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Ébauche d'une analyse expérimentale de l'interprétation festingérienne

Dans le document introduction à la psychologie sociale (Page 49-75)

CHANGEMENT D’ATTITUDE ET ROLE PLAYING

1.3. Vers une interprétation scientifique du changement d'attitude

1.3.2. Le role playing cognitif contre-attitudinal et le changement d'attitude

1.3.2.2. Ébauche d'une analyse expérimentale de l'interprétation festingérienne

L'expérience de Cohen que nous venons de présenter, et plusieurs autres recherches analogues, ont suscité une controverse si véhémente qu'on pourrait y consacrer tout un volume. Comme nous l'avons dit au début de ce chapitre, nous n'avons point l'intention de faire une revue critique des recherches effectuées dans le domaine du changement d'attitude. Il nous paraît toutefois intéressant, dans le cadre des buts que nous nous sommes fixés, que le lecteur puisse se familiariser avec un exemple concret de développement progressif d'une analyse expé-rimentale. La recherche scientifique, et c'est la sans doute une de ses caractéristiques fondamentales, est une perpétuelle mise en question de son propre progrès et révèle la vérité d'une manière essentiellement fragmentaire et provisoire. La force de cette entreprise scientifique réside cependant dans sa stratégie qui permet une confrontation fran-che et objective entre les fondements empiriques et les énoncés théo-riques.

Il importe de se réaliser que cette démarche est longue et qu'elle abonde en frustrations. Une recherche pose fréquemment plus de pro-blèmes nouveaux qu'elle n'en résout. Le lecteur trouvera dans les pa-ges qui suivent la description, très sommaire, d'un exemple parmi beaucoup d'autres d'une telle progression. Nous espérons qu'il aura le courage de s'initier ainsi à ce développement laborieux d'une problé-matique psychosociale apparemment simple, mais semée d'embûches.

1.3.2.2 (1) La controverse autour de l'expérience de Cohen. Nous nous bornerons à résumer les trois principales critiques expérimenta-les adressées à l'étude de Cohen et qui ont déterminé le point de départ de nos recherches, effectuées en collaboration avec Annie Beckers, sur l'attitude envers la réforme du système des examens universitaires à Louvain. Nous indiquerons également comment nous avons tenu compte, au cours de [34] nos propres recherches, des critiques émises par les différents spécialistes.

La première reprise critique de l'expérience de Cohen est celle de Milton Rosenberg (1965) qui prétend que l'absence d'un changement d'attitude dans les conditions à forte récompense pécuniaire serait due à la présence de deux facteurs perturbateurs supprimant l'effet normal de la récompense. Cet effet normal, conduisant à une relation directe entre les deux variables récompense et changement d'attitude, se pro-duirait suivant les hypothèses du stimulant et du renforcement citées plus haut.

Un premier facteur perturbateur est défini par Rosenberg comme la préoccupation active, que manifeste tout sujet d'expériences psycho-logiques, de faire bonne impression sur le chercheur. Ce souci d'une évaluation positive devient un facteur perturbateur particulièrement agissant s'il varie en même temps que la variable expérimentale, en l'occurrence la récompense pécuniaire. Rosenberg affirme que cette peur d'une évaluation négative sera d'autant plus forte que la récom-pense promise devient plus grande : le sujet de la condition à 10 $ va présumer, plus que celui la condition à 1 $, que le chercheur désire éprouver sa résistance à l'appât du gain et, dès lors, il manifestera un changement d'attitude moins prononcé que les sujets des autres condi-tions expérimentales.

Quoique de nature bien différente, le deuxième facteur perturba-teur aurait le même effet de suppression du changement d'attitude dans les conditions où la récompense est élevée. La seule promesse d'une rétribution de 10 ou 5 $ (qui, chez Cohen, n'était accordée effec-tivement qu'à la fin de l'expérience) inciterait le sujet à se méfier des intentions de l'expérimentateur. En effet, le sujet se croit dupé par une promesse qui, selon lui, ne sera pas tenue et il s'ensuit que la relation sujet-expérimentateur est moins positive dans les conditions à forte récompense. Le refus de manifester un changement d'attitude ne serait alors qu'un indice de la mauvaise volonté du sujet qui cherche à infir-mer les prévisions scientifiques attribuées au chercheur.

