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L’évolution de la répartition thématique du traitement médiatique de la cause des femmes : vers une prise en compte croissante du genre dans l’actualité

Section II – La hausse de l’intérêt pour la cause des femmes dans la presse nationale

B) Le périmètre de la cause des femmes dans l’espace public : les réponses du topic modelling

2/ L’évolution de la répartition thématique du traitement médiatique de la cause des femmes : vers une prise en compte croissante du genre dans l’actualité

La figure 28 ci-dessous montre justement l’évolution temporelle de la proportion de chaque sujet au sein du corpus. L’une des questions que l’on peut se poser est celle de l’existence et de la temporalité d’une telle évolution. En effet, si l’on se replace dans le cadre de l’interrogation qui guide notre travail, la question à laquelle peut répondre cette analyse est de savoir si la hausse de l’intérêt pour la cause des femmes constatée pour la période 2010 – 2019 relativement à la période 1995 – 2009 s’accompagne d’une transformation des sujets au travers desquels la cause des femmes est traitée dans les médias. Autrement dit, la hausse de l’intérêt pour la cause des femmes s’accompagne-t-elle d’une resignification de celle-ci dans l’espace médiatique ? Plusieurs hypothèses découlent logiquement de celle-ci : en effet il est envisageable qu’il n’y ait aucune modification des proportions entre les sujets, où que celles-ci fluctuent de manière totalement décorrélée des hausses et baisses quantitatives totales de documents traitant de la causes des femmes.

La mesure précise présentée sur le graphique de la page 28 est l’estimation de la probabilité qu’un document appartienne à un sujet donné par date – correspondant donc à une estimation annuelle de la proportion du corpus occupée par chaque sujet. Les courbes pointillées représentent l’intervalle de confiance.

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Il apparaît au premier coup d’œil sur la figure 28 que la proportion estimée de chaque sujet au sein du corpus varie effectivement en fonction des années. En nous aidant de ce graphique et des mots les plus représentatifs de chaque année (voir annexe 3 : tous les termes qui seront cités sans référence en proviennent), nous pouvons formuler des hypothèses sur les éléments d’actualité qui ont fait fluctuer la répartition des sujets.

Littérature, témoignage, entretien

Ainsi, le sujet « Littérature, entretiens, témoignages », qui est, sur l’ensemble du corpus, le plus présent, rassemble les documents qui traitent de mots en rapports avec la littérature, mais aussi les énoncés à la première personne, qui évoque donc des entretiens et des témoignages – de victimes ou de témoins de faits divers par exemple. Ce sujet semble suivre dans un premier temps une évolution inversement proportionnelle à celle de la quantité d’articles présents dans notre corpus. En effet, il est au plus haut les premières années ainsi que durant la période entre 2005 et 2010. Si les fluctuations ne sont cependant pas significatives jusque là, sa proportion décroît notablement à partir de 2011 et ne semble entamer une remontée proche des niveaux précédents qu’à partir de 2018. S’il est possible que ce sujet réponde à une niche de lecteurs et à des sections consacrées dans des journaux, et qu’il soit par conséquent affecté par le nombre total d’articles présent dans notre corpus, nous ne pensons cependant pas que cette hypothèse achève d’expliquer le phénomène. Si le début du regain d’intérêt médiatique pour la cause des femmes est effectivement marqué par une baisse significative de la proportion occupée par ce sujet les premières années, il y a une légère remontée ensuite à partir de 2014 – bien que ne suffisant pas à rattraper la proportion de la période précédente – alors même que la quantité totale d’articles dans notre corpus continue d’augmenter. Il est fort possible que s’il existe un regain d’intérêt médiatique pour la cause des femmes, la littérature qui y est associée en bénéficie également en termes d’exposition : par une augmentation de la fréquence avec laquelle elle est évoquée ou promue par exemple, si elle reste cantonnée dans les limites des sections dédiées à la littérature dans les quotidiens ; mais il ne faut pas exclure une sollicitation plus assidûe d’entretiens avec des écrivaines féministes ou évoquant la cause des femmes. La baisse peut quant à elle être probablement expliquée par la hausse d’autres sujets. En effet, ce sujet est peu sensible, au niveau de son contenu, à l’actualité. Les mots qui en sont les plus représentatifs ne sont pas très affectés par l’année, il est également possible que cela reflète l’importance historique des témoignages individuels dans la constitution des féminismes.

