Séminaire Dubreil.
Algèbre et théorie des nombres
P IERRE S AMUEL
Généralités sur l’algèbre locale
Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 5-6 (1951-1953), exp. no1, p. 1-9
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1-01
I.
GÉNÉRALITÉS
SUR L’ ALGÈBRE LOCALE par Pierre SAMUELFaculté
desSciences
de Paris..;..;..;..
Séminaire
A.CHATELET
et P.DUBREIL
otTHEORIE
DESNOMBRES) THEORIE
DESIDÉAUX
Anné es 1951-1953
INTRODUCTION. -
L’algèbre
locales’ occupe
desproblèmes
dutype
suivant :"étude
d’une courbe(ou
d’unevariété)
auvoisinage
d’unpoint"*
Comme chacunsait, l’outil principal
d’une telleétude
ost ledéveloppement
deTaylor.
Plusprécisément.
onconsidère
les fonctions(rationnelles
ouméromorphes)
sur lacourbe
Cqui
ne sont pas infinies aupoint considéré P ;
formentun
anneau ~~1 (par exemple
l’anneau des fractions rationnelles telles queb(0) ~ 0 ,
s’ils’agit
del’origine
sur la droite cetanneau A
estun anneau
local
c’est-à-dire que seséléments
non inversibles(ici
les fonc-tions nulles en
P)
forment unidéal ~ ~ qui
est alors leplus grand
desidéaux
non triviaux de A. D’autre
part,
onconsidère
lesdéveloppements
deTaylor
des
éléments
de A en fonction d’un certain nombre deparamètres (ti)
(indépendants
ounon) ;
ceux-ciappartiennent
à l’anneau A’ desséries entières
en les
(t.) qui
sontconvergentes
auvoisinage
deP ;
or il se trouve queles
(t.)
forment unsystème
degénérateurs
de1 t idéal
maximal M deA J donc,
si
l’on munit
A de latopologie
pourlaquelle
lesidéaux 1~
forment untème
fondamental devoisinages
de0 ~
et ::y’ de latopologie analogie définie
par les
idéaux
l’anneau A estpartout
dense dansL’avantage
de A’ sur A est que diverses
opérations. qui
feraient sortir deA ,
nefont pas sortir de
il’ .
.D’autre
part
diversesparticularités
duvoisinage
de P surC ~ qui n’étaient
pas
visibles
dans l’anneau le deviennent dansl’ anneau
parexemple,
lorsque
P est unpoint
double ordinaire d’une courbealgébrique plane,
l’anneau A est un anneau
d’intégrité,
mais l’anneau A’possède
des diviseursde
zéro (les
fonctionsholomorphes
nulles sur l’une des branches de C et nonnulles sur
l’autre)*
Dans tout ceci la
propriété
que lesséries entières: éléments
de sontconvergentes
auvoisinage.
de P estd’importance
secondaire. Ce fait estsingulièrement heureux,
car il va nouspermettre d’opérer
sur un corps de basequelconque, où
les notions devoisinage
et de convergence n’aurontplus
de sens.Dans ce cas on pourra
toujours définir
l’anneau local d’unpoint
P sur unecourbe
algébrique C ~ et, plus généralement, l’anneau
local d’unesous-variété
M sur une
variété
V . Soient A cetanneau,
M sonidéal
maximal. A laplace
de l’anneau At desséries convergentes
en les(ti) ,
on introduit lecomplété A
de A pour latopologie
définie pe.r lesidéaux
c’est un anneau deséries
formelles(en
des variablesindépendantes
ounon),
et il con-tient A’
lorsque
A’ existe. Pardéfinition
on dira que lespropriétés
del’anneau Â
sont lespropriétés analytiques
de V auvoisinage
de parexemple,
et pour suivrel’analogie
avec le casclassique,
on dira que V estanalytiquement réductible (ou irréductible)
auvoisinage
de Wlorsque
l’anneauA a
(ou
n’ apas)
de diviseurs dezéro ;
dans ce cas lesidéaux premiers
mini-maux de A
(qui décrivent
larépartition
des diviseurs dezéro
dansA)
serontappelés
les nappes(ou branches) analytiques
de V auvoisinage
deMais
la situation que nous venons dedécrire (un
anneau local A et sonplété A)
ne se rencontre pas seulement engéométrie algébrique. Considérons
un nombrepremier p ~
et l’anneau A des nombres rationnels de la formea/b
(a ~ b entiers,
b nonmultiple
dep) ;
c’est un anneau local dontl’idéal
maximal est soncomplété
n’est autre que l’anneauZ p
des entiersp-adiques.
