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Même si ces composantes ont ensuite, elles aussi, appelé au 5.

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L ’annonce par les confédérations CGT, CFDT, FO et CFTC de la journée d’action du samedi 5 février avait suscité un certain scepticisme, notamment du côté des commentateurs permanents du déclin du mouvement social. Certes, le syndicalisme, pour la première fois depuis le conflit des retraites, relevait la tête et n’entendait pas laisser le gouvernement mettre en pièces l’emblème des 35 heures sans mener bataille, ce qu’il n’avait pu faire pour la protection sociale.

Mais en même temps, comment ne pas relever que l’appel des confédérations tenait en quelques phrases générales, conséquence directe d’approches souvent divergentes des points clefs de la plate-forme. Comment aussi ne pas noter une conception réductrice de l’unité puisque l’appel était réservé aux organisations dites « représentatives », ce qui laissait de côté des composantes aussi essentielles du paysage social que les « Solidaires » (Ex-G10), l’UNSA, et la FSU.

Même si ces composantes ont ensuite, elles aussi, appelé au 5.

Il aura fallu moins d’une semaine pour que la situation soit radicalement changée. La « déferlante » des services publics, des fonctionnaires et des enseignants, le 20 janvier en particulier, a balayé toutes les interrogations. Dans les manifestations, il y avait quelques évidences. D’abord, le plaisir d’enfin se retrouver. La conscience de vivre un grand moment services publics, fonction publique. La volonté ensuite de poursuivre et d’élargir encore, condition indispensable pour se faire entendre du gouvernement. Du coup, c’était parfaitement clair, la prochaine étape ce serait le 5 février, avec le privé.

Bernard Boisseau, cosecrétaire général

ÉDITO

GUÉRET SAINT-DENIS FONTENAY

5 FÉVRIER : PUBLIC, PRIVÉ, ENSEMBLE

614 29 JANVIER 2004

Classe prépa en ZEP

Paul Eluard a écrit son nom dans la cour d’un lycée situé à Saint-Denis.

Quelle belle utopie de faire ici coexister origines sociales et géographiques diverses. Quel beau projet de faire vivre ensemble filières générales, technologiques, classes préparatoires et BTS. Mais coup sur coup, deux décisions vont ébranler ce bel édifice : fermeture de l’option arts plastiques en Seconde, fermeture de la classe préparatoire PCSI. A l’heure où Fillon signe avec deux de ses collègues, devant caméras et micros, la « charte pour l’égalité des chances dans l’accès aux formations d’excellence », sur le terrain même de cette égalité, on brise les chances. Ignoré le travail des professeurs qui s’acharnent à faire vivre leurs classes en dépit des difficultés, à convaincre leurs élèves qu’ils peuvent réussir dans ces formations. Le SNES a saisi le directeur de cabinet, les professeurs ont déclenché une grève très suivie, avec manifestation devant le ministère.

La fermeture d’une des rares classes préparatoires implantées en zone sensible est emblématique, elle nous concerne tous. Ne laissons pas faire.

Picasso contre la précarité

Depuis vendredi 21 janvier, le lycée Pablo Picasso de Fontenay est en

effervescence. Un professeur de lettres vacataire qui assure un remplacement de longue durée se voit mis à la porte par le rectorat alors qu’il donne toute satisfaction. Le motif ? Ce collègue est vacataire et vient d’arriver au bout de ses 200 heures d’enseignement. Pour le maintenir dans l’établissement, il faudrait le

« contractualiser » et lui donner ainsi un peu plus de droits et d’avantages sociaux, sans pour autant le sortir de la précarité. Au nom de la « bonne gestion financière », le rectorat se refuse à une telle éventualité ! Il a fallu que les professeurs du lycée Picasso se mettent en grève, vendredi 21 janvier, pour obtenir un rendez-vous au rectorat qui fait ainsi preuve d’un curieux sens du dialogue social.

Les élèves, les parents et les professeurs se sont mobilisés : 300 manifestants devant le rectorat. Ce mouvement s’appuie sur une grève des élèves depuis le même jour, élèves qui n’hésitent plus à sortir dans la rue pour manifester leur mécontentement.

Les enseignants viennent quant à eux de déposer un nouveau préavis de grève pour jeudi 27 janvier. Pour l’instant, le recteur campe sur ses positions.

C e que nous disions à chaud dans la dernière US s’est confirmé.

La mobilisation convergente des services publics, la journée du 20 janvier avec le mouvement des fonctionnaires et des person- nels de l’Éducation nationale ont eu un impact retentissant qui appelle des suites. Les médias ont souligné la force de la remise en cause de la politique gouvernementale à l’égard des services publics et, en ce qui concerne l’École, du projet Fillon.

De son côté, le gouvernement élude les questions posées par l’am- pleur du mouvement. La question essentielle est donc de savoir comment aller plus loin pour lui faire entendre raison.

VOLONTÉ DE POURSUIVRE

Une téléconférence organisée avec les sections académiques le 21 janvier a permis au SNES de préciser ses propositions pour les ren- dez-vous qu’il avait le 24 janvier avec la FSU (Conseil fédéral délibé- ratif national) et avec les fédérations de l’Éducation.

De toutes les réunions qui se sont tenues le 20, la profession a fait remonter sa volonté :

• de poursuivre de manière construite à la fois sur le front des services publics et sur le front de l’Éducation, notamment contre le projet Fillon et pour une autre loi d’orientation ;

• de ne pas laisser retomber la pâte, de pousser l’avantage et d’évi- ter tout ce qui pourrait contribuer à détériorer le rapport de forces ;

• de maintenir et si possible d’élargir encore les cadres unitaires.

SOMMAIRE

APRÈS LE 20 JANVIER ET LE 5 FÉVRIER

POUR UNE AUTRE LOI D’ORIENTATION

Le SNES propose

• Une initiative

d’ampleur le 15 février

• Des actions par zone pendant les vacances

• Une manifestation

nationale en mars

Suite en page 2

©Daniel Maunoury

Pour les services publics

Face à la disparition des services publics dans la Creuse, plus de 260 élus de ce département rural, dont 28 maires et un conseiller général, ont démissionné de leur mandat.

Pour prolonger cette action, une journée d’action nationale de défense des services publics est organisée à Guéret le 5 mars.

La FSU lui apporte son soutien.

Elle appelle les sections

départementales à populariser l’appel de Guéret et à relayer cette journée notamment par des initiatives locales unitaires partout où c’est possible.

ACTION 1 à 3

5 FÉVRIER ET APRÈS

Public privé ensemble pour l’emploi, les salaires, le temps de travail, le samedi 5 février. La mobilisation doit se poursuivre dans l’éducation contre la loi d’orientation.

