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La solution scientifique de la question sociale · BabordNum

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PARAF-JAVAL

La solution scientifique·

de la question sociale

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Etude d'une organisation sociale raisonnable, possible dans un avenir presque immédiat, sans révolution sanglante et destinée à amener, par les rapports les meiHeurs entre les humains, le maximum de satisfaction des besoins naturels de chacun.

Résumé et fragments de

'~L'organisation du bonheur''

1921

EDITION DU GROUPE D'ÉTUDES SCl.ENTIFIQUES

14, Rue Blomet, Paris (xvc)

et de LA 1\1\0NTAON.E, 8, rue Puteaux, Paris {X\'ne)

En dépôt à la Librairie Q. MATHIAS jeune, 7, rue de Maubeüge, Paris (911 et à "L'Emancipatrice", 3, rue de Pondichéry, Pa1is \15•)

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OUVRAGES DE PARAF-JAVAL ~

1 » Libre examen . . . . . . . .

L'ab,urdité des soi-disant libre penseurs (Nouvelle édition avec

additions; notamment le théorème des faux anarchistes . . 1 » Les deux haricots (image) . . . . . . . . . . . . . . . Epu1sê Eléments d'arithmétique physique (Cours moyen) et d'autres

volumes (édités en espagnol par ~ l'Ecole Moderne » de Bar- celone). . . . . . . . . . .

L'absurdité de la propriété . . . . . .

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Epuisé 3 »

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!) » La substance unillerselle (en collaboration avec Albert BLocs).

Yoir « Œuvres diverses» . . . . . . . . . . . . . . . . . . Epuisé Œullres dillerses, comprenant, sous jolie reliure : Libre

examen. La substance universelle. L·absurdité de la politique.

L'absurdité de la propriété. L'absurdité des soi-disQnts libre- penseurs. Les faux â.roits de l'homme et l~s vrais (presque

epuisé). . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . 311 )) L'humanité (une édiûon de cet ouvrag~, qw met le transfor-

misme universel à la portée de cous, a été éditée en espagnol par F. Ferrer pour« l'Ecole Moderne» de Barcelone).

Le monopole de l'abrutissement officiel. . . . . . . . . . . . La morale transformiste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . La bonne t1léthode . . . . . . . . . . . . . . . La llérité sur rœuvre de Francisco Ferrer (Edition du «Groupe d'Etudes scientifiques» . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

}) 75

» ï5 . » 'i:ï 2 50 Collection du BulletùL du « Groupe d'Etud-es sciemifiques »

» (Années 1910, i9u, 1912, 1913, 1914-1919) - sous jolis car-

tonnages - presque épuisée. Les cinq volumes. . . . 100 » ÉDITIONS DE PROPAGANDE (épuisées pour le moment) : L è,,,olution d'un 1froupe sous une intùt.-eJSCe maulJaise (Les « Causeries

populaires» sous l'influence de L ... ). - Pour dellenir conscient. - L'argent. - Libre examen. - L'absurdité de la politique. - L'absu,·- dité des soi·tiisant libre pen!eurs. - La bonne méthod.e. - L4 morale transformiste. - Le monopole de l abrutis•emen.t officiel.

PARAITRONT PROCHAINEMENT:

Principes d'arithmétique physique. - Le mécanisme du raisonnement.

EN PRÉPARATION :

Principes de géométrie physique. - Principes de morale physique. - Contribution à l'étude de la couleur. - L'organisation du bonheur.

- Cfrculation de la substance universelle. - L'absurdité du spiri- tualisme. - Définitions.

Pour tOlit ce qui concerne le Groupe d Etudes scientifiques et le Bulletin, écrire à PARAF-JAVAL, i4. rue Blomet, Paris (1511) .

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LA

SOLUTION SCIENTIFIQUE DE LA

QUESTION SOCIALE

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Droits de tradu.ction et de reproduction réservés pour tous l~s pays, y compris la Hollande.

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PARAF-JAVAL

La solution scientifique de la question sociale

Etude d'une organisation sociale raisonnable, possible dans un avenir presque immédiat, sans révolution sanglante et destinée à amener, par les rapports les meilleurs entre les humains, le maximum de satisfaction des besoins nahlrels de chacun.

Résumé et fragments de

''L' organrsatron . . d b h u on eur ''

1921

EDITION DU GROUPE D'ÉTUDES SCIENTIFfQUES

14, Rue Blomet, Paris (xve)

et de LA MONTAGNE, 8, rue Puteaux, Paris (xvne)

E:n dépôt à la LibJairie O. MATHIAS ieune, 7, rue de Maubeuge, Paris (9 .. ) et à "L'Emancipatrice", 3, rue de Pondichéry, Paris l15e)

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TABLE DES MATIÈRES

rPRÉfACE. . . . Page Il

·CHAPITRE PREMTER. - Nécessité d'employer la méthode scientifique en matière sociale. Page 13 Constatations préliminaires. 13. - Énoncé de la ques- tion sociale. 13. - La question sociale est-elle soluble avec la mentalité actuelle? 14,- Quelle est la solution actuelle - fausse~ désolante - de la question so- .::ia.le? 14. - Méthode employée actuellement pour :-ésoudre la question sociale. (méthode politique ou autoritaire). 15. - !vléthode employée actuellement pour résoudre les questions qualifiées scientifiques (méthode scientifique). 16. - La méthode autoritaire, .étrangère à la raison, n'a jamais donné que de mau- vais résultats., elle est donc à abandonner; la méthode

~cientifiq ue, basée sur la raison, ayant toujours donné -de bons résultats, on peut prévoir qu'il en sera de même quand elle sera utilisée pour résoudre la question sociale. 17.-Conclusion du chapitre Ier : Il importe, contrairement à ce qui se pratique, d'employer la mé-

thode scientifique en matière sociale_ 18.

C.HAPITRE li. - La question sociale. Programme de cette étude . . . Page 19 L_a question sociale. 19. - Programme de cette étude.

19. - Conclusion du chapitre 2 : L'étude de la ques- tion sociale a un but pratique: le salut de !~humanité,

à atteindre de toute urgence. 20.

CHAPITRE III. - Les besoins naturels et les per- versions. Essai d'un classement rationnel. Page 21.

Définition des besoins naturels et des perversions. 21.

Distinction entre les besoins naturels et les perversions.

21. Comment se débarrasser des perversions? 22. - Essai de classement rationnel des besoins naturels. 24, à savoir: de nutrition (assimilation, élimination). 24, alternatif de mouvement et de repos. 25, de protec- tion contre l'ambiance (vêtements, habitation, chauf- fage, éclairage, etc.). 26, sexuels. 27, intellectuels et

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- 8 -

moraux, 28, sociaux, et affectifs. 30, artistiques. 30.