On
peut
ainsi dire quel’étude
des entiersp-adiques
est"l’étude analytique
del’ensemble des nombres
premiers
auvoisinage
du nombrepremier p" .
D’autre
part
l’anneau localcomplété
Apeut qu61quefois
S’obt6nirdirectement,
soit à
partir
de l’anneau R des fonctionspolynômes
surV ~
soit àpartir
del’anneau Z des
entiers,
parconplétion par rapport
à latopologie définie
par lesidéaux In (I : idéal
desfonctions
de R nulles aupoint P 1
ouidéal engendré
par
p) ;
parexemple
l’anneau desséries
formelles à n variables sur un corps K s’obtient parcomplétion
de l’anneau despolynômes
à n variables sur K . Ceci nousamène
à la situationplus générale suivante ;
on a un anneau A et unidéal
M de A tel quef) Mn
=(0) .
Lesidéaux Mn définissent
alors unetopologie séparée
n==l
sur
A ;
on dit queA ~
muni del’idéal
M et decette topologie,
est unanneau
M-adique ;
onpeut
alors former l’anneaucomplété
A de l’anneauM-adique A . Les
anneaux
M-adiques
ontété
introduits par Zariski pourétudier
les situtations sui- vantes : on a un nombre fini(Pi)
depoints
d’unevariété algébrique V ~
et l’onveut
étudier
V auvoisinage
de chacun desP i (on prend
alors pour A l’anneau despolynômes
sur V et pour Ml’idéal
despolynômes
nuls en l’un au moins desPi) ;
on a une
sous-variété
W d’ unevariété algébrique V ~
et l’on veutétudier
Vau
voisinage
dechaque point
de ~~I(on prend
pour A l’anneau despolynômes
sur
V i
et pour Mi’ idéal
despolynômes
nuls sur~~~ ~ alors, lorsque
M n’estpas un
point (c’est-à-dire lorsque l’idéal premier M
n’est pas1 t
anneaucomplété A
de l’anneauM-adique
A estdistinct
de l’anneau localcomplété
de 1.J surV ;
l’anneau A est l’anneau des fonctions sur Vqui
Sont
"holomorphes" (au
sens deZariski)
enchaque point
deW).
Dans le reste de cet
exposée
nous allons passerrapidement
en revue les diverspoints
de vuequi
93 sontmontrés féconds
dans l’étude des anneaux locaux et1.
Les anneaux de formes.Soit A un anneau
Modique.
Pour toutélément
non nul a deA ,
il existeun
exposant
s et un seul tel q ue a ~MS,
o,~ MS+1 ;
la classeZ
de adans est
appelée
la forme initiale de a. Etantdonnés
deséléments
x E
et deséléments
x et y de Aayant x
et-
pour formesinitiales,
la forme initiale de xy dans nedépend
quede x et 00FF .
Cecidéfinit
leproduit de x
enétendant
parlinéarité
cettemultiplication
auxéléments
de la somme directeF(M) = Mn/Mn+1 ,
on obtient surF(M)
une structure d’anneaucommutatif :
on dit que est l’ anneau de formes de
l’idéal M (La.
construction deF(M)
rentre dans leprocédé général
de formation d’un anneaugradué
àpartir
d’ un anneau
filtré ;
cf.LERAY, CARTAN).
Lorsque
1 est unidéal fermé
del~ ~
est unanneau ( (M
+dont l’anneau de formes est le
quotient
deF(M)
parl’idéal
"directeur" de I(idéal engendré
par les formes initialesd’éléments
deI).
Les
propriétés
suivantes fontpartie
de lathéorie élémentaire
des anneaux deformes :
a. Si
F(M)
est un anneaud’intégrité,
il en est demême
de A(réciproque fausse).
