactages pratiqués par les agriculteurs 1 et 3 (qui le mettent en œuvre depuis respectivement 3 et 10 ans) qui travaillent des sols contrastés, mobilisent des outils différents et à des profondeurs différentes (15 et 40 cm) mais évoquent l’activation de processus agronomiques du même type : ‘provoquent un effet vagues (agriculteur 1) ; ‘ça fait une ondulation et c’est vrai que quand on a un pivot de chardon qui se trouve comme ça, il se trouve sectionné’ (agriculteur 3).

Enfin, au travers d’une quatrième voie, l’analyse des pratiques innovantes dévoile des critères de performance utilisés par certains agriculteurs dans leurs raisonnements, critères qui sont absents de la littérature et pourraient nourrir des processus de conception ultérieurs. Par exemple, le couvert de trèfle ‘adaptable’, c’est à dire dont on peut piloter la compétitivité à la demande, évoqué par l’agriculteur 9, ou le trèfle ‘adventice’, qui se ressème tout seul tous les ans, que les agriculteurs 6 et 7 appellent de leurs vœux.

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Encadré 20. L’écimage du chardon – exemple de production d’une intelligibilité sur les effets d’une pratique - Adapté de Rodot (2018)

L’agriculteur observe depuis plusieurs années que lorsqu’il écime un chardon au stade bouton floral, celui-ci forme de nouvelles branches : « il branche… c’est un vrai dragon, tu lui coupes une tête y en a 5 qui repoussent ». Il considère qu’en produisant ces nouvelles branches, le chardon puise dans ses réserves, à un moment où il devrait pouvoir les reconstituer (après apparition de la fleur) : « ça l’oblige à reprendre dans ses réserves. Si on ne fait rien, une fois qu’il est en fleur, il fait redescendre ses réserves dans les racines et il réaccumule». Cet agriculteur déclenche l’écimage lorsque la plupart des chardons dans le champ sont au stade bouton floral, et qu’ils dépassent d’au moins 25 cm la culture. Peu de temps après, la récolte, permet une nouvelle coupe de la plante. Il réalise cet écimage avec une écimeuse de 4m auto-construite à partir d’une rogneuse à vigne, et il a pour projet d’en acheter une de 12m pour diminuer les dégâts au champ à chaque passage.

Figure 20. Modélisation hypothétique de l’évolution des réserves racinaires du chardon sans intervention (courbe bleue puis rouge), après écimage au stade bouton floral, puis après récolte précoce, à l’apparition de nouveaux boutons. L’évolution des réserves est représentée à titre indicatif, l’ordre de grandeur de cette diminution étant

inconnu. D’après Rodot, 2018 - Modélisation adaptée de Favrelière et Ronceux, 2016.

Dans la littérature, on montre que les réserves racinaires diminuent quand le chardon forme sa fleur : la production de cet organe est particulièrement énergivore (Figure 20). On peut faire l’hypothèse qu’écimer un chardon au stade bouton floral le force à produire de nouvelles fleurs, ce qui lui impose de puiser, à répétition, dans ses réserves racinaires et ainsi contribuer à son épuisement. Ce processus pourrait aussi contribuer à retarder la mise en réserve : tant que le chardon n’a pas refait de fleurs, il consomme ses réserves et n’en stocke pas.

Quand est-il préférable d’écimer ? Si cet écimage intervient tard en culture, les chardons n’ont pas le temps de reformer des fleurs avant la récolte et sont alors coupés à la base par la moissonneuse quand ils sont encore à un stade sensible (environ bouton floral-floraison). C’est ce qu’a pu observer l’agriculteur en 2017 où la moisson a été assez précoce : le chardon a été recoupé alors qu’il commençait tout juste à fleurir, il venait donc de passer le stade bouton floral qui correspond au minimum des réserves et a tout juste eu le temps de commencer à reconstituer des réserves. En coupant la quasi-totalité de la plante à la récolte. Il devrait alors remobiliser des réserves pour produire de nouvelles feuilles, puisque, lorsque les chardons sont hauts avant moisson, la partie basse de la tige (non coupée par la moissonneuse) est très ligneuse et présente peu de feuilles.

