Séminaire Dubreil.
Algèbre et théorie des nombres
F. C HÂTELET
Géométrie diophantienne et théorie des algèbres
Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 8 (1954-1955), exp. no17, p. 1-11
<http://www.numdam.org/item?id=SD_1954-1955__8__A8_0>
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17-01
Exposé
n°17
GÉOMÉTRIE
DIOPHANTIENNE ETTHÉORIE
DES
ALGÈBRES.
(Exposé
de F.CHÂTELET,
le 7 mars1955)
Faculté
des Sciences de Paris-:-:-:-
Séminaire
P. DUBREILet
THÉORIE
DESNOMBRES)
Année 1954/55
On sait
qu’un problème important
dans lathéorie
desalgèbres
centralessimples
est la recherche des corps dedécomposition
d’une tellealgèbre
A.Un corps de
décomposition
de A est un corps Ii tel.que A
admette unereprésentation. (irréductible)
par matrices à coefficients dans K .En
1934,
M. ErnstWITT(1) remarquait
que la recherche des. corps dedécom- position
desalgèbres
de rang 4(algèbres
dequaternions généralisés)
est.équivalente
à unproblème diophantien classique : recherche
desdifférents
corps
qui peuvent être engendrés
par lescoordonnées
d’unpoint simple situé.
sur une courbe de
genre 0 donnée.
Sous une formeplus algébrique,
onpeut
direque
chaque algèbre
de rang 4 estdécomposée
dans un corps convenable D de fonctions’algébriques
d’une seule variable de genre 0 . Deplus,
tout corps dedécomposition
de A contient un corps des restes de D suivant une de sesvaluations. On
peut résumer
cespropriétés
en disant que D est le corps dedécomposition
fileplus général"
de 1i.Sans
connaître
le travail de M.WITT, je
retrouvais en1945 /?B
sesrésul-
tats sous une forme
légèrement différente et je
montraisqu’ils peuvent être
généralisés
à toutes lesalgèbres
centralessimples.
Il y aquelques années,
M. AMITSUR retrouvait de son
côté
des conclusionsanalogues. Ayant
eu connais-sance de mon propre
travail,
il mecommuniquait
sespremiers résultats’,
rele-vait
quelques
erreurs de monmémoire
etprolongeait
ses recherches dans cette voie. Aucongrès d’AMSTERDAM,
ilm’a
remis. unecopie
d’ unmémoire
en cours depublication où
ilreprend
etcomplète
les travauxantérieurs sur
cesujet.
Je voudrais ici
dégager
lesidées
essentielles de ce derniermémoire qui
me semblent par
trop noyées
dans lesdétails techniques.
Cesdétails
sontindispensables
pour larigueur
desdémonstration;
et lagénéralité
desrésul-
tats. Mais
une
vue clo.ire desméthodes
est toute aussiimportance
pourpouvoir
F.
CHÂTELET,
les utiliser à des recherches
ultérieures.
Je suispersuadé
que le travail deM. AMITSUR n’est pas
définitif~
mais ouvre des voies nouvellesqui
devraientconduire à des
résultats intéressants.
1.- Le
résultat
central de Me AMITSUR et de sesprédécesseurs
associe donc àchaque algèbre
centralesimple A (sur
un corps de basek )
un corps de fonctionsalgébriques
Dqui peut être considéré
comme le corps dedécompo-
sition le
plus général
de A . Mais ce sont d’autrespropriétés qui permet-
tent la construction de ce corps,.
Le corps D est
"rationnel", c’est-à-dire
admet desreprésentations
~
paramétriques
birationnelles(ou
devient uncorps
de fonctionsrationnelles)
dans certaines extensions K du corps de base k. IL admet en outre un groupe de transformations’ birationnelles en
lui-même qui
estisomorphe
augroupe-quotient
du groupemultiplicatif formé
par leséléments réguliers
deA par le groupe
multiplicatif formé
par leséléments réguliers
de k .Une
représentation paramétrique
birationnelle(dans
un corpsK)
d’un corps rationnel R de fonctions
algébriques permet
d’obtenir les transformations birationnelles de R cnlui-même
dansK (c’est-à-dire
àcoefficients dans
K ) . Elles correspondent
aux transformations de Cremona del’espace
H desparamètres
dans K . Si ondésire représenter
seulement lestransformations birationnelles de R dans le corps de base k
(c’est-à-dire
les transformations- de R en
lui-même qui peuvent être définies
par des sys-tèmes
de relations dont tous les coefficients sont dansk ) ,
on obtient ungroupe
très complexe.
Pour obtenir un groupeplus simple,
onpeut
se limiterà celles de ces transformations
qui
sontreprésentées
par deshomographies
de H . Mais engénérale
on obtient ainsi un grouperéduit
à la seule trans- formationidentique ;
les autres transformations de R enlui-même qui
sontreprésentées
par deshomographies
de H n’ont pas engénéral
leurs coeffi- cients dans k . C’est seulement pour des corps rationnels Rparticuliers
etpour des
représentations
birationnellesparticulières
de ces corpsqu’on
obtient un groupe
plus étendu.
Pour ces corps et ces
représentations particulières,
le groupe ainsiformé
estisomorphe
augroupe-quotient
deséléments réguliers
de A leséléments réguliers
de k .Chaque élément
del’algèbre
Acorrespond
biunivo-quement
à un des tableaux de coefficientsdéfinissant
une deshomographies
du groupe.
Inversement à toute
algèbre
centralesimple
Acorrespond
un corps Det des
représentations
birationnelles de ce corpsvérifiant
lespropriétés précédentes.
Dans mon
travail, j’avais
surtout en vue la construction del’algèbre
A à
partir
du corps D pourétudier
lespropriétés géométriques,
etplus
précisément diophantiennes,
de D. Mais il est encore difficile decaracté-
riser
complètement
les corps rationnels Dqui définissent
desalgèbres
centrales
simples.
Deplus,
il existeplusieurs algèbres
centralessimples (les puissances
au sens de Brauer de l’une d’entreelles) qui correspondent
à un
même
corps. M. AMITSUR acherché
à construire le corps D àpartir
del’algèbre
A pourcompléter l’étude
de cettealgèbre.
Je vaisadopter
icice
point
de vue.2.- La
première étape
pour la construction du corps D consiste àdéfinir
Aau moyen d’un
"système
de relations matricielles" ou d’unsystème
de"transformations semi-linéaires".
On
sait qu’une algèbre
centralesimple
Apeut être représentée
par un ensemble de matrices à coefficients dans un corps dedécomposition
K de A .On
peut déduire de
cettereprésentation
d’autresreprésentations analogues,
en
généralisant
le passage d’unélément géométrique. imaginaire à l’élément
géométrique "imaginaire conjugué".
Pour
simplifier l’exposé,
