Expos´e III.
Le cas de GL 2 : ´etude locale (encore formelle)
(Laurent Lafforgue, IHES, 3 juillet 2014)
1 Compatibilit´ e avec le passage aux termes constants
On se place toujours sur le corps globalF. Consid´erant un entierk≥1, on note
Gb= GL2(C)/µk
le groupe r´eductif surCquotient de GL2(C) par le groupe finiµk={z∈C× |zk= 1}, etρla repr´esentation de transfert
Gb ,→ GLk+1(C) g 7→ symk(g). Le groupe r´eductifGb admet pour tore maximal
Tb=T2(C)/µk= (C×)2/µk
avec donc
XTb=
(n1, n2)∈Z2|n1+n2∈kZ et
X∨
Tb=
(r1, r2)∈Q2|r1, r2∈ 1
kZ ∧ r1−r2∈Z
.
Le groupe r´eductif Gb sur Cest le dual du groupe r´eductif G d´eploy´e sur F qui s’inscrit dans le carr´e cart´esien
G
//
GL2
det
Gm
λ7→λk
//Gm
et dont le tore maximalT s’inscrit dans le carr´e cart´esien : T
//
T2=G2m
(µ17→,µ2 ) µ1µ2
Gm
λ7→λk
//Gm
Ainsi, les points deGpeuvent ˆetre not´es comme des couples
g,det(g)1/k
o`u
g=
g1,1 g1,2
g2,1 g2,2
est un point de GL2et det(g)1/k est une racinek-i`eme de det(g) dansGm. De mˆeme, les points deT peuvent ˆetre not´es comme des triplets
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
o`uµ1, µ2sont deux points deGmet (µ1µ2)1/k est une racinek-i`eme deµ1µ2dansGm. L’homomorphisme injectif de tores induit parρ
ρT :Tb= (C×)2/µk → Tbk+1= (C×)k+1
(λ1, λ2) 7→ λk1, λk−11 λ2, . . . , λ1λk−12 , λk2 admet pour dual l’´epimorphisme
ρ∨T :Tk+1=Gk+1m → Tb=G2m×GmGm
(λ0, λ1, . . . , λk) 7→
λk0λk−11 . . . λk−1=µ1, λ1λ22. . . λkk=µ2, λ0λ1. . . λk = (µ1µ2)1/k . Celui-ci est ´equivariant pour l’action du groupe de WeylWG=S2deGsurTk+1=Gk+1m par la permutation
λi7→λk−i, 0≤i≤k , et donc on a un morphisme induit de sch´emas sur F
Tk+1/WG→T /WG.
D’autre part, le noyauTρ deρ∨T :Tk+1→T est le sous-tore de codimension 2 deTk+1=Gk+1m d´efini par les deux ´equations
λ0λ1. . . λk = 1 et λ1λ22. . . λkk= 1. Il est stable par l’action du groupe de WeylWG =S2deG.
On remarque au passage que, dans le cas particulierk= 2,Tρest le sous-tore de dimension 1 deT3=G3m
constitu´e des triplets de la forme (λ, λ−2, λ). Ses points sont fix´es par l’action sur T3 deWG =S2 si bien que, dans ce cas,Tρ agit surT3/WG etT /WG s’identifie au quotient deT3/WG par l’action deTρ.
Dans le cas g´en´eral, le morphisme
Tk+1= (A1)k+1 −−−→Tr A1
(λ0, λ1, . . . , λk) 7→ λ0+λ1+. . .+λk
est invariant par l’action deWG =S2, donc se factorise en un morphisme Tk+1/WG
−−−→Tr A1
qui s’inscrit dans un diagramme de sch´emas surF : Tk+1/WG
ρ∨T
//Tk+1/WG Tr //A1
T /WG
On rappelle d’autre part que l’on a choisi une fois pour toutes un caract`ere continu unitaire non trivial ψ= Y
x∈ |F|
ψx:AF/F →C×.
