HAL Id: jpa-00246217
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Submitted on 1 Jan 1990
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Séparation et étude expérimentale des composantes de l’émission optique d’une couche continue d’argent d’épaisseur croissante (1-125 nm) bombardée par des
électrons de 4 à 24 keV
F. Miserey
To cite this version:
F. Miserey. Séparation et étude expérimentale des composantes de l’émission optique d’une couche continue d’argent d’épaisseur croissante (1-125 nm) bombardée par des électrons de 4 à 24 keV.
Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1990, 25 (6), pp.545-554.
�10.1051/rphysap:01990002506054500�. �jpa-00246217�
545
Séparation et étude expérimentale des composantes de l’émission optique
d’une couche continue d’argent d’épaisseur croissante (1-125 nm)
bombardée par des électrons de 4 à 24 keV
F.
Miserey
Conservatoire national des Arts et
Métiers,
Laboratoire dePhysique
desComposants Electroniques (UA
n°
827),
292 rueSaint-Martin,
75141 Paris Cedex 03, France(Reçu
le 12 janvier 1990,accepté
le 8 mars1990)
Résumé. 2014 On fait croître
l’épaisseur
d d’une couched’argent
très mince et continue, initialementdéposée
parévaporation
dans l’ultra-vide sur un support d’aluminiumnon-oxydé,
de d = 1 à 125 nm à l’aide d’unevingtaine d’évaporations
successives. Pour d 7 nm, les courbes dupouvoir
réflecteur, relevées in situ, sontdépourvues
dupic d’absorption correspondant
à l’excitation desplasmons
de surface via larugosité
naturellede
l’argent,
cequi indique
que la surface est relativement lisse. L’émissionoptique (300
03BB 375nm)
de lacouche bombardée par des électrons de faible
énergie (4
E 24keV )
estanalysée,
pour lespolarisations
p et s de la lumièreémise,
au moyen d’unspectrophotomètre
compteur dephotons
étalonné. Troispics
sontséparés
dans le spectre ; leurscaractéristiques (polarisation
de la lumièreémise, longueur
d’onde centrale dupic,
variation de sa hauteur avecl’énergie
E desélectrons)
permettent d’en attribuer sansambiguïté l’origine, respectivement :
au rayonnementoptique
defreinage
2014 ouBremsstrahlung (BR),
aurayonnement
detransition
(RT)
à l’état pur, et au rayonnement desplasmons
de surface(RPS)
via larugosité.
Les maximumsWBR, WRT et WRPS
depuissance rayonnée
sontmesurés,
en valeur absolue, à E = Cte, pour les différentesépaisseurs
de la couche : l’émission est dominée par le RT si le film est mince(d
15nm ) ; WBR
croît avec d,et cette croissance est saturée
pour d
> 70 nm ; une corrélation linéaire est établie entreWRPS, qui
augmenteavec d, et
l’amplitude
dupic d’absorption
observé dans les couches dupouvoir
réflecteur de la couched’argent.
Abstract. 2014 The thickness of a very thin and continuous silver film
vacuum-evaporated
on an unoxidizedaluminium substrate is grown from d = 1 to 125 nm
by
about twenty successiveevaporations.
Films as thin asd 7 nm have smooth surface, since in situ measured reflectance curves do not show the
absorption dip corresponding
to surfaceplasmons
excitation via silver naturalroughness.
A calibratedphoton-counting
spectrometer is used toanalyze
p- ands-polarized
components of theoptical
emission(300
03BB 375nm)
which arises when low energy electrons
(4
E 24keV )
areimpiging
on the film. Threepeaks
in the spectraare resolved.
Taking
into account the emittedlight polarization,
centralwavelength
andheight
variation of eachpeak
with electron energy E,they
areunambiguously
attributed tolongwave Bremsstrahlung (BR),
pure transition radiation(RT),
androughness-coupled
radiation from surfaceplasmons (RPS) respectively.
Theelectron
energy E being
a constant, top valuesWBR, WRT
andWRPS
of the absolute radiated powers aremeasured, for
increasing
values of theAg
film thickness : for thin films(d
15nm),
pure RT dominates the emission ;WBR
increases with d and reaches aplateau
for d > 70 nm ;WRPS
increases with d, and islinearly
correlated with the
magnitude
of thedip
observed in reflectance curves of the silver films.Revue
Phys. Appl.