À la lumière de ces considérations, Rosenberg reprend l'expérience de Cohen en modifiant le procédé expérimental sur deux points essen-tiellement et cela dans l'espoir de neutraliser les deux facteurs pertur-bateurs relevés. Pour ce faire, il va en premier lieu séparer l'enregis-trement des réponses attitudinales des autres phases de l'expérience de telle façon que le sujet croit qu'il s'agit de deux expériences sans rela-tion aucune entre elles, dirigées d'ailleurs par deux expérimentateurs

différents. Ensuite, la récompense pécuniaire ne sera plus seulement promise mais effectivement remise entre les mains du sujet, et cela avant qu'il ne commence la rédaction de son plaidoyer contre-attitudinal.

Les résultats expérimentaux qu'obtient Rosenberg s'opposent à ceux de Cohen. Pour les trois conditions à récompense pécuniaire ré-alisées par Rosenberg (0,50, 1 et 5 $), le changement d'attitude - dans le sens du plaidoyer - est en relation directe avec l'importance de la récompense. Les données sont interprétées dans le cadre de sa théorie de l'équilibre affective-cognitive où la récompense est supposée : 1) stimuler le sujet à [35] produire des arguments probants (hypothèse du stimulant) et 2) favoriser l'acceptation de ces mêmes arguments pro-duits sous la contiguïté favorable de la somme offerte (hypothèse du renforcement).

Que reste-t-il de l'expérience de Cohen ? Rosenberg a-t-il réelle-ment prouvé que les résultats obtenus par Cohen sont dus à la non-élimination de facteurs perturbateurs, et qu'il n'y a donc plus lieu de recourir à la théorie de la dissonance cognitive pour interpréter la rela-tion inverse entre récompense et changement d'attitude ?

Comme nous l'avons exposé ailleurs (Nuttin, 1964 et 1965), la dé-monstration de Rosenberg ne nous convainc pas. En effet, en adoptant le schème de Cohen, Rosenberg a bien sûr changé les deux points supposés cruciaux du procédé, mais il a en même temps modifié plu-sieurs autres caractéristiques de l'expérience, dont l'influence sur le phénomène étudié était supposée nulle. Il est évident qu'une reprise expérimentale ne doit pas consister en une copie littérale de l'expé-rience originale, l'essentiel étant de réaliser, sous une forme ou une autre, la même structure conceptuelle. Nous sommes toutefois d'avis que, dans pareil cas, où la situation expérimentale est extrêmement complexe et où le chercheur relève deux facteurs perturbateurs bien précis, l'unique solution adéquate pour résoudre la controverse est de reprendre l'expérience originale (avec toute la liberté voulue d'adapta-tion, par exemple à un nouvel objet d'attitude) en manipulant expéri-mentalement les facteurs perturbateurs en question. Si, au cours d'une même expérience, comprenant des sujets répartis au hasard sur les dif-férentes conditions, on obtient une relation inverse entre récompense et changement d'attitude en présence des facteurs perturbateurs, et une

relation directe pour les conditions où ces mêmes facteurs sont élimi-nés, alors, et alors seulement, la démonstration expérimentale est faite.

Nous avons nous-mêmes réalisé ce schème expérimental en 1964 et le changement d'attitude ne semblait subir aucune influence systé-matique du fait que l'expérience était scindée ou non en deux parties parfaitement distinctes, ou encore selon que la récompense était seu-lement promise ou effectivement accordée (pour un exposé détaillé, voir Nuttin, 1972).

Il nous faut toutefois souligner deux points. Ce qui précède ne peut nous inciter à négliger l'importance du contrôle sur les relations sujet-expérimentateur. Nous sommes convaincu de l'intérêt des considéra-tions générales formulées par Rosenberg, mais leur attribuer les résul-tats de Cohen est une autre question. Aussi avons-nous tenu compte de ces considérations dans nos recherches ultérieures en tâchant d'éli-miner davantage toute source de suspicion de la part du sujet. En effet, comme nous l'avons dit au début de ce chapitre, les étudiants qui ont fourni les données de nos recherches sur l'attitude à l'égard de la ré-forme universitaire ne se croyaient certes pas « sujet d'une expérien-ce ». Tenir un plaidoyer devant la T.V. fut pour eux une situation ex-ceptionnelle, bien sûr, mais très réelle cependant et dont la véracité ne fut mise en doute par personne. Le lecteur comprendra que dans une situation pareille, des facteurs perturbateurs dus à la relation sujet-expérimentateur sont pratiquement exclus.