ACADÉMIES 2

MOBILISATIONS CONTRE LA CARTE SCOLAIRE

Face aux suppressions de postes sans précédent, les initiatives se multiplient dans les académies et les départements.

MÉTIER 4

RÉFORME DU BAC

Le SNES claque la porte du groupe de travail avec l’ensemble des syndicats de la FSU. Ils organisent la consultation de la profession.

C.M.

NANCY- METZ

AIX - CAEN

ROUEN AMIENS LILLE

BESANÇO REIMS

AIX - ROUEN

AMIENS LILLE

BESANÇO VERSAILLES

PARIS CRETEIL

BORDEAUX POITIERS

LIMOGES CLERMONT GRENOBLE

DIJON

LYON NANTES

ORLEANS- TOURS RENNES

- 19 103

- 45

96

- 184 - 232

- 312 - 495 - 287 - 287

- 234 - 239

- 132 - 154 - 273

- 314

- 135 - 188

- 309 - 895

- 119 - 200

(2)

ACTUALITÉ

LA RENTRÉE 2005 ACADÉMIE PAR ACADÉMIE (suite)

AIX-MARSEILLE

Vendredi 28 janvier, rassemblement devant l’IA 13.

AMIENS

• Somme : samedi 29 janvier, rassemblement départemental, devant le rectorat d’Amiens à l’appel de la FSU/80, FNEC-FP-FO, SGEN-CFDT, SNCL- FAEN, FERC-CGT, UNSA-Éducation.

• Aisne : mercredi 2 février, rassemblement devant l’IA de Laon à l’appel de l’intersyndicale et de la FCPE.

BESANÇON

• Jeudi 3 février, rassemblement à Montbéliard, 16 h 30, lycée Cuvier.

CAEN

Orne : vendredi 4 février, rassemblement unitaire à 16 heures devant la préfecture d’Alençon à l’occasion du CDEN.

LYON

8 février : rassemblement intersyndical + parents d'élèves 17 heures devant la préfecture de Bourg pour des moyens pour la rentrée 2005 et pour une autre loi d'orientation - au moment de la réunion du CDEN.

MONTPELLIER

Samedi 29 janvier, Peyrou à Montpellier : Manifestation Régionale à l’appel de FSU, UNSA- Éducation, SGEN-CFDT, SDEN-CGT, FNEC-FP- FO, SUD-Éducation et FCPE, contre les suppressions de postes, pour la remise en route du

Distribution de L’US

Pour répondre à quelques-uns de nos lecteurs qui nous ont signalé des retards dans l’acheminement de L’US, rappelons que le tarif « rapide » que nous payons prévoit une distribution à J + 48 heures (dimanche exclu) au plus tard après répartition dans les centres de tri nationaux. Nous vérifions, à chaque fois, la date et l’heure des dépôts, bordereaux à l’appui. Aucune anomalie n’est à signaler pour l’instant à ce niveau. Les retards sont donc nécessairement liés à la distribution locale et nécessitent une première intervention à ce niveau.

Cela n’interdit pas, bien sûr, une intervention nationale. Celle-ci ne peut cependant se faire que sur la foi des témoignages des destinataires. Nous demandons donc aux abonnés qui constateraient des retards

(1)

fréquents de nous le signaler par écrit

(2)

afin que nous puissions attester le bien-fondé de nos réclamations à La Poste. Merci de faire cet effort.

(1) La date de distribution est, à 24 heures près (dimanche toujours non compris), celle qui figure en bas de chaque page du journal.

(2) Écrire à SNES, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13, en précisant sur l’enveloppe « retard US ».

CE QUI A CONDUIT LE SNES

• À proposer un plein investissement du SNES et de la FSU dans la journée du 5 février, sur toutes les dimensions de la plate-forme, notamment dans ses aspects emploi et services publics (et donc École), tout en affirmant que le 5 ne pouvait à lui seul constituer une suite suffisante contre le projet Fillon.

• À écarter l’hypothèse d’une proposition de grève pour avant les premiers départs en vacances (5 février).

• À proposer d’occuper le terrain pendant la période difficile des vacances par zones avec un dispositif de temps forts tournant par académies, avec l’idée de marquer le début du débat parlementaire le 15 février par une initiative d’ampleur nationale suivant des modalités susceptibles de mobiliser, de façons différentes, les académies en vacances et celles qui ne le seront pas (région parisienne et Bordeaux).

• À proposer aussi une manifestation nationale de l’Éducation en mars à un moment où les problèmes de suppressions de poste et de carte scolaire se poseront dans toute leur acuité et où la loi d’orien- tation sera sur la point d’être examinée par le Sénat.

AU PLAN UNITAIRE

Le CDFN a permis de constater, à cette étape, une relative convergence des points de vue des syndi- cats nationaux. La réunion des fédérations de l’Édu- cation a, elle, débouché sur un appel commun au 5 février et sur la décision de se revoir le 31 janvier,cha- cun ayant d’ici là consulté ses instances.À noter tou- tefois que l’UNSA et le SGEN ont tenu à souligner la spécificité de leur approche du projet Fillon. En tout état de cause, le SNES réunira son bureau national élargi aux S3 le 1

er

février et la FSU un Bureau exécutif fédéral le 2 février pour prendre toute décision qu’im- poserait la situation.

Bernard Boisseau Suite de la page 1

APRÈS LE 20 JANVIER

LES MOBILISATIONS SE POURSUIVENT

AIX-MARSEILLE

197 postes sont supprimés (550 sur deux ans) dans les collèges et les lycées de l'académie, sans commune mesure avec la baisse d’effectifs des élèves (– 3 500).

Le taux d'encadrement de l'acadé- mie va donc rester très inférieur à la moyenne nationale, les effectifs char- gés dans les lycées et les collèges y compris ceux qui sont en ZEP. Alors que l'académie connait des retards scolaires importants, il sera stricte- ment impossible de mettre en place une politique d'aide aux élèves les plus en difficultés, ou de promou- voir la voie technolologique. Pire, dans un département comme les Bouches-du-Rhône, qui concentre toutes les difficultés, l'IA supprime tous les dispositifs d'aide et de sou- tien. Les conditions de travail de tous les personnels vont continuer à se dégrader. Le SNES demande une politique de relance des ZEP, et un plan d'urgence pour les Bouches-du- Rhône.

CAEN

Retrait de 188 ETP dont 104 en col- lèges ; 46 en lycée ; 38 en LP.

LYON

232 postes supprimés : – 139 en collège (Ain – 23, Loire – 44, Rhône – 72), lycées de l’académie : – 29, LP : – 48, EREA + divers : – 16, CO-Psy –3,5 pour un nombre d’élève en diminution de 703 dans le second degré soit un ratio de 1 poste sup- primé pour 3 élèves en moins, diffi- cile de faire pire.

