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1 – De la fin des empires coloniaux aux zones d’influence Les Empires coloniaux

Premier arrivé et, dans le cadre de la décolonisation, dernier parti suite à la rétrocession de Macao, les réminiscences de la présence portugaise dans la région asiatique vont beaucoup jouer pendant les années 1990 alors que la stratégie asiatique de l’UE se dessine. Les Portugais étaient présents dans le sous-continent indien avec le territoire de Goa qui regroupait l’enclave même de la ville ainsi que des territoires rattachés (comme Daman et Diu dans le nord-ouest de l’Inde), en Asie du Sud-est avec la province du Timor-Oriental et en Asie orientale avec le comptoir de Macao sur le continent chinois. La dictature de Salazar étant intransigeante sur la question des colonies, Goa fut libérée par la force lors d’une intervention de l’armée indienne en décembre 1961. Le Timor-Oriental déclara son indépendance en 1975, mais fut immédiatement occupé par l’armée indonésienne, la question ne sera réglée qu’en 1999 avec le principe de l’indépendance qui est reconnue au peuple du Timor et en 2002 avec le retrait des troupes de Djakarta. Quant à Macao, la ville est rétrocédée pacifiquement à la République populaire de Chine en 1999 en vertu d’un accord signé en 1987. Si la présence officielle des Portugais a pris fin depuis parfois plus de deux siècles, l’héritage culturel n’en demeure pas moins présent et le drame du Timor fera redécouvrir l’Asie aux Portugais de la fin du 20e siècle. Témoin de cette ancestralité portugaise, la langue qui peut rester une langue officielle, comme c’est le cas à Macao jusqu’en 2049, ou dans les coutumes locales et les patronymes.

Forcés d’abandonner les Indes néerlandaises aux Japonais en 1942, les Pays-Bas tenteront de préserver leur colonie après la guerre. Suite au retrait japonais, Sukarno proclama l’indépendance de la République d’Indonésie le 17 août 1945, les Néerlandais tentèrent alors

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de le cantonner à la seule île de java. Entre 1947 et 1948, les Pays-Bas lancèrent deux interventions militaires, mais devant la résistance de Sukarno, des pressions des Nations unies et des États-Unis, l’indépendance des Indes néerlandaises fut reconnue en décembre 1949.

Jusqu’en 1954, les Pays-Bas possédaient encore de nombreux actifs dans l’économie de la jeune république. Restait le problème du Timor, de la Nouvelle-Guinée et la question malaisienne qui surgira lors du retrait des Britanniques. Le différend autour de la souveraineté de la Nouvelle-Guinée s’envenima à la fin des années 1950 avec l’expulsion des Néerlandais en 1957, la nationalisation des toutes les entreprises néerlandaises en 1958 et la rupture des relations diplomatiques en 1960. L’intervention des États-Unis permit de régler le statut de cette province qui sera administrativement gérée par l’Indonésie en 1963 et en 1964 les relations diplomatiques seront rétablies.

Si la rétrocession des comptoirs français en Inde se déroule de manière pacifique en 1954, il en va différemment de l’Indochine. Hô Chi Minh, chef du Vietminh, mouvement nationaliste et communiste, proclame l’indépendance le 2 septembre 1945 et la création de la République démocratique du Viêtnam. D’octobre 1945 à janvier 1946, les troupes françaises réoccupent militairement la Cochinchine, mais des négociations laissent entrevoir une solution politique lors de la signature en mars 1946 d’un accord qui prévoit la reconnaissance du Viêtnam comme État libre, intégré au sein de la Fédération Indochine et faisant partie de l’Union française. À partir de 1949, le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine sont regroupés au sein d’un nouvel État, le Viêtnam, associé à la France dans le cadre de l’Union française et dirigé par l’empereur Bao Daï. Entre guerre coloniale et guerre anticommuniste (Mao Zedong soutenant le Vietminh), les États-Unis soutiennent indirectement la France, mais le manque d’appui de la part de la métropole, les défaites marquantes sur le terrain malgré des opérations réussies de reconquête, la chute de Diên Biên Phu en mai 1954 conduit aux accords de Genève de juillet 1954 qui marquent la fin progressive de la présence française en Indochine.