25(1990)
545-554 JUIN 1990, PClassification
Physics
Abstracts78.70
1. Introduction.
Les couches de métaux purs bombardées par des électrons émettent un
rayonnement optique
dont lespectre
est continu.L’étude
théorique
de cette émission s’effectue en considérant que les électrons sont animés d’un mouvementrectiligne
et uniformelorsqu’ils
traver-sent la surface
séparant
le vide dumétal,
caractérisépar sa fonction
diélectrique 03B5(03C9).
L’existence d’une discontinuitédiélectrique
est nécessaire pour que leséquations
de Maxwell admettent une solutionquelle
que soit la vitesse v des électrons incidents
[1].
Lesconditions de continuité des
champs
à l’interfaceentre les deux milieux sont satisfaites pour des ondes de deux sortes :
(a)
si le vecteur d’onde kpossède
une
composante
normale à l’interface(Fig. la),
unchamp électromagnétique
estrayonné
depart
etArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01990002506054500
Fig.
1. -Représentation schématique
des trois mécanis-mes concourant à l’émission
électromagnétique
d’unecouche
métallique
bombardée par des électrons de faibleénergie : (a)
rayonnement de transition ;(b)
Bremss-trahlung ; (c)
excitation d’une ondeélectromagnétique
desurface et rayonnement via la
rugosité.
[Schematic drawing
of the three mechanisms involved inelectromagnetic
emission from a metallic film bombardedby
low energy electrons :(a)
transitionradiation ; (b) Bremsstrahlung ; (c)
excitation of a surface wave androughness-coupled radiation.]
d’autre de la discontinuité - c’est le
rayonnement
de transition(RT) [2],
dont lespectre présente
unpic
d’émission[3]
à unelongueur
d’onde trèsproche
de la
longueur
d’onde deplasma
de volume03BBp
dumétal ; (b)
si k est dans leplan
d’interface(Fig. 1 c),
un modeélectromagnétique
de surfaces’établit,
pourlequel
lechamp
reste confiné auvoisinage
de l’interface. La courbereprésentative
dela relation w
(k)
des ondes de surface étant entière-ment située en dessous de ta droite de la
lumière [4],
ces ondes ne
peuvent
rayonner, si ce n’est par l’intermédiaire de larugosité superficielle.
Cetterugosité,
de caractèrealéatoire, peut
être décrite parun ensemble de
fréquences spatiales (vecteur
d’ondek)
dont la densitéspectrale g (k )
est la transformée de Fourier de la fonction d’auto-covariance G(x)
dela
rugosité [5].
L’énergie rayonnée
via larugosité superficielle
estconcentrée dans une bande
spectrale
relativementétroite, approximativement
centrée sur lalongueur d’onde A
squi correspond
àl’énergie-limite
desplasmons
de surface de trèsgrand
vecteur d’ondeexcités dans la couche
métallique
par les électrons incidents.Ce
rayonnement
des ondes deplasma
de surface(RPS) prend naissance,
de même que leRT, à
lasurface
du métal bombardé. Par contre, le rayonne- ment defreinage
- ouBremsstrahlung (BR)
- estgénéré
dans le volume de la cible par les électronsqui
ypénètrent
etqui
sont diffusés par les ions du métal(Fig. lb).
Larépartition spectrale WBR(a )
dela
puissance rayonnée
est continue et s’étendjusqu’aux longueurs
d’ondeoptiques.
Le calcul[6]
de
WBR
conduit à un maximum dans les bandesspectrales
où le métal est peu absorbant. C’est ainsiqu’un pic
derayonnement
doitcorrespondre,
dans lecas de
l’argent,
à la fenêtre detransparence
de ce métalqui
est centrée sur 03BBo == 320 nm.De toutes les études
qui
ont été menées dans cedomaine,
celles où le métal bombardé estl’argent
sont les
plus nombreuses, la fréquence
deplasma
del’argent
étant située dans unerégion
duspectre (ultra-violet proche : hlùp
=3,75 eV)
aisémentaccessible à
l’expérimentateur.
Cependant,
laproximité
de03BB0
avec leslongueurs
d’onde
caractéristiques : 03BBp
~ 328 nm et03BBs ~
343 nm rend délicate la
séparation
des trois compo- santes(RT, RPS, BR)
de l’émission dans le cas de cemétal,
d’autantplus
que lespuissances rayonnées
sont très faibles. Si
l’analyse spectrale
utilisant unebande
d’exploration
pastrop longue (i.e. :
5nm)
suffit pour
séparer
lepic
RPS du reste del’émission,
il
faut,
pourséparer
BR etRT,
faire deplus appel
àdeux
caractéristiques
de cesrayonnements.
