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Étude sur les armes empoisonnées et les poisons des flèches · BabordNum

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(1)

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

ANNÉE 1896-1897 ft'o 15

ETUDE

SUR

ET LES POISONS DES FLÈCHES

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

présentée et soutenue publiquement le 20 Novembre 1896

Jacques-Franeois-Marie

LE DANTEC

à Ploujean (Finistère), le 14 Mars 1871

Elève du Service de Santé de la Marine

MM. LAYET. professeur.... Président.

Examinateurs de la Thèse

:5 rDl™S" pi'ofesseur-

I DEN1GES. agrege 1

( PACIION. agrégé )

Le Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diversesparties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE DU MIDI - PAUL GASSIUNOL

91 RUE PORTE-D1JKAUX 91 1896

(2)

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux

M. PITRES . Dovea.

PROFESSEURS

Professeurs honoraires.

MM.

Physiologie JOLYET.

Hygiène LAYET.

Médecine légale MORACHE.

Physique

BERGONIÉ.

Chimie BLAREZ.

Histoire naturelle ... GUIRLAUD.

Pharmacie FIGUIER.

Matière médicale.... de NABIAS.

Médecine expérimen¬

tale FERRE.

Clinique ophtalmolo¬

gique BADAL.

Clinique des maladies chirurgicalesdes en¬

fants P1ÉCHAUD.

Clinique gynécologique BOURSIER.

AGREGES E.Y EXERCICE :

sectionde médecine(Pathologie interneet Médecine léy

aie.)

MM. MESNARD. | MM.

SABRAZÈS.

CASSAET. 1 Le DANTEC.

AUCHÉ. |

section de chirurgie etaccouchements

(MM. YILLAR. I . , . \MM.

RIVIÈRE.

Pathologie externe B1NAUD. !

Accouchements.... CHAMBRE LENT

(

BRAQUEHAYE

j

section dessciences anatomiques etphysiologiques

.

, . VMM. PRINCETEAU I

Physiologie MM. PACHON.

Analonne | GANNIEU. | Histoirenaturelle

BEILLE.

section des sciencesphysiques

Physique MM.

SIGALAS. | Pharmacie M". BARTHE.

Chimie etToxicologie DEN1GES. |

COURS COIlPfiFIIEYTAIRES :

Clinique interne desenfants

MM. MOUSSOI S.

Clinique des maladies cutanées et

syphilitiques Dl BREl ILII.

Cliniquedesmaladiesdesvoiesurinaires

POl SSON.

Maladiesdu larynx, desoreilles etdunez

MOURE.

Maladiesmentales

REGIS.

,

Pathologie externe

DENI CE.

Accouchements.

Rl\ 1ERE.

Chimie

DEN1GES

LeSecrétaire delaFaculté: LEMAIRE.

MM. MICE AZAM

MM.

( PICOT.

Clinique interne j pjqq^ps;

. ' . \ DEMONS.

Clinique externe

j

LANEll0NGU Pathologie interne... DUPUA.

Pathologie et théra¬

peutique générales.

VERGELA

.

Thérapeutique...

ARNOZAN.

Médecineopératoire. MASSE.

Clinique d'accouche¬

ments MOUSSOUS.

Anatomie pathologi¬

que

COYNE.

Anatomie BOUCHARD.

Anatomie générale et

histologie AIAL LT.

Pardélibération du5 août1879, la Facultéaarrêté que les opinions émises dans les

Thèsesqui luisont présentées doiventêtre considérées commepropres

à leurs auteurs, et

qu'elle n'entend leurdonnerniapprobation niimprobation.

(3)
(4)
(5)

A MES MAITRES

DES ECOLES DU SERVICEDE SANTÉ DELA MARINE DE BREST ET DE BORDEAUX

A MES MAITRES

DE LA FACULTÉ ET DES HOPITAUX DE BORDEAUX

(6)
(7)

A MONSIEUR1LE DOCTEUR LE I)ANTEC

PROFESSEUR AORÉGÉ A LA FACULTÉ I)EMÉDECINE DEBORDEAUX PROFESSEUR A L* ÉCOLE DU SERVICE DE SANTÉ DE LA MARINE

MÉDECIN DE PREMIÈRECLASSE DE LA MARINE CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

(8)
(9)

A mon Président deThèse

MONSIEUR LE DOCTEUR LATET

MÉDECIN PRINCIPAL DE LA MARINE EN RETRAITE PROFESSEURD'HYCxIÈNE A LAFACULTÉ DE.MÉDECINEDE BORDEAUX CHEVALIER DE LALÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DEl/INSTRUCTIONPUBLIQUE

MEMBRE CORRESPONDANT DE LA SOCIÉTÉ DEMÉDECINE

(10)
(11)

INTRODUCTION

La rapidité de nos

études médicales

ne nous a pas

permis

d'essayer de faireune œuvre originale, aussi, nous contentons-

nousde présenter à la bienveillance de nos

juges

une revue d'ensemblesur unchapitre de pathologie exotique.

C'est

sur les

conseils de M. le professeuragrégé Le Dantec que nous avons choisi pour sujet de notre thèse inaugurale :

VEtude

sur

les

armesempoisonnées et les poisons

des flèches.