- Essai de classement rationnel des perversions. 31.

- Conclusion du chapitre 3 : Pour se maintenir en état physiologique, il convient, connaissant les besoins naturels et les perversions, de satisfaire pleinement les uns et de se débarrasser radicalement des autres. 33.

CHAPITRE IV. - Les mouvements bons et Ica mauvais. . . . Page 35 Définition des mouvements bons et des mauvais. 35.

- Aperçu de la solution de la question sociale. 36.

- Mouvements bons effectués actuellement. 36. - Mouvements mauvais effectués actuellement. 37 : Mouvements mauvais, conséquences de préjugés. 37.

Mouvements mauvais, conséquences de perversions.

38. - Une partie considérable de Pactivité humaine est employée, non à des mouvements bons, mais à des mou\tements mauvais. 39. - Mouvements bons et mauvais possibles dans l'avenir. 40. - Conclusion du chapitre 4: Une organisation sociale bonne étant celle où ne s'effectueront que des mouvements bons, à l'exclusion de tous autres, la continuation par les humains des mouvements bons pratiqués actue!Jement, la cessation des mouvements mauvais pratiqués ac- tuellement et leur remplacement méthodique par des bons pratiqués et non pratiqués, suffiraient pour déterminer l'organisation sociale bonne. 40.

CHAPITRE V. - Passage des habitudes sociale&

actuelles déraisonnables à des habitudes sociales raisonnables. Pareille mise en pratique de la théorie peut-elle être conçue dans un avenir immédiat ou lointain? . . . Page 41 La modification heureuse de l'organisation sociale dépend de la mentalité bonne du moment. 41. - Le passage des habitudes sociales actuelles déraisonna- bles à des habitudes sociales raisonnables. 42. - La modification des mentalités. 48. - La modification des mentalités est-elle possible? 48. - La modifica- tion des mentalités est-elle possible dans un avenir prochain? 49. - Le fait qu'une société raisonnable n'existe pas actuellement ne donne pas le droit d'affir- mer qu'elle est irréalisable. Les impossibilistes. 50. - Conclusion du chapitre 5 : La mise en pratique d'une société raisonnable est possible sans autre délai

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que le temps strictement nécessaire à rendre un cer- tain nombre d'individus énergiques conscients de sa nécessité. 51.

CHAPITRE VI. - Aperçu d'une sociét~ raisonnable.

La deatruction n~cessaire et le retour à la nature.

Fondation de groupes d'études scientifiques.

. . . Page 53 Mentalité nécessaire pour concevoir une société rai- sonnable. 53. - La direction et l'autorité. 55. - La destruction nécessaire et le retour scientifique à la nature. 55. - Par quels groupements sont à rempla- cer les gouvernants actuels et leurs subalternes. 63.

- La fondation de groupes d'études scientifiques. 65.

- Les groupes d'études scientifiques. 66. - Les mouvements collectifs. 67. - Le travail étant indis- pensable à la santé, l'entraide social peut être considéré au point de vue de l'hygiène individuelle.

L'individu parfait : athlète, artiste, instruit, affectif et sociable, conscient. 68. - Les groupes d'études scien- tifiques, organisés comme indiqué, suffiront à des individus raisonnables pour leur direction et rempla- ceront les néfastes gouvernants actuels et leurs subal- ternes. 71. - Quels sont les groupements à créer dans la société actuelle, pout y amener le désir de suppression de mouvements mauvais et de pratique des bons. 71. - Conclusion du chapitre 6: Les mouvements à faire entre individus raisonnables étant bien compris, il s'agit d'en propager la connaissance, afin d'en déterminer l'applicatioq. 73.

Remarque nécessaire . . . . . . . CONCLUSION DE CE TRAVAIL .

Page 75 Page 77

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PRÉFACE

Le présetit travail, fait « en attendant » et « d'ur- gence »,n'est pas mitre chose qu't-t.n résu,mé extrê1neme11t

succinct, acconipagné de fragments caractéristiques adaptés, de l'ouvrage considérable auquel notts avons consacré l"1tte partie de notre existence: « L'ORGANI- SATION DU BONHEUR. » Cet oi"vrage paraîtra à son, tour, après niise au point définitive. N ou.s en avons déjà publié de nombre'ltx extraits dans le « Bulletin du Groupe d'Etudes scientifiques », nous en avons déjà donné l'idée dans de nombreuses conférences. Nous vou,- lons -ici en présenter un aperçu. général et précis.

Sans la gtterre, la publication de nos ouvrages annon- cés serait déjà, en grande part-ie, un fait accompli. Elle se poursuivait niéthodiquement, le camarade extraordi- naire qu'était mon fils Georges faisant affectueusement le nécessaire pour 111/aider à avoir les loisirs et la santé indispensables à de f orniidables labeurs. Nous nous étions organisés, parmi les difficultés de la société actuelle, pour les sports et le gagne-pain en commun. Cet être exemplaire, fort et bon., né à Asnières, le 16 avril 1882, a été tué à Vauxrot, le 15 septembre I9I4, à 32 ans, à la première bataille de la Marne, lui, conscient, victime) conz,m.e tant d'autres, de l'incroyable inconscience h·umai- ne. Il laissait de très jeunes enfants. En moi, le chagrin

de sa mort ne s'apaise pas. J'ai dû, dep2~is 1914, aban- donner presque entière11ient mes travaux pour faire face à une situation difficile.

Entouré de l'affection charmau.te des vieux camara- des et de celle des nouveaux, je reprends aujo11,rd'hui

"Ines publications. C'est dans la f1·aternüé la plus douce que se fait celle-ci, sous les auspices du « Groupe d'Etu- des scientifiques » et de « La Montagne » .

(14)

- 12 -

Le mamtscrit a été lu à quelques-uns des nôtres, le dimanche 12 juin, dans le jardin de noire vieil ami Enz.-ile Lagrifoul, à Drancy (Seine). Il y avait-là au-

tour de nous, notanim.ent, Charles Szasz père et fils, Ducliètte, Gras, Léonce Gaillard et Yvonne, Kiéf

er,

Géra-z-tx, Vandeptdte et d'autres et notre brave Louis Morvan. venu spécialement de Brest pour la circons-

Jance avec son entrain sportif habituel.

Le livre est in-iprimé par les bons soins des amis de

!'Emancipatrice, retrouvés après tant d1années.

La période actuelle traversée par !:humanité semble particulièrement douloureuse et grave. C'est t-tn récon- fort de penser que, dans une période pareille, nous ve- nons apporter la solution certaine du problètne social.

Nos amü savent quelle est 1iotre sérénité. Ce ·n/ est pas

à /,.a légère que nous répétons ici:

L'AVENIR EST A NOUS.