- La
première caractéristique
est constituée par la variation de lapuissance
avecl’énergie E
desélectrons incidents :
WRT augmente
linéairementavec
E,
tant que les électrons ne sont pas ultra- relativistes[7]. WBR augmente
d’abord defaçon
linéaire avec E
[8],
mais seulement pour les faibles valeurs de E : la fonctionWBR(E)
doit en effetpasser par un maximum pour une valeur
critique Em (de
l’ordre dequelques keV), puis
varier comme1/E [9].
Certainsexpérimentateurs [10-14]
ont choisid’utiliser des électrons
d’énergie
relativement élevée(40
à 100keV)
pour étudier le RTqui,
dans cesconditions, est largement prépondérant.
Mais cettepropriété
nepermet
pas deséparer
le RTlorsqu’il
est
produit
par des électrons de faibleénergie.
- La seconde
caractéristique
est ledegré
depolarisation
de la lumière émise : le RT est entière- mentpolarisé
p(vecteur champ électrique parallèle
au
plan d’observation-incidence),
alors que le BR n’est paspolarisé [15].
Cettepropriété
a été utilisée parplusieurs
auteurs[12, 16, 17]
pour isoler le BR dans leursexpériences :
lapuissance 9À’)
mesuréeen
polarisation
s est alors identifiée àWBR.
Cettepropriété
nepermet
pas d’isolerexpérimentalement
le
RT,
lapuissance W(p)
mesurée enpolarisation
p étant la somme deWRT et
deWBR.
MaisWRT peut
être déterminée indirectement[14]
en effectuant la soustraction des valeursexpérimentales : W(p) - W(s).
A notre
connaissance,
lerayonnement
de transi- tionproduit
à l’interfacevide/argent
par des élec- trons de faibleénergie (E «
25keV )
n’ajamais
étéisolé
expérimentalement
de manière directe.- Pour y
parvenir,
nous avons faitporter
lapremière partie
de laprésente
étude sur une couched’argent
trèsmince,
de manière à minimiser le BR(qui
est un effet devolume),
etlisse,
de manière à ceque le RPS soit très peu intense. A ces faibles
épaisseurs (quelques nanomètres),
il y a lieu deconsidérer le
rayonnement
de transitionqui prend
naissance à la surface
supérieure
et à la surface547
inférieure de la lame mince
d’argent,
ces deuxdiscontinuités
diélectriques
étant l’une et l’autretraversées par les électrons incidents. En considérant les réflexions
qui
seproduisent
aux deux surfaces etl’interférence entre les
rayonnements
émis à lapremière
et à la secondeinterface,
il a été montré[18]
que lapuissance rayonnée peut
êtreplus impor-
tante que dans le cas d’une
simple
interface :WRT
doit être une fonctionpseudo-périodique
del’épaisseur
d de la lame[19].
-
Lorsqu’on
fera ensuite croîtrel’épaisseur d’argent
et, parlà-même,
le volume de métal traversé par les ’électronsincidents,
le BR viendras’ajouter
au RT. D’autrepart,
la croissance de la couche étant obtenue pardépôts successifs,
le RPSsera favorisé par
l’augmentation
de la hauteur qua-dratique
moyenne 8 des reliefssuperficiels qu’entraîne
cettetechnique.
La variation de 8 seraappréciée
en mesurant in situl’amplitude
relative de la chute de réflectivitécaractéristique
des surfaces rugueusesd’argent.
2.
Préparation
et caractérisationoptique
des cou-ches.
Dans une chambre-laboratoire où
règne
un ultra-vide
poussé (pression
2 x10- l° torr),
une cibleorientable est constituée par une lame de silice fondue
optiquement plane
recouvertè d’une coucheépaisse (200 nm)
d’aluminiumdéposé
parévapora-
tion in situ, donc non
oxydé.
Cette sous-couchemétallique permet
l’écoulement du courant électro-nique ;
d’autrepart,
elle est opaque aurayonnement
de luminescence de la silice. L’aluminium a été choisi parce que :(a)
ce métalprésente,
sous bom-bardement
électronique,
une émission lumineuse faible et constante dans le domainespectral
consi-déré ; (b)
une couche d’Al seprésente
sous forme degrands
cristallites à surfaceplane
quel’argent
mouille
lorsqu’ils
sontdépourvus
d’adsorbats et non-oxydés,
de sortequ’un dépôt
très peuépais d’argent
forme un film continu à la surface de l’aluminium propre
([20, 21]).