Le deuxième point que nous nous devons de souligner est que les [36] résultats obtenus par Rosenberg et qui font apparaître une relation directe entre récompense et changement d'attitude jouissent aussi du statut de « faits établis avec rigueur scientifique ». Tout comme ce fut le cas pour les résultats de Cohen, d'autres chercheurs ont réussi à ob-tenir les résultats de Rosenberg. En effet, le lecteur trouvera aisément dans la littérature spécialisée de 1964 à 1967 de multiples expériences concluant soit à une relation directe, soit à une relation inverse et mê-me à l'absence de toute relation.

Voilà un exemple typique d'une étude portant sur un phénomène dont les déterminants précis ne sont pas encore suffisamment connus.

Dès lors, il n'est pas étonnant que les investigations récentes en cette matière soient dominées par la question suivante : quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour obtenir soit une relation

di-recte soit une relation inverse entre la récompense et le changement d'attitude. Notre propre effort se concentrera sur la deuxième alterna-tive, la relation inverse, ou plutôt l'analyse systématique de l'effet pré-vu par la théorie de la dissonance.

Un progrès considérable a été marqué par une autre reprise critique de l'expérience de Cohen, réalisée par Linder, Cooper et Jones (1967), qui démontrent, dans deux expériences consécutives, l'importance de la liberté perçue par le sujet au moment où celui-ci s'engage dans le comportement contre-attitudinal. Leur deuxième expérience revêt un intérêt particulier concernant les assertions de Rosenberg. En effet, nos auteurs refont l'expérience de Rosenberg sous deux formes : la première autorise le sujet à choisir librement de s'engager ou non dans le plaidoyer contre-attitudinal, la seconde ne laisse aucune liberté de choix. Les résultats de cette recherche sont encourageants : si le sujet n'a pas le choix - comme c'était le cas dans l'expérience originale de Rosenberg - la relation entre la récompense et le changement d'attitu-de est directe. Si, par contre, l'expérimentateur explique au sujet que la décision de collaborer ou non à l'expérience lui. incombe, les résultats rejoignent le modèle établi par Festinger et Cohen. Cette recherche suggère donc que l'engagement libre dans le comportement contre-attitudinal serait une condition nécessaire pour que la dissonance entre les éléments cognitifs concernant le comportement ouvert et l'attitude soit suffisante. Si le sujet n'a pas le choix, s'il émet un comportement contre-attitudinal sous la contrainte de l'expérimentateur, le besoin de justification, pour le dire ainsi, est satisfait, et la consonance relative de la récompense ne modifie en rien l'équilibre cognitif déjà rétabli par le fait que le sujet attribue son comportement à cette contrainte exercée par l'expérimentateur.

Orienté par cette recherche, nous nous sommes efforcé, dans nos propres expériences, de réaliser cette liberté de l'engagement du sujet.

Le lecteur se souviendra de l'expérience décrite au début de ce chapi-tre où deux aspects du procédé adopté devaient contribuer à la percep-tion de cette liberté : 1) les étudiants avaient terminé l'expérience pour laquelle ils s'étaient volontairement inscrits avant de rencontrer « par hasard » la vraie expérimentatrice, qui, à leurs yeux, n'avait rien à voir avec une recherche psychologique. Aucun étudiant ne devait donc se sentir obligé de prêter son concours à l'interviewer de la B.R.T. ; 2) à plusieurs reprises, [37] l'interviewer avait insisté sur le fait que le sujet

devait se sentir entièrement libre de s'engager ou non dans le plai-doyer contre-attitudinal, et il ne pouvait donner son accord formel avant qu'il n'ait reçu toutes les informations requises sur la nature de sa collaboration.