P.-J.

\ . Juin 1921.

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CHAPITRE PREMIER Nécessité

d'employer la méthode scientifique en matière sociale

Constatations préliminaires.

Chacun de nous constate qu'il existe; qu'il ne peut durer qu'en accomplissant certains mouvements que nous appellerons « mouvements de satisfaction des be- soins naturels »; que, faute de l'accomplissement de ces mouvements, il dépérit et meurt.

Cha~un de nous constate que d'autres individus sem- blables à lui existent; que ces individus, comme lui, ne peuvent durer qu'en accomplissant ces mêmes mouve- ments de satisfaction des besoins naturels; que faute de l'accomplissement de ces mouvements,, ces individus dé- périssent et meurent.

Chacun de nous constate qu'il ne peut, sans l'aide d'autrui, accomplir tou$ ces mouvements et que, par suite, une entente à ce sujet entre les êtres humains est nécessaire.

C'est dans la détermination rationnelle de cette en- tente que consiste la solution rationnelle et heureuse rle la question sociale.

Énoncé de la question sociale.

En conséquence de ce qui précède, nous énoncerons comme suit la question sociale :

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-14 -

QUELS 1'.IOUVEMENTS DOIVENT FAIRE LES INDIVIDUS CONTEMPORAINS, DE FAÇON QUE.

CHACUN PUISSE SATISFAIRE TOUS SES BE- SOINS NATURELS, AU MOMENT OU ILS SE .. PRODUISENT ?

La question

sociale est-elle soluble avec la mentalité actuelle? D'abord, la question sociale est-elle soluble? Peut-on déterminer par le raisonnement ces mouvements à faire ou ne le peut-on pas ?

De deux choses l'une :

- Ou l'on ne peut pas déterminer ces mouvements par le raisonnement ;

- Ou on peut le faire.

- Si on ne peut pas, en ce cas, aucun humain n"a:

le droit d'imposer à autnti, au nom de la raison, aucune règle de conduite ;

- Si l'on peut, alors il convient de le faire, puiE d'effectuer ces mouvements, s'ils ne le sont déjà.

En conséquence de ce qui précède, il y a lieu de faire c< table rase )> des règles de conduite actuelles et d: exa- miner la question sociale, non a priori~ en préjugeant)'"

avec préjugés, avec la mentalité actuelle"' mais a post~­

r-iori, après examen, sans préjuger, sans préjugés. avec la mentalité convenable.

Quelle est la solution

actuelle -fausse, désolante - de la question socialei Les êtres humains s'imposent les uns aux autres, par contrainte (sous peine d'amende, de prison, de mort)r.- des mouvements arbitraires, sans garantie que ces mou-·

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15 .-

v.ements correspondent à ceux à faire pour généraliser la satisfaction des besoins naturels de l'individu.

On peut même constater, après les périodes abomi- nables que nous venons de traverser et dans la pers- pective de celles à venir, que la solution actuelle fausse du problème social se rapproche plus ou moins de ce

·qu'on pourait appeler l'organisation du, malheur hu·main,

à savoir qu'elle consiste dans f'organ'isation du dépéris- sement et de la destruction des êtres humains (en grand, à certains moments) et que cette solution désolante n'a rien de commun avec l'organisation du bonheur humain, à. savoir avec l'organisation de l'activité humaine en vue de la ,-ie la meilleure étant donnée notre nature.

Méthode emplovée actuellement pour résoudre

1a question sociale (méthode politique ou autoritaire).

Les mouvements ordonnés, permis, défendus par la force sont, dans les sociétés humaines actuelles, ou sim- plement imposés par le (< droit du plus fort », ou plus généralement déterminés au préalable de la bizarre façon suivante : Nomination de délégués (députés divers, conseillers, etc.) par ·1e vote, ce qui équivaut à l'abdi- cation de l'activité individuelle entre les mains des poli- ticiens ; Assemblée de politiciens qui émettent des appréciations et établissent des textes à la suite de votes ou en vertu de pouvoirs princiers ; 3° Imposition par la fOTce de ces textes.

Nous répéterons ici que : - s'il y a réellement des actes que les humains doivent s'ordonner, se permettre, se défendre à e1L~-mêmes pour vivre de la meilleure façon, il est intéressant de déterminer ces actes par la 1ogique et de se conformer à cette détermination ; -

s~il n'y en a pas, les politiciens ne sont pas plus qualifiés 11ue qui que ce soit pour imposer un arbitraire sans ga-

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rantie qu'il soit conforme à la raison (et d'ailleurs l'arbi- traire ne peut être conforme à la raison ; nous l'avons surabondamment démontré).

Méthode employée

actuellement pour résoudre le• questions qualifiées scientifiques (méthode scientifiqu~).

Ainsi que nous l'avons vu, en matière sociale, une proposition pénètre dans le domaine légal quand elle a été votée par les élus, promulguée et enfin imposée cons- tamment par la force. Si déraisonnable qu'elle soit, à ces conditions, elle devient la loi (loi dite positive oit politique).

Contrairement à ce qu'il se passe en matière sociale, celui qui, en matière dite scientifique, détermine la vérité (loi naturelle), n'a été délégué par personne, il s'est trouvé dans les conditions nécessaires pour le faire. En matière scientifique, 01'l ne vote pas. ::Vlajorité, minorité - d'où résulte l'oppression de certains par d'autres, - ne signifient pas raison. (Galilée était seul à son époque à affirmer la rotation de la terre autour du soleil et, à des époques antérieures, l'erreur à ce sujet était una- nime.) La vérité scientifique ne s'impose pas à autrui par la for ce sans discussion permise ; chacun se l'im- pose à soi-même par raison, après examen. En effet : pour qu'une proposition pénètre dans le domaine scientifique, il faut : qu'elle soit énoncée avec preuves à l'appui ; que ces preuves, constamment vérifiées, soient constamment reconnues justes. Si, à un moment quel- conque, elles sont contestées et reconnues fausses, la proposition est immédiatement rejetée hors la science et, ainsi une proposition, crue à tort <c loi naturelle », es.t déclarée ne pas en êt•e une.

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,.,

La méthode autoritaire, étrangère à

la raison, n'a jamais donné que de mauvais résultats, elle est donc à abandonner; la méthode scientifique, basée sur la raison, ayant toujours donné de bons ré- sultats, il est à prévoir qu'il en sera de même quand elle sera utilisée pour Ja solution de la question sociale.

Les conséquences des deux méthodes sont remar- quables :

- La méthode autoritaire, étrangère à la raison.

donne toujours de mauvais résultats ;

- La

méthode scientifique, basée sur la raiso!l, à savoir, partant de constatations justes, pour arriver, par des raisonnements logiques, à des conclusions irré- futables, donne toujours de bons résultats.

