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Étude des traces de particules induites par les interactions de protons de 3 GeV dans différents minéraux

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Étude des traces de particules induites par les interactions de protons de 3 GeV dans différents

minéraux

M. Maurette, R.M. Walker

To cite this version:

M. Maurette, R.M. Walker. Étude des traces de particules induites par les interactions de protons de 3 GeV dans différents minéraux. Journal de Physique, 1964, 25 (6), pp.661-666.

�10.1051/jphys:01964002506066100�. �jpa-00205847�

(2)

LE JOURNAL DE PHYSIQUE

ÉTUDE DES TRACES DE PARTICULES INDUITES

PAR LES INTERACTIONS DE PROTONS DE 3 GeV DANS DIFFÉRENTS MINÉRAUX

Par M. MAURETTE et R. M. WALKER (1),

Laboratoire de Chimie Physique, Faculté des Sciences de Paris, Centre d’Orsay.

Résumé.

2014

On

a

étudié

au

microscope optique les traces de particules lourdes produites par les interactions de protons de 3 GeV dans des échantillons de mica, de tektite et d’olivine. Les résultats obtenus ont été utilisés pour préciser les conditions dans lesquelles il doit être possible d’observer

des traces induites par les rayonnements cosmiques dans les échantillons naturels de

ces

minéraux.

On

a

proposé également une nouvelle méthode pour déterminer la durée du parcours des tektites dans l’espace.

Abstract.

2014

We present here

an

optical microscope study of heavy particle tracks induced by

3 GeV proton interactions in samples of mica, tektite, and olivine. The results

are

used to specify

the conditions under which it should be possible to observe cosmic ray interactions in natural

sam-

ples of these minerals. A

new

method of estimating cosmic ray exposure ages of tektites is also

proposed.

Tome 25 No 6 JUIN 1964

Des experiences effectuees avec des acc6l6rateurs et des r6acteurs nuel6aires ont montre que les

particules tres lourdes, poss6dant un taux de perte d’énergie sup6rieur a une valeur critique, forment

des traces dans le mica et d’autres cristaux [1-4].

Ces traces sont r6v6l6es par une attaque chimique

et on peut les observer au microscope 6lectronique

ou au microscope optique.

Price et Walker [5, 6] ont egalement constate

que des 6chantillons de mica naturels, non irradi6s,

contiennent des traces de fond ou

«

traces fos- siles

».

On peut montrer [6] qu’il n’y a que deux

sources de particules qui poss6dent un taux de perte d’énergie suffisant pour produire de telles

traces dans la nature : (a) les fragments de fission produits par fission spontan6e ou par fission induite et (b) les noyaux de recul provenant des

reactions de spallation entre les rayonnements cos- miques de haute energie et les atomes constitutifs du mica. Price et Walker ont montre que les traces fossiles qu’ils ont observ6es etaient vraisemblable-

ment produites par la fission spontan6e de l’ura-

nium present sous forme d’impuretés ; dans le pr6-

sent travail, nous avons expose des 6chantillons de mica, de tektite et d’olivine a des protons (1) Boursier de la

«

National Science Foundation )) des

Etats-Unis (Adresse permanente : General Electric Research

Laboratory, Schenectady, New York).

d’énergies

«

cosmiques

»

de mani6re a determiner le taux de production et 1’apparence des traces

induites par le rayonnement cosmique dans ces

substances. Nous avons choisi le mica afin de

pr6ciser dans quelles conditions il serait possible

d’identifier et d’étudier de telles interactions dans les echantillons terrestres. Nous avons 6tudi6 les tektites a cause de leur origine peut-etre extra-

terrestre qui impliquerait leur exposition au flux primaire du rayonnement cosmique ; pour cette meme raison 1’olivine etait aussi tres interessante

puisque c’est un constituant commun des m6t6o- rites.

