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Caractérisation analytique du corpus et modélisation

Chapitre 4 : Analyse macro- et mésosémantique

4.1 Étude macro- et mésosémantique de l’organisation des textes

4.1.1 Prévalences et taux horaires des schémas et des relations des textes étudiées

Nous avons défini les éléments constitutifs de nos corpus comme étant des textes complets en nous appuyant sur la définition de Rastier (2005c) et du concept de complétude développé par Portugués (2011 :122)128. Au-delà de son contexte, le discours associé à chaque texte du corpus présente une organisation interne qui est, elle-même, garante de sa complétude. Cette organisation, plus proche du rituel que de la rhétorique, débute par un marqueur d’ouverture, suivi d’un développement du thème traité, et se conclut par un marqueur de clôture. Comme l’illustre le Tableau 18, ces marqueurs sont généralement inclus dans le schéma CONTACT et peuvent être plus ou moins étendus ou brefs. Dans certains cas, ils peuvent être omis, car introduits dans ce qui peut être considéré comme un élément du péritexte129 : la version récupérée de la visite assistée du Musée des Beaux-Arts de Dijon ne présente pas de marqueur d’ouverture, ni de clôture, car il a été considéré que les salutations et les instructions devaient être communiquées lors de la remise des dispositifs socio-techniques d’aide à la visite. Dans d’autres cas, ces marqueurs peuvent tout simplement être absents, comme dans le cas des marqueurs de clôture des visites assistées monologales. Il est à noter que ces marqueurs sont bien présents dans toutes les visites réalisées en présence d’un guide-conférencier et que leur absence de la transcription n’est due qu’à des problèmes techniques lors de la prise de son.

128Cf « 3.1.1. Présentation et typologie des corpus d’étude », p. 82-83

129 Genette définit le paratexte comme étant la somme du péritexte et de l’épitexte (1987 : 11). Le péritexte étant les éléments textuels présents dans le livre contrairement à l’épitexte qui est tout ce qui n’est pas dans le livre :

anywhere out of the book (1987 : 316, en italique dans le texte). Par analogie, même si notre corpus ne traite pas de livres, nous considérons que le péritexte réunit tous les éléments textuels présents dans la situation d’énonciation ne participant pas à la complétude du texte comme le parcours parpier de la visite assistée (Annexe 9 : Parcours audioguide des Hospices de Beaunes), alors que l’épitexte réunit tous les éléments textuels qui sont absent de la situation de communication tout en conservant un lien direct comme le commentaire écrit d’une œuvre. Dans notre exemple, les salutations et les instructions sont communiquées par l’hôtesse d’accueil, elles sont considérées comme appartenant à l’épitexte, car elles ne font pas partie de la situation de communication réalisée avec le dispositif socio-technique d’aide à la visite.

Corpus d’ouverture Marqueurs développement

Marqueurs de clôture

CVAfm CONTACT

(7 textes sur 8)

7 textes avec alternance

d’INFORMATION, de COMMENTAIRE

et d’INSTRUCTION

1 texte avec alternance

d’INFORMATION et d’INSTRUCTION Exemples / remarques Bienvenue à … … vous souhaite la bienvenue

Pas de COMMENTAIRE pour le musée

des Beaux-Arts de Dijon

Pas de marqueur de clôture pour les 8 textes

CVAft CONTACT

(5 textes sur 5)

3 textes avec alternance

d’INFORMATION, de COMMENTAIRE

et d’INSTRUCTION

1 texte avec alternance

d’INFORMATION, de COMMENTAIRE, d’INSTRUCTION, et deCONTACT

1 texte avec alternance

d’INFORMATION, de COMMENTAIRE, d’INSTRUCTION, et deREACTION Contact (5 textes sur 5) Exemples et remarques Bonjour et bienvenue

Un texte prend congé des

intervenants présentés et un texte simule une réaction dans son scénario. Un texte incluant des intervenants lors de la visite intègrent

le schéma CONTACT dans

l’alternance … au revoir et merci au revoir. CVCf CONTACT (10 textes sur 10)

10 textes avec alternance

d’INFORMATION, de COMMENTAIRE, d’INSTRUCTION, et de REACTION CONTACT (10 textes sur 10) Exemples et remarques Bonjour. Messieurs dames je vous souhaite la bienvenue. je me présente …

Les textes incluant des intervenants lors de la visite intègrent le schéma

CONTACT dans l’alternance

Très bonne journée messieurs, dames et puis à très bientôt, merci de votre attention. Au revoir !

