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Concurrence et stabilité en Union européenne

1.1 Concurrence et stabilité : Une synthèse de la littéra- littéra-turelittéra-ture

1.1.2 Évidences empiriques

On ordonnera, dans cette section, la littérature empirique selon que les études ont été menées à l’échelle d’une ou de plusieurs économies.

Études au sein d’une économie donnée

Les premières études empiriques examinant les effets des structures de marché sur la fragilité financière remontent au début des années quatre-vingt-dix et se concentrent alors sur le marché financier américain. Les importants troubles finan-ciers observés dans le sillage de la libéralisation financière, amorcée au tournant des années quatre-vingt, interpellèrent, en effet, sur le potentiel rôle néfaste de la libéralisation et de la mise en concurrence des entités bancaires et financières pour la stabilité.

C’est ainsi que Keeley (1990) vérifie, tout d’abord, si la phase de dérégulation de l’industrie bancaire américaine a conduit à une baisse de la franchise value des banques et à une augmentation des risques pris par ces dernières. Souhaitant mettre en relation franchise value et risque, Keeley (1990) approche la première notion par le ratio Q de Tobin, défini comme le rapport entre la valeur de marché de la banque et sa valeur comptable, et détermine, par ailleurs, le niveau de risque à l’aide de deux variables : le ratio de solvabilité et le taux d’intérêt sur les certificats de dépôts émis. Au final, les estimations réalisées pour les deux mesures de risque sur un ensemble de soixante-dix-sept banques américaines sur la période 1984-1986, suggèrent que l’érosion de la franchise value des banques aux États-Unis serait en mesure d’expliquer l’accroissement de la fragilité du système américain sur cette période. La

libéralisation du secteur bancaire aurait conduit les entités le composant à réduire leur détention de capital et, par conséquent, à augmenter leur prise de risque, comme en témoigne la hausse de la prime de risque exigée par le marché pour l’endettement bancaire sur cette période. Un système peu concurrentiel modérerait ainsi la prise de risque. On trouve confirmation de ces résultats dans les travaux de Demsetz et al. (1996) et Brewer et Saidenberg (1996) qui mettent en évidence le fait que la franchise value a une incidence négative sur l’écart-type des rendements des actions. Demsetz et al. (1996) soulignent, par ailleurs, que la franchise value conduit à une réduction du risque aussi bien en augmentant le ratio de capital qu’en réduisant le profil de risque des actifs investis.

Dick (2006) tire pour sa part parti de la deuxième phase de dérégulation du marché bancaire américain suite à l’adoption du Riegle-Neal Act pour vérifier notamment - à partir de cette expérience naturelle - les conséquences sur la prise de risque des banques. L’auteur observe alors que la fin des restrictions d’acti-vité inter-étatiques aux États-Unis a conduit à une augmentation des risques en portefeuille de concert avec une baisse des marges bancaires, ce qui reflète une augmentation de la concurrence. Bien que Dick (2006) précise que l’augmentation de la diversification géographique pourrait expliquer cette hausse des risques, il nous semble que ces résultats confortent, malgré tout, le paradigme de la franchise value. Plus récemment, analysant l’effet de la concurrence au voisinage, cette fois-ci, de la crise financière de 2007-2008, Atkins et al. (2016) parviennent à une conclusion opposée. Il apparaît en effet que les banques des États américains dans lesquels la concurrence était moins intense se sont davantage engagées dans des activités risquées, ce qui a naturellement conduit à augmenter leur probabilité de défaut ainsi que la probabilité que la FDIC, l’OCC ou la FED interviennent. De surcroît, les auteurs montrent que là où la concurrence était vive, les prix immobiliers sont restés plus stables, mettant par ce biais en exergue l’effet disciplinant de la concurrence bancaire.

