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CIHM Microfiche. ICMH Collection de. microfiches (monographies) Séries. (l\/ionographs)

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(1)

CIHM

Microfiche Séries

(l\/ionographs)

ICMH

Collection de microfiches (monographies)

Canadian

InstKun

for HIstoricalMieroraproductiofn /Inctituteanadiandamicroraproductianahiatofiqiiaa

©1995

(2)

Technical

and

Bibliographie

Notes

/

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techniqueetbibliographiques The Institute has attempted to obtain fhe be$t original

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L'Institut a microfilmé le meilleur examplaire qu'il lui a été possible dese procurer. Les détails

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I I

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I I

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AddNionalCommentairescommenissupplémenlaiies:/

Thi>inmiifilimd

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(3)

Th*

eopv fllnrad har*

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baan raproduead thanki to lh« ganarmitY of:

National Llbrazy

of

Canada

Tha

Imagaaappaaring hara ara tha baatquality peaaiblaconaMaring tha condition

and

lagibillty of thaoriginal oopy

and

inkoaping withtha fllmlng eontraetapacifieatiena.

Original eopiaa in prlniad papareovara ara fllmad baginningwiththa front eovar

and

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tha laat

paga

with a printad or illuatratadimpraa- tion, orthabaek eovar

whan

appropriata. Ail othor originaleopiaa arafilmad baginning

on

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paga

with aprintad or illuatratad impraa- aion.

and

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Tha

laat raeordad frama on aach microficha ahail eontain tha tymbol

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(maaning

"CON-

TINUEO"). or tha

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whichavarappliaa.

Mapa,

plataa, eharta, etc.,

may

bafilmad at diffarant raduetien ratioa.

Thoaa

too larga to ba ontiralyincludad in

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axpoaura ara filmad baginning intha upparlafi

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bonon.

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framaa aa raquirad.

Tha

following diagrama Mluatralatha mathod:

1 2 3

1 2

4 5

(4)

L'uamplair* filmé futraproduit gtàet à la

générotilé d«:

Bibllothiqu*

luitlonala

du Canada

La* imagaaauivania* ont été raproduiiai avac la

pluagrand loin.

compta

tanu da la eendiiien at

dala natiatéda l'aaamplairafilmé, at an

eonformHé

avaolaa condition*du contrat da filmaga.

I.aaaxamplairaa originaua dontla couvartura an papiaraat imprinr.éaaontfilmés an

comman«ant

parla pramiar plat at an tarminanitoit par la

darniéro

paga

qui

comporta

una amprainta d'impraaaion ou d'iiiuatration. toitpar la lacond

plat, talon la caa.

Toua

laa autraaaiamplairat originaux tantfiiméa an

eommançani

par la

pramiéra pagaqui

comporta

una amprainta d'impraaaion

ou

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la darniéra paga qui

comporta una

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Un

da* tymbolaa tuivant*apparaîtra «ur la

darniéra

imaga

da

chaqua

microfiche, talonla eat: la

tymboia —^

tignifia

"A SUIVRE",

la

aymbola

aignifia"FIN".

Laacanaa. plancha*, tablaaux. atc. pauvani étra filmé*é daataux da réduction différanit,

Loraqua la

document

aat trop grand pourétra reproduitan un taui cliché, il aat filmé é partir

da i'angiaaupériaur gaucha. da

gaucha

é droite.

at da haut an ba*. an prenant la

nombre

d'image* nécesiaire. Lee

diagramme*

tuivanit iiluatrentla méthode.

2 3

5 6

(5)

«oocopr

«BouniON tbt

outn

(ANSIondISOTESTCHAUTNo.3)

/APPLIED IM/CJE

Inc 1653 Ea*t UomStriât

Rochmtar. N«« York 14609 USA (7t0) *82-0300- Phon»

<7I6)288-5989-Fa»

(6)
(7)

1^

S'-

V:

:;

ECRIVEZ-MOI

PETIT ESSAI D'ART EPISTOLAÎRE - EDI-

TION AUGMENTÉE

Jia>J^ ^

râî

QUJÉHBD

1

ti %

(8)
(9)

nvez-moi...

Petit essai sur

l*£ut épistolaire

Uaifl»»it.ii|i riiMwiiilil i,21,SMilfr»rtlilri«fcQ«l>ic.

(10)

DttAta rf»ervés, Canada, 191», pai la Cie d'Imprimerie

Commerciale

de

Québec.

(11)

Des

distances l'amutir peut rire,

L'amitié n'en supporte point.

Biranger.

(12)
(13)
(14)
(15)

Ecrivez-moi

I ..

.

C'est l'échodetous lesdéparts, de tous les adieux. Bien souvent l'écho se perd,et,

aveclui, le souvenirdes promessesfaites

au

dernier

moment.

Pourtant ces promesses adoucissent la mélancoliedes séparations :

ellessont decelles auxquellesil faudrait le

moins manquer

; n'estilpasconsolant,

pour ceux

qui restent, de penser

que

les absents leur renverront

un peu d'eux-mêmes au moyen de

ce messager

commode

: la lettre ?

La

négligence nuit

aux

relations épisto-

laires,

mais

il est certain aussi

qu'on

écri- rait plussouventsil'on necraignaitde

mal

écrire, de ne pasintéresser, si, en

un

mot, l'on savait

comment

s'yprendre

pour

écrire

une

lettre.