En toute placexdeF, on dispose donc de l’application compos´ee ψx◦Tr : (Tk+1/WG) (Fx),→ Tk+1/WG
(Fx)−−−→Tr Fx ψx
−−−→C×. La fonction noyaukxρT de laρT-transformation de Fourier surT(Fx)
kρxT :T(Fx) → C t 7→
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx(Tr (tρ)) provient donc d’une fonction
kxρT : (T /WG)(Fx) → C t 7→
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx(Tr (tρ)) = lim
a7→0
Z
(ρ∨T)−1(t)
dtρ·ψx(Tr (tρ))·1Ix(a·tρ) o`u 1Ix d´esigne n’importe quelle fonction localement constante `a support compact [resp. de classe C∞ `a d´ecroissance rapide sixest une place archim´edienne] sur (Tk+1/WG)(Fx) qui est ´egale `a 1 dans un voisinage du point 0.
Comme le sch´ema affine quotient deGpar l’action par conjugaison deGs’identifie `aT /WG, la fonction kρxT : (T /WG)(Fx)→C
en toute placex∈ |F| peut ˆetre vue comme une fonction G(Fx)→C qui est invariante par conjugaison.
Le centre
Z
Gb=C×/µk ∼=C× deGbagit sur l’espaceCk+1 de
ρ= symk:Gb→GLk+1(C) par le cocaract`ere
detcG:C× −→∼ Z
Gb
λ 7−→ λ 7−→ρ
λ 0
. ..
0 λ
. Il lui correspond le caract`ere d´efini surF
detG:G→Gm
dont le compos´e
Tk+1
ρ∨T
−−−→T−−−→detG Gm
n’est autre que
detk+1: (λ0, λ1, . . . , λk)7→λ0λ1. . . λk. D’autre part, parmi les poids de la repr´esentation irr´eductibleρ
ρiT :Tb= (C×)2/µk → C
(λ1, λ2) 7→ λk−i1 λi2, 0≤i≤k , on distingue le poids dominant qui est
ρ0T : (λ1, λ2)7→λk1. Il correspond au cocaract`ere
Gm → T =G2m×GmGm
λ 7→ (λk,1, λ).
Enfin, le caract`ere modulaireδB associ´e au sous-groupe de BorelB deGconstitu´e des matrices triangu- laires sup´erieures est
δB :T → Gm
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
7→ µ1µ−12 . Alors
detB :G → Gm
g,det(g)1/k
7→ det(g) est l’unique caract`ere qui, consid´er´e comme un ´el´ement de XT =X∨
Tb, v´erifie hdetB, ρ0Ti=hδB, ρ0Ti.
Ainsi, on dispose surGdes trois caract`eres
detG :G → Gm
g,det(g)1/k
7→ det(g)1/k, detB= (detG)k
et
detρ= detG·detB= (detG)k+1. Rappelons l’´enonc´e du probl`eme I.4 dans le cas o`u nous sommes : Probl`eme III.1. –
Etant donn´´ e un entierk≥1, consid´erons la repr´esentation de transfert ρ= symk:Gb= GL2(C)/µk →GLk+1(C) du groupe r´eductif d´eploy´e
G= GL2×GmGm
muni de ses trois caract`eres
detG, detB= (detG)k et detρ= detG·detB.
En toute placexdeF, on voudrait munirG(Fx)de
•une mesure dρg que les translations `a gauche ou `a droite transforment par le caract`ere |detρ(•)|x,
•une fonction invariante par conjugaison
G(Fx)→C g7→kGx(g) de telle fa¸con que l’op´erateur de ρ-transformation de Fourier associ´e
fx7→fbx=
"
g07→
Z
G(Fx)
dρg·fx(g)·kxρ(g g0)
#
v´erifie les propri´et´es suivantes :
(1) Pour toute fonction localement constante `a support compact [resp. de classeC∞`a d´ecroissance rapide sixest archim´edienne]
fx:G(Fx)→C, le produit
|detB|1/2x ·fx,NB :T(Fx) → C
t 7→ |detB(t)|1/2x · |δB(t)|−1/2x · Z
NB(Fx)
du·fx(u·t) admet pourρT-transform´ee de Fourier sur T(Fx) le produit
|detB|1/2x ·(fbx)NB :T(Fx) → C
t 7→ |detB(t)|1/2x · |δB(t)|1/2x · Z
NB(Fx)
du·fbx(t·u). (2) L’op´erateur
fx7→fbx
est unitaire, c’est-`a-dire pr´eserve le produit hermitien (f1, f2)7→ hf1, f2i=
Z
G(Fx)
dρg·f1(g)·f2(g).