On est étonné de ne trouver dans les traités classiques les plus récents et les plus complets aucune

mention

sur

la nature

et letraitement desplaies

empoisonnées

: «

Nous laisserons de

côté, dit Reclus dans le Traité de chirurgie, les

blessures des

flèches imprégnées de

préparations dont le curîire est le mieux

connu, car nous n'observons pas ces

accidents dans notre

pays. »

Mémo silence dans les deux Dictionnaires de Jaccoud et de Dechambre, dans les divers

Traités

de

pathologie exotique

: Corre, Roux, De Brun. LeManuel

de Nielly seul donne

un

court

résumé dequelques travaux

déjà anciens mais

ne

parle

pas

du

tout du traitement.

Nous avons entrepris de

réunir

dans ce

travail, tous les docu¬

ments sur les armes empoisonnées,

documents actuellement

épars dans la

littérature médicale et dans les récits de

voyage.

Une tentative de ce genre a été faite en

Allemagne

par

Lewin

« Sur les flèches empoisonnées et les

poisons des flèches.

»

{Clin,

méd.. Berlin 1894.)

(12)

- 12

Mais ce travail est loin d'être complet, il est muet sur les

armespréhistoriques, il ne parle en aucunefaçon dela question

si importanteaujourd'hui de la thérapeutique des plaies empoi¬

sonnées; enfin, il nefait aucune allusion aux travaux parus en France sur le même sujet. Nous avons cru utile de combler

toutes ces lacunes et nous nous sommes efforcé de mettre de la clarté dans un sujet composé d'éléments si disparates.

L'étudedes diverses variétés depoisons nous asuggéré l'idée

d'instituer de nouveaux traitements basés sur les dernières découvertes de làsérothérapie.

Notre seule ambition est d'avoirété utile à nos camarades de la marine et des colonies etnous serons largement récompensé

si nous avons atteintce but.

Avant denous séparer de nos officiers de l'Ecole et de nos

professeurs de laFaculté, nous ne dérogerons pas à cet usage, si agréable pour l'élève, de témoigner publiquement sa recon¬

naissance à tous sesMaîtres. M. le docteur Torel a droit parti¬

culièrement à notre profonde gratitude pour les bons conseils qu'ilnous a donnés comme professeur et pour les bons soins qu'ilnous aprodigués comme médecin.

Notre présidentde thèse, M.leprofesseur Layet, saitenquelle

haute estime le tiennent les élèves du service de santé de la marine qui regrettent tous que leur savant maître, appelé à

debrillantes destinées dans l'Université, ait été dans la nécessité d'abandonner un corps qui s'honore de l'avoir compté dans ses

rangs. Qu'il soit assuré de notre profonde reconnaissance pour l'honneur qu'il nous fait aujourd'hui en acceptant la présidence

de notre thèse inaugurale.

(13)

HISTORIQUE

A. Période

préhistorique.

L'usagedes flèches empoison¬

nées destinéesa la chasseet à la guerre remonte aux périodes

préhistoriques.

C'est du moins l'opinion de nos plus savants

paléontologistes

Lubbock et Geoffroy Saint-Hilaire. Cette opi¬

nion est baséesur l'identité absolue qui existe entre les pointes, de flèches, javelots,lances,employées parnos ancêtres des der¬

nières périodespaléolithiques et celles employées de nos jours

parles sauvages.

C'esten 1858 que Is. Geoffroy Saint-Hilaire en présentant à l'Académie des Sciences, puis à la Société

d'Anthropologie,

des objets trouvésparM. Alfred Fontan dans la grotte inférieure de Massat, fit remarquer pour la première fois que plusieurs pointes de flèches étaient creusées de rainures vraisemblable¬

mentdestinées à recevoir des substances vénéneuses. Sir John Lubbock émetla même opinion dans sonHomme

préhistorique.

Nous donnons clans notre travail plusieurs gravures où la similitudeest frappanteentre les flèches

préhistoriques

et les flè- -clies employées encore de nos jours par diverses peuplades

sauvages.

B. Epoque historique.A l'époquedelà civilisationhindoue

nous voyons les armes empoisonnées employées journellement

dans les luttes et les combats des héros. Dans le Kamayana,

celte Iliade del'Inde, écritpar Yalmiki, nous voyons « Latchou- mana, le valeureux guerrier demeurer invincible, le corpspercé

de flèches empoisonnées avec le venin du cobra capello ». Plus

(14)

tard, Aristote rapporte que

l'armée d'Alexandre eut beaucoup à

souffrir, dans ce même pays,

des flèches empoisonnées des

soldats de Porus et deson frère. Les

bas-reliefs et les inscrip¬

tions qui nous

restent des Assyriens et des Egyptiens nous per¬

mettent de conclure qu'ils se

servaient également de

ces

mêmes

armes. Le peuplejuif,

lui aussi, enduisait

ses

flèches de poison,

nous voyons le fait

mentionné dans le texte sacré par Job

(Chapitre

VI), et

par

David (Psalm. LXIIL.

Chez les Grecs nous trouvons un

grand nombre de documents

surla question des

flèches empoisonnées. Remarquons même

avant d'allerplus loin que

le mot

10;

signifie à la fois flèche et

veninet que le mot toÇov

veut dire

arc,

et toÇocov poison.

Pendant la période

héroïque, Pausanias, Elien

nous

montrent

Hercule blessant par

mégarde le centaure Ghiron, frappant

mortellement le centaureNessus avec des

flèches empoisonnées

lors de l'enlèvement de Déjanire.

Dans l'Iliade, c'est

avec une

arme semblable que le troyen

Paris tue le bouillant Achille.