Cette plaquette n'apaslaprétention d'en- seigner cet art atout le

monde

: il faudrait autant songer àmodifier les caractères, les

tempéraments, lesdispositions

ou même

les

aptitudes destrois-quartsdes gens. Elle a

pour

objet defaire voir ce

que

c'est

que

la lettre, ce qu'elle peutêtre, et,

en

certains cas,cequ'elle doit être.

Nous

aurons atteint

(16)

quelque

peu

notrebut si

nous

réussissons à convaincrelelecteurindulgent

que

si

Desdistances 'amour peutrire.

L'amitié n'ensupportepoint,

et qu'avec dela

bonne

volonté il est facile

de

rendre l'absence

moins

triste

ou moins

lourde.

(17)

Aperçu d'hàtoire

Kttéraire

Avant

d'entrer tout à faitdans notre su- jet,

nous donnerons un

aperçu très bref

de

l'histoire littéraire,

— nous

parlons del'his- toire littérairefrançaise.

Les Sources

L'influencede la

Grèce

ancienne se fait sentir

dans

toute la littérature française ; elle est

à

sa base, elle en touche le milieu,' elleest partout enelle.

En

effet, sans par-

lerdeRabelais,

d'Amyot, ou même de

Paul.

Louis Courrier, qui,

au

sortir desbrutalités de11 Révolution, sentit le besoinderevenir

aux

idyllesde

Longus,

n'a-t-on pas dit, de nosjours, qu'Anatole

France

est le plus grecde tous les Français ? Pourtant, c'est par ricochet seulement

que

le selattiqueest

devenu

gaulois, et c'est

pour

avoir conquis

Rome que

la

Grèce

littéraire fit quelques conquêtes par-delà les Alpes.

Car nous sommes

plutôtlatins.

Le

français, langue romane,est

du

latin transformé,

un

amalga-

me

delatin, deceltique etde

beaucoup

d'au-

tres idiomes

du

centredel'Europe.

Le

la-

tin se retrouve à

chaque page de

notre lit-

(18)

10

térature ;les écrivains français ont imité, et souvent reproduit les grands écrivains latins ; il

y

a telles formes littéraires

que nous

avons

empruntées

totalement à la lit-

térature latine ;

même,

l'un des procédés qui semblent appartenirle plus exclusive-

ment

àla langue française, la rime,

a

été

employé

parles latins.

Les époques

Passons pardessus les ouvrages des pre- mierssièclesde la vie littéraire française, laissons

même

decôté

une œuvre comme

la

Chanson

de Roland, qui n'estpas

d'une

des grandes époques, mais qui en est digne et qui

nous

rapproche encore de la

Grèce en

ce qu'elle est notre

poème

épique, notre II- liade

on

notreOdyssée,etarrivonsàce

qu'on

est

convenu

d'appeler les grands siècles.

C'est la Renaissance, avec la Pléiade et

Ronsard

; c'est ledix-septième siècle, avec Corneille, Racine, Molière ;c'est ledix-hui- tièmesiècle, avec Rousseau, Voltaire, Vol- tairesurtout, le

moins

philosophe

de

tout

les Français, et le plus français des écri- vains ; puis, enfin, c'est le

dix-neuvième

siècle, avec Chateaubriand, 1 père

du

ro- mantisme, Victor

Hugo,

poète

immense,

le

plus

grand de

tous les

temps —

à

moins qu'on

ne réclame

pour

Shakespeare

, avec

Musset, avec Maupassant, le plus

beau

des

(19)

u

écrivains français,

mais

qui est

dangereux

et

qu'on

ne peut paslire quoiqu'ilait écrit, sur la mort,

une page

à lui faire pardonner beaucoup...

Les

écoles

A

part lamultitude des petites écoleslit-

téraires dont se hérissent les siècles, il en est

deux

grandes : l'école classique et l'é- cole romantique. Il serait plusjustedédire

que

ces

deux

écoles existentseulement

pour

nous,

du

vingtième jiède, et surtout ont existé

pour ceux du

dix-neuvième siècle, car,

en somme,

le

romantisme

n'est

que

l'é-

cole

d'un

siècle,

ou d'une

partiede siècle, et il

ne

doit être cité

que comme une

mani- festationlittéraire, ou, tout

au

plus,

comme

la manifestation

d'une

tendance

éphémère de

la littérature,

ou

encore

comme

le

mode

d'expression particulier

à un groupe

litté- raire, quelque important qu'ait été ce groupe.

I<e romantisme, c'est,d'après Brunetière, quelque chose

comme

le culte

du

moi, la

préoccupation constante,

en

littérature, de

s'étaler, soi, savie, sasouffrance, sa joie,

etc.. . .

Avant

cette formule,

on

aurait

pu

hésiterentrel'écolecîsssiqueet l'école ro-

mantique

; aprèselle, toute hésitation dis- parait : leromantisme, en effet, n'a

pu

être

qu'un

procédé qui aservi, et merveilleuse-

(20)

ment

parfois, àcertains écrivains

du

dix-

neuvième

siècle,

mais

il nesauraitservir

de

règle.

I^

littérature classique est précisément tout cela : elleest le

modèle

sur lequel toute littérature qui veut vivre doit être faite.