Nous pr6sentons s6par6ment, pour chacun des min6raux étudiés, les resultats des irradiations

aux protons ainsi que leurs applications possibles

en g6opliysique.

1. Miea. - A) RESULTATS.

-

Cinq echantillons

de muscovite d’origines différentes, places dans

un meme emballage, ont ete irradi6s dans un fais- ce’au externe de protons de 3 GeV (accélérateur Saturne, Saclay).

Le flux total de protons, determine par I’activit6 du sodium 24 produit dans une feuille d’aluminium recouvrant les 6chantillons etait de

3,3 X 1012 p/cm2.

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE. - T. 25

-

NO 6,

JUIN

1964. 43

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002506066100

(3)

662

TABLEAU I

DENSITÉ

DES TRACES

(NOMBRE

DE

TRACES/CM2)

DANS PLUSIEURS

ÉCHANTILLONS

LE MUSCOVITE

IRRADIES

DANS tJN FLUX TOTAL DE PROTONS DE

3,3 X 1012 p/cm2

(2) Dans cet 6chantillon, la distribution spatiale des petites traces etait tres heterogene.

(3) Le premier chiffre donne la densite moyenne pour toute la surface du cristal et le second la densite maximum d6termin6e dans des regions tres localis6es.

FIG. 1. ’Muscovite-expos6e a

un

flux total de protons de

3 GeV égal a 3,3, x 1012 p/cm2 et attaquee 30 minutes

dans de 1’acide fluorhydrique. On reconnait

une

grande

trace de fission (1)

sur un

fond de traces courtes (2, 3).

Apr6s irradiation, les échantillons etaient cliv6s et attaqu6s dans de l’acide fluorhydrique a 40 %,

a temperature ambiante. Apr6s une attaque de

30 minutes on pouvait voir dans les 6chantillons irradi6s et non irradi6s, des traces relativement

longues (L

=

13 v.) semblables a celles 6tudi6es antérieurement [5, 6, 7, 8] et attribuees aux frag-

ments produits par la fission spontan6e des atomes

d’uranium presents sous forme d’impuret6s. De plus les échantillons irradi6s contenaient un grand

nombre de traces tres fines dont les longueurs

etaient inf6rieures a 5u. La figure no I montre a la

fois les traces courtes induites par les protons et

FIG. 2.

-

Muscovite expos6e a

un

flux total de protons

de 3 GeV 6gal a 3,3 X 1012 p/cm2 et attaqu6e 4 heures

dans de 1’acide fluorhydrique.

une trace « fossiles », longue, typique. Dans le

tableau I nous avons port6 les densit6s des traces

longues et courtes ( 5 u), avant et apr6s irradia-

tion.

Apr6s une attaque fluorhydrique de 4 heures, on

n’observait plus qu’une distribution uniforme de figures de corrosion telles que celles montrees sur la figure no 2. Dans les 6chantillons irradi6s la den- site des figures de corrosion etait cent a cinq cents

fois sup6rieure a la densite des petites traces

d6crites ci-dessus. Comme on peut le constater

sur le tableau I, les 5 échantillons poss6deiit les

memes densit6s de figures de corrosion. Les échan-

(4)

tillons de controle, non irradi6s, pr6sentaient le

meme type de figures de corrosion ; mais, contrai-

rement au cas des échantillons irradi6s elles se

trouvaient principalement group6es en amas tr6s

localises (surtout au voisinage des bords). II

semble que, dans les controles, les figures de cor-

rosion doivent etre associ6es aux regions m6cani- quement perturb6es de la surface. Dans le tableau I

nous avons represente la densite moyenne dans le cristal et la densite maximum dans les amas, des

figures de corrosion observ6es sur les 6chantillons de controle. On peut voir que dans les échantillons irradi6s le nombre des figures de corrosion est aug-

ment6, en moyenne, d’au moins un facteur 100.

B) ORIGINE DES TRACES COURTES ET DES FIGURES DE CORROSION.