La décolonisation britannique est surtout marquée par le sous-continent indien, la question de la Malaisie et la rétrocession de Hong Kong. Fervent partisan de l’anticolonialisme neutraliste, comme l’ont prouvé les conférences de Bruxelles et de New Delhi, les leaders indépendantistes obtiennent en février l’indépendance prévue pour le 15 août 1947, mais l’unité indienne ne résiste pas à la question de la représentation des musulmans

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« minoritaires » dans la nouvelle entité. L’indépendance de la Malaisie donnera lieu à de grandes tensions avec l’Indonésie. Comme dans le cas des autres pays d’Asie du Sud-Est, la fin de l’occupation japonaise renforcera le sentiment d’indépendance. L’imbroglio entre États malais, protectorats du Royaume-Uni tandis que Malacca ou Penang restent des colonies de la couronne, favorisera le développement d’une importante insurrection communiste de 1948 à 1960. La Malaisie deviendra indépendante, mais intégrée au Commonwealth, en 1957, rejoint brièvement (de 1963 à 1965) par Singapour lors de son accession à l’indépendance.

Loin de pacifier la région, l’indépendance de la Fédération de Malaisie va engendrer une grave crise avec l’Indonésie, la konfrontasi, dont les fondements reposent sur le statut du nord de l’île de Bornéo et des États de Sabah et de Sarawak que les Britanniques souhaitent maintenir dans la Fédération, ce que conteste Djakarta, mais aussi Manille qui revendique Sabah. La crise se mue en affrontement entre l’armée du Commonwealth et des irréguliers Indonésiens jusqu’à la crise intérieure indonésienne en septembre 1965 qui apaisera la situation.

Les legs de la colonisation

En Indochine, la France a agi de manière autoritaire pour fédérer trois pays et trois peuples qu’elle a soumis à une voie européenne vers la « modernité », engendrant un bouleversement des structures administratives et économiques des sociétés locales. Voulant diluer les identités dans une vaste union, elle raviva les identités et les cultures historiques. Elle tentera de rationaliser l’aménagement du Mékong qu’elle aurait pu utiliser pour relier les États de son Union française, tentatives qui débutèrent dans les années 1930, renouvelées en 1949 et 1954, sans grand succès, mais qui sera relancée en 1999 par les pays tributaires du fleuve.

D’autre part, le prosélytisme européen déstabilisera des nations en construction. L’exemple des Philippines avec des chrétiens au nord et des musulmans au sud atteste de la difficile intégration et de la lenteur à obtenir l’unité d’un pays.

On a vu les questions identitaires soulevées par les débats sur l’asiatisme, mais certains dirigeants asiatiques ont aussi abordé une colonisation qui serait positive. Lors d’un discours à Oxford en 200558, le Premier ministre indien de l’époque, Manmohan Singh, évoqua les

58 Discours du Premier ministre Manmohan Singh, 8 juillet 2005. [En ligne : http://archivepmo.nic.in/drmanmohansingh/speech-details.php?nodeid=140]. Consulté le 25 décembre 2014.

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« conséquences bénéfiques » de l’interaction entre la Grande-Bretagne et l’Inde, dont la

« prétention britannique à bien gouverner ». En se mettant en opposition avec le discours nehruvien, pour lequel l’État colonial incarnait l’oppression, il déclencha l’ire des nationalistes et des communistes indiens. Même s’il rappelle que les principes de la constitution indienne ont aussi leurs racines dans l’héritage culturel indien, c’est un bien discours à contre-courant de l’asiatisme.

L’Europe importa-t-elle en Asie, par sa gouvernance, l’idée d’appartenance à une nation ? Elle-même engendrant un sentiment national et la formation d’un État moderne, symbole d’une dynamique de progrès. Néanmoins, si lors des indépendances, la plupart des régimes se voulaient démocratiques, nombreux sont ceux qui devinrent autocratiques, se basant sur la redécouverte de leurs identités « perdues » pendant la colonisation. Comme le résume Arjun Appadurai, « La décolonisation ne consiste donc pas simplement à démanteler les habitudes et les modes de vie coloniaux, mais aussi à dialoguer avec le passé colonial »59. La rencontre de l’Asie avec l’Occident est complexe, mais le nationalisme politique et économique qui émerge parfois dans la relation hybride Europe-Asie la marque durablement. Le discours asiatiste des années 1990 n’est que le dernier avatar de la lutte anticoloniale.