Dans l'Odyssée,

Homère parle d'un poison mortel pour

l'homme extrait d'une herbe servant

à tremper les flèches de

bronze. Illus, roi d'Ephire

(Corinthe),

en

possédait lesecret, mais

il ne voulut pas le confier

à Ulysse. Un

passage

de Pline permet

aussi d'affirmerque ces

mêmes

armes

n'étaient

pas

inconnues

des Romains: «Nous empoisonnons

les flèches et rendons le fer

plus dangereux »

dit-il.

Les armes trouvées dans les ruines

laissées

par

les Phéni¬

ciens, enAfrique et en

Asie Mineure, montrent également que

cette coutume fut en honneur chez eux.

Mais

ce

sont surtout

les Scythes

(dénomination générale

sous

laquelle les Anciens

englobaient

toutes les peuplades des bords de la mer Noire),

qui

acquirent à

ce

point de

vue

une fâcheuse réputation auprès

de leurs voisins. « Vulnera

Scythica

»,

disaient les Latins de

toutemauvaise blessure. Cette

pratique d'empoisonner les traits

étaitgénérale

chez

ces

tribus et les poisons par eux employés

étaienttrès actifs. Mais sur la provenance

de

ces

poisons les

Anciens ne sont pas d'accord.

Aristote les

accuse

de tremper

(15)

leurs flèches dans un mélange desanghumainputréfié, devenin et de fiel devipère.

D'après Paul d'Egine, les Daces et les Dalmates enduisent les dards avec ce qu'on appelle l'helenium et le nihon, substances très vénéneuses.

Les flèches de chasse et de guerredes Celtes, d'après Aristote,

étaient également empoisonnées. Ce' poison était très actif, si bien que les chasseurs excisaient immédiatement la partie

blessée afin que l'animal pût servir à l'alimentation. L'usage d'empoisonner les armes de jet existait également chez les Gaulois d'Europe et d'Asie (Galates). Ici encore les Anciens ne sont pas d'accord sur la nature despoisons employés. Pour les uns, c'était une substance végétale; pour les autres, c'était du venin de serpent. Les peuples de Germanie agissaient de même.

Selon Sulpice Alexander, cité par Grégoire de Tours, lorsque

les Francks de la Franchi (Franconie d'Outre-Rhin) eurent envahi et dévasté les deux Germanies cis Rhénanes et ensuite

repassé le Rhin, Quintilien, lieutenant de Maxime, s'avança dans leur pays au milieu des marécages. Les Francks se mon¬

trèrent en petit nombre, mais placés sur des troncs d'arbres entassés. De là, comme du haut de tours, ils lançaient, ainsi qu'auraient pu le faire des machines de guerre,des flèches trem¬

péesdans le suc d'herbes vénéneuses, en sorte que les blessures qu'ils firent, n'eussent-elles qu'effleuré la peau (summue cutis)

et même dans les régions où elles ne sont pas ordinairement mortelles, donnèrent une mort certaine.

Nous avons tenu à faire cette citation parce que certains auteurs, par une sorte de sentimentalisme exagéré, ont essayé

de prouver que nos ancêtres n'ontjamaiseu recours àces armes

déloyales, oubliant que tous les peuples se sont servis de ces mêmes moyens de défense à une certaine époque de leur évolu¬

tion. Même à l'époque mérovingienne, l'usage n'en était pas

complètement abandonné, ainsi que le prouve cet article de la loi salique :

« Celui qui auravoulu frapper autrui avec une flèche empoi¬

sonnée sera condamné à payer 2.500 deniers, qui font soixante- deux sous etdemi. »

(16)

16 -

En Allemagne, à la même époque, un

article de la loi des

Bajavars ou Bavarois, datée de 630, stipule, que «

si quelqu'un

a répandu lesang d'autrui avec une

flèche empoisonnée il paie

une indemnité de 12sous. »

Non seulement lestribus franquesempoisonnent leurs

flèches,

maisencore leurs poignards. Le roi Sigebert,

assassiné

en

573,

à Vitry, au milieu de son armée, fut

frappé

des deux

côtés

par deux meurtriers envoyés par Frédégonde « -avec des

grands

couteaux vulgairement appelés scramasaxes,

enduits de poi¬

sons » dit Grégoire deTours. En Espagne, on

employait égale¬

ment lepoison pour les armes. Les Vandales,

peuple originaire

de la Germanie Septentrionale, mais qui vers le

milieu du

ve siècle vint se fixer en Mauritanie (Algérie et Maroc actuelle¬

ment) après-avoir parcouru la Germanie, la

Gaule, l'Espagne,

ils laissèrent de nombreuses colonies, se servaient également

de flèches et de javelots empoisonnés, d'après Sidoine

Apolli¬

naire dans son panégyrique de Majorien. C'est en Espagne que l'usage des armes empoisonnées a le plus longtemps

persisté.

Alonzo Martinez, porte-arquebuse du roi Philippe III,

cite

un poison de flèche que fabriquaient encore de son temps

les

anciens Espagnols, avec des racines d'éllébore.

C. Période contemporaine. Mais

dès l'apparition des

armes à feu, les flèches empoisonnées furent

abandonnées.

Dans les deux derniers siècles la même substitution s'est faite plus rapidement encore dans toutes les régions envahies par

la

race blanche. Les vaincus ont en effet abandonné leurs flèches pouradopter les armes à longue portée de leurs vainqueurs.