Etreclassique, c'est parler clairement de 'humanité à l'humanité ; c'est,

comme Ra-

cine,

montrer aux mères

les tourments et leshésitationsd'

Andromaque

;c'est,

comme

Balzac, faire voir

aux

avares la laideurde Grandet, et,

comme Rostand

peut-être, pro- poser

aux

ambitieux sansscrupule la gran-

deur d'âme

de Cyrano. L'écrivain classique c'est l'écrivain qui parle

bon

sens, c'est ce- lui qui

y

revient toujours quoiqu'il paraisse s'enéloigner, c'est celui dont les artifices littérairesne vont pas

au

delàde ce

que nous pouvons comprendre ou

ressentir,c'est celui qui écrit

pour l'homme

et

non

pas

pour un

êtred'imagination créé parsoi...

Et

c'est pourquoi le

romantisme

ne pouvait pasvi- vre, et Pourquoilemeilleur écrivainne peut être

que

classique.

(21)

Le»

lettre»

Littirafre»

L'usage d'écrire des lettres littéraires, c'est-à-direde ces lettresqui puissent rester

comme

modèles, tant

pour

la

forme que pour

le fond, est disparu.

La

facilité toujours grandissantedes

moyens

de communication, l'infatigable activité

de

la vie

moderne,

la

consommation —

si l'on peutdire

— énorme

qui se fait

du temps

appliqué

aux

affaires,

aux

étudesscientifiques,

même

à la littéra- tureproprementdite,rejettentdans l'ombre ce genre

charmant

dont l'antiquité a laissé des

exemples

incomparableset qui,

au

dix- septième siècle, a permis

à une femme,

ex- quise de bonté inquiète et d'intelligence primesautière.des'élever

au rang

d'écrivain.

Autrefois, grâce à la lettre,

on

devenait académicien.

De même qu'une

lettre

de

cachetsignée par le roi vous envoyait son

homme

à la Bastille, de

même un

paquet de lettres colportées sousle

manteau

etapot al-

lées parles

beaux

espritset lesbellesdames conduisait sonauteur souslacoupole.

Au-

jourd'hui,

pour

écriredeslettres qui valus- sentcellesd'autrefois, ilfaudrait

commencer

par être

académicien—

je

veux

dire, par là,

avoir

du

talent,

une

grande instruction et

(22)

u

milleautres qualités nécessairesàlaproduc- tiondesoeuvreslittéraires.

Voilàcertes

un champqni

n'estpasouvert àtout le

monde. Mais

ilest loisible à tout

Immonde —

^jedis :loisible,et jedevraisdire :

ilestnécessaire

pour

toutle

monde

d'aspirer

à

lacorrection, àla clarté, et, en

somme, au bon

sensdans la rédaction des lettres. Si l'on écrit, c'est

comme

sil'on parlait : c'est

pour

êtrecompris.

De

nos jonrsil s'écrit

beaucoup moins de

lettres littéraires,

même

il nes'en écrit pas

du

tout, carlesgrandsépistoliersontcédéle pas,

ou

plutôt laplume, à des gens

pour

qui le télégraphe, le téléphone, l'automobile

ou

la

machine à

écrire sontdes

armes beaucoup

plus

commodes. Cependant

ils'écritplus

de

lettres qu'autrefois,

mais on

les écrit infini-

ment

plus mal. Ilendevait êtreainsi, ''ceci

tue toujours cela", la machine, précise et rapide, a détruitlecorrect laisser-allerde la conversation écrite, et ilne resteplus qu'à déplorerla victoiredesinventions

modernes

surla poétique mais lente

plume

d'oie; je

me

trompe, il reste encore autre chose

à

faire, c'est d'écrire bien les lettres

que

la postérité

ne

connaîtra jamais, mais quisont destinées àêtreluespar quelquespersonnes.

Ces

personnessont nos parents, nos amis,

Ne

devons-nous pasfaire

pour eux

ce

que

les écrivains de professions font

pour

lepublic?

Ne

devons-nous pas

au

moins, sans aller

(23)

i9

jusque-là,

nous

efforcerde leurécrireclaire-

ment

et

aimablement

les choses

que

les circonstances

nous emptchent de

leur dire

de

vivï voix ?

Ceci n'est

évidemment

pas

un

plaidoyer

pour

leretour

aux mœurs

épistolaires des siècles passés.

Ces temps

sont loin, ils ont

eu

leur beauté, beauté profonde etquin'est pas prèsde s'effacer à nos

yeux

souvent dégoûtés par les côtés insipides

de

la vie

moderne

;

mais

enfin

c

sont des

temps

passés ; aujourd'hui obéit à des

modes

qu'hier aurait désapprouvées, et, précisé- ment,

pour

ce quiest dela lettre

dût-elle redevenirlittéraireet aspirer

aux palmes —

ellene peut certainement pasêtrecequ'elle fut

au temps

deCicéron, de

Madame

deSé- vigné,deVoltaire.dePaul-LouisCourrier,de Lacotdaire

ou de

Louis Veuillot.

On

n'ira pas conseiller àl'épistolierduvingtième siè- cled'émailler sa correspondance de prover- bes, d'anecdoteshistoriques,

de

citations.etc.

Ce

serait le

condamner

tout desuite

à une

raideur,

à une

affectation

absolument

désa- gréables.

On

goûte ceschoses

dans

lesécrits anciens, et

nous aimons

àcroire

que

leuran- cienneté est

pour beaucoup

dans le

charme qu'on y

trouve.

