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TOUS DROITS DE REPRODUCTION, DE TRADUCTION ET D'ADAPTATION RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS.

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TOUS DROITS DE REPRODUCTION, DE TRADUCTION ET D'ADAPTATION RÉSERVÉS POUR TOUS PAYS.

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GÉNÉRAL NOGUÈS

DE L'INFANTERIE COLONIALE

L'ACTION ALLEMANDE EN INDO-CHINE Colonne de Binh-Lieu (Tonkin) Novembre 1918 à Juin 1919

CHARLES-LAVAUZELLE & C

Éditeurs militaires PARIS, Boulevard Saint-Germain, 124 LIMOGES, 62, Avenue Baudin | 53, Rue Stanislas, NANCY

1924

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AVANT-PROPOS.

Alors que l'acier des canons et la voix des cloches annonçaient au monde entier l'arrivée, attendue de- puis tant d'années, de la paix, du repos, de la sécurité, de la reconstitution du foyer familial, les Coloniaux, éternels « errants », reprenaient leur tâche obscure, toute de sacrifice.

Echappés aux marmites et aux rafales de mitrail- leuses, ils retournaient sans se plaindre, au bout du monde, affronter à nouveau, sans gloire resplendis- sante, la fièvre, la dysenterie, la balle du pirate, la mort sous toutes ses formes.

Déjà des tombes se sont refermées, dans la brousse tonkinoise, abritant à jamais des héros de Verdun, de la Somme ou de Reims, et leurs veuves éplorées ont vu arriver les voiles noirs au moment précis où le mon- de entier venait d'apprendre à toutes les femmes qu'aucun péril n'existait plus.

Nous avons repris, malgré fatigues et blessures, le patient labeur qui a donné à la France, depuis qua- rante ans, le plus formidable empire colonial. Cet em- pire qui, nous l'espérons, sera, si on le veut, le réser- voir de richesses qui rendra notre Patrie libre et prospère. Nous avons recommencé cette tâche avec la même foi qu'avant la tourmente.

Ce magnifique domaine est bien à nous, mais il faut te garder au dehors et au dedans.

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Au dehors, c'est la tâche du gouvernement auquel nous demandons des armes pour préserver nos riches- ses nationales des tentatives de voisins avides. Puisse cet appel être entendu, car rien ne s'improvise et l'on ne respecte le jardin que lorsque le chien de garde a un collier bien ferré!

Au dedans, les pages qui suivent content nos efforts contre les bandits chinois payés par le Boche. Il m'a paru utile de faire connaître en détail ces faits, pleins d'enseignements particulièrement précieux à une épo- que où la mort a fauché par milliers nos officiers expé- rimentés, formés à la guerre sous toutes les latitudes.

A leur place, d'autres générations de jeunes chefs sont sorties pleines d'ardeur, de bravoure, de foi comme leurs devancières, mais manquant de l'expérience né- cessaire, et qu'il faut instruire sur le rôle spécial qui les attend outre-mer — car, n'en déplaise aux paci- listes, on s'y battra toujours... et toujours à l'impro- viste.

Certains, ignorants ou envieux, traitaient jadis d'arme de « farniente » l'infanterie et l'artillerie de marine. Quelle hérésie! Il n'est pas d'arme où il faille travailler plus et sans cesse. Un Colonial doit être rompu à tout : Guerre d'Europe — il a fait ses preu- ves —; Guerre d'outre-mer contre dix adversaires dif- férents, combattant de dix façons différentes, sur des théâtres d'opérations qui n'ont rien de commun.

Guerre de marais, de rizières, de montagne, en Asie:

guerre de désert dans les sables de la Mauritanie;

guerre de forêt, de marigots et de savanes en Côte- d'Ivoire, en A. E. F., à Madagascar; guerre de débar- quements en collaboration avec noire marine partout.

Et je n'ai pas parlé de l'étude — indispensable à mon sens — des langues indigènes et étrangères.

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Quel immense programme et combien compliquée.

la « préparation personnelle indispensable » que pré- conisait notre ancien règlement!

C'est pourquoi j' estime que tous ceux qui ont vécu une période de guerre coloniale ont le devoir d'en pu- blier le récit, dans l'intérêt commun d'abord, et à la plus grande gloire, ensuite, de notre armée coloniale que la France qui lui doit tant ne connaît pas assez!