C'est ainsi que lestribus indiennes de l'Amérique du Nord ont

délaissé les flèches etl'arc, d'usage général il y a encore cent

anschez eux, pour le rifle du Canadien, de l'Anglo-Saxon, du

Mexicain. Dans l'Amérique du Sud le mêmefait se produit.

En

Asie, enAfrique, enMalaisie, la même substitution est en

train

desefaire sous nos yeux. Si bien que le domaine des armes empoisonnées se restreintdejour en jour et disparaîtra totale¬

mentsans aucun doute dans untemps plus ou moins

prochain.

Voyons rapidement quelles sont encore en ce moment les régions où se rencontrent les tribus faisant usage de ces armes.

(17)

Domaine

géographique des

armes

empoisonnées.

Afrique. Le continent noir dont la civilisation moderne n'a encore fait qu'entamer le littoral,est le pays par excellence des flèches empoisonnées. Tous les sauvages de l'intérieur en font usage, au dire des voyageurs. Les rapports des médecins de la marine et des colonies nous montrent ces armes d'un usage journalier dans le Soudan français, dans l'Hinterland du

Dahomey, du Lagos, des colonies de la Côte d'Ivoire et dela Côted'Or et les colonies allemandes du Cameroun.

Les médecins allemands de la côteorientale montrent que les tribus de ces contrées font également usage du poison pour leurs armes. Les Somalis duvoisinage d'Obock sont également

dans le mêmecas. Toutes les peuplades qui habitent les sources du Nil et larégiondes Grands Lacs connaissent et font usage des flèches empoisonnées.

Dans le Sud-Afrique, les Boschimans et les Hottentots emploient les mêmes armes à la chasse et à la guerre.

Asie. En Asie, l'usage de ces armes est plus restreint, la civilisation y étant plus avancée. Il ne resteplus guère

que'quel-

ques tribussauvages de l'Himalaya, du Tliibet, des steppes de laSibérie (Kalmouks et

Tungouses),

des plateaux montagneux

del'Indo-Chine (MoïsetMuongs),du Japon (deYeddo)qui se ser¬

vent denosjours de ces armes.

Océanie. EnOcéanie, toutesles tribus sauvages de l'inté¬

rieur des iles de Bornéo, Java, Sumatra (Dayaks), des Philippi¬

ne Daotec

(18)

18 -

nés font usage de ces armes. Dans les îles encore peu connues de laPapouasieaux Nouvelles-Hébrides, aux îles Santa-Cruz, à l'archipel Salomon le poison sert encore pour les armes. En Australie eten Nouvelle-Zélande, cette coutume n'existe plus, toutes les tribusindigènes ayant été civilisées ou détruites au contact des blancs.

Amérique. Dans l'Amérique du Nord, les armes empoi¬

sonnées ne sont plus guère employées de nosjours, pas plus

que dans l'Amérique centrale. Il n'en est pas de même pour

l'Amérique duSud. Toutes les peuplades sauvages des provinces

de l'intérieur du Brésil, celles de l'intérieur des Guyanes, de la Colombie, de la Nouvelle-Grenade, empoisonnent leurs flè¬

ches. Plus au sud, les Patagons auraient également la même habitude.

(19)

*

(20)
(21)

/

Description des

armes

empoisonnées.

Lesarmes que l'hommea empoisonnées sont à peu près ex¬

clusivement des armes de trait. Les Indiens Choéoes, Cunas, Noanamas(Etat d'Antioquia, Nouvelle-Colombie, Amériquedu Sud), les Malais (Bornéo,Java, Sumatra, etc.) font seuls excep¬

tion à cette règle; ils empoisonnentleurs poignards.

La rareté de ce fait se conçoit, du reste. L'arme blanche est

une arme aveclaquelle on combat corps à corps et aveclaquelle

la moindre atteinte met l'adversaire, sinon à mort, du moins hors de combat. Dès l'origine de l'humanité, les peuples pri¬

mitifs ont dû rechercher de bonne heure à atteindre leur adver¬

saire, quece soit à la chasse ou à la guerre, à la plus grande- distance possible. Ils y sont arrivés d'abord avec les sagaies (sagitta, telum chez les Latins; a/.iç, ota-roç, toç, êéXoç (chez les Grecs), ensuiteavec des flèches. Mais la force depénétration de

cesdernières est très restreinte à une certainedistance, et l'ad¬

versaire blessé (homme ou animal) n'était pas un adversaire hors de combat. L'homme, toujours industrieux, a trouvé dans la nature des poisons variés qui lui ont permis de lutter à distance contre les animaux d'abord, contre son semblable en¬

suite.

Notre sujet ne traitantque des armes empoisonnées, nous ne décrirons que les armes de jet, c'est-à-dire flèches et sagaies ; nous dirons quelques mots seulement du kriss, arme spéciale

auxMalais.

(22)

Flèche. D'unefaçongénérale la flèche se composede deux parties.

1° La pointe, qui est la partie

empoisonnée.

La hampe,qui supporte et dirige la pointe dans sa course.

Chez certaines peuplades on observe une partie

intermédiaire

réunissant les deux premières, le ligamentau clamp.

La partie importante de la

flèche

est

la partie

effilée ou pointe.

C'est cette partie qui porte le poison". Mais on peut dire qu'elle

varie de tribu àtribu, et souvent un petitdétail dans l'ornemen¬

tation suffit pour en indiquer la provenance. La forme la plus

communeest celle avec barbelures, on la rencontre surtous les continents. Un genre de pointe aussi très usité est la pointe aplatie aveccrochets

latéraux,

rappelant la pointe d'un hameçon.

