CIHM
Microfiche Séries
(l\/ionographs)
ICMH
Collection de microfiches (monographies)
Canadian
InstKun
for HIstoricalMieroraproductiofn /Inctituteanadiandamicroraproductianahiatofiqiiaa©1995
Technical
and
BibliographieNotes
/Notes
techniqueetbibliographiques The Institute has attempted to obtain fhe be$t originalcopy avallable for filmlng. Features oJ Ihis copywhich
may
be bibliographicallyunique, whichmay
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in the reproduction, or whichmay
significantly change the usual
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of filming are checlted below.n D D D
[^
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0"
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de
cet exem-plaire qui sont peut-être uniques du point de vue bibli-
ographique,qui peuvent moditier uneimage reproduite,
ou qui peuvent exigerune modifications dans la méth- odenonnaledefilmagesont indiqués ci-dessous.
r~] CokHiredpages /Pages decouleur
I I
Pagesdamaged/Pagesendommagées
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Pagesrestoredand/or laminated/
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—
' Pagesrestaurées et/ou pelliculéesI
\/[' Pagesdiscoloured, stained orfoxed /
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' Pagesdécdorées. tachetéesoupiquées
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Pages detached/ Pages détachées
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Showthrough/Transparencer^
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' Qualité inégaledel'impressionI I
Indudessupplementarymatériel/
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Pages wholly or partially obscured by errata slips, tissues. etc., hâve been refilmed to ensure the best possible image / Les pages totalement ou partiellement obscurcies psr un
feuilletd'errata,unepelure,etc.,ont été filmées à nouveau oe ,açon à obtenir la meilleure imagepossible.
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Opposing pages with varying colouration or discoiourationsare filmed twice toensure the best possible image / Les pages s'opposent ayant des coloretlons variables oudes décol- oretionssontfilméesdeuxfois afind'obtenirla meilleurimagepossible.
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1 2
4 5
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luitlonaladu Canada
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5 6
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:;ECRIVEZ-MOI
PETIT ESSAI D'ART EPISTOLAÎRE - EDI-
TION AUGMENTÉE
Jia>J^ ^
râî
QUJÉHBD
1ti %
nvez-moi...
Petit essai sur
l*£ut épistolaire
Uaifl»»it.ii|i riiMwiiilil i,21,SMilfr»rtlilri«fcQ«l>ic.
DttAta rf»ervés, Canada, 191», pai la Cie d'Imprimerie
Commerciale
deQuébec.
Des
distances l'amutir peut rire,L'amitié n'en supporte point.
Biranger.
Ecrivez-moi
I ...
C'est l'échodetous lesdéparts, de tous les adieux. Bien souvent l'écho se perd,et,
aveclui, le souvenirdes promessesfaites
au
derniermoment.
Pourtant ces promesses adoucissent la mélancoliedes séparations :ellessont decelles auxquellesil faudrait le
moins manquer
; n'estilpasconsolant,pour ceux
qui restent, de penserque
les absents leur renverrontun peu d'eux-mêmes au moyen de
ce messagercommode
: la lettre ?La
négligence nuitaux
relations épisto-laires,
mais
il est certain aussiqu'on
écri- rait plussouventsil'on necraignaitdemal
écrire, de ne pasintéresser, si, en
un
mot, l'on savaitcomment
s'yprendrepour
écrireune
lettre.Cette plaquette n'apaslaprétention d'en- seigner cet art atout le
monde
: il faudrait autant songer àmodifier les caractères, lestempéraments, lesdispositions
ou même
lesaptitudes destrois-quartsdes gens. Elle a
pour
objet defaire voir ceque
c'estque
la lettre, ce qu'elle peutêtre, et,en
certains cas,cequ'elle doit être.Nous
aurons atteintquelque
peu
notrebut sinous
réussissons à convaincrelelecteurindulgentque
siDesdistances 'amour peutrire.
L'amitié n'ensupportepoint,
et qu'avec dela
bonne
volonté il est facilede
rendre l'absencemoins
tristeou moins
lourde.
