A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE
Sur les oscillations à peu près sinusoïdales à longue période
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 11, no3 (1897), p. F1-F16
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1897_1_11_3_F1_0>
© Université Paul Sabatier, 1897, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
F.I SUR LES
OSCILLATIONS A PEU PRÈS SINUSOÏDALES
A LONGUE PÉRIODE.
APPLICATION A L’ÉTUDE DE LA RÉSISTANCE DE L’AIR ET DES PROPRIÉTÉS
ÉLASTIQUES
DES FILS FINS,PAR M. H.
BOUASSE,
Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse.
L’expérience
que nous nous proposons d’étudier avec détail consiste àsuspendre,
à un filmétallique,
undisque
horizontalgradué auquel
est fixéun fléau
léger qui supporte
des corps de forrnes et de masses connues. Ondétermine,
soit la loicomplète
del’oscillation,
soitsimplement
la loi dedécroissance des
amplitudes
et lestemps
écoulés entre les passages en despoints
de l’oscillationrépondant
à une définitionprécise.
On
peut
se demanderquelle
est la meilleuretechnique expérimentale
et
quels renseignements
onpeut
tirer del’expérience
sur les forces misesen jeu, provenant
tant de la résistance de l’air que despropriétés élastiques
du fil. Ce Mémoire est divisé en
cinq Chapitres.
I.
Technique expérimentale.
II.
Étude théorique
d’une oscillation à peuprès
sinusoïdale.III.
Application
à la résistance de l’air.Rappel
despropriétés générales
de cette résistance sur les mouvements de translation et de rotation tou-
jours
de même sens.IV.
Application
à la résistance de l’air. Mouvements oscillatoires.V.
Application
à l’étudeélastique
des fils.On est
prévenu
par le titre même de ce travailqu’il
nes’agit
que des méthodes. Nous avonsprofité
del’expérience acquise
par ceuxqui
ontavant nous étudié ces
questions,
et ne croyons pas être lespremiers
à don-ner tous les conseils
qui
suivent. Nous avons tenu à refairesoigneusement
toutes les
expériences
dont nousparlons,
sauf indication contraire. Lesquelques
nombres que nous donnons n.e doiventcependant
êtrepris
quecomme des indications d’ordre de
grandeur;
nous remettons à d’autresMémoires des résultats
numériques
enlesquels
onpuisse
avoir confiance.CHAPITRE I.
TECHNIQUE EXPÉRIMENTALE. .
De la cage de l’oscillateur.
L’expérience
montre que l’air influebeaucoup
sur le mouvement d’uncorps oscillant sous l’action de l’élasticité d’un fil
( oscillateur).
Il est doncnécessaire que l’état du milieu où le
phénomène
seproduit
soit bien dé-fini et que les conditions réalisées soient
simples,
cequi
arrive évidemmentquand
le milieu est indéfini et latempérature
constante. On est donc tenté deplacer
l’oscillateur à même un espace trèsgrand
parrapport
àlui,
parexemple
au milieu d’une cave. Maisl’expérience
montre que, même dansune cave à
température constante,
les courants d’air sont trèsappréciables,
ne
peuvent
être évités etempêchent
toute mesure. On est forcé deplacer
l’oscillateur dans une boîte en bois doublée de métal
(feuille
dezinc)
pour y maintenir latempérature
uniforme. Les courants d’air sont d’autantmoindres que la boîte est
plus petite;
il y a donc unejuste proportion
àgarder,
afin que le milieu ne soit pastrop éloigné
de se conduire commeindéfini et que les courants d’air y soient
négligeables;
le choix des dimen- sions de la boîtedépend
évidemment de celles de l’oscillateur.Tous ceux
qui
se sontoccupés
de cesquestions
ont donné au fléau hori-zontal, qui supporte
les écrans ou les massesproduisant
le moment d’inertieconvenable,
unelongueur
totale voisine de Dans cesconditions,
onprend avantageusement
une boîte circulaire de75cm
de rayon avec une hau-teur voisine de son rayon. Cela forme une
grande
meulequ’on place
dansune
partie
d’une cave àtempérature
constante,séparée
par une cloison de lapartie
danslaquelle
se trouve l’observateur.La forme circulaire pour la cage a été rarement
employée
et se recom-mande
pourtant
par de bonnesraisons;
elle permet l’établissement leplus
naturel des filets de vitesse dans le
milieu,
et seprête
à l’installation com- mode des échelles et desappareils enregistreurs.