-

On peut expliquer A la

fois la presence des traces courtes et des figures g6om6triques de corrosion par Faction des noyaux de recul provenant des reactions de spallation entre

les protons et les atomes du cristal.

Bien que les muscovites présentent une gamme de composition relativement étendue, nous leur

avons attribu6 la formule KH2 A’3 (Si O4)3.

Les figures de corrosion visibles apr6s une attaque longue sont propablement li6es a un constituant normal puisque leur densite est constante d’un 6chantillon a l’autre. L’etude de 1’enregistrement

des ions lourds dans le mica [4] montre que le seul des elements constitutifs du mica qui ait une

ma3se assez grande pour que le taux de perte d’energie soit suffisamment élevé pour 1’enregistre-

ment des traces est le potassium. Les noyaux de rccul produits par les reactions protons-potassium

ont un parcours reel de plusieurs microns ; mais puisque ces noyaux de faible masse sont voisins du seuil de detection, il est probable qu’une partie seu-

lement de leur trajectoire produira assez de d6gats

dans le cristal pour etre r6v6l6e par 1’acide. En

supposant que chaque figure de corrosion repre-

sente un noyau de recul qui produit une region endommag6e de longueur attaquable R 6gale à 0,5 y, on peut calculer une densite (4) de figures de corrosion, D, 6gale a 5 X 103 jcm2 4 partir de la

f ormule

Dans cette formule,

a

est la section efficace de

spallation du potassium par les protons, No (K)

le nombre d’atomes de potassium par cm3, et n le

flux total (5) de protons. Cette densite theorique

est en bon accord avec la valeur expérimentale (6gale a 4,5 X 105/cm2), et nous pensons par

consequent, que les noyaux de recul produits par les reactions de spallation protons-potassium repre-

sentent 1’explication la plus probable de l’origine

des figures de corrosion observ6es.

(4) Nombre de figures par unite d’aire.

(5) Nombre de protons par unite d’aire.

Par contre les traces courtes visibles apres une attaque d’une demi-heure, ont une densite variable d’un 6chantillon a 1’autre et sont beaucoup moins

nombreuses que les figures de corrosion ; elles sont

donc probablement form6es par les reactions de

spallation des protons avec les impuret6s de poids atomique moyen, du mica (fer par exemple).

L’absence d’une augmentation mesurable du nombre de grandes traces de fission, montre que la concentration atomique totale en elements lourds

tels que U, Th, Bi, etc., susceptibles de subir la fission sous 1’action des protons est inf6rieure à 10-6. Cette conclusion est compatible avec des

mesures ant6rieures [7, 8] qui ont montre que les concentrations en uranium dans les micas sont extrêmement faibles.

C) POSSIBILITES D’OBSERVER DES INTERACTIONS

COSMIQUES DANS LES MICAS.

-

Dans une etude

ant6rieure, Price et Walker [9] avaient observé au

microscope 6lectronique des traces dues aux reac-

tions de spallation produites par les protons dans

un cristal de mica. Leur conclusion etait qu’un

6chantillon de mica expose pendant tres peu de

temps au flux primaire du rayonnement cosmique

devrait presenter des traces evidentes de cette exposition ; mais qu’il serait difficile, sinon impos- sible, de trouver de telles interactions dans les 6chantillons terrestres. Du fait de la technique

d’observation differente que nous avons utilis6e : la microscopie optique et non plus la microscopic 6lectronique, I’apparence et la densite des évene-

ments induits par les protons sont différentes de celles observ6es dans 1’etude ant6rieure, cependant

les conclusions générales restent toujours valables.