Général NOGUÈS.

Toulon, 10 avril 1924.

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L'action allemande en Indo=Chine

Colonne de Binh-Lieu (Tonkin), 1918-1919.

PREMIÈRE PARTIE.

CHAPITRE I

L'insurrection. — Opérations dirigées par les comman- dants Averlant et Masse (14 novembre 1918-10 jan- vier 1919).

Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1918, le chef de bataillon Averlant, commandant le 1 territoire mili- taire, était avisé télégraphiquement, par le lieutenant commandant le poste de Dinh-Lap, qu'une révolte était imminente chez les tirailleurs chinois de Binh- Lieu, Hoan-Mo, Tien-Yen, Hacoi et les miliciens de Dam-Ha.

Le complot avait été éventé grâce à l'adjudant Phong-On-Heng, qui en avait rendu compte immédia- tement à son officier, tout en lui apportant, à l'appui de son dire, les lettres et télégrammes qu'il avait reçus de son neveu, le caporal Phung-Lai-Pau, en garnison à Binh-Lieu.

Le document suivant résume d'ailleurs entièrement les motifs de la rébellion et le but poursuivi par les tirailleurs chinois : c'est un extrait de la lettre qu'adressait, le 14 novembre, le caporal Phung-Lai- Pau à l'adjudant Heng :

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La situation pressante où je me trouve actuellement me pousse à vous adresser la présente lettre pour vous exposer ce qui suit

Etant au courant des troubles qui règnent en Chine, j'ai l'inten- tion de provoquer, un jour, la révolte pour attaquer l'Annam fran- çais. J'obtiens que les sergents et caporaux de Binh-Lieu et Tien- Yen consentent à mon projet. L'Empire céleste nous a aussi fait la promesse de lutter avec nous tel jour et telle heure, contre les fan- tômes à chapeaux blancs. Ce sont des gens de quatre ou cinq na- tions qui s'occupent de ce mouvement : Allemands, le roi Thanh- Thai, Lao-Nhi-Siu et les Chinois. Ils disposent de 20.000 hommes.

Ces derniers ont avec eux les tirailleurs et les gradés de Binh- Lieu, Tien-Yen, Hacoi, Moncay et les réguliers des différentes gar- nisons chinoises.

Tous sont solidaires pour opérer contre les fonctionnaires occi- dentaux à chapeaux blancs. Quelle est votre intention? Je l'ignore encore. Si vous y consentez, la place de Koun-Tai (1) vous sera réservée... J'ai un brevet qui vous est destiné... Quand la bande des tirailleurs sera formée, j'irai me présenter à vous, le premier, avec le brevet en question. Soyons solidaires et sincères en cette entreprise... (2).

Dès le reçu du télégramme de Dinh-Lap, le chef de bataillon donna l'ordre d'incarcérer le caporal. Cette mesure prématurée mit le feu aux poudres.

15 novembre. — Se voyant perdus, les tirailleurs se révoltent, s'emparent du poste de Binh-Lieu, blessent le lieutenant Bayourte qui le commandait, tuent le sergent Laugeais, s'emparent des armes et des muni- tions et partent, au nombre de quatre-vingts, sous les ordres des sergents Lo-Sap-Giat et Sam-Sot-Giang, dans la direction de Hoan-Mo, petit poste occupé par un sergent français, un caporal chinois et seize tirailleurs, dont ils se rendent aisément maîtres après l'assassinat du sergent Choisel.

Ils se saisissent également des armes et munitions des partisans, dont ils emmènent le Tong-Doan pri- sonnier, et passent en Chine dans le massif de Tung- Linh-Lang.

(1) Colonel.

(2) Voir annexe, pièce n° 1.

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Tels sont les faits. Quelles sont les causes? Il est intéressant de les rechercher comme leçon pour l'ave- nir.

Il est, à mon avis, hors de doute, malgré les con- clusions contraires de M. Arnoux, délégué du gouver- nement général, à l'expérience et à l'habileté duquel je suis d'ailleurs heureux de rendre hommage, que les causes de la révolte sont nettement étrangères.