CVAe CONTACT alternance d’INFORMATION, de

COMMENTAIRE et d’INSTRUCTION Exemples et remarques bienvenidos a la… Présence d’instruction avant Contact

Pas de mise en scène théâtralisée mais présence d’intervenants différents du narrateur

Pas de marqueur de clôture mais des instructions pour restituer le dispositif socio-technique CVCe CONTACT alternance d’INFORMATION, de COMMENTAIRE, d’INSTRUCTION, et de REACTION CONTACT Exemples et remarques

pues buenos días a todos

bienvenidos bienvenidas a la visita de la …

Peu de réactions et d’interactions possibles, car les membres du groupe écoutaient le guide à l’aide d’un casque.

buenos días muchas gracias gracias muy amables

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Le marqueur d’ouverture présente deux caractéristiques distinctes selon le corpus. En visite assistée monologale, Bonjour n’est pas utilisé, bienvenue lui est préféré dans une configuration impersonnelle, institutionnelle130 :

(U 88) le musée Jacquemart-André est donc très heureux et fier d’accueillir cet évènement et vous souhaite la bienvenue

Dans le cas des corpus non-monologal, ce praxème bienvenue est associé à une personne et se combine avec le praxème bonjour qui annonce une interaction qu’elle soit fictive ou pas. Il semble que le marqueur de clôture suive une évolution similaire, mais à partir d’un ensemble vide, car le praxème bienvenue ne possède aucun équivalent pour prendre congé, en français comme en espagnol, ce qui n’est pas le cas de bonjour dont le contraire au revoir conclut ce que bonjour avait initié. En castillan, buenos días est utilisé pour débuter comme pour clore l’interaction, ce qui explique sa présence comme marqueur d’ouverture et de clôture.

En relation avec la RST, nous introduisons les prévalences des schémas au niveau macrosémantique et des relations multi- et mononucléaires qui les constituent au niveau mésosémantique afin d’offrir une description plus détaillée du développement. En effet, l’alternance observée dans le Tableau 18 n’étant pas suffisante pour caractériser tel ou tel corpus, les prévalences mettent en évidence certaines spécificités comme l’illustrent le Tableau 19 et le Tableau 21. Certaines prévalences des schémas confirment d’un côté l’impact, intuitivement supposé, que peuvent avoir des paramètres extra-linguistiques sur le discours : le pourcentage insignifiant du schéma REACTION dans le corpus des visites assistées n’est pas surprenant si l’on se rappelle les contraintes imposées par l’utilisation d’un dispositif socio-technique d’aide à la visite ; tout comme son pourcentage significatif dans le corpus des visites-conférences. D’un autre côté, les prévalences observées pour le schéma COMMENTAIRE

n’offrent pas la possibilité d’une interprétation similaire et l’étude mésosémantique du schéma est nécessaire pour déterminer si la différenciation ne réside pas dans les caractéristiques des commentaires effectués dans chaque corpus. Il apparaît donc nécessaire d’effectuer une lecture des résultats schéma par schéma. Pour compléter ce que nous avons précédemment relevé concernant le schéma REACTION, il est intéressant de constater le faible pourcentage dans le corpus CVCe qui peut s’expliquer par l’utilisation d’un audiophone, un casque d’écoute permettant à un groupe de visiteurs d’entendre le guide qui parle dans un microémetteur, sans

pour autant interférer avec d’autres groupes présents sur le site. Ce confort d’écoute se fait apparemment au détriment de l’interaction directe avec le guide-conférencier.

CVAfm

CVAft

CVCf

CVAe

CVCe

Tableau 19: Prévalence schémas et relations multinucléaires

L’évolution du schéma REACTION permet de suggérer une corrélation directe entre l’interaction visiteurs / médiateurs et l’utilisation des dispositifs d’aide à la visite, en effet, plus la visite médiée est assistée grâce à des dispositifs socio-techniques et plus l’interaction directe visiteurs / médiateurs diminue. Il est donc important lors de la création et de l’implantation de tels