Les

goûterait-onaussivive-

ment

de nosjours? J'en doute, et,

dans

ce doute, je m'abstiens et je conseille

qu'on

s'abstienne. D'ailleurs elles peuvent sûre-

ment

se retrouversous

une plume

exercée,

à

(24)

le

jI I laqocUeelles échapperaient,

pour

ainsi dire,

mais

elles seraient trèsdangereuses,si

on

les considérait

comme

des éléments de composi- tion épistolaire. Ilfaudraitautantdireàtout le

monde

sans exception : ayez la

mémoire

ornée desouvenirs, d'anecdotes piquantes, ayez

de

l'esprit, sachez

au

besoin faire des citations, gardez-en

en

réserve et servez-les

an U>n moment.

Non,en

matière

de

compositionépistolaire,

nn

seulavisconvient:

Soyez

clair,convena- ble, et n^ennuyez pas.

C'esttris court.

Mais

il n'estpasde chose

dmple

dont l'application

ne

soit parfois étrangement compliquée et difficile.

Nous

essaieronsde montrer, sanstoutefois

donner

des préceptesrigoureux, sans

mime

poser desrègles

immuables ou

qui auraientl'airde prétendre àl'immuabilité,

nous

essaierons, disons-nous,demontrer,defairecomprendre, defaire sentir,

comment

les lettres peuvent

s'écrire.

Si l'on voulait atteindre quelque habileté

I

dans

cet art, il serait tris

bon

d'étudier les grands modèles,

non

pas

pour

les imi- ter servilement,

mais pour

se former la

I

main

et arriver à leur prendre

nn peu de

leur perfection tout

en

restant soi-mime. Il sepeut

que

la lecturedes lettrescelibres

ne

fassepas

de vous un Fénélon ou une

Sévi- gné.mais n'y aurez-vous pas gagné,dequel-

(25)

17

qw

f«con,à vivredes heures enla

compagnie

de» uons auteurs ?

Nous

disons

que

les

modèles

sont utiles.

Nous

devrionsajouter : quelle

que

soit pratique

qu'on en

ait, il serait téméraire d'aspirer à

une

certaine facilité sans avoir préalablement fait des études littéraires

de

quelque importance;car,

malgré

le titredece chapitre, qui établit

une

différence entreles

"

lettres littéraires

"

et les "

lettres

non

littéraires", toutes les lettres doivent être littéraires.

Leur

degré de

"

littérature

"

variera évi

demment,

etla lettre d'affaires,par exemple, encontiendra tadose la

moins

forte, tandis quelalettre

proprement

littérairecontiendra

la dosela plus considérable de cette puis- sancequiest, en

somme,

de la beauté, dela perfection,

de

l'art.

(26)

il

M

Auteurs i

lire

Faguet

A propM

d'étude de11 littérature,

nous

conseillonsquelques auteurs.

On

trouvera

grand

profit à lire les

SdeUi

LUIirmn».

de M. Emile

Faguet.

Le fameux

écrivain,a concentré

dans

ces

volumes

le fruitdelectures et d'étudestris

nombreuses

et ti*scomplètes.Il

y

apportesa clairvoyan- ce, sonérudition, sonesprit,sa verve,et,

en

plus.cettelmaniiredetraiter

un

sujet quifait

penser

de

lui : il tourne autour

de

l'idée, il

la caresse, illa

mord,

il la laisse aller, illa guette, il la reprend, illa retourne encore

dans

tousles sens, puis finalementill'avale.

Oui,

mais

l'idée n'en est pas

pour

cela dis-

parue ;

au

contraire

M. Faguet vous

la remet devant les

yeux

pluslumineuse, plus claire et plus nettequ'avant sa jonglerie.

Alphonse Daudet

On ne

peut rientrouver

de

plus aimable ni

de

plusalerte

que

les contes

de

Daudet.

Malheureusement

ils ne sont pas

pour

tous lesâges. Sij'avais

à

en faire

un

choix,

j'indiquerais Le tcni-pr^A

oux àumpi

et Woodtlovm.

Ce

dernier,

une

merveille

de

(27)

fanUWe

et d'^riture,

montre

avec quelle Tirtnodté TartiMe

qne

fut

Daudet

lut tout

illuminer, tout po<tiKr.

Dans un

autre genre, let contea fantas- tiques de

Chamisso

offrent

une

nourriture philosophique

lacuriositétrouveaussisa pâture.

Ceux de Rudyard KipUng

sontdes chefs-d'œuvre auxquelslestraducteursfran- çai» rendent la Justice qn'ilaméritent.

^

Paul Féval

Parmi

les

romsns

d'aventures,

cepx

de Paul Féval sont des meilleurs. Féval a

l'esprit

d'Alexandre Dumas,

il écrit

mieux qne

lui, et ses livres peuvent être lus par tout le

monde.

Ils sont empreints

temte"

bretonne

"dont

le

djne

pittoresque

-

vrai

on non—

est plein

de

charme.

Sa

"F,

dte grhet

"

est

un

livre ravissant.

Notre'époque, positive, éprise d'exactitude saentifique.féme deprécision

dans

larecons- titution

du

faithistorique, a des mépris pour

le

roman

romanesque.

Cependant

ce phé-

nomène

est peut-être passager, car

on com- mence

à revenir

aux

goûts dejadis

: lacape

et l'épéereposerontdesprouesses

du

scalpel Psychologique.

(28)

eo

Charle»

Dickens

Us romans

de Charles

Dickens

sonttons

à lire, depuis "

l'humouresque

" Pickwick jusqu'au dramatique

MaHin

Chuidewit.