Aperçu d'hàtoire
KttéraireAvant
d'entrer tout à faitdans notre su- jet,nous donnerons un
aperçu très brefde
l'histoire littéraire,
— nous
parlons del'his- toire littérairefrançaise.Les Sources
L'influencede la
Grèce
ancienne se fait sentirdans
toute la littérature française ; elle està
sa base, elle en touche le milieu,' elleest partout enelle.En
effet, sans par-lerdeRabelais,
d'Amyot, ou même de
Paul.Louis Courrier, qui,
au
sortir desbrutalités de11 Révolution, sentit le besoindereveniraux
idyllesdeLongus,
n'a-t-on pas dit, de nosjours, qu'AnatoleFrance
est le plus grecde tous les Français ? Pourtant, c'est par ricochet seulementque
le selattiqueestdevenu
gaulois, et c'estpour
avoir conquisRome que
laGrèce
littéraire fit quelques conquêtes par-delà les Alpes.Car nous sommes
plutôtlatins.Le
français, langue romane,estdu
latin transformé,un
amalga-me
delatin, deceltique etdebeaucoup
d'au-tres idiomes
du
centredel'Europe.Le
la-tin se retrouve à
chaque page de
notre lit-10
térature ;les écrivains français ont imité, et souvent reproduit les grands écrivains latins ; il
y
a telles formes littérairesque nous
avonsempruntées
totalement à la lit-térature latine ;
même,
l'un des procédés qui semblent appartenirle plus exclusive-ment
àla langue française, la rime,a
étéemployé
parles latins.Les époques
Passons pardessus les ouvrages des pre- mierssièclesde la vie littéraire française, laissons
même
decôtéune œuvre comme
laChanson
de Roland, qui n'estpasd'une
des grandes époques, mais qui en est digne et quinous
rapproche encore de laGrèce en
ce qu'elle est notrepoème
épique, notre II- liadeon
notreOdyssée,etarrivonsàcequ'on
est
convenu
d'appeler les grands siècles.C'est la Renaissance, avec la Pléiade et
Ronsard
; c'est ledix-septième siècle, avec Corneille, Racine, Molière ;c'est ledix-hui- tièmesiècle, avec Rousseau, Voltaire, Vol- tairesurtout, lemoins
philosophede
toutles Français, et le plus français des écri- vains ; puis, enfin, c'est le
dix-neuvième
siècle, avec Chateaubriand, 1 père
du
ro- mantisme, VictorHugo,
poèteimmense,
leplus
grand de
tous lestemps —
àmoins qu'on
ne réclamepour
Shakespeare—
, avecMusset, avec Maupassant, le plus
beau
desu
écrivains français,
mais
qui estdangereux
et
qu'on
ne peut paslire quoiqu'ilait écrit, sur la mort,une page
à lui faire pardonner beaucoup...Les
écolesA
part lamultitude des petites écoleslit-téraires dont se hérissent les siècles, il en est
deux
grandes : l'école classique et l'é- cole romantique. Il serait plusjustedédireque
cesdeux
écoles existentseulementpour
nous,du
vingtième jiède, et surtout ont existépour ceux du
dix-neuvième siècle, car,en somme,
leromantisme
n'estque
l'é-cole
d'un
siècle,ou d'une
partiede siècle, et ilne
doit être citéque comme une
mani- festationlittéraire, ou, toutau
plus,comme
la manifestation
d'une
tendanceéphémère de
la littérature,ou
encorecomme
lemode
d'expression particulier
à un groupe
litté- raire, quelque important qu'ait été ce groupe.I<e romantisme, c'est,d'après Brunetière, quelque chose
comme
le cultedu
moi, lapréoccupation constante,
en
littérature, des'étaler, soi, savie, sasouffrance, sa joie,
etc.. . .
Avant
cette formule,on
auraitpu
hésiterentrel'écolecîsssiqueet l'école ro-
mantique
; aprèselle, toute hésitation dis- parait : leromantisme, en effet, n'apu
êtrequ'un
procédé qui aservi, et merveilleuse-i«
ment
parfois, àcertains écrivainsdu
dix-neuvième
siècle,mais
il nesauraitservirde
règle.
I^
littérature classique est précisément tout cela : elleest lemodèle
sur lequel toute littérature qui veut vivre doit être faite.Etreclassique, c'est parler clairement de 'humanité à l'humanité ; c'est,
comme Ra-
cine,
montrer aux mères
les tourments et leshésitationsd'Andromaque
;c'est,comme
Balzac, faire voir
aux
avares la laideurde Grandet, et,comme Rostand
peut-être, pro- poseraux
ambitieux sansscrupule la gran-deur d'âme
de Cyrano. L'écrivain classique c'est l'écrivain qui parlebon
sens, c'est ce- lui quiy
revient toujours quoiqu'il paraisse s'enéloigner, c'est celui dont les artifices littérairesne vont pasau
delàde ceque nous pouvons comprendre ou
ressentir,c'est celui qui écritpour l'homme
etnon
paspour un
êtred'imagination créé parsoi...
Et
c'est pourquoi leromantisme
ne pouvait pasvi- vre, et Pourquoilemeilleur écrivainne peut êtreque
classique.Le»
lettre»Littirafre»
L'usage d'écrire des lettres littéraires, c'est-à-direde ces lettresqui puissent rester
comme
modèles, tantpour
laforme que pour
le fond, est disparu.