Enparticulier,
si I est unidéal fermé
de A dontl’idéal
direc- teur soitpremier,
I estpremier.
( )
Pour lesdémonstrations
desrésultats mentionnés, voir :
Algèbre
locale. -Paris, Gauthier-Villars 1953 (Mémorial
des Sciences
mathématiques
n°123).
b.
Si
toutidéal principal
de A estfermée
et siF(M)
est un anneaud’in- tégrité
intersection d’anneaux de valuations à groupes des ordresarchimédiens,
alors A est un anneau
d’intégrité intégralement
clos(si y/x
est entier surA on montre que
y E-
Ax parapproximations successives).
Ceci montre que l’anneau local d’unpoint simple
estintégralement
clos.c. Si A est un anneau
M-adique complet,
si estnoethérien,
et si IIa un
système
fini degénérateurs,
alors A estnoethérien (on
remarque que estnoethérien
en tant quequotient
d’un anneau depolynômes
surA/M ;
puis
on montre parapproximations
successivesque,
si deséléments (b.)
d’unidéal
B del’anneau complet
A sont tels quel’idéal
directeur de B soitengendré
par les alors les(b.) engendrent B) . Ceci
montre enparti-
culier
qu’un
anneau deséries
formelles sur un anneaunoethérien
estnoethérien ;
il semble que ce soit
là
ladémonstration
laplus
naturelle de cethéorème.
La
théorie
fine des anneaux de formescomprend
essentiellementl’étude
despolynômes caractéristiques.
On suppose ici queA/M
est un anneau delongueur
finie
(au
sensJordan-Hölder).
Alors lalongueur
deA/lvf (c’
est-à-dire aussi celle de est unpolynôme
en n pour n assezgrande
soitSi M
et ~1’définissent
lamême topologie
surA ~
lespolynômes P M
et~
ontmême degré d ~ appelé
la dimens ion de A . Le terme deplus
hautdegré
de est de la forme
~ où
e(M)
est unentier, appelé
lamultiplicité
del’idéal
=M’ . Onétudie
les dimensions etmultiplicités
par passage des anneauxquotients
de la forme xétant
convenablementchoisi;
et l’on montreque, lorsque
A est un anneaulocal,
sa dimension estégale
au nombre minimum degénérateurs
d’unidéal primaire
pour sonidéal
maxi- mal(CHEVALLEY)
et aussi à lalongueur
d’unechaîne
maximumd’idéaux premiers emboités
de A on obtient aussi unecaractérisation
de certainesmultiplicités ;
enfinl’on
constateque,
dans certains cassimples,
lamulti p li-
cité
de M estégale
à lalongueur
deA/M.
Tout cecipeut
servir dans lathéorie
desmultiplicités d’intersection
desvariétés algébriques
etalgébroides.
2. Les
idéaux fermés.
On se borne ici au cas où A est un anneau
noethérien
et l’on utilise lethéorème
suivant deKrull :
soient -. un anneaunoethérien
et M unidéal
deA ,
pourque Mn = (0) ,
il faut et il suffitqu’aucun élément
de 1 + Mne soit diviseur de
zéro
dans~~ .
On en
déduit
que, pourqu’un idéal
I de l’anneauM-adique
Asoit fermé,
il faut et il suffit que l’ on ait
P. 1 + M ~ A
pour toutidéal premier P. 1
de1 . Plus
généralement l’adhérence
de I est l’intersection de celles des compo- santesprimaires Qi
de I dont1‘ idéal premier associé
satisfait àEn
particulier,pour
que toutidéal
I de l’ anneauM-adique
A soitfermé,
il faut et il suffit que M soit contenu dans l’intersection des
idéaux
maximaux de est-àoooodire le radical deA~ ~
ou encore que toutélément
de 1 + ?.1soit inversible. On dit
qu’un
tel anneauM-adique
est un anneau de Zarisld .Un anneau
M-adique noethérien
etcomplet
est un anneau deZariski (car
l’élé-
ment 1 - m de 1 + ~I admet 1 + m + + ... pour
inverse) .
