HAL Id: jpa-00233222
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Submitted on 1 Jan 1934
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Le modèle d’atome de Fock-Dirac et l’existence des
potentiels d’ionisation
Léon Brillouin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
LE
MODÈLE
D’ATOME
DEFOCK-DIRAC
ETL’EXISTENCE
DES POTENTIELSD’IONISATION
Par LÉON BRILLOUIN.
Sommaire. 2014 Dirac, s’appuyant sur une théorie de Fock, avait indiqué en 1930 une forme modifiée de modèle d’atome, analogue à celle de Thomas Fermi ; le modèle de Fo k Dirac tient compte des effets
d’échange; aucune discussion de ces formules n’avait été donnée jusqu’à présent, certains résultats
sem-blant paradoxaux Le travail actuel montre comment il faut conduire la discussion, par analogie avec les
problèmes connus de l’atome Thomas Fermi
Le terme d’échange joue un rôle important dans l’évaluation des potentiels d’ionisation Pour un
sys-tème comportant un très grand nombre d’électrons, comme un métal, le potentiel d’ionisation serait de
1,37 volt. résultat un peu faible. On peut se rendre compte de la nature des corrections à apporter à ce
nombre; la mécanique ondulatoire, appliquée plus rigoureusement donnera toujours un résultat plus élevé. Discussion des co iditions dans lesquelles cette méthode générale peut être appliquée aux atomes, aux
métaux, ou aussi à la théorie des noyaux.
SÉRIB VII.
TOME
V.1V° 5.
Mm
1934.
1. Le
champ
self-consistent deFock,
et le modèle d’atomequ’en
déduit Dirac. - 0n connaitles services
remarquables qu’a
rendu le modèle d’atome de Thomas etFermi,
mais on a omis d’insister sur unde ses défauts
essentiels,
qui
est de fournir unpotentiel
d’ionisation
trop
faible;
les électronsd’énergie
maxima,
dans le modèle de Thomas ont exactement
l’énergie
zéro(1),
de sorte que, dans unsystème comprenant
untrès
grand
nombred’électrons,
ilspeuvent
s’échapper
jusqu’à
1infini,
sansqu’aucune
force extérieure ne leursoit
appliquée;
pour unmétal,
cette même méthode aété
employée
parFrenkel,
avec le même résultatdécon-certant ;
cette conclusion estincompatible
avec toutesles
expériences
sur l’effetVolta,
l’effet Richardson et lalimite de l’effet
photoélectrique;
aussi a-t on cherchébien des moyens
d’échapper
à ceparadoxe,
sansgrand
succès,
il faut l’avouer.J’ai été conduit à
reprendre
cettediscussion,
à la suite d’un examen détaillé du mémoire où Dirac ratta-che le modèle de Fermi-Thomas à la méthode duchamp
self-consistent. Proc. t’ambr. Phil.Soc.,
t. 26(1930),
p. 376.
Je
compte
publier
ailleurs(collection
des Actualitésscientifiques,
chezHermann,
Paris)
unexposé
com-plet
de ceproblème,
maisje
voudrais donner iciquelques
résultatsinédits,
qui
meparaissent
intéres-sants.
(1) Cf. p. ex. L. BRILLOUIN, Statistiques
quantiques,
Presses Univ,Paris, 1930, ch. ix, p. z96, éq. 1 et p. 311, fig. 42.
On connaît deux manières distinctes de former un
champ
self-consistent : lapremière
(Hartree)
ljéglige
les effets
d’échange
entreélectrons,
et constitue uneapproximation
un peugrossière.
La seconde
(Fuck)
tientcompte
deséchanges,
cequi
doit fournir un résultat bien
plus précis.
Si l’onpart
duchamp
deHartree,
etqu’on
passe à la limite où lamé-canique
ondulatoire se réduit à lamécanique classique
(cas
desgrands
nombres dequanta),
on retrouvel’équation
de Thomas-Fermi.Mais on
peut
aussi bien faire ce passage à la limiteen
partant
deséquations
deFock;
c’est ce que Dirac avait fait dans son mémoire de1930,
et il obtenait uneéquation
différente de celle deThomas-Fermi,
car lestermes
d’échange
y laissaient une contribution notable.Il y a d’assez nombreuses difficultés dans les calculs
de
Dirac,
etquelques
erreurs dedétail;
son termed’é-change
est deux foistrop fort,
car il se trouvequ’il
compte
deséchanges
entre électrons despins opposés,
alors que seuls les électronsayant
mêmesspins
peu-vent êtreéchangés.