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La philosophie

Le second sujet le plus présent au sein de notre corpus concerne « Philosophie et idéologie ». Il s’agit essentiellement de documents traitant donc du contenu de l’idéologie ou de la philosophie féministe – sans préjuger pour l’instant des prises de position. Il apparaît que la proportion estimée de ce sujet au sein du corpus reste relativement stable, excepté une baisse de 2010 à 2012 inclus, suivie par une remontée jusqu’en 2015 inclus, avant de se stabiliser et de subir une légère hausse en 2018. La baisse de proportion de ce sujet pour la période sus-citée est logiquement liée à la hausse de proportion d’autres sujets, aussi analyser ceux-ci nous permettra de donner quelques réponses – observation valable pour d’autres sujets comme celui traité précédemment, et d’autres que nous allons aborder.

En revanche, ce sujet est légèrement plus affecté par les fluctuations annuelles de contenu que le précédent, même si il reste assez stable au long de la période. Deux types de polémiques y sont visibles : celles ayant trait à la religion et plus spécifiquement à l’Islam – mais aussi à l’islamophobie, ainsi que celles concernant la famille, en lien notamment avec les questions de la GPA et du « Mariage pour Tous ». Il est intéressant de constater à ce titre que les termes dominants de l’année 2010, marquant le recul de l’intérêt relatif pour ce sujet, soient des termes relativement peu associés à des évènements d’actualité : « démocratie », « capitalisme », « fraternité », « communautarisme », « théories ». En revanche, les années 2011 et 2012 sont très marquées par ces éléments plus polémiques : l’année 2011 se caractérise par des termes tels que « voile », « laïcité », « Islam », « religion », « l’église » ; l’année 2012 par des mots comme « mariage », « lgbt », « homosexuels », « trans ». Le fait que des questions polémiques comme celles-ci n’aient pas entraîné une augmentation de la proportion relative de ce sujet dans le corpus appelle plusieurs hypothèses : ces questions ont été déjà largement traitées dans d’autres sujets au même moment (comme le sujet Islam pour les questions liées à cette religion et le sujet Politique, partis, élections pour la polémique du « Mariage pour Tous »), ou alors la prévalence de ces mots n’est le fait que de quelques journaux et non la totalité d’entre eux, ou plus simplement ces sujets n’étaient pas encore assez polémiques. Concernant les années suivantes, 2013, qui marque le début de la remontée de l’intérêt relatif pour le sujet est caractérisée par des termes tels que « l’islamophobie », « gestation », « autrui », « gender », « studies », « manuels », « mariage », ce qui montre l’influence des débats autour de « la théorie du genre » et de la GPA au moment des discussions avant le vote du « Mariage pour Tous » ; l’année 2014 voit les termes « filiation », « pma », « déconstruction » s’ajouter à cette liste et en remplacer d’autres non cités ; l’année 2015 voit

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apparaître de nouveaux termes comme « fn » et « pen » (liés à l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du dit parti), ainsi que « controverses », « foucault », et de manière plus inattendue « dieu » « bible », et le retour de « l’église ». Il semble donc que les polémiques autour du « Mariage pour Tous » et de ses supposées conséquences354 ont battu leur plein en 2013 et 2014. Elles semblent avoir pris moins d’importance en 2015 comme en témoigne l’apparition de nouveaux termes qui n’y sont pas liés, le terme « controverses » quant à lui semble indiquer les débuts d’un retour critique sur les débats entourant ces questions. En revanche, il nous semble difficile d’expliquer « l’église », « dieu » et « bible ». Plusieurs pistes possibles peuvent expliquer la présence de ces mots : les attentats du 13 novembre ont peut-être fait revenir la question du religieux dans le débat public (mais la religion musulmane n’est pas présente dans les mots relevés), des revendications de femmes au sein de l’Eglise catholique deviennent visible en 2015355, et l’encyclique « laudato si » du Pape est fortement commentée (mais le mot « pape » n’est pas présent).