D’autres comme De Nicoló et Kwast (2002) ont étudié la relation entre stabilité et structure de marché d’une manière très sensiblement différente de Keeley (1990). Ils se sont, en effet, demandé si la consolidation bancaire augmentait la corrélation des banques les unes avec les autres et donc, par ce biais, le risque systémique. Pour répondre à cette interrogation, les auteurs analysent les corrélations des ren-dements de vingt-deux institutions bancaires américaines de très grande taille, qui présentaient des caractéristiques de banques TBTF de 1988 à 1999. La corrélation exprime, selon eux, le degré d’interdépendance des firmes et serait donc une mesure permettant d’approcher le caractère systémique des institutions bancaires. Leurs travaux montrent que l’augmentation de la part de marché des institutions TBTF, en grande partie permise par les processus de libéralisation des marchés bancaires américains, a conduit à un renforcement de la corrélation des rendements et donc à une hausse du risque systémique. Dans cette perspective la concentration générerait davantage de risques, contrairement à ce qu’énonce le paradigme de la franchise

value.

D’autres études ont mené des recherches similaires pour les pays européens. Sur des données bancaires espagnoles, Salas et Saurina (2003) étudient l’effet du pouvoir de marché, évalué à partir du Q de Tobin sur le ratio de capital et sur la proportion de prêts défaillants au bilan, et mettent en évidence des effets semblables à ceux observés aux États-Unis par Keeley (1990) notamment. Menant également une étude sur le marché bancaire espagnol, Jiménez et al. (2013) testent l’effet de différentes mesures de concentration (CR5, HHI, nombre de banques) ainsi que de l’indice de Lerner, une mesure de pouvoir de marché, sur la stabilité23. Il ressort de l’analyse empirique effectuée que les mesures structurelles de concurrence ont une influence non-linéaire sur la prise de risque. Ces résultats corroborent les travaux théoriques de Martinez-Miera et Repullo (2010) présentés en amont. En revanche, lorsque des mesures directes de pouvoir de marché sont employées, les résultats deviennent plus conformes à l’hypothèse de la franchise value. Sur données de banques allemandes, Buch et al. (2012) confirment globalement ce dernier point24.

Pour l’Italie, Bofondi et Gobbi (2004) analysent le lien entre la dynamique en termes d’entrée de nouvelles banques sur les marchés du crédit à une échelle désagrégée et les taux de défaut des prêts, et constatent que les banques nouvelle-ment entrées sur le marché ont des taux de défaut sur les prêts significativenouvelle-ment supérieurs, ce qui tend à augmenter l’instabilité du marché dans son ensemble. Contrairement aux études précédentes, les auteurs relaient l’idée que ces résultats s’expliquent avant tout par des effets liés à la capacité de résolution des asymétries d’information.

En dernier lieu, au sujet des études spécifiques à un pays, Fungavcova et Weill (2013) mettent en évidence l’influence négative du pouvoir de marché, mesuré à par-tir de l’indice de Lerner, sur la probabilité de défaut des banques russes sur la période 2001-2007. La spécificité, qui fait du reste l’intérêt de l’étude, est que les auteurs uti-lisent des données sur les faillites des banques, qui ont été suffisamment importantes en Russie, pour permettre l’estimation d’un modèle logit.

Études transfrontalières

La résonance des études portant sur un panel de pays semble être aujour-d’hui plus importante. Ces dernières ont, en effet, trois avantages comparatifs déterminants. Le premier est stricto-sensu statistique. En augmentant le nombre d’observations potentielles, ces études conduisent à une amélioration de la pré-cision des estimations. On note également que ces études permettent de mener

23. Une définition détaillée de l’indice de Lerner est proposée dans la section 1.2.2.

24. Un intérêt supplémentaire de l’étude se situe dans le fait qu’elle prend en compte l’effet de l’in-ternationalisation sur le pouvoir de marché et met en évidence un lien positif entre internationalisa-tion et indice de Lerner.

