J. F. F RANÇAIS
Analise transcendante. Examen d’un cas singulier, qui nécessite quelques modifications dans la théorie des maxima et des
minima des fonctions de plusieurs variables
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 132-137
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I32
M A X I M A
de deux factorielles du
premier ordre,
et rentrera, commetelle,
dans la théorie
qui
vient d’êtredéveloppée. (*)
ANALISE TRANSCENDANTE.
Examen d’un
cassingulier , qui nécessite quelques modifications dans la théorie des maxima
etdes
minima des fonctions de plusieurs variables ;
Par M. J. F. FRANÇAIS , professeur à l’école impériale de
l’artillerie
etdu génie.
SOIT
et soient
posés,
pourabréger
Les conditions que l’on
prescrit ordinairement ,
pour le maximumou le minimum de la fonction z, sont
(*) Ce que M.
Kramp appelle
ici Factorielles dedifférens
ordres est ce que.Vandermonde avait déjà
appelé
Puissances dedifférens
ordres, avec cette dif- férence seulement que les factorielles de l’ordre n sont despuissances
de l’ordre n+I. Ainsi , suivant lelangage
de M.Kramp,
lespuissances
dupremier
ordre, c’est-à-dire, lessimples puissances
que l’on considère dans lesélémens,
sont desfactorielles de l’ordre zéro.
J. D. C.
ET M I N I M A.
ce
qui assujettit
r et t à être de mêmessignes ;
et alors le maximumou le minimum a
lieu,
suivantqu’on
a ro ou r>o.Je me propose ici de faire voir que la condition
(2) exige trop ;
et que, pourvu que rt-s2 ne soit pas
négatif,
cettequantité peut
être
nulle,
sans que le maximum ou le minimum cesse d’avoir lieu.La
règle
en usage pour la détermination dc$ maxima et minimane se
rapporte qu’à
despoints
isolés : elle est endéfaut, lorsqu’il s’agit
de déterminer une suite depoints
rnaxirna ouminima ,
for-mant une courbe continue. On se convaincra aisément de la vérité de ce que
j’avance,
parl’exemple
suivant : si l’on fait tourner uneellipse
autour d’une droiteparallèle
augrand
axe , considérée commeaxe
des z,
le sommet del’ellipse
décrira un cercle dont les coor-données
parallèles
à l’axe des z seront évidemment desmaxima ;
cependant
on trouve, pour ce cas(
comme pour tous les cas sem-blables )
rt-s2=o. Je vaisexpliquer
la raison de cettesingularité,
et
compléter
ainsi les conditionsqui
doiventindiquer
l’existence des maxima et minima.La
première
condition pour l’existence d’un maximum ou d’un minimum est d’avoir à la fois p=o , q=o ; ces deuxéquations
déterminent les
coordonnées x , y , correspondant
au maximumou au minimum
cherché , lorsqu’il
nes’agit
que d’un ou deplusieurs points
isolés.Mais, lorsqu’il
doit y avoir une infinité de maximaou
minima,
formant une courbecontinue ,
les deuxéquations p=o,
q=o doivent être de nature à être satisfaites en même
temps -’
sansquoi
iln’y
auraitplus qu’un
nombre limité desolutions ;
il fautdonc que ces
deux équations
aientlieu,
par un facteurqui
leursoit commun ;
ainsi,
on devra avoirp=PF , q=QF ; (3)
F étant le fac’teur commun
qui, égalé
àzéro, remplira
à la fois les deuxconditions (I);
etP, Q,
Fpouvant
être des fonctionsquel-
conques de x et y.
L’équation qui
déterminera les maxima et minima sera donc.I34 M A X I M A
F=o ; (4)
on tirera ensuite des
équations (3),
par ladifférentiation ,
enayant égard
àl’équation z14)
retranchant du
produit
des deuxéquations
extrêmes leproduit
desdeux autres, il
viendra ,
en réduisantla condition
(2)
ne sera donc pas satisfaite. Examinons sinéanmoins,
dans ce cas , le maximum ou le minimum ne
pourrait
pas avoir lieu.Soient a , b
des valeurs de x, yqui
rendent z maximum ouminimum ;
et soientrespectivement 03B1 , 03B2
des variations simultanéeset
très-petites
de cesquantités, répondant
à une valeur de z voisine de ce maximum ou miniraum. A cause deséquations (I),
on aurasimplement
Il faut pour le
maximum,
que cettequantité
soittoujours plus petite
que
~(a,b)
et pour leminimum , qu’elle
soittoujours plus grande quels
que soient d’ailleurs lessignes de 03B1 , 03B2 ,
pourvu que ces deux variations ne cessent pas d’êtrecomprises
dans des limites très- resserrées. On conclut facilement de làqu’il
faut que laquantité
conserve
toujours
le mêmesigne négatif s’il s’agit
dumaximum ,
et
positif
s’ils’agit
duminimum ;
et on démontre que lapremière
condition est
toujours
satisfaitelorsqu’on
a , à la foiset que la seconde
l’est,
si l’on a, aucontraire,
Tout cela est
parfaitement
exact , et ces conditions sont en ef’et suffisantes pour que le maximum ou le minimum aitlieu ;
mais ilfaut
ajouter
que, si elles sontsuffsantes ,
elles ne sont pas néan-moins
toujours nécessaires ;
et que la fonction(8)
seraégalement
de
signe invariable , lorsqu’on
aurasimplement
puisqu’alors
elle se trouvera être unquarré , pris
en moins ou enplus ,
suivant que r seranégatif
oupositif.