Les zones d’influence

Pendant la guerre froide, les pays de l’ouest européens ont surtout cherché, à travers l’OTAN, la protection des États-Unis alors que se mettaient en place les Communautés économiques européennes. Focalisés sur le continent africain en pleine décolonisation, les Européens laissèrent le champ libre aux États-Unis dans la région asiatique avant que, peu à peu, leurs regards ne se tournent à nouveau vers une région où ils furent présents pendant trois siècles avant la Seconde Guerre mondiale. De par leur présence militaire, les Britanniques en Asie du Sud-est et les Français présents en Océanie s’impliquèrent à plus ou moins grande échelle dans la région. Trois zones d’influence où les anciens colonisateurs développèrent des relations privilégiées se dessinèrent, la France dans la péninsule indochinoise, le Royaume-Uni dans la péninsule malaisienne et les Pays-Bas dans l’archipel indonésien. Ces relations

59 Arjun Appadurai, Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001, p. 143.

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historiques seront bientôt complétées par des relations commerciales entre les pôles exportateurs des deux régions, l’Allemagne fédérale pour l’Europe, le Japon et les Nouveaux Pays industrialisés pour l’Asie. Les différences entre le couple franco-allemand sont révélatrices d’une vision européenne asiatique qui n’a pas mûri pendant la guerre froide.

La France ne se remettra pas du désastre de Diên Biên Phu avant le début des années 1980, préférant se concentrer sur l’Afrique et la Francophonie. Bien que de Gaulle ait reconnu la RPC en 1964, Paris ne joua pas de rôle significatif dans l’Asie des années 1960 et 1970. Marquée par le symbolisme et la rhétorique, la France critiquait surtout les décisions américaines. Avec la présidence Pompidou débutera un dialogue économique et la première visite d’un Chef d’état français, mais c’est Valéry Giscard d’Estaing qui mettre l’Asie à l’agenda des priorités diplomatiques en ouvrant un dialogue avec l’Inde, en s’investissant dans le règlement de la question cambodgienne et en approfondissant les relations avec la RPC, formant ainsi les trois axes de sa politique asiatique giscardienne. François Mitterrand, un homme qui reste marqué par le passé colonial de la quatrième république, focalisera la politique asiatique française sur la RPC et l’Indochine, permettant ainsi à la France de maintenir une relation singulière avec le Viêtnam alors mis au ban de la communauté internationale. L’implication française à l’ONU sur la situation au Cambodge depuis l’invasion en 1979 et les contacts maintenus avec la péninsule faciliteront la signature des accords de Paris en 1991 qui devaient ramener la paix.

Ils servirent également les intérêts français en marquant le retour de Paris dans les affaires politiques asiatiques. Jusqu’au règlement de la situation au Cambodge par les accords de Paris en 1991, la France regardait surtout en Afrique, se méfiait de la puissance économique japonaise en adoptant une rhétorique protectionniste à son égard et délaissait les pays de l’ASEAN. Jacques Chirac sera le premier président français à avoir une politique pour l’Asie qui sera facilitée par les contacts personnels qu’il entretient avec plusieurs dirigeants de la région.

L’Asie de l’Est y sera définie comme la « nouvelle frontière » de la politique étrangère française par le Premier ministre Alain Juppé en 1995.

Quant aux Britanniques, impliqués comme la France dans la création de l’OTASE en septembre 1954, leur objectif était de profiter de l’appui américain, initiateur du projet, pour sauvegarder leurs positions en Asie, en particulier Hong Kong. Les accords de Genève avaient permis à la France, avec l’appui de Londres et de l’Inde, de garder une certaine influence dans la péninsule