174 Dans beaucoup de cas, l’analyse des pratiques des agriculteurs induit la formulation de nouvelles questions de recherche, là encore, au travers de plusieurs procédés analytiques, nous en avons relevé 3. Parfois ce sont des observations d’agriculteurs sur des états ou dynamiques du milieu, qui éclairent des points aveugles. Par exemple, l’effet de ‘branchage’ du chardon, au moment de la coupe des têtes, a-t-il toujours lieu et à quelle intensité ? Parfois, c’est en cherchant à rapprocher une pratique de processus agronomiques connus qu’on identifie une zone d’ombre, par exemple, le seigle a-t-il un effet allélopathique et comment s’exprime-t-il ? Ou encore : le cas de l’agriculteur 8, passant un rouleau pour briser les tiges des chardons, de manière analogue à ce qui est pratiqué pour les couverts en agriculture de conservation : à quel stade, avec quel type de rouleau, cette technique est-elle efficace ? Enfin, c’est aussi parfois des contradictions entre des interprétations des agriculteurs et la littérature qui éveillent des doutes : quel impact réel du labour sur le chardon, entre enfouissement des racines et enfouissement de la matière organique rendue disponible pour ses racines au moment du labour ?

Enfin, ce travail conduit aussi à formuler des concepts, c’est-à-dire des logiques d’action sur lesquelles, en l’état des connaissances dans le projet VivLéBio, il est difficile de porter un jugement. On peut considérer comme tels les applications de cendres dynamisées et diluées pour maitriser le rumex (méthode inspirée de celles en usage en biodynamie, agriculteur 2), le pâturage des rumex ou chardons par les moutons ou encore l’isothérapie telle que pratiquée par l’agriculteur 4 pour gérer les vivaces, aucune référence scientifique ou technique n’ayant été trouvée pour interpréter ces propositions. On trouve aussi des concepts qui se rapportent à des logiques d’action qui n’avaient pas été envisagées jusqu’alors, comme l’usage d’outils conçus par les agriculteurs, et adaptés à leurs systèmes techniques (comme la sarcleuse à vivaces).

Expansion au sein des deux nouveaux champs de conception : gérer les interactions entre pratiques et les services rendus par les vivaces

En comparaison à la première voie de conception, les agriculteurs cherchent ici à gérer des combinaisons de pratiques, selon le milieu, afin que les vivaces ne soient pas un problème, voire qu’elles rendent des services écosystémiques. Qu’a-t-on appris et comment dans les deux nouveaux champs de conception ouverts par l’étude des pratiques ?

Comme évoqué dans le diagnostic, on dispose de très peu de connaissances sur des interactions systémiques entre techniques et sur les services rendus par les vivaces et leur gestion. L’analyse agronomique des pratiques a porté sur le repérage des formes d’expression des interactions systémiques évoquées par les agriculteurs et sur les types de services rendus par les vivaces, ainsi que leur gestion. Dans plusieurs entretiens, les agriculteurs expliquent la manière dont ils combinent les pratiques, pour

175 « Le binage et l’écimage apparaissent finalement comme 2 pratiques très complémentaires : le binage permet de gérer la grande majorité des chardons présents dans l’inter-rang et l’écimage permet de gérer ceux qui seraient restés sur le rang et qui montent à graines. » (D’après Rodot, 2018).

