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Submitted on 1 Mar 2016
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A Raouj, A Stef, G Tenenbaum
To cite this version:
A Raouj, A Stef, G Tenenbaum. Mesures quadratiques de la proximité des diviseurs.
Mathematical Proceedings, Cambridge University Press (CUP), 2011, 150 (1), pp.73-96.
�10.1017/S0305004110000411�. �hal-01280600�
Mesures quadratiques de la proximit´ e des diviseurs
A. Raouj, A. Stef & G. Tenenbaum Sommaire
1 Introduction et ´enonc´e des r´esultats. . . . 1
2 Preuve du Th´eor`eme 1.1. . . . 4
3 Preuve du Th´eor`eme 1.2. . . . 5
3.1 Lemmes. . . . 5
3.2 Compl´etion de l’argument. . . . 9
4 Preuve du Th´eor`eme 1.3. . . . 14
4.1 Notations. . . . 14
4.2 Propri´et´es arithm´etiques des entiers ayantwfacteurs premiers. . . . 14
4.3 Pr´eparation. . . . 19
4.4 Compl´etion de l’argument. . . . 20
5 Preuve du Corollaire 1.6. . . . 23
1. Introduction et ´enonc´e des r´esultats
L’aspect fractal de la suite des diviseurs d’un entier normal peut ˆetre r´ev´el´e de diverses mani`eres, comme l’existence d’une dimension de Hausdor↵ convenablement d´efinie [5].
Cependant, les crit`eres les plus fins sont li´es `a la conjecture d’Erd˝os datant de la fin des ann´ees 1930, mentionn´ee dans [3] et ´etablie dans [6], selon laquelle presque tout entier poss`ede deux diviseurs dont le rapport est dans l’intervalle ]1,2[. Plusieurs mesures quantitatives associ´ees `a cette conjecture ont ´et´e consid´er´ees dans [4], notamment les fonctions arithm´etiques
E(n) := min
dd0|n, d<d0log(d0/d), U(n, ↵) := X
dd0|n,(d,d0)=1
|log(d0/d)|6(logn)↵
1 (↵2R).
D’int´eressantes variantes de ces fonctions sont ´etudi´ees dans [10] et [15].
Comme dans [4], d´efinissons deux nouvelles fonctions arithm´etiques n 7! e(n) et n7!u(n, ↵) par les relations
E(n) =:(logn)1−log 3exp� e(n)p
log2n , U(n, ↵) =:(logn)log 3−1+↵exp�
u(n, ↵)p
log2n , (n>3).
Ici et dans la suite, nous d´esignons par logk lak-i`eme it´er´ee de la fonction logarithme. Il a ´et´e ´etabli dans [4] que l’on a
e(n)⌧p
log3n, u(n, ↵)⌧p
log3n pp,
o`u la mention pp indique que la relation ainsi d´esign´ee est valable sur un ensemble d’entiers de densit´e naturelle unit´e. Une hypoth`ese heuristique d’´equir´epartition des quantit´es log(d0/d) lorsquedd0|n conduit `a supposer que l’on a, en un sens `a pr´eciser,
E(n)⇡ logn
3!(n), U(n, ↵)⇡3!(n)(logn)↵−1 pp,
o`u!(n) d´esigne le nombre des facteurs premiers distincts d’un entiern. Il est en particulier conjectur´e dans [4], chap. 5, p. 98, que les fonctions e(n) et u(n, ↵) poss`edent des lois de r´epartition limites. L’un des objectifs du pr´esent travail consiste `a ´etablir cette conjecture.
Nous notons Φ la fonction de Gauss Φ(y) := 1
p2⇡
Z y
−1
e−t2/2dt (y2R).
Th´eor`eme 1.1. Les fonctions arithm´etiques n 7! e(n) et n 7! u(n, ↵) (↵ > 1−log 3) poss`edent des lois de r´epartition limites dont la fonction de r´epartition commune F est d´efinie par F(y) := Φ(y/log 3).Plus pr´ecis´ement, pour tout ↵ >1−log 3 fix´e et unifor- m´ement sous les conditionsx >16, y2R, nous avons
(1·1) X
n6x e(n)6y
1 =xF(y) +O
✓x(log3x)2 plog2x
◆
, X
n6x u(n,↵)6y
1 =xF(y) +O x(log3x)2 plog2x
! .
De plus, la loi de r´epartition de la fonction n7!u(n,1−log 3)est donn´ee par F⇤(y) :=
⇢0 si y <0 Φ(y/log 3) si y>0,
et, lorsque↵= 1−log 3, la seconde relation(1·1)a lieu uniform´ement pourx >16,y>0, quitte `a remplacer F parF⇤.