Un autre
exemple
dt anneau deZariski
est le suivant : A est un anneaunoethé-
rienayant
un nombre finid’idéaux maximaux,
et M est l’intersection de ceux-ci.
On
dit alors que A est un anneausemi-local,
un anneau local est semi-local. Pour
qu’ un
anneauM-adique
deZariski
A soitsemi-local,
il faut etil suffit que
A/M
soit un anneau delongueur
finie.A la
théorie
desidéaux fermés
se rattachent lespropriétés
relatives auxidéaux
de A et de soncomplété
A. SiA
est un anneauM-adique,
A estun anneau
M-adique, où
M estl’idéal
ÂMengendré
par Fi dans ,
et aussil’
adhérence
de lvl dans ;
on aMn = A.Mn et Mn
=Mn~A .
Conne toutidéal
de
A estfermé, l’adhérence
d’unidéal
I deA (dans A)
estA. _
doncA.I I
lorsque
A est anneau deZariski.
D’autrepart, lorsque
I est unidéal
et c unélément
d’un anneau de ZariskiA s
on aen
particulier
si c n’ est pas diviseur dezéro
dans
l’anneau deZariski A ,
il n’est pas diviseur de
zéro
dans lecomplété Lorsque
l et J sontdes
idéaux
deA ~
on a lerésultat plus précis
suivant :Pour
démontrer
ce dernierrésultat
on se sert durésultat
suivant(qui expri-
me une
propriété
decompacité) :
si A est un anneau semi-local etcomplet,
siM est l’intersection des
idéaux
maximaux deA ~
et si(I )
est une suitedécroissante dl idéaux
de A telle que 1 =(0) ,
on a ~où s(n)
tend vers l’infini avec n. Cerésultat
est aussi utile pour montrerqu’un
sous-anneau, d’un anneauM-adique
en est un sous-espacetorologique.
3. Extension finie d’anneaux
M-adiques.
Soient A un anneau.
M-adique,
B un anneau contenant A etqui
soit un.~»module de
type
fini(tout élément
de B est alors entier surA) ;
nousdirons alors que B est une extension finie de A. L’anneau B n’est pas
nécessairement
pourqu’il
le soit il faut et il suffitqu’aucun élément
de I + M ne soit diviseur dezéro
dans B . Mais si A est un anneaude
Zariski,
ou un anneaucomplet,
ou un anneausemi-local,
il en est demême
deB . On
peut
se demanderquand .~~1
est un sous-espacetopologique
de Bil en est ainsi
lorsque
A est semi-local etcomplet.
Un autrecas
important
est celuioù
A est semi-local et où aucunélément
non nul de A n’est diviseur dezéro
dansB ;
dans ce casl’adhérence
de A dans B estA A n ~
le
complété : A ,
B est extension finie deA ,
B et ii sont linéairementdisjoints
surA ,
et toutélément
de Aqui
est diviseur dezéro
dans B estdéjà
diviseur dezéro
dans A.Lorsque
A est un anneauM-adique complet,
il est assez facile de montrerqu’une
extension B de A est finie. Eneffet,
si L est un anneauquelconque
contenantA ?
si MB ~ A =M ,
et si est extension finie deA%ï~I ~
alors B est extension finie deA ;
et l’onpeut prendre
poursystème
degénérateurs
du A-module B desreprésentante quelconques
deséléments
d’unsystème
degénérateurs
du(démonstration
parapproximation successives).
Cerésultat
donneaussitôt l’important théorème
suivant
("Vorbereitungssatz formel") :
soient R un anneau localcomplet.
Vson
idéal maximal,
B l’anneau deséries
formelles 11[[X]], f(X)
unélément de
Bn’appartenant
pasà VB , et
b sXs
le terme deplus
basdegré
de ftel que
bs ~ V ;
alors toutélément
zde
Bs’écrit,
d’ unemanière
etd’ une
seule
sous la forme z = uf + u E. Br~
Cet
énoncé
reste encore valablelorsque
R est l’anneau desséries convergentes
en ... ,
Xn
sur un corps valuécompl et,
etlorsque
B est l’ desséries convergentes
enXl’ ... ! ~ n f ~ ~
mais laméthode précédente
nemarche
pas ,
car il faut desexpressions explicites
desséries
u et q pourpouvoir appliquer
laméthode
desmajorantes.