Une troisième critique expérimentale de l'expérience de Cohen qui a déterminé de façon très concrète le point de départ de nos propres recherches, fut l'étude de Helmreich et Collins (1968), qui ont réussi à produire l'effet de dissonance le plus impressionnant de la littérature.

Les auteurs ont examiné l'effet de la récompense (0,50 et 2,50 $) en fonction de l'anonymat du sujet qui tenait un plaidoyer contre-attitudinal destiné à un auditoire déterminé. À l'invitation de l'expéri-mentateur, le sujet acceptait de collaborer à une recherche sur la per-suasion en tenant un plaidoyer en faveur d'un contrôle sévère de l'État sur le nombre de naissances. L'enregistrement de ce plaidoyer serait alors présenté à un groupe d'étudiants pour examiner dans quelle me-sure ils se laisseraient influencer par l'argumentation développée par leur condisciple. Dans les conditions où l'anonymat de l’orateur (le sujet) était formellement garanti, cet enregistrement était réalisé sur bande magnétique. Dans les conditions d'identification, par contre, l'enregistrement était effectué sur magnétoscope et serait diffusé sur les postes de T.V. à circuit fermé utilisés normalement dans les am-phithéâtres universitaires. Il va de soi que ces émissions sonores et/ou télévisuelles n'ont jamais eu lieu, le seul intérêt de cette expérience résidant dans le changement d'attitude des sujets (les orateurs) provo-qué par les différentes conditions du plaidoyer.

Les résultats de l'expérience s'avérèrent extrêmement intéressants les conditions d'anonymat firent apparaître une relation directe (quoi-que non-significative) entre la récompense et le changement d'attitude de l'orateur (après son plaidoyer contre-attitudinal); pour les tions d'identification, ce rapport était inverse : les sujets de la condi-tion à 0,50 $ qui, avant l'expérience étaient tous extrêmement opposés à l'intrusion du gouvernement dans le planning, familial, se décla-raient en moyenne « plutôt en faveur » de cette même intrusion, après le plaidoyer. Les auteurs croient ainsi avoir mis le doigt sur une condi-tion importante pour la créacondi-tion de la dissonance cognitive : il faut que le sujet s'engage à émettre un comportement contre-attitudinal public dans une situation où son identité et sa personne sont clairement révé-lées. On pourrait dire que le conflit cognitif doit toucher dans son

res-pect de soi le sujet qui s'est engagé, en personne, devant les autres, dans un acte contre-attitudinal et que ce n'est que sous cette condition d'engagement public qu'une justification externe minimale (faible ré-compense) conduit à une réaction d'adaptation (changement de l'atti-tude).

Le lecteur comprendra que les recherches que nous venons de ré-sumer nous éloignent considérablement de la définition strictement cognitive que Festinger avait donnée d'une relation dissonante. Toute-fois, il serait téméraire de croire que les conditions nécessaires et suf-fisantes pour la création d'un « effet de dissonance » ont déjà été iden-tifiées de façon précise. À plusieurs reprises, le groupe de Collins et Helmreich a essayé, mais en [38] vain, de déterminer la nature exacte des facteurs responsables. Et c'est ici que s'inscrit le point de départ du programme de recherches que nous avons entrepris à Louvain en utili-sant l'attitude vis-à-vis de la réforme universitaire.

Nous terminons cette troisième partie de notre chapitre en commun quant quelques-uns des résultats des trois premières expériences ex-traites d’une série de recherches publiées intégralement dans la mono-graphie citée plus haut.

1.3.2.2 (2) Quelques recherches effectuées à Louvain sur le role playing cognitif contre-attitudinal et le changement d'attitude vis-à-vis de la réforme universitaire. Notre préoccupation majeure, en entamant notre programme de recherches, fut de réussir la production en labora-toire d'un effet certain et indiscutable de role playing contre-attitudinal, et cela en vue d'une analyse progressive de ses détermi-nants. En effet, lors de recherches antérieures (v. entre autres Nuttin, 1966), nous avions été découragé - comme tant d'autres chercheurs - par des échecs répétés dans nos efforts de reproduction d'un effet si-gnificatif soit de relation inverse soit de relation directe entre récom-pense et changement d'attitude après un role playing cognitif contre-attitudinal.