La substancedont est faite cettepartie de la flèche est également

très variable : bois dur (Amérique du Sud, Afrique centrale,

•Indo-Chine); fer (Afrique,

Amérique

du Nord, Indo-Cliine, Ma¬

laisie) ; os

(Océanie, Sibérie)

pierre

(Amérique

du Nord, Etats- Unis,Mexique; Amérique du Sud, Patagonie).La hampe est tou¬

joursen boisléger,roseau ou bambou, ellepeut être empennée.

Le pennon, cependant, manque le plus souvent. Quand il existe,

il est constituépardesplumes, des poils oudes feuilles. Le liga¬

ment, qui sert à réunir la pointe à la hampe, peut être fait de fi¬

bres végétales, de tendonsd'animaux,etc. Mais dans la flèche la plus perfectionnéece ligament n'existe pasetlapointe, une fois

dans la plaie, y reste, se séparant de la hampe à la moin¬

dre traction (flèches des Indiens de l'Amérique du Sud). Le

même résultat est obtenu par lesNéo-Hébridaisavecleur pointe

en os pointu, très effilé, qui se brise dans la plaie, soitd'emblée,

soit au moindre mouvementintempestifdu blessé.

Les flèches sont de longueur variable: longues de70 à 75 cen¬

timètres dans les îles du Pacifique, de30 à 50 centimètres dans presque toutel'Afrique; elles n'excèdent guère 20 à 30 centimè¬

tres chez lesPabouins et lesPygmées de Mombouttou.C'est sur la pointe qu'est déposé le poison; le plus souvent elle enest complètement imprégnée. Quelques peuplades cependant, par

prudence, n'enduisent

pas son

extrémité acérée

pour

s'éviter

(23)

des blessuresqui, pour être faites par maladresse ou mégarde,

n'en seraient pas moins mortelles.Nous devrions passer sous silence les moyens de projection de la flèche comme n'intéres¬

sant pas directement notre sujet, nous croyons cependant utile d'en dire quelques mots à cause de certaines particularités que nous avonsrelevées. La flèche peut être lancée deplusieurs fa¬

çons au moyens de l'arc, de l'arbalète ou de la sarbacane. Cette dernière ne servantqu'àla chasse, nous n'en parlerons pas.

Arc. L'arc est coupé le plus souvent dans un bois flexible et élastique (bambou, chêne). On le durcitet onl'incurve au feu.

Cependant certaines peuplades (Peaux-Rouges de la Guyane,

Baribas du Haut-Dahomey, etc.) font usaged'un bois très dur et peuflexible. Mais alors, la corde, au lieu d'être en fibres végé¬

tales, est faite au moyen de lanières découpées dans des peaux d'animaux. Ces lanières constituent une corde très extensible, suppléant ainsi à la rigidité de l'arc.

En Afrique, la longueur de l'arc nedépasseguère un mètre;en

Asie,enOcéanie, il peut atteindre lm" 50 et même plus. Pourpro¬

tégerle poignet contre les blessuresquepourraityfairele lien à

ladétente, la plupart des sauvages se servent d'un bracelet en cuir ouen fibres végétales tressées. Une forme d'arc assez rare et que l'on ne rencontre guère que chez les races négritos de l'Inde, del'Indo-Chine, la presqu'île de Malacca et les îles de la Sondeest l'arc enS, à deux branches inégales. Cette forme de l'arc nenuitnullement à sa solidité et à sa force et deplus évite

àl'archer l'usage du bracelet. L'arc est employé par presque toutes les races sauvages. L'arbalète est d'un usage beaucoup plus' restreint, on ne

la trouve guère

que chez

Tes

Pahouins (Gabon) et les

Muongs (Tonkin),

encore

serait-elle

employée par

ces tribus concurremmentavec l'arc.

L'arbalète n'est qu'un arcperfectionné. C'est un arc reposant

sur un fût en boiscreusé d'une rainure destinée à supporter la flèche. Sur ce même fût se trouve la détente que l'on fait partir

en appuyant le

doigt

surla

gâchette.

Pour armer l'arbalète les

sauvagesprocèdent de la façon suivante: ils maintiennent l'arme inclinée et appuyée contre la poitrine d'un côté, le sol de l'autre,

(24)

22

les orteils sont appliqués à la jonction de l'arc et du fût. La

corde est alors tendue avec les deux mains demeurées libres.

Les flèches lancées au moyen de cettearme sont plus grosses que celles qui sont lancées au moyen de l'arc. Elles sont inter¬

médiaires entre la vraieflèche et la sagaie.

Sagaie. La sagaie n'est autre chose qu'une flèche très longue, elle a lm 20 plus rarement 2 et 4 mètres de long.

Elle se.compose également d'une pointe et d'une hampe. Les

sauvages qui s'en servent la lancent à la main nue ou munie d'une cordelette fixée aupetit doigt. Cette cordelette entoure la hampe dans un demi-nœud. Cette manière de faire a pour but

de donnerplus de force et de justesse à la sagaie. La portéede

cette arme est d'une vingtaine de pas, c'est-à-dire bien infé¬

rieure à celle de la flèche lancée par l'arcou l'arbalète.

