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NOUVEAUX SYSTEMES DE COTATION ET ETUDE DES INDICATEURS OSSEU

A1 N OUVEAU SYSTEME DE COTATION DE LA SYMPHYSE PUBIENNE (SPU)

a) choix des caractères à observer

Pour la mise au point d’un nouveau système de cotation avec des critères séparés, nous nous sommes surtout inspirés de la méthode Suchey-Brooks (1986) et de celle de McKern et Stewart (1957). D’un point de vue général, la méthode Suchey-Brooks est la moins critiquable (Rougé, 1993 ; Rougé et al., 1992). Le regroupement des stades de la méthode Todd (1920, 1921), sur laquelle elle se base, a suivi un traitement statistique rigoureux (Katz et Suchey, 1986 ; Suchey et al., 1986) et pris en compte la variabilité des phénomènes (Suchey et Katz, 1986a ; Brooks et Suchey, 1990).

Nous avons choisi d’observer la demi-face postérieure (A) et la demi-face antérieure (B), caractères établis par McKern et Stewart (1957). Les demi-faces postérieure et antérieure ont une évolution morphologique liée, puisqu’il s’agit du processus de maturation de la symphyse pubienne. Cependant, la transformation d’une zone par rapport à l’autre est variable. Elles n’évoluent pas simultanément. Nous avons donc séparé ces deux critères morphologiques.

Les extrémités inférieures et supérieures de la symphyse pubienne sont liées à la formation du rempart ventral (Meindl et al., 1985), elles font partie intégrante de sa reconnaissance.

Nous l’avons déjà précisé, l’apparition et la sévérité des lésions dégénératives qui succèdent à la formation de la symphyse pubienne sont très aléatoires. Ces lésions sont de plusieurs ordres.

! Résorption osseuse aux zones d’insertions ligamentaires

Ce phénomène est plus fréquent chez les femmes ayant eu plusieurs grossesses. La résorption est concomitante à la relaxion des ligaments pendant la grossesse et l’accouchement. Aux zones d’insertion de ces ligaments, l’os se résorbe3. Mais ce phénomène de résorption peut aussi être présent chez quelques femmes nullipares, et quelques hommes (Stewart, 1957 ; Suchey et al., 1979 ; Cox, 1989 ; Tague, 1990), ce qui signifie que d’autres facteurs induisent cette résorption osseuse. La résorption peut également être due aux traumatismes de la grossesse et de l’accouchement (Angel, 1969 ; Putshar, 1976 ; Bergfelder et Hermann, 1980) ou/et à l’excessive mobilité du pubis pendant la locomotion (Andersen, 1986). Il est probable que ces hypothèses interagissent. La résorption osseuse aux zones d’attaches des ligaments subit probablement l’effet de nombreux paramètres en dehors de l’âge.

! Epaississement des bords de la face

La formation de la lèvre postérieure (C) de la symphyse pubienne est la plus informative sur l’âge (Meindl et al., 1985 ; Pasquier et al., 1999). Les changements dégénératifs du côté antérieure sont trop variables pour être intégrés dans le système de cotation.

b) nouveau système de cotation Trois caractères sont donc retenus :

! SPUA : la demi-face postérieure (figure IV.1), ! SPUB : la demi-face antérieur (figure IV.1), ! SPUC : la lèvre postérieure.

3 Les oestrogènes induisent la synthèse d’enzymes ostéoclastiques ; la relaxine active ou désactive ces enzymes

Orientation : pour observer les caractères SPUA et SPUB, l’os coxal doit être orienté avec la symphyse face à l’observateur (figure IV.1).

Figure IV.1 : orientation de l’os coxal droit pour évaluation des caractères SPUA, SPUB

Caractère SPU A : la demi-face postérieure

Le processus de maturation de la demi-face postérieure est en fait, le passage d’un aspect métaphysaire (crêtes et sillons) à une surface plate.

SPU A1 : présence de crêtes et de sillons bien définis, orientés perpendiculairement à l’axe de

la symphyse pubienne (score 1).

symphyse pubienne droite, vue médiale

demi-face postérieure demi-face antérieure

SPU A2 : la demi-face postérieure est en cours de remodelage. Elle subit un processus

d’ossification. Les crêtes et sillons sont largement atténués ou complètement absents. On peut voir des nodules osseux distincts (score 2).

symphyse pubienne droite, vue médiale

SPU A3 : le remodelage de la demi-face postérieure est achevé, elle est régulière. Absence

totale de nodules osseux. Le bord postérieur est bien délimité (score 3).

symphyses pubiennes droites, vue médiale

Caractère SPU B : la demi-face antérieure et le rempart ventral

Les changements morphologiques de la demi-face antérieure sont liés à la formation du rempart.

Ce rempart est plus évident à observer chez certaines femmes, grâce au développement de l’arc ventral (Sutherland et Suchey, 1991). Cet arc ventral est typique de la morphologie féminine lorsqu’il est présent. Il délimite bien ce que nous appelons le rempart ventral.

La reconnaissance du rempart ventral pose un problème. Il est difficile de choisir entre sa formation et sa destruction lors du vieillissement (Suchey, 1979b). La délimitation des contours de la symphyse entre directement dans ce diagnostic.

Le rempart s’observe dans le même plan que la symphyse.

SPU B1 : la demi-face antérieure est constituée de sillons et de crêtes, orientés perpendiculairement à l’axe de la symphyse pubienne. Le rempart est absent. Il n’y a aucune formation sur le bord ventral adjacent à la symphyse (score 1).

symphyse pubienne droite, vue médiale

SPU B2 : le rempart est en formation. On distingue sa partie inférieure. Le bord inférieur de

la face de la symphyse forme un triangle distinct. Le bord antérieur de ce triangle délimite la partie inférieure du rempart ventral. La partie supérieure du rempart n’est pas formée. Il y a un hiatus osseux. Ce hiatus est une dépression de l’os par rapport au niveau de la surface de la symphyse (score 2).

SPU B3 : la formation de la partie ventrale et supérieure du rempart est achevée. Le rempart

se développe sur toute la longueur de la symphyse. Son épaisseur est variable. Les contours de la face de la symphyse sont claires (score 3).

symphyses pubiennes droites, vue antéro-médiale

Caractère SPU C : la lèvre postérieure

Orientation : ce caractère s’observe en orientant le coxal avec la partie postérieure de l’aile iliaque face à l’observateur.

SPU C1 : lèvre postérieure sans débordement (score 1).

symphyse pubienne gauche, vue postérieure