L’effet le plus reproductible et le plus caracté- ristique des protons de grandes energies est la

creation d’une densite uniforme de figures de cor-

rosion apr6s une attaque fluorhydrique suffisam-

ment prolongée. En tenant compte de la presence

des figures de corrosion identiques sur les échan- tillons de controle, nous estimons qu’il devrait etre possible de caract6riser un 6chantillon expose a un

flux de protons trente fois moins intense que celui que nous avons utilise ; c’est-à-dire que le flux total minimum de protons n6cessaire pour iden- tifier une exposition aux rayonnements cosmiques

devrait etre de l’ordre de 1011 p/cm2. Ceci corres- pond a une dur6e d’exposition dans 1’espace de

1 500 ans qui est relativement courte. Il est 6vi- dent que si on le peut un jour, il sera tres int6res- sant de recueillir des 6chantillons de mica sur la surface lunaire.

Puisque de tels 6chantillons lunaires ne sont pas

actuellement disponibles, nous allons considerer

maintenant les possibilités d’observer des inter-

actions du rayonnement cosmique dans les échan-

tillons terrestres. Pour estimer le nombre de

noyaux de recul f ormes sous différentes conditions

(5)

664

d’exposition, nous avons utilise le taux de reac- tions de spallation mesure dans les emulsions nucléaires par G. Puppi et N. Dallaporta [10] et

E. P. George [11]. Nous trouvons que pour les meilleures conditions d’exposition, c’est-à-dire a la surface du sol, a une latitude sup6rieure a 550, et

a une altitude de 3 600 metres, la dur6e critique d’exposition est de 7 X 105 ans. La dur6e d’expo-

sition critique augmente jusqu’à 3 X 108 ans pour

une profondeur 6quivalente a 20 metres d’eau et jusqu’a 1,5 X 109 ans pour une profondeur 6qui-

valente a 100 metres d’eau. A 1’equateur, ces durees critiques sont au moins 10 fois plus grandes.

Puisqu’il nous semble peu probable que des échan- tillons de mica soient rest6s tres pres de la surface aussi longtemps, nous pensons qu’il sera pratique-

ment impossible d’observer des interactions* du rayonnement cosmique dans le mica terrestre.

En discutant de l’utilisation des traces de fission

spontan6e pour determiner Page d’échantillons de

mica, Price et Walker [6], en se basant sur leur

etude au microscope 6lectronique, ont conclu que les interactions du rayonnement cosmique avec les

atomes du cristal pourraient former des traces fos- siles dans certains echantillons. Le present travail

montre que 1’attaque fluorhydrique de 30 minutes,

utilis6e habituellement pour révéler les traces de

fission, ne fait apparaitre qu’une faible concentra-

tion de traces courtes ( 5 (1.) produites par le

rayonnement cosmique ; ceci demontre que la contribution des rayonnements cosmiques a la production des traces fossiles est negligeable.

Malgr6 la tres faible probabilite d’observer des interactions du rayonnement cosmique dans les micas, il est int6ressant de considerer les possibi-

lit6s d’observer de tels 6v6nements dans les cristaux terrestres autres que le mica. Supposons que l’on

puisse d6velopper une technique pour révéler les traces dans un cristal compose d’éléments lourds,

tels que le plomb. Dans ce cas, les rayonnements cosmiques induiraient la fission des noyaux lourds,

ce qui produirait de longues traces de fission qu’on pourrait identifier tres facilement, meme si elles

etaient en tres petit nombre. En choisissant un

seuil de detection de 150 traces / cm2, une concen-

tration en atomes lourds de 5 X 1022/cm2 et un

parcours moyen des fragments de fission 6gal à

10 microns, on peut calculer que les durees d’expo-

sition par rapport au mica seraient diminu6es dans

un rapport de 5 X 10-5. Ces nouvelles durees

d’exposition sont beaucoup plus raisonnables et il serait donc possible, au moins en principe, que l’on

puisse trouver et 6tudier des interactions du rayon- nement cosmique dans certains 6chantillons ter- restres.