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indochinoise avec la possibilité de maintenir deux bases et 5000 hommes au Laos ainsi que la formation de l’armée khmère. Londres et Paris cherchaient à contrer les pressions américaines, partisan avec Manille et Bangkok d’une attitude plus offensive contre Pékin, et militaient pour le développement de relations économiques et d’assistance humanitaire. La reprise du conflit vietnamien divisa Français et Anglais, les premiers restant partisans du dialogue avec le monde communiste asiatique, les seconds privilégiant l’alliance anglo-saxonne tout en s’imposant certaines limites jusqu’à leur décision de retirer leurs troupes à l’est de Suez avant la fin des années 1970. Les Britanniques axèrent alors leur politique étrangère en Asie à une diplomatie économique et culturelle comme la France l’avait initiée une dizaine d’années auparavant. L’intervention vietnamienne révélera la désunion des Neuf, Londres souhaitant adopter une ligne dure afin d’obtenir du Viêtnam l’évacuation du Cambodge tandis que la France s’efforçait de modérer ses partenaires européens et, avec l’aide de l’Indonésie que Mitterrand visita en 1986, d’amener les belligérants à la table des négociations.

Les conséquences de son anéantissement au sortir de la Seconde Guerre mondiale donneront à l’Allemagne fédérale la volonté de donner à la composante économique de sa diplomatie une place prépondérante. Si, dans sa relation avec l’Asie, le rapport des pays de la région avec la République démocratique allemande a une importance capitale, Bonn partage avec plusieurs pays asiatiques des convergences de vues. Avec l’Inde, par exemple, qui fut un des premiers pays à faire la paix avec elle et à la reconnaître, l’Allemagne fédérale entretiendra une coopération scientifique, technologique et culturelle. Mais l’Inde sera aussi, de 1958 à 1997, le premier pays bénéficiaire de l’aide bilatérale allemande au développement avant que la coopération économique ne s’intensifie dès la libéralisation de l’économie indienne en 1991. Avec New Delhi, Tokyo et Brasilia réunis au sein du G4, l’Allemagne souhaite une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et son élargissement. D’autre part, Tokyo et Berlin, deux nations industrielles et exportatrices majeures, sont favorables au libre-échange, à la défense du multilatéralisme dans lequel l’Asie aurait toute sa place ainsi qu’au dialogue avec les organismes régionaux comme l’ASEAN et la SAARC. On retrouve dans la politique asiatique allemande les éléments qui vont forger la stratégie asiatique européenne.

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2 – Les rapports de la CEE/UE avec l’Asie pendant la guerre froide

À l’image de ses États membres, la Communauté européenne commença à s’intéresser à la région asiatique à partir des années 1970 selon trois axes, une coopération économique, des échanges politiques restreints et la mise en place d’une aide publique au développement, particulièrement avec les pays d’Asie du Sud-Est. La Communauté choisit l’approche bilatérale tout en engageant des discussions avec les organismes régionaux comme l’ASEAN ou la SAARC.

Japon et Corée

Comptant parmi les relations les plus anciennes que la CEE ait pu entretenir avec un pays asiatique, la délégation de la Commission y fut établie dès 1974, mais la relation spéciale que Tokyo entretient avec Washington ne permit pas l’approfondissement des relations politiques. Le lien CEE-Japon était avant tout basé sur une vision du monde partagée, le libre échange facteur de développement et de paix, Tokyo prenant ses responsabilités de puissance économique asiatique en fournissant une aide financière, technique et scientifique aux pays d’Asie, principalement d’Asie du Sud-est. Dans les années 1970 et 1980, les discussions bilatérales portèrent principalement sur le commerce extérieur et la coopération industrielle, un centre de recherche commun sur ce thème fut inauguré en 1987. Quant à la Corée, c’est certainement un des pays d’Asie avec lequel la CEE entretiendra très peu de contacts. La première rencontre officielle n’eut lieu qu’en 1983 et il faudra attendre encore six ans pour qu’une délégation soit installée à Séoul. Ce sera la participation des communautés au programme KEDO (Korean Energy Development Organization)60 qui développera les relations entre Séoul et Bruxelles.

60 Programme lancé en 1994 par les États-Unis et la Corée du Sud avec pour objectif d’inciter la Corée du Nord à abandonner son programme nucléaire en échange d’une assistance technique et financière afin de construire deux réacteurs à eau légère incapable de produire des matériaux fissiles et de fournir du pétrole en attendant.