Le docteur Manin, médecin de 2me classe des colonies, aurait

vu une flèche lancée à la distance de 100 à 120 mètres au moyen d'un arc, pénétrer d'environ 8 centimètres dans la fesse d'un soldat d'infanterie de marine à l'attaque de Bossi(Soudan). Les

docteurs Bové et Béréni assurent également que dans le Haut- Dahomey, les naturels font quelquefois des tirs plongeants et peuvent atteindrel'ennemi de cette façon jusqu'à la distance de

120 mètres.

Les naturels des îles A.ndaman, qui sont au bas de l'échelle

sociale au point devue de la civilisation, ne se serviraient de leurs flèches qu'àla distance de 40 à 50 mètres. L'arbalète n'a pas une portéesupérieure à celle de l'arc; mais elle l'emporte

par la précision du tir. La force de pénétration des flèches est quelquefois très grande. Nous avons vu plus hautquelle bles¬

suregrave pouvait encore faire une flèche à 100 mètres. Le doc¬

teurHarmand, ancien médecin de la marine, raconte avoir vu les Khâs, les Bolovens(Siam), à la distance de 15 à 20 mètres,

percer avec leur arbalète, armée d'une simpleflèche en bambou

sans fer, une planche de plus d'un centimètre d'épaisseur.' Kriss. Le kriss n'est autre chose qu'un poignard assez sem¬

blable à nos sabres-baïonnettes et dont la lame, longue de 0m50, large de 0m05, est contournée en zig-zag. Cette arme,

(25)

appelée encore candjiar, canjare.se retrouve chez lesHindous de

lapéninsule du Gange, dans la presqu'île de Malacca, chez les

Malais deSumatra, Java etBornéo.

Le poignard des Indiens Noanamas, Gunas et Chocoes de la Nouvelle-Colombie est en fer, à lame étroite avec une ou

plusieurs cannelurespour déposer le poison; sa longueurest de

0m30 environ.

(26)
(27)

(1} Pointe de Flèche France (époque préhifctoriqué)-

(2) Pointe de Flèche Amérique-du Sud

(1) Emmanchée

Flèche de guerredel'Amériquedu

Sud (1-2) ont des pointes eu os d'animaux.(3) enbois dur.

(4) Flèche de guerre duPacifiqur

(28)
(29)

Flèche du Soudan (pointe en fer en hameçon)

Flèche des Nouvalles-Héheldes.

(1) pointeen oshumainrecouverte de son enduit de terre végétale. (2) partie de bois dur intermédiaire

entreleroseauouhampe et la pointe.

(30)
(31)

Mode defixation

du poison

sur

les armes.

Lepoison est

appliqué

surces

armes de différentes façons par

les sauvages. Les uns

l'appliquent directement, c'est de cette

façon qu'il est

procédé

pour

les poisons à consistance visqueuse;

les autres,indirectement,par

l'intermédiaire d'un enduit plus ou

moins gluant

qui sert de fixant. La première manière de faire,

de toutes la plus simple,

est aussi la plus généralement

suivie. C'est ainsi que

procédaient les peuples de l'ancienne

Europe,d'après

Homère, Lucain, Ovide. Ainsi font encore les

Indiens de l'Amérique du

Sud

avec

le

curare,

les noirs du

Soudan, lesindigènes

de l'Indo-Chine et de l'archipel malais. Les

uns trempant leurs

flèches, les autres les enduisant, selon la

consistance de la matière

toxique.

Mais il ne pouvait pas en

être ainsi pour les sauvage^ qui

emploient le

venin des serpents et la terre des marais. Ces deux

substances, une fois sèches,ne

seraient

pas

restées adhérentes à

l'arme.

Ilsont tourné ladifficulté en

recouvrant tout d'abord la flèche

d'un premier

enduit très gluant qui retient le second, solide¬

mentfixé

àlapointe.Voicf comment procéderaient les Néo-Hébri-

dais, d'après le

professeur agrégé Le Dantec. « On commence

par faire une

incision à l'arbre, appelé « Dot ». Cette incision

laisse échapper un suc

laiteux qu'on laisse prendre de la consis¬

tance sur l'arbre même.

On enduit la pointe de la flèche de

guerre,

c'est-à-dire l'os humain effilé (fragment de tibia ou de

péroné)

dece suc

visqueux à l'air. On enroule sur cet enduit un

(32)

26 -

filen laissant un certain espace entre les spirales» Gela fait au moyen d'une écuelle de coco, on prend de l'humus au fond des

trous à crabes dans les marais à palétuviers, marais très

malsains qui bordent la côte. On plonge dans cet humus l'extré¬

mité de la flèche préparée. L'enlèvement de ce fil fait tomber quelques parcelles deterre et a probablementpourbut de pro¬

duire desaspérités à la surface de lapointe empoisonnée. » Toutes les tribus n'empoisonnent pas non plus les mêmes parties de la flèche. C'est toujours la pointe qui porte le poison, mais, tantôt elle en est enduite complètement, comme au

Soudan, auDahomey, au Gabon, dans le Sud-Afrique; en Amé-

que du Sud (tribus qui emploient le curare), en Indo-Chine,

dans l'archipel malais; tantôt on n'empoisonne que la base de la pointe. Les Somalis de la côte orientale d'Afrique agissent ainsi; les Indiens Noanamas, Cunas, Cliocoes de l'Amérique du Sud, qui se servent de venin, font de même: et cela, par pru¬

dence, pour s'éviterles accidents graves que pourraient leur

causer une piqûre faite avec ces armes par maladresse ou par

mégarde.