Quand on

les alus, il n'ya

qu'une

chose à

faire ; c'est de recommencer.

On y

trouve toujours

du

nouveau, quelque détail qui avait

échappé

àla première lectureet

dont

la saveurenchante.

Mme de

Ségur

Les

auteurs

que nous venons

de citer

ne

sont pas

est-il besoin de le dire ?

à la portée des enfants.

Cependant W

enfants

ontbesoin delire ; il n'y

a

pasde meilleure récréation, demeilleur exerciceet qui déve- loppe

mieux

leurimagination et leur con- naissance delalangue.

Il

y

a

un grand nombre

d'écrivainsqui ont travaillépourlespetits.

Le

plus célèbre à

bon

droit,aprèsle

grand

Perrault, l'auteur

du

Petit

Chaperon Rouge

et dela Belle

au

Bois

Dormant,

c'est

Madame

de Ségur.

P Quelqu'un

adit -.'Ceuxqui

nont

pas

vécu

dans'Ies vingtannées qui ont précédé

immé-

diatementlaRévolutionfrançaiseneconnais- sent;pas la'douceurde^vivre.

1 On.ponrrait:dire,

delmême

:

Ceux

qui

(29)

»1

n'ont pas la les

romans de Mme de

Ségnr,

ceux

qui n'ont pas

goûté

le

charme de

"

I<a

Sœur

deGribouille

"du " Bon

Petit Diable ",des "

Mémoires d'un âne

",et

de combien

d'autres, ne

connaissent pasladou- ceur des années d'enfances ; en tout cas ils

ont été privés

d'une bonne

partie

de

la

douceur

de cette

époque

de la vie, n'ayant pas

vécu un peu

avec les légers et pitto- resquespersonnages

de

la

bonne

comtesse, n'ayant pas

eu

le bonheur, lorsque leurs petits chagrinsd'enfants leur faisaient voir la vie

en

gris, de se consoler avec leura

"

auteurs,"tout

comme

font lesvrais

hom-

mes.

Pour

lesenfants

un peu

plus âgés, il

y

a aussi les contes

du

chanoine Schmidt, dont

on

sourit àvingtans,

mais que

l'on aurait bien tort de ne pas lire à douze.

Peut-être lesécrivains de nosjours font- ilsdes livresmieuxécrits;peut-êtrelesrevues d'enfants contiennent-elles des contes, des romans, desnouvelles

d'une bonne

valeur, mais il nefaudraitpas,

pour

cela, tourner

dos à nos vieux amisd'enfance.

Pour

ce qui est des revuesd'enfants,

nous

croyonsqu'elles sont

moins

utiles

que

les livres. Il est

un peu

tôt,

à

dix ans,à

douze

ans,

pour commencer

lavie des

hommes,

la vie desliseurs de journaux, de revues,

de

publications de toutes sortesdont le retour périodique produit biensouventlasensation

(30)

iii

désagréable d'un dtvoir

ennuyeux, d'une

corvée fatigante.

Le

livre,

d'une

façon générale, est plus

agréable. S'il est bon,

on

leUt

d'un

bout

à

l'autresans ennui. S'il est mauvais,

on ne

le lit pas

du

tout.

H

n'en

va

pas

de même du

jourr.<il

ou de

la revue. Si la revuecontient

un bon

article,

une bonne

histoire,

une

foi» l'article lu

une

fois 1 his-

toiredévorée,

on

se croit obligé de lire le reste et bien souvent

on

perd son temps.

Le

journal est lefléau de notreépoque.

**

La

listedes auteur» àlire estlongue

;

la productionactuelleestteUementlonguequ11 ne faut pas songer àtoutlire,>"«°i«^l'";";

millième partie de cequi se publie.

H

est

sage de choisir, et c'est pourquoi

nous ne

craignons pas d'être accusé

de nous

conten-

ter

d'un

bien petit

bagage en

citant seule-

ment

cesquelquesécrivains.

Nou'.somm»

d'autant plus àl'aise

que

si

on

les lisait, quelque restreint

que

soit leur

nombre, on

L

errait

sûrement un grand

goût de la

levure,

on

voudrait faired'autres

connaj^

sances, et

on

rechercherait,sansdoute,celles dontla parenté littéraire s'en rapprocherait

leplus.

***

Maintenant, cechapitreapeut-êtrebesoin d'uneexpUcation, sinon d'une conclusion.

(31)

ss

On va

dire

:

Pourquoi

cette nomenclature écourlée,cettesorte

d'extraitd'unBaedecker qui prendrait l'histoire

de

laUtérature

pour une

ville à touristes ?

Te réponds

deux

choses:

D'abordtoutcela n'estpasnécessaire

pour

écrire

une

lettre

;

mais

alors,sil'on n'a pas de . lent,d'instinct

ou

desprit,

on

serafort embarrassé,

on

devra avoir recours à des modèles,

ou

plutôt à des patrons, et leur sécheresse, leur"impersonnalité".

ou

encore leur "personnalité

"

tropprononcée

-

c'est

bienpis

encore—

rebutera.