La politique

Le troisième sujet le plus présent dans le corpus regroupe « Politique, partis et élections ». Ce sujet regroupe des mots et documents évoquant, comme son nom l’indique, le personnel politique, souvent nommément, rapportant leurs discours, les rapports entre les partis, les élections, leurs pronostics et résultats. Deux pics sont identifiables sur la figure 28 pour ce sujet : 1999 / 2000 et 2013 / 2014. Ces deux pics sont évidemment précédés d’une hausse progressive de la proportion occupée par le sujet, et suivis d’un recul progressif. Cela permet d’identifier une période « creuse » courant de 2003 à 2010 inclus. Il est intéressant de constater que la proportion prise par ce sujet n’est pas nécessairement concomittante de périodes d’élections nationales, excepté pour les élections présidentielles et législatives de 2012. On peut y voir un indice en faveur de l’idée selon laquelle la cause des femmes a effectivement été un enjeu lors de ces élections. Il est également possible que les élections de niveau natioanl, étant donné les enjeux qu’elles représentent, retrouvent leurs thématiques dans d’autres sujets : l’économie, l’Islam pour la rhétorique de certains partis, etc. Cependant, plus concrètement, la proportion prise par ce sujet semble également – et tout à fait logiquement – être liée à la présence ou non d’un ministère ou secrétariat d’État dédié aux droits des femmes, avec l’expression « droits des femmes » explicitement mentionnée dans le titre du poste. Ce

354 Relatives donc au rejet de la gestation pour autrui et de la procréation médicalement assistée, et aux inquiétudes sur ce que cela impliquerait relativement au concept de filiation.

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phénomène est directement lié à la nature de notre corpus, et avait déjà été mentionné précédemment. Il est donc difficile d’en tirer des informations supplémentaires, au-delà du constat que l’existence d’un tel ministère ou secrétariat d’État augmente la visibilité de la cause des femmes dans l’espace public, notamment si elle est partiellement mesurée par la présence de la dite expression dans des documents de presse. Ainsi, bien que tout chercheur essaie de mettre au point les méthodes les plus fiables possibles, il arrive d’être confronté à leurs limites : c’est le cas pour ce sujet précis… !

Si l’on observe les mots les plus représentatifs de ce sujet en fonction des années, il apparaît que les années 1999 et 2000 ont notamment en commun les termes « parité » et « contraception » - en plus de termes moins significatifs comme « partis ». L’année 1999 est marquée par des élections municipales, aussi retrouve-t-on les termes « municipales », « élections », « sénat », « sénateurs », « listes », etc. La médiatisation des élections municipales ainsi que des discussions sur la parité et l’IVG semblent justifier la part importante prise par ce sujet dans notre corpus. L’année 2000 se recentre sur des questions plus liées à la cause des femmes : outre « parité » et « ivg » déjà mentionnées, on trouve notamment « grossesse », « semaines », « contraception », « l’avortement », « délai », « mineures », « l’allongement » : on note donc une prégnance particulière du débat sur l’allongement du délai pour pratiquer l’IVG, qui peut expliquer l’importance prise par ce sujet dans notre corpus cette année-là. L’année 2010, qui marque une nouvelle hausse de l’intérêt pour ce sujet, évoque la « parité » et « gestation », mais se concentre pour le reste essentiellement à des « scrutins », « élections » et « élus », probablement en lien avec les élections régionales. On relève néanmoins les noms « zimmermann » et « ameline » (déjà mentionnées dans notre première section comme étant des élues particulièrement attachées à la cause des femmes). L’année 2011 évoque encore la « parité » ainsi que « l’ivg », mais aussi les « élections » « présidentielles ». Cela semble confirmer que la cause des femmes ou certaines questions apparentées ont effectivement été portées pendant la campagne présidentielle – autrement les articles ne seraient pas présents dans le corpus. A partir de 2012, outre les partis, on trouve pour la première fois la mention de « najat » « vallaud-belkacem » parmi les termes les plus représentatifs de l’année, liés à la forte médiatisation de ses propos et actions. Les noms des partis, de ministres et de candidats ainsi que les « législatives » et la « parité » sont évoqués. En 2013, les termes de « mariage », « pma », « gpa », les noms « taubira », « hollande », « vallaud-belkacem », sont les mots les plus spécifiques de l’année. On voit l’ampleur de la polémique sur le « Mariage pour Tous » qui se manifeste également dans ce sujet. En 2014, on retrouve les noms de divers ministres –