MONTPELLIER

160 postes supprimés dont 47 dans les collèges. Çà roumègue dans les

établissements comme on le dit chez

nous.

NANTES

Premier degré : 112 créations soit 1 poste pour 31 élèves de plus.

Second degré : – 239, soit 1 poste pour 6 élèves de moins – 132 en col- lèges, – 20 en LP et – 18 (sup-

pléances), – 69 en lycée dont – 59 en raison de la « disparition » des TPE en Terminale et de la diminution des horaires des Premières STT, – 3,5 postes conseillers d’orientation psy- chologues, – 26 postes d’agents administratifs supprimés.

NICE

Dans les collèges avec 1 500 élèves de moins, c’est-à-dire une dizaine d’élèves en moins par établissement, c’est une saignée de 120 postes qui va se mettre en œuvre. La note est salée dans une académie qui est en queue de peloton au regard des indicateurs ministériels des différents taux d’en- cadrement dans les lycées avec 353 élèves supplémentaires : suppression de trois postes!... Au niveau de l’offre de formation des STS, diminution de moitié des places offertes dans la formation initiale pour en proposer sous statut d’apprentissage et de for- mation continue !

ORLÉANS-TOURS

L’Eure-et-Loir perd 42 équivalents temps plein, cela pour 508 élèves de

moins soit 12 élèves de moins par collège en moyenne. Cette baisse ne représente même pas à un élève de moins par division ! C’est comme si un collège était rayé de la carte. Cette perte de moyens s’ajoute aux ferme- tures antérieures et, en trois ans, ce seront plus d’une centaine de postes qui auront été supprimés dans nos collèges.

Abandon de l’expérimentation d’une LV2 en Sixième dans trois collèges.

Le document pour le CTPD dit sans fard que cette décision résulte « de la baisse des moyens attribués au dépar- tement pour le fonctionnement des collèges et [du] coût de ces disposi- tifs ».

• Trois collèges ZEP perdraient cha- cun 9 heures de moyens spécifiques sous prétexte d’une modification des professions et catégories sociopro- fessionnelles des parents ! (Aucune mention de l’évolution de la réussite scolaire.)

• Davantage d’heures supplémen- taires et de services éclatés pour les enseignants, amenés à travailler dans

deux, voire trois établissements.

Loiret : perte de 59 postes dans les collèges du Loiret pour 1/2 élève de moins par division... ; affolement des chefs d’établissement qui ont déjà majoritairement fait remonter à l’IA leurs doléances (les heures deman- dées constituent le triple des réserves disponibles...).

POITIERS

Charente-Maritime : environ trente postes supprimés dans les collèges pour une baisse annoncée de 500 élèves annoncée par l’IA qui semble excessive.

Secteur de Rochefort le plus touché : des établissements perdent plusieurs divisions. Un collège (Pierre Loti, Rochefort) perd 4 divisions alors que c'est un établissement difficile. Les effectifs sont au maximum par divi- sion.

L'IA a relevé le seuil d'ouverture de classe à 29 élèves (contre 28 aupa- ravant).

VERSAILLES

- Solde négatif de 440 emplois d’en- seignants touchant essentiellement le second degré général et technolo- gique.

- Ce sont au total près de 105 postes d’administratifs en moins dans l’aca- démie en 2005 alors que 72 postes avaient été supprimés en 2004 et qu’elle reste fortement déficitaire.

-Amputation sévère de l’offre de for- mation en lycée qui poursuit la logique de « rationalisation » enga- gée l’an dernier par le rectorat et se traduit pour la rentrée 2005 par la suppression massive de divisions de STT au prétexte de la mise en œuvre de la réforme STG.

TOULOUSE

« Un retrait de 134 ETP » est prévu dans les collèges et la « dotation glo- bale des LGT diminue de 131 ETP », 28 emplois sont aussi retirés dans la filière administrative. Et pour les autres filières aucun moyen supplé- mentaire n'est prévu.

STRASBOURG NANCY-

METZ

NICE TOULOUSE

AIX - MARSEILLE CAEN

ROUEN AMIENS LILLE

BESANÇON STRASBOURG

REIMS

NICE

MONTPELLIER

AIX - MARSEILLE ROUEN

AMIENS LILLE

BESANÇON VERSAILLES

PARIS

CRETEIL

CORSE BORDEAUX

POITIERS

LIMOGES

CLERMONT GRENOBLE DIJON

LYON NANTES

ORLEANS- TOURS RENNES

- 28 - 197 - 103

- 45

- 96

- 184 - 232

- 312

- 160

- 495 - 287 - 287

- 234 - 239

- 120 - 132

- 154 - 76 - 273

- 314

- 135 - 188

- 309 - 895

- 119 - 200

plan de rattrapage des retards de notre académie et les créations de postes correspondantes, et l’abandon du projet de loi d’orientation.

La FCPE Gard a donné la consigne aux parents élus de voter contre les DGH lors des CA.

NANCY-METZ

Samedi 29 janvier, rassemblement (1

er

et 2

er

degré) à 14 heures devant la préfecture d'Épinal.

Appel de la FSU, la FCPE, l’UNSA Éducation et CGT-Educ.

©Daniel Maunoury ©DR©DR

©DR ©Daniel Maunoury

NICE

Samedi 29 janvier, grand raid par étapes en rollers, vélo, voiture jusqu’à Draguignan pour sensibiliser l’opinion publique en animant chaque point d’étape.

ROUEN

Samedi 29 janvier, rassemblement pour l’éducation, place de la Cathédrale à l’appel de la FSU, l’UNSA- Éducation, le SGEN-CFDT, la FCPE.

TOULOUSE

Mercredi 2 février, 14 heures, rassemblement place de la préfecture à Agen.

...

SES : la mobilisation continue

Après les grèves massives des 12 et 20 janvier, les enseignants de sciences économiques et sociales restent très mobilisés, ils interpellent l’opinion publique, rencontrent les députés et reçoivent le soutien actif des lycéens dans de nombreux endroits ainsi que des universitaires. Le SNES continue à dénoncer les mesures de la loi d’orientation concernant la Seconde et la suppression des dédoublements. Il rappelle par ailleurs sa proposition d’introduire la langue vivante 2 dans le tronc commun, ce qui permettrait d’éviter la mise en concurrence avec les enseignements de détermination et les options. Le ministre doit annoncer ses décisions dans la semaine.

©DR

(3)

LES RENDEZ-VOUS DU 5 FÉVRIER (1 re liste)

AIX-MARSEILLE

• Bouches-du-Rhône : 15 heures, Vieux-Port.