des recherches à l’échelle macroéconomique. On pourrait alors compléter l’analyse de la relation entre concurrence et stabilité faite à l’échelle des banques, par une analyse à l’échelle du système. Enfin, les études transfrontalières permettent de rendre compte des réalités et de l’hétérogénéité institutionnelle d’un pays à l’autre. Pour être tout à fait précis, des critiques peuvent également être adressées à ces études transfrontalières. Les estimations réalisées pourraient, en particulier, souffrir d’un biais d’hétérogénéité non observé. Il est, par conséquent, difficile de savoir si les avantages l’emportent sur ces inconvénients. Au-delà de ces considérations générales, il apparaît que les études transfrontalières sont extrêmement diverses. Les distinctions entre études ont trait à leurs objectifs, à leurs échantillons d’étude et à la caractérisation du risque. Nous débuterons donc notre exposé par les études où le risque est de nature microéconomique, autrement-dit mesuré à l’échelle des banques.

Tout d’abord Boyd et al. (2006), suite à l’écho de la contribution théorique de Boyd et De Nicoló (2005), qui remettait en cause l’idée d’une concurrence aux effets perturbateurs, tentent de vérifier si les données confirment, ou au contraire, contra-rient cette thèse. À cet égard, les auteurs mobilisent deux échantillons distincts : l’un spécifique aux États-Unis et exploitant des données en coupe transversale et l’autre tirant partie de données de panel couvrant un ensemble de 134 pays non-industrialisés sur la période 1993-2004, et dénombrant au minimum 13 000 observations de banques. Probablement pour s’approcher au plus près du cadre théorique original, les auteurs utilisent un indicateur de concentration afin de jauger le degré de concurrence sur le marché bancaire. Le Z-score sert, pour sa part, à l’évaluation de la solvabilité des banques25. Mettant en relation ces deux mesures, Boyd et al. (2006) observent, pour les deux échantillons, que la probabilité de défaut dépend, toute chose égale par ailleurs, significativement et positivement, du degré de concentration. Ces résultats confirment donc les présupposés théoriques de Boyd et De Nicoló (2005). Globalement, De Nicoló et al. (2006) parviennent à la mise en évidence d’effets analogues. Qu’il s’agisse de l’étude de Boyd et al. (2006) ou de De Nicoló et al. (2006), dans les deux cas de figure, les travaux laissent néanmoins apparaître quelques carences invitant à s’interroger sur les résultats obtenus.

L’étude de Berger et al. (2009) apporte, à notre sens, un certain nombre de réponses aux déficiences dont les travaux précédents font état. La première tient à la manière d’évaluer le degré de concurrence. Tandis que Boyd et al. (2006) emploient des indicateurs de concentration, Berger et al. (2009) préfèrent, pour leur part, une mesure non-structurelle de concurrence, en utilisant l’indice de Lerner établi à partir des états financiers des banques. La concurrence et la concentration apparaissent, en effet, comme étant deux concepts distincts. On retrouve notamment cette idée dans la revue de littérature de Berger et al. (2004), qui stipule que les indicateurs de concentration sont inaptes à jauger le degré de concurrence de l’industrie bancaire. Les travaux de Berger et al. (2009) contrôlent ensuite, de manière systématique, la

présence potentielle d’endogénéité dans les mesures de concurrence. L’endogé-néité pourrait très simplement émaner de l’existence d’une causalité inverse entre concurrence et risque. Le degré mesuré de concurrence pourrait effectivement dé-pendre des risques pris. C’est ainsi que les auteurs utilisent l’approche des variables instrumentales pour leurs estimations. On constate également que l’échantillon retenu diffère. Berger et al. (2009) cantonnent effectivement leur étude à des pays développés et certainement, par conséquent, caractérisés par un degré d’homogé-néité institutionnelle, de ce qui a trait aux marchés bancaires, plus importants que dans l’étude de Boyd et al. (2006). Ces différents amendements permettent d’obtenir, en définitive, des résultats extrêmement intéressants. Les auteurs soulignent, tout d’abord, qu’un plus haut niveau de pouvoir de marché réduit le niveau de risque global, approché par le Z-score. En somme, ces premiers résultats contredisent les résultats de Boyd et al. (2006) et confirment, en revanche, l’idée d’une concurrence aux effets déstabilisateurs. Il s’avère ensuite que les données mettent également en évidence l’existence d’une relation positive entre pouvoir de marché et niveau de prêts défaillants. Les banques auraient ainsi un portefeuille de prêts plus risqué, ce qui va, en substance, dans le sens des travaux de Boyd et De Nicoló (2005). Ce supplément de risque initial serait néanmoins, à en croire le premier volet des résultats, absorbé par un plus haut niveau de détention de capital. L’hypothèse formulée est cependant infirmée par l’étude de Schaeck et Cihak (2012). Il y est, en effet, mentionné que dans le contexte européen, le pouvoir de marché tend à réduire le niveau de détention de capital, c’est-à-dire la capacité d’absorption des pertes.