Lesdépôts d’argent
sont réaliséspar
évaporation in situ ;
leurépaisseur
est estiméed’après
l’indication d’une balance àquartz
dont l’élément sensible estplacé près
de la cible. Lechauffage
del’évaporateur
estréglé
de telle sorteque
l’épaisseur
dudépôt
croisse à la vitesse des0,1
nm.s-1.
Lepremier dépôt
réalisé a pourépais-
seur d = 1 nm.
L’épaisseur d’argent
est ensuiteportée
à d =17,5
nm au moyen de douzeévapora-
tions
successives, puis
à d = 125 nm au moyen de dixautres
dépôts
successifs.La cible
argentée
est caractérisée par sonpouvoir
réflecteur
R(03BB)
en incidencenormale,
mesuré dansl’intervalle 290 A 550 nm. A cet
effet, l’appareil- lage (Fig. 2)
a été conçu de manière àpouvoir
êtreutilisé comme un réflectomètre : dans ce cas, l’ensemble
{SmMOp}
constitue une source de lumièremonochromatique
delongueur
d’onde varia- blequi
éclairequasi
normalement la cible(le
faisceauest faiblement
convergent)
à travers le hublot h. Unefraction du flux incident est réfléchie à 45° par la lame L vers la
photodiode D, qui
fournit unsignal électrique
servant de référence.Après
réflexion surla
cible,
le flux transmis par L est à son tourpartiellement
réfléchi à 45° par L vers laphotodiode
N. Le
pouvoir
réflecteur de la cible est donné àchaque longueur
d’onde par :où
to désigne
le coefficient de transmission du hubloth,
et r le coefficient de réflexion à 45 ° de la lame L.On a déterminé le facteur
1/t20(1 - r)
àchaque
longueur
d’onde enremplaçant
la cible par unprisme
à réflexion totale.Fig.
2. - Schéma deprincipe
del’appareillage :
C, cible orientable dans l’ultravide ; D,photodiode ;
E,évaporateur ;
G, chaîne de comptage ;h,
hublot(silice) ;
K, canon à électrons ; L, lame(silice) ;
M, monochromateur ; m, miroirplan
escamotable ; N,photodiode ;
0,optique conjuguant
la cible et la fente dumonochromateur ;
P, groupe de pompage ; p,prisme
deGlan ;
R,photomultiplicateur ; Q,
balance à quartz ; S,lampe
à arc au xénon.[Schematic diagram
of theexperimental
set-up. C,rotating
target ; D,photodiode ;
E, metal evaporator ; h, fused silica window ; K, electron gun ; L, fused silicaplate ;
M, monochromator ; m, movableplane mirror ;
N,photodiode ;
0,optical
system ; P,pumping unit ;
p, Glanprism ;
R,photomultiplier ; Q,
quartz thicknessmonitor ;
S, xenonlamp.]
- Le
premier dépôt d’argent
a pour effet d’abais-ser le
pouvoir
réflecteur de lacouche-support
d’aluminium dans le
proche
UV(Fig. 3).
Cettediminution est accentuée par les
dépôts
successifs et, pour d > 10 nm,apparaît
le minimumprononcé
deréflectivité
qui correspond
à la fenêtre detranspa-
rence de
l’argent.
Celle-ci sedéplace
vers lesgrandes longueurs
d’ondelorsque
daugmente :
la valeur limite A o = 320 nmcorrespondant
au matériau mas-sif est atteinte
pour d >
60 nm.- La chute de réflectivité
caractéristique
dessurfaces rugueuses
d’argent
n’est pas observéeaprès
les
premiers dépôts,
mais seulementpour d
> 7 nm,ce
qui indique
que lespremières
couches continuessont
plus
lisses que les suivantes : lesdépôts
succesifsd’argent
ont pour effetd’augmenter
la hauteurquadratique moyenne 8
desrugosités
et, par consé-quent, l’amplitude
AR de la chute deréflectivité,
envertu de la relation
[22] :
âR/R’ =A.g(k).82
où R’
désigne
lepouvoir
réflecteur de la surface idéalementlisse,
et A une constante.Pour les
épaisseurs d’argent d >
20 nm, on acomparé
la courbeexpérimentale R(03BB)
à la courbethéorique R’ (A )
que l’on a calculée dans le cas d’une couche idéalementlisse,
de mêmeépaisseur,
suppor- tée par un substrat d’aluminium. Les fonctionsdiélectriques complexes 03B5(03C9) de lagrent et de
Fig.