Les recherches de Linder, Cooper et Jones et surtout le résultat im-pressionnant obtenu par Collins et Helmreich nous ont incité à entre-prendre une nouvelle tentative dans laquelle nous essayerons de tenir compte de tous les facteurs qui, jusqu'à maintenant, semblaient favori-ser un effet de dissonance. C'est ainsi que nous étions amené à monter

une expérience qu'on peut classer - au point de vue de sa démarche - parmi les plus ardues et les plus exigeantes jamais tentées dans le do-maine en question. Le format de ce chapitre ne nous permet toutefois pas de commenter la complexité de la façon de procéder ni ses impli-cations déontologiques et morales auxquelles le plus grand soin a été apporté.

Résumons brièvement les caractéristiques générales et constantes des différentes expériences. Plusieurs de ces caractéristiques ont d'ail-leurs déjà été décrites soit au début du chapitre soit dans le paragraphe précédent.

Les sujets. Les sujets qui ont collaboré à nos expériences étaient tous des étudiants flamands, masculins, de la deuxième candidature en sciences exactes de l'Université de Louvain. Ils étaient répartis au ha-sard sur les différentes conditions expérimentales (11 par condition).

Les expériences vont se succéder sans interruption, l'ordre des sujets des différentes conditions d'une même expérience étant fixé par le sort. Toutes les précautions furent prises pour que les sujets ne puis-sent pas s'informer préalablement de la nature exacte de l'expérience.

L'attitude. Dans toutes les expériences, la variable dépendante principale fut la réponse attitudinale par rapport à l'ancien système des examens universitaires. Dans une situation supposée à détermination évaluative minimale, le sujet était invité à se situer sur un continuum de 17 points équidistants allant de « tout à fait contre » jusqu'à « tout à fait [39] pour ». Quoique les données expérimentales aient évidem-ment été chiffrées, nous écartons ici leur présentation statistique par souci de simplicité.

Le role playing. La tâche du sujet consistait à faire un plaidoyer contre-attitudinal en faveur de l'ancien système. Il disposait de 15 mi-nutes pour préparer ses arguments et du temps voulu pour les débiter.

Notons que l'expérimentatrice ne suggérait elle-même aucun argu-ment. Nous croyons que la présentation d'arguments par l'expérimen-tateur (procédé couramment suivi, entre autres, par Collins et

Hel-mreich) défavorise une confirmation éventuelle de l'hypothèse du sti-mulant.

Confrontation avec le comportement contre-attitudinal. Le sujet, ayant préparé et débité son plaidoyer, n'a aucune possibilité de sup-primer l'élément cognitif de son plaidoyer contre-attitudinal : aussitôt l'enregistrement terminé, l’expérimentatrice l'invite à réécouter le plaidoyer en sa présence.

Liberté de décision. Nous avons déjà amplement commenté le fait que de multiples précautions furent prises pour que le sujet se sente responsable de sa propre décision d'engagement dans le comportement contre-attitudinal. Nous nous permettons d'attirer J'attention du lecteur sur les exigences exceptionnelles posées à l'expérimentateur par cet aspect du procédé. D'une part, la pression exercée par celui-ci doit être assez grande pour qu'il n'y ait pas une défection systématique des su-jets en fonction de certaines variables psychologiques incontrôlées;

d'autre part, cette pression doit être suffisamment souple pour que le sujet puisse s'attribuer à lui même sa décision d'engagement. De plus, la pression exercée par l'expérimentateur doit être constante pour les différentes conditions de récompense pécuniaire : si cette pression était systématiquement plus forte dans les conditions à récompense minimale, la dissonance totale risquerait de ne plus être manipulée.

Notons en passant que nous disposons de moyens de contrôle pour cet important aspect de la recherche : 1) les conversations expérimentatri-ce-sujet, enregistrées, peuvent être analysées par des juges aveugles pour ce qui est de la pression exercée par l'expérimentatrice; 2) les

Notons en passant que nous disposons de moyens de contrôle pour cet important aspect de la recherche : 1) les conversations expérimentatri-ce-sujet, enregistrées, peuvent être analysées par des juges aveugles pour ce qui est de la pression exercée par l'expérimentatrice; 2) les

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