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Article pp.513-518 du Vol.2 n°4 (2004)

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Academic year: 2022

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La décision d’entrer dans le merveilleux monde des normes et standards ne se prend pas à la légère du fait qu’elle entraîne une série de changements qui bouleversent à coup sûr les habitudes et les méthodes de travail. Au Cégep@distance, nous avons décidé de prendre ce virage. En voici la petite histoire.

Les motifs

En 2002, le Cégep@distance décidait de se lancer dans une ambitieuse transformation de sa façon de concevoir ses cours. D’une part, parce que le processus de développement des cours prenait parfois jusqu’à trois ans, d’autre part, parce que le coût de développement et de production était très élevé, avec peu d’économie d’échelle. On aurait pu qualifier le processus de production d’artisanal : chaque chargé de projets agissait comme concepteur pédagogique en plus de s’occuper de toutes les tâches reliées à la conception et à la production et ce, à toutes les étapes. Il en résultait donc :

– un manque d’uniformité graphique (l’interface et la facture visuelle étant réinventée d’un cours à l’autre) ;

– un manque d’uniformité technologique (certains favorisaient l’utilisation de Flash, d’autres Java script, Java, DHTML, etc.) ;

– un manque d’uniformité de la structure et de l’ergonomie (les boutons de fonction et la navigation variaient constamment).

Le format des cours Internet évolue constamment. Au « tout à l’écran » succède alors un concept où chaque média est utilisé de façon maximale. Ainsi, pour éviter de faire lire à nos étudiants un texte de 500 pages à l’écran, ou de visionner une vidéo à la dimension d’un timbre-poste, nous leur fournissons en version imprimée les textes longs et nous présentons les vidéos plein écran sur support DVD. Bien que la démocratisation des services Internet à haut débit permette d’offrir des produits multimédias beaucoup plus intéressants, il demeure que plusieurs étudiants n’ont toujours pas accès à ces services. De plus, les étudiants préfèrent conserver les

1. Fondé en 1991 à la suite d’une entente entre le ministère de l’Education du Québec et le Collège de Rosemont, le Cégep@distance (www.cegepadistance.ca) a le mandat de développer et d’offrir la formation à distance à l’ordre d’enseignement collégial ; de développer des partenariats dans ce domaine.

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documents et le matériel pédagogique à titre de références lors de la poursuite de leur formation et de leurs études.

La gestion de la qualité et la maintenance des cours étaient aussi ardues et pénibles. Par ailleurs, notre mission nous oblige à rendre nos contenus disponibles à l’ensemble du réseau collégial ; mais le fait que nos cours étaient conçus spécifiquement pour être diffusés sur notre plateforme rendait difficile la portabilité de ces mêmes cours. A ces défis s’ajoutait la nécessité d’une refonte de la quasi- totalité de nos 250 cours de façon à répondre aux exigences de la réforme de l’éducation introduisant la notion d’approche par compétences. Le ministère de l’Education du Québec ne nous allouant que deux ans pour compléter cette opération, il fallait procéder rapidement. Après mûres réflexions, nous avons convenu des objectifs suivants :

– Réduire le temps de production, – Réduire le coût de production,

– Systématiser le processus de médiatisation,

– Offrir une méthodologie et des outils de développement uniformes, – Introduire un processus de travail collaboratif,

– Introduire un processus de création, de révision et de médiatisation des contenus par l’introduction de modèles et de feuilles de styles

– Assurer la portabilité de nos contenus vers d’autres plate-formes, – Mettre à niveau nos contenus selon des normes internationales, – Permettre l’évolution de nos maquettes graphiques,

– Permettre l’adaptation de nos contenus selon différents besoins, – Pouvoir réutiliser nos contenus dans divers contextes,

– Déposer nos objets d’apprentissage dans des banques communes telles que Careo (www.careo.org) et Euréka (eureka.ntic.org).

L’aspect pédagogique était aussi au centre de nos préoccupations.