Toutefois,
une boîte de75cm
de rayon et relativementplate
ne’permet
pas, à cause de la
longueur
ordinaire des bras de l’observateur(qui
ne dé-passe
guère
60CIllutiles),
leréglage
commode desappareils qui
sont aucentre; il faut donc que par un
procédé quelconque
onpuisse
détacher ducylindre
unepartie
limitée par unplan parallèle
à l’axe etsitué,
par- Fig. T.
exemple,
à40cm
de cet axe. La 1représente
laprojection
horizontale de la cage; TT est laligne
deséparation
de lapartie
détachable.Pour la commodité de
)’installation,
nous supposons que RRR sont lesmurs
principaux
de la cave et que les cloisons sontdisposées
suivantSSS ;
une
porte
uu donne entrée dansl’espace
réservé.La cage et les cloisons ont un certain nombre d’ouvertures.
10 Pour Inobservation par la méthode de
Poggendorff
despetites
oscilla-tions,
la cage est fendue cn EE suivant unplan
horizontal voisin del’équa-
teur, sur une hauteur de
quelques
centimètres et unelongucur qui dépend
de celle de l’échelle
employée
pour la lecture. Cette échellecylindrique,
transparente
sur verre ou surpapier,
estappliquée
sur la fente EE. Pourl’éclairer,
une ouverture E’E’plus large
etplus longue
estpratiquée
dansla
cloison ;
elle est recouverte par un carreau de vitre surlequel
est collédu
papier calque
éclairé par unelampe
assezéloignée.
La lecture se faitavec une
lunette,
à travers les ouvertures0, 0’,
par réflexion sur le miroir M vertical et solidaire de l’oscillateur. Le trou 0 est au-dessus ou au-dessous de la fenteEE, symétriquement
et aussiprès
quepossible.
On donne lapréférence
aux échellescirculaires;
elles sont aussiprécises,
setrouvent
aupoint
sur toute leurlongueur
et éliminent toute correction. Si l’échelle est troplongue
pourqu’une lampe uni.que
l’éclaire enentier,
ondispose
cettelampe
sur un chariot et l’on n’éclaire que lapartie utile,
car il faut évitertout ce
qui
fait varier latempérature.
2° La mesure des
temps
se faitphotographiquement
etl’emploi
d’unlong
cliché enpapier s’impose.
Cepapier
estdisposé
contre la surface exté- rieure dela cage,
recouverte, entre deuxgénératrices C, C,
d’une feuille de zinc fendue suivantl’équateur
sur une hauteur de 5mm. La boîte elle-mêmeest fendue entre les deux mêmes
génératrices
suivantl’équateur
et sur unehauteur de
quelques
centimètres.Le
papier photographique
PP 1 et2 )
estpris
en bandes de 20cmFig. 2.
ou 30cm de
large :
on le coupe en bouts environ. Il passe sur les tubes de laiton r, r et est fixé par despunaises
à deuxbaguettes
de bois v er-ticales
b,
b reliées l’une à l’autre par descaoutchoucs q,q
et un carré de car-ton ss. Le
papier s’applique
ainsi exactement sur la feuille dezinc; pendant
ses mouvements
verticaux,
le carré de carton ssempêche
legrippement
des caoutchoucs dans la fente. Les mouvements des tubes rr et du
papier
sont rendus solidaires par des anneaux soudés sur les tubes et que montre la
fiéq. 2 :
la distance de ces anneauxégale
lalargeur
de la bande depapier.
Les tuhes r, r
(jig.