La
facilité toujours grandissantedesmoyens
de communication, l'infatigable activitéde
la viemoderne,
laconsommation —
si l'on peutdire— énorme
qui se faitdu temps
appliquéaux
affaires,aux
étudesscientifiques,même
à la littéra- tureproprementdite,rejettentdans l'ombre ce genrecharmant
dont l'antiquité a laissé desexemples
incomparableset qui,au
dix- septième siècle, a permisà une femme,
ex- quise de bonté inquiète et d'intelligence primesautière.des'éleverau rang
d'écrivain.Autrefois, grâce à la lettre,
on
devenait académicien.De même qu'une
lettrede
cachetsignée par le roi vous envoyait sonhomme
à la Bastille, demême un
paquet de lettres colportées souslemanteau
etapot al-lées parles
beaux
espritset lesbellesdames conduisait sonauteur souslacoupole.Au-
jourd'hui,
pour
écriredeslettres qui valus- sentcellesd'autrefois, ilfaudraitcommencer
par êtreacadémicien—
jeveux
dire, par là,avoir
du
talent,une
grande instruction etu
milleautres qualités nécessairesàlaproduc- tiondesoeuvreslittéraires.
Voilàcertes
un champqni
n'estpasouvert àtout lemonde. Mais
ilest loisible à toutImmonde —
^jedis :loisible,et jedevraisdire :ilestnécessaire
pour
toutlemonde
d'aspirerà
lacorrection, àla clarté, et, ensomme, au bon
sensdans la rédaction des lettres. Si l'on écrit, c'estcomme
sil'on parlait : c'estpour
êtrecompris.De
nos jonrsil s'écritbeaucoup moins de
lettres littéraires,
même
il nes'en écrit pasdu
tout, carlesgrandsépistoliersontcédéle pas,ou
plutôt laplume, à des genspour
qui le télégraphe, le téléphone, l'automobileou
la
machine à
écrire sontdesarmes beaucoup
pluscommodes. Cependant
ils'écritplusde
lettres qu'autrefois,
mais on
les écrit infini-ment
plus mal. Ilendevait êtreainsi, ''cecitue toujours cela", la machine, précise et rapide, a détruitlecorrect laisser-allerde la conversation écrite, et ilne resteplus qu'à déplorerla victoiredesinventions
modernes
surla poétique mais lenteplume
d'oie; jeme
trompe, il reste encore autre choseà
faire, c'est d'écrire bien les lettres
que
la postériténe
connaîtra jamais, mais quisont destinées àêtreluespar quelquespersonnes.Ces
personnessont nos parents, nos amis,Ne
devons-nous pasfairepour eux
ceque
les écrivains de professions fontpour
lepublic?Ne
devons-nous pasau
moins, sans alleri9
jusque-là,
nous
efforcerde leurécrireclaire-ment
etaimablement
les chosesque
les circonstancesnous emptchent de
leur direde
vivï voix ?Ceci n'est
évidemment
pasun
plaidoyerpour
leretouraux mœurs
épistolaires des siècles passés.Ces temps
sont loin, ils onteu
leur beauté, beauté profonde etquin'est pas prèsde s'effacer à nosyeux
souvent dégoûtés par les côtés insipidesde
la viemoderne
;mais
enfinc
sont destemps
passés ; aujourd'hui obéit à desmodes
qu'hier aurait désapprouvées, et, précisé- ment,
pour
ce quiest dela lettre—
dût-elle redevenirlittéraireet aspireraux palmes —
ellene peut certainement pasêtrecequ'elle fut
au temps
deCicéron, deMadame
deSé- vigné,deVoltaire.dePaul-LouisCourrier,de Lacotdaireou de
Louis Veuillot.On
n'ira pas conseiller àl'épistolierduvingtième siè- cled'émailler sa correspondance de prover- bes, d'anecdoteshistoriques,de
citations.etc.Ce
serait lecondamner
tout desuiteà une
raideur,
à une
affectationabsolument
désa- gréables.On
goûte ceschosesdans
lesécrits anciens, etnous aimons
àcroireque
leuran- cienneté estpour beaucoup
dans lecharme qu'on y
trouve.Les
goûterait-onaussivive-ment
de nosjours? J'en doute, et,dans
ce doute, je m'abstiens et je conseillequ'on
s'abstienne. D'ailleurs elles peuvent sûre-
ment
se retrouversousune plume
exercée,à
le
jI I laqocUeelles échapperaient,
pour
ainsi dire,mais
elles seraient trèsdangereuses,sion
les considéraitcomme
des éléments de composi- tion épistolaire. Ilfaudraitautantdireàtout lemonde
sans exception : ayez lamémoire
ornée desouvenirs, d'anecdotes piquantes, ayezde
l'esprit, sachezau
besoin faire des citations, gardez-enen
réserve et servez-lesan U>n moment.
Non,en
matièrede
compositionépistolaire,nn
seulavisconvient:Soyez
clair,convena- ble, et n^ennuyez pas.C'esttris court.
Mais
il n'estpasde chosedmple
dont l'applicationne
soit parfois étrangement compliquée et difficile.Nous
essaieronsde montrer, sanstoutefois
donner
des préceptesrigoureux, sansmime
poser desrèglesimmuables ou
qui auraientl'airde prétendre àl'immuabilité,nous
essaierons, disons-nous,demontrer,defairecomprendre, defaire sentir,comment
les lettres peuvents'écrire.