4. - Chute de réflectivité AR observée à 03BB = 346 nm dans la courbe dupouvoir
réflecteur de la couched’argent :
variation en fonction del’épaisseur d
de lacouche.
[Height
0394R of thedip
observed in silver film Reflectancecurve at 03BB - 346 nm, versus thickness d of the
film.]
l’aluminium
qui
interviennent dans ce calcul sont connues àpartir
des constantesoptiques
deAg
et deAl,
tellesqu’elles
ont été déterminées au Labora-toire ;
elles sont trèsproches
de cellespubliées
par[23].
Les valeurs(Fig. 4)
de AR = R’ - R obtenues(0,11 0394R 0,55) correspondent
à des valeurs 03B4Fig.
3. - Pouvoir réflecteurR(03BB)
de la couched’argent; épaisseur d’argent
en nanomètres.[Silver
film ReflectanceR(03BB) ; Ag
thickness innanometers.]
549
un peu différentes suivant les auteurs :
0,8
03B41,6
nm,[24] ; 1,4
03B41,7
nm,[25].
La saturation de la courbe AR
= f (d)
observéepour d > 75 nm doit
correspondre
à un début denivellement des reliefs
superficiels.
La chute de réflectivité se
produit
à lalongueur
d’onde
03BB1
=346,3 (± 1,5 )
nm,quelle
que soit d : leplasmon d’énergie
~03C9 1 =3,58
eV est excité par lalumière normalement incidente.
D’après
la courbede
dispersion
desplasmons
à l’interfacevide/argent [26],
le module du vecteur d’onde decouplage
doitêtre
égal à kr ~ 2,75.10-2 nm-1.
En l’absenced’informations sur la structure des
couches,
on nepeut
rien dire sur unepossible
évolution de lalongueur
d’autocovariance avec leurépaisseur.
3.
Analyse spectrale
durayonnement
émis par les couches bombardées.Après chaque évaporation d’argent,
on relève lepouvoir
réflecteur d’unepetite
surface(aire s -
5
mm2)
située au centre de lacible, puis
on bom-barde cette même surface sous l’incidence 03B8 =
- 45°
(par rapport
à la normale à lacible)
par unFig.
5. -Spectres
de l’émissionoptique, (I
etIII)
enpolarisation
p,(II
etIV)
enpolarisation
s, de la couched’argent
bombardée par des électrons
d’énergie
12 keV ;épaisseur d’argent
en nm.[Optical
emission spectra,(I
andIII) p-polarized light, (II
andIV) s-polarized light,
from silver film bombardedby
12 keV électrons ;
Ag
thickness innm.]
faisceau d’électrons
d’énergie réglable
de E = 4 à24 keV et de courant
proche
de 1f.LA.
Deux dévia-teurs
magnétiques
croiséspermettent
de centrer le faisceau. La cathode chaude du canon n’est pas en vue directe de la cible.Le
spectre
de la lumière émise estrelevé,
à lavaleur choisie de
E,
à l’aide d’unspectrophotomètre
à
comptage
dephotons
dont l’axeoptique
fait unangle
de + 45° parrapport
à la normale à lacible ;
leplan
d’observation ainsi défini coïncide avec leplan
d’incidence
électronique.
Lapetite
surface bombar- dée par les électrons est entièrement vue par lespectrophotomètre.
Cetappareil,
dont la réalisationa été décrite par ailleurs
[27],
est constitué par l’ensemble{pOMRG}
dela figure 2,
le miroir m étant escamoté. Il est ouvert àf /20
et a été étalonnéen sensibilité
spectrale
absoluegrâce
à une sourceétalon fournie par l’Institut National de
Métrologie
du CNAM.
Des flux de
102
à105 photons
par secondepeuvent
êtreanalysés
commodément dans le domainespectral
considéré. Avec unelongueur
debande
spectrale d’exploration
039403BB= 4,5 nm,
lecomptage
est effectuépendant
10 s à 40 s pourchaque
valeur choisie de 03BB.La
répartition spectrale
de lapuissance rayonnée lorsque
la couche est bombardée par des électronsd’énergie
12 keV a été étudiée pour 300 03BB 375 nm en fonction del’épaisseur d’argent déposée.