Tout le détail du calcul se trouveraexposé
dansl’opuscule
àparaître
chezHermann,
etje
donne ici seulement le résultat final :
Appelons ~e
(r)
lepotentiel électrostatique
en unpoint r
et E’l’énergie
totale maxima des électrons dusystème
étudié, cesgrandeurs
sont reliées à laquantité
de mouvement maxima
~~’
des électrons par la relation186
2013
estl’énergie
potentielle
d’un électron -e, en-12
suite on reconnait
l’énergie
cinétique : m
puis
le terme 2 ne9F2
nouveau - h
~’
qui
résulte deséchanges ;
c’est ceter-me que Dirac avait doublé
(on
se méfiera en outre queles formules de Dirac contiennent un h
qui
est enréali-të h
2 h 7r ).
On doitutiliser,
d’autrepart
l’équation
de21t
Poisson
et la densité fi d’électrons au
point
considéré est reliéeà la valeur
maxima
de laquantité
demouvement,par
un calcul de cellules d’extension en
phase
Au total
C’est
l’équation
de Dirac(loc. cit,
p.385,
éq.
20)
au facteur 2près.
Il faut aussi faire attention au fait
qu’on
a le droit demettre zéro au second
membre,
si on ledésire ;
celasignifie
seulementqu’on
peut
couper en un certainpoint
le nuage d’électrons ~2 etprolonger
lepotentiel 4)
par unpotentiel
électrostatique
de Coulomb ordinaire.. Posons
nous pouvons obtenir
p’
en fonction de W en résolvantcette
équation
du seconddegré,
et nous obtenonsConsidérons uii atome avec un noyau
+
ZE et lYélee-trons ;
nous devrons chercher une solutionqui
devienneinfînie
comme -
auprès
du noyau, etqui présente
leil
nombre d’électrons
imposé
Passons en coordonnées
sphériques,
et supposonsque n,
P,
p’
nedépendent
que de 1’; nous auronsCette
équation
diffère de celle due Thomas-Fermi par le terme enb;
on retrouvel’équation
de ces auteurs enposant
b -- 0 etprenant
lesigne
-~-
devant le radical.Nous savons donc
qu’au
centre del’atome,
où W est trèsgrand,
nous devonsprendre
au second membre lesigne
+
pour ne pastrop
nous écarter du modèle deThomas-Fermi. ’>
2. Discussion de cette
équation. -
L’atome de-Thomas-Fermi a été discuté très clairement parSom-merfeld,
dans des mémoires récents(~);
ce modèleper-met d’obtenir un atome neutre ou un ion
positif (~V ~
Z)
mais il est
impossible
de construire un ionnégatif ;
cette difficulté est liée au fait que l’atome neutre a
déjà
un
potentiel
d’ionisationtrop
faible.-Dirac n’avait rien tiré de son
équation ;
il constataitseulement
qu’au
centre d’un atomelourd,
elle diffèrepeu du modèle de
Thomas-Fermi,
mais que pour lesgrandes
valeurs der elle fournit une solutionoscillante,
dont
l’amplitude
et lafréquence
décroissentlorsque
»augmente
indéfiniment.Cette solution n’a aucun sens
physique,
et semble avoirdécouragé
lesphysiciens.
Enréalité,
il fautcou-per la solution à une certaine distance r et
prolonger
par un
potentiel
de Coulombsimple.
Je veux donner en détail cette
discussion,
enm’ap-puyant
surl’analogié
avec le modèle de Thomas et le mémoire de Sommerfeld.Des variables r,
l~,
nous pouvonspasser
à x, ? défi-nis comme suit :ce
qui
donneLes conditions
limites,
pour notrenouveau ?
serontles suivantes :
qui
redonne bieiiauprès
du noyau ;puis
nous avons la condition
(7).