Dans le passé et dans le présent, l'explication a priJri, arbitraire des phénomènes naturels mal interprétés, a conduit les humains au surnaturel. L'explication a priori des phénomènes naturels dits « sociaux », à savoir ceux qui concernent les actions et réactions des humain5 les uns sur les autres, les a conduits à la morale officielle, à l'étatisme, à l'oppression réciproque, à l'arbitraire social, à l'organis~u malheur.

Dans le passé et dans le présent, l'explication a poste- riori, non arbitraire des phénomènes naturels interprétés correctement, a conduit les humains à la science, à saYoir à une accumulation énorme et toujours grandis- sante de jugements d'expérience correcte, dont l'appli- cation correcte donne toujours lieu à une pratique satis- faisante. Il est donc à prévoir que l'explication a poste~

riori des phénomènes naturels dits « sociaux » les con- duira à la science sociale, à savoir à la morale naturelle, aux rapports satisfaisants entre les humains, à la solu- tion correcte de la question sociale, à l'organisation du bonheur.

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- 18-

Conclusion du chapitre premier:

li importe, contrairement à ce qui se pratique,

d'employer la méthode scientifique en matière sociale.

Ainsi donc, rien d'étonnant, étant donnée la mauvaise méthode employée, en matière sociale, par les humains, qu'ils obtiennent de mauva'is résultats. Le contraire serait étonnant. Ils obtiendront certainement de bons résultats quand - et dès que - ils utiliseront en matière sociale la méthode scientifique.

Remarquons que, si inférieurs que soient les soi-disant sociologues actuels, prononcer le mot sociofogie est déjà un hommage rendu à la n1éthode scientifique, réty- mologie du mot indiquant clairement qu'il s'agit d'une science et l'intention d'appliquer la méthode scientifique en matière sociale.

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CHAPITRE Il La question sociale.

Programme de cette étude.

La question sociale.

Nous avons défini la question sociale cormne suit :

Qi~els 1nouvements doivent faire les individus contem- porains de façon que chacun pi1:isse satisfaire tous ses besoins naturels, ait moment où ils se produisent?

Programme de cette étude.

Il suit de là qu'il importe :

I 0 De dresser la liste coniplète des besoins naturels à assouvir, ainsi que celle des besoins non naturels, fac- tices, des perversions dont il importe de se débarrasser ;

De dresser la liste complète des mouvements à faire en correspondance de ces besoins et poi-tr: d'une part, satisfaire les besoins naturels et pour, d'autre part, se débarrasser des perversions.

Ce travail fait, si nous appelons '11'W·uvements bons, ceux correspondant à la satisfaction des besoins naturels et

mouvenients mauvais,

tous les autres, à savoir ceux correspondant à la satisfaction de perversions ou à des préjugés, il s'agira :

- 3° D"examiner les mouvenients faits da1ls les sociétés actuelles; de les classer en bons et mauvais ; àe préconiser les bons et de déconseiller les mauvais ;

- 4° D'examiner les mouvenients possibles dans l'ave- nir; de les classer, de même, en bons et mauvais, de pré- coniser les bons et de déconseiller les mauvais.

De la sorte, on conservera dans une organisation sociale à venir, les mouvements bons déjà pratiqués

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,

- 2 0 -

actuellement ; on supprimera les mauvais pratiqués actuellement ; on ajoutera les mouvements bons pos- sibles, en éliminant, par avance, les mauvais possibles.

C'est ce que nolls résumerons par le tableau suivant :

MOUVEMENTS Actuels effectués

BONS ) f m.n..u \JlVAIS V~.:>

Futurs possibles

BONS M&TnTA Tc:!

1U1\.U Y .n.~O

Sachant alors exactement ce qu'il convient de faire, il importera enfin :

- 5° D'envisager la mise en pratique de cette théorie, à savoir le passage des habitudes sociales actuelles dérai- sonnables d des habitudes sociales raisonnables; et si pareille mise en pratique peut être conçue dans un avenir immédiat ou lointain.

- 6° De tracer le plan de cette organisation sociale idéale et des moyens de la préparer.

Conclusion du chapitre Il :

L'étude de la question sociale a un but pratique, le salut de l'humanité, à atteindre de toute urgence.

Il ressort clairement de ce qui précède que l'étude de la question sociale a un but pratique: le salut de l'hu- manité. Il conYient donc, de toute urgence, et toute affaire cessante, de se livrer à cette étude avec la men- talité convenable et les connaissances requises. Nous

avons fait tout le possible pour acquérir cette mentalité et ces connaissances.

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CHAPITRE Ill

Les besoins naturels et" les perversions.

Essai

d'un classement rationnel.

Définition des

besoins naturels et des perversions.

Nous appellerons, ainsi que l'on est convenu de le faire, BESOINS NA-

TURELS, ceux qui sont conf ormes à notre nahtre, à savoir ceux dont l'assou.visse1nent met notre corps en, état physiologique, en état de santé.

Nous appellerons BESOJ:NS FACTiICES OU PER- VERSIONS ceux qui ne sont pas conformes à notre nature, à savoir cei~x dont l'assouvissement met notre

corps en état pathologique, en état de maladie.

Distinction

entre les besoins naturels et les perversions.

Nous constatons que certaines sensations sont agréa- bles et que d'autres sont désagréables et que, chez un individu sain, la sensation agréable correspond à la satis-

faction d'un besoin naturel, tandis que la sensation désagréable correspond à une pervers'ion.

Si donc tous les individus étaient sains, la distinction se ferait naturellement. Mais, dans nos sociétés per- verties, l'habitude fait prendre constamment des sen- sations très désagréables pour des sensations agréables et fait confondre des perversions avec des besoins natu- rels. Le tabagique, au sortir d'une pituite, d'une crise

(24)

- 22 -

d'angine de poitrine ou d'un étourdissement, affirmera, chaviré, la tête lourde et la bouche mauvaise que, pour lui cc fumer est w1 plaisir dont il ne peut se passer ».

L'alcoolique, sujet à toutes sortes de malaises, signes manifestes de la détérioration graduelle de ses organes, dira à ceux qui lui conseillent de cesser de boire qu'ils veulent « supprimer les joies de son existence » et ces paroles stupides sortiront de sa bouche avec l'haleine empestée révélatrice de son lamentable état. On pourrait en dire autant de celui qui mange trop, du noceur qui veille quand il devrait dormir, de l'habitué du café qui cc prend » un cc amer )> et trouverait pénible d'ingérer pareille drogue si elle lui était ordonnée par un médecin, etc., etc. Nos contemporains qui ont pris l'hab'itude de négliger les indications de leur nature, ne savent ni manger, ni boire, ni dormir, ni respirer, ni accomplir sainement l'acte sexuel~ etc., etc., ni rien faire conve- nablement des mouvements physiologiques indispensa- bles ; ils remplacent ces mouvements par d'autres absurdes, qui correspondent à d~ perversions incroya- bles.