L’UE deviendra membre à part entière en 1997. Le projet sera définitivement abandonné en 2006. [En ligne : (http://www.kedo.org/Index.asp].

- 79 - République populaire de Chine et Inde

Établies en 1975, les relations diplomatiques ne débutèrent réellement qu’au début des années 1990. Le rapprochement entre la RPC et les Communautés européennes peut être vu comme une conséquence du schisme sino-soviétique, Pékin voyant une CEE sous la protection militaire de l’OTAN comme un contrepoids possible à l’influence soviétique. La RPC commença par approcher les capitales ouest-européennes, mais seule la France a noué en 1964 des relations diplomatiques de haut niveau. Souhaitant bénéficier des retombées techniques d’échange avec les Européens, Pékin et Bruxelles signèrent un accord commercial en avril 1978, étendu en 1985. Cela permit à la CEE de devenir le deuxième partenaire commercial de la RPC en 1987, derrière le Japon. En 1983, des consultations régulières de niveau ministériel sont lancées favorisant ainsi la coopération politique. Elles mettent fin à un refroidissement diplomatique suite à la vente à Taiwan de sous-marins par les Pays-Bas, entraînant des représailles diplomatiques de Pékin. Juste avant les évènements de Tiananmen, une délégation de la CEE ouvrit à Pékin en 1988, mais, après la répression des manifestations étudiantes, une suspension des rencontres de haut niveau et le report de toutes coopérations ainsi qu’un embargo sur les armes furent décidés lors du sommet européen de Madrid en juillet 1989, à l’instar des États-Unis et du Japon. Cela n’empêchera pas le commerce de progresser et lors du Conseil européen d’octobre 1990, les États membres exprimèrent le souhait de normaliser progressivement les relations avec Pékin. L’Inde, très critique à l’égard des Communautés européennes lors de leur création, fut pourtant le premier pays en développement à entreprendre des relations diplomatiques avec les Six en 1962. Un premier accord de coopération entre en vigueur en avril 1974, approfondi par un de coopération commerciale en 1981, mais les relations politiques restent faibles.

Au-delà de ces quatre pays, les années 1980 seront marquées par des tensions économiques résultantes de la montée en puissance des Nouveaux Pays Industrialisés tandis que l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS et l’influence de Moscou sur le Viêtnam font craindre aux Européens une expansion soviétique en Asie. Bien que la CEE était absorbée par la construction du marché unique et la relance de la construction européenne, elle suivait la situation en Asie comme on peut le constater à la lecture du Journal officiel ou des conclusions des Conseils européens. L’inquiétude des Européens portait principalement sur la situation au

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Timor-Oriental, l’impasse politique en Birmanie et, de manière générale, la défense des droits de l’homme. Ces cas ne sont que les exemples les plus marquants des difficultés que rencontre la CEE/UE pour tenter d’établir un vrai dialogue avec l’Asie, qui va au-delà de l’assistance, à la fin de la guerre froide.

Le Timor-Oriental et la Birmanie, racines de la discorde

Héritage de la présence portugaise, la province du Timor-Oriental, occupée par l’Indonésie, sera le théâtre d’une répression des indépendantistes par l’armée indonésienne. La Coopération politique européenne tentera de faire la médiation entre le Portugal, puissance tutélaire de la province selon les résolutions 384, 389 et 688 des Nations unies, et l’Indonésie, mais il faudra attendre 1996 et la PESC pour qu’une position commune soit atteinte (Numéro 96/635/PESC). Entre temps, les réactions face à la répression qui atteint son paroxysme au massacre de Dili en novembre 1991 étaient surtout le fait du Parlement européen (par

Héritage de la présence portugaise, la province du Timor-Oriental, occupée par l’Indonésie, sera le théâtre d’une répression des indépendantistes par l’armée indonésienne. La Coopération politique européenne tentera de faire la médiation entre le Portugal, puissance tutélaire de la province selon les résolutions 384, 389 et 688 des Nations unies, et l’Indonésie, mais il faudra attendre 1996 et la PESC pour qu’une position commune soit atteinte (Numéro 96/635/PESC). Entre temps, les réactions face à la répression qui atteint son paroxysme au massacre de Dili en novembre 1991 étaient surtout le fait du Parlement européen (par