Uneconséquence
duVorbereitungssatz
est que l’anneau des
séries
formelles(resp. convergentes)
sur un corps(resp.
un corps valué
complet)
est un anneau àunique factorisation ;
une autre estque des
séries convergentes
sur un corpsvalué complet
estnoethérien.
4. Structure des anneaux
complets.
On a des résultats assez
complets
sur la structure de certains anneauxM-adiques complets.
On montre d’abordqu’un
anneau semi-local etcomplet
estcomposé
directd’anneaux locaux
complets.
Ceci se déduit du résultatplus général
suivant : si A est un anneauM-adique complet,
et siA/M
sedécompose
encomposé
direct dedeux
idéaux,
alors cettedécomposition
"seprolonge"
en unedécomposition
de A(on
obtient lesidempotents
de ladécomposition
de A àpartir
dureprésentants
des
idempotents
de celle deA/M
parapproximations successives).
Cethéorème
de"prolongement
desdécompositions
directes" est intimement lié àl’important
lemmede Hensel : soient A un anneau local
complet,
M son idéalmaximal,
f unpoly-
nôme dedegré
n surA, Y
despolynômes
dedegrés
r et n-r surA/M
telsque 03B303B3’
soit lepolynôme ?
obtenu àpartir
de f parréduction
mod M de ses
coefficients,
etque 0 et 0)
soientpremiers
entre eux, il exis- te alors despolynômes
g etg’
dedegrés
r et n -,r sur A tels quef =
gg’ ,
et queg* = ~
et*g’
=particulier, si f
a une racinesimple
dans
A/M ,
il existe une racinesimple
a de f dans Aayant
la racine donnéepour classe mod M . On trouve de nombreux
exemples d’application
du lemme de Hen-sel dans la théorie des nombres
p-adiques,
et dans celle des sériesentières ; ainsi,
comme 1 a deux racines carrées dans un corps K decaractéristique / 2 ,
la série formelle 1 +
Xs(X)
a deux racines carrées dansK[[X]] .
Revenons à l’étude des anneaux
complets.
Nous venons de voir que celle des an-neaux semi-locaux se ramène à celle des anneaux locaux. Pour un anneau local com-
plet,
on s’efforce de montrer que c’est un anneauquotient
d’un anneau de sériesformelles sur un anneau de nature
simple.
Poursimplifier l’exposé,
nous nousbornerons au cas
"d’égales caractéristiques",
c’est-à-dire celui où l’anneau local A a mêmecaractéristique
que son corpsquotient A~M ~
autrementdit,
celui oùA contient un corps
(c’est
le cas dans lesapplications géométriques).
Onmontre, alors,
que A contient un"corps complet
dereprésentants
des classes mod M "c’est-à-dire un sous-corps
K , isomorphe
àA/M,
parl’homomorphisme canonique
de A sur
A/M .
Dans ce cas, si(x.) désigne
une base deM,
A est unquotient
de l’anneau de séries formellesK[[X1 , ..
et on a un théorè-me de structure pour A . La démonstration d’existence du corps de
représentants
K est
facile, lorsque
A etA/M
sont decaractéristique
0 : On "zornifie"sur les sous-corps de
A ,
et onapplique
le lemme de H e n s e 1. La démons-tra ti 0 n
est encore assezsimple, lorsque
A etA/M
sont decaractéristique
p :/
0 et que estparfait (on
utilise les"représentants multiplicatifs"
de
Hasse). ~~jais c’est effroyablement compliqué lorsque A/M
estimparfait (N.B. - Depuis 1952
ladémonstration
aété
notablementsimplifiée
par NARITA et parGEDDES).
Le
théorème
de structure sesimplifie lorsque
A est un anneau localrégulier
c’est-à-dire
lorsque
M estengendré
par déléments,
détant
la dimensionde
A J
alors ceséléments
sontanalytiquement indépendants
surK ,
et A estun anneau de
séries
formelles sur K . L’anneau local d’unesous-variété simple
d’une
variété algébrique
estrégulier
pardéfinition
dessous-variétés simples,
donc son
complété
est un anneau deséries
formelles.5. Anneaux
à noyau et anneaux locauxgéométriques.