Comment se débarrasser des perversions?

Comment retourner

à

la nature ? Comment se débar- rasser des perversions devenues habitudes et revenir à la satisfaction normale des seuls besoins naturels ?

Il convient, à cet effet, sachant distinguer une per- version d'avec un besoin naturel, de savoir comment s'y prendre pour se débarrasser de la perversion. Ainsi tout individu, désireux de devenir « conscient » devra d'abord vérifier ses habitudes, soigneusement analyser ses sen- sations et apprendre à reconnaître celles qui lui sont t'éellement ag1·éables et les distinguer de celles qui lui semblent agréables et qui ne le san.t pas en réalité. Toute satisfaction d'un besoin naturel est accompagnée d'une

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- 23 -

sensation très nette de plaisir exempte de malaise. L'ani- mal à l'état sauvage ne s'y trompe pas. Il convient

ensuite, ayant reconnu une perversion, de l'éliminer des réflexes.

Quand on accomplit un acte c'est : - ou qu'on a pensé (réponse du système nerveux central (cerveau) à une excitation externe ou interne) : - ou qu'il y a eu réflexe (réponse des centres nerveux locaux à une exci- tation externe ou interne).

Un véritable libre penseur doit agir, soit après avoir pensé a posteriori (éducation du système nerveux cen- tral), soit après avoir vérifié a posteriori les habitudes de ses réflexes (éducation des centres nerveux locaux).

Ce qui fait, par exemple, que le fumeur convaincu que

« fumer est nuisible >J nrarrive pas à se déshabituer, c'est que fumer est une habitude et dépend de ses réflexes. A la simple vue d'un paquet de tabac, une main ira vers le gousset chercher le papier à cigarette, l'autre vers la poche chercher la blague et déjà le palais se préparera au goût du tabac. Il fumera malgré son désir contraire.

Pour qu'il n'en soit pas ainsi, il faut un acte de volonté préalable, intervention du cerveau à l'encontre des réflexes et qu'il se dise : « Quand l'envie de fumer vien- dra, je ne fumerai pas )).

Et

cette intervention est juste- ment la contre-partie de celle qui a été nécessaire pour prendre l'habitude maùvaise et persister à fumer au début, malgré renvie de vomir, qui signifiait clairement refus de Forganisme de garder des substances non con- form.es à sa nature1 des poisons. Pour acquérir une per- version, il faut résister à des réflexes sains, pour s'en débarrasser, il faut résister à des réflexes pervertis.

Remarquons en passant que l'individu qu'i retourne à la vie naturelle se débarrasse plus facilement des habitudes factices. A la campagne, surtout à la mer,

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le corps dont la nutrition est activée par un air pur, le contact de l'eau salée, par l'exercice, la lumière, le repos, a tendance à redevenir normal.

En résumé, l'individu désireux d'être raisonnable doit procéder sévèrement au contrôle de son cerveau et ides différents centres nerveux dont dépendent ses mouvements. Il doit refaire, s'il y a lieu et sans hési- tation l'éducation des uns et <les autres, se débarrasser des mauvaises habitudes cérébrales (préjugés) et des mauvaises habitudes réflexes (perversions). Seul, !''indi- vidu qui se dépouille de ses habitudes malsaines peut comprendre la nécessité de la joie, dont la santé est inséparable. Seul, il est qualifié pour parler aux autres et pour leur montrer que la fraternité n'est pas possible dans un mïlieu d'inassouvis et de malades. Seul, des êtres sains peuvent être les éléments d'une humanité heureuse et bonne.

Essai de classement rationnel des besoins naturels.

Il importe à l'individu raisonnable d'établir, sans erreurs ni omissions, la liste des besoins naturels et des perversions, afin d'étudier les moyens pratiques d'as- souvir normalement les uns et d'éviter les autres. Le classement rationnel des besoins naturels qu'on ne trouve à notre connaissance dans aucun livre, a été énoncé par nous depuis longtemps et a été imprimé pour la première fois dans le numéro 24 (2e année) du Bulletin du Groupe d' étitdes scientifiques, en date du Ier juin

I9II. Ce classement, encore perfectionné ici, est le sui- vant:

BESOINS

DE NUTRITION (AssIMILA'l'ION, ÉLIMINATION).

Il est aisé de reconnaître que la vie est impossible sans des échanges continuels de substances entre l'in- dividu et le milieu dans lequel il se trouve. Pour vivre,

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l'individu doit puiser constamment dans ce milieu (assi- milation) certaines substances solides, liquides, ga- zeuses,

ea.

(peut-être auss'i radiantes, étheriques, etc.)

qui, élaborées dans le laboratoire de son organisme, fournissent les matériaux et les énergies nécessaires à sa vie; pour vivre, l'individu doit aussi rej etet cons- tamment dans le milieu (élimination) certaines subs- tances excrémentielles solides, liquides, gazeuses, etc.

De même que, dans un fourneau ne peuvent sortir sous forme excrémentielle (gaz carbonique, cendres, escarbilles), que des éléments qui y sont entrés sous une autre forme (charbon, air): de même, du corps hu- main, ne peut sortir sous forme excrémentielle (gaz carbonique, substances azotées, eau, vapeur d'eau, excré- ments, etc.) que les éléments qui y sont entrés sous une autre forme (aliments, air) : et, de même qu'un fourneau, la machine humaine se détruit et s'arrête par manque ou insuffisance d'alimentation ou d'élimi- nation. Il est donc intéressant de connaître en détail les conditions d'une bonne alimentation et celles d'une bonne élimination, afin de pouvoir, en vue d'assouvisse- ment, les réunir méthodiquement.

Il 'importe de ne pas confondre les besoins avec leurs manifestations. Ainsi la faim est la sensation résultant du vide du tube digestif et de la secrétion •des sucs et nous indique Je besoin (besoin d'assimilation) ; la soif nous indique le besoin de boire de l'eau (besoin d'assi- milation), le corps étant déshydraté; le sommeil nous imlique le besoin de dormir (besoin d'élimination), le corps, ayant accumulé plus de déchets ·de travail qu'il n'en a éliminé, a besoin de repos (arrêt de travail) pour éliminer plus de déchets qu'il n'en accumule.

BESOIN

ALTERNATIF DE MOUVEMENT ET DE REPOS.