• Vaucluse : 10 h 30, Avignon, rond-point de la Gare.

• Hautes-Alpes : 10 h 30, Gap, place Grenette.

AMIENS

• Oise : 14 h 30, place du Jeu-de-Paume, Beauvais.

• Somme : 14 h 30, place de la Maison-de-la-Cul- ture, Amiens.

BORDEAUX

• Gironde : 10 h 30, place de la République, Bor- deaux.

• Lot-et-Garonne : 10 h 15, place de la Préfecture, Agen.

CAEN

• Calvados : 14 h 30, place Saint-Pierre, Caen.

• Orne : 14 h 30, Hôtel-de-Ville, Alençon.

CLERMONT

• Puy-de-Dôme : 14 heures, Clermont-Ferrand, place des Bughes.

• Cantal : 10 heures, Aurillac, Cours d’Angou- lême. Saint-Flour (à venir).

• Allier : Lieux et heures à préciser.

• Haute-Loire : 10 heures, Le Puy, place Cade- lade.

DIJON

• Côte-d’Or : 15 heures, place de la Libération, Dijon.

• Nièvre : 10 heures, gare de Nevers.

• Saône-et-Loire : 14 h 30, Maison des syndicats, Chalon-sur-Saône.

GRENOBLE

• Drôme : 14 h 30, devant le MEDEF à Guilherand (Ardèche).

• Haute-Savoie : 14 h 30 au Paquier à Annecy.

• Isère : 14 heures, place de la Gare, Grenoble.

• Savoie : 14 h 30, place de la Sasson, Chambéry.

LILLE

• Lille : 14 heures, porte de Paris.

LIMOGES

• Limoges : 10 heures à Guéret.

LYON

• Ain : 14 h 30, place du Champ-de-Foire, Bourg- en-Bresse.

• Loire : 10 heures, place Jules-Ferry, Saint- Étienne ; 10 heures, devant la Sécurité sociale de Roanne.

• Rhône : 11 heures, place Bellecour, Lyon.

MONTPELLIER

• Aude : 10 h 30, portail des Jacobins, Carcas- sonne.

• Gard : 12 h 30, jardins de la Fontaine, Nîmes.

• Hérault : 15 heures, Le Peyrou, Montpellier.

• Pyrénées-Orientales : 11 heures, place de Cata- logne, Perpignan.

NANCY

• Vosges : Épinal, 10 heures, Champ de Mars.

NANTES

• Loire-Atlantique : 14 h 30 à Nantes, place du Commerce ; Saint-Nazaire, place de la Gare.

• Maine-et-Loire: 14 heures, Angers, place Leclerc.

• Mayenne : 14 h 30, Laval, place de la Gare.

• Sarthe: 14h30, le Mans, devant la Maison des syn- dicats.

• Vendée: 10 heures, La Roche-sur-Yon, place Napo- léon.

NICE

• Alpes-Maritimes : Nice, 13 heures, kiosque à musique du jardin Albert-I

er

.

• Var : Draguignan, 10 heures, sous-préfecture.

ORLÉANS-TOURS

• Cher : 10 h30, place Séraucourt à Bourges ; manifestations à Vierzon.

• Eure-et-Loir : 14 heures, place des Halles, Chartres.

• Indre : 10 heures, place de la République, Châ- teauroux.

• Indre-et-Loire : 15 heures, place Anatole-France, Tours.

• Loiret : 14 h 30, parvis de la Cathédrale, Orléans ; 14 h 30, Le Pâtis, Montargis.

• Loir-et-Cher : 15 heures, parc des Expositions à Blois.

RÉGION PARISIENNE

• Paris, 14 heures, République. parcours : Répu- blique-Nation via le boulevard Voltaire. Rdv FSU : angle place de la République - rue du Temple

POITIERS

• La Rochelle, 10 h 30, devant l'Aquarium.

• Saintes, 10 h 30, devant le Palais de Justice.

REIMS

• Ardennes : 10 h 30 devant le MEDEF, Charle- ville.

• Aube : 10 h 30, préfecture, Troyes.

• Marne : 10 h 30, Maison des syndicats, Reims ; Bourse du travail 10 h 30, Épernay ; 10 h 30, Châlons-en-Champagne.

• Haute-Marne : 11 heures, place de l’Hôtel-de- Ville, Chaumont ; 11 heures (place de l’Hôtel-de- Ville, à confirmer), Saint-Dizier.

RENNES

• Morbihan : 14 h 30, Maison des syndicats, Lorient.

ROUEN

• Seine-Maritime : 14 h 30, place de l’Hôtel-de- Ville, Rouen ; 15 heures, gare, Dieppe ; 14 h 30, Franklin, Bourse du travail, Le Havre.

TOULOUSE

• Haute-Garonne : 14 heures-18 h 30, université de Toulouse-le-Mirail (salles de l’Arche).

• Hautes-Pyrénées : 10 h 30, Bourse du travail, Tarbes.

• Lot : 10 heures, place Charles-de-Gaulle, Cahors;

10 heures, lycée Champollion, Figeac.

L’US N° 614 • 29/1/2005

3

RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL

LES ENSEIGNANTS AUSSI

L e 5 février, les salariés du privé et du public se mobiliseront ensemble pour défendre leurs revendications et dénoncer la politique gouver- nementale.

La remise en cause des 35 heures et la volonté d’accroître les pressions sur les travailleurs, d’aug- menter la flexibilité et le « rendement » résonnent complètement dans l’éducation où ces problèmes se posent avec acuité.

Au moment des discussions sur la deuxième loi sur la RTT, le rapport Rocher avait scandaleuse- ment négligé les spécificités du travail des fonc- tionnaires, liées notamment à l’ouverture des établissements. Il avait fallu de longues et labo- rieuses négociations, de nombreuses actions des personnels, pour que les CPE et les CO-Psy puis- sent obtenir une déclinaison du décret du 25/8/2000, tenant compte des réalités de leurs professions, sans que suivent les créations d’em- plois nécessaires.

Quant aux enseignants, ils étaient purement et

APPELANTS AU NIVEAU NATIONAL

• CGT, CFDT, FO, CFTC (la CGC qui participait à la réunion du 11 janvier n’a pas voulu signer) ;

• UNSA et Solidaires ont décidé d’appeler le 12 jan- vier ;

• la FSU a décidé d’appeler lors de son BDFN du 17 janvier (le SNES s’était prononcé pour lors de son CN du 12 janvier).

LA PLATE-FORME DES CONFÉDÉRATIONS

Les organisations syndicales CFTC, CGT-FO, CFDT et CGT, réunies ce jour, appellent l'ensemble des salariés et des demandeurs d'emploi à une journée natio- nale d’action et de mobilisation locale, dans toute la France, le 5 février 2005.