«

(33)

Classification des

poisons des

armes.

Les sauvages ontempruntéleurs poisons au règne végétal, au

règne animal ou à la terre. Les poisons, tirés du règne végétal,

sont de beaucoup les plusnombreux. Cela se conçoittrès faci¬

lement, carils se préparent avec la moindre somme de travail et de danger. Il n'en est pas de même pour les poisons extraits

du règne animal : venin de serpents, de rainettes ou de geckos.

Ici, il faut découvrir, poursuivre, atteindre l'animal, le tuer ou le mettre liors d'état de nuire pour avoir le poison qu'il sécrète.

Opérationqui est loin d'être sans fatigue et sans danger. Aussi

netrouve-t-on le venin employécommepoison quedans lespays arides ou pauvres en végétation toxique(Afrique du Sud, désert

de Kalahari, Amérique, Andes,

État

d'Antioquia).

Quant aux virus d'origine tellurique ou cadavérique ils sont d'un usage encore plus restreint. Ici, comme précédemment, la nécessité a fait loi. L'usagede la terre tétanigène des marais

pour empoisonnerles flèches est en effet restreint à quelques petits groupes d'îlesdu Pacifique. Sur ces petits îlots, pas d'ani¬

maux venimeux, pasde plantes bien vénéneuses; en revanche,

sur le bord de la mer, des marais à palétuviers excessivement

malsains. L'indigène a donc pris ce que la nature lui offrait, après avoir appris probablement par expérience personnelle

la propriété redoutable de ce soi fangeux. Dans lespaysfroids

et déserts de l'Amérique du Nord et de l'Asie, les indigènes ont

eurecours au viruscadavérique pour la même raison.

Les poisons, tirés du règne végétal, étant surtout très nom¬

breux, nous sortirions du cadre de notre étude si nous entre¬

prenions de décrire, pour chaque poison, son origine, sa prépa¬

ration, ses effets sur l'organisme. Nous ferons donc une classi-

(34)

28

fication despoisons employés de nos jours pour

empoisonner

les armes de guerre ou de chasse; et nous nous

contenterons de

décrire ensuite les plus usités.

Plusieurs classifications ont été proposées. Nielly, dans son Manuel de Pathologie exotique, classeles poisons des

flèches

d'aprèsleur origine végétale on animale. Il

décrit

ensuite les

divers poisons employés parcontinent en mentionnant

très

suc¬

cinctement leur action sur l'organisme. Cette classification que suit également le docteur Chauvet dans sa thèse sur les

flèches

empoisonnées de l'Indo-Chine, estincomplète carellenefaitpas mention des poisons d'origine tellurique et cadavérique. L.

Lewin, dans son Etudesur les flèches empoisonnées et

le

poi¬

sondesflèches, adopte une classification différente toute phy¬

siologique. Il divise ces poisons en : Poisons irritants;

Poisons de la respiration; 3° Poisonsdu cœur;

Poisons convulsivants; Poisons paralysants.

Dans cette classification, Lewin netient aucun compte de la

notion d'origine. Ainsi la terre des marais, qui donne letétanos,

est placéedans lacatégoriedes poisons convulsivants à côté du Bishi, poison de l'Himalaya, extraitde l'aconitqui estégalement

unconvulsivant d'un tout autre ordre. Pournous,dans le tableau synoptique des poisons de flèches que nous donnons plus bas'

nous les diviserons en alcaloïdes, venins et virus. Puis comme

parmi les venins et les alcaloïdes tous n'agissent pas de la

mêmefaçon, nous adopterons les subdivisions physiologiques

de Lewin, qui nous permettront de nous rendre compte de leur

action surl'organisme.

"

Pour les virus qui agissent sur l'homme en lui donnant des

maladies générales, septicémies diverses et tétanos, nous les

sous-classerons d'après leur origine cadavérique ou tellurique.

Cette classification trouvera également sa justification dans le

traitement qui variera selon quel'on aura affaire à des alcaloï¬

des, à des venins ou à des virus.

(35)

TABLEAU SYNOPTIQUE DES POISONS DES FLÈCHES

Aroïdées Caladium seguinum

VENINS

VIRUS

Arumvenenatum.

Asclépiadées ^ Arumcalotropis..

Arum procera....

Poisons irritants.

Euphorbiacées

Euphorbia tirucalli Euphorbia cereiformis.

Euphorbia virosa Euphorbia arborescens Euphorbiacandelabrum

Poisonsde la respiration. Renonculacées

Aconita ferox.

Hellebore

ALCALOÏDES..

Ulmacées-Moracéf.s. Antiaris toxioaria

Acocantheras Schimperii.

Acocautheras Dehersii...

Acocantheras ouabaïo . ..

Poisons du cœur.

Apocynées

Strophantus hispi'dus Strophantuslanosus.

Strophantusglaber..

'

Adenium bsehmianum....

Erythrophlœum judiciale.

\ Tanginiavenenosum Poisons convulsivants. Apocynées

Poisons paralysants Apocynées

Strychnostieute Hemanthus toxiearius . Strychnoscastelnœana.

Strychnos crevauxiana.

Strychnos toxifera

Poisons irritants.

Poisons convulsivants.