Remarque :
D’apr`es le lemme I.3, un op´erateur de cette forme fx7→fbx=
"
g07→
Z
G(Fx)
dρg·fx(g)·kxρ(g g0)
#
v´erifiera n´ecessairement les formules de transformation par les translations fcxg=|detρ(g)|−1x · g−1fbx,
gcfx=|detρ(g)|−1x ·fbxg−1,
pour toute fonctionfx:G(Fx)→Cet toutg∈G(Fx).
Les points deG(Fx) sont les couples
g,det(g)1/k
compos´es de g∈GL2(Fx) et det(g)1/k∈Fx×. Par cons´equent, les fonctions
G(Fx)→C
invariantes par conjugaison sont les fonctions de det(g)1/k∈Fx× et Tr (g)∈Fx.
Faisant une transformation de Fourier partielle en la variable Tr (g), on peut chercher ces fonctions sous la forme
kxρ
g,det(g)1/k
= Z
Fx
dµ·ψx(µ·Tr (g))·bkxρ
µ,det(g)1/k o`udµd´esigne une mesure additive de Fx.
On a :
Proposition III.2.(modulo v´erification des convergences et de la l´egitimit´e des ´echanges de sommations) – Consid´erons une fonction invariante par conjugaison
kρx:G(Fx)→C
´ecrite sous la forme
kxρ
g,det(g)1/k
= Z
Fx
dµ·ψx(µ·Tr (g))·bkxρ
µ,det(g)1/k pour une certaine mesure additivedµdeFx.
Alors l’op´erateur deρ-transformation de Fourier associ´e
fx7→fbx=
"
g07→
Z
G(Fx)
dρg·fx(g)·kxρ(g g0)
#
v´erifie la propri´et´e(1) du probl`emeIII.1, de compatibilit´e avec le passage aux termes constants fx7→fx,NB,
si et seulement si on a, pour tout ´el´ement t= µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
∈T(Fx), kρxT
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
= Z
Fx
dµ· |µ|−1x ·bkxρ
µ,(µ1µ2)1/k
·ψx(µ·(µ1+µ2))
= Z
Fx×
d×µ·bkxρ
µ,(µ1µ2)1/k
·ψx(µ·(µ1+µ2))
o`u d×µ d´esigne la mesure multiplicative|µ|−1x ·dµdeFx×. Remarques :
(i) Ainsi, la propri´et´e (1) et la connaissance du noyaukxρT sur T(Fx) ne d´eterminent la fonction kxρ sur G(Fx) que si la projection
T(Fx)→(T /WG)(Fx)
est surjective. Cela ne se produit que si Fx est alg´ebriquement clos, soitFx∼=C.
(ii) La restriction de la fonctionkρx`a T(Fx) ne co¨ıncide pas avec la fonctionkxρT. Pour passer de l’une `a l’autre, il faut remplacer la mesure additive dµsurFxpar la mesure multiplicatived×µ=|µ|−1x ·dµ dans leurs repr´esentations de Fourier.
Exemple :
Sik= 2, on a pour tout ´el´ementt= µ1, µ2,(µ1µ2)1/2
deT(Fx) kρxT
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
= Z
Fx×
dµ·ψx
µ−1+µ2·
µ1+µ2+ 2 (µ1µ2)1/2 .
La fonction surG(Fx) invariante par conjugaison kρx
g,det(g)1/2
= Z
Fx×
dµ· |µ|2x·ψx
µ−1+µ2·
µ1+µ2+ 2 (µ1µ2)1/2 satisfait donc la propri´et´e (1) du probl`eme III.1.