Cette mobilisation portera :

- sur le temps de travail : les 35 heures, la journée de solidarité ;

- l’exigence de vraies négociations sala- riales dans le public et le privé pour per- mettre le développe- ment du pouvoir d’achat ;

- le développement de l’emploi ;

- la défense du code du Travail menacé par les dérégulations.

Les organisations syn- dicales appellent leurs

structures locales à se rencontrer pour mettre en œuvre les formes de mobilisation et d’actions qui leur paraissent les plus appropriées aux revendica- tions rencontrées.

Communiqué du 11 janvier 2004

NOTRE DÉCLINAISON POUR LES SALARIÉS DU PUBLIC ET DU PRIVÉ

• Même si les 35 h et la RTT n’ont pas concerné une grande partie des personnels de l’Éducation natio- nale, notamment les enseignants, nous avons des revendications pour l’aménagement et la réduction de notre temps de travail (cf. article ci-dessous).

Nous sommes aussi opposés à la journée dite de

« solidarité » (lundi de Pentecôte travaillé).

• Nous demandons avec toutes les autres fédéra- tions de fonctionnaires le rattrapage des 5 % de pouvoir d’achat perdus depuis 2000. Les décisions prises par R. Dutreil vont encore accroître notre retard !

• Les emplois sont supprimés, notamment dans le second degré, bien au-delà de l’évolution démo- graphique : 20 000 postes d’enseignants en 4 ans et 30 000 emplois d’ « encadrement éducatif » en 3 ans. Résultats : une régression sans précédent de l’offre de formation, des conditions de travail dégra- dées pour tous et de plus en plus de non-titu- laires au chômage. Le projet Fillon, pour une large part, vise à mettre en forme cette régression.

• Qui ne voit que les atteintes au code du travail ne pourront à terme qu’aggraver la remise en cause de nos garanties statutaires ?

simplement écartés de toute réduction du temps de travail ; or, aussi bien les enquêtes de la DEP que celles du SNES montrent un accroissement de la charge de travail, avec des chiffres compris entre 42 et 44 heures hebdomadaires. Les conditions de travail pèsent lourdement sur les collègues, en charge de davantage d’élèves, en proie à de fortes tensions, amenés à un travail plus collectif, consom- mateur de temps.Tant la pénibilité accrue de nos métiers que l’évolution des pratiques profession- nelles rendent indispensable une réduction du temps et de la charge de travail*, passant priori- tairement par l’abaissement des maxima de service, l’extension des décharges et structures, la réduc- tion des effectifs, l’amélioration des conditions d’entrée dans le métier.

La RTT est une exigence sociale qui doit concerner tous les membres de la communauté éducative.

Frédérique Rolet

* Cf. cahier 2 du congrès du Mans, p. 12.

Roland Veuillet

La commission du Conseil supérieur de la fonction publique recommande l’annulation de toute forme de sanction.

Roland Veuillet, CPE, militant syndical, a été sanctionné très lourdement (mutation d’office à Lyon) pour ses prises de positions pendant la grève de 2003. Il s’était opposé au remplacement des surveillants grévistes par des maîtres au pair.

Notre camarade avait choisi d’entamer une grève de la faim à la rentrée 2004. Le 6 octobre dernier, il cessait sa grève de la faim après avoir obtenu l’ouverture d’une enquête sur son dossier par le médiateur de l’Éducation nationale, avec l’enga- gement d’une information régulière de son avan- cement et l’audition de toutes les parties. Le SNES, partie prenante dans l’intersyndicale qui le soutient, participe à ce titre au suivi du travail du médiateur. Parallèlement il avait déposé un recours devant la commission du Conseil supérieur de la fonction publique.

Le 25 janvier la commission a recommandé l’an- nulation de toute forme de sanction à l’encontre de Roland Veuillet. La majorité des conseillers ont a que les faits reprochés ne sont pas suffisamment établis pour justifier la sanction de déplacement d’office hors académie (à Lyon) prononcée par le recteur William Marois en mai 2003.

Claudie Martens

©DR

©Clément Martin

LE 5, CE SERA AUSSI CONTRE LE PROJET FILLON

Le 5, les personnels de l’Éducation nationale auront toutes les raisons d’être dans la rue aux côtés des salariés du public et du privé. Ils sont concernés, nous le soulignons par ailleurs, par toutes les dimensions de la plate-forme : temps de travail et lundi de Pente- côte, emploi, pouvoir d’achat et même, plus indirectement, par la défense de la régle- mentation du travail. Mais nous ne manquerons pas de faire aussi de cette journée une étape dans notre mobilisation pour l’abandon du projet Fillon et pour une autre loi d’orienta- tion. Nous avons démontré en effet à de nombreuses reprises que ce projet, non seulement ne bénéficiera d’aucun financement spécifique, mais aura pour conséquence de réduire considérablement l’offre de formation : suppression de 3 heures en Seconde, suppression de tous les dédoublements en lycée (hors LV), suppression des IDD après les TPE, remise en cause des moyens des établissements ZEP. Il apparaît même que l’un des objec- tifs essentiels de ce projet, ce n’est pas le seul, est de trouver des solutions pour faire pas- ser la rigueur budgétaire qui frappe le second degré depuis trois ans. Nous disons aussi que socle commun, contrat individuel de réussite et doublement des effectifs d’appren- tis conduisent tout droit à la reconstitution de filières ségrégatives et donc au renforcement des inégalités sociales que devrait tendre à réduire au contraire le service public. Et quant au remplacement à la mode Fillon, ce sont des bricolages indignes d’un service public et qui ne respectent ni le travail des élèves, ni celui des enseignants.

C’est tout cela que nous dirons aussi le 5 février.

Bernard Boisseau

SAMEDI 5 FÉVRIER

APPELANTS ET PLATE-FORME

Nous ne manquerons pas de faire aussi decette journée une étape dans notre mobilisation pour l’abandon du projet Fillon

(4)

ACTUALITÉ

RÉFORME DU BACCALAURÉAT

QUEL DIALOGUE SOCIAL ?

FONCTION PUBLIQUE

DUTREIL MENACE LES STATUTS

Coûte que coûte et à grand train, Fillon veut « moderniser le baccalauréat »... mais à moindre frais. Le groupe de travail ministériel installé le 17 janvier doit remettre sa copie avant le 31 mars, les décisions prises ensuite par le ministre devant entrer en application pour la session 2007.

