PC/MP Analyse S4 2020 Corrections
TD2 - Fonctions continues par morceaux et leurs int´egrales
Exo 5.3
On se doute qu’il faut utiliser des sommes Riemann, le soucis c’est que la somme n’en est pas exatement une. On a deux approches possibles :
— Soit on se ram`ene `a une somme de Riemann, mais il faut alors v´erifier qu’on n’a pas fait une trop grosse erreur en faisant ¸ca.
— Soit on reconnaˆıt la somme des valeurs d’une fonction selon une sub- division dont le pas tend vers 0
M´ethode 1 : Se ramener `a une somme de Riemann :
Puisque c’est le th`eme, et que la somme ressemble `a une somme de Riemann, essayons de le mettre sous cette forme :
wn= 1 n
n
X
k=1
(2k−1 n )p
= 1 n
n
X
k=1
(2k n − 1
n)p.
Il est tentant de poser f(x) = (2x − 1n)p. Mais cela ne peut pas abou- tir, car dans une somme de Riemann, la fonction ne doit pas d´ependre de la subdivision. Cependant, on observe que le terme n1 gˆenant tend vers 0 lorsquen → +∞. Posons donc f(x) = (2x)p. On pense que wn est proche de n1Pn
k=1f(kn) lorsquenest grand (et cette derni`ere somme converge elle- mˆeme vers R1
0 f). Pour montrer cela, il va falloir estimer la diff´erence entre chaque terme des deux sommes. On rappelle l’identit´e suivante, pratique pour estimer une diff´erence de puissances enti`eres :
ap−bp= (a−b)
p−1
X
i=0
biap−1−i
On utilise cette identit´e
|f(k
n)−(2k n − 1
n)p|=|(2k
n)p−(2k n − 1
n)p|
= 1 n
p−1
X
i=0
(2k n − 1
n)i(2k n )p−1−i
Pour 0 ≤ k ≤ n, on a 2kn − n1 ≤ 2 et 2kn ≤ 2. Ainsi, en notant C = Pp−1
i=0 2i2p−1−i =p2p−1, on d´eduit
|f(k
n)−(2k n − 1
n)p| ≤ C n
et finalement, en sommant ces in´egalit´es :
|wn− 1 n
n
X
k=1
f(k n)|=|1
n
n
X
k=1
(2k n − 1
n)p−f(k n)|
≤ 1 n
n
X
k=1
|(2k n − 1
n)p−f(k n)| ≤ 1
n
n
X
k=1
C n = C
n. On a donc
n→+∞lim wn= Z 1
0
f(x)dx= 2p p+ 1. M´ethode 2 : reconnaˆıtre une subdivision :
Pour 1≤k≤n, on posexk= 2k−1n . Ces points forment une subdivision de [0,2] (d’accord, il manque les points au bord de l’intervalle), dont le pas est n2. Ainsi, en posantg(x) =xp, on a
wn= 1 2
n
X
k=1
2 ng(xk).
Ainsi, d’apr`es le cours (`a vous de justifier qu’enlever les deux valeurs au bord ne change rien) :
n→+∞lim wn= 1 2
Z 2 0
g(x)dx= 2p p+ 1.
Exo 10
1. La fonction ´etant continue sur R, ses primitives sont d´efinies sur R elles-aussi. On en calcule une `a partir de celles des parties r´eelles et imaginaires :
Z
e3ixdx= Z
cos(3x)dx+i Z
sin(3x)dx
= 1
3sin(3x)− i
3cos(3x) = 1
3i(cos(3x) +isin(3x)) = 1 3ie3ix. Remarque : On aurait pu ˆetre tent´e de primitiver l’exponentielle “telle quelle”, en tant que fonction de la formex7→eax. Ici cela marche, mais ce n’est pas comme cela qu’on a d´efini la primitive d’une fonction
`
a valeurs complexes. Que feriez-vous pour primitiver x 7→ x+i1 ? Il vaudrait mieux ´eviter de dire que la r´eponse est x 7→ ln(x+i), car vous prendriez le logarithme d’un nombre complexe ! Passer par les parties r´eelles et imaginaires est le moyen le plus sˆur de ne pas ´ecrire des choses ´etranges.
2. La fonction x 7→ x21+5 ´etant continue sur R, on peut y d´efinir ses primitives. NotonsF une primitive recherch´ee (par exemple, celle qui s’annule en 0), alors
F(x) = Z x
0
dt t2+ 5= 1
5 Z x
0
dt
t2 5 + 1
= 1 5
Z √x
5
0
√5du u2+ 1 = 1
√
5arctan( x
√ 5), o`u on a fait le changement de variableu= √t
5. 3. La fonctionx7→ √ 1
x2−5 est d´efinie et continue sur ]−∞,−√ 5[∪]√
5,+∞[.
Ses primitives sont donc bien d´efinies sur chacun de ces intervalles.