D´emonstration :
Ecrivons les ´´ el´ements g,det(g)1/k
deG(Fx) sous la forme g=
1 0 v 1
·
µ1 0 0 µ2
· 1 u
0 1
=
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
avecµ1, µ2∈Fx× et u, v∈Fx, d’o`u aussi
det(g) =µ1µ2. On a :
Lemme III.3.–
Ecrivant les ´´ el´ements de GL2(Fx) sous la forme g=
1 0 v 1
·
µ1 0 0 µ2
· 1 u
0 1
=
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
, on a :
(i) La mesure invariante dgdeGL2(Fx)s’´ecrit `a une constante multiplicative pr`es comme un produit
|δB(µ1, µ2)|x·dµ1·dµ2·du·dv=
µ1
µ2
x
·dµ1·dµ2·du·dv
o`udµ1, dµ2 sont des mesures multiplicatives de Fx×, etdu, dv des mesures additives deFx. (ii) La mesure dρg deGL2(Fx)s’´ecrit `a une constante multiplicative pr`es comme le produit
(µ1µ2)1/k
x· |µ1|2x·dµ1·dµ2·du·dv .
Suite de la d´emonstration de la proposition III.2 : Pour µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
∈T(Fx) etu0∈Fx, on a
fbx
µ01 0 0 µ02
· 1 u0
0 1
,(µ01µ02)1/k
= Z
(µ1µ2)1/k
x· |µ1|2x·dµ1·dµ2·du·dv·fx
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
,(µ1µ2)1/k
· Z
Fx
dµ·bkρx
µ,(µ1µ2µ01µ02)1/k
·ψx(µ·(µ1µ01+µ2µ02+µ1µ02·uv+µ1µ01·u0v)).
En int´egrant pour la mesure additivedu0, puis multipliant par le caract`ere
δB
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
1/2 x
=
µ01 µ02
1/2
x
,
on obtient en faisant un ´echange de sommations
δB
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
1/2 x ·
Z
Fx
du0·fbx
µ01 0 0 µ02
· 1 u0
0 1
,(µ01µ02)1/k
= |µ01µ02|−x12 · Z
(µ1µ2)1/k
x· |µ1|x·dµ1·dµ2·du·fx
µ1 µ1·u 0 µ2
,(µ1µ2)1/k
· Z
Fx
dµ· |µ|−1x ·bkxρ
µ,(µ1µ2µ01µ02)1/k
·ψx(µ·(µ1µ01+µ2µ02)) soit encore
(fbx)NB
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
· |µ01µ02|1/2x
= Z
(µ1µ2)1/k
x·dµ1·dµ2·fx,NB
µ1 0 0 µ2
,(µ1µ2)1/k
· |µ1µ2|1/2x ·kxρT
µ1µ01, µ2µ02,(µ1µ01µ2µ02)1/k .
C’est le r´esultat annonc´e.
2 Unitarit´ e
Pourk≥1, on consid`ere toujours la repr´esentation de transfert ρ= symk :Gb= GL2(C)/µk ,→GLk+1(C) du revˆetement de degr´ek
G= GL2×GmGm
de GL2.
Etant donn´´ ee une place arbitrairexdeF, on consid`ere une fonction noyau kρx:G(Fx)→C
´ecrite sous la forme
kρx(g) = Z
Fx
dµ·ψx(µ·Tr (g))·bkxρ
µ,det(g)1/k et qui satisfait les hypoth`eses et la conclusion de la proposition III.2.
Cette fonction noyau d´efinit laρ-transformation de Fourier f 7→fb=
"
g07→
Z
G(Fx)
dρg·f(g)·kxρ(g g0)
#
qui est bien d´efinie au moins pour les fonctions continues `a support compact f :G(Fx)→C.
On voudrait maintenant que pour toutes telles fonctions continues `a support compact f0, f00:G(Fx)→C,
on ait
Z
G(Fx)
dρg·fb0(g)·fb00(g) = Z
G(Fx)
dρg·f0(g)·f00(g). D´eveloppons l’int´egrale de gauche en
Z
G(Fx)
dρg·fb0(g)·fb00(g) = Z
G(Fx)
dρg· Z
G(Fx)×G(Fx)
dρg0·dρg00·f0(g0)·f00(g00)·kxρ(g g0)·kρx(g g00), et ´ecrivons les ´el´ementsg∈G(Fx) sous la forme
g=
1 0 v 1
·
µ1 0 0 µ2
· 1 u
0 1
,(µ1µ2)1/k
avec, d’apr`es le lemme III.3(ii),
dρg=|µ1µ2|1/kx · |µ1|2x·dµ1·dµ2·du·dv
`
a une constante multiplicative pr`es.