2. Tektites.

-

L’attaque fluorhydrique de tek-

tites irradi6es par des fragments de fission produit

djes figures de corrosion elliptiques, tres caracté-

ristiques, dont le nombre est proportionnel au

flux total de fragments de fission. Dans les échan- tillons de controle, non irradi6s, on peut voir 6ga-

lement de telles figures apr6s 1’attaque fluorhy- drique. En supposant que ces figures soient pro- duites par la fission spontan6e des impuret6s d’ura- nium, Fleisher et Price [12] ont applique la

m6thode de determination d’ages sugg6r6e par

Price et Walker [6] et ont obtenu des ages qui sont

en bon accord avec ceux determines par la m6thode

potassium-argon.

L’étude des tektites [13] montre que leur sur-

face ext6rieure a ete fondue pendant un passage dans l’atmosphère. Par consequent, les traces que l’on trouve sur ces surfaces sont dues a la fission

spontan6e de l’uranium depuis l’arrivée des tektites

sur la terre. Par contre, on peut montrer par le

calcul, que la temperature a l’int6rieur de certains 6chantillons de tektites suffisamment 6pais, devait

etre inférieure a la temperature a laquelle les traces disparaissent (voisine de 500 °C), pendant le pas- sage des échantillons dans 1’atmosphere. Donc, le

nombre et l’aspect des traces produites par les rayonnements cosmiques pendant la dur6e du par-

cours des tektites dans 1’espace ne devraient pas

avoir ete modifies a l’int6rieur de celles-ci. Il en r6sulte qu’il doit etre possible en comparant les

densit6s de traces a l’int6rieur et a l’extérieur, de

donner une limite inf6rieure a la dur6e d’exposition

des tektites aux rayonnements cosmiques.

Guides par cette idee nous avons irradi6 deux échantillons de tektites d’Asie dans un flux Integra

de 6 X 1012 protons/cm2. Les densit6s de traces

(plus exactement de figures de corrosions) etaient respectivement de 2,3 x 103/cm2 et 0,9 X 103/cm2

FIG. 3.

-

Tektite d’Asie expos6e a

un

flux total de protons

de 3 GeV 6gal a 6 X 1012 p/cm2 et attaqu6e 30 secondes

dans de 1’acide fluorhydrique. On voit

une

figure de

cor-

rosion elliptique (1) produite par 1’attaque preferen-

tielle de la region du eristal endommag6e par les frag-

ments de fission.

(6)

665

avant l’irradiation et de 3,3 X 103jcm2 et 2,0 X 103 jcm2 apr6s l’irradiation. L’augmentation

du nombre de traces est donc d’environ 103 tra-

ces/cm2 pour les deux 6chantillons. La figure no 3

montre une region de l’une des tektites expos6e

aux protons et attaqu6e par 1’acide.

Dans une compilation r6cente, Taylor [14] donne

les concentrations suivantes d’elements lourds dans les tektites : U-3ppm, Th-12ppm et Pb-15ppm.

Connaissant les valeurs des sections efficaces de fission de ces elements par les protons [13], nous

avons calculé, a partir de la formule (1), une den-

site de traces induites concordant avec la valeur

expérimentale. Par consequent, nous pensons que

1’augmentation de la densite de traces est due

principalement aux evenements de fission induits par les protons dans les elements lourds presents

sous forme d’impuretés dans les tektites.

En supposant que l’intensit6 et la distribution

spatiale des protons du rayonnement cosmique

soient rest6es constantes dans le temps et 1’espace,

nous avons calcule que l’irradiation que nous avons faite correspondrait a une duree d’exposition dans l’espace de 8 X 104 ans. Comme elle a plus que double la densite de traces dans l’un des échan-

tillon, il semble evident que par un comptage soi- gn6 des traces on doit pouvoir mesurer une dur6e d’exposition dans 1’espace plus courte que celles

mesur6es jusqu’A present [17]. Une telle experience

est en cours et sera d6crite ultérieurement.