Calculons d’abord une primitive sur ]√
5,+∞[ : fixons a > √ 5, en s’inspirant de la question pr´ec´edente, on calcule pourx >√
5 : G(x) :=
Z x a
√ du
u2−5 = 1
√5 Z √x
5
√a 5
√ du
u2−1 = 1
√5argch( x
√5) +C, o`uC est une constante.
Si a et x sont dans ]− ∞,−√
5[, les premi`eres lignes du calculs res- tent valides, mais on ne peut plus affirmer que u 7→ √ 1
u2−1 a pour primitive argch sur ]− ∞,−1[, puisque cette fonction n’est d´efinie
que sur [1,+∞[. Une primitive de cette fonction estu7→ −argch(−u) (calculez-en la d´eriv´ee pour ˆetre sˆur !). En conclusion, pouraetxdans ]− ∞,−√
5[ : Z x
a
√ du
u2−5 = 1
√5 Z √x
5
√a 5
√ du
u2−1 =− 1
√5argch(− x
√5) +C o`uC est une autre constante.
Il possible de trouver une formule donannt une primitive sur tout l’in- tervalle de d´efinition ]− ∞,−√
5[∪]√
5,+∞[ : il s’agit de x7→sign(x) 1
√
5argch(|x|
√ 5).
On constate qu’il est plus intuitif de s’attaquer s´epar´ement `a chaque intervalle.
Remarque : Et oui, il faut connaˆıtre la primitive dex7→ √ 1
x2−1, ainsi que ses copines. En cas de doute, m´emoriser les formules ch(t)2 = 1 + sh(t)2 et cos(t)2 + sin(t)2 = 1 afin de faire un changement de variable rapide, en l’occurence x= ch(t) ici. De plus, il y a de vraies subtilit´es avec les intervalles de d´efinition : ici ch est une bijection de [0,+∞[ vers [1,+∞[, sa fonction r´eciproque, argch, n’est donc d´efinie que sur [1,+∞[. Ainsi, il est vrai que argch a pour d´eriv´eex7→ √ 1
x2−1, mais on ne peut affirmer que x 7→ √ 1
x2−1 a pour primitive argch que sur l’intervalle [1,+∞[. Sur ]− ∞,−1], il faut faire un changement de variable et utiliser la parit´e de x 7→ √ 1
x2−1 afin d’en calculer une primitive.
Vous ˆetes perdu ? Calculer donc les primitives dex7→ x1 pour faire le point ! (Attention : la r´eponse n’est pasx7→ln(x)).
4. Ici on est clairement de la forme u0(x) sin(u(x)) avec u(x) = ex. On d´eduit une primitive (d´efinie surR) :
Z
exsin(ex)dx=−cos(ex).
5. La fonction est continue sur chaque intervalle de la forme ]2nπ,(2n+ 2)π[, avec n ∈ ZZ. C’est donc sur chacun de ces intervalles que l’on va pouvoir d´efinir et calculer une primitive. En utilisant sin2(x) = 1−cos2(x), on trouve
1
tan3x = cos3(x)
sin3(x) = cosx
sin3(x) −cosx sinx.
Le premier terme est de la forme uu30 et le second de la forme uu0, avec u(x) = sinx. On d´eduit :
Z 1
tan3(x)dx= 1
sin2(x) −ln|sin(x)|.
Remarque Si on n’a pas eu l’id´ee de transformer la fraction, le chan- gement de variablet= cotan(x) peut aider. Attention aux intervalles de d´efinition !
6. La fonction est d´efinie et continue sur ]0,+∞[, c’est donc sur cet inter- valle que l’on va pouvoir d´efinir et calculer des primitives. La fonction est de la formeu0(x)u(x) avec u(x) = ln(x), on a donc
Z ln(x)
x dx= 1
2(ln(x))2. Exo 18
Sif ≥0, ou sif ≤0, alors il est clair que|Rb
af|=Rb
a|f|. R´eciproquement, supposons que|Rb
af|=Rb a|f|.
Notonsf+= max(f,0) la partie positive def, ainsi quef−= max(−f,0) sa partie n´egative. Avec ces conventions, on af+≥0, ainsi quef−≥0. On peut exprimerf et sa valeur absolue comme suit :
f =f+−f− et |f|=f++f−. On d´eduit que
Z b a
|f(x)|dx= Z b
a
f+(x)dx+ Z b
a
f−(x)dx tandis que
Z b a
f(x)dx= Z b
a
f+(x)dx− Z b
a
f−(x)dx.
Ainsi, on distingue deux cas :
• SiRb
a f(x)dx≥0, alors
| Z b
a
f(x)dx|= Z b
a
f+(x)dx− Z b
a
f−(x)dx, et l’hypoth`ese que |Rb
af| = Rb
a |f| implique que Rb
af−(x)dx = 0.
Puisquef−≥0 et que f− est continue, on d´eduit quef−= 0. Ainsi pour toutx∈[a, b], on a f(x) =f+(x)≥0
• SiRb
af(x)dx≤0, alors par un raisonnement similaire, on trouve que f+ = 0, et donc quef(x) =−f−(x)≥0
Remarque : Il est essentiel de faire un dessin repr´esentant ces fonctionsf+ etf−.