Remarque. Lorsque ↵ <1−log 3, on a U(n, ↵) = 1 pp ; la question de la r´epartition de u(n, ↵) est donc sans objet.
Pour tout entier n>1 et tout r´eel t>0,nous posons (1·2) r(n, t) =r−(n, t) := X
dd0|n,(d,d0)=1
|log(d0/d)|6t
1, r+(n, t) := 1 + X
dd0|n 0<|log(d0/d)|6t
1,
de sorte que
(1·3) E(n) = min{t>0 :r±(n, t)>1}, U(n, ↵) =r(n,(logn)↵) (n>1).
Notre approche consiste `a ´evaluer r±(n, t) sur les ensembles Ew(x) :={n6x:!(n) =w} lorsque le param`etre entier west voisin de l’ordre normal log2x.
Nous posons
⇡w(x) :=|Ew(x)| (x>1).
Sauf mention contraire, dans toute la suite de ce travail, les constantes impliqu´ees par les symboles ⌧de Vinogradov et O de Landau sont absolues et la lettre c, avec ou sans indice, d´esigne une constante absolue strictement positive.
Th´eor`eme 1.2. Pour une constante convenablec >0 et sous les conditions x >16, t>0, w2N, |w/log2x−1|6c, 65log3x6⇠ 6 1101 log2x, l’in´egalit´e
(1·4) r+(n, t)61 + t3wwe3⇠
logx
a lieu pour tous les entiers ndeEw(x) sauf au plus⌧⇡w(x)e−⇠/244 exceptions.
Th´eor`eme 1.3. Soit B >0. Il existe une constante c1>0telle que, sous les conditions (1·5) x >16, 06t6logx, (log2x)106 6(logx)B,
w2N, |w−log2x|6(log )1/4(log2x)1/2, l’in´egalit´e
r−(n, t)> 3wt logx
ait lieu pour tous les entiers ndeEw(x) sauf au plus⌧e−c1p
log ⇡w(x) exceptions.
D´esignons par ⌦(n) le nombre des facteurs premiers d’un entier n, compt´es avec multiplicit´e, et posons
(1·6) Q(y) :=ylogy−y+ 1 (y >0).
Une version quantitative classique de l’in´egalit´e de Hardy–Ramanujan — voir par exemple [16], formule (3·52) p. 438 — stipule que, pour tous "2]0,12[,x >3, on a
(1·7) (1−") log2x6!(n)6⌦(n)6(1 +") log2x
pour tous les entiers n 6 x sauf au plus ⌧ "−2x(logx)−Q(1+") exceptions. Cela nous permet de d´eduire des Th´eor`emes 1.2 (avec ⇠ := 43log3x) et 1.3 (avec := (log2x)10) le corollaire suivant, ´etabli grˆace aux formules (1·3).
Corollaire 1.4. (i) Pour chaque ↵2]− 1,1] fix´e et toutx >16, les in´egalit´es (1·8) E(n)> logn
3!(n)(log2n)5, U(n, ↵)61 + 3!(n)(log2n)5(logn)↵−1 ont lieu pour tous les entiersn6x sauf au plus⌧x(log2x)−1/183 exceptions.
(ii) Il existe une constanteb1>0telles que, pour chaque↵2]−1,1]fix´e et toutx >16, les in´egalit´es
(1·9) E(n)6 2 logn
3!(n) (log2n)10, U(n, ↵)> 3!(n)(logn)↵−1 2(log2n)10 , aient lieu pour tous les entiers n6x sauf au plus⌧xe−b1p
log3x exceptions.
Nous pouvons ´egalement exploiter les renseignements acquis sur la taille des ensembles exceptionnels pour obtenir une ´evaluation uniforme, valable pp, de la fonctiont7! r(n, t).
Corollaire 1.5. Il existe une constante absolue A >0telle que (1·10) 3!(n)t
logn e−A(log3n)2 6r±(n, t)61 + t3!(n)(log2n)736
logn (06t6logn) pp.
D´emonstration. Il suffit d’appliquer les Th´eor`emes 1.2 et 1.3 avec
⇠ := 245 log3x, := e2(log3x)2/c21,
aux points teststj := ej (−log2x−16j61 + log2x). Le r´esultat annonc´e d´ecoule alors
de la croissance ent der(n, t). ut
Ce r´esultat permet `a son tour l’estimation de fonctions arithm´etiques g´en´erales du type
#(n;f) := X
dd0|n d<d0
f�
log(d0/d)� .
