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PARLEMENT COMMUNAUTÉ FRANÇAISE

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Texte intégral

(1)

PARLEMENT

DE LA

COMMUNAUTÉ FRANÇAISE

Session 2006-2007

19 FÉVRIER 2007

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

RELATIVE À LA PROMOTION D

UNE IMAGE ÉQUILIBRÉE DES FEMMES ET DES HOMMES DANS LES MÉDIAS

DÉPOSÉE PARMME FLORINE PARY-MILLE ET M. PIERRE-YVES JEHOLET.

(2)

TABLE DES MATIÈRES

D

ÉVELOPPEMENTS

3

P

ROPOSITION DE RÉSOLUTION RELATIVE À LA PROMOTION D

UNE IMAGE ÉQU

-

LIBRÉE DES FEMMES ET DES HOMMES DANS LES MÉDIAS

5

(3)

D ÉVELOPPEMENTS

La publicité, que ce soit à la télévision, à la ra- dio ou dans les médias écrits, utilise énormément et parfois de manière abusive, une vision domi- nante de l’homme sur la femme, voire une image dégradante de la gent féminine. La femme y est souvent présentée comme un objet de désir, tenant un rôle caricatural dans la société. L’homme, lui, y est souvent mis en valeur comme une personne assumant ses responsabilités et jouant un rôle do- minant.

Or un individu dans un pays développé se- rait confronté, chaque jour, à plus de 2500 mes- sages publicitaires(1). Ces messages exercent une influence particulièrement déterminante chez les jeunes dans le processus de leur construction iden- titaire. Ils marquent l’imaginaire de chacun en étant reproduits par divers médias.

Parce que le secteur publicitaire est conscient de certaines dérives éventuelles, le Conseil de la publicité a créé, en 1974, le Jury d’éthique publi- citaire. Il regroupe les associations représentatives des annonceurs, des agences de communication et des médias. Outre un rôle de conseil préalable à la diffusion de publicités, il examine les plaintes qui lui sont adressées par le public. S’il constate que le message publicitaire est discriminant, il peut re- commander de modifier le message en question, ou d’en arrêter la diffusion. Il serait opportun que la société civile puisse être associée aux délibérations du JEP.

Dans une optique positive, il serait également opportun de veiller à ce que les messages publici- taires et les autres contenus médiatiques relaient une vision moins tronquée de la société en matière d’égalité des chances.

Conscient de ces dérives dans les publicités et médias, le Conseil de l’Union européenne a adopté, le 5 octobre 1995, une résolution sur le traitement de l’image des femmes et des hommes dans la publicité et les médias, invitant particuliè- rement les Etats membres à promouvoir une parti- cipation équilibrée des femmes et des hommes aux instances de production et le Parlement européen a adopté, le 16 septembre 1997, une résolution sur la discrimination des femmes dans la publicité.

Quelques années auparavant, la Conférence Mondiale sur les femmes de Pékin, dans sa décla- ration en septembre 1995, mettait l’accent sur le

(1) Ignacio Ramonet, « la fabrique des désirs », le Monde diplomatique, mai 2001

« gender mainstreaming », à savoir que pour n’im- porte quelle politique menée, une attention parti- culière est accordée aux conséquences possibles de cette mesure ou de cette politique sur l’équité et l’égalité des femmes et des hommes. Cela étant, il est toujours possible de s’attaquer à l’inégalité hommes-femmes au moyen d’un plan spécifique.

A ce titre, le Plan d’action gouvernemental pour la promotion de l’Egalité femmes –hommes, adopté le 25 février 2005, en Communauté fran- çaise entend saisir à bras-le-corps la probléma- tique de la diffusion de stéréotypes hommes –femmes dans les médias, au travers de ses com- pétences tels que l’Enseignement et l’Audiovisuel.

Le Sénat de Belgique a lui adopté, le 9 mars 2006, une résolution relative à l’image des femmes et des hommes dans la publicité, qui demande au gouvernement fédéral, avant de lancer un dé- bat public en cette matière avec les professionnels du secteur, d’organiser une concertation préalable avec les entités fédérées, afin de respecter l’attribu- tion des compétences.

Au Nord du pays, une association appelée

« ZORRA » récompense annuellement une publi- cité relayant «une vision équilibrée des sexes».

Cette association, créée en 1996, émane du Centre d’études des questions de genre de l’Uni- versité d’Anvers. Ses responsables indiquent «que réaliser des publicités diffusant une image sexiste de la femme n’est pas fort difficile. Produire et dif- fuser une vision non sexiste de la femme demande juste un peu plus de créativité que l’habituelle uti- lisation de stéréotypes attachés à la féminité ».