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notamment « najat » « vallaud-belkacem » et du Président de la République ; les nouveaux termes étant « abcd », « éducation », « l’école » : la place importante du sujet dans le corpus cette année-là semble donc liée à la polémique autour des « ABCD de l’égalité » sur laquelle nous reviendrons plus en détails au chapitre suivant.

L’économie

Le quatrième sujet le plus présent dans notre corpus est « Economie ». La figure 28 montre une augmentation très notable de la proportion qu’il représente dans le corpus entre 2010 et 2013 inclus ; il ne retombe à des niveaux comparables à la moyenne de la période antérieure – assez stable – qu’à partir de 2015. Nous conjecturons ici que le regain d’intérêt médiatique pour la cause des femmes à partir de 2010 ait partiellement reposé sur un intérêt marqué pour la problématique des inégalités économiques entre les femmes et les hommes. Cependant, d’autres sujets ont dû continuer à porter cette hausse quantitative globale étant donné que la proportion occupée par l’économie revient au niveau de la période précédente à partir de 2015. Il ne faut cependant pas oublier que la quantité totale de documents ayant augmenté, la quantité absolue de documents tombant dans le sujet « Economie » reste plus élevée qu’auparavant, à proportion égale.

En 2010, les termes saillant sont « retraites », « inégalités », « réforme », « discrimination », « hommes-femmes », et « partiels ». On constate donc que le sujet et la hausse de proportion dans le corpus sont portés par un discours concernant les inégalités entre femmes et hommes et la réforme des retraites – nous pourrions supposer que l’essentiel de la presse dénonce donc des inégalités accentuées par la réforme des retraites. L’année 2011 met en exergue « congés », « mères », « pères », « paternité », « parental », ainsi que « précaires », « retraites », « embauches » et des termes plus génériques concernant l’emploi et les salaires. La question du congé parental semble donc avoir participé à la hausse du sujet dans notre corpus. Les mots les plus fréquents en 2012 pour le sujet « Politique, partis et élections » sont « harcèlement », « sexuel » et « vallaud-belkacem », on évoque également « délit » et « constitutionnel » : la réforme du harcèlement sexuel est donc la question la plus traitée, et peut expliquer la hausse du sujet dans notre corpus. L’année 2013 voit le retour des discussions autour du congé parental, avec des termes comme « réforme », « congé », « vallaud-belkacem », « parental », « inégalités », « mesures », « salariés », etc. Il apparaît donc que la hausse de la proportion prise par ce sujet dans le corpus, qui est donc une des causes majeures de l’augmentation du volume total de notre corpus, est dûe à des réformes d’origine politique.

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Autrement dit, le fait que la cause des femmes et ses aspects économiques soient présents sur l’agenda médiatique n’est pas originellement une initiative ex nihilo mais provient de réformes annoncées. En revanche, d’autres réformes des retraites (pour prendre cet exemple) ont déjà eu lieu, et n’ont pas entraîné une augmentation significative des articles traitant de la question sous l’angle de la cause des femmes : nous considérons qu’il y a donc des causes plus profondes au fait que, désormais, depuis 2010, si une réforme des retraites est annoncée, la question des éventuelles inégalités entre femmes et hommes qu’elle pourrait enterriner sera nécessairement traitée de manière extensive par la presse. Nous nous intéresserons également plus tard au contenu plus concret des articles de notre corpus.