.2) glissent
eux-mêmes sur des tubesconcentriques
etde rayon moindre
fixés,
par leurs extrémités inférieuresdd,
auplancher
de la boîte CABBAC
i) qui protège
le cliché contre la lumière exté-rieure. Ils passent à frottement doux dans le
plafond
de la mêmeboîte,
sont invariablement relies entre eux par la
tige
aa,chargée
depoids
p, p, et forment ainsi une sorte de cadrerigide.
En
agissant
sur la corde cc, ondéplace
de haut en bas ce cadre raar etl’on amène devant la fente telle bande horizontale de
papier
que l’on dé- sire. En AB( fy. 1)
sont des voletsqui
permettent de mettre et d’enlever lepapier.
Si le
papier
doit descendre d’un mouvementcontinu,
on relie la corde cc aucylindre
d’un tournebroche àpoids
degrandes dimensions;
lespoids
p, p aident le mouvement du tournebroche dont lerégulateur égalise
la vitesse
qu’on
fait varier par despoids supplémentaires appliqués
direc-tement au tournebroche. On obtient
ainsi,
à très peu defrais,
un mouve-ment au moins aussi
régulier
que ceux fournis par les coûteuxappareils
en-registreurs
du commerce, dont lapuissance mécanique
est ridiculement insuffisante.Si le
papier
doit descendre d’un mouvementdiscontinu,
on enroule lacorde sur un axe de Icm ou 2cm de
diamètre, passant
à frottement dur dansses trous d’axe. Il porte normalement et solidement liée une
tige
assezlongue qui
sedéplace
sur ungrand
cercle de cartongrossièrement
divisé.On calcule facilement la fraction de circonférence dont il faut faire tourner
l’axe,
pour dérouler unelongueur
de cordedonnée,
parexemple
L’image
de la fentequ’on photographie
sur lepapier
s’obtient à l’aided’un
objectif achromatique
àlong foyer,
à travers les trous0 i , 0~
et par réflexion sur le miroir1VI, .
Le trouai
est dansl’équateur
de la boîte. Pouréviter la
production
de troisimages,
le miroirMI
estargenté
extérieure-ment ou
simplement pris
très mince.3° Il faut enfin observer le
disque
de verregradué II,
horizontal et soli- daire de l’oscillateur. Sur les deux faces horizontales de la cage sont mé-nagées
deux ouverturesG,
G1)
de sur30~~,
recouvertes deglaces.
Laglace supérieure
estpercée
en son centre d’un trou pour le pas- sage dufil;
elle est en verre assez bon pour ne pas déformer lesimages.
Laglace
inférieure est aussipercée
d’un trou de de diamètre dont nous verronsplus
loin l’utilité. Elle sert auréglage
de l’oscillateur et, dans cebut,
elle est fixée invariablement dans unplan
horizontal. Elle estrecouverte
extérieurement depapier calque, qu’éclaire,
à l’aide demiroirs,
unelampe
placée
dans lapartie
de la cave réservée à l’observateur. Les divisions dudisque
II se détachent ainsi sur un fond uniformément lumineux. On les lit dans une lunette à travers laglace supérieure
par réflexion sur un mi- roir. Les trous dans la cloisonSS,
nécessaires àl’éclairage
et lalecture,
nesont pas
indiqués
sur lafigure.
Enfin la cage est solidement installée surdes assises stables pour éviter toute
trépidation.
Du
système
oscillant et dufil
desuspension.
Le treuil t .
3 ~~
surlequel
s’enroule le fil finmétallique supportant l’oscillateur,
est fixé à uncylindre A, qui
tourne à frottement doux dans laplaque épaisse
de laiton TT. Le fil passe dans unpetit
trou oqui
est exac-tement dans l’axe du
cylindre
A. Celui-ci est venu au tour en mêmetemps
Fig. 3.
’
qu’un disque
DD : des billesplacées
dans deuxrigoles
circulaires creusées dans lespièces
DD etTT,
adoucissent les mouvements de rotation dudisque.
