Les consulats suisses à l'étranger reçyi-Vw.!?

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Les consulats suisses à l'étranger reçyi-Vw.!?

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Sixième année. — N⁰ 37

P r i x du numéro IO c e n t i m e s

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Jeudi 5 Mai 1892.

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Les journaux quotidiens ont donné à leurs [lecteurs des renseignements trop complets et trop circonstanciés sur la journée du I** mai, pour que nous ju- gions utile de venir, après coup, répéter des informations déjà connues. Aussi, nous contenterons-nous de constater, qu'à un point de vue général, les appré- hensions qu'avait fait naître le retour de

« la fête du travail » ne se sont pas réa- lisées et qu'à part quelques explosions, en Belgique et en Italie, tout s'est passé en somme, assez tranquillement.

Le résultat négatif de celte journée ne change d'ailleurs rien à la situation, qui reste aujourd'hui ce qu'elle était hier et les revendications ouvrières se posent avec une telle force, avec un tel ensem- ble, qu'il serait imprudent de conclure du calme de la plupart des manifestations que le socialisme international a désarmé.

Au lieu de s'exposer à des batailles de rues où ils sont toujours sûrs d'avoir le dessous, les socialistes, instruits par l'expérience, comptent arriver à leur but par le bulletin de vole ; ils ne veulent plus perdre leur temps à faire du tapage dans les rues, leurs procédés se sont transformés au point de devenir légaux,,

voilà tout. ί

Les journaux français sont fort intéres- sants à lire. Tous constatent avec satis- faction que la journée a été paisible, mais aucun n'en conclut que le socialisme soit en recul ou que l'anarchisme ait désarmé.

Voici d'ailleurs quelques citations.

L'Evénement. — De ce que la journée a été calme, il ne convient pas de conclure à la défaite de l'anarchie. L'anarchie agit sans cesse, sans souci du moment, frappant ici et

là, pourvu que ses coups fassent des victimes.

La tâche du gouvernement devient par con- séquent plus ardue que jamais.

Le Rappel. — Les pouvoirs publics ont maintenant le devoir de reconnaître la net- teté et le calme de l'attitude des travailleurs, en étudiant leurs demandes avec le désir sincère d'arriver à une solution véritable.

Les Débats. — Les anarchistes n'ont pas opéré le 1^{e r} mai, ce n'était pas leur jour. La fête du socialisme n'est pas celle de l'anarchie. Dans les circonstanâge actuelles, la ma- nifestation au i^ttv marrfetau pas le moindre"

péril. Il en reste d'autres, plus graves et plus menaçants, contre lesquels la lutte est plus difficile et qui ne sont pas renfermés dans l'espace d'un seul jour.

Le Figaro. — Il ne faut pas se faire d'illu- sions, la fameuse Internationale existe de nouveau plus sérieuse que du temps où on la poursuivait et si l'on n'avait pas quelque remords à troubler la joie des trembleurs rassurés, on pourrait dire sans crainte d'exa- gérer, que ces manifestations multiples et calmes ont prouvé que les ouvriers sont maîtres de la situation et qu'arrivera le moment où on ne pourra que céder à leurs revendications.

Si l'on peut se féliciter de la façon dont Ia journée d'hier s'est passée, on Jne peut pas oublier que chaque 1e r mai qui se passe prouve une fois de plus la gravité de la question sociale.

En Suisse, la journée du 1er

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été des plus pacifiques et ne se différencie guère des deux fêtes du travail qui l'ont précédée. Cortèges, discours, réjouissan- ces que le froid et le mauvais temps n'ont guère [favorisées, tel est le bilan prévu de cette fête du travail qui, étant donnée la plus instante des revendications qui y ont été formulées, pourrait être appelée la fête de la diminution du tra- vail.

Nous ne pouvons mieux indiquer le but poursuivi par les manifestants du Jura horloger, qu'en reproduisant les ré-

solutions votées à Genève et à la Ghaux- de-Fonds; voici les premières.