Nous dirons qu’une fonction f :]0,1[!]0,1[ est `a croissance polynomiale s’il existe une constante K(f)>0 telle que
f(a)/bK(f) 6f(ab)6f(a)bK(f) (a >0, b>1).
Corollaire 1.6. Soitf :]0,1[!]0,1[une fonction `a croissance polynomiale. Nous avons (1·11) #(n;f) = 3!(n)
logneO((log3n)2)Z logn (logn)/3!(n)
f(t) dt pp.
Le cas f(t) := 1/t↵ (↵ >0) de (1·11) est particuli`erement int´eressant. Nous obtenons
(1·12) X
dd0|n d<d0
1
{log(d0/d)}↵ = 3!(n)+ 3↵!(n)
(logn)↵ eO((log3n)2) pp,
ce qui indique notamment que la sommation est essentiellement domin´ee par son plus grand terme si, et seulement si,↵>1.
2. Preuve du Th´eor`eme 1.1
Le Th´eor`eme 1.1 d´ecoule du Corollaire 1.4 — mais on pourrait ´egalement utiliser une variante e↵ective, ´etablie de la mˆeme mani`ere, du Corollaire 1.5 — par le biais du th´eor`eme classique d’Erd˝os-Kac, dont nous rappelons ci-dessous un ´enonc´e avec terme d’erreur optimal.(1)
Lemme 2.1 (Erd˝os-Kac). Nous avons, uniform´ement pourx>3et y2R, (2·1)
��
��
nn6x: !(n)−log2x
plog2x 6yo���� =xΦ(y) +O⇣ x plog2x
⌘.
Cela permet de prouver tr`es simplement le Th´eor`eme 1.1. Nous nous contentons de fournir les d´etails dans le cas de la fonctione(n), les calculs ´etant essentiellement identiques pour u(n, ↵).
Il r´esulte des Th´eor`emes 1.2 et 1.3 que l’on a, pour une constante Aconvenable,
(2·2) logn
3!(n)(log2n)A 6E(n)6 logn
3!(n)eA(log3n)2
pour tous les entiers n 6 x sauf au plus ⌧ x/log2x exceptions. En reportant dans la d´efinition, nous obtenons, pour ces mˆemes entiers,
e(n) = (log 3){log2n−!(n)} plog2n +O
✓(log3n)2 plog2n
◆ .
Au vu de (2·1), cela implique imm´ediatement le r´esultat annonc´e.
1. Voir, par exemple, [16] p. 474
3. Preuve du Th´eor`eme 1.2 3·1. Lemmes
Le r´esultat suivant, ´etabli dans [14], fournit une borne sup´erieure, g´en´eriquement exacte
`a une constante multiplicative pr`es, pour la valeur moyenne sur Ew(x) d’une fonction multiplicative positive ou nulle v´erifiant une condition de croissance peu restrictive.
Ici et dans toute la suite, la lettrep d´esigne exclusivement un nombre premier.
Lemme 3.1. Soient A et B deux nombres r´eels > 0 et f une fonction arithm´etique multiplicative `a valeurs dans[0,+1[telle que
X
p⌫6x
f(p⌫) logp⌫6Ax (x>2), X
p
X
⌫>2
f(p⌫) p⌫ 6B.
Pourw>1,x>2,nous avons X
n2Ew(x)
f(n)⌧ Ax (w−1)! logx
✓ X
p6x
f(p) p +B
◆w−1
,
o`u la constante implicite est absolue. En particulier, pour toute constante R > 0, et uniform´ement sous la condition 16w6Rlog2x, nous avons
(3·1) X
n2Ew(x)
f(n)⌧⇡w(x) expn
%X
p6x
f(p)−1 p
o
o`u l’on a pos´e%:= (w−1)/log2xet o`u la constante implicite d´epend au plus deA, B, R.
Nous ferons un usage essentiel du r´esultat suivant, relatif au nombre des entiers nsans petit facteur premier et pour lesquels !(n) est fix´e. Nous notons P−(n) le plus petit facteur premier d’un entier naturel n avec la conventionP−(1) =1. Pourx >y >1 et k2N⇤, nous posons
⇡k(x, y) =|{n6x:!(n) =k, P−(n)> y}|.
Lemme 3.2. Soit R > 0. Il existe u0 = u0(R) > 0 tel que l’on ait uniform´ement pour u:= (logx)/logy>u0(R),16k6Rlogu,
(3·2) ⇡k(x, y)⇣ x
logx
(logu)k−1 (k−1)! .