Un brasB,
invariablement fixé audisque,
butte contre des clefs Cqui
entrent à frottement dur dans des trous Epercés
dans TT à des dis-tances
angulaires égales
sur un cercleconcentrique
à l’axe de rotation. Aumoyen d’une corde
qui
passe dans la gorge bg, ou d’une fourche(non
re-présentée) qui
embrasse le bras B(et
tourne autour d’un axe situé dans leprolongement
de A etporteur
d’unepoulie horizontale),
onpeut,
à dis- tance, faire tourner ledisque
etpar conséquent
l’extrémitésupérieure
dufil d’un
angle
connu dans untemps
connu.Le fil
supporte
à sapartie
inférieure l’oscillateur( fib
.4~.
Il se compose d’unsystème
de révolution en laiton AA fait au tour d’une seulepièce.
Une
tige
de 5m’n de diamètre’porte
à sapartie
inférieure la masse PP ser-vant de tenseur; on a maintenu en CC une
portée perpendiculaire
à latige qui
est filetée suivantff.
Un écrouC, C,
se visse autour du filet et serre, contre laportée CC,
undisque
BB en verre trèsmince,
de I2cm dediamètre, gradué
endegrés.
Unrectangle
DDd’aluminium,
de delongueur,
estfixé
perpendiculairement
à latige;
il est continué par deux tubes d’alumi-nium
EE;
l’ensemble des troispièces
a 50cm delong
et forme le fléau del’oscillateur. On doit lui donner la forme
précédente
pourqu’il puisse
sefixer aisément sur la
tige, gêner
le moinspossible
la lecture des divisions"
Fig. 4.
du
disque,
avoir unerigidité suffisante, présenter
à l’air le moins de surfacepossible.
Le fil de
suspension s’engage
dans le canal nzn et est fixé à la cireGolaz,
comme il a été.
expliqué
dans notre Mémoire sur la torsion des filsfins;
enfin,
l’oscillateurporte
axialement lapointe
d’acier p, et les deux miroirs M etM,
sont fixés sur satige,
commel’indique
lafig.
5. Autour de laFis. 5.
tige
Aglisse
à frottement dur le bout du tube a fendu suivant unegénéra-
trice et formant ressort, Une
petite plaque
de laiton estsoudée;
contreelle on
applique
le miroirqui
est maintenu par une goutte de cire.L’angle
des miroirs et
~r,
est tel que l’on vise sur M dans la lunette le milieu del’échelle
EE, quand l’image
de la fente se formeapproximativement
aumilieu du
papier photographique.
Avec
quelque
soinqu’ait
été construitl’appareil,
il n’estjamais parfaite-
ment
équilibré.
On se sert pour leréglage
définitif dupied
à crémaillèrereprésenté fig.
6. Cepied supporte
laplanchette
aaque
traversent lesFig.
6.tiges
de laiton v, filetées à leurpartie inférieure,
munies des mollettes bet terminées à leurs extrémités
supérieures
par lespointes
mousses c. Onpose le
pied
sur laglace
inférieure GG(voir 1) supposée horizontale,
et l’on
règle
une fois pour toutes lestiges filetées,
de manièrequ’alors
leplan
ccc soit horizontal. Admettons( fig. 4 )
que lapartie
CC soit perpen- diculaire à latige A,
comme étant venue au tour, et que ledisque
deverre BB soit
plan.
En soulevant leplan
ccc par le moyen de la crémail-lère,
on constate si oui ou non ledisque
est horizontal. S’il ne l’est pas, onl’y
amène endéplaçant,
soit les massessupportées
par lefléau,
soit unpetit poids
1qu’on
fait voyager sur la surface dudisque.
Leréglage effectué,
onsupprime
lepied
à crémaillère.Au moment où l’on
produit
la torsion dufil, peuvent
naître depetits
mouvements latéraux de
l’oscillateur,
..soit parce que( fig. 3)
lepoint
on’est pas
rigoureusement
sur l’axe derotation,
soit parce que la surfacesupérieure
de laplaque
TT n’est pasrigoureusement
horizontale. Pour leséteindre,
on installe à travers le trou que l’on aménagé
au centre de laglace
inférieureGG,
unetige supportée
par une crémaillèrequi
se trouvesous la cage de l’oscillateur. La
tige
est creusée à son sommet d’une cavitépleine
de mercure.On la soulève au moment du lancement et on l’abaisse
quelques
secondesaprès.