D’autre part, on a
kρx(g g0) = Z
Fx
dµ0·ψx(µ0·Tr (g g0))·bkxρ
µ0,det(g g0)1/k et
kρx(g g00) = Z
Fx
dµ00·ψx(−µ00·Tr (g g00))·bkρx µ00,det(g g00)1/k avec
Tr (g g0) = (g01,1·µ1+g02,2·µ2) +g02,1·µ1·u+g1,20 ·µ1·v+g02,2·µ1·uv et
Tr (g g00) = (g1,100 ·µ1+g2,200 ·µ2) +g2,100 ·µ1·u+g001,2·µ1·v+g2,200 ·µ1·uv d’o`u
µ0·Tr (g g0)−µ00·Tr (g g00) = µ0·(g01,1·µ1+g02,2·µ2)−µ00·(g1,100 ·µ1+g2,200 ·µ2) + (µ0·g02,1−µ00·g002,1)·µ1·u
+ (µ0·g01,2−µ00·g001,2)·µ1·v + (µ0·g02,2−µ00·g002,2)·µ1·uv . Il est clair que si l’on cherche `a int´egrer ces expressions pour la mesure
|µ1µ2|1/kx · |µ1|2x·dµ1·dµ2·du·dv , une difficult´e apparaˆıt du fait de la pr´esence du terme quadratique
(µ0·g02,2−µ00·g002,2)·µ1·uv enuet v.
Or on a :
Lemme III.4.–
SoitKx,∅ le sous-groupe compact maximal de G(Fx)donn´e par
Kx,∅=
G(Ox) sixest une place ultram´etrique de F, 02(R)×R×R× siFx=R,
U2(R)×C×C× siFx∼=C. Alors, pour tous µ0, µ00∈Fx× et tous ´el´ements
g0, g00∈G(Fx), il existe un ´el´ementg∅∈Kx,∅ tel que
µ0·(g0g∅)2,2−µ00·(g00g∅)2,2= 0.
Pourµ0, µ00∈Fx× fix´es, on peut donc ´ecrire les paires d’´el´ementsg0, g00∈G(Fx) sous la forme g0 =
1 u0 0 1
·
µ01 0 0 µ02
· 1 0
v0 1
,(µ01µ02)1/k
·g∅
=
µ01+µ02·u0v0 µ02·u0 µ02·v0 µ02
,(µ01µ02)1/k
·g∅
et
g00 =
1 u00
0 1
·
µ001 0 0 µ002
·
1 0 v00 1
,(µ001µ002)1/k
·g∅
=
µ001+µ002·u00v00 µ002·u00 µ002·v00 µ002
,(µ001µ002)1/k
·g∅
avecµ00·µ002 =µ0·µ02.
De plus, notre mesure surG(Fx)×G(Fx) s’´ecrit dans les nouvelles coordonn´ees
dρg0·dρg00=|µ01µ02µ001µ002|1/kx · |µ02|2x· |µ002|2x· |v0−v00|x·dµ01·dµ02·dµ001·du0·dv0·du00·dv00·dg∅ pour une mesure invariantedg∅ deKx,∅.
Supposons qu’il est l´egitime de changer l’ordre d’int´egration Z
G(Fx)
dρg· Z
G(Fx)
dρg0·dρg00· Z
Fx×Fx
dµ0·dµ00
en Z
Fx×Fx
dµ0·dµ00· Z
G(Fx)
dρg· Z
G(Fx)×G(Fx)
dρg0·dρg00.
D’autre part, introduisons la suite de fonctions de troncature 1IGx,nsurG(Fx) d´efinies comme les fonctions caract´eristiques desgtels que, pour tousg∅, g∅0 ∈Kx,∅, on ait
(g∅g g0∅)i,j
x≤n , ∀i, j∈ {1,2},
et 1
n2 ≤
det(g∅g g0∅)i,j x≤n2.
La mesure R
G(Fx)dρg est la limite quand n 7→ +∞ des R
G(Fx)1IGx,n(g)·dρg et, pour tout n fix´e, les sommationsR
G(Fx)1IGx,n(g)·dρg et R
G(Fx)×G(Fx)dρg0·dρg00peuvent ˆetre ´echang´ees dans nos int´egrales.