23.12% 2.10% 69.37% 5.41% 0.00% COMMENTAIRE CONTACT INFORMATION INSTRUCTION RÉACTION 0.15% 4.50% 7.57% 48.65% 25.16% 11.20% 2.78% SIMULTANÉITÉ SÉQUENCE LISTE ASSOCIATION INCLUSION CONTRASTE CHOIX 20.78% 4.89% 55.75% 18.34% 0.24% COMMENTAIRE CONTACT INFORMATION INSTRUCTION RÉACTION 0.43% 6.68% 12.25% 50.61% 17.53% 11.28% 1.22% SIMULTANÉITÉ SÉQUENCE LISTE ASSOCIATION INCLUSION CONTRASTE CHOIX 27.30% 3.74% 30.89% 10.76% 27.30% COMMENTAIRE CONTACT INFORMATION INSTRUCTION RÉACTION 0.11% 2.06% 4.55% 49.35% 25.60% 15.85% 2.49% SIMULTANÉITÉ SÉQUENCE LISTE ASSOCIATION INCLUSION CONTRASTE CHOIX 10.99% 1.10% 51.65% 36.26% 0.00% COMMENTAIRE CONTACT INFORMATION INSTRUCTION RÉACTION 3.23% 1.94% 4.52% 50.32% 27.74% 8.39% 3.87% SIMULTANÉITÉ SÉQUENCE LISTE ASSOCIATION INCLUSION CONTRASTE CHOIX 22.31% 2.31% 41.54% 30.00% 3.85% COMMENTAIRE CONTACT INFORMATION INSTRUCTION RÉACTION 0.00% 9.41% 4.71% 46.47% 6.47% 30.00% 2.94% SIMULTANÉITÉ SÉQUENCE LISTE ASSOCIATION INCLUSION CONTRASTE CHOIX

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systèmes que le degré d’interactivité souhaité soit précisément défini pour ainsi déterminer le type de système d’aide à la visite voulu correspondant aux conditions des situations de communication de l’institution. Le choix d’offrir plusieurs modalités sur un site de visite permet en effet de proposer des prestations de service complémentaires et adaptées aux besoins des différents publics.

La prévalence du schéma INSTRUCTION traduit le scénario choisi pour la visite. Dans le cas du CVAfm, le visiteur suit un parcours numéroté qui lui est le plus souvent remis avec le dispositif socio-technique. Il prend connaissance du fonctionnement de l’appareil soit directement auprès de la personne qui le lui remet (choix du Musée des Beaux-Arts de Dijon), soit en écoutant directement les instructions avec le dispositif131 :

(U 89) cet audioguide va vous conduire vers les œuvres majeures de l’exposition (U 90) pour écouter les commentaires

(U 91) composez le numéro qui apparaît dans le pictogramme audioguide placé à côté des cartels

(U 92) puis appuyez sur la touche verte

(U 93) cette dernière vous sert aussi à interrompre et reprendre un message (U 94) pour un retour en arrière

(U 95) ou une avance rapide

(U 96) maintenez pressée la touche correspondante en haut à gauche (U 97) pour interrompre définitivement l'écoute d'un message (U 98) appuyez sur la touche rouge

(U 99) le volume se règle à l'aide des deux touches en relief sur le côté

(U 100) nous vous remercions de ne pas stationner trop longtemps devant les œuvres (U 101) afin de faciliter le confort de visite de chacun

Ce sont des instructions simples et suffisantes pour apprécier la visite, mais ce scénario suppose que la motivation du visiteur reste intacte tout au long du parcours. Deshayes (2002 : 26) souligne que rares sont les visiteurs qui suivent scrupuleusement la numérotation de l’audioguide privilégiant l’autonomie à la contrainte. La stratégie est différente pour le CVAft dans lequel le mode d’emploi initial est complété par une série de recommandations donnant accès à des suppléments d’information ou guidant le visiteur au travers d’une mise en scène voulue pour la visite132 :

131 Extrait du texte de la visite assistée sur l’exposition sur les pharaons.

(U 102) pour vous en faire une idée prenez la pente qui vous mènera au deuxième étage (U 103) et arrêtez-vous sur son palier

(U 104) mais avant de partir vous pouvez écouter un texte de l’écrivain Philippe Roman (U 105) en appuyant sur le bouton qui se trouve à droite sur le mur