Tous les renseignements d'origine chinoise ou eu- ropéenne (missionnaires), tous les documents (voir l'annexe au présent travail) (1), concordent nette- ment pour montrer, en cette affaire, la main alle- mande.

Comme il l'a fait au Laos, à Lao-Kay et ailleurs, l'Allemand — et c'est de bonne guerre — a essayé de nous combattre à Moncay.

Sa manœuvre, montée en septembre 1918, a éclaté après l'armistice, trop tard. Son internement, son ex- pulsion de Chine ont supprimé la tête directrice et la caisse bienfaisante, et l'affaire a échoué.

Le Japonais surveillait, heureux d'intervenir au be- soin; le Chinois participait, parce que payé; le révo- lutionnaire annamite profitait des troubles causés pour essayer d'agir.

Les agents boches, Tam-Kam-Say en particulier, pharmacien chinois de Tong-Hing (2), gréviculteur émérite, ayant été jusqu'en Amérique, jadis, fomenter des révoltes, ont trouvé chez les tirailleurs chinois de Binh-Lieu un terrain tout préparé.

L'officier métropolitain commandant le poste, colo- nial d'occasion, par la guerre et ses blessures, igno- rant tout de l'indigène, veillait avec soin au bien-être

(1) Voir annexes ci-après, pièces n 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8.

(2) Ville chinoise accolée à Moncay.

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de ses hommes ne les maltraitait pas, mais les mé- prisait; il exigeait d'eux un travail écrasant, très du- rement conduit, qui causa à la longue un vif mécon- tentement. Un des sergents européens frappa parfois.

L'autre, fut trop galant avec les femmes des tirailleurs.

Tous les esprits surexcités étaient prêts aux leçons de Tam-Kam-Say.

La révolte fut préparée. La maladresse de l'arres- tation brutale du caporal Phung, au milieu même de ses complices, alors qu'il était si facile de l'envoyer en escorte et de l'arrêter à 10 kilomètres de là sans bruit, fit éclater la mine.

17 novembre. — De tous côtés, les troupes sont alertées, les chefs de postes prévenus. Le comman- dant Averlant met au courant des faits le général Phong, chef de la police frontière chinoise, et lui de- mande de faire bonne garde tout le long de la fron- tière sino-annamite.

Des renforts importants sont annoncés par le géné- ral commandant supérieur :

7 compagnie du 9 colonial avec une section de mi- trailleuses et une section d'artillerie de montagne pour Moncay (où ils arrivent le 18, à 18 heures);

6 c o m p a g n i e du 4 (89 fusils seulement), avec u n e section de mitrailleuses et u n e section de 50 h o m m e s d'infanterie coloniale, 50 g a r d e s civils p o u r T i e n - Y e n .

18 n o v e m b r e . — D e u x tirailleurs a n n a m i t e s qui se t r o u v a i e n t d a n s la b a n d e révoltée s'évadent et vien- nent en h â t e r e n d r e c o m p t e au capitaine Félix, com- m a n d a n t le s e c t e u r de Tien-Yen, q u e les rebelles se t r o u v e n t à N a - B o .

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Dans l'après-midi, sur l'ordre du commandant du territoire :

1° Le capitaine Mével, commandant la 7 compa- gnie du 9e colonial, part de Moncay pour Tran-Van avec mission de surveiller la frontière du col de Hoang- Van-Mi-Hao à Moncay;

2° Le capitaine Félix part de Tien-Yen, en exécu- tion d'un télégramme du général commandant supé- rieur, pour aller réoccuper Binh-Lieu et si possible Hoan-Mo.

Le général commandant supérieur annonce l'envoi, comme renfort pour Monçay, de la 3e compagnie du 1 tonkinois (arrive le 19, à 19 heures).

19 novembre. — Tous les cols sont tenus par les partisans de Hacoi et Dinh-Lap. Trois tirailleurs, ve- nant des insurgés, se rendent à Moncay. Ils sont re- mis dans le rang, ainsi que les deux de la veille, sans punition.

Le groupe Peyroux quitte Moncay pour Than-Mai avec mission de se joindre au capitaine Mével.