Si l'on voulait atteindre quelque habileté
I
dans
cet art, il serait trisbon
d'étudier les grands modèles,non
paspour
les imi- ter servilement,mais pour
se former laI
main
et arriver à leur prendrenn peu de
leur perfection touten
restant soi-mime. Il sepeutque
la lecturedes lettrescelibresne
fassepas
de vous un Fénélon ou une
Sévi- gné.mais n'y aurez-vous pas gagné,dequel-17
qw
f«con,à vivredes heures enlacompagnie
de» uons auteurs ?Nous
disonsque
lesmodèles
sont utiles.Nous
devrionsajouter : quelleque
soit là pratiquequ'on en
ait, il serait téméraire d'aspirer àune
certaine facilité sans avoir préalablement fait des études littérairesde
quelque importance;car,malgré
le titredece chapitre, qui établitune
différence entreles"
lettres littéraires"
et les "lettres
non
littéraires", toutes les lettres doivent être littéraires.
Leur
degré de"
littérature"
variera évi
demment,
etla lettre d'affaires,par exemple, encontiendra tadose lamoins
forte, tandis quelalettreproprement
littérairecontiendrala dosela plus considérable de cette puis- sancequiest, en
somme,
de la beauté, dela perfection,de
l'art.il
M
Auteurs i
lireFaguet
A propM
d'étude de11 littérature,nous
conseillonsquelques auteurs.On
trouveragrand
profit à lire lesSdeUi
LUIirmn».de M. Emile
Faguet.Le fameux
écrivain,a concentré
dans
cesvolumes
le fruitdelectures et d'étudestrisnombreuses
et ti*scomplètes.Il
y
apportesa clairvoyan- ce, sonérudition, sonesprit,sa verve,et,en
plus.cettelmaniiredetraiterun
sujet quifaitpenser
de
lui : il tourne autourde
l'idée, illa caresse, illa
mord,
il la laisse aller, illa guette, il la reprend, illa retourne encoredans
tousles sens, puis finalementill'avale.Oui,
mais
l'idée n'en est paspour
cela dis-parue ;
au
contraireM. Faguet vous
la remet devant lesyeux
pluslumineuse, plus claire et plus nettequ'avant sa jonglerie.Alphonse Daudet
On ne
peut rientrouverde
plus aimable nide
plusalerteque
les contesde
Daudet.Malheureusement
ils ne sont paspour
tous lesâges. Sij'avaisà
en faireun
choix,j'indiquerais Le tcni-pr^A
oux àumpi
et Woodtlovm.Ce
dernier,une
merveillede
i»
fanUWe
et d'^riture,montre
avec quelle Tirtnodté TartiMe
qne
futDaudet
lut toutilluminer, tout po<tiKr.
Dans un
autre genre, let contea fantas- tiques deChamisso
offrentune
nourriture philosophiqueoù
lacuriositétrouveaussisa pâture.Ceux de Rudyard KipUng
sontdes chefs-d'œuvre auxquelslestraducteursfran- çai» rendent la Justice qn'ilaméritent.^
Paul Féval
Parmi
lesromsns
d'aventures,cepx
de Paul Féval sont des meilleurs. Féval al'esprit
d'Alexandre Dumas,
il écritmieux qne
lui, et ses livres peuvent être lus par tout lemonde.
Ils sont empreintstemte"
bretonne"dont
ledjne
pittoresque
-
vrai
on non—
est pleinde
charme.Sa
"F,
dte grhet"
estun
livre ravissant.Notre'époque, positive, éprise d'exactitude saentifique.féme deprécision
dans
larecons- titutiondu
faithistorique, a des mépris pourle
roman
romanesque.Cependant
ce phé-nomène
est peut-être passager, caron com- mence
à reveniraux
goûts dejadis: lacape
et l'épéereposerontdesprouesses
du
scalpel Psychologique.eo
Charle»
Dickens
Us romans
de CharlesDickens
sonttonsà lire, depuis "
l'humouresque
" Pickwick jusqu'au dramatiqueMaHin
Chuidewit.Quand on
les alus, il n'yaqu'une
chose àfaire ; c'est de recommencer.
On y
trouve toujoursdu
nouveau, quelque détail qui avaitéchappé
àla première lectureetdont
la saveurenchante.