En

second lieu, je dis ceci

:

quand

l'his-

toirede la littérature

nous

aura dévoilé la pensée de tous lesâges,

quand

lesouvrages

d

mvention'pure,

comme

les contes, auront éveillénotre imagination,

quand

les

roman»

de

mœurs nous

auront

appris à

comprendre

a vie,

nous

aurons acquis

une gymnastique

inteUectuelle infiniment utile,

nous

aurons

appns

à analyser instinctivementlesfaitsen apparence

lesmoiusimportants,àleurdonner

unephysionnomie:

tout naturellement, notre

km!^ "^r^""" "°"

'°"""''''°"t'"«'él-

ément eue en

trouvera une, d'autant meil- leure

que

nosauteurs aurontétéplusparfaits.

fo™ r*î: '^'

'^ '""'' l'histoirVde 1.

formation littéraire.

(32)

il'

^

Caractère^

ton de»

lettres

Le

caractèreetletondeslettres:déi«ndent d-unefouledechoses

dontnous énimérerons

lesprincipales -. Vâte. le sexe, la

quahté de

la

^rson« à

laqueUe

on s'adre^

;lesrela-

tionsdeparenté, d'amitié,d-aSaires

qu on a

avecelle-lescirconstancesoù ellese tronve

celles

l'on est

soi-même

; les intérêts

communsou

différents

qu'on

peut avoir

en

^ême temps

qu'elle etquiferont surgirles occasions de correspondre, et enfin,

d une

^ère

générale, les mille incidents

ou

Xti^nsdont

se

compose

la vie de tousles

ours et qui,

à un moment

donné,

V.US

mettent

malgré vous

la

plume

à la main.

Malheureusement

ces mille incide'i.s ce.

situations variées,

en vous

mettantla

plume à

la main, ne

vous

mettent pas toujours

en têteridé^^^r

laquelle

vous

bâtirez votre ettre, la

forme

qu'elledevra avoir, latour- nure qu'elle prendra

pour

être convenabte.

Une

direction, quelque discrète qu'elle soit, n'est pasinutile

en

cela.

wlsd'abordquecettedirections'adres^

aux

personnespeuâgées. N'est-ce-pas

aux jeun^qu'il

faut dire : prenez ce

chem n

c'est lemeilleur, ouc'est le

momsmauvais?

(33)

«V

Quant aux

personnes auxquellesl'âge l'ex- pirience, la connaissance

de

la vie, les

chagrins

même

ont

dû donner

de

grandes

leçons, il

ne nous

siéraitpas deleuren offrir.

Aux

gens qu'on ne connaît pas

on ne

se permet jamaisd'écrire la

moindre

chosequi sentela familiarité

ou

latrop grandeaisance dans la manière. Ici, il est

bon

de rappeler

que

la meilleure lettre est la plus courte.

Evitonsles périphrases, lesdétours, lescon- sidérations générales oiseuses, les débuts trop étendus C'est surtout

dans

lalettre—

à

moins

qu'elle ne soit badine- qn'il faut mettre en pratique le

vieux

précepte

d'Ho-

race :

In médias tes

ce qui veut dire : Entrez tout de suite en matière ; n'ennuyez pas les gens par des pages

de

circonlocutions qui arrachent les

yeux

et la patience.

A un homme

âgé, quelle

que

soit sa

position, si

on

écrit

une

lettred'affaires,

on

sera rigourcusem it poli, et aprèsluiavoir,

au commencement, donné

la démocratique mais suffisamment respectueuse appellation de

" monsieur

",

on

lui expliquera claire-

ment

et brièvement l'objet de la lettre, après quoi

on

se souscrira

"

son

obéissant

(34)

' I i

Kw.

aerviteur ",

non

sans avoir déclaréqu'on

en

est honoré.

Si cette personne occupe

ane

position socialean-dessns de celle

ou

l'on est, si elle remplit

une

charge.soit

dans

lanugistrature, soit

dans

l'administration, soit dans les affaires municipales, soit

dans

l'Eglise, il

faudra

employer

les formules

de

considéra- tion nécessaires, tout

en

les graduant suivant la qualité

de

la personne.

A un

ministre,

& un

juge, à

un

maire,

à un évtque ou

autre

membre du

clergé,

on

té-

moignera du

respect, et cela devra se faire sentir tant

dans

les formules

que dans

la rédaction entièrede la lettre.

Qu'on nous

permettede faire

une

remar-

que

: à

moins

d'occuper

une

position plus élevée

que

celle occupée par lapersonne

à

laquelle

on

écrit, il

ne

faut pas terminer sa

lettre endisant :

Veuillez accepter, monsieur, l'expression

de

laAaute considération avec laquelle, etc.

Il n'y

a que

celuiqui est supérieur

à un

autre qui puisse lui faire la gracieuseté de

l'assur. r

de

sa hauteconsidération. Il vau- drait

mieux

dire, sil'on tient

à

la formule :

Veuillez accepter, monsieur, l'expression

de

Imparfaite,

ou

de la respecbtc*M considé- ration aveclaquelle, etc.

On

est parfois embarrassé

quand on

a à écrire à

un

personnage

haut

placé ;

on ne

saitde quelle

manière commencer

salettre,

(35)

et maintes gens

y

réussisseni ^jeu.

Rien

d'insipide

comme,

lorsqu'on écrit par ex-

emple

à

un

ministre, de

commencer

ainsi :

Honorable

monsieur.

Ce

n'est

qu'une mauvaise

imitation

d'une mauvaise

formule anglaise.

On

dit

c'est la formule

admise —

:

Monsieur

le ministre.

On

peut dire, aussi, tout simplement,

aj-rèsavoir

donné

les titres

du

personnage :

Monsieur.