Durant ce temps, les rebelles, qui étaient revenus à Hoan-Mo, quittent ce poste et marchent sur Chuc- Phai-San qu'ils occupent. Le blockhaus n'était gardé que par quelques partisans qui s'enfuirent. Leur chef, un sergent de la milice de Dam-Ha, se joignit aux rebelles et marcha avec eux sur Dam-Ha.

C'est grâce à sa trahison qu'ils purent s'emparer, sans peine, de cette position fortifiée.

Cinq miliciens annamites, qui voulurent tenir jus- qu'au bout, furent tués sur place. Le chef de poste, le sergent Simon, ne dut son salut qu'à la fuite.

Néanmoins, deux Chinois furent tués par les nôtres.

20 novembre. — De Dam-Ha, la bande rayonne et

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pille dans toute la région, coupant la ligne télégra- phique Tien-Yen - Moncay.

Durant le court séjour des pillards dans cette ré- gion, des nouvelles d'une gravité exorbitante arri- vaient de Chine, annonçant la descente au Tonkin de plusieurs milliers de pirates chinois désireux de se joindre aux tirailleurs de Binh-Lieu.

Ces bruits, qui avaient commencé à circuler dès le début de la révolte, émanaient de mille sources dif- férentes : général Phong, missionnaires, chefs de con- grégations, mandarins, etc...

Tous étaient faux et n'avaient d'autre but que d'ajouter au désarroi et d'immobiliser nos troupes qui ne savent plus de quel côté faire face.

Jusqu'au combat de Hoang-Van-Mi-Hao, tous les mouvements de nos groupes seront dictés par l'inu- tile et unique souci de protéger la frontière et d'em- pêcher l'invasion (?).

L'on somme les autorités chinoises d'en faire autant et, durant tout ce temps, les pirates se promènent en vainqueurs dans le territoire, soutenus par une gran- de partie de la population qui admire leur triomphe, craints et respectés de l'autre partie qu'ils terrori- sent.

RÉPARTITION DES FORCES DANS LE 1 TERRITOIRE MILITAIRE.

Le 21 novembre à 12 heures.

Dinh-Lap : un peloton (6 compagnie du 2e tonki- nois) (lieutenant Kemmel), 20 Français (6 compagnie du 9 colonial).

Na-Thuoc : un peloton (6 compagnie du 2 tonki- nois) (adjudant-chef Ferval), 20 Français (6e compa- gnie du 9 colonial.

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Binh-Lieu : un peloton et une section de mitrail- leuses (6e compagnie du 4e tonkinois) (capitaine Gau- tron).

Hoan-Mo : un peloton (6 compagnie du 4e tonki- nois) (lieutenant Muhlbach), une section de mitrail- leuses (4 compagnie du 9 colonial) (adjudant Costa).

Pointe-Pagode : une demi-section française (16 compagnie du 9e colonial), 25 gardes indigènes.

Dam-Ha : gardes indigènes.

Entre Binh-Lieu et Tien-Yen (groupe Félix) : une partie de peloton (4 compagnie du 9 colonial), une section (8 compagnie du 2e tonkinois), 50 gardes in- digènes.

Tien-Yen : 5 compagnie du 2 tonkinois (lieutenant Haitce), (garnison normale), une section, 40 Fran- çais (4 compagnie du 9e colonial), 3 compagnie du 1 tonkinois (capitaine Berto).

Tien-Yen : une section (8 compagnie du 2 tonki- nois) (adjudant-chef Fischer), une demi-section fran- çaise (10 compagnie du 9 colonial) (lieutenant Barbot- tin).

Hacoi : un peloton (7 compagnie du 9e colonial) (moins 20 hommes), une section de mitrailleuses (7 compagnie du 2 tonkinois), deux sections (7 com- pagnie du 2 tonkinois), une section de 80 de monta- gne (lieutenant Dahicourt) (groupe mobile, capitaine Peyroux).

Than-Mai : 20 Français (7 compagnie du 9 colo- nial), 25 gardes indigènes.

Than-Poun : un peloton (7 compagnie du 2e ton- kinois) (lieutenant Gadoub), 20 Français (4e compa- gnie du 9 colonial).