Mme de
SégurLes
auteursque nous venons
de citerne
sont pas—
est-il besoin de le dire ?—
à la portée des enfants.Cependant W
enfantsontbesoin delire ; il n'y
a
pasde meilleure récréation, demeilleur exerciceet qui déve- loppemieux
leurimagination et leur con- naissance delalangue.Il
y
aun grand nombre
d'écrivainsqui ont travaillépourlespetits.Le
plus célèbre àbon
droit,aprèslegrand
Perrault, l'auteurdu
PetitChaperon Rouge
et dela Belleau
BoisDormant,
c'estMadame
de Ségur.P Quelqu'un
adit -.'Ceuxquinont
pasvécu
dans'Ies vingtannées qui ont précédé
immé-
diatementlaRévolutionfrançaiseneconnais- sent;pas la'douceurde^vivre.1 On.ponrrait:dire,
delmême
:Ceux
qui»1
n'ont pas la les
romans de Mme de
Ségnr,ceux
qui n'ont pasgoûté
lecharme de
"
I<aSœur
deGribouille"du " Bon
Petit Diable ",des "Mémoires d'un âne
",etde combien
d'autres, neconnaissent pasladou- ceur des années d'enfances ; en tout cas ils
ont été privés
d'une bonne
partiede
ladouceur
de cetteépoque
de la vie, n'ayant pasvécu un peu
avec les légers et pitto- resquespersonnagesde
labonne
comtesse, n'ayant paseu
le bonheur, lorsque leurs petits chagrinsd'enfants leur faisaient voir la vieen
gris, de se consoler avec leura"
auteurs,"toutcomme
font lesvraishom-
mes.Pour
lesenfantsun peu
plus âgés, ily
a aussi les contesdu
chanoine Schmidt, donton
sourit àvingtans,mais que
l'on aurait bien tort de ne pas lire à douze.Peut-être lesécrivains de nosjours font- ilsdes livresmieuxécrits;peut-êtrelesrevues d'enfants contiennent-elles des contes, des romans, desnouvelles
d'une bonne
valeur, mais il nefaudraitpas,pour
cela, tournerlédos à nos vieux amisd'enfance.
Pour
ce qui est des revuesd'enfants,nous
croyonsqu'elles sontmoins
utilesque
les livres. Il estun peu
tôt,à
dix ans,àdouze
ans,
pour commencer
lavie deshommes,
la vie desliseurs de journaux, de revues,de
publications de toutes sortesdont le retour périodique produit biensouventlasensations»
iii
désagréable d'un dtvoir
ennuyeux, d'une
corvée fatigante.Le
livre,d'une
façon générale, est plusagréable. S'il est bon,
on
leUtd'un
boutà
l'autresans ennui. S'il est mauvais,on ne
le lit pasdu
tout.H
n'enva
pasde même du
jourr.<ilou de
la revue. Si la revuecontientun bon
article,une bonne
histoire,
une
foi» l'article luune
fois 1 his-toiredévorée,
on
se croit obligé de lire le reste et bien souventon
perd son temps.Le
journal est lefléau de notreépoque.**
La
listedes auteur» àlire estlongue;
la productionactuelleestteUementlonguequ11 ne faut pas songer àtoutlire,>"«°i«^l'";";
millième partie de cequi se publie.
H
estsage de choisir, et c'est pourquoi
nous ne
craignons pas d'être accuséde nous
conten-ter
d'un
bien petitbagage en
citant seule-ment
cesquelquesécrivains.Nou'.somm»
d'autant plus àl'aise
que
sion
les lisait, quelque restreintque
soit leurnombre, on
L
erraitsûrement un grand
goût de lalevure,
on
voudrait faired'autresconnaj^
sances, et
on
rechercherait,sansdoute,celles dontla parenté littéraire s'en rapprocheraitleplus.
***
Maintenant, cechapitreapeut-êtrebesoin d'uneexpUcation, sinon d'une conclusion.
ss
On va
dire:
Pourquoi
cette nomenclature écourlée,cettesorted'extraitd'unBaedecker qui prendrait l'histoire
de
laUtératurepour une
ville à touristes ?Te réponds
deux
choses:D'abordtoutcela n'estpasnécessaire
pour
écrire
une
lettre;
mais
alors,sil'on n'a pas de . lent,d'instinctou
desprit,on
serafort embarrassé,on
devra avoir recours à des modèles,ou
plutôt à des patrons, et leur sécheresse, leur"impersonnalité".ou
encore leur "personnalité"
tropprononcée-
c'estbienpis
encore—
rebutera.En
second lieu, je dis ceci:
quand
l'his-toirede la littérature
nous
aura dévoilé la pensée de tous lesâges,quand
lesouvragesd
mvention'pure,comme
les contes, auront éveillénotre imagination,quand
lesroman»
de
mœurs nous
aurontappris à
comprendre
a vie,nous
aurons acquisune gymnastique
inteUectuelle infiniment utile,nous
auronsappns
à analyser instinctivementlesfaitsen apparencelesmoiusimportants,àleurdonner
unephysionnomie:
tout naturellement, notre
km!^ "^r^""" "°"
'°"""''''°"t'"«'él-ément eue en
trouvera une, d'autant meil- leure
que
nosauteurs aurontétéplusparfaits.fo™ r*î: '^'
'^ '""'' l'histoirVde 1.formation littéraire.