Cette opinion s'appuie sur la

coutume

reçue lorsqu'il s'agit de personnages plus haut placés encore. Ainsi, si quelqu'un voulait écrire

au gouverneur

général,

ou même au

prince de Galles, il devrait

com- mencer

par

énumérer

leurs titres, après quoi, il n'aurait plusqu'à s'adresser à

eux

en disant toutsimplement : Monsieur.

I<eton des lettresdestinées

aux

personnes dont

nous venons

de parler doit être,

nous venons

de le dire, respectueux.

Cependant, jedoisdire qu'ilsera toujours malséant de s'humilier outre

mesure

devant qui

que

ce soit

; ilfaut êtie poli, mais

pour

celail ne faut pas

manquer

de dignité.

Du

reste lesgens hautplacésse laissentrarement prendre

aux

protestationsde

dévouement ou

d'admiration exagérées

; il en est plusieurs

même

qui en éprouvent

un

tel

dégoût

qu'ils jettent

au

panier sans les lirejusqu'au bout

les lettres

de

ce genre.

Evidemment.là

appa-

I

(36)

1.

I ,!!

llb ,|| I

lil!

I

ralt lelien qui enchaîne

U

beauté morale

à

touslesactes

de

la vie : lalettre, cetactede tousles jour», n'atteindra pas son but, si

eUe

décèle

un

caractère méprisable, si,

pour

tropprouver, elle apporte des

argumeats

qui détruisent les véritables raisons.

Ces

considératiensse rattachent

aux

cas

l'on a quelque faveur, quelque serviceà

deman-

der, et,

en

effet, aveclesgens

en

place, c'est leplussouvent cettesorte de lettre qu'on

écrit. ^, .,

Si

on

obtientla faveur

demandée,

il

y

auraencore, ilest vrai, la lettre

de

remer- ciement. Celle-là, ilnefautjamaisl'oublier.

Au

fond, il serait

ausa

pratique

de

dire :

soyez bon, soyez poli, soyez

conv

able

en

toutes occasions et avec tout le

monde.

Vavis

n'est pasinutile ;

U

serait

même

pré- cieux s'Uavait

pour

effet

d'empêcher

leslet-

tres d'injures. N'écrivons jamais de lettres d'injures : ceslettres restent

comme

les au-

tres ;ellesrestent

même

pluslongtemps, car

ceux

quiles reçoiventles conservent

pour

s'en faire desarmes. Ils n'ont pastort :

ne

doivent-ilspas prendre desprécautionscontre

ceux

dont lesparoles

-

les lettres sont des paroles

révèlent desi mauvaisesdisposi- tions ?

**•

Un homme

qui écrit à

une femme

doit

.toujours se rappeler

que

la galanterie fran-

(37)

çaljeest

une

deschosesles plusexquises

de

la civilisation

moderne. On

dit qu'elle esten train

de

disparaître

en France

; j'aime

mienz

croire qu'elle s'y modifie.

En

tout cas,elle n'estcertainementpasen

danger

ici,

carie Canadien- Françaisal'admirationetle respect dela

femme.

Cette admiration, ce respect,tout celapeut et doitpasser dansla lettre.

Les

formulesarrondiespeuventêtre ridicules et

ennuyeuses

entre

hommes,

elles sont toujours à leur place

dans une

lettre adressée

à une femme

par

un homme.

Une femme

quiécrit à

un homme,

pourra, devra

m£me

être

aimable—

ne faut-il pas toujours l'être

?— mais

elle se rappellera

que

les conquêtesféministesne luienlèvent passa supérioritésociale sur le sexe laid :

une femme

esttoujours,

pour un

hc

mme, un

êtredont l'empire n'arienàabdiquer. Elle

ne

traitera

donc

pas avec luid'égale àégal,

mais donnera à

sa lettre

une

teintede giâce enveloppée

de

dignité.

Une

jeune fille sera pleine d'attentions

pour une

vieille

dame.

Il n'y a rien qui fasse plaisir

aux

vieilles gens

comme

les caresses,lessoins, lesattentions desjeunes.

Arrivé

à un

certain âge,

on

sentbien

qu'on

s'en va

du monde,

etil est trisdésagréable

de

s'apercevoiranssi

que—comme

dit l'au- tre—le

monde

s'en

va de

vous.

Faisonstout

pour

amuser,

pour

intéresser les personnes Agées. Racontons-leur les

(38)

Il

'

il

III

IJ

II

$0

potins,parlons-leurdesgensqu'elle*connaia-

wat

eldontcUcssontiloignées,qu'ellesn'ont pas vues depuis longtemps, informons lesdes choses nouvelles dont, soit à cause de leur éloignement,deleursituation

ou

deleur

iUA de

santé,elles

ne

peuvent être

au

courant.

Voilàplusieurs sujetsdelettrestoutindiqués.

Il

y

a aussi

une

chose à éviter, c'est

de

leur faire entendre

que

leur ftge et leurs infirmités sontdes inconvénientstout natu-

rels. Il sera plusaimablede procéder dela manière contraire.

Au

lieu

de

dire :

"Ma- dame X.

vientde

mourir

àsoixante-dixans.

C'est bien triste,mais

on

s'en consoleà cause

de

son

grand

ftge, "-dites plutftt :

Madame X.

vientde

mourir

& soixante-dixans. Elle n'était pourtant pas assez avancée en ftge

pour

fairecraindre ce

dénouement.