Nous constatons que le besoin de mouvement et le

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besoin de repos sont alternatifs, que l'immob'ilité con- tinue de notre corps est impossible, de même que son mouvement sans arrêt et que nous avons le désir alter- natif de mouvement et de repos. Il en est de niême pour nos différents organes de vie végétative (mouve- ments involontaires). Il est facile de montrer que le besoin de repos correspond au besoin d'élimination dans le cas spécial de fatigue, à savoir quand la vitesse d'ac- cumulation des déchets de travail est supérieure à la vitesse de leur élimination et que ce que nous appelons

cc repos » correspond à des mouvements moléculaires et atomiques spéciaux, qui s'opèrent sans que nous en ayons conscience.

BESOINS

DE PROTECTION CONTRE L'AMBIANCE

(VÊTEMENTS, HABITATIONS, CHAUFFAGE, ÉCLAIRAGlt, :.ETC.).

Il -est aisé de reconnaître que les échanges de subs ...

tances entre l'individu et le milieu et dont la consé- quence est la vie de l'individu, ne sont possibles que dans certaines conditions d'équilibre (température, pres- sion, lumière, etc.), entre lesquels certains équilibres sont particulièrement favorables et nécessitent la réu- union d'un certain nombre de conditions. Par exemple la vie d'êtres organisés n'a été possible sur notre pla- nète que lorsque, au cours de sa longue évolution, la température et la pression se sont abaissées suffisam- ment; il y a lieu de conclure que cette vie deviendra impossible quand les températures et les pressions de- viendront trop basses pour que les combinaisons orga- niques puissent s'effectuer et que, d'une façon générale, c'est par suite d'un concours de circonstances cosmiques · qui maintiennent certains équilibres sur la terre, que cette vie est possible et que, si ces équilibres disparais- saient, cette forme de vie disparaîtrait également. Ac-

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tuellement, par exempleJ la vie humaine, ou maintien de notre équilibre vital, n'est possible qu'entre les li- mites de certaines températures et de certaines pres- sions, au-dessus et au-dessous desquelles elle est impos- sible, les températures et les pressions voisines des li- mites extrêmes étant à éviter comme défavorahles et, parmi celles favorables, certaines (dites « optima », les meilleures), l'étant particulièrement. L'individu devra donc, pour satisfaire ces besoins d'équilibres et quand les équilibres ambiants changeront et deviendront défa- vorables, y remédier par les vêtements, l'habitation, le chauffage, l'éclairage, etc.

En

conséquence, il est inté- ressant de connaître en détail les conditions de ces équi- libres favorables et de pouvoir les réun'ir méthodique- ment.

BESOINS SEXUELS.

Chez les êtres unicellulaires (composés d'une seule cellule dans laquelle s'accomplissent les diverses fonc- tions de la vie), l'individu arrivé à sa limite de crois- sance ne grandit plus, mais se divise. (Un des phéno- mènes caractéristiques de cette division est la karyo- kinèse.) Il semble prouvé qu'après un certain nombre de divisions, le pouvoir générateur étant épuisé, doit être acquis à nouveau. pour la continuation de la subs- tance, par la conjugaison de certaines cellules entre elles. Le même ·fait a lieu chez les êtres pluricellulaires . Toutefois chez ceux-ci (colonies animales,) groupements de cellules spécialisées ayant chacune leur fonction), l'individu, qui est cette colonie, peut être considéré comme provenant de divisions successives de la cellule initiale (cellule ovulaire, œuf) et il arrive un moment où ce pouvoir générateur étant épuisé, doit être acquis à nouveau, pour la continuation de la substance, par la conjugaison de certaines cellules entre elles. Chez les

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êtres pluricellulaires, cette fonction, du fait de l'évo- lution ancestrale, est assurée par des cellules spécia- lisées et différenciées de toutes les autres (cellules sexuelles) qui, une fois mûres, se détachent de la co- lonie et se conjuguent, quand les circonstances sont fa- vorables, avec certaines cellules similaires provenant d'une autre colonie, d'un autre animal. Les cellules sexuelles, contrairement à toutes les autres cellules du corps (cellules somatiques), ne sont pas destinées, une fois mûres, à participer à la vie des organes, mais à être expulsées périssant quand elles ne se conjuguent pas. Il est facile de constater que les besoins sexuels de l'individu sont la conséquence de sa croissance et du fait du mûrissement des éléments sexuels, qui est, comme tous les autres besoins naturels, indépendatit de sa volonté. Ayant ainsi établi la signification des besoins sexuels, il est intéressant de connaître en détail les conditions de leur satisfaction physiologique, afin d'y procéder méthodiquement. Il est à remarquer que cette satisfaction physiologique, devant s'effectuer entre individus de sexes opposés elle se rattache, par ce côté, aux rapports sociaux.

BESOINS INTELLECTUELS ET MORAUX.

Nous exposons ailleurs (mécanisme du raisonnement) ce que l'on peut entendre par sensation, image, idée et nous montrons que la notion de raisonnement est expé- rimentale. Les idées résultant de .sensations. De la cotnparaison d'idées résultent des jugements qui sont motifs d'actions. Il importe donc d'enregistrer le plus grand nombre possible de jugeni.ents corrects (science) indispensables à la vie, à l'exclusion des .iu_qements in- corrects résultant d'observations défectueuses, de rai- sonnements faux ou de préjugés. C'est la satisfaction des beso'ins intellectuels, parmi lesquels sont intenses

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le besoin de connaître, celui de ~ransmettre les connais- sances acqu,ises et celui d'adopter une règle de condiûte

(morale) qui a permis à l'hominien, avec son hérédité et dans la succession des générations, de comparer et de distinguer ses sensations entre elles et, par suite, les corps entre eux, et de les classer, reconnaissant ceux qui lui sont utiles et ceux qui lui sont nuisibles, arrivant peu à peu, par la distinction et le classement méthodique de ce qui l'environne à l'idée de mesure et aux grands classements auxquels aboutit la science.

La science s'acquiert, se conserve et se transmet et n'est qu'une manifestation de l'énergie inteltectu,elle. La science actuelle permet •de concevoir l'univers comme étant l'ensemble de la substance (ce qui est: matière énergique ou énergie matérielle), de concevoir l'univers actuel comme étant l'état actuel de la substance, qu'll importe de suivre dans ses perpétuelles transformations, dans son transformisme, dont nous avons besoin de con- naître les lois, car ces lois (naturelles) nous permettent d'adopter une règle de conduite (morale naturelle).