Pourpouvoir
l’appliquer,
calculons le nombre d’électronscompris
z, l’intérieur d’unesphère
de rayon i- :z à l’
f" Pour x =. 0 nous
avons
= f
tandisque -
estfini,
~ dx
donc
187
Ce résultat a un sens
géométrique
trèssimple ;
tra-çons la
courbe f
(x),
et menons latangente
aupoint
,~;cette
tangente
coupe l’axedes ?
en A et l’on aTant que ~ est
supérieur
à- ~2
z ~,
le second membre de(10)
est réel,
et si nous prenons lesigne
+
devant leradical. ce second membre est
positif;
la courbe a saconcavité
tournée
vers le haut.Fig. 1.
Si nous
prenons
zéro au secondmembre,
noues obte-nons uneligne
droite,
qui
représente
unpotentiel
deCoulomb ;
lepotentiel
~~
d’unecharge ~ E
donne :le
point
~l’intersection de la droite avec l’axe ’fi définila
charge ç;
et lapente
de la droiteindique
la valeurde
F’.
~
Fi~.2.
Nous pourrons
disposer
de 1
de manière àsimplifier
l’équation :
unepremière
méthode consiste àprendre
ce choix
supprime
uncoefficient;
il revient àcompter
lescharges électriques
en dixièmes d’électrons environ(d’après
12 etfig.
1).
t’n autre
procédé
sera de poseron trouve alors
Pour les atomes
lourds,
notre termecorrectif ~
seratrès
petit.
Quelle
est l’alluregénérale
descourbes ?
(x)?
ZNous
partons
dupoint
p(0)
- z
avec unetangente
plus
ou moinsinclinée,
cequi
nous donne un faisceau decourbes.
Les résultats sont très différents suivant que ces courbes
atteignent
ou non la droitecritique~
Nous
partons
de 9
(0)
avec unsigne
~-
devant leradi-cal,
donc unecourbure
vers le haut. Si latnngente
ini-tiale est peuinclinée,
la courben’atteint jamais
la droitecritique (16)
et remon!e à 1infini,
avec uneasymptote
verticale;
on constate facilement queavec a
quelconque,
donne une solutionacceptable
siFig. ;3.
Pour une
tangente initiale
assezinclinée,
lacourbe
arrivetangente
à la droitecritique
enz1;
en cepoint
le radicals’annule ;
nous devons continuer la courbeau-delà,
enprenant
maintenant lesigne
- devant leradi-ô:-2
cal;
nous constatons alors que-2013
présente
toujours
un
x-signe opposé
à y;
la courbe oscille donc autour de l’axe 0x en s’amortissant peu à peu;si Î
estpetit devant [ï
,1 on obtient
avec
188
encore
plus inclinée,
notre courbe aboutit en P sur la droitecritique
ets’y arrête
net.La courhe la
plus importante
est cellequi
vienttan-gentt1r
en M la droitecritique.
Pour latracer,
il faudraitdes calculs
numériques,
analogues
à ceux que 1 on afaits pour l’atome de Thomas Fermi. Un
point
essen-tiel,
c’estque M
est surement à distance finie : eneffet,
le radical étant nul en ce
point,
la courbure est finieL’ordonnée de M’ donne la
charge
maxima d’un ionnégatif
stable. Pour trouver cetteordonnée,
il faudrait calculer la courbe en détail. Une évaluation assez gros-sière montrequ’on pourrait
former’ au maximum union monovalent.
L’expression
(17)
représente l’énergie
maxima des électrons dans l’atome neutre. Cetteénergie
estnégati-ve, ce
qui
donne bien la stabilité désirée.Supposons
que notre atome contienne un trèsgrand
d’élec-trons, de sortequ’on
ne modifie pastrop
sa structure en enlevant un de ces électrons. Il faudra fournir uneénergie
- E’ pour retirer cet électron et l’emmener à l’infini oa sonénergie
estzéro;
nous avons donc uneévaluation assez
grossière
dupotentiel
d’ionisationP
ice
qui
estincompatible
avec l’existence d’unecourbe 9
asymptote
à la droitecritique.
3.