D´emonstration. L’estimation indiqu´ee est une cons´equence tr`es a↵aiblie de formules asymptotiques dues `a Balazard [2] (lemme 5) et Alladi [1] (th´eor`eme 7). Alladi montre que l’on a uniform´ement pour exp{(log2x)3}6y6p
x et 16k6Rlogu, (3·3) ⇡k(x, y) = e−γ⇠
Γ(1 +⇠) x logx
(logu)k−1 (k−1)!
n1 +OR
⇣ 1 plogu
⌘o
avec⇠ :=k/(logu−γ).(2)Balazard, en employant d’ailleurs de mani`ere essentielle d’autres formules ´etablies par Alladi dans [1], montre que
(3·4) ⇡k(x, y) =g(%, y) x logx
(logu)k−1 (k−1)!
n1 +OR
⇣ 1 log2x
⌘o
2. Ici, nous d´esignons par la fonction Gamma d’Euler et parγla constante d’Euler.
uniform´ement pour 32 6y6exp{(logx)2/5}, 16k6Rlogu, avec %:= (k−1)/logu et g(%, y) := (logy)%
Γ(%+ 1) Y
p6y
⇣1−1 p
⌘%Y
p>y
⇣1−1 p
⌘%⇣
1 + % p−1
⌘ .
La relation (3·2) r´esulte imm´ediatement de (3·3) et (3·4). Nous omettons les d´etails de
la v´erification. ut
Lemme 3.3. Sous les conditionsk2N⇤,x>y >exp{(logk)2},u:= (logx)/logy, nous avons uniform´ement
(3·5) ⇡k(x, y)⌧ x
logx
(logu)k−1p k (k−1)! ·
D´emonstration. Consid´erons d’abord le cask62 logu. Nous avons alors
(3·6) ⇡k(x, y)⌧ x
logx
(logu)k−1 (k−1)! ·
Cela r´esulte du Lemme 3.2 siu > u0(2). Siu6u0(2), alorskest ´egalement born´e et (3·6) r´esulte par exemple du crible de Brun.
Pla¸cons-nous donc dans le cask >2 logu. Pour toutz>1, nous pouvons ´ecrire, notantµ la fonction de M¨obius,
⇡k(x, y)6z−k X
mn6x P−(mn)>y
µ(m)2(z−1)!(m)
⌧ x
zklogy Y
y<p6x
⇣1 +z−1 p
⌘+ 1 zk
X
x/y<m6x P−(m)>y
µ(m)2(z−1)!(m)
⌧ x(1 +z/u) zklogy
Y
y<p6x
⇣1 + z−1 p
⌘
⌧ x(1 +z/u) zklogy expn
(z−1) logu+O⇣ ze−p
logy⌘o ,
o`u l’avant-derni`ere majoration a ´et´e obtenue par application du th. 01 de [4]. Cela implique imm´ediatement le r´esultat si k = 1, en choisissant par exemple z = 1. Si k > 2, nous choisissonsz:=k/logu >2 en tenant compte du fait queu>k. Nous obtenons
⇡k(x, y)⌧ x{(logu)/k}kek−logu
logy ⇣ x
logx
(logu)kp k
k! ⌧ x
logx
(logu)k−1p k (k−1)! ·
u Les deux lemmes suivants concernent la r´epartition des facteurs premiers des entierst de Ew(x). Nous d´esignons par {pk(n) : 1 6 k 6 !(n)} la suite croissante des facteurs premiers distincts d’un entier g´en´eriquen et posons
!(n, t) := X
p⌫kn p6t
1, ⌦(n, t) := X
p⌫kn p6t
⌫ (n2N⇤, t >0).
Lemme 3.4. SoitR >1. Sous les conditions x >16, 36⇠ 6x, w2N, 1
Rlog2x6w6Rlog2x,
%:= (w−1)/log2x, 1< ↵62, β :=%Q(1/↵), les in´egalit´es
⇠<t6xmax{!(n, t)−↵%log2t}60, (3·7)
⇠<tmin6x
n!(n, t)− %
↵log2to
>0, (3·8)
ont lieu pour tous les entiers ndeEw(x) sauf au plus ⌧R β−1(log⇠)−β⇡w(x) exceptions.
Si nous supposons de plus↵6↵0<2, les mˆemes estimations sont valables pour⌦(n, t)
`
a la place de !(n, t).