La
figure
5 montre différentsspectres relevés pour
les
polarisations
p et s de la lumière émise.- Pour les
épaisseurs d’argent
lesplus
faibles(d
10nm),
on observe unpic unique
A(Fig. 5.1),
centré sur 03BB = 322
(± 1 )
nm, delargeur
à mi-hau-teur AA = 21 nm. Ce
pic
n’est observéqu’en polari-
sation p. En
polarisation
s, lapuissance
émise estnettement
plus
faiblequ’en polarisation
p, et aucune structuresignificative n’apparaît
dans lesspectres
àces
épaisseurs d’argent (Fig. 5.11).
- Un
spectre
de structureplus complexe
estrelevé dans le cas des
épaisseurs d’argent plus importantes (20
d 125nm),
où troispics
sont observés :le
pic Al,
centré sur Jl = 328(± 2)
nm, est relevéen
polarisation
p(Fig. 5.111) ;
lepic B,
centré surA = 321
(± 1) nm
est relevé enpolarisation
s(Fig. 5.IV) ;
lepic C,
centré sur A = 343(± 2,4 )
nm, existe pour les deuxpolarisations
p et s.Ce résultat est
proche
de ceuxqui
ont été obtenuspar d’autres
expérimentateurs qui
bombardaient des ciblesépaisses d’argent
avec des électrons de faibleénergie ([9, 28-31]). Cependant,
lesspectres publiés
ne montrent que deux
pics.
Sil’origine
dupic
deplus grande longueur
d’onde centrale -correspondant
ànotre
pic
C - est unanimement attribuée auRPS, l’origine
de l’autrepic
est attribuée au BR suivantcertains auteurs, ou au TR suivant d’autres.
Or,
dans notre
expérience,
nous sommes enprésence
d’un
pic
Al(en polarisation p)
et d’unpic
B(en polarisation s)
dont leslongueurs
d’onde centralessont différentes.
Comme
[12, 16, 17],
nous attribuons au seul BRl’origine
dupic
B : salongueur
d’onde centralecoïncide avec celle du minimum
principal
des cour-bes de
pouvoir
réflecteur que nous avonsrelevées,
c’est-à-dire avec la fenêtre de
transparence
del’argent qui
permet au BRd’émerger
du métal.Le
pic
Al doit résulter de lasuperposition
du RTavec la composante p du
BR,
dontl’importance
esttelle
(dans
le cas des couchesminces)
que le RT nepeut
être isolé. Aux très faiblesépaisseurs d’argent,
par contre, le
pic
A observé enpolarisation
pcorrespond
à la résonance attendue auvoisinage
deÀp
dans lespectre
du RT.On examine maintenant l’effet d’une variation des
paramètres d
et E sur lespics A,
B et C en vue de lesidentifier
respectivement
auRT,
au BR et au RPS.4. Etude des
composantes
de l’émissionoptique.
4.1 LE RAYONNEMENT DE TRANSITION À L’ÉTAT
PUR. - La variation de
l’amplitude
dupic
A enfonction de
l’épaisseur d
du filmd’argent
bombardépar des électrons
d’énergie
constante E = 12 keV est montrée sur lafigure
6 :l’amplitude
croît avecl’épaisseur
tant que celle-ci reste inférieure à unevaleur
critique o = 12,5 nm), ce qui
est en accordavec le caractère
pseudo-périodique prévu
par la théorie du RT des lames minces[19].
Ceci avaitdéjà
été vérifié pour des couches minces
d’argent
auto-supportées d’épaisseur d >
30 nm bombardées par des électronsd’énergie E >
25 keV[16] ;
nous avonsétendu cette vérification au cas des couches très minces
(3 d 15 nm) déposées
sur aluminiumnon-oxydé.
L’évolution du
pic
A avecl’énergie
des électronsincidents a été étudiée en bombardant la couche
d’épaisseur d
= 10 nm avec des électronsd’énergie
E =
4, 8, 12, 16,
20 et 24 keV. Lafigure
7 montreque
l’amplitude
dupic
Aaugmente
linéairementavec E. Cette croissance linéaire est
prévue
par la théorie du RT[1].
L’ensemble des
propriétés
dupic
A(valeur
de lalongueur
d’ondecentrale, polarisation
p,amplitude
croissant linéairement avec
E,
existence d’uneépais-
seur
d’argent critique
pourlaquelle
lapuissance rayonnée
estmaximum)
caractérise le RT del’argent.
Le rendement mesuré atteint 1
photon
émis parnm de
longueur
de bandespectrale
et par stéradian pour106
électronsd’énergie
12 keV : cette valeurest de 3 à 10 fois
plus grande (à énergie électronique constante)
que les valeurspubliées ([12, 14, 16]) qui
ont été obtenues avec des couches
d’épaisseurs
nettement
supérieures (60
d 70nm).