Interprétation
physique. -
Donnons nous lacharge
centraleZ,
et le nombre N desélectrons;
nousdevons chercher une
répartition
des électrons.qui
soitreprésentée :
1. Pour les
petites
valeurs de x, par unecourbe
2. A
partir
d’une certaine distance x, par une droitereprésentant
lechamp
de Coulomb d’union
--Z -- .1r(fig.
2).
La
pente
de cette droite donnel’énergie
maxima A’ des électrons intérieurs à l’atome ouion;
pour que lastructure soit
stable,
il faut évidemment que E’ soitnégatif
ounul,
carl’énergie
d’un électron à l’infini estprise
commeégale
à zéro.Une structure sera
stable,
si lechamp
de Coulombcorrespondantsereprésente
par une droite descendante: ponr unecharge donnée (
del’ion,
nous trouverions toute une série de solutionspossibles, mais
c’est celled
énergie
E’ minimaqui
est laplus
stable et nous inté-ressevraiment ;
nous devrons rechercher la solution dont lechamp
de Coulomb sereprésente
par unedroiteaussi inclinée que
possible.
Les autres solutionscorres-pondant
aux é.ats excités dP l’ion ou atome.Nous serons ainsi conduits à
adopter
les solutionssuivantes :
Ion
positif, Z
> NDe 0
à xp,
une courbeAP;
au-delà,
la droitePQ
for-tementdescendante;
l’ion a ainsi un rayonfini xp
et sesélectrons ont une
énergie
maximanégative.
Atome
neutre, Z -
11’.La courbe
particulière
AM seprolongera
par la droitecritique
MN ;
l’atorne a un rayon fini et ses électronsne
dépassent
pasl’énergie.
Ion
négatif, Z
1V.On ne pourra former uu ion
négatif
que pour unpetit
nombre d’électrons ensurplus;
ces ions seront donnés par la courbeAM, prolongée
jusqu’en
auplus;
lepoint
M’ donne unetangente
horizontale N’ etcorrespond
à un ion dont les électrons internesatteignent l’éiiergie
zéro, - c’est-à-direl’énergie
d’un électron à l’infini: celareprésente
la limitede stabilité.Ce calcul est très
grossier;
pour avoir une meilleurevaleur,
il faudrait caiculerl’énergie
totale de l’atomeneutre,
puis
l’énergie
totale de l’ionpositif,
etprendre
la différence
(’).
On obtiendrait ainsi une valeur bien
supérieure
aE1
- E mais
cecalcul exigerait
un tracécomplet des
cour-e
bes (p. Sommerfeld a fait une évaluation de ce genre pour l’atome de Thomas-Fermi
ordinaire;
dans ce cas,E’ est
nul,
et lepotentiel
d’ionisation estpourtant fini,
d’après
les calculs de Sommerfeld.Que
signifie
alors notreexpression
(17 bis)
de1,3 7
volet ?
Elle
représente
une valeurlimite,
applicable
à unsystème
comprenant
un trèsgrand
nombred’électrons;
ce serait le cas, pour une très grosse molécule pu uncristal.,
comme nous le verronsplus
loin. D’une manièreplus précise,
il faut que l’arrachement d’unélectron ne modifie que d’une manière insensible la
répartition
de ceuxqui
restent ;
cette condition seraréalisée,
si unecharge r (égale
à lacharge
d’unélectron)
ne provoquequ’une
très faible élévation depotentiel
dusystème,
c’est-à-dire si lacapacité
propre C dusystème
est assezgrande
’ pourque -
soitC
très
petit
devant1,37
volt.Pour des atomes
usuels,
on trouve despotentiels
d’ionisation bienplus
élevés(Hg. 4).
Je pensepour-tant que les effets
d’échange
jouent
un rôle essentieldans le calcul des
potentiels d’ionisation,
mais il estcertain que nous les avons assez
grossièrement
évaluésdans la méthodes
statistique
de Fock-Dirac. Enoutre,
nous avons renoncé à certains traits essentiels de la
mécanique
ondulatoire et ceux-cipeuvent
aussijouer
un rôle
important,
commeje
le montreraiplus
loin.Notons encore que notre modèle a, par
hypothèse.
une
symétrie sphérique complète :
le momentmagné--tique
est nul ainsi que lespin
résultant ;
il devrait donc(1) A. SOMMERFELD, Z.