La procédure

Après des mois d’analyse de plusieurs outils différents, et compte tenu que nos ressources de soutien étaient limitées, nous voulions opter pour un seul système intégré. De plus, après une recherche exhaustive dans les banques d’objets d’apprentissage, nous avons constaté que la taille des objets variait énormément. Le peu d’objets qui existaient n’étaient pas correctement « métabalisés ». L’adoption de normes vise en effet la réutilisation et la granularisation des contenus. La métabalisation d’un site Web au complet n’est d’aucune utilité. De plus, les outils existant couvraient principalement la création de contenus par un individu autonome et étaient axés davantage sur le support à l’enseignement que sur la création de contenu par des équipes multidisciplinaires.

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Nous avons donc opté pour un outil basé sur la gestion documentaire afin de pouvoir métabaliser chaque élément de contenu à toutes les étapes de sa création.

Notre choix s’est arrêté sur Documentum, un outil d’une grande souplesse, entièrement paramétrable, permettant le développement de nouveaux modules qui sauront répondre adéquatement aux besoins de notre organisation.

Documentum nécessite par contre une formation poussée des différents intervenants, en plus de modifier considérablement les méthodes de travail. Le concept d’objets d’apprentissage exige l’adoption d’une orientation objets. Il s’agit là d’un énorme défi, car la production d’un cours constitue un exercice habituellement linéaire. L’approche objets demande donc une redéfinition complète de la façon de concevoir un cours depuis les premières ébauches de scénario jusqu’à la médiatisation finale. L’objet d’apprentissage doit être construit comme un tout, mais doit aussi s’intégrer parfaitement à l’autre « tout », le cours. Ce dernier ne doit pas apparaître comme un ensemble morcelé d’objets hétéroclites. Chaque élément doit être conçu et scénarisé de façon à ce que les processus et contraintes technologiques ne prennent pas le dessus sur les aspects pédagogiques et de même, les aspects pédagogiques doivent aussi répondre à certains aspects technologiques incontournables. Il n’est pas souhaitable de marier une conception pédagogique

« artisanale » à un processus de médiatisation systématisé car tout l’ensemble du processus de conception doit intégrer dès le départ à la fois les contraintes pédagogiques et les contraintes technologiques.

Les facteurs de réussite

Pour réussir une telle implantation, il faut remplir certaines conditions. Parmi celles-ci, notons :

– l’appui sans équivoque de la haute direction, car un tel bouleversement exige un appui inconditionnel des dirigeants si l’on veut maximiser ses chances de réussite ;

– des recherches et des analyses exhaustives des besoins ; – un plan de projet clair et structuré ;

– une étude de coûts réaliste ;

– une documentation complète sur chacun des aspects du système ; – la communication ;

– la formation ;

– l’engagement total de tous les intervenants au moment de l’implantation ; – la modification radicale des méthodes de travail ;

– la réalisation de projets pilotes afin de sécuriser les usagers.

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Les difficultés

– La résistance au changement (il y en a toujours) ; – Le coût élevé au départ ;

– L’engagement indéfectible de tous ; – Le maintien du cap ;

– La nécessité de dresser un bilan périodique et d’ajuster l’outil ; – La complexité de l’architecture technologique.

Les limites de la technologie

Les processus de conception des contenus doivent effectivement être repensés pour obtenir des résultats cohérents. Selon les points de vue et l’expérience de chacun, les perceptions peuvent varier. Alors que certains concepteurs seront stimulés par la mise en place d’un cadre qui leur permet de se concentrer sur les éléments de contenus, d’autres seront moins à l’aise avec le fait que leur créativité ne peut se manifester par le développement de nouvelles structures qui diffèrent fondamentalement de l’architecture proposée. La créativité doit alors se concentrer sur le contenu lui-même plutôt que sur l’enrobage, la navigation et le développement de nouvelles structures.

La conception d’un cours unique peut ne pas être simplifiée en elle-même, mais lors de la création d’un ensemble de cours, par exemple l’élaboration d’un nouveau programme d’étude, l’approche permet une meilleure cohésion entre les différents cours qui le composent. De plus, il permet une harmonisation des structures qui peut favoriser l’apprentissage de l’étudiant en lui offrant une expérience d’apprentissage plus uniforme tout au long de son cheminement.