A l'assemblée fédérale de la Confédération suisse, Messieurs les Présidents, Messieurs les membres du Conseil national et du Con- seil des Etats.

L'assemblée, représentée par les signatu- res de son président et de son secrétaire, après avoir entendu des discours touchant les questions indiquées plus loin, a résolu, à l'unanimité de vous prier de prendre, par voie législative les mesures nécessaires pour:

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dans toutes les professions, au moins dans celles où les conditions de travail ne s'y op- posent pas absolument. 2. Pour l'extension légale des organisations professionnelles.

3. Pour combattre Ie manque de travail et ses suites économiques pour les classes dé- possédées 4. Pour une protection efficace de la liberté d'association en faveur des sala- riés de toute espèce. 5. Pour l'abolition de la police politique introduite chez nous il y a quelques années.

Nous basons nos vœux sur tout ce qui a été dit et écrit depuis des années en faveur du peuple et pour montrer sa situation, d'ailleurs bien connue de nos magistrats. Nous nous permettons d'ajouter que nos réclama- tions sont au plus haut degré dans l'intérêt matériel et moral du peuple. La patrie demande pour être à la hauteur des combats de la vie moderne, un peuple sain, fort et libre et non un prolétariat écrasé et servile.

Nous sommes !disposés à donner toutes nos forces, à travailler de toutes les manières possibles, pour remplir la grande tache que nous venons d'indiquer. Pour l'accomplir l'organisation des ouvriers suisses apporte chaque jour, homme par homme, la somme de ses sacrifices. Nous espérons que nos magistrats feront tout ce qui dépendra d'eux pour nous aider dans ce beau travail pour le bien et la grandeur du peuple suisse.

A la Chaux-de-Fonds, d'après les jour-

naux locaux, les orateurs ont préconisé

comme remède à la situation actuelle, le

travail coopératif avec participation aux

bénéfices et la restitution des intérêts, la

journée de huit heures, les syndicats

obligatoires et l'anéantissement des ac-

capareurs et des aristocrates. L'assemblée

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152 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE a adopté une requête au Conseil d'Etal,

demandant à ce dernier d'adresser aux propriétaires une circulaire les invitant à réduire de 40 % le montant des loyers

Nos anarchistes

Les anarchistes clairsemés dans le Jura horloger n'ont pas voulu laisser pas- ser le 1

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mai sans donner signe de vie.

Ils se sont offert le luxe 'd'un manifeste.

Sans aller jusqu'à la glorification des crimes de leur confrère Ravachol, ils se contentent, pour le moment, de pousser à la révolte, tout en demeurant cois, sans doute pour ne pas risquer de compro- mettre leurs précieuses existences.

Après quelques déclamations du genre spécial à la prose anarchistes, où les re- pus, les vendus, les élus sont arrangés de la belle façon, le manifeste, sortant des généralités, offre aux prolétaires un moyen pratique de résoudre la question sociale : le non paiement des loyers. Et, dans le but probable d'inspirer toute confiance au peuple, les signataires déclarent qu'ils ne sont pas des meneurs en quête d'une réclame, mais bien des gens épris de justice et de liberté, doublés de farouches révolutionnaires . . . en chambre.

Voici d'ailleurs la dernière partie du manifeste.

Travailleurs,

Nous ne sommes pas des meneurs, nous n e venons nas, à propos ^e_ppJ£ft.n!ia.n\ÎSp/ïa de justice et de liberté, nous travaillons, dans la mesure de nos forces, au prompt avène- ment d'une société meilleure; c'est vous dire que nous souhaitons à cette date du l*1" mai, où vous vous sentirez les coudes dans la rue, vous sortirez enfin de l'ornière parlementaire, et que, prêts à faire dans la lutte le sacrifice de votre liberté et de votre vie, vous opposerez à la tyrannie la révolte.