En utilisant le fait que les mesuresR
G(Fx)1IGx,n(g)·dρgsont invariantes `a gauche et `a droite parKx,∅, on obtient que le produit hermitien
Z
G(Fx)
dρg·fb0(g)·fb00(g) est ´egal, `a une constante multiplicative pr`es, `a la limite
n7→lim+∞
Z
Fx×Fx
dµ0·dµ00· Z
1IGx,n
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
· |µ1µ2|1/kx · |µ1|2x·dµ1·dµ2·du·dv
· Z
µ00µ002=µ0µ02
|µ01µ02µ001µ002|1/k· |µ02|2x· |µ002|2x·dµ01·dµ02·dµ001· |v0−v00|x·du0·du00·dv0·dv00
· f0
µ01+µ02·u0v0 µ02·u0 µ02·v0 µ02
,(µ01µ02)1/k
·f00
µ001+µ002·u00v00 µ002·u00 µ002·v00 µ002
,(µ001µ002)1/k
· bkρx
µ0,(µ01µ02)1/k·(µ1µ2)1/k
·bkρx µ00,(µ001µ002)1/k·(µ1µ2)1/k
· ψx(µ0·µ1µ01−µ00·µ1µ001)·ψx(µ1µ0µ02·u0v0−µ1µ00µ002·u00v00)
· ψx((µ0µ02·v0−µ00µ002·v00)·µ1 ·u)·ψx((µ0µ02·u0−µ00µ002·u00)·µ1·v).
On observe que, dans les arguments des caract`eres ψx, les variables d’int´egrationuet v n’apparaissent plus que lin´eairement.
Se souvenant que l’on a toujours dans le domaine d’int´egration µ00µ002=µ0µ02, l’int´egration pour les mesures additives
du·dv tend `a concentrer les mesures vers le domaine
v00=v0, u00=u0, lorsquen7→+∞.
Introduisant n’importe quelle fonction continue `a support compact 1Ix:Fx→R+
qui vaut 1 au voisinage de 0, on obtient que notre produit hermitien est ´egal, `a une constante multiplicative pr`es, `a la limite
n7→lim+∞
Z
Fx×
|µ0|−1x ·dµ0· Z
Fx×
|µ00|−1x ·dµ00· Z
1IGx,n
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
· |µ1µ2|1/kx dµ1·dµ2·du·dv
· Z
du00·dv00·ψx(u u00+v v00)· |v00| ·1Ix(u00)·1Ix(v00)
· Z
µ00µ002=µ0µ02
|µ01µ02µ001µ002|1/kx · |µ02|x· |µ002|x·dµ01·dµ02·dµ001·du0·dv0
· f0
µ01+µ02·u0v0 µ02·u0 µ02·v0 µ02
,(µ01µ02)1/k
·f00
µ001+µ002·u0v0 µ002·u0 µ002·v0 µ002
,(µ001µ002)1/k
· ψx(µ0·µ1µ01−µ00·µ1µ001)
· bkρx
µ0,(µ1µ2)1/k·(µ01µ02)1/k
·bkρx µ00,(µ1µ2)1/k·(µ001µ002)1/k .
Maintenant, on a : Lemme III.5.–
Pour toutes fonctions continues `a support compact
ϕ0, ϕ00:T(Fx)→C, on a
n7→lim+∞
Z
Fx×
|µ0|−1x ·dµ0· Z
Fx×
|µ00|−1x ·dµ00· Z
1IGx,n
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
· |µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2·du·dv
· Z
du00·dv00·ψx(u u00+v v00)· |v00| ·1Ix(u00)·1Ix(v00) Z
µ00µ002=µ0µ02
|µ01µ02µ001µ002|1/kx ·dµ01·dµ02·dµ001
· ϕ0
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
·ϕ00 µ001, µ002,(µ001µ002)1/k
· ψx(µ0·µ1µ01−µ00·µ1µ001)
· bkxρ
µ0,(µ1µ2)1/k·(µ01µ02)1/k
·bkxρ µ00,(µ1µ2)1/k·(µ001µ002)1/k
= Z
|µ01µ02|1/k·dµ01·dµ02·ϕ0
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
·ϕ00 µ01, µ02,(µ01µ02)1/k .