Than-Van : un peloton (7 compagnie du 9 colo- nial), une section de mitrailleuses (7e compagnie du

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9 colonial), une section de mitrailleuses (7 compa- gnie du 2 tonkinois), 15 miliciens, (groupe mobile, capitaine Mevel, commandant la 7 compagnie du 9 colonial).

Moncay : commandant Averlant : un peloton de la 4 compagnie du 9 colonial (dont 33 hommes, renfort de la 8 compagnie) (lieutenant Annety, 60 gardes in- digènes, une section de mitrailleuses de rempart, quatre mortiers de 75, un brigadier, 6 cavaliers.

Nui-Ngoc : 15 gardes indigènes.

NOTA. — La 5 compagnie du 3 régiment de tirailleurs tonkinois avec section de mitrailleuses est en route de Bac-Ninh pour Haï- phong. Destination : Tien-Yen. 40 tirailleurs de renfort du 4 tonkinois sont en route pour rejoin- dre la 6 compagnie (Binh-Lieu, Hoan-Mo).

22 novembre. — Le 22 novembre, au moment où le capitaine Félix quitte Tien-Yen pour marcher sur Dam-Ha, les pirates quittent ce poste pour retourner à Chuc-Phai-San, mais le blockhaus a été occupé, à leur insu, par une demi-section de tirailleurs venus de Hacoi et commandés par l'adjudant-chef Baye.

Un engagement assez vif a lieu à 15 heures, mais ne dure que vingt minutes. Les révoltés ont deux chevaux tués et, abandonnant trompes et étendards, partent, à vive allure, dans la direction du col de Lang-Tu.

Le bruit courut que leur but véritable était d'atta- quer Hacoi et qu'ils n'auraient changé de direction à Duong-Hoa que parce que ce village était occupé par nos troupes.

Du Lang-Tu, où ils ne restèrent guère plus d'une heure, les tirailleurs chinois remontèrent en grande hâte en Chine par Po-Hen et s'installèrent dans la ré- gion de Van-Toc.

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Passant à proximité de Than-Mai, ils alertèrent le poste qui gaspilla ou tira, en pure perte et sans les avoir distinctement aperçus, plus de 3.000 cartouches (le sergent fut déplacé à la suite d'un enquête menée

par le capitaine Peyroux).

La 5 compagnie du 3e tonkinois, envoyée en ren- fort par le général commandant supérieur, arrive a Tien-Yen.

C'est à cette époque que le commandant du terri- toire demanda, télégraphiquement, au résident su- périeur, l'autorisation d'arrêter les proches parents des rebelles pour pousser ces derniers à faire leur soumission et en imposer aux habitants. A cette de- mande, fut faite la réponse suivante :

Mesures qui étaient possibles sous empire anciennes lois anna- mites ne paraissent plus légales depuis promulgation nouveaux codes. Pouvez les mettre sous surveillance villages, ou, si croyez complicités possibles, les arrêter en les impliquant de suite, comme prévenus, dans instruction judiciaire.

Considérant ce télégramme comme un refus, le commandant du territoire renvoya dans leurs villa- ges les parents déjà arrêtés avec ordre simplement de les faire surveiller.

De nombreuses reconnaissances d'Hacoi, Than- Poun, Binh-Lieu, Hoan-Mo, Tien-Yen, Dam-Ha sil- lonnent le pays, à la recherche d'une bande de 400 pirates faussement annoncée comme venue de Chine.

On fouille également la région de Ping-Ho et celle de Van-Toc. On remet les postes en état de défense.

24 novembre. — Le chef de bataillon Masse, sous- chef d'état-major des troupes du groupe de l'Indo- Chine, prend le commandement des forces mobiles en opération dans le 1 territoire. La direction des

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opérations reste confiée au commandant Averlant.

commandant le territoire.

Le commandant Masse se rend le 26 à Hacoi pour y prendre le commandement effectif des forces mo- biles.

De son arrivée date le début des opérations réelles contre la bande elle-même, la fin de la période trou- blée ouverte par la surprise de la révolte et la néces- sité d'organiser la lutte à l'improviste. Toutefois, ces opérations seront longtemps entravées par l'absence d'un service central sérieux de renseignements « à l'intérieur », service inexistant avant l'insurrection et impossible presque à établir, puisque les chefs na- turels de ce service, c'est-à-dire les autorités indigè- nes, et les agents, c'est-à-dire les habitants volontaires, sont nettement contre nous, les uns par sympathie pour les révoltés, les autres par terreur.