D´emonstration. Contentons-nous de consid´erer (3·7), le cas de (3·8) et de la fonction
⌦(n, t) relevant de manipulations identiques. Pour j 2 J := [log2⇠ −1,log2x+ 1]\N, posons tj := exp expj. NotantE l’ensemble des entiersndeEw(x) tels que
maxj2J
�!(n, tj)−↵%(j−1) >0,
nous avons, pour tout y, 16y62,
|E|6X
j2J
X
n2Ew(x)
y!(n,tj)−↵%(j−1)⌧Ry↵%⇡w(x)X
j2J
y−↵%je%(y−1)j,
o`u la derni`ere majoration r´esulte du Lemme 3.1. En choisissant y := ↵ 2]1,2], nous obtenons
|E| ⌧β1−1(log⇠)−β1⇡w(x), avecβ1:=%Q(↵)> β.
Consid´erons `a pr´esent un entiern2Ew(x)rE. Pour touttde ]⇠, x],il existe un unique indice j2Jtel que tj < t6tj+1.Nous avons alors
!(n, t)6!(n, tj+1)6↵%log2tj 6↵%log2t,
donc nsatisfait (3·7). ut
Lemme 3.5. SoitR >1. Sous les conditions
(3·9) x >16, 36⇠ 6log2x, w2N, 1
Rlog2x6w6Rlog2x,
%:= (w−1)/log2x, 1< ↵6 32, β :=Q(↵), les in´egalit´es
1max6k6w
n
%log⇣ logx logpk(n)
⌘−↵(w−k)o 6⇠, (3·10)
16k6wmin
n%log⇣ logx logpk(n)
⌘−w−k
↵
o>−⇠ (3·11)
ont lieu pour tous les entiersndeEw(x) sauf au plus⌧Rβ−1e−β⇠⇡w(x) exceptions.
D´emonstration. Commen¸cons par ´evaluer le nombre des exceptions `a (3·10). Le r´esultat annonc´e ´etant trivialement v´erifi´e si⇠ 62R, nous pouvons supposer dans la suite⇠ >2R.
L’expression entre accolades dans (3·10) vaut
(1−↵)w−1 +↵k−%log2pk(n).
Elle est donc au plus ´egale `a⇠lorsque↵k6(↵−1)w+34⇠6(↵−1)w+⇠+%log22. Dans le cas contraire, elle est ´evidemment major´ee par yk−%log2pk(n), avec
yk:=k−34(↵−1)(w−k)> (↵−1)w
4↵ + 3(3↵+ 1)⇠
16↵ > 23⇠.
De plus, pour toutn deEw(x), l’in´egalit´e
(3·12) yk−%log2pk(n)> 23⇠
´equivaut `a !(n)−!(n, zk)6w−ko`u l’on a pos´ezk:= exp exp{(yk−23⇠)/%}.
D´esignons par Wk le nombre des entiers n de Ew(x) v´erifiant (3·12), de sorte que P
16k6wWk repr´esente une majoration du nombre des exceptions `a (3·10). Pour tout v2]0,1], nous avons
Wk 6 X
n2Ew(x)
v!(n)−!(n,zk)+k−w⌧⇡w(x) exp{(k−w) logv+%(v−1)(log2x−log2zk)}
⌧⇡w(x) expn
−(w−k) logv+ (v−1)�1
4(3↵+ 1)(w−k) +23⇠�o , en vertu du Lemme 3.1. Choisissantv:= 4/{3↵+ 1},nous obtenons
Wk ⌧⇡w(x)e−Q(v)(w−k)/v−23(1−v)⇠.
On d´eduit le r´esultat annonc´e de cette estimation par sommation sur k6wen observant que 23(1−v) = 2(↵−1)/(3↵+ 1)> Q(↵) pour 1< ↵6 32.
Des manipulations similaires permettent d’estimer le nombre des entiers n de Ew(x) contrevenant `a (3·11). L’´etape liminaire consiste `a se ramener, trivialement, au cas k6w−↵⇠. Il suffit ensuite d’observer que tout entiern contrevenant `a (3·11) v´erifie
!(n)−!(n, xk)>w−k
avec xk := exp exp{(w−(w−k)/↵+⇠ −1)/%}. On peut donc majorer le nombre des entiers exceptionnels par
(3·13) X
k6w−↵⇠
X
n2Ew(x)
↵!(n)−!(n,xk)−w+k ⌧⇡w(x)Q(↵)−1e−Q(↵)⇠.
u Introduisons, pour chaque entiern deEw(x), les produits t
(3·14) n[k]:= Y
16j6k
pj(n)⌫j(n) (06k6w)
o`u⌫j(n) d´esigne l’exposant depj(n) dans la d´ecomposition canonique den. Notre dernier lemme concerne le comportement normal des facteurs premiers multiples des entiers de Ew(x). Nous consid´erons en particulier la fonction de Piltz
⌧3(n) := X
dd0|n
1 = Y
p⌫kn
✓⌫+ 2 2
◆
(n>1).