Universit´e Joseph Fourier - L3 - Math 123 2016-2017
CC 1 -CORRIG´ E
28 septembre 2016 - 2 heures
Exercice 1. Soit f : [a, b] → R et (un)n∈N ∈ [a, b]N. Montrer que si f est continue en α et si(un)n∈N converge versα alors(f(un))n∈N converge. Indiquer sa limite et donner un exemple qui montre que l’hypoth`ese de continuit´e de f est n´ecessaire.
R´eponse. Soit >0. On sait que
∃δ >0, ∀x∈[a, b],|x−α| ≤δ⇒ |f(x)−f(α)| ≤.
Puisqueun →α, il existe N ∈N, tel que ∀n≥N,|un−α| ≤δ,ce qui implique|f(un)−f(α)| ≤. On a prouv´e quef(un)→f(α). Soitf(x) = 0 si x6= 0 etf(0) = 1. f n’est pas continue en 0 et si un= 1/n, on aun→0 mais f(un) = 06→f(0) = 1.
Exercice 2. Soit (xn)n∈N une suite r´eelle born´ee telle que lim
n→∞(xn+1−xn) = 0. Montrer que l’ensemble des valeurs d’adh´erence de (xn)n∈N est exactement l’intervalle
h liminf
n→∞ xn,limsup
n→∞
xni
= [a, b]
R´eponse. Si a=b,xn converge et les valeurs d’adh´erences valent toutes a. Sinon, soit x∈]a, b[, > 0 tel que < min(|x−a|,|x−b|), et N ∈ N. Soit N0 ∈ N, tel que N0 > N et ∀n ≥ N,
|xn+1−xn| ≤. Soit aussip > N0 tel que up∈[a, x−].pexiste caraest valeur d’adh´erence. Soit alors
A={n≥p| ∀j ∈N, p≤j≤n, uj ≤x−}.
Aest non vide puisquep∈A, et est born´e. En effet,best valeur d’adh´erence si bien que∃r > p, ur∈ [x+, b], doncA⊂[p, r[.Maintenant, on sait queumaxA+1> x−et|umaxA+1−umaxA| ≤, donc umaxA+1≤(x−) +≤x.Au total, umaxA+1∈[x−, x+] et doncxest valeur d’adh´erence.
Exercice 3. Soit a ∈N tel que √
a /∈ Q. On pose α =√
a. D´emontrer qu’il existe c ∈ R avecc >0 tel que
|qα−p|> c
q (♣)
pour tous les nombres entiersp, q∈Zavec q >0.
R´eponse.On a (qα−p)(qα+p) =q2α2−p2∈Z. C’est nul ssiα2=a=p2/q2ce qui est impossible cara /∈Q. Donc|(qα−p)(qα+p)| ≥1 et
|qα−p| ≥1/|qα+p| ≥1/(qα+|p|).
Si|p| ≤2qα, alors 1/(qα+|p|)≥1/(3qα). Si|p|>2qα,|qα−p| ≥ |p| −qα > qα≥α/q carq≥1.
On a donc le r´esultat en prenant c= min(α,1/(3α)).
Exercice 4. On dit qu’une suite (an)n∈N ∈ QN est finalement arithm´etique s’il existe n0∈Netq∈Qtels que an+1−an=q pour tout n≥n0. D´emontrer que l’ensemble
(an)n∈N∈QN: (an)n∈N est finalement arithm´etique
1
est d´enombrable.
R´eponse. Pour toutq∈Qetn∈N, on d´efinit
A(q, p) ={(an)n fin. arith.,∀n≥p, an+1−an =q}.
Soit φ : Qp+1 → A(q, p), o`u φ(x0,· · ·, xp) est la suite fin. arith. a telle que ai = xi pour tout 0≤i≤pet an d´efinie pourn≥ppar r´ecurrence : an+1=an+q. φest clairement bijective, donc A(q, p) est d´enombrable car en bijection avec un produit fini d’ensembles d´enombrables. Puisque
A= [
p∈N,q∈Q
A(p, q),
Aest une r´eunion d´enombrable d’ensemble d´enombrables, donc est d´enombrable.
Exercice 5. Soit (an)N∗ ∈ (R∗+)N∗ une suite poss´edant une valeur d’adh´erence c > 0.
D´emontrer qu’il existe une bijection σ : N∗ → N∗ telle que la suite (bn)N∗ d´efinie par bn=a1/nσ(n) soit convergente.
R´eponse. Soitd >1 tel quec∈]d−1, d[ . L’ensemble A1=
n∈N∗:an∈]d−1, d[
est non vide puisquecest une valeur d’adh´erence de la suite etc∈]d−1, d[ . On poseσ(1) = minA1. On suppose qu’on a d´efinitBm={σ(1), . . . , σ(m)} ⊆N∗ un ensemble de cardinalit´em∈N∗, et on consid`ere
Am+1=
n∈N∗: n /∈Bm etan∈]d−
√m+1
, d
√m+1
[ . Commec∈]d−
√m+1, d
√m+1[ , l’ensembleBm+10 d’indicesntels quean∈]d−
√m+1, d
√m+1[ est infini, et donc Am+1 =B0m+1\Bm n’est pas vide. On definit σ(m+ 1) = minAm+1. On voit bien que l’ensembleBm+1={σ(1), . . . , σ(m+ 1)} ⊆N∗ a cardinalit´em+ 1.
Par construction l’applicationσ:N∗ →N∗ est injective. On affirme qu’elle est aussi surjective.
Soitn0∈N∗un ´el´ement qui n’est pas dans l’image deσ. Comme on a les limites des suite monotones d
√m→+∞et d−
√m→0 quand mtend vers l’infini, il existem0 tel quean0 ∈]d−
√m, d
√m[ pour toutm≥m0. Commen0 n’est pas dans l’image deσ(et d’apr`es la d´efinition deσ), on conclut qu’il existe k = σ(m0) < n0 tel que ak ∈]d−√m0, d√m0[ . De plus, pour tout m ≥ m0 l’´el´ement σ(m) doit satisfaire queσ(m)< n0et aσ(m)∈]d−
√m, d
√m[ . L’applicationσ´etant injective, cela dit qu’il existe une infinit´e de nombres entiers positifs inf´erieures `an0, ce qui est absurde. Cela implique que σest surjective, et donc bijective.
Il reste `a d´emontrer que la suite bn = a1/nσ(n) est convergente. Comme aσ(n) ∈]d−√n, d√n[ par d´efinition,d−1/√n ≤a1/nσ(n)≤d1/√n, et donc, par le th´eor`eme d’encadrement, a1/nσ(n) converge vers 1 quandntend vers l’infini.
Exercice 6. Soit(an)n∈Nune suite r´eelle. On d´efinit une suite(bn)n∈N∗ parbn =an−1+ 2an
pour toutn∈N∗. D´emontrer que si (bn)n∈N∗ est convergente avec limite `, alors la suite (an)n∈N est aussi convergente. Exprimer sa limite en fonction de`.
R´eponse. Si an converge vers l0, alors l = l0+ 2l0 soit l0 = l/3. Soit k tel que si n ≥ k alors
|bn−`|< . On a
>|bn−`|=|an−1+ 2an−3`0| ≥2|an−`0| − |an−1−`0| pour toutn≥k. On utilise cette ingalit alors pour produire (pourp∈Netn≥k)
|an+p−`0|<(/2)(
p
X
i=0
1/2i) + (1/2p+1)|an−1−`0| ≤+
sip >>1.
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