D´emonstration :
Comme laρT-transformation de Fourier surT(Fx) ϕ7→ϕb=
"
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k 7→
Z
|µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2·ϕ
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
· kρxT
µ1µ01, µ2µ02,(µ1µ2)1/k·(µ01µ02)1/k
#
pr´eserve le produit hermitien (ϕ0, ϕ00)7→ hϕ0, ϕ00i= Z
|µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2·ϕ0
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
·ϕ00 µ1, µ2,(µ1µ2)1/k et que, pour tout µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
∈T(Fx), kρxT
µ1, µ2,(µ1µ2)1/k
= Z
Fx×
|µ|−1x ·dµ·ψx(µ·(µ1+µ2))·bkxρ
µ,(µ1µ2)1/k , on sait d´ej`a que le produit hermitien
hϕ0, ϕ00i= Z
|µ01µ02|1/kx ·dµ01·dµ02·ϕ0
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
·ϕ00 µ01, µ02,(µ01µ02)1/k est ´egal `a l’expression
Z
Fx×
|µ0|−1x ·dµ0 · Z
Fx×
|µ00|−1x ·dµ00· Z
|µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2· Z
|µ01µ02µ001µ002|1/kx ·dµ01·dµ02·dµ001·dµ002
· ϕ0
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
·ϕ00 µ001, µ002,(µ001µ002)1/k
· ψx(µ0·(µ1µ01+µ2µ02)−µ00·(µ1µ001+µ2µ002))
· bkρx
µ0,(µ1µ2)1/k·(µ01µ02)1/k
·bkρx µ00,(µ1µ2)1/k·(µ001µ002)1/k .
Il s’agit donc de prouver que cette expression ne change pas si l’on remplace l’op´erateur d’int´egration Z
|µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2· Z
|µ01µ02µ001µ002|1/kx ·dµ01·dµ02·dµ001·dµ002
par les op´erateurs Z
|µ1µ2|1/kx ·dµ1·dµ2 · Z
du·dv·1IGx,n
µ1 µ1·u µ1·v µ2+µ1·uv
· Z
du00·dv00·ψx(uu00+vv00)· |v00|x·1Ix(u00)·1Ix(v00)
· Z
µ00µ002=µ0µ02
|µ01µ02µ001µ002|1/kx ·dµ01·dµ02·dµ001
et que l’on fait tendrenvers +∞.
Il suffit de le faire dans le cas o`u les deux fonctions continues `a support compact ϕ0, ϕ00:T(Fx)→C
sont d´eduites de deux fonctions continues `a support compact f0, f00:G(Fx)→C par les formules
ϕ0
µ01, µ02,(µ01µ02)1/k
=|µ02|x· Z
du0·dv0·f0
µ01+µ02·u0v0 µ02·u0 µ02·v0 µ02
,(µ01µ02)1/k
,
ϕ00
µ001, µ002,(µ001µ002)1/k
=|µ002|x· Z
du00·dv00·f00
µ001+µ002·u00v00 µ002·u00 µ002·v00 µ002
,(µ001µ002)1/k
. Or ceci r´esulte de ce que le produit hermitien
hf0, f00i
de deux telles fonctionsf0, f00 est ´egal `a l’expression qui pr´ec`ede l’´enonc´e du lemme III.5.
Cela termine la preuve de ce lemme.
Remarque sur la d´emonstration du lemme :
Cette d´emonstration utilise le plongement deT(Fx) dansG(Fx) et le fait que le noyaukxρT surT(Fx) est reli´e au noyau
kρx:G(Fx) → C
g,det(g)1/k 7→
Z
Fx
dµ·ψx(µ·Tr (g))·bkxρ
µ,det(g)1/k
dont on suppose qu’il est suffisamment contrˆol´e pour autoriser les diff´erents changements d’ordre des int´egrations dont on a besoin au cours du calcul.
Lorsquek= 2, on peut aussi faire un calcul direct `a partir de l’expression kxρT
µ1, µ2,(µ1µ2)1/2
= Z
Fx×
dµ·ψx
µ−1+µ2·
µ1+µ2+ 2 (µ1µ2)1/2 .