Cetteopération
se fait de lapartie
de la cave réservée à l’obser-vateur.
Obturateur
électrique.
Dans les
expériences
dont nous décrivons latechnique
et dans d’autresanalogues,
on a souvent besoin de découvrir une fente à des intervalles detemps égaux
et connus pourobtenir,
soit deséclairs,
soit des clichés.L’appareil,
dont voici ladescription,
estsimple,
robuste et d’une construc-tion peu coûteuse.
Un
pendule
OA tourne àpivot
autour dupoint ~ ~
; ilporte
en Aune armature de fer doux et, en
BB,
un écran de carton ou de zincpercé
d’une fenêtre DD.
Quand
lependule
est dans saposition d’équilibre,
cettefenêtre découvre la fenêtre
F, qui
est, parexemple,
éclairée par un arc élec-trique.
Onpeut
aussiimaginer
que l’écran BB est fixéperpendiculairement
à la
tige
OA etqu’il
oscille suivant uncylindre
circulaire dont l’axe serait7.
une
droite, horizontale,
normale auplan
de lafigure
aupoint 0 ;
en pas-sant par la
position d’équilibre,
il découvre alors la fenêtre d’unporte- cliché, supposée
dans unplan
horizontal.Un courant passe dans les électros EE’ montés en série.
Amenons à la main l’armature A contre l’électro E. Si le courant est
rompu
pendant
untemps
très court( ~’~
de seconde parexemple),
E lâchele
pendule qui
revients’appliquer
contre E’ et y reste. On a ainsi réaliséun obturateur
toujours prêt
à fonctionner. Son seul inconvénient est de donner à l’éclair parrapport
à l’instant de la rupture un retard assezgrand,
mais constant et
égal
sensiblement àT ~
enappelant
T la durée d’oscillation dupendule.
Ce fait n’a d’ailleurs aucun inconvénient dans bien des cas.La
rupture
du courantpeut
êtreproduite
par une causequelconque :
ellepeut
êtreremplacée
par rétablissement momentané du court-circuit cc"’, pourvu du moins que les électros aient une résistancesuffisante ;
dans nosappareils
la résistance était de 5003C9 parélectro-aimant;
onemployait
pour actionnerl’appareil
une batterie de 10 éléments au bichromate.Le court-circuit
peut
êtreproduit
par le balancier d’unehorloge, qu’il
suffit de munir d’un
léger pont
en fil deplatine, balayant
la surface de deuxgouttelettes
voisines de mercure en communication avec lespoints
Cet C"’. Rien
n’empêche
de mettre en série autantd’appareils identiques
et desynchroniser
ainsi autant d’éclairsqu’on
voudra. On donne alors aux pen- dules les mêmes duréesd’oscillation,
pour que les retards soient les mêmes.Nous trouverons page
~5
uneapplication complète
de cette méthode.Nous avons
employé quelquefois
unappareil
presque aussisimple,
maisqui exige
un électro-aimantpuissant. Imaginons,
montés sur le même axe,un
cylindre
de bois surlequel
s’enroule une corde tirée par unpoids,
uneroue
d’échappement
à chevilles et un cercle de cartonportant
autant defentes radiales
qu’il
y a de chevilles à la roue(en général
huit oudouze).
Lesystème
des deux brasqui produisent l’échappement porte
une armaturede fer doux. Il est tiré dans un sens par un ressort, dans l’autre
par l’électro,
si celui-ci est excité. A
chaque rupture
du courant, ou àchaque
excitationsuivant le
montage,
il passe une cheville de la roue et, parconséquent,
unefente du cercle de carton. Le retard dans cet
appareil peut
être rendu trèsfaible,
mais ilexige
une constructionplus soignée.
Onpeut
mettre unnombre
quelconque
en série etsynchroniser
des éclairs.Méthode
générale
de mesure des durées d’oscillationet des vitesses maxima.