Le choix d’écoute d’informations supplémentaires rend le visiteur acteur et lui confère une certaine flexibilité lors de la visite, alors que le respect de la mise en scène le prive d’autonomie et de liberté : il est contraint dans un format de visite préconstruit. Ces notions de liberté et d’autonomie disparaissent totalement dans le cas des CVCf. Dans cette modalité, le visiteur suit le guide au sein d’un groupe, il n’y a bien sûr aucune instruction si aucun dispositif n’est utilisé, mais on observe la présence d’une série d’instructions entre chaque élément constitutif de la visite pour ainsi offrir une visibilité au visiteur sur la cohérence et le déroulement de la visite proposée133 :

(U 106) en parallèle de cela on ira voir aussi une maison gauloise (U 107) en fait si vous voulez

(U 108) mais juste avant un petit locum un celia ou un atelier

Il est possible d’observer des instructions comparables pour le CVCe avec l’ajout d’instructions concernant l’utilisation de l’audiophone. Dans le corpus CVAe, même si le discours n’est pas théâtralisé au sens où il n’y a pas de jeu d’interactions entre des acteurs fictifs, il est possible d’observer une scénarisation qui donne à cette visite un caractère hybride entre la visite assistée monologale et théâtralisée. En effet, les instructions sur le fonctionnement du dispositif socio-technique sont présentes et complétées par une série d’instructions suggérant un parcours de visite selon une séquence prédéterminée, incluant aussi des informations complémentaires134 :

(U 109) si quiere que le expliquemos en que consiste en tanto el programa cromático como el simbólico

(U 110) mientras sigue disfrutando del juego de luz y color imaginado por Gaudí (U 111) pulse el botón verde

(U 112) si prefiere continuar la visita de las naves

(U 113) vaya hacia el número cinco situado un poco más adelante

133 Extrait du texte de la visite-conférence du musée de Bibracte.

134 Extrait du texte de la visite-conférence de la Sagrada Familia : « Si vous souhaitez que nous vous expliquions en quoi consiste le programme aussi bien chromatique que symbolique, pendant que vous profitez du jeu de lumières et de couleurs imaginé par Gaudi, appuyez sur le bouton vert. Si vous préférez continuer la visite des nefs, allez jusqu’au numéro cinq situé un peu plus loin devant vous. »

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Tout comme l’évolution du schéma REACTION nous avait permis de suggérer une corrélation directe entre l’interaction visiteurs / médiateurs et l’utilisation des dispositifs d’aide à la visite, l’évolution du schéma INSTRUCTION nous permet de suggérer une corrélation directe entre l’autonomie du visiteur et le degré de mise en scène de la visite. En effet, plus la visite est scénarisée, plus le visiteur perd son autonomie et sa liberté de parcours. Un visiteur adepte de sérendipité ne sera pas le client idéal pour une visite-conférence ou même une visite assistée théâtralisée. Au contraire, le visiteur qui apprécie écouter des histoires sera plus à même de se laisser guider dans un parcours où il trouvera une visite cohérente construite autour d’une thématique en lien avec les œuvres :

le type de contenu attendu, c’est la parole du guide qui est recherchée, son discours, son savoir et la manière de le transmettre : un rapport au savoir incarné, vivant, une approche personnelle, un point de vue avisé qui rejoint la logique de l’amateur. Certains visiteurs évoquent les anecdotes du guide qu’ils apprécient tout en reconnaissant parfois leur aspect « un peu futile » (Vilatte, 2007 : 9)

Il est donc important de considérer aussi les attentes du public lors de la rédaction des textes destinés aux dispositifs socio-techniques d’aide à la visite pour déterminer le niveau de contrainte et d’autonomie exprimé par le discours des différentes modalités mises à disposition du visiteur.

Même si la prévalence du schéma INFORMATION reste la plus élevée dans tous les corpus, il est possible d’observer une diminution du pourcentage corrélée au degré de scénarisation et d’interaction du discours. En effet, plus la visite est scénarisée et/ou interactive, plus la densité d’informations fournie est faible : la prévalence du schéma INFORMATION dans le CVAfm est de 69.37 %, dans le CVAft elle est de 55.75 %, alors que dans le CVCf elle est de 30.89 %. Il reste à vérifier si le débit moyen135 d’informations transmises est affecté de la même manière. Le taux horaire moyen de micro-contributions prononcées, composant le schéma INFORMATION, est sensiblement équivalent pour les CVAft et CVCf (respectivement 833 et 853) alors que pour le CVAfm, une moyenne de 1221 micro-contributions appartenant au schéma INFORMATION sont

135 L’analyse de certaines relations ou de certains schémas pourra être complétée par le taux horaire moyen de micro-contributions produites dans telle relation ou tel schéma. Connaissant la durée de chaque discours, il est alors possible de définir le nombre de micro-contributions émises constituant un schéma ou une relation. Afin de limiter l’impact des caractéristiques propres à chaque locuteur comme la vitesse d’élocution, ce paramètre ne sera pris en compte que moyenné sur l’ensemble d’un corpus.