Les violences

La catégorie « Violences, justice, affaires » est également très présente dans notre corpus. Ce sujet regroupe comme son nom l’indique des termes relatifs à des formes spécifiques de violences, comme « viol », « harcèlement », « conjugales », « sexuelles », etc. S’y adosse le voccabulaire du système judiciaire, avec des mots comme « plainte », « victime », « prison », « procès », « police », etc. La proportion du corpus occupée par ce sujet augmente d’abord de 1997 à 2002, avant de rester stable jusqu’en 2015, date à partir de laquelle la hausse de la proportion occupée par ces sujets est significative, atteignant son maximum en 2017. Nous supposons que l’augmentation de la marge d’incertitude entourant les années 2017 et 2018 est liée au fait que les violences telles qu’exprimées majoritairement sur les réseaux sociaux à partir de l’affaire Weinstein ont probablement associé de nouveaux mots (comme « Twitter » ou « metoo ») au sujet dans une configuration qui dénote de celle des années précédentes. En revanche, nous conjecturons que ce sujet fait partie de ceux qui portent la hausse du traitement médiatique de la cause des femmes à partir de 2015, date après laquelle on constate la baisse de la proportion estimée de l’économie dans le corpus.

Si nous revenons sur la première année qui marque une augmentation notable de la proportion prise par le sujet dans le corpus, à savoir 1997, les termes évoquent essentiellement des opérations militaires, des violences et des questions relevant de l’international, comme « militaires », « armées », « soldats », « faute », « tribunal », « torture », « viol », « talibans », « kaboul ». « lycéens » et « divorce » sont également des termes fréquents. En 1998, les termes changent peu, sauf l’évocation plus spécifique de « crimes », « algérie », « commis », mais aussi « afghanistan » et « islamistes ». L’année 1999 évoque fréquemment « maroc », « excision », « mineurs », « roi », « police », « procès », « famille », etc. En 2000, des

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problématiques plus nationales voient le jour, avec notamment l’association « chiennes » de « garde », la mention du « harcèlement » et du « viol », ainsi que « procès », « sexuelles », « victime », « agression ». On trouve encore mention de « algérie », ainsi qu’une apparition de « los » « angeles », néanmoins la problématique des violences semble s’être relocalisée au niveau national. L’année 2001, qui constitue un premier pic, reprend les thèmes des années précédentes, avec des mots comme « afghanistan », « kaboul », mais aussi « chiennes » (de garde), ou encore « divorce ». Les références à l’Afghanistan sont cohérentes avec les interventions militaires y ayant eu lieu. Il semble qu’excepté l’an 2000, les violences sexistes et sexuelles qui ont retenu l’attention des médias pendant cette période se soient produites essentiellement à l’international. L’année 2015, qui marque une nouvelle augmentation très notable de la proportion prise par ce sujet dans le corpus, évoque les questions de « harcèlement » (dans les ?) « transports » (et dans la ? ) « rue », ainsi que de « viol », « procès », « police », « plainte », « victime » et « l’association ». On constate que le contexte a changé et que sont évoquées des questions plus proches du quotidien. L’année 2016 reste dans le même registre à l’exception de la mention très fréquente de l’affaire très médiatisée de « jacqueline » « sauvage », et de la « décision » du « tribunal » ou du « juge ». L’année 2017 marque quant à elle sans surprise l’irruption des termes « weinstein » et du vocabulaire logiquement associé de « harcèlement » « sexuel », « l’affaire », « viol », et la « parole » de la « victime ». En comparant les mots les plus fréquemment évoqués dans les documents au cours de deux périodes d’augmentation de la proportion de ce sujet dans l’espace médiatique, nous pouvons constater que la question des violences sexistes et sexuelles est traitée de manière distincte à la fin des années 1990 et au début des années 2000 que dans le milieu des années 2010. Il semble que la première période traite plutôt des violences sexuelles comme des