Physik
( 1932), t. 78, p. 293; (1933), t. 80,-s’appliquer
aux atomes des gaz rares et ceux-ci ontjus-tement des
potentiels
d’ionisationélevés,
cequi
prouveque nos
approximations
sont bien tropgrossières.
Fig..i.
4. Structure des noyaux. - La méthode de Fock Pt Dirac a servi de base aux théories de structure des noyaux de
Heisenberg
etMajorana,
mais ces auteursont
jugé indispensable
d’ajouter
des lermes nouveauxreprésentant
des forces d’attraction entre neutrons etprotons.
On vérifie
facilement,
eneffet,
que la méthode deFock-Dirac ne
peut permettre
d’assemblerplusieurs
charges
de mêmesigne,
si les forces restent dutype
deCoulomb.
- En
outre,
les ordres degrandeur
sont trèsinsuffi-sants ;
considérons unassemblage
decharges
négatives
et departicules positives;
lepotentiel
d’ionisation,
pour l’arrachement d’une
charge
positive
seratoujours
de l’ordre mE3
ce ui donnede l’ordre
de 2m F-1 ,
cequi
donneh2 q
pour des
protons
2 500 voltspour des
particules
a 80 000 volts.La méthode
statistique
de Diracdonne,
pour les élec-trons des résultats de 5 à 10 foistrop fnibles;
admet-tons que la théorie ondulatoire correcte nous conduise àmultiplier par 5
ou 10 les nombresci-dessus;
nousserions encore très loin du
compte.
Deplus,
la stabili-té maxima serait obtenue pour unsystème
neutre. Lesinnovations de
Heisenberg et Majorana
sont doncindis-pensables.
~.
Application
auproblème
des métaux. - Atitre
d’exemple,
consi iérons unproblème simplifié, qui
correspond
au cas d’un métal idéal. Nous supposerons unerépartition
uniforme decharges positives,
avec unedensité p~
constante ;
à l’intérieur dumétal,
loin de la surfacelimite,
nous aurons des ondesplanes
ordinairesavec
une amplitude
~! constante, de t’©rdre degrandeur
si F pst le volume dumétal;
ces diverses ondesB/-v
remplissent
un volume V’ peu différent deV,
etqui
sera fixé exactement par l’élurle dupotentiel
self consistentauprès
de la surface limite. Lesondes §
donnent unedensité moyenne p- constante dans l’intérieur (lu métal et
l’équilibre
se réaliseralorsque,
dans toutl’intérieur,
loin de la surface p+ et p- se
compenseront
exactementde sorte que le
potentiel global
soitconstant;
desélec-trons vraiment
libres,
représentés
par desondes y
dutype ci-dessus,
nepeuvent
s’obtenir que si lescharges
positives
ont elles-mêmes une densité uniforme,Supposons
maintenant notre métal limité par leplan
x = 0 et cherchons la
répartition
dupotentiel
moyen
~, en nous
appuyant
surl’équation
de Fock Dirac(6)
qui
s’écrira iciLoin à l’intérieur du métal
ex (
0)
nous devons trouver W=Wo constant,
donc le second membre estnul, ce
qui
donneQuand
nous nousrapprochons
de la surface x -0,
lescharges négatives u [...
]’
deviennent inférieures auxcharges po;itives;
le second membre estnégatif;
la courbe W s’inc;urve vers lebas ;
sur lasurfacP,
W prend
une valeur
Ws
inférieure
àWo; puis
le second membre étantpositif
la courbe tourne sa concavité vers le haut. Lechamp
électrique
hx
en unpoint
est donné parw
- a W,
c’est-à-dire par lapente
de la courbeW,
et ceôx p p
champ
estégal
à4xz,
r étant lacharge
résultante(par
unité de surface du
métal),
entre unpoint
trèséloigné
- x’ dans lemétal,
et lepoint
x. Si cettecharge
aglobale
estpositive,
la courbe W est inclinée vers lebas ;
elle remonte au conti aiie si 6 estnégatif.
Unpoint
à
tangente
horizontalecorrespond
à unecharge globale
nulle.
Comment se
placent
les diverses courbesW possibles?