Il faudra longtemps errer et tâtonner à l'aveuglette jusqu'à l'arrivée du tuan-phu de Lang-Son, M.

Nguyen-Bach, et de M. Le-Huu-Mai, bref, de chefs indigènes énergiques et dévoués à notre cause.

Préliminaires du combat de Hoang-Van-Mi-Hao.

26 novembre. — Les rebelles étant à nouveau signa- lés entre Na-Bo et Py-Lao, le 26, le capitaine Félix part de Dam-Ha avec ordre de se porter « très pru- demment » entre Binh-Lieu et Hoan-Mo.

Hacoi surveille la plaine maritime jusqu'à Dam-Ha.

28 novembre. — Le capitaine Félix s'est reposé, à Binh-Lieu, de sa longue marche, ayant appris que Hoan-Mo n'est pas menacé.

Le lieutenant Mazet, du groupe Mevel, renforcé de

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160 fusils d'Hacoi, part pour le col du Lang-Tu où se- rait (?) une partie des révoltés.

Le capitaine Félix est arrêté à Cac-Ly, dans sa marche sur Py-Lao, par l'ordre de ne pas marcher sans artillerie, mais de se tenir sur la défensive.

Mazet l'y rejoint avec mission d'attendre l'artillerie qui vient d'Hacoi.

Le commandant Masse, commandant des groupes mobiles Mevel (n° 1), Bureau (n° 2), et, plus tard, Batut (n° 3), part pour Coc-Ly, afin de diriger sur pla- ce les opérations.

30 novembre. — Le 30, le capitaine Mevel, renfor- cé d'une section de Than-Poun, part par la route frontière dans la direction de Hoang-Van-Mi-Hao.

C'est lui qui doit couper la retraite aux révoltés.

COMBAT DE HOANG-VAN-MI-HAO.

1 décembre. — La section d'artillerie de monta- gne étant enfin arrivée au Lang-Tu, la marche en avant sur Py-Lao a lieu. Le blocknaus est vide! Les rebelles ont été prévenus durant cette longue prépa- ration et cherchent à regagner la Chine par le col de Hoang-Van-Mi-Hao. Ils y rencontrent le capitaine Mevel et l'attaquent. Mevel a trois blessés. Le lieute- nant Alavail et la section de mitrailleuses de Po-Hen vont à son secours et la bande s'enfuit en Chine, dans la région de Pai-Nam-Son, où elle perd un bon nom- bre de ses partisans de la première heure qui, lassés des marches et des combats, rentrent chez eux.

3 décembre. — La 1 compagnie du 3e tonkinois (capitaine Batut) et une section de mitrailleuses, une compagnie de zouaves et deux sections de mitrail-

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leuses, une deuxième section d'artillerie de monta- gne, arrivent en renfort à Moncay.

L'ensemble est envoyé à Hacoi à la disposition du commandant Masse.

Les onze jours qui suivent ce combat sont calmes.

L'arrivée des renforts, les enquêtes menées contre les partisans dont la conduite avait terriblement laissé à désirer et l'annonce que les pirates auraient été bat- tus, le 7, en Chine, par les réguliers, annulent, pour ainsi dire, l'effet produit par les renseignements pes- simistes d'invasion de bandes puissantes qui conti- nuent à nous être inlassablement annoncées du Kouang-Toung et du Kouang-Si.

La colonne est considérée comme virtuellement ter- minée, on parle du renvoi des troupes du Delta et le commandant Masse songe à rentrer à Hanoï.

COMBAT DE NA-BECK ET DE BAN-BAT.

15 décembre. — Ce calme devait être de courte durée.

Le 15, la bande est au Pay-Chi-Mai, d'où elle des- cend, par la vallée du Song-Tien-Yen, dans l'inten- tion de piller les convois de solde qui doivent circu- ler à cette époque.

16 décembre : Combat de Ban-Bat. — Mais, le 16, elle est arrêtée à Ban-Bat, par le groupe mobile n° 2, et, à la suite d'un combat où nous eûmes deux tirail- leurs blessés, la bande s'éparpille et disparaît. Le contact est perdu.