3. Olivine.

-

Nous avons trouve que certaines faces de cristaux d’olivine ayant ete expos6es aux fragments de fission d’une source de 252Cf pr6sen- tent, apr6s une attaque fluorhydrique ou un traite-

ment dans une solution de potasse concentr6e port6e a 1’ebullition, des figures de corrosion à aspect g6om6trique simple (fig. 4). On trouve ces figures de corrosions en’tr6s grand nombre unique-

ment sur les parties irradi6es de la surface ; leur

nombre est proportionnel au flux total de frag-

ments de fission. Cependant, ce ne sont pas de vraies traces, comme celles que l’on peut observer

dans le mica.

tn utilisant une technique d’attaque identique,

nous n’avons pas note de difference mesurable entre les 6chantillons d’olivine avant et apr6s irra-

diation aux protons. Ce resultat n6gatif n’implique

pas que de tels effets ne puissent etre trouv6s dans l’olivine contenue dans les meteorites, car les

durees probables d’exposition des meteorites dans le rayonnement cosmique sont beaucoup plus grandes que la dur6e equivalente que nous avons

utilisée.

Conclusions.

-

Nous avons 6tudl6 la production

des traces par des protons de 3 GeV, dans plusieurs

échantillons de mica, de tektite et d’olivine. Les resultats obtenus ont ete utilisés pour préciser les

FIG. 4.

-

Olivine exposee

aux

fragments de fission 6mis par

une source

de 252C f et attaquee 30 minutes dans

une

solution concentr6e de potasse bouillante.

conditions dans lesquelles il doit etre possible de

trouver des traces induites par les rayonnements

cosmiques dans ces min6raux. Nous r6sumons ci- dessous les resultats et conclusions les plus impor-

tants-:

1. Dans le mica, les protons produisent des traces

courtes et des figures de corrosion caractéristiques qui proviennent principalement des noyaux de recul f ormes par les reactions de spallation pro- duites par les protons dans les elements qui se

trouvent dans le mica.

2. Pour le mica, la densite de tels effets implique qu’il doit etre pratiquement impossible de trouver

des traces d’interactions du rayonnement cosmique

dans les échantillons terrestres. Par contre, une dur6e d’exposition de 1 500 ans dans le rayonne- ment cosmique primaire actuel donnerait des effets mesurables.

3. Malgre la faible probabilite d’observer les interactions du rayonnement cosmique dans le

mica terrestre, on a calcule que de telles int6rac-

tions, en principe, pourraient Atre mises en 6vi- dence, dans un mineral terrestre contenant une

tres forte concentration d’éléments lourds comme

le plomb.

4. Dans les tektites, les traces sont principale-

ment formees par les fragments de fission produits

par les protons dans les elements tres lourds qui s’y

trouvent sous forme d’impuret6s.

(7)

666

5. Le taux de production de telles traces par le

rayonnement cosmique primaire semble tres impor- tant, et nous avons propose une nouvelle m6thode pour determiner la dur6e du parcours des tektites dans 1’espace.

6. Dans l’olivine, nous n’avons constate aucun

effet apr6s une irradiation qui correspond a une

dur6e d’exposition dans le rayonnement cosmique primaire de 105 ans.

Remerciements.

-

Nous voulons exprimer notre

reconnaissance a 1’6qtiipe du d6partement Saturne

en particulier a MM. Crussard, Shone, et Det0153uf

pour 1’aide g6n6reuse qu’ils nous ont apport6e au

cours des irradiations.

Nous remercions vivement Mlle Y. Cauchois,

directeur du Laboratoire de Chimie Physique de la

Faculte des Sciences de Paris pour l’intérêt qu’elle

nous a manifest6, MM. Fleisher et Price pour nous avoir communique des resultats avant publication

et M. Pellas qui nous a donne des 6chantillons.

L’un d’entre nous (R. M. W.) tient a exprimer

toute sa reconnaissance a la

«

National Science Foundation » des lJtats-Unis dont la bourse lui a

permis de s6journer en France.

Manuscrit regu le 27 d6cembre 1963.

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