il'
^
Caractère^
ton de»
lettresLe
caractèreetletondeslettres:déi«ndent d-unefouledechosesdontnous énimérerons
lesprincipales -. Vâte. le sexe, la
quahté de
la
^rson« à
laqueUeon s'adre^
;lesrela-tionsdeparenté, d'amitié,d-aSaires
qu on a
avecelle-lescirconstancesoù ellese tronvecelles
où
l'on estsoi-même
; les intérêtscommunsou
différentsqu'on
peut avoiren
^ême temps
qu'elle etquiferont surgirles occasions de correspondre, et enfin,d une
^ère
générale, les mille incidentsou
Xti^nsdont
secompose
la vie de touslesours et qui,
à un moment
donné,V.US
mettent
malgré vous
laplume
à la main.Malheureusement
ces mille incide'i.s ce.situations variées,
en vous
mettantlaplume à
la main, nevous
mettent pas toujoursen têteridé^^^r
laquellevous
bâtirez votre ettre, laforme
qu'elledevra avoir, latour- nure qu'elle prendrapour
être convenabte.Une
direction, quelque discrète qu'elle soit, n'est pasinutileen
cela.wlsd'abordquecettedirections'adres^
aux
personnespeuâgées. N'est-ce-pasaux jeun^qu'il
faut dire : prenez cechem n
c'est lemeilleur, ouc'est le
momsmauvais?
«V
Quant aux
personnes auxquellesl'âge l'ex- pirience, la connaissancede
la vie, leschagrins
même
ontdû donner
degrandes
leçons, il
ne nous
siéraitpas deleuren offrir.Aux
gens qu'on ne connaît pason ne
se permet jamaisd'écrire lamoindre
chosequi sentela familiaritéou
latrop grandeaisance dans la manière. Ici, il estbon
de rappelerque
la meilleure lettre est la plus courte.Evitonsles périphrases, lesdétours, lescon- sidérations générales oiseuses, les débuts trop étendus C'est surtout
dans
lalettre—à
moins
qu'elle ne soit badine- qn'il faut mettre en pratique levieux
précepted'Ho-
race :In médias tes
ce qui veut dire : Entrez tout de suite en matière ; n'ennuyez pas les gens par des pages
de
circonlocutions qui arrachent lesyeux
et la patience.A un homme
âgé, quelleque
soit saposition, si
on
écritune
lettred'affaires,on
sera rigourcusem it poli, et aprèsluiavoir,
au commencement, donné
la démocratique mais suffisamment respectueuse appellation de" monsieur
",on
lui expliquera claire-ment
et brièvement l'objet de la lettre, après quoion
se souscrira"
sonobéissant
' I i
Kw.
aerviteur ",
non
sans avoir déclaréqu'onen
est honoré.
Si cette personne occupe
ane
position socialean-dessns de celleou
l'on est, si elle remplitune
charge.soitdans
lanugistrature, soitdans
l'administration, soit dans les affaires municipales, soitdans
l'Eglise, ilfaudra
employer
les formulesde
considéra- tion nécessaires, touten
les graduant suivant la qualitéde
la personne.A un
ministre,
& un
juge, àun
maire,à un évtque ou
autremembre du
clergé,on
té-moignera du
respect, et cela devra se faire sentir tantdans
les formulesque dans
la rédaction entièrede la lettre.Qu'on nous
permettede faireune
remar-que
: àmoins
d'occuperune
position plus élevéeque
celle occupée par lapersonneà
laquelle
on
écrit, ilne
faut pas terminer salettre endisant :
Veuillez accepter, monsieur, l'expression
de
laAaute considération avec laquelle, etc.Il n'y
a que
celuiqui est supérieurà un
autre qui puisse lui faire la gracieuseté de
l'assur. r
de
sa hauteconsidération. Il vau- draitmieux
dire, sil'on tientà
la formule :Veuillez accepter, monsieur, l'expression
de
Imparfaite,ou
de la respecbtc*M considé- ration aveclaquelle, etc.On
est parfois embarrasséquand on
a à écrire àun
personnagehaut
placé ;on ne
saitde quelle
manière commencer
salettre,et maintes gens
y
réussisseni ^jeu.Rien
d'insipidecomme,
lorsqu'on écrit par ex-emple
àun
ministre, decommencer
ainsi :Honorable
monsieur.Ce
n'estqu'une mauvaise
imitationd'une mauvaise
formule anglaise.On
dit—
c'est la formuleadmise —
:Monsieur
le ministre.On
peut dire, aussi, tout simplement,aj-rèsavoir
donné
les titresdu
personnage :Monsieur.