Et si cette date se passe sans marquer une étape en avant dans la lutte entreprise par la classe spoliée contre les classes spoliatrices, eh bien, ne nous décourageons pas, ne ces- sons de lutter chaque jour, à première oc- casion, sans date fixe, car le mal dont nous souffrons sévit toute l'année, et il ne s'agit pas seulement d'être virils le 1er mai, quitte à rentrer le soir dans son taudis, fatigué, la tête lourde et remplie des mots sonores et creux des orateurs politiciens, non, car ce serait toujours la même chose, il faut vouloir, il faut agir.

Si, dans nos cités hétérogènes de la Suisse romande nous sommes, par exemple, assez nombreux pour refuser le paiement de nos loyers, non parce que nous ne pouvons pas, mais parce que nous ne voulons pas, qui donc pourrait s'opposer à là réalisation de ce petit programme : plus de loyers !

Quelques malheureux gendarmes, mais ces tristes mercenaires disparaîtront d'eux- mêmes le jour où ils nous verraient unis contre les lois spoliatrices qui accordent à quelques-uns le monopole de jouissance ab- solue sur ce qui doit être à tous, unis nous sommes la force, nous sommes le droit.

Donc, camarades, au 1e r mai, vive la vo- lonté, vivent l'action, l'audace !

Les Anarchistes jurassiens.

Les premières conséquences du nouveau régime économique en France

Le Journal de Saint-Denis dans un de ses derniers numéros, a annoncé que la grande usine d'orfèvrerie Christofle venait de ré- duire le travail de ses ouvriers à quatre jours par semaine. Voici en quels termes M. Chris- tofle explique cette résolution :

« Ce n'est pas sans un vif serrement de

« cœur que nous avons été contraints de

« prendre cette mesure; mais le vote récent

« du nouveau tarif des douanes a eu son

« contre-coup à l'étranger et a déterminé

« chez nos voisins des représailles qui fer- ce ment momentanément, nous l'espérons du

« moins, une partie de nos débouchés à l'ex-

« portation.

« Ne voulant renvoyer aucun de nos ou-

« vriers qui n'auraient pas, dans les circons-

« tances présentes, trouvé du travail chez

« nos confrères, nous avons préféré réduire

« le nombre des heures et assurer ainsi à

« tous un minimum de salaire qui leur per-

«. mettra de passer la crise sans trop souffrir.»

Cette déclaration se passe de tout com- mentaire.

Les boites françaises en Suisse

merce, au nom des trois Syndicats de l'industrie horlogère de l'Est, de bien vouloir lui communiquer les propositions de réduc- tion au tarif minimum pour l'horlogerie faites par le conseil fédéral, et cela au nom des intérêts supérieurs de l'horlogerie française, qui exigent que les concebsions pèsent éga- lement sur les diverses fabriques, entre les- quelles l'accord le plus intime doit être main- tenu.

Les représentants du Doubs et du Haut- Rhin seront priés d'appuyer cette demande ; communication du présent procès verbal leur sera faite : aux sénateurs, par M. le prési- dent du Syndicat de Besançon, au nom du Comité mixte ; aux députés, par leur Syndi- cat respectif.

La prochaine réunion se tiendra à Be- sançon.

Signé : Bonifacy, Félix; Boname, Warnery;

André, Jacoutot, Parrenin, Wetzel.

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NOUVELLES DIVERSES

S a i n t - G a l l . — La dissolution de l'association des tisseurs a été repoussée par 6,394 non contre 2,694 oui.

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La communication suivante a été faite à la dernière séance du Conseil syndical de la fabrique de Besançon :

α M. Zilliox jeune, de la Société générale des monteurs de boîtes d'or, présent à la réu- nion, expose que, par suite des exigences de la douane, il est impossible à la Société géné-

£/#u1S f«f r^ïéWiel- M i t a î r t â f e rentrée en France des boîtes brutes sorties de leurs ateliers et envoyées, pour la déco- ration, chez le fabricant suisse qui les a com- mandées.