La réutilisation des contenus est non seulement possible mais permet aussi d’offrir des assemblages différents selon le public cible. Un des exemples les plus probant au Cégep@distance est l’offre aux enseignants du réseau québécois de nos éléments de cours. Ainsi, un assemblage pour nos propres étudiants comprend tous les éléments spécifiques à la formation à distance alors qu’une version différente, assemblée à partir de plusieurs des mêmes objets est offerte aux enseignants qui veulent utiliser le matériel dans leurs cours en classe.

Ce que l’introduction des normes nous a permis de réussir

Au moment de la phase d’analyse, l’aspect interopérabilité se situait au centre de nos préoccupations. En effet, à quoi bon créer des contenus de cours qui ne peuvent être utilisés hors de notre environnement ?

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Heureusement, au cours des dernières années, plusieurs organismes tel que IMS, IEEE, ADL et ISO ont proposé des normes réalistes qui pouvaient effectivement être appliquées concrètement. Nous avons introduit, lors de la conception de notre système, trois aspects des normes :

– Les normes de gestion et de description des objets d’apprentissage (NORMETIQ, IEEE LOM et IMS Learning object),

– Les normes de gestion des assemblages de cours (IMS Content packaging et SCORM),

– Les normes qui permettent aux objets d’apprentissage d’interagir avec l’environnement d’apprentissage (SCORM Run-Time environnement).

Grâce à ces normes, nous avons pu développer un modèle qui permet non seulement de créer des contenus, mais aussi d’en importer de différentes sources et de les diffuser sans pour autant les confiner à notre seul environnement. Les normes nous ont de plus ouvert la porte à une multitude de partenariats et de collaboration avec les milieux de l’enseignement sans pour autant avoir à débattre des aspects techniques.

De plus, la disponibilité de réseau tel que celui de Edusource nous permet d’envisager un véritable partage des actifs pédagogiques pour le bénéfice des étudiants.

Après la technologie, la pédagogie

Une fois réglé le volet technique, il restait le volet pédagogique. Le plus facile était fait. Les concepteurs à qui on présentait ce nouvel outil demeuraient sceptiques.

Voici un aperçu de leurs questions et de leurs craintes : – Comment tracer la ligne entre technologie et pédagogie ?

– Est-ce que la pédagogie tire un quelconque bénéfice de ce concept ? – Est-ce que cela simplifie ou non la conception d’un cours ?

– Comment avoir une pédagogie intégrée qui supporte un cours autoportant tout en ayant des objets indépendants et de tailles raisonnables ?

– Quelle taille a l’objet d’apprentissage ? Une goutte ou un océan ? – Les normes limitent-elles les possibilités ?

– Comment conserver la créativité ?

– Comment construire un cours complet qui ne semble pas être un amalgame de blocs hétéroclites ?

– Comment atteindre les objectifs de la formation par compétences ? – Comment savoir si les bénéfices sont au rendez-vous ?

– Peut-on vraiment réutiliser les contenus ?

– Cette méthode est-elle applicable à tous les types de savoirs ?

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A mesure que nous avançons dans ce nouveau modèle de conception des cours, nous raffinons notre définition de l’objet d’apprentissage et nous commençons à en ressentir les impacts positifs. Un comité pédagogique se penche toujours sur les diverses manières d’élaborer ces objets et sur les différentes conditions d’utilisation.

Les perspectives

A la lumière d’une première année et demie d’implantation, les résultats escomptés ont été atteints et nous comptons poursuivre dans cette même voie. Bien que les défis restent encore grands, nous envisageons l’avenir avec enthousiasme.

Nous continuerons à intégrer les nouvelles normes issues des différents groupes de travail tels que : IMS simple sequencing, les API complexes, les travaux sur le vocabulaire, la gestion des banques communes, etc. Nous désirons également continuer à appliquer les normes de gestion d’actifs audiovisuels, comme le MPEG 7 à nos contenus audiovisuels afin de les repérer plus facilement.

Alain Gervais, Philippe Poirier Cégep@distance, Québec, Canada agervais@cegepadistance.ca

Références

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