Cette opinion s'appuie sur la
coutume
reçue lorsqu'il s'agit de personnages plus haut placés encore. Ainsi, si quelqu'un voulait écrireau gouverneur
général,ou même au
prince de Galles, il devraitcom- mencer
parénumérer
leurs titres, après quoi, il n'aurait plusqu'à s'adresser àeux
en disant toutsimplement : Monsieur.I<eton des lettresdestinées
aux
personnes dontnous venons
de parler doit être,nous venons
de le dire, respectueux.Cependant, jedoisdire qu'ilsera toujours malséant de s'humilier outre
mesure
devant quique
ce soit; ilfaut êtie poli, mais
pour
celail ne faut pas
manquer
de dignité.Du
reste lesgens hautplacésse laissentrarement prendre
aux
protestationsdedévouement ou
d'admiration exagérées; il en est plusieurs
même
qui en éprouventun
teldégoût
qu'ils jettentau
panier sans les lirejusqu'au boutles lettres
de
ce genre.Evidemment.là
appa-I
1.
I ,!!
llb ,|| I
lil!
I
ralt lelien qui enchaîne
U
beauté moraleà
touslesactesde
la vie : lalettre, cetactede tousles jour», n'atteindra pas son but, sieUe
décèleun
caractère méprisable, si,pour
tropprouver, elle apporte desargumeats
qui détruisent les véritables raisons.Ces
considératiensse rattachentaux
casoù
l'on a quelque faveur, quelque serviceàdeman-
der, et,
en
effet, aveclesgensen
place, c'est leplussouvent cettesorte de lettre qu'onécrit. ^, .,
Si
on
obtientla faveurdemandée,
ily
auraencore, ilest vrai, la lettre
de
remer- ciement. Celle-là, ilnefautjamaisl'oublier.Au
fond, il seraitausa
pratiquede
dire :soyez bon, soyez poli, soyez
conv
• ableen
toutes occasions et avec tout le
monde.
Vavis
n'est pasinutile ;U
seraitmême
pré- cieux s'Uavaitpour
effetd'empêcher
leslet-tres d'injures. N'écrivons jamais de lettres d'injures : ceslettres restent
comme
les au-tres ;ellesrestent
même
pluslongtemps, carceux
quiles reçoiventles conserventpour
s'en faire desarmes. Ils n'ont pastort :ne
doivent-ilspas prendre desprécautionscontre
ceux
dont lesparoles-
les lettres sont des paroles—
révèlent desi mauvaisesdisposi- tions ?**•
Un homme
qui écrit àune femme
doit.toujours se rappeler
que
la galanterie fran-çaljeest
une
deschosesles plusexquisesde
la civilisationmoderne. On
dit qu'elle esten trainde
disparaîtreen France
; j'aimemienz
croire qu'elle s'y modifie.En
tout cas,elle n'estcertainementpasendanger
ici,carie Canadien- Françaisal'admirationetle respect dela
femme.
Cette admiration, ce respect,tout celapeut et doitpasser dansla lettre.Les
formulesarrondiespeuventêtre ridicules etennuyeuses
entrehommes,
elles sont toujours à leur placedans une
lettre adresséeà une femme
parun homme.
Une femme
quiécrit àun homme,
pourra, devram£me
êtreaimable—
ne faut-il pas toujours l'être?— mais
elle se rappelleraque
les conquêtesféministesne luienlèvent passa supérioritésociale sur le sexe laid :une femme
esttoujours,pour un
hcmme, un
êtredont l'empire n'arienàabdiquer. Elle
ne
traiteradonc
pas avec luid'égale àégal,mais donnera à
sa lettreune
teintede giâce enveloppéede
dignité.Une
jeune fille sera pleine d'attentionspour une
vieilledame.
Il n'y a rien qui fasse plaisiraux
vieilles genscomme
les caresses,lessoins, lesattentions desjeunes.Arrivé
à un
certain âge,on
sentbienqu'on
s'en vadu monde,
etil est trisdésagréablede
s'apercevoiranssique—comme
dit l'au- tre—lemonde
s'enva de
vous.Faisonstout
pour
amuser,pour
intéresser les personnes Agées. Racontons-leur lesIl
'il
IIIIJ
II
$0
potins,parlons-leurdesgensqu'elle*connaia-
wat
eldontcUcssontiloignées,qu'ellesn'ont pas vues depuis longtemps, informons lesdes choses nouvelles dont, soit à cause de leur éloignement,deleursituationou
deleuriUA de
santé,ellesne
peuvent êtreau
courant.Voilàplusieurs sujetsdelettrestoutindiqués.
Il
y
a aussiune
chose à éviter, c'estde
leur faire entendreque
leur ftge et leurs infirmités sontdes inconvénientstout natu-rels. Il sera plusaimablede procéder dela manière contraire.
Au
lieude
dire :"Ma- dame X.
vientdemourir
àsoixante-dixans.C'est bien triste,mais
on
s'en consoleà causede
songrand
ftge, "-dites plutftt :Madame X.
vientdemourir
& soixante-dixans. Elle n'était pourtant pas assez avancée en ftgepour
fairecraindre cedénouement.