Poisons paralysants

Poisons respiratoires

Poisons cardiaques

Substances caustiques retirées par écrasement ducorps de diversesinsectes, par exemple, Fourmis

Suc extrait par écrasement du corps de la larve du Diampliidiasimplex (Pering). Boschimans

Veninsqui s'exsudent de la peau d'une sortederainette (Phyllobates melanorhinus) parexposition aufeu.. .

D'après Calmette, venins de serpents (Cobr.a capello).

Noirs du désert deKalahari

Afrique.

Afrique.

Asie.

Sud-Afrique.

Sources du Nil.

Himalaya. Japon.

Au'trel'oisGaulois,Germains

Ibères.

Upas Antiar. Archipel

Malais. Indo-Chine.

Afrique N.-E. etE. Somalis.

Soudan. Hinterland du Da¬

homey.

Est africain.SurleZambèze Gabon. Congobelge. Colo¬

niesportugaisesjusqu'au Gap.

Sud-OuestAfrique.

Pygmées de Mombouttou.

Madagascar.

Archipel Malais.

Sud-Africain.

Curare.—Amérique du Sud.

Bassins de l'Orénoque et de l'Amazone.

Afrique-Sud.

Afrique.

Amérique du Sud, Etat d'Antioquia, Indiens Noa-

namas,Cuna.s,Chocoes.

Afrique du Sud.

D'origine cadavérique.

D'origine tellurique

Dans cette classe rentrerait, d'après Phisalix et Ber¬

trand, Viaud-Grand-Marais, le venin de vipères (Scythes, Boschimans, Cafres, Hottentots) et aussi

celui deserpent

Suc des cadavres d'animaux en putréfaction. Indiens, Koniagos, Tungouses

Terre des Marais. Indigènes des Nouvelles-Hébrides, Archipel Salomon

Afriquedu Sud.

Amériquedu Nord.

Sibérie.

Océanie.

(36)
(37)

Etude de

quelques poisons des flèches

Nous allons étudier maintenant les plus usitées de ces diver¬

sespréparations. Nouscommencerons par l'étude du strophan- tus, employé dans tout l'intérieur de l'Afrique du lac Tchad à

l'Herrero.

I. POISONDES-FLÈCHES D'AFRIQUE DU LAC TCHAD A L'HERRERO

(Gabon, Soudan, Haut-Dahomey, Somalis.)

La préparation dece poisonest aussi simple que rapide. Voici

comment procéderaient les Pahouins d'après Méry (1866) : « On prend deux pierres aussi polies que possible, puisentre cesdeux pierres on écrase la graine de façon àobtenir une sorte de pâte

à laquelleon ajoute un peu de salive, peut-être de la graisse.

Quand la pâte estprête... on en imprègne alors les flèches. Le Pahouin prend sa flèche et avec l'extrémitépointue il saisit une

petite quantité de pâte. Pour en imprégner cette extrémité, il colle sur sa cuissenue une feuilleverte, puis par unmouvement de rotation très lentd'abord, il étale lapâte sursafeuill :; saisis¬

sant ensuite la flèche entre la paume des deux mrms, il lui imprime un mouvement rotatoire de plus en plus rapide, de façon à ce que laflèche s'imprègne du poison dans une étendue dequelques centimètres. Ce dernier mouvement est effrayant,

car la moindrepiqûre ne laisserait aucun espoir de guérison.»

(38)

Au Soudan on n'a pas, du moins que nous le sachions, pu saisir les indigènes sur le vif, fabriquantleursflèches. S'ilfauten croire le docteur Collomb,médecin principal des colonies, la préparation serait différente du moins pour les Bambaras.Ceux ci, d'après lui, prépareraient avec les graines de la plante un extrait aqueux. Ils yajouteraient souvent le fruit d'une autre plante, probablementd'une euphorbe qu'ils refuseraientdéfaire connaître.

Dans le Haut-Dahomey, d'après un travail encore inédit de MM. LeDantec, Boyé et Béréni, les indigènes se servent pour

empoisonnerleurs flèches d'un extraitaqueux de deux variétés de strophantus qu'ils appellent strophantus Bariba et strophan¬

tusSchabé.

Le strophantus est un tétanisant du muscle cardiaque et amène l'arrêt du cœur en systole. C'est du moins ce qu'ont démontré les expériences de Pélikan, Polaillon et Carville, Vulpian, Legros, Paul Bert, Dujardin-Beaumetz, Lépine, Ferré

etBusquet.

MM. Polaillon et Carville se sontservis pourleurs expériences

d'une solution d'extraitalcoolique d'Inée préparée avec les grai¬

nes. Leur expérimentation a porté sur des grenouilles, des oiseaux, des chiens, elle a montré que chez tous ces animaux les battements du cœurdiminuent d'abord, puis deviennent irré¬

guliers, pour cesser au bout de quelques temps, avant la mort.

L'autopsie faiteimmédiatement après la mort, montre le cœur

immobile, le sang noir, le ventricule revenu sur lui-même en

systole.

MM. Ferré, professeur àla Faculté de médecine de Bordeaux,

et Busquet, aide-major de lre classe de l'armée, ont expéri¬

menté directement avec le poison des flèches provenant des peuplades sauvages du Segou dans le Soudan français; aussi leurs expériences sont-elles plus intéressantes. Elles ont porté

sur un grand nombred'animaux également, les uns à sang froid (grenouilles, escargots), les autresàsangchaud (chèvres, lapins rats, poules). Tous se sont montré, comme dans les expériences

de MM. Polaillon etCarville, très sensible à l'action du poison

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