Ce même agriculteur 7 met en avant la complémentarité entre les déchaumages, qui détruisent les parties aériennes du chardon, et l’implantation d’un couvert d’interculture très compétitif (moutarde, cameline, radis ou sarrasin), qui empêche les nouveaux chardons, qui lèvent dans ce couvert de reconstituer les réserves racinaires : l’interculture amplifie l’effet du déchaumage. L’agriculteur 5 adopte une stratégie du même type pour le rumex, en combinant déchaumages et implantation d’une luzerne. Parfois, ce sont plutôt des points de vigilance sur des interactions ou des antagonismes qui sont évoqués. On peut citer l’exemple de la gestion de la compétition entre couvert de trèfle et culture d’une céréale :

«Ce qui est difficile avec ce couvert de trèfle dans les céréales est le contrôle du trèfle dans la culture : il faut réussir à le calmer suffisamment par la fauche et le binage pour qu’il ne redémarre pas trop tôt et qu’il ne concurrence pas le blé, mais il ne faut pas le détruire totalement non plus. (…) De manière générale, quelle que soit la densité de trèfle, il concurrence forcément le blé. Mais en retour, la fourniture d’azote est tellement importante que l’opération est bénéfique. Je récolte des blés qui sont en général à 16-17 en taux de protéines » (extraits de l’entretien avec l’agriculteur 7) ce qui lui assure un débouché : les blés bios ayant en effet plutôt tendance à être limite en protéines, son blé est donc recherché et il est sûr de le vendre à un bon prix.

Figure 21. Représentation visuelle du panorama de pratiques qu’adapte l’agriculteur 7 en fonction de l’évolution des états du milieu cultivé. La légende, dans l’encadré noir rend compte des principaux processus agronomiques

176 L’agriculteur 7 décrit une stratégie pluriannuelle, enchaînant différentes pratiques dont il raisonne la complémentarité. La Figure 21 récapitule cet enchaînement de pratiques. Les agriculteurs rencontrés insistent sur l’intérêt de ces combinaisons, et étudier leurs pratiques met en évidence l’étendue des questions de recherche, concernant l’effet de ces interactions sur les populations de vivaces (Tableau 15).

Enfin, 5 agriculteurs parmi les 10 enquêtés ont évoqué le fait qu’ils considèrent que les vivaces leur sont utiles, prenant le contrepied de la première voie de conception (où la vivaces est considérée comme un nuisible). Certains ont observé que les ronds de chardons pouvaient constituer un habitat favorable

pour différentes espèces animales. Les observations de l’agriculteur 7 vont dans ce sens :

« Et puis le chardon après, c’est un puits de vie, c’est incroyable. Les ronds de chardon, moi je me suis bricolé une écimeuse quand on passe là-dedans dans des chardons en fleur, y a des abeilles, y a des grosses sauterelles vertes qu’on voit plus maintenant. Moi j’en vois depuis que je suis en bio et que j’ai des ronds de chardons ; dans les ronds de chardons y a d’énormes sauterelles vertes qu’on voyait quand on était gamin et qu’on voit plus du tout aujourd’hui. Les perdrix elles sont dans les ronds de chardons, les lièvres ils sont dans les ronds de chardon parce qu’ils ne sont pas idiots, le renard il leur saute dessus. Donc avant de sauter dans un rond de chardon, il doit quand même y réfléchir à deux fois. C’est flagrant ! A l’écimage quand on passe dans un rond de chardon ça vole de partout, ça part dans tous les sens, les lièvres, les perdreaux.» (Extrait entretien agriculteur 7)

D’autres considèrent que ces adventices peuvent servir d’indicateurs d’états du milieu cultivé. Comme les agriculteurs 1 et 5, qui considèrent que le rumex se développe dans des compactés et acides, et l’agriculteur 8 qui rapproche la présence du chardon du surpâturage d’une zone de ses prairies. Enfin, certains considèrent les vivaces comme des sources de nourriture pour leurs élevages (ex. fourrage, agriculteur 8).

Au moment de l’étude, on disposait de très peu de connaissances sur ces différents services rendus par les vivaces, qui ouvrent chacun des questions de recherche, et invitent à formuler de nouveaux concepts : de quels auxiliaires de culture le chardon est-il hôte ? A quelles conditions des vivaces peuvent-elles servir de tuteur en culture de lentille ? Ou encore, que seraient ‘des chardons domestiqués’ (Tableau 15).