L e SNES a participé à la première réunion du groupe de travail qui comprend 30 membres dont 3 représentants du SNES, un du SNEP et un du SNUEP pour la FSU. Nous avons contesté le cadre imposé par le ministre : réduction à 6 du nombre

d’épreuves terminales (orales et écrites, anticipées ou non), obligation d’introduire du contrôle continu ou de développer le contrôle en cours de formation sans tenir compte des expériences en la matière en EPS, dans l’enseignement agricole et professionnel, calendrier ne permettant pas d’ex- plorer d’autres pistes et interdisant toute consul- tation de la profession...

Nous avons rappelé l’importance sociale et scolaire du baccalauréat et notre détermination à lui conserver le statut de premier grade universitaire et une valeur identique quel que soit l’établisse- ment du candidat. Le président du groupe ne pou- vant nous apporter aucune réponse à ces inter- pellations, avec le SNEP, nous avons écrit au ministre pour lui demander de renoncer à ce cadre étroit de réflexion avant la deuxième réunion du groupe qui avait lieu le 24 janvier.

Devant l’absence de réponse officielle du ministère

et la déclaration du président qui confirmait le cadre de travail, les trois syndicats de la FSU ont quitté cette deuxième réunion avant le début des travaux et publié un communiqué de presse.

Vous pouvez retrouver les deux communiqués de presse, la lettre au ministre et la déclaration SNES au premier groupe de travail sur le site du SNES, rubrique « enseigner en collège lycée classe post- bac, sous-rubrique actualité » :

http://www.

snes.edu/clet/rubrique.php3?id_rubrique=102.

Dans l’intérêt de l’ensemble du système éducatif : sauver le bac !

Les enjeux autour du baccalauréat dépassent lar- gement le cadre du lycée. Ils concernent l’en- semble du système éducatif et tous les ensei- gnants. Les déclarations d’un certain nombre d’organisations toujours présentes dans le groupe de travail sur les évolutions qu’elles souhaitent sont inquiétantes : justification du contrôle continu,

inscription de l’évaluation des langues vivantes dans le cadre européen à partir de grilles de com- pétences, conservation des notes au-dessus de la moyenne pour les redoublants, survalorisation des évaluations du type de celle des TPE... Le SNES ne peut laisser se concrétiser de telles proposi- tions, contre l’avis de la profession qui ne doit pas se laisser isoler. Il mettra tout en œuvre pour per- mettre l’intervention et l’expression des collègues que le ministre refuse d’entendre. Il organisera dans les prochains jours une large consultation sur les modalités d’action pour sauver le bacca- lauréat et sur les évolutions souhaitables de cet examen.

Roland Hubert, roland.hubert@snes.edu

©Clément Martin

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Roland Ceccotti est secrétaire général du SNPES-PJJ (Syndicat national des personnels de l’éducation surveillée-Protection judiciaire de la jeunesse), membre de la FSU. Il nous explique

pourquoi son syndicat participera à la manifestation organisée le 3 février

(1)

contre le projet loi du gouvernement sur la délinquance.

L’US : Quel est le rôle de la Protection judiciaire de la jeunesse ?

Roland Ceccotti : En tant que direction du minis-

tère de la Justice séparée de l’administration péni-

Une courbe évolutive de la délinquance a même été mise au point pour essayer de démontrer que lorsqu’une déviance se manifeste autour de l’âge de 2-3 ans, elle s’accentue inexorablement vers une délinquance forte et organisée.

L’US : De votre côté, comment traitez-vous cette délinquance ?

Nous nous occupons de mineurs qui sont en pleine formation de leur personnalité, et notre idée est de mettre en place un suivi éducatif sur le long terme, avec leur famille. Il peut y avoir des hauts et des bas, des moments de régression...

L’US : Quelles sont vos revendications ?

Nous demandons les moyens de mettre en place ces mesures éducatives. Nous avons besoin de personnel et de structures, mais aussi de temps et qu’on nous fasse confiance. Or, aujourd’hui on est en train de revenir en arrière, tout est tourné vers la répression, avec des éléments phares comme les centres fermés.

L’US : Ces centres fermés peuvent-ils être efficaces ?

Le placement en centre fermé se fait sous la menace de la prison, avec un contrôle judiciaire ou un sursis avec mise à l’épreuve. On ne peut pas faire de l’éducation sous la contrainte. Il ne s’agit que d’un redressement et rien n’est réglé sur le fond.

L’US : Comment réagissez-vous à l’opération coup de poing menée par la police à l’entrée de certains établissements scolaires le 6 janvier ?

Elle s’inscrit dans le cadre général de la suspi- cion et du contrôle systématique qui se met en place.

L’US : En même temps, la violence est une réalité. Peut-on imaginer une coopération entre l’éducation et la police ?

Il ne faut évidemment pas qu’il existe de zones de non-droit. Lorsqu’un jeune commet un délit au sein d’un établissement, on peut déposer plainte contre lui et l’envoyer face à la justice. Mais pour nous, la police n’a pas à entrer dans les écoles, il n’y a pas de lien entre le travail des enseignants, des éducateurs et des forces de police.

Propos recueillis par Laura Chatelain

(1) Rendez-vous 13 heures, métro Goncourt, devant l’IRTS Parmentier. Le Collectif national unitaire : CGT - FSU - SUD - syndicat de la Magistrature - SNMPMI (Syndicat national des médecins de PMI) - Union syndicale G10 Solidaires - CNT - Union syndicale de la Psychiatrie - Coor- dination des étudiants en travail social - Collectif de pré- vention spécialisée - AC ! - APEIS - CFDT Cheminots - Collectif pour les droits des citoyens face à l’informati- sation de l’action sociale - Collectif des formateurs en travail social.

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2005 sera l’année de la réforme de l’État, a programmé Renaud Dutreil. La circulation d’un document interne au ministère de la Fonction publique en donne les grandes lignes, alors même que le ministre n’a pas encore ouvert les négociations avec les syndicats...

I l s’agit avant tout de réduire la dépense publique, de réduire par conséquent le périmètre d’action de l’État et le nombre de fonctionnaires. Ainsi, dans la même veine d’inspiration que le projet Fillon de loi d’orientation,la future loi de « modernisation » de la fonction publique se fixe avant tout comme objec- tif les redéploiements et le « renforcement des capa- cités managériales des fonctionnaires ».

En toile de fond, la réforme de la procédure budgé- taire (LOLF) fondée sur une logique de performances permettra aux recteurs de disposer d’une masse salariale globale et de peser sur les choix touchant les personnels. Restait à parachever le tout en s’at- taquant aux règles essentielles de la fonction publique qui,en consacrant l’indépendance du fonc- tionnaire,en le protégeant par des statuts,des règles de promotion et de mobilité contrôlées par les élus des personnels lui donnent les moyens d’assurer

les missions mais brident les appétits de nos réfor- mateurs. Le document interne montre qu’il s’agit désormais de projets très avancés.Les corps actuels, considérés comme un frein au redéploiement seraient remplacés par vingt-huit cadres statutaires et six filières professionnelles (administration, for- mation et culture, administration financière, santé/social, technique, sécurité). À l’intérieur de

chaque cadre,les agents seraient susceptibles d’oc- cuper tous les postes existants.