émises par heure136. Il est alors possible de conclure qu’en tant que volume d’informations transmises les CVAft et CVCf sont équivalents malgré 25 points de différence au niveau des prévalences, alors que le CVAfm présente un débit moyen nettement plus important que les deux corpus précédents. Encore une fois, les attentes du public doivent être bien identifiées pour proposer le service le plus adapté, en effet si le visiteur attend un contenu plus culturel que ludique, le choix d’une visite assistée monologale semble plus propice à le satisfaire, car pour un temps donné t, il aura accès à plus d’information.

La même réflexion s’impose pour le schéma COMMENTAIRE dont les prévalences, séparées au plus de 7 points, ne permettent pas une interprétation aisée, mis à part le fait que ce soit le schéma qui arrive en deuxième position. Le débit moyen de production de micro-contributions de ce schéma est deux fois plus élevé dans le CVCf (240) que dans les CVAfm et CVAft (respectivement 116 et 115). Par conséquent, le discours du guide-conférencier propose deux fois plus de commentaires que celui de l’institution pendant un temps donné t. Il reste à déterminer, à l’aide des analyses méso- et microsémantiques, quels types de commentaires sont produits dans les différentes modalités.

Les prévalences des relations multinucléaires (Tableau 19) nous informent sur les relations qui sont prépondérantes dans les discours considérés sans mettre en évidence de différences significatives entre ces mêmes discours, mis à part les relations CONTRASTE et INCLUSION qui se démarquent dans le CVCe ayant comme prévalences respectives 30 % et 6,47 %, alors que pour les autres corpus ces relations présentent des prévalences respectives moyennes de 12 % et 23 %. Les trois principales relations multinucléaires utilisées pour lier les micro-contributions entre elles sont par ordre d’importance : l’ASSOCIATION, l’INCLUSION et le

CONTRASTE, illustrées par la Figure 24 suivante :

136 Le nombre de texte des corpus CVCe et CVAe ne permet pas de calculer de telles moyennes basées sur plusieurs intervenants permettant ainsi de réduire l’influence de la vitesse d’élocution de l’interlocuteur sur des calculs de production horaire.

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Figure 24 : Exemples de relations multinucléaires (CVAfm)

Ce sont ces stratégies de coordination qui assurent la mise en place de liens au niveau macro- et mésosémantique afin d’offrir une certaine continuité dans l’interprétation du discours :

- la relation ASSOCIATION est une relation additive réversible, l’ordre des micro-contributions peut être inversé. L’exemple de la Figure 24 peut être reformulé ainsi : « Les chiens ajoutent du mouvement et du réalisme, quelques silhouettes se découpent sur le ciel à droite, mais la plupart s’écoulent vers la jetée dans la perspective du soleil couchant. »

- La relation INCLUSION est une relation additive non réversible permettant l’insertion d’une micro-contribution subordonnée à la micro-contribution initiale. Dans la même Figure 24 la micro-contribution « secouées par le vent » est ajoutée à la micro contribution « quelques silhouettes se découpent sur le ciel à droite ».

- La relation CONTRASTE crée un lien adversatif entre deux micro-contributions. Toujours dans cette même figure, le praxème mais crée une relation adversative entre les deux micro-contributions : « quelques silhouettes se découpent sur le ciel à droite, mais la plupart s’écoulent vers la jetée dans la perspective du soleil couchant ».

- La présence de la SIMULTANEITE est anecdotique dans la majorité des corpus ; et les relations LISTE, CHOIX et SEQUENCE sont faiblement représentées.

Une exception est à signaler dans le CVCe où la relation SEQUENCE est en troisième position derrière ASSOCIATION et CONTRASTE. En observant les prévalences de la relation multinucléaire

est faible, elle se concentre dans le schéma INFORMATION avec une prévalence moyenne de 90 %, or dans le CVCe, elle présente une prévalence de 56,25 % dans le schéma INFORMATION et