.."Votre correspondante sera ravie de cettedernière manière, tandisquelapremièrel'auraitmisedans
tous les états. Direaux
vieilles gens qu'ilssont jeunes,c'estprolongerleurs jours;l'illusion est encore le meilleur élixir de longuevie, et cela n'estpasétonnant si l'on se rend
compte
de l'influencedu
moral sur la sentedu
corps.; il!'
Il
Modèles
des différents genres
Ih"i
iIl Itli!
•r.Ji
En quoi
le«moctelt peuvent
lervifNoos donnoiu
des modèlea.Nous
croyons qu'en les Usanton
n'apprendra pas & écrire deslettres, maison
feraune
ronstaration utile ;on
pensera:Ce
n'estque
cela?Jepuisen
faireautant.Certainement, toutle
monde
peut en faite autant.Un grand nombre de
personnes peuvent fairebeaucoup
mieux.Nous en
connaissonsqui,habitueUement,écrivent deslettresdont lesudtresne peuventapprocher, ni
pour
le tour, nipour
le fond, lîpour
laverve qui
y
coule à flotsi.Nous
aurionsdonc
obtenuun bon
résultat sinous
avionsprouvé
qu'écrire n'est pas impossible,que
la lettreest à la portéede
tout lemonde, pour peu
qu'on s'y mette, qu'il n'y a pas decirconstance siembarras- sante qu'elle paraisse,ou
l'onnepuisse.avec de la patienceet dela réûexion, arriverà
écrite
exactement
la lettre qui s'impose.Au
fond, il ne s'agirait, pourcela,que
de regarder en soi-même.Là
estla sourcede
touteinspiration.La
lettre d'affaires, pasn'est besoin d'en parler, sice n'est afin d'indiquer ladisposi- tiondu
sujetà
traiter ;eneffet,dans
la lettred'affaires, la matière est toute trouvée.
s*
hi
'!Dans
lalettre qui n'est pas "d'affaires ", la matièreest peut-être trouvé*aussi, mais elleest informe, confuse, elleabesoin d'être travaillée.On
latravailleordinairement avec sa tête,on
chercheune
idée. Pourtant, laplupart
du
temps, c'est aveclecœur
qu'on devrait essayerde luidonner une forme
; autrementdit,au
lieu de chercherune
idée,il vaudrait
mieux
se laisser guider parun
sentiment.
Un
écrivain a dit :" Les
grandes pensées viennentdu cœur."
Dans
l'application de ceprincipe—
sitant est qu'on puisse l'ériger en principe—
se trouve presque tout le secret des bonneslettres.
Il estvrai
que
l'esprit,ce "souriredu bon
sens",arenducélèbres bien deslettresoù
lecœur
n'avait rien apporté ; mais qui peut prétendre à l'esprit, et, d'unautre côté,quimanque
decœur
?u.
Lettres d'affaires
Le3
lettresd'affairesdoiventêtre, plusque
toutesautres, brèves, claires et explicites.Ecrivez
une
lettre séparéepour chaque
affaire ; cela vaut
mieux que
de traiter plusieurs affairesdans lamCme
lettre.Ceci s'applique spécialement à la corres-
pondance
avecl'administration publique.Ne mêlez
pas tout ; n'accolez pas à la suite, sans ordre, lesmots, les chiffres, les dates, la signature. Celavous
exposeà
des retards, à des échanges interminables delettres plus ennuyeuses les
une que
les autres, à desdemandes
d'explications,à des malentendus, et, par suite, à des pertes de temps,on même
d'argent. N'écrivez pas, par exemple,une
chosecomme
celle-ci :Monsieur,
Envoyez-moi,
s'ilvous
platt, le completnuméro
17 devotre catalogue, pour garçon de quinze ans,deux
chemises, à 80 cents.No
56du
catalogue ; lecomplet estde douze
piastres ; envoyez à l'adresse sui- vante :Emile
Boulan, Sainte-Agnès, six pairesde
bas de lainede
soixante cents la paire,letoutparl'express;j'inclusl'argent.Votre dévoué,
Bitii,B Bouiuut.
se
Cela peutêtre trèsclairpourlesignataire,
mais
c'est presqu'un casse-têtepour
l'em- ployéde
lamaison
decommerce
qui sera obligé delelire.Voici
comment
ilfautprocéder :on
écriraune
lettre courteà laquelleon annexera une
listedes objets
commandés. Par exemple on
dira :f
Hi.H
Monsieur,
Veuillez trouver sous ce pli
un mandat-
postede
^17.70, en paiement des articlesmentionnés
dansune
listeque
j'annexe à la présente.Vois
voudrezbien, s'ilvous
plaît,faire l'envoi parl'express.
Votre
obéissant serviteur, Em:i.bBoutAN,
Sainte-
Agnès,
Charlevoix.LISTB
DBS
AKTICI.BSCOUMAND&S
1 complet.
No
17du
cataloguedu
23 février igii $12.002 chemises
No
56" "
à 0.80 1.60 6 pairesde basde
laineNo
3" "à
0.60 3.60 (Frais d'express) 50ToTAi, $17.70