Turk-Ariss (2010), pour un échantillon de pays en développement, défend, pour sa part, la thèse d’une concurrence déstabilisatrice, et montre parallèlement que le pouvoir de marché a une incidence sur l’efficience dans la production et dans la création de valeur. De ce fait, l’efficience pourrait être un des canaux de diffusion des effets du pouvoir de marché. C’est d’ailleurs à ces conclusions que parviennent Schaeck et Cihák (2014). Les auteurs examinent, en effet, la relation entre concurrence et stabilité à partir de l’indicateur de Boone (Boone, 2008), mesure de concurrence fondée sur l’observation de l’intensité de la réallocation des profits des banques inefficientes vers les banques efficientes26. Dans la lignée de leurs travaux précédents (Schaeck et Cihak, 2012), les auteurs observent que la concurrence renforce la stabilité bancaire en Europe27. La nuance est que dans le cadre de l’indicateur de Boone, ce sont les gains d’efficience engendrés par un plus haut niveau de concurrence qui conduisent à améliorer la stabilité financière.

À l’évidence, les résultats sont excessivement contrastés dans la littérature. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Beck et al. (2013) proposent d’examiner ce qui sous-26. Nous invitons le lecteur à se référer au chapitre 3 de cette thèse pour de plus amples détails sur les fondements et la construction de l’indicateur de Boone.

27. Ces résultats vont dans le sens de l’étude de Fiordelisi et Mare (2014) consacrée spécifiquement aux banques coopératives européennes. Les auteurs soulignent, en effet, les répercussions positives de la concurrence sur la prise de risque.

tend l’hétérogénéité de la relation entre concurrence et stabilité. Les auteurs mettent en évidence le fait que la relation positive qu’ils obtiennent entre pouvoir de marché et stabilité et qui, par voie de conséquence, conforte la thèse d’une concurrence aux effets déstabilisateurs, occulte d’importants biais d’hétérogénéité28. Les coefficients estimés varient ainsi très fortement d’un pays à l’autre et en fonction de la période d’étude, pouvant passer d’une polarité à l’autre. Le point de vue des auteurs est que l’état de la régulation, de la supervision et des différentes autres caractéristiques ins-titutionnelles propres aux marchés financiers, pourrait expliquer cette hétérogénéité manifeste. Il ressort en définitive de l’étude que la concurrence a un plus fort effet sur la fragilité bancaire dans les pays où les restrictions d’activité sont plus fortes, les marchés financiers davantage développés, le système d’assurance des dépôts plus généreux et le système de partage d’information sur le crédit plus efficient.