La structure des anneaux locaux non
complets
estbeaucoup
moins bien connueque celle des anneaux locaux
complets. Jusqu’ici beaucoup
depropriétés d’anneaux
locaux
qui
sont utiles pour lesapplications géométriques
n’ontpu être démontrées
que pour certaines classes d’anneaux
(contenant d’ailleurs
tous les anneaux ren-contrés
enGéométrie)
dont ladéfinition
est constructive et assez artificielle.Les anneaux
considérés
sont ceuxqui
contiennent des sous-anneaux detype très spécial (les "noyaux")
etqui,
en un certainsens,
sont assezproches
de cesnoyaux ; on les
appelle
les anneaux à noyau, Le noyau c~’ un anneau à noyau n’ est nullementdéterminé
defaçon unique.
D’autrepart,
dans lesthéorèmes
utilesdémontrés
pour les anneaux ànoyau,
le noyauqui
a servi à ladémonstration
n’appara1t,
ni dans leshypothèses,
ni dans la conclusion. Tout ceci montre que cettepartie
de lathéorie
est encore dans unétat
fort peu satisfaisant.Aussi
serons-nous assez brefs.
Soit K un corps d’
exposc.nts caractéristique
p tel que~K ;
soit fini.On
appelle noyaux
les anneaux suivants : l’anneau des fractions del’idéal premier (xl’
... ,x )
de l’anneau depolynômes K[x1 ,
... ,x] (c’est-
à-dire l’anneau
des fractions rationnellesa(x)/b(x)
telles queb(0) ~ 0) J
l.’ anneau de
séries
formellesK(x 1 a
... , ..., xn]]. Ce sont desanneaux locaux
réguliers.
On ditqu’un
anneau local A est un anneau ànoyau
S’ il existe un noyau B et un anneauintermédiaire C(B ~~
CLA)
tels que C soit extension finie deB ~
que A soit l’anneau des fractions d’unidéal
maximal deC ,
etqu’aucun élément
non nul do B ne soit diviseur dezéro
dans A .Alors
A amême
dimension que le noyau B .1-09
Les
opérations
suivantes ne font pas sortir de la classe desanneaux à noyeu,
complétion,
formation del’anneau
des fractions d’unidéal premier,
passage àl’anneau quotient
par unidéal équidimensionnel.
Les anneaux obtenus àpartir
desnoyaux par
application répétée
desopérations
decomplétion,
formation del’ anneau
des fractions d’unidéal premier,
passage auquotient
par unidéal
premier
forment une sous-classe de celle des anneaux à noyau, et sontappelés
les anneaux locaux
géométriques.
Les
principales propriétés
des anneaux à noyau et des anneaux locauxgéométri..
ques sont des relations entre les
multiplicités
de certainsidéaux
de certainsanneaux. Citons
parmi
elles lethéorème
de transition(qui permet
le passage desvariétés algébriques
auxvariétés algébroïdes),
et la formuled’associativité
(source de 11associativité
des intersections engéométrie).
Un casparticulier
de
théorème
de transition montrequ’un
anneau localgéométrique
n’a pasd’éléments
nilpotents,
en termesgéométriques
cecisignifie
que ladécomposition
localed’une
variété algébrique
envariétés algébroïdes
n’est pasplus compliquée
ausens de la
théorie
desidéaux qu’elle
ne l’est au sens ensembliste.6.
Diversespropriétés
d’anneauxintégralement
clos et àunique
factorisation(ou "factoriels").
Le
complété
d’un anneaud’intégrité
à noyau etintégralement
clos est un anneaud’intégrité intégralement
clos(ZARISKI). Géométriquement :
unevariété
lement normale est
analytiquement irréductible
et localement normale en tent quevariété algébro ide.
Un anneau local
régulier
etcomplet
estfactoriel (au
moins dans le casd’égales caractéristiques).
Un anneau local
régulier
à noyan est factoriel.Il existe des anneaux locaux