Les recrutements seraient organisés au moyen de concours communs à chaque cadre statutaire ; la durée minimale dans le premier poste serait fixée à quatre ans puis le fonctionnaire aurait vocation à occuper tous les postes du même cadre statutaire sans être tenu par sa spécialité.

L’avancement d’échelon devient « clairement lié à la manière de servir », sont abandonnées les notions d’ancienneté et de durée de service accompli au profit des notions de « succès et de parcours pro- fessionnel ».

Enfin,la rémunération comprendrait désormais un troi- sième étage,fondé sur « la performance personnelle et collective », s’ajoutant à la partie correspondant à la rémunération indiciaire et à la partie fonctionnelle.

Nous sommes face à une attaque sans précédent contre les statuts de la fonction publique, touchant tous les domaines,des modes de recrutement avec l’instauration du CDI, au salaire trinôme avec une même obsession, le renforcement de l’individuali- sation, la fin des solidarités collectives, l’affaiblisse- ment de la fonction publique. Qui serait « gagnant »

(1)

, pour reprendre les termes de Renaud Dutreil, à mettre en œuvre une réforme introduisant des logiques de concurrence,productrices d’inégalités, à diviser les personnels, à réduire les missions ? Il faut certes améliorer le fonctionnement des ser- vices publics,tendre vers plus d’égalité,une meilleure prise en compte des besoins des usagers ; on ne pourra pas le faire en partant de l’idée qu’il faut avant tout baisser les coûts.

Frédérique Rolet,

frederique.rolet@snes.edu

(1) « Notre orientation c’est gagnant-gagnant-gagnant, pour les usagers, les fonctionnaires, les contribuables. »

LE 3 FÉVRIER

CONTRE LE PROJET DE LOI SUR LA DÉLIQUANCE

tentiaire, nous nous occupons des jeunes qui ont commis des délits ou se trouvent en danger dans leur milieu familial et social. Notre intervention se fait soit en milieu ouvert auprès de jeunes qui sont encore dans leurs familles, soit dans des struc- tures d’hébergement.

L’US : Pourquoi cette manifestation du 3 février ?

Il s’agit d’une mobilisation très large, avec l’en- semble des travailleurs sociaux, contre le projet de loi sur la prévention de la délinquance initié par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

L’US : Que reprochez-vous en particulier à ce projet de loi ?

Le cœur du projet, c’est de faire en sorte que les informations recueillies lors des interventions sociales et éducatives auprès des jeunes et de leurs parents soient centralisées autour du maire, qui devient le pivot de la prévention de la délin- quance. Cela constitue une remise en cause du secret professionnel, qui est la base de la confiance que nous devons établir avec ces familles.

Nous dénonçons aussi le fichage des populations, la vidéosurveillance...

L’US : Cette tendance est aussi celle du rapport Benisti...

Ce rapport est symptomatique de la manière dont le gouvernement perçoit l’évolution des jeunes.

À Lille le 20 janvier

(5)

L’US N° 614 • 29/1/2005

5 ACTUALITÉ

PISA 2003

ÉVALUER L’ÉCOLE

Tous les trois ans, sous l’égide de l’OCDE, l’évaluation PISA (Programme International de Suivi des Acquis des élèves) mesure et compare les compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique, culture scientifique des élèves de 15 ans de quarante pays. La culture mathématique était au centre de l’évaluation 2003. Quelles informations nous apportent-elles ? Quelle confiance apporter aux résultats et analyses des experts ?

UNE CONCEPTION AMBITIEUSE

La conception de la culture affichée par PISA est ambitieuse : « l’aptitude d’un individu à identifier et comprendre le rôle des mathématiques dans le monde, à porter des jugements fondés à leur pro- pos et à s’engager dans des activités mathéma- tiques en fonction des exigences de sa vie, en tant que citoyen constructif impliqué et réfléchi... » La conception affichée de la culture scientifique semble plus réductrice : l’aptitude à utiliser des connaissances scientifiques, identifier les questions et tirer des conclusions fondées sur des faits, en vue de comprendre le monde naturel et de prendre des décisions à son propos,ainsi que de comprendre les changements qui y sont apportés par l’activité humaine... : il ne s’agit pas de « faire de la science », mais seulement de produire des élèves « scientifi- quement cultivés ».À 15 ans,il s’agit pour les experts de maîtriser le processus de mathématisation d’une situation et non celui de la modélisation du réel.

LES RÉSULTATS

ET LEUR EXPLOITATION

Bien que les médias se focalisent sur les classe- ments, les écarts entre pays de l’OCDE sont à rela- tiviser et sont moins préoccupants que les écarts entre les élèves d’un même pays. Il est intéressant de noter que certains pays comme le Canada, la Corée, le Danemark, la Finlande, l’Islande affichent à la fois des scores supérieurs à la moyenne et des écarts inférieurs à la moyenne. Encore faut-il prendre en compte la population concernée par l’enquête, sachant que certains pays ont une pro- portion non négligeable de jeunes de 15 ans non

scolarisés (15,5 % en Corée, pays situé dans le peloton de tête de tous les classements).

LES CONCLUSIONS

L’enjeu pour les experts PISA est d’expliquer les différences observées entre pays. Leurs rapports font état d’une certaine prudence.C’est à partir des seules déclarations des élèves et des chefs d’éta- blissements qu’ils ont établi des corrélations, pro- posé des analyses, donné aux pays des indications sur leur points forts,leurs points faibles et préconisé certaines orientations des politiques d’éducation.

Il ressort des études statistiques que l’effet socio- économique est déterminant. La France, comme l’Allemagne ou la Belgique, fait partie des pays où la situation socioprofessionnelle des parents a le plus d’effet sur les résultats obtenus. Elle fait aussi partie des pays de l’OCDE où les disparités sociales sont importantes.

Sur l’ensemble des pays, le contexte socioécono- mique des établissements a encore plus d’impact sur les performances que les milieux socioécono- miques de l’élève. Le rapport affiche un parti pris contestable pour l’autonomie des établissements.

Tout en reconnaissant qu’elle peut créer des méca- nismes de choix qui favorisent des groupes déjà privilégiés, le rapport affirme que la performance moyenne en mathématiques tend à être supé- rieure dans les pays où les établissements pré- tendent jouir d’une plus grande autonomie.