Nous verrons
plus
loin que la mesure de la durée d’une oscillation n’a de sensexpérimental
que si on lapeut
définir comme letemps qui
s’écouleentre deux passages au même
azimut,
cet azimut étant voisin de celui pourlequel
la vitesseangulaire
est maxima. Il résulte de ces conditionsune méthode
simple
etprécise
pour la mesure simultanée de la durée de l’oscillation et de la vitesse maxima. ,Il est inutile de chercher à mesurer directement cette durée par un enre-
gistrement
fait à la main sur unappareil inscripteur quelconque;
car, sil’équation personnelle
d’un observateur estgénéralement
considérée commeconstante, c’est à la condition expresse que le
phénomène
sereproduise toujours identique
à lui-même. Or ce n’est pas le cas lors des divers passagesau même azimut d’un
système
oscillant dont l’amortissement est notable(le
seul danslequel la
mesureprécise
des durées ait un véritableintérêt).
L’équation personnelle
varie d’une oscillation à l’autre etpeut
masquercomplètement
les variations réelles de la durée. Il faut doncemployer
unprocédé indépendant
del’expérimentateur.
Supposons
que l’onproduise
des éclairs toutes les secondes à l’aide de l’obturateurdécrit,
et que lalumière
tombe sur le miroirM, i)
etfasse
l’image
de la fente F7)
surl’équateur
de la cage.Supposons
de
plus
que pour l’azimut parrapport auquel
on doit mesurer lesdurées,
et
qui
parhypothèse correspond
à la vitesse maxima(théoriquement
à peuprès,
maispratiquement
d’une manièrerigoureuse), l’image
coïncide avecune
génératrice
decylindre,
située sensiblement au milieu dupapier pho- tographique
et que nousprendrons
pourorigine.
Achaque demi-oscillation,
il se
produit
sur lepapier
un certain nombre de traitséquidistants
dont ladistance mesure la vitesse
angulaire
maxima en unitésqu’il
est facile detransformer en radians-seconde.
Ne considérons que ceux
qui correspondent
aux demi-oscillations d’un certain sens etrapportons-les
tous à lagénératrice origine.
Soient - d et+ d’ les distances à cette droite de deux traits consécutifs
appartenant
à lamême
demi-oscillation,
n et n + 1 les numéros d’ordre des secondes aux-quelles
ilscorrespondent :
letemps
de passage del’image
sur la droiteorigine
est ~ n.
La
précision
de laméthode,
à peuprès indéfinie, dépend
del’amplitude,
ce
qui
est un inconvénientnégligeable ;
car pour depetites amplitudes
ladurée est constante.
- La méthode donne donc :
I ° Les vitesses
maxima ;
2°
L’époque absolue,
à un nombre entier de secondesprès,
du passagede
l’image
sur lagénératrice origine ;
3° Par la différence des
époques,
les durées d’oscillation.Si l’on ne mesure que la durée d’une oscillation
complète,
onpeut prendre
pour droite
origine
unegénératrice
ducylindre quelconque,
pourvuqu’elle
soit voisine de
l’origine
que nous définissonsthéoriquement.
Si l’on veutmesurer la durée des
demi-oscillations,
il faut déterminer avec soin la vraieposition
del’origine ;
cequi
est d’ailleurs facilepuisqu’elles correspondent généralement
à laposition
del’image lorsque
lesystème
oscillant est arrêté.Naturellement, après chaque demi-oscillation,
on fait descendre lepapier photographique
comme il a étéexpliqué plus
haut. Si l’oscillation a uneamplitude supérieure
à unecirconférence,
il sephotographierait aussi
destraits
qui
necorrespondent
pas auxpositions
utiles du miroir : on a alors le soin desupprimer
momentanémentl’éclairage
de lafente,
soit en arrêtantl’arc,
soit eninterposant
un écran.La nécessité de mettre le cliché à une distance du miroir
égale
au moinsau rayon de la cage, soit
om, 75, impose
des dimensions trèsgrandes
aupapier photographique;
car il est nécessaire que, même pour lesgrandes oscillations, l’image
reste sur lepapier
à peuprès
deux fois l’intervalle de deuxéclairs,
soitprès
de deux secondes dans nosexpériences.