Si réellement (loi de substance) rien (matière-énergie) ne se perd, ne se crée, si tout se transforme; si réel- lement le transformisme est universel; si réellement tout change à tout instant, si réellement c'est la même substance qui sert à tout et qui, dans sa circulation~

forme des groupements, tantôt minératL"'C, tantôt végé- taux, tantôt animaux; si réellement nous sommes, comme le reste, un groupement de substance dans cer- taines conditions de pression, de température, etc.; si réellement, comme le restant de la substance, nous nous modifions constamment par des échanges avec le mi- lieu, les seuls actes intéressants pour notre v'ie sont ceux que nous faisons en conformité du transformisme universel et de ses lois. Les autres nous nuisent. Et c'est ainsi que l'assouvissement des besoins intellec- tuels des générations a accumulé « la s4"-"aice, dont la

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conséquence utilitaire est la possibilité de reconstituer le passé, de constater le présent, de prévoir L'avenir et d'établir ainsi la morale (règle de conduite) scïentifique, naturelle, transformiste, qui découle du transformisme.

Nous expliquons longuement ailleurs que l'ensemble des connaissances humaines indique clairement qu'une substance quelconque, placée ·dans un endroit quelcon- que, réagit sur le restant de la substance et que le res- tant de la substance réagit sur elle. Nous n'échappons pas à cette loi. Un être vivant peut être assimilé à un certain groupement de la substance universelle, réagis- sant sur le milieu et sur lequel réagit le milieu. La con- naissance de ces réactions doit guider nos diverses attitudes (droits et devoirs de l'individu 1·aisannable).

i\insi donc, la satisfaction de nos besoins intellec- tuels implique la morale. On peut aussi montrer que ces besoin.:; touchent aux besoins artistiques.

BESOINS SOCIAUX ET AFFECTIFS.

Il est aisé de reconnaître que la satisfaction des di- vers besoins de l'individu n'est pas possible sans le concours des autres 'individus et, qu'abandonné abso- lument à lui-même, l'individu ne pourrait arriver ni à vivre après sa naissance, ni plus tard à se procurer sans aucune aide ses vêtements, ses abris, sa nourri- ture, etc., ni à satisfaire ses besoins sexuels, ni à se tirer d'affaire pendant des périodes pathologiques. C'est ce besoin de communication constante avec ses sem- blables et, en particulier avec ceux qui lui sont bien- veillants, qui constitue les besoins sociaux, parmi les- quels le besoin d'affection est impérieux entre tous les autres. La satisfaction méthodique généralisée de ces besoins est entrevue sous le nom de cc fraternité ».

BESOINIS ARTISTIQUES.

Enfin, parmi les conditions indispensables à réunir

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(exterienres et intérieures à nous), pour le maintien de l'équilibre vital, certaines vibrations perceptibles par nos différents sens mettent nos cellules dans un certain état (joie), qui correspond à la nutrition, tandis que la tristesse correspond à la dénutrition. {Voir Dumas, La tristesse et la joie). L'individu éprouve donc natu- rellement le besoin, au inilieu des sensations résultant des énergies ambiantes (et c'est en cela que consiste l'ART), de réunir les circonstances qu.i liti permette1it de renouveler~ a·vec la. pli-t.S grande intensité les sensa- tions qui lui procurent la joie. Il y aura donc des arts correspondant à nos différents sens ou à leurs combi- naisons. (Exemples: Dessin, gravure, peinture, etc., pour les sensations de ~ue, à savoir, celles de forme ou de couleur; sculpture, gravure, broderie, pour celles de vue et de toucher; musique, pour celles de l'ouïe_, etc.) Il est intéressant de connaître en détail les conditions de la satisfaction physiologique des besoins artistiques afin de pouvoir y procéder méthodiquement.

Essai de classement rationnel des perversions.

Pas plus pour les perversions que pour les besoins naturels, il n'a été, à notre connaissance, tenté de clas- sement rationnel jusqu'à ce jour. Aucun individu sensé n'osera considérer comme classement rationnel des besoins naturels et des perversions la liste plus ou moins imbécile des prétendus vices et vertus des reli- gions, dans laquelle se glissent cepend .. LJ.lt quelques don- nées intéressantes à côté de monstruosités. Comme pour les besoins naturels, les principes d'un classement ra- tionnel des perversions, énoncé par nous depuis long- temps, a été imprimé par nous, pour la première fois succinctement dans le n° 24 (2e année) du Bulletin da Groupe d~ études scientifiq1te s~ en date du I0r juin r91 I.

Ce classement est très facile à faire. En effet :

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A chacun des besoins naturels (physiologiques) cor- respondent des besoins artificiels (pathologiques ou per- versions). Ces perversions sont de trois sortes : PltR~R­

SION PAR CONTRAIRE, PAR :EXAGÉRATION, OU PAR INSUFFT- SANCE.

Exemples: - Perversion d'alimentation par contraire:

Ingérer des substances qui ne sont pas des aliments;

par exagération : manger trop; par insuffisance: ne pas manger suffisamment.

Remarquons tout de suite que l'individu est averti par une sensation désagréable plus ou moins 'immédiate qu'il se livre à une perversion. Par exemple, l'expérience montre que la sensation de faim ne cesse qu'un certain temps après l'assouvissement du besoin de manger, de sorte que l'individu peut, sans s'en apercevoir immédia- tement, dépasser le moment où il devrait s'arrêter d'as- souvir son besoin. S'il ne s'en aperçoit pas immédia- tement, très promptement la sensation d'une digestion pénible l'avertira qu'il se trouve, non plus en état phy- siologique, mais en état pathologique. (Empressons-nous de remarquer que la sensation de trop plein est immé- diatement décelée par l'individu qui s'observe.)

Exemple de perversion d'élimination par insuffisance:

veiller quand on devrait dormir et faciliter par le repos, l'élimination des déchets accumulés dans l'organisme;

se reposer quand on devrait se livrer au travail utile et sain nécessaire à la production, qui met l'organisme en bon état. Même les pervertis actuels reconnaissent là une perversion et la nomment oisiveté.

Exemples de perversions de vêtements: Par contraire:

Les talons hauts qui ne protègent pas le pied, qui estro- pient et, d'une façon générale, la plupart des f-a.ntaisies ridicules et malsaines de la « mode >> (perversions par contraire, exagération ou insuffisance). Il y aura lieu d'étudier, dans une société raisonnable, si nous ne fai-

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sons pas abus de vêtements. Notre figure avec les or- ganes délicats des sens, est exposée toute nue, atL~ in- tempéries. Elle y est habituée et nous n'y voyons pas d'indécence. Le vêtement ne doit être utilisé que s'il y a lieu et dans la mesure nécessitée par les circons- tances.

Exemples de perversion d'éclairage: Séjourner dans des rayons ultra-violets, travailler dans un éclairage insuffisant. (La lumière blanche très diffuse semble être celle qui nous convient le mieux.)