551
Fig.
6. - Variation del’amplitude
despics
de rayonnement A(03BB ~
332 nm,polarisation p)
et B (03BB ~ 321 nm,polarisation s)
en fonction del’épaisseur
du filmd’argent ; énergie
des électrons incidents : E = 12 keV.[Height
of A-radiationpeak (A -
332 nm,p-polarized light)
and of B-radiationpeak (03BB ~
321 nm,s-polarized light)
versus silver film
thickness ;
incident electrons energy : E = 12keV.]
Fig.
7. - Variation del’amplitude
despics
de rayonnement en fonction del’énergie
des électrons incidents :(I) pic A,
couche
d’épaisseur
d = 10 nm ;(II) pics
B et C, couched’épaisseur
d = 45 nm(en
traitplein : polarisation
p ; en traitinterrompu : polarisation s).
[Height
of radiationpeaks
versus incident electrons energy :(1) peak
A, film thickness d = 10 nm ;(II) peaks
B and C, film thickness d = 45 nm(full
line :p-polarized light ;
dashed line :s-polarized light).]
4.2 LE BREMSSTRAHLUNG DANS LES COUCHES MIN- CES. - La hauteur du
pic
B a été étudiée en fonction de d et de E.- La
figure 6,
obtenue pour E = 12keV,
montreque le maximum de la
puissance rayonnée augmente
avec
d,
et que cette croissance estrapidement
saturée au-delà de d = 70 nm. Ce résultat
s’explique
aisément en considérant que :
(a)
nos couches mincesd’argent
sont traversées par les électronsd’énergie
12 keV
[32] ; (b)
le BR est d’autantplus
intense quel’épaisseur
de métal estgrande : (c)
la saturation est due à l’atténuationoptique
dansl’argent (la longueur
d’atténuation
optique
étant voisine de 50 nm dans les conditions del’expérience,
ce sont lesphotons engendrés
dans lapremière
centaine de couchesatomiques qui
contribuentprincipalement
au rayon- nementsusceptible d’émerger
dumétal).
L’effet del’épaisseur
des filmsd’argent
sur leBremsstrahlung optique
n’avaitjusqu’ici
faitl’objet
que d’observa- tionsfragmentaires ([14, 16]).
Lafigure
6 montreégalement
lacompétition
entre RT et BR : endessous de d = 20 nm.
WBR
estnégligeable
devantWRT ;
et le RT cesse d’exister à l’état pur pourd > 20 nm.
- La
figure 7,
obtenuepour d
= 45 nm, montre la variation de la hauteurWBR
dupic
B en fonctionde E. La fonction
WBR(E)
passe par un maximum pourEm ~
9keV,
cequi
constitue la véritablesignature
du BRoptique.
Un maximumcomparable
a été obtenu par Boersch
[6],
mais avec une cibled’argent
massif et sansanalyser
lapolarisation
de lalumière émise : la
puissance
mesurée était alorsdue,
en
partie,
au RT.Nous avons déterminé le rendement du BR dans des conditions
proches
de cellesqui correspondent
au maximum de
puissance rayonnée.
Sa cst -2,5
foissupérieure
à celle du rendement du RT toutes choseségales
par ailleurs.4.3 RAYONNEMENT DES PLASMONS DE SURFACE. -
L’amplitude
despics
Caugmente lorsque E
croît de4 à 24 keV
(Fig. 7),
unpalier
de saturationapparais-
sant au-delà de E = 12 keV. Cette croissance satu-
rée, qui
estcaractéristique
despics C,
estgouvernée
par la
probabilité qu’ont
les électronsd’énergie E
d’exciter les ondes de
plasma
de surface degrands
vecteurs d’onde
[30].
La
longueur
d’onde centralequi
est la même pour lespics
Crelevés,
dans les deuxpolarisations,
sedéplace légèrement
vers le rouge avec lesévapora-
tions successives et
atteint 03BBm
= 345 nmaprès
ledernier
dépôt d’argent. L’énergie
duplasmon
excitépar le bombardement
électronique
est alorshw m
=3,59
eV. Pour se désexciter de manière radiative enémettant un
photon
dans la direction 0 =45°,
ceplasmon
a besoin d’un vecteur d’onde decouplage k’ r 1,45.10-2nm-I.