A l’intérienr du
métal,
ces courbes sontsemblables,
etse déduisent les unes des autres par un
déplacement
parallèlement
à L’une de ces courbes(1,
traitépais)
arrive àWs,i
sur la surface x ! 0 etprolongée
au delà vient enJf, tangente
à la droite a_-__ - b~ ;
on la con-tinuera enprenant
lesigne
- devant leradical,
et elleremontera, pour osciller ensuite autour de l’axe Ox. Si le
point
WS
est au-dessus deWS’1’
la courbe W ne des-cend pas si bas, passe par un minimum et remonte àl’infini;
siYYs
est
en-dessous deWSTI’
la couibe Il des-cendjusqu’à - b2
et s’arrête en P.190
positivement.
La densitésuperficielle
gtobale o-
estposi
tive,
suivant la remarque ci-dessus. Au-delà dePY
nousprolongerons
la courbe par unedroite
donnant le
champ
uniforme créé par lacharge
super-ficielle 6.Fig.5.
La courbe 1
M)
correspond
à un métalneutre ;
à
partir
de la continuerons par unehorizontale;
si le métal est
chargé négativement,
avec une densitésuperficielle
globale
a~
0,
nous utiliserons la mêmecourbe 1
jusqu’en
un point M’ 4>ù nous trouvons unetangente
depente
41tcr,
et à nousgérons la courbe
par
cettetangente
~Fig.6
La courbe 6 donne la variation de
W,
c’est-à-dire del’énergie cinétique
desélectrons, compte
tenu du termed’échanges,
en fonction de laquantité
de mouvementp’,
pour les électronsd’énergie
maximum. Les courbes 7~+,
Cet-)
indiquent
la variation del’énergie
poten-tielle - d’un électron -
s, au
voisinage
de la sur-face dumétal,
suivant que celui-ci estchargé
positive-ment,
ouneutre,
ouchargé négativement. Au-dessous,
j’ai
dessiné la variation de laquantité
de mouvementFi g. 7.
maximuin des
électrons;
la densité devolume p2013
des
électrons estproportionnelle
àp13 ;
il estremarqua-ble de constater
que
(et
parconséquent
p-)
sontinterrompus
en P en J.11 ou 1t1’ alorsqu’ils
ont encoreune valeur finie. C’est dire
qu’il
y a un nombre fini d’ondes(18)
qui
atteignent
la limite où s’arrêtent lesélectrons du métal.
Que
pouvons-nous dire alors, sur?es volumes V’
remplis
par les diversesPre-nons d’abord le cas du métal neutre; une onde de faible
énergie
(électronlent)
ne pourra atteindrequ’un
point
la
courbe,
intérieur aumétal ;
des électronsplus
rapides
irontjusqu’en
B,
et un nombre fini d’ondes~~ i
atteindra
jusqu’au point
M.Si le métal est
chargé positivement,
la courbe II esttout entière à
gauche
de la courbe 1 nu métal neutre(fig, 5) ;
c’est dire que la courbe II de lafigure
î(cas +)
>est aussi tout entière à
gauche
de la courbepointillée
1qui correspondrait
au métal neutre. Toutesles , ondes
électroniques
s’arrêteront un peuplus
tôt que dans le cas neutre. Tous les électronsremplissent
des volumesV’
plus petits
que ceuxqu’ils
occuperaient
dans unondes
sont
affectées, à
l’intérieur dumétal,
d’uneampli-tude ~1
=- ,_.
plii« grande
que pour le métal neutre;V
c’est ce
qui
nouspermet
deretrouver,
loin dans lemétal,
une densitéélectronique
p-toujours égale
à ladensité
positive
Autotal,
c’est seulement à la sur-face que le déficit se faitsentir;
lesondes If
desélec-trons
parcourent
tout l’intérieur du métal d’un bout à l’autre mais il y a un défaut decharge
moyennesuper-ficielle. On
peut dire,
comme enélectrostatique
classi-que, que lacharge positive
estrépartie
sur la surface. Considérons maintenant un métalchargé
négative-¡fient; sa courbe de
potentiel
1(fig.