On doit
pourtant
remarquer que, dans ce cas , la fonction(8) peut
devenirnulle ,
pour des valeursparticulières
de 03B1 et 03B2 ; etil
est même aisé de voirqu’»elle
seranulle ,
eneffet, lorsque
cesdeux variations seront liées entre elles par la relation
équivalente
alors às03B1+t03B2=o.
Onpourrait
donccroire, d’après cela,
que,
lorsque l’équation (6)
alieu,
lesconditions ,
soit du maximum soit duminimum ,
cessent d’êtresatisfaites ;
mais il est aisé de seconvaincre du contraire.
Si ,
eneffet,
on élimine P entre les deuxpremières équations (5) ,
il viendraéquation qui ,
combinée avecl’équation (9),
donneraéquation qui
fait voirque 03B1 , 03B2
sont les coordonnées de latangente
à la courbe maximum ou
minimum ,
et que , dans ce cas , z doitsimplement
se réduire à~(a, b).
La fonction(8) ,
en vertu de lacondition
(6)
reste donc constammentpositive,
dans le cas duminimum ,
etnégative ,
dans le cas dumaximum ,
pour tous lespoints qui
ne sont pas situés sur la courbe minimum ou maxi-mum. Les maxima ou minima
peuvent
doncexister , quoique
lacondition
(2)
n’ait paslieu ;
et laprécédente
analise prouvequ’il
en est
ainsi,
eneffet ,
pour une suite de maxima ouminima ,
formantune courbe continue.
f
I36 M A X I M A ET MINIMA.
Nous tirerons de tout cela les conclusions
suivantes ,
savoir : I.°que les conditions que l’on donne ordinairement pour celles des maxima
et minima des surfaces courbes sont
incomplettes ,
et nepeuvent
donner que des
points
isolésjouissant
de cettepropriété ;
2.° que pour trouver une suite de maxima ouminima ,
liés entre eux parune courbe
continue ,
il faut que pet q s’évanouissent ,
par un facteur commun ; 3.° que rt-s2=o est alors la condition nécessaire pour l’existence d’une courbe maximum ouminimum ; 4.0 qu’enfin
le cas que nous venons de considérer est un
complément
nécessaireà la théorie des maxima et minima des surfaces courbes
(*)
Il ne serait pas difficile d’étendre cette théorie aux fonctions dé trois ou d’un
plus grand
nombre devariables ;
mais comme , pourchaque
nouvellevariable ,
il y aurait une condition(2)
deplus ,
ilfaudrait
appliquer
à chacune de ces conditions des raisonnemensanalogues
à ceux que nous avons faits sur la condition(2).
Deplus,
la condition
(i)
seraitcomposée
d’autantd’équations qu’il
y auraitde
variables indépendantes. Supposons
que ceséquations
soient(*) Il y a ici une distinction à établir. Si , suivant les notions admises
jusqu’à présent,
le caractère de l’ordonnée maximum ou minimum est que les ordonnées environnantes soient toutes plus petites ou toutesplus
grandes que celle-là, les ordonnées de la courbe considérée ici par M.Français
ne serontpoint
proprement des maxima ou minima ; mais si , comme ilparaît plus
convenable de le faire ,on
exige
seulement de l’ordonnée maximum ou minimum qu’aucune des ordonnées environnantes ne soitplus grande ,
ou qu’aucune de ces ordonnées ne soitplus petite qu’elle ,
alors les ordonnées des différenspoints
de la courbe maximum ouminimum deviendront , en effet , de véritables maxima ou minima.
Au
surplus , quelque parti qu’on
prenne à cetégard ,
la discussion danslaquelle
s’est
engagé
M. Français , n’en conservera pas moins tout son intérêt.Il convient peut-être de
rappeler
ici que , si la condition rt-s2=o ne se trouvaitremplie
que parce qu’en vertu del’équation
F=o , on aurait à la foisr= o , s=o , t=o ; on ne
pourrait
alors rien prononcer sans avoir soumis à la discussion les coefficiens différentiels des ordres ultérieurs,J. Do C.
elles
ÉQUATIONS
DUQUATRIÈME DEGRÉ. I37
elles
pourront
être toutes essentiellementdistinctes auquel
cas onn’aura
qu’un
certain nombre de maxima ou minima absolumentdétermine ;
ou bien elles pourront êtrerangées
enplusieurs
classesdont une seule renfermant des
équations
essentiellementdistinctes,
tandis que, dans chacune des autres, toutes leséquations pourront
être satisfaites parl’égalité
à zéro d’un seul facteurqui
leur sera commun.Il serait intéressant d’examiner l’Influence de ces diverses circonstances
sur les conditions
analogues
à la condition(2) ;
ce serait alors seule-ment que la théorie des maxima et
minima ,
dans les fonctions deplusieurs variables, pourrait
êtreregardée
commecomplète.
ANALISE.
Remarque
surla résolution des équations du quatrième degré par la méthode de M. WRONSKI ;
Par M. G E R G O N N E.
DANS
l’examen quej’ai fait , à
la page 51 de cevolume ,
de laméthode proposée
par M.Wronski ,
pour la résolutiongénérale
deséquations, j’ai
insinué que cetteméthode
ouplutôt
la méthodeplus simple
queje
lui aisubstituée ,
cessait d’êtreapplicable ,
dèsle
quatrième degré.
Cela est
vrai y
eneffet ,
si l’on ne veut , pour fairedisparaître,
les diverses fonctions
de , qu’employer
seulement les deuxéquations
comme on serait contraint de le
faire , si 4
était un nombre pre-Tarn, III I9