De même pour les perversions sexuelles, on peut énu- mérer celles par contraire, par exagération ou par in- suffisance.

Exemples de perversions intellectuelles: Préjugés, littérature perverse, mégalomanie, etc.

Exemple de perversion affective: Cet horrible fait- divers d'une mère chrétienne noyant son enfant après baptême, pensant dans son amour maternel l'envoyer directement au paradis en état de grâce.

Exemples de perversions artistiques: Les innombra- bles discordances de sons, de couleurs, etc., au milieu desquels nous vivons, que nous imposent les snobs et les crétins et que ne toléreront pas autour d'eux des indi- vidus raisonnables.

Conclusion du chapitre Ill: Pour se maintenir en état physiologique, il convient, connaissant les besoins naturels et les perversions, de satisfaire pleinement les uns et de se débarrasser radicalement des autres.

En conséquence de ce qui précède, l'individu raison- nable doit déjà, au milieu des pervertis que sont nos contemporains, donner l'exemple du retour à la vie naturelle. Il y arrivera en sachant méthodiquement dis-

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tinguer ses bescins naturels (physiologiques) des be- soins artificiels (pathologiques) ou perversions; en sa- chant classer méthodiquement les uns et les autres; en sachant régler méthodiquement sa conduite (morale naturelle ou morale physique, ou morale scientifique) sur les données fournies par ce classement, qui dérive, comme tout le reste, de la connaissance de l'univers.

Il devra, pour se maintenir en état physiologique, con- naissant ses besoins naturels et les

perversions qui y correspondent, satisfaire pleinement les uns et se débarrasser radicalement des au-

tres.

C'est ainsi qu'il réussira à par- courir heureusement une saine évo- lution vitale, dont la conséquen- ce sera l'amélioration progressive

des générations

à venir.

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CHAPITRE IV Les mouvements bons

et les mauvais

Définition des mouvements bons et des mauvais.

Nous référant à tout ce qui précède nous appellerons : MOUVEMENTS BONS ceux qui ont pour but la satisfacrion des besoitis natllrels

MOUViEMENTS MAUVAIS ceux qui gênent la sa- tisfaction des besoins naturels ou qu,.i ont pour but la

satisfaction des pe1·versions.

Il suit de là que: Les MOUVEMENTS INDIVI- DUELS BONS sont ceu~~ accompUs par un individu en vtte de la satisfaction de ses besoins naturels; les MOU,TEMENTS INDI\TIDUELS MAUV AlS sont ce-u.r accomplis pa1" un itidividu, et qui gênent la satis- faction de ses besoins natttrels ou 01it pou,r but la satis- faction de perversions; les MOUVEMENTS SOCIA"LTX

BONS sont ceu,x acconiplis par un ou des individus en vue de la satisfaction des besoins naturels d'autres individus.; les MOUVEMENTS SOCIAUX MAU- VAIS sont ceux accompUs par un ou des individus et qui gênent la satisfaction de besoins n,atureLs d' mûres individus ou mit pour but la satisfaction de perversions d'autres individus; une ORGANISATION SOCIALE BONNE sera celle où ne s'effectueront que des ni.ou- venients bons J. une ORGANISA'rION SOCIALE lVIAU\TAISE (plus ou moins) est ceUe 01~ s'effectuent ou où s'effectue-ront des moœvenients maitvais.

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Aperçu de la solution de la question sociale

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Dès à présent et au point où nous en sommes arrivés, la SOLUTION DE LA QUESTION SOCIALE PEUT DONC ~TRE COXSIDÉRÉE COMME ACQUISE.

Il suffira de concevoir l'ensemble et les détails d'une société dans laquelle les individus qui la composeront n'accompliront que des mouvements bons à l'exclusion de tous autres.

Il conviendra donc à cet effet: d'examiner les mou- vements effectués dans la société actuelle, de les classer en bons et mauvais, de préconiser les bons et de décon- seiller les mauvais; d'examiner les mouvements possi- bles dans l'avenir, de les classer, de même, en bons et mauvais, de préconiser les bons et de déconseiller les mauvais. Il ne restera plus qu'à envisager la mise en pratique de ces mouvements par les humains.

Mouvements bons effectués actuellement.

Si les êtres humains actuels peuveat durer un certain temps, qui est certainement très inférieur à celui de la durée normale de leur existence (environ 200 ans), c'est que malgré des circonstances généralement détes- tables, ils accomplissent cependant un certain nombre de mouvements naturels indispensables, s1 insuffisants qu'ils soient, si gênés qu'ils soient par les préjugés et si encombrés qu'ils soient par des perversions entrées dans les mœurs. Ils réussissent cependant, plus ou moins mal (généralement très mal), à respirer, se nour- rir, éliminer, se vêtir, se loger, se chauffer, s'éclairer, satisfaire leurs besoins sexuels, intellectuels, sociaux, affectifs et artistiques. A cet effet ils recherchent des substances diverses (y comprise, s'il y a lieu, de la subs- tance humaine) ; les captent, les traitent, s'il y a lieu; les font circuler, s'il y a lieu vers les consommateurs. C'est

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grâce à ces mouvements de recherche et de sélection, de culture, de fabrication, de transport, etc., que l'espèce humaine peut se maintenir et se cor:tinuer parmi les autres espèces minérales, végétales et animales qu'elle utilise. Il s'agît donc de continuer ces mouvements bons physiologiques, en les vérifiant avec soin, ainsi que nous rexpliquerons plus loin afin de les dégager complète- ment des mouvements mauvais qui les accompagnent et leur nuisent.

Mouvements mauvais effectués actuellement.

Avec ce petit nombre de mouvements bons qui leur permettent de vivre, les humains actuels accomplissent, presque à tous moments et en toutes circonstances, une quantité "incroyable de mouvements mauvais qui abrè- gent leur existence, la rendent difficile et pathologique.

Ces mouvements peuvent être classés en deux catégo- ries: ceux qui résultent des préjugés, ce~ qui résultent des perversions. La seule différence entre ces deux caté- gories est que le préjugé peut être considéré comme une habitude cérébrale (manière de penser mauvaise), tandis que les perversions sont des habitudes mauvaises des réflexes.

Mouvements mauvais, conséquences de préjugés.

Un préjugé est une idée qu'on a a priori avant exa- men, avant d'avoir jugé, en préjugeant. Le véritable libre penseur est celui qui n'a pas de préjugé, qui pense a posterior-i, après examen, après avoir jugé, sans pré- juger. Il ne se permet donc que des constatations phy- siques, dont il tire des déductions logiques. Nous avons établi comme suit la liste des principaux préjugés: Divi- nité, loi, autorité, droit du plus fort, propriété, concur-

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