.."Votre correspondante sera ravie de cettedernière manière, tandisquelapremièrel'auraitmise

dans

tous les états. Dire

aux

vieilles gens qu'ilssont jeunes,c'estprolongerleurs jours;

l'illusion est encore le meilleur élixir de longuevie, et cela n'estpasétonnant si l'on se rend

compte

de l'influence

du

moral sur la sente

du

corps.

; il!'

(39)

Il

Modèles

des différents genres

(40)

Ih"i

i

Il Itli!

•r.Ji

(41)

En quoi

le«

moctelt peuvent

lervif

Noos donnoiu

des modèlea.

Nous

croyons qu'en les Usant

on

n'apprendra pas & écrire deslettres, mais

on

fera

une

ronstaration utile ;

on

pensera:

Ce

n'est

que

cela?Jepuis

en

faireautant.

Certainement, toutle

monde

peut en faite autant.

Un grand nombre de

personnes peuvent faire

beaucoup

mieux.

Nous en

connaissonsqui,habitueUement,écrivent des

lettresdont lesudtresne peuventapprocher, ni

pour

le tour, ni

pour

le fond, lî

pour

la

verve qui

y

coule à flotsi.

Nous

aurions

donc

obtenu

un bon

résultat si

nous

avions

prouvé

qu'écrire n'est pas impossible,

que

la lettreest à la portée

de

tout le

monde, pour peu

qu'on s'y mette, qu'il n'y a pas decirconstance siembarras- sante qu'elle paraisse,

ou

l'onnepuisse.avec de la patienceet dela réûexion, arriver

à

écrite

exactement

la lettre qui s'impose.

Au

fond, il ne s'agirait, pourcela,

que

de regarder en soi-même.

estla source

de

touteinspiration.

La

lettre d'affaires, pasn'est besoin d'en parler, sice n'est afin d'indiquer ladisposi- tion

du

sujet

à

traiter ;eneffet,

dans

la lettre

d'affaires, la matière est toute trouvée.

(42)

s*

hi

'!

Dans

lalettre qui n'est pas "d'affaires ", la matièreest peut-être trouvé*aussi, mais elleest informe, confuse, elleabesoin d'être travaillée.

On

latravailleordinairement avec sa tête,

on

cherche

une

idée. Pourtant, la

plupart

du

temps, c'est avecle

cœur

qu'on devrait essayerde lui

donner une forme

; autrementdit,

au

lieu de chercher

une

idée,

il vaudrait

mieux

se laisser guider par

un

sentiment.

Un

écrivain a dit :

" Les

grandes pensées viennent

du cœur."

Dans

l'application de ce

principe—

sitant est qu'on puisse l'ériger en principe

se trouve presque tout le secret des bonnes

lettres.

Il estvrai

que

l'esprit,ce "sourire

du bon

sens",arenducélèbres bien deslettres

le

cœur

n'avait rien apporté ; mais qui peut prétendre à l'esprit, et, d'unautre côté,qui

manque

de

cœur

?

u.

(43)

Lettres d'affaires

Le3

lettresd'affairesdoiventêtre, plus

que

toutesautres, brèves, claires et explicites.

Ecrivez

une

lettre séparée

pour chaque

affaire ; cela vaut

mieux que

de traiter plusieurs affairesdans la

mCme

lettre.

Ceci s'applique spécialement à la corres-

pondance

avecl'administration publique.

Ne mêlez

pas tout ; n'accolez pas à la suite, sans ordre, lesmots, les chiffres, les dates, la signature. Cela

vous

expose

à

des retards, à des échanges interminables de

lettres plus ennuyeuses les

une que

les autres, à des

demandes

d'explications,à des malentendus, et, par suite, à des pertes de temps,

on même

d'argent. N'écrivez pas, par exemple,

une

chose

comme

celle-ci :

Monsieur,

Envoyez-moi,

s'il

vous

platt, le complet

numéro

17 devotre catalogue, pour garçon de quinze ans,

deux

chemises, à 80 cents.

No

56

du

catalogue ; lecomplet est

de douze

piastres ; envoyez à l'adresse sui- vante :

Emile

Boulan, Sainte-Agnès, six paires

de

bas de laine

de

soixante cents la paire,letoutparl'express;j'inclusl'argent.

Votre dévoué,

Bitii,B Bouiuut.

(44)

se

Cela peutêtre trèsclairpourlesignataire,

mais

c'est presqu'un casse-tête

pour

l'em- ployé

de

la

maison

de

commerce

qui sera obligé delelire.

Voici

comment

ilfautprocéder :

on

écrira

une

lettre courteà laquelle

on annexera une

listedes objets

commandés. Par exemple on

dira :

f

H

i.H

Monsieur,

Veuillez trouver sous ce pli

un mandat-

poste

de

^17.70, en paiement des articles

mentionnés

dans

une

liste

que

j'annexe à la présente.

Vois

voudrezbien, s'il

vous

plaît,

faire l'envoi parl'express.

Votre

obéissant serviteur, Em:i.b

BoutAN,

Sainte-

Agnès,

Charlevoix.

LISTB

DBS

AKTICI.BS

COUMAND&S

1 complet.

No

17

du

catalogue

du

23 février igii $12.00

2 chemises

No

56

" "

à 0.80 1.60 6 pairesde bas

de

laine

No

3

" "à

0.60 3.60 (Frais d'express) 50

ToTAi, $17.70

-

ii:i

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