Les vecteurs d’ondekr
etk;, qui
autorisentrespectivement
l’excitation par la lumière normalementincidente,
et la désexcitation radiative dans la direction8,
doivent exister dans lespectre g(k)
de larugosité
avec unefréquence
suffisamment
grande
pour assurer lecouplage
danschaque
processus. Cecipeut
être réalisé sig(k)
estune
gaussienne décalée, présentant
un maximumlarge
pour une valeurde k ~
0 et intermédiaireentre kr
etkr : km -
2 x10- 2 nm-1
parexemple.
Untel
spectre
a été déterminé[5]
par microdensitomé- trie d’une couched’argent
relativement peu rugueuse(8 =---- 1,5
nm ; a - 25nm).
L’énergie E
des électrons étant fixée à 12keV,
lapuissance
maximalerayonnée WRps a
été mesuréeaprès chaque dépôt supplémentaire d’argent.
Lesrésultats sont
présentés
sur lafigure 8,
où l’on aporté
en abscisses la chute relative de réflectivité0394R/R’ (o,125 OR/R’ 0,185) correspondant
aux différentes valeurs de d. On observe queWRps
croîtlinéairement avec
AR/R’.
Le caractère linéaire de cette variationqui,
à notreconnaissance,
n’avait pas été misexpérimentalement
en évidence à cejour,
montre que la
puissance rayonnée
via larugosité superficielle augmente proportionnellement
au pro- duitg(k). 03B42.
Fig.
8. - Hauteur dupic
de rayonnement desplasmons
de surface, pour les
polarisations
p(trait plein)
et s(trait interrompu)
de la lumièreémise,
en fonction de la chute relative de réflectivité observée à A o°g- 346 nm dans la courbe dupouvoir
réflecteur de la couched’argent.
[Height
of the Surface Plasmon Radiationpeak (full
line :p-polarized light ;
dashed line :s-polarized light)
versusrelative
magnitude
of thedip
observed at A - 346 nm insilver film reflectance
curve.]
Conclusion.
Le
rayonnement (RPS)
desplasmons
de surface excités par les électrons bombardant une couched’argent
d’unepart,
lerayonnement
defreinage
-553
ou
Bremsstrahlung
-(BR)
émis dans le domaineoptique
par les mêmes électronsqui pénètrent
dansla couche d’autre
part, accompagnent
le rayonne- ment de transition(RT) qui
est émislorsque
lesélectrons franchissent l’interface
vide/argent.
L’analyse
duspectre
de la lumière émise enpolarisation
p et enpolarisation
s, avec une banded’exploration
delongueur
AA= 4,5
nm, apermis
deséparer
sansambiguïté
ces troisrayonnements.
Latechnique
ducomptage
desphotons
a été utiliséepour mesurer, en valeur
absolue,
les très faiblespuissances rayonnées
-WBR, WRT
etWRPS
sont del’ordre de
10-12 W/03BCA.nm.sr 2013
dont les variationsrespectives
ont été étudiées en fonction de :(a) l’énergie
E des électronsincidents, (b) l’épaisseur d
de la couche
d’argent, qu’on
a fait croître dans delarges
limites parévaporations successives,
le pou- voir réflecteurR(03BB)
étant mesuré in situ àchaque
stade de la croissance.
Cette étude a
apporté
les résultatsexpérimentaux originaux
suivants :(1)
Aux faiblesépaisseurs d’argent (d
20nm), WBR peut
être considérécomme
négligeable
devantWRT ;
le RT existe à l’étatpur
si,
deplus,
larugosité superficielle
de la couche est très faible.(2) WBR
croît avecd,
et cettecroissance
présente
une saturationlorsque d
devientcomparable
à lalongueur
d’atténuationoptique
dansl’argent. (3)
Sil’énergie
E des électronsaugmente, WBR
passe par un maximum pour une valeurcritique Em (Em -
9 keV dans le cas où d = 45nm). (4) WRPS
estproportionnel
àl’amplitude
relative de lachute de réflectivité
qui
caractérise les surfaces rugueuses del’argent.
Remerciements.
L’auteur a
plaisir
à remercier lesenseignants-cher-
cheurs du laboratoire : J.-C. Dudek et G.
Hincelin,
ainsi que son Directeur : A.
Septier,
pour les discussions fructueusesqui
ontjalonné
ce travail.L’étalonnage
en sensibilitéspectrale
absolue a étépossible grâce
à B.Rougie, Ingénieur
à l’Institut National deMétrologie.
La collaboration de Mme D. Duval a étéappréciée
pour la mesure de R et le traitementinformatique
des données.Bibliographie [1]
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