Les groupes mobiles n° 1 et n° 2 reçoivent alors l'or- dre de combiner leurs efforts pour « dégager » la route Binh-Lieu - Hoan-Mo, tandis qu'un détachement du groupe mobile n° 3 (Batut), dont l'autre partie

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(Schwob) patrouillait dans la région Dam-Ha - Ly- Say - Hacoi, se portera au col de Na-Pa avec une mission de surveillance.

19 décembre. — Le 19 décembre, les pirates sont signalés à Na-Heck

1° Mevel part avec mission de repousser la bande sur les cols de Ai-Cuc ou de Na-Pa que Schwob se hâte d'aller occuper.

2° Bureau se porte à Luc-Nu.

3° Batut fait occuper par ses partisans le défilé Ly- Sai-Ping-Ho.

20 décembre : Combat de Na-Heck. — Le 20, à 11 h. 20, le capitaine Bureau attaque les rebelles à Na-Heck. Après un court combat, ils s'enfuient et le contact est à nouveau perdu.

Le groupe Mével a bien entendu la fusillade, mais il n'a pu arriver à temps pour participer au combat.

21 décembre. — Les tirailleurs révoltés se sont re- tranchés dans les villages de Ping-Ho, Seck-Lang- Minh (nord de Ping-Ho).

Missions des groupes.

N° 1 : Mével. — Se portera en position d'attente à Po-Lan, où il devra se trouver le 22 à 8 heures, pour garder le débouché nord-ouest de Ping-Ho.

N° 2 : Bureau. — Reste à Luc-Nu, avec la même mission que la colonne n° 1 (1).

N° 3 a) Batut. — Se portera à Ly-Sai, d'où il par- tira le 22 à 5 heures, dans la direction de Ping-Ho, pour obliger les pirates à combattre et les anéantir.

(1) Garder le débouché de Luc-Nu.

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b) Schwob. — Se rendra de suite de Ai-Cuoc à Ly- Phong, d'où il marchera sur Seck-Lang-Minh (partie nord du village de Ping-Ho) avec la même mission que le capitaine Batut. Départ le 22, à 3 heures, par Moc-Pai-Tien.

COMBAT DE PING-HO.

22 décembre. — Le 22, à 9 heures, le capitaine Batut se trouve à la hauteur des premières maisons de Ping-Ho, mais, comme il s'est engagé trop vite et sans se couvrir, dans un défilé abrupt et boisé, les rebelles qui occupent les sommets à sa droite, à gauche et devant lui l'obligent à battre précipitam- ment en retraite sur Ly-Sai en abandonnant une par- tie de son convoi.

Le lieutenant Schwob, qui ne put arriver à destina- tion, et au prix de mille efforts (chemin impraticable surtout avec des mitrailleuses), que vers midi, ne put secourir à temps le capitaine Batut. Par contre, il trouva les pirates en train de déjeuner, et, après un combat qui dura jusqu'au lendemain matin et au cours duquel un caporal de zouaves et un tirailleur furent blessés, les obligea à abandonner la place. Ils s'enfuirent par le défilé de Khé-Van et allèrent se ré- fugier, sans que personne ait pu le savoir (manque de service de renseignements), dans la forêt de Vong- Na (nord-ouest de Dam-Ha).

Formation du groupe Kemmel.

C'est à cette époque que fut formé à Dinh-Lap, sous le commandement du lieutenant Kemmel, le groupe mobile n° 4. Il fut créé avec les troupes de Dinh-Lap et Na-Thuoc, renforcées de 40 Français venus de

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Mais il s’est avéré qu’il en savait tellement sur la meilleure manière d’instruire les élèves, qu’il ne s’est pas gêné de reprocher à son directeur qu’il avait tout

En cela comme en tout, les choses allèrent bon train, ne fût- ce que par la formation de cet inoubliable ministère, où messire Blum appelait à la ma- rine de Guerre

C'est dans la peinture que l'art triomphe : André Cheinet, à Salon, dans la Galerie Nostradamus expose en permanence des œuvres de qualité, en des styles très divers ;