Il constate des écarts plus marqués entre établis- sements dans les pays où le système éducatif oriente les élèves vers différents types d’établis- sement ou de filières à un stade précoce de leur scolarité (comme l’Allemagne), accentuant ainsi le poids des facteurs socioéconomiques.

DES PRÉCONISATIONS À RELEVER

Les experts préconisent des politiques d’aides envers les établissements les moins privilégiés, insistent sur l’importance de l’enseignement pré- primaire et émettent des réserves sur les poli- tiques qui transfèrent le financement des établis- sements publics vers ceux du secteur privé (la meilleure performance des élèves scolarisés dans le secteur privé disparaît une fois que la compo- sition socio-économique est prise en compte).

Gisèle Jean, gisele.jean@snes.edu

EUROPE

LE MISSILE BOLKESTEIN

Dans les semaines qui viennent, une proposition de directive

« relative aux services dans le marché intérieur » doit être soumise à l’adoption du parlement et du conseil européens. Ce projet, s’il était adopté, introduirait la concurrence dans des services publics et sociaux et porterait gravement atteinte au droit des consommateurs et au droit du travail.

L a directive Bolkestein

(1)

, texte de janvier 2004, a pour but de lever tous les « obstacles » qui consti- tuent une entrave au développement des échanges de services. Cela concerne aussi bien la distribu- tion que les agences immobilières,le tourisme,l’au- diovisuel, les agences d’intérim, les pharmaciens, les architectes, les activités sanitaires et sociales.

Parmi les obstacles à supprimer :les réglementations qui régissent l’accès et le fonctionnement de cer- taines professions ou activités. Dans la santé, les normes de qualité de soins, le prix des médica- ments ou les honoraires imposés peuvent être considérés comme des obstacles. De même les missions d’intérêt général, variables d’un pays à l’autre, puisque les services d’intérêt économique général (SIEG) entrent dans le champ de la directive,

à l’exclusion de ceux qui sont déjà déréglementés par des directives spécifiques comme les télécoms, les transports...

Plus inquiétant encore, le principe du pays d’ori- gine : un prestataire de services serait soumis à la législation de son pays d’origine et non plus à celle de l’Etat d’accueil.

Une agence d’intérim employer des salariés polo- nais en France selon les lois sociales et fiscales de la Pologne.

Le Conseil économique et social

(2)

, constate que « le risque d’une concurrence entre systèmes conduirait alors à un nivellement par le bas des normes de pro- tection des consommateurs, des travailleurs et de l’environnement ».

Certes, la directive prétend exclure de son champ d’application les « services d’intérêt général non économiques » (services publics non marchands comme l’éducation), mais ceux-ci ne sont définis nulle part, et la définition des services publics mar- chands est elle-même négative (ils ne doivent pas gêner la concurrence) : on est autorisé à voir dans cette directive une arme contre les services publics.

Depuis longtemps la Commission européenne traîne les pieds pour proposer une loi cadre défi- nissant positivement les services publics, elle a fait une concession en inscrivant cette promesse dans la constitution, mais avec le missile Bolkestein elle torpille la future loi cadre.

Interpellé par la FSU, le gouvernement a répondu que l’éducation n’était pas concernée. Cela ne nous rassure pas pour autant. Un collectif unitaire français est en voie de constitution. On peut aller sur le site belge stopbolkestein.org pour signer individuellement une pétition (signée aussi par la FSU). La CES s’est prononcée contre la direc- tive, et celle-ci sera au centre de la manifestation du 19 mars à Bruxelles.

Daniel Rallet (1) La directive porte le nom de son auteur, Brits Bolkestein, ex-commissaire à la concurrence.

(2) Avis du 19 janvier dernier.

CHO

BTS SMS : ça y est ! Nous l’avons...

Revendication ancienne portée par le SNES depuis 1979 dans le cadre de la revendication plus générale de reconnaissance de la voie technologique. C’est une des rares dispositions positives du projet de la loi d’orientation.

Rappelons que l’intégration des « professeurs techniques » dans le corps des certifiés avec un CAPET spécifique a été obtenu en 1985, et la création du Centre de ressources pour la formation continue en 1991.

En 1983, le secrétaire d’État aux Enseignements professionnels Carraz propose la création d’un BTS. Il s’agira, hélas pour la filière SMS, ses élèves et ses professeurs, du début d’une longue série d’engagements non tenus.

Entre 1983 et l’an 2000, le SNES à chaque fois que l’occasion lui est donnée a réclamé au moins une enquête d’opportunité. En 1996, le rapport Collin met en évidence de vrais besoins. En 2001, le rapport Decomps propose de nouveau la création d’un BTS, de classes préparatoires aux concours para- médicaux et l’agrégation !

En 2002, à l’initiative du SNES, l’action unie des personnels avec la quasi totalité des organisations syndicales et leur association (APSMS) aboutit à l’engagement du ministère Lang sur le BTS, les classes préparatoires et l’agrégation. Mais l’alternance politique aura raison encore une fois des engagements.

En novembre 2002, le SNES relance une enquête d’opportunité.

En décembre 2003, il publie un document, point d’appui à une demande réitérée.

En juin 2004, à la demande du SNES et avec le soutien de l’Inspection générale, la Commission professionnelle consultative décide enfin la mise en place d’un groupe de travail devant instruire l’enquête d’opportunité « officielle ».

Le 6 juin 2004, la commission donne un avis positif.

Fin janvier 2005, le groupe de travail qui va produire le référentiel des activités professionnelles du BTS doit se réunir

(1)

. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : nous sommes évidemment satisfaites du travail accompli, et de l’étape décisive que représente le BTS pour l’avenir de la série SMS. Pour autant, il reste d’autres dossiers à faire avancer, notamment les classes préparatoires, la rénovation des contenus et l’agrégation, qui, comme l’indiquait le rapport Decomps, représenterait

« des avantages tellement évidents en termes d’image et de reconnaissance de la filière qu’il est inutile de s’y attarder ».

Dominique Balducci, Mireille Schöhn

(1) Nous reviendrons dans L’US Mag de février sur son contenu.

Comme vous le savez, la rénovation de la série SMS est en cours.

Le SNES organise une réunion nationale le vendredi 4 février 2005 de 9 h 30 à 17 h au SNES, 46, avenue d’Ivry, 75013 Paris, Métro : Porte d’Ivry.

©Daniel Maunoury

Commémoration de la libération des camps d’Auschwitz.

Déclaration de Jacques Chirac sur l’enseignement de la Shoah.

Exclusion des élèves du lycée Jean-Jaurès de Montreuil (tribune libre de nos collègues sur notre site).

À lire

dans L’US Magazine du 17 février 2005

©AFP/Yoshikazu Tsuno

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