En outre, une étude de l’Unité des sciences de la communication de l’Université de Gand pointe le fait, qu’en 2005, 56% des présentateurs de jour- naux télévisés et 17% des reporters en Belgique sont des femmes. Quelques 22% des sujets trai- tés par les journaux, tant pour la presse écrite que pour la radio ou la télévision illustrent des femmes.(2)

En ce qui concerne la presse écrite, une étude réalisée, en 2006, par l’Ecole de gestion de l’Uni- versité de Liège concernant l’image des femmes d’affaires dans la presse économique francophone démontre que, sur les 438 articles de presse qui mettent en lumière 489 personnes, 76 sont des

(2) Extrait du rapport 2005 du global Media monitoring pro- ject

(4)

femmes, alors que celles-ci constituent 30% des indépendants dans notre pays.

Tant dans les médias écrits qu’audiovisuels, la femme pâtit trop souvent d’une image stéréotypée, à laquelle il convient de remédier dans le cadre des compétences de la Communauté française. Tel est l’objectif de la présente proposition de résolution.

(5)

P ROPOSITION DE RÉSOLUTION

RELATIVE À LA PROMOTION DUNE IMAGE ÉQULIBRÉE DES FEMMES ET DES HOMMES DANS LES MÉDIAS

Vu la résolution du Conseil de l’Union euro- péennesur le traitement de l’image des femmes et des hommes dans la publicité et les médias,adop- tée le 5 octobre 1995 et compte tenu de la résolu- tion du Parlement européensur la discrimination de la femme dans la publicité adoptée le 16 no- vembre 1997, qui tout en réaffirmant le principe de la liberté d’expression, rappellent que la publi- cité et les médias ne doivent pas porter atteinte au respect de la dignité humaine, ni comporter de dis- crimination en raison du sexe.

Considérant la résolution votée par le Sénat le 9 mars 2006 relative à l’image des femmes et les hommes dans la publicité qui recommande

« d’organiser l’information et la sensibilisation des consommateurs-citoyens de manière à permettre l’émergence de débat public et ouvrir la possibilité d’ouvrir la collaboration entre les professionnels, les associations et les citoyens ».

Vu le Programme d’Action pour la promotion de l’Egalité hommes-femmes, de l’interculturalité et de l’Inclusion sociale du Gouvernement de la Communauté française, qui prévoit explicitement de« lutter contre les stéréotypes sexistes, en parti- culier dans les publicités et les programmes télévi- sés et radiophoniques».

Vu la volonté du Gouvernement de la Com- munauté française, affirmée en commission, qui entend « instaurer en 2008 un prix pour les conte- nus médiatiques les moins sexistes visant à sensi- biliser le public et les professionnels»

Le Parlement demande au Gouvernement de : 1o Mettre sur pied, dans les plus brefs délais, un concours annuel couronnant la publicité qui promeut le mieux « une vision équilibrée des sexes », dont les modalités doivent inclure un jury indépendant et répondant aux conditions suivantes :

- Tous les supports utilisés pour la publicité sont admis (affiches, spots TV ou radio,. . . ) ; - La publicité doit être parue dans les médias francophones ;

- La communication publique (Etat fédéral, Communautés et Régions,. . . ) est exclue du concours ;

- La publicité doit aller à l’encontre d’un ou de plusieurs stéréotypes.

Il conviendra de remettre ce prix à une date symbolique, lors de la Journée de la Femme.

2o Lancer, afin de répondre aux recommanda- tions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel émises le 4 juillet 2006, une étude ou une re- cherche universitaire qui permette de dresser un état des lieux tous les deux ans de la pré- sence des femmes dans la presse audiovisuelle et écrite.

3o Coordonner davantage son action avec le Gou- vernement fédéral afin d’éviter les « études doublons » et mieux communiquer le résultat des recherches qu’elle a entreprises ou fait en- treprendre à son initiative.

4o Renforcer le dispositif d’autodiscipline mis en place avec le jury d’éthique publicitaire (JEP) et intégrer à ceux-ci des représentants de consom- mateurs, à côté des annonceurs, des agences de publicité et des médias, de manière à ce que la société civile dispose d’une réelle capacité de parole et d’action.

5o Sensibiliser, en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, les opérateurs de télévision et de radio à la question du genre et aux questions d’égalité des chances.

6o Veiller à ce que les instituts de formation dans les métiers de l’information, de la production et de la diffusion audiovisuelle incluent les questions de genre et d’égalité des chances dans leur cursus de formation.

F. PARY-MILLE P.-Y. JEHOLET

Références

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