5)
coïncide avec celle du métalneutre,
mais nous l’utilisons un peuplus
loin,
jusqu’en
lh’ au lieu de M. Nous avions dans le métal neutre un nombre finid’ondes Y
s’étendantjusqu’en
1pI ;
dans le métalnégatif,
1 unepartie
de ces ondes vajus-qu’en
Tous les électrons de faibles vitessesoccupent
les mêmesvolumes
que dans le métal neutre, mais les électronsrapides remplissent
des volumes un peuplus
grands
que dans le cas neutre. Là. encore, les ondes,~
des électrons traversent tout le métal de bout enbout, mais il
apparaît,
en moyenne, un excès decharge
négative,
localisé entre jJ1 et onpeut
dire que l’excèsde
charge
estréparti superficiellement.
Nous verrons, au
paragraphe
suivant,
comment il fautcompléter
la théorie pour obtenir correctement lepotentiel
d’ionisation;
la méthode de Dirac estintéres-sa,nte,
en cequ’elle
nous apermis
d’analyser
en détail dans un casparticulier,
les modifications dupotentiel
moyen
(potentiel self-consistent)
pour des métauxchargés
positivement
ounégativement.
La variation du volume V’occupé
par lesondes,
etl’apparition
d’un excès decharge
superficiel (avec
des ondesqui
rem-pliassent
pourtant
tout le volume dumétal)
seretrouve-ront certainement dans une théorie
plus rigoureuse.
Fowler avaitessayé
de trouver une solution dupro-blème de la
répartition
des électrons formant lacharge
électrostatique ajoutée
aumétal;
mais ilsupposait
unebarrière de
potentiel
fixe,
f donnée àpriori
cequi
sup-primait
d’avance lapossibilité
d’une variation duvolume V’
occupé
par lesondes ;
aussi sa solutionserait-elle
inadéquate
auproblème
réel d’un métal dansle vide. Elle
s’appliquerait peut-être
mieux à la surfacede
séparation
d’un métal et d’un isolant solide.6. Méthode de
calcul,
discussion. - Le tracé des courbes Wpeut
se faire de lafaçon
suivante : notreéquation
(’ 9)
est de la formeoù 7~
représente
le secondmembre ;
*, elle a la formed’une
équation
de mouvement enmécanique classique
et nous pouvons écrire la relation
correspondant
àl’in-tégrale
des forces vives(1) R. H.
FOWLER,
Proc. Roy. Soc. A.141, p. h2.Intégrons
enpartant
d’unpoint - x’
très loindans
leô Il -métal où W est constant
égal
à
Wo,
de sorte que20132013
. x
est
nul ;
nousintégrons
del4’o
àavec
’en
J17,
nous avons continuité de fl’ et1 HI lJfI ou P
= - b2 nous prenonset
là,
nous trouvons 1suivant que le inétal est
chargé
positivement
ou ueul1’e.Au
total,
nous obtenons donc :Nous verrons
plus
loin le cas du métalchargé
néga-tivement. La relation(~~~~
détermineJ1’"s
en fonction decr, densité
superficielle positive
ounulle;
l’intégrale
atoujours
la mêmevaleur,
ainsi que nous aurionsdonc .
.... ’fi’ ... T Y’ ’" .-... , ,... ".
en
appelant
la
valeur de pour un métal neutre(o-
=0~.
Nousvoyons donc que le
point
d’un métalchargé
positivement
est au-dessous dupoint
rela-tif au métalneutre,
cequi justifie
le tracé des courbes 1 et II de lafigure
5.Pour un métal
chargé négativement,
nous devons uli-liser la courbe 1 du métal neutre(iig. 5)
en laprolon-geant
jusqu’en M’,
etprenant
lesigne
- devant leradical,
de M en M’. Nous auronsalors,
pour ceseg-ment M1Jf’ :
ce
qui
donnera la valeur limiteUne fois ces diverses valeurs intéssantes et
H j/,
trouvées,
l’intégration
n’offreplus
dedifficulté;
l’inté-Õ lJY 4
grale
(23)
permet
decalculer -ô
en fonction de 14 ’a>
192
ce
qui
établira la relation entre 14-st r ;
le
détail de cecalcul ne nous intéressera pas
beaucoup,
car notre pro,blème est bien
trop
schématique.