« Le Conseil prend une délibération ap- puyant les justes demandes de la Société gé- nérale. »

Tarif horloger français

Le procès verbal de la 6° réunion du Co- mité mixte de l'industrie horlogère de l'Est, tenue à l'hôtel de ville de Morteau (Doubs), le 11 avril 1892, nous donne quelques renseignements intéressants sur l'opinion actuelle d'une certaine catégorie d'intéressés français.

Sont présents : pour Besançon, MM. Boni- facy et Félix; pour Montbéliard, MM. Boname et Warnery; pour Morteau, MM. André, Jacoutot, Parrenin et Wetzel.

M. Boname donne lecture du procès verbal d'une réunion privée, à Delémont, de plu- sieurs fabricants suisses, et où M. Bornèque et lui ont été invités. Les assistants à cette réunion se sont mis d'accord sur un certain nombre de modifications au]tarif minimum français qu'ils ont jugées capables de donner, quant à l'horlogerie, satisfaction à la Suisse.

Le Comité mixte décide qu'il n'y aura lieu, pour lui, de discuter, par des concessions rationnelles entre les différents Syndicats, des modifications au tarif minimum, que lors- que les propositions du conseil fédéral lui seront connues. En conséquence, le comité donne mission au président du Syndicat de Besançon de prier M. le ministre du com-

Une machine à percer unique

Pour assurer la précision du travail, tous les trous d'un petit diamètre ont été jusqu'ici percés à la main, mais M. John Wennstrom, de New-York, vient d'inventer une machine dont l'axe fait 22,000 tours par minute, et peut, paraît-il, percer un trou de un millième de pouce(0nira,065) du diamètre dans un saphir

*•*—-1—*-i—~r-~ '*mm EX dp&tUBBMUie an dix mi η utes à peine. On considérait autrefois un trou de un cinquième de pouce de diamètre (0ram,05) comme tout à fait remarquable, mais aujourd'hui bien des applications exigent que l'on perce dans des pierres dures des trous beaucoup plus petits. Ces trous sont em- ployés dans les filières, et dans un certain nombre d'instruments électriques, mathéma- tiques et de navigation. Edison utilise des pierres percées de trous de un millième à deux millièmes de pouce de diamètre pour étirer des fils de platine. Les fils fins ordi- naires sont tirés sur des filières en acier, mais pour un travail un peu minutieux, le trou serait rapidement agrandi, et produirait alors un fil trop gros. On emploie donc des diamants, des saphirs et des rubis pour les trous les plus fins, et lorsqu'il s'agit d'obtenir des fils d'un diamètre uniforme. Le diamant est le meilleur, puis viennent les saphirs et les rubis. L'agathe est inutilisée comme man- quant de dureté. Dans les anciennes métho- des de fabrication de ces filières, le foret était fixe, et on venait l'appliquer contre la pierre animée d'un rapide mouvement de rotation.

Dans la machine Wennstrom, c'est la pièce qui est fixe et le foret qui tourne. Le trou est percé cylindrique, et les bords en sont ensuite adoucis. Pour des trous dont le diamètre dépasse β/iooo de pouce (0mm,2), le foret porte des tranchants en diamant, mais pour les plus petits trous, les forets sont tout simple

ment en fer doux. Les particules de diamant viennent s'y incruster pendent le travail.

Une disposition automatique soulève pério- diquement le foret et le remet en place pour faciliter l'accumulation des poussières de diamant à son extrémité.

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LA FÉDÉRATION HORLOGËRE SUISSE !53

T r a i t é s de commerce

La première séance des délégués suisses et espagnols, à Madrid, a été consacrée u n i - quement à la clause de la nation la plus fa- vorisée, clause que l'Espagne se refuse à in- troduire dans des nouveaux traités de commerce.

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Successeur de Charles Bruguier, pour la fabri- cation des Tabatières et Bijoux à oiseaux

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