En marge de ces différents travaux qui ont examiné les effets de la concurrence sur le risque individuel, un petit nombre de contributions ont pris la mesure de l’enjeu qui consiste à considérer, par ailleurs, des mesures de contribution au risque systémique. La crise financière a constitué, à cet égard, une démonstration impla-cable de la nécessité de prendre en compte la fragilité systémique des institutions bancaires, et non plus exclusivement leur risque de défaillance individuelle. La régulation prudentielle a, du reste, tenu compte de ces effets puisque la logique microprudentielle est désormais complétée par une approche macroprudentielle des risques. La résultante est que de manière assez consensuelle désormais, on convient que la corrélation dans la prise de risque des entités bancaires aurait un effet plus décisif sur la stabilité financière que le niveau de prise risque absolu. Dans cette optique, Anginer et al. (2014) testent, à l’échelon des banques, la relation entre concurrence et risque systémique, ce dernier étant mesuré par la corrélation dans la prise de risque des banques. Afin de mesurer cette corrélation, les auteurs tirent parti du coefficient de détermination (R-carré) de la régression de la différence première de la distance au défaut individuelle des banques sur la différence pre-mière de la distance au défaut agrégé du système29. Puisqu’il s’agit d’une régression linéaire simple, le coefficient de détermination correspond exactement au carré du coefficient de corrélation et permet donc de rendre compte de la corrélation dans la prise de risque. Hormis cette mesure, les auteurs utilisent également la∆CoVaR (Adrian et Brunnermeier, 2011), définie comme la différence entre la value-at-risk du système financier conditionnel au fait que la banque étudiée soit en difficulté et la value-at-risk du système financier dans sa globalité, mais conditionnel au fait que la banque étudiée soit dans son état médian. Dans les deux cas de figure, les résultats laissent apparaître que le niveau de pouvoir de marché, mesuré par 28. Forssbæck et Shehzad (2015), travaillant également sur un large ensemble de pays, parviennent à des résultats de même nature. Leur étude présente toutefois quelques avantages comparatifs. Elle distingue, tout d’abord, le pouvoir de marché sur les prêts, du pouvoir de marché sur les dépôts (qui ont des effets de même magnitude sur le risque). Ensuite, elle teste explicitement différents canaux théoriques pouvant expliquer la relation établie et écarte notamment l’hypothèse de charter value.

29. La distance au défaut, qui découle des travaux de Merton (1974), est présentée formellement dans la section 1.2.2 de ce chapitre.

l’indice de Lerner, augmente la corrélation dans la prise de risque des banques. Les auteurs expliquent ces résultats par le fait que la concurrence encouragerait les banques à prendre des risques plus diversifiés, stabilisant et améliorant la résilience du système bancaire. Dans la lignée de cette étude, mais en se focalisant sur les effets de la concentration, Weiß et al. (2014) constatent que les opérations de fusions-acquisitions, qui conduisent à une augmentation de la concentration, tendent à accroître le risque systémique. Sans confirmer totalement les résultats d’Anginer et al. (2014), du fait que concentration et concurrence ne se confondent pas nécessairement, les travaux de Weiß et al. (2014) corroborent tout de même l’idée que le risque systémique serait moindre dans un système plus concurrentiel.

Un courant alternatif aux études microéconomiques venant d’être présentées examine, enfin, les effets de la concurrence sur la stabilité du système financier. Les travaux constitutifs de ce paradigme peuvent être classés selon leur façon de mesurer l’instabilité. Certaines contributions se focalisent ainsi, tout d’abord, sur la probabilité d’occurrence d’une crise bancaire. Cette probabilité est estimée à travers des modèles pour données de panel qualitatives, à savoir des modèles logit, probit ou de durée, où la variable qualitative correspond à la dépendante du modèle et transcrit l’occurrence ou non d’une crise bancaire (qui prend la valeur « 1 » si le pays i à la date t connaît une crise et, sinon, la valeur « 0 »). Cette probabilité est alors régressée sur un vecteur de variables indépendantes où figure une variable jaugeant le niveau de concurrence du pays i à la date t. De cette manière, on peut dès lors évaluer l’effet de la concurrence sur la probabilité de crise bancaire et donc sur l’instabilité financière. L’approche énoncée a tout d’abord été utilisée par Beck et al. (2003), qui étendent les travaux de la Banque mondiale sur les déterminants des crises bancaires systémiques (Caprio et Klingebiel, 1996 ; Demirguc-Kunt et