Le seul
point intéressant,
c’est d’évaluerl’épaisseur
de la couche de passage; si l’on
néglige
le termed’échangeb,
on rPtnmbe surFéquationdeFermi
Thomasintégrée
parFrenkel,
et l’on trouve une couche depas-sage de l’ordre de 1 Â
(f0-F
cm).
Dans le cas de Frenkel lepotentiel
d’ionisations’annule;
dans notreproblème
il serait de
~.,37
volts comme pour l’atome de Fock-Dirac étudiéprécédemment.
Dans un métal
réel,
lescharges positives
ne sont pasréparties
uniformément,
mais forment un réseaurégu-lier ;
la surface limite pour les électrons ne seraplus
plane,
maisgaufrée,
et lepotentiel
d’ionisation pourra varier deplace
enplace;
il y aura desrégions
de facileextraction et d’autres
points
présenteront
une barrièrede potentiel.
L’ordre degrandeur
fourni par
notre théorieest de toutes
façons
trop
faible.Voyons
d’un peuplus
près
le mécanismequi
peut
intervenir pour former unpotentiel
d’ionisation.Fig. 8.
Supposons
donc une densité uniforme decharge
posi-tive dans le
métal ;
nous voulonsobtenir,
pour un métalneutre,
une courbe - dutype
représenté
figure
8 enhaut;
cette courbes’allonge jusqu’en
1"~
et se raccordeavec l’axe
Ox,
pour donner unpotentiel qui
reste ensuite nuljusqu*à
l’infini. En vertu de la relationil nous faut avoir une
répartion
decharges négatives
qui
s’avance aussijusqu’en
car aussitôt que p-s’annule,
lepotentiel +
devient constant(et
nul parconséquent,
comme àl’infini).
D’autrepart,
pour avoirun
potentiel
d’ionisation fini, il faut que nos électrons internes aient uneénergie
maxima E’négative.
Les électrons dans la
région
àgauche
de X2(E’
=- ont une
énergie cinétique positive;
pour concilier nos deuxpoints
de vue il faut que les électronspuissent
pénétrer
dans larégion
xz,x2
où leurénergie cinétique
seraitnégative.
Pourcela,
deux mécanismes différentspeuvent jouer :
1° Les
échanges,
car le terme de Fock-Dirac donne desénergies , cinétiques négatives, lorsque
laquantité
..
de mouvement descend au-dessous
de 4mE2
(voir
fig.
6 ) ;
c’est l’effet dont nous avons tenu
compte
plus
haut. 2° Lamécanique
ondulatoirepermet
auxondes ~
depénétrer
dans lesrégions
oùl’énergie cinétique
seraitnégative;
l’onde ~
s’amortit alorsexponentiellement (1)
comme’
avec
c’est le
phénomène
bien connu sous le nom d’ « effet detunnel ».
Cet effet a
complètement disparu
del’équation
deFock-Dirac,
carcelle-ci,
comme l’ancien modèle deThomas-Fermi,
repose surl’emploi
de lamécanique
classique, complétée
par la notion de cellules d’exten-sion enphase,
Je pense donc que ce second effet
joue
un rôleimpor-tant pour l’existence des
potentiels
d’ionisation réels. Pour le cas desmétaux,
le nombre total d’électronst "
d t" E’ 1
étant très
grand,
on est sûrque - -
représente
le
F-potentiel
d’ionisation. Pour des édifices moinscomplexes
comme les atomes ou
molécules,
il faudrait faire uncalcul
plus complet
commeje l’indiquais
à la findu §
3mais les idées essentielles resteraient les
mêmes;
dans le cadre de la méthode duchamp
selfconsistent,
l’exis-tence d’unpotentiel
d’ionisation repose sur leséchanges
et sur l’effet de tunnel.
Les recherches de Tamm et Blochinzew
(2)
montrentcomment on
peut
aborder ceproblème,
d’une manière un peuplus précise ;
mais leurs calculs sont encorebeauroup trop schématiques,
et seraient àreprendre
deplus près.
(1) Cf. p. ex. L. BRTLLOUIn, Ihntions de mécanique ondulatoire, Actualités Scient. Hermann. Paris (1932), fasc. 39, p. 10, éq. 251 3.
(2)