Parexemple,
supposons que le
papier
recouvre 60°(qu’il
ait0m, 80
dans notreappareil);
soit t l’intervalle de deux
éclairs,
T la duréed’oscillation, l’amplitude
nepeut guère surpasser 5T t.
Avec de lachance,
on aurait encore deux traitssur le
papier
pour mais on n’en serait pas sûr à l’avance.L’emploi
dupapier photographique,
moins sensible que lesplaques,
estune
gêne,
en ce sens que la lumière doit être trèsintense,
surtout avec desposes assez courtes, pour que
l’image
soit encore nette( ~ ~ ô o
deseconde ) ;
il est aussi un
avantage,
car lamanipulation
estplus
commode et les lu-mières
étrangères qui pénètrent
nécessairement dans la cage de l’oscillateur le voilent fort peu. On ledéveloppe simplement
au fer.PORTE-CLICHÉ POUR OBTENIR SUR LA MÊME PLAQUE UN GRAND NOMBRE DE CLICHÉS.
Application
àl’enregistrement complet
d’une oscillation.Le
problème
à résoudre consiste à obtenir sur uneplaque photogra- phique
une série de clichés élémentairesjuxtaposés.
Leporte-cliché
estune boîte en bois AAAA
ayant om,
2 7 surom, 40,
s’ouvrant par sa facesupé-
rieure. Le couvercle est
percé
d’une fenêtre de8y
2mm,coupée
par un réticuleen fil de cocon et
qu’on peut
fermer au moyen d’unpetit
volet àglissières () ( fig. 8 ). plaque photographique i 3~ r 8
est montée sur uneplate-forme
non
représentée,
fixée sur unsystème
de double coulisse. Le cadre infé-rieur
DD,
mobile dans le sens des flèchesF, peut
être manoeuvré de l’exté-rieur par
unsystème représenté schématiquement
par latige d (en
réalitéune
crémaillère).
Sur lui sedéplace
laplanchette
E dans le sens des flèchesF’ ;
elle est manoeuvrée de l’extérieur par latige
e. Le fond de la boîte AA’ seprolonge
en avant par laplate-forme AB,
surlaquelle
estFig. 8.
collée une feuille de
papier i 3l i 8,
divisée en autant depetits rectangles qu’on
veut obtenir de clichés élémentaires.Lorsque
l’extrémité de latige
eest au centre d’un de ces
rectangles,
lapartie correspondante
de laplaque
est sous la fenêtre
percée
dans le couvercle de la boîte AA. Onconçoit
que l’on
puisse
amener sous cette fenêtre tellepartie
de laplaque
que l’on désire.Le jeu
del’appareil
est assez commode pourqu’on
effectue le mou- vement en une demi-seconde etqu’on
prenne facilement un cliché toutesles secondes. La
plaque
contient aisément 132 clichésélémentaires, qui n’empiètent
pas les uns sur les autres. Il ne faut quequelques
minutes pourremplacer
uneplaque remplie
par une autre..
CHAPITRE II (1).
ÉTUDE
THÉORIQUE
D’UNE OSCILLATION A PEU PRÈS SINUSOIDALE.Comme il a été dit au début de ce
Travail,
onpeut déterminer,
soitgénéralement
la loi del’oscillation,
soitsimplement
la loi de décroissance desamplitudes
et lestemps
écoulés entre les passages en despoints
del’oscillation
répondant
à une définitionprécise.
Est-il
possible,
même avec desexpériences
aussiprécises
quepermettent
de les
espérer
les méthodes décrites dans leChapitre précédent,
de déduiredirectement la loi de la force de la connaissance de la
trajectoire
du mobile ?Cela est tout à fait
impossible.
La
force
estégale,
à un coefficientprès,
aux différences secondes des données brutes del’expérience, puisque
lespositions
du mobile sont enre-gistrées
à des intervalleségaux
detemps.
Iln’y
a pas de mesuresqui
ré-sistent à une
pareille manipulation :
les moindres erreurss’exagèrent,
etpar
surcroît,
il estimpossible
de se rendrecompte a priori
de laprécision
relative de ces différences calculées.
Reste la marche
inverse ;
calculer apriori
la forme de latrajectoire correspondant
aux forcessoupçonnées
et comparer àl’expérience.
Cetteméthode est
généralement illusoire;
car il va de soiqu’une opération
ne
peut
pas être indéterminée sans que l’inverse le soit. Si nous pouvons déduire de latrajectoire
et des vitesses sur cettetrajectoire
telle loi deforces
qu’il
nousplaît,
nous pourronségalement,
avec la même indétermi-nation,
obtenir latraj
ectoire avec telle loi de forcesqu’il
nous conviendra.( 1 ) Le lecteur est prévenu que l’on emploie dans ce Chapitre l’expression force suivant
une variable donnée, dans le sens suivant : c’est le coefficient par lequel il faut multiplier
la variation de cette variable pour obtenir le travail correspondant à cette variation. Si la variable est une distance comptée sur une courbe, la force suivant la variable est assimi- lable à la projection d’une force proprement dite sur la tangente à la courbe; si la variable
est un angle évalué en radians, la force suivant la variable esc assimilable au moment d’un
couple proprement dit, etc., sans d’ailleurs que l’on suppose dans le système considéré
l’existence réelle d’une telle force ou d’un tel couple.
F.I6
On
objecterait
à tort que nous sommes dans un casparticulièrement
défa-vorable, puisqu’il n’y
a rien à tirer des courbures etgénéralement
de laforme de la
trajectoire :
dans le cas où l’on chercherait de cette forme à déduire la loi d’unepartie
desforces,
la doubleimprécision expérimentale
se
retrouverait;
lapremière, puisqu’on
devrait user desvitesses,
c’est-à-dire des différencespremières
des résultats bruts del’expérience ;
laseconde,
parce
qu’il
faudrait déterminer le rayon de courbure de latrajectoire, opé-
ration
qui
manque deprécision.
Qu’on
aitparfois
déduit la loi des forces de l’étude directe de la tra-jectoire
dans certains cas où l’on nepouvait
pas faire autrement(étude
dumouvement d’un
projectile
dans le canon,etc.),
rien de mieux. Cette con-sidération ne nous
empêche
pas de conclure que la méthode directe nepeut
rien donner de
précis.
Onn’enregistrera
donc latrajectoire
du mobile quedans les cas où l’on pourra simultanément
enregistrer
autrechose ;
noustrouverons dans le
Chapitre
IV une intéressanteapplication
de cequi pré-
cède.
La loi de décroissance des
amplitudes
est connue avec une extrêmepré- cision, puisque
le mobile s’arrête un instant à l’extrémité de ses oscillations.Reste la détermination des
temps
écoulés entre les passages en despoints
de l’oscillation
répondant
à une définitionprécise.
Or il
n’y
agénéralement
dans une oscillationsimplement périodique
que deux sortes de
points
dont les définitions soient nettes :, 10 Les
points
de vitessenulle ;
’
2° Les
points d’équilibre dynamique
ou de vitesse Inaxima.Et il se trouve
qu’il
estexpérimentalement impossible
de déterminerl’époque
des passages d’unrepère
en cespoints.
La définition despremiers
est en effet excellente dans
l’espace, puisqu’ils répondent
à un maximum del’élongation.
Elle est donc indéterminée dans letemps, puisque
la vitesse yest nulle. La définition des seconds est doublement indéterminée : elle l’est dans le
temps
et dansl’espace;
seule la vitesse maxima est bien déterminée.Il est donc
parfaitement inutile,
àquelque précision que
se fassent lesexpé- riences,
de chercher à connaîtrel’époque
des passages d’unrepère
en cespoints.
Dans le cas des oscillations à peu
près sinusoïdales,
onpeut
trouver unazimut de définition
précise qui
neprésente
pas ces inconvénients.Lorsque
les forces fonction de l’azimut
peuvent s’exprimer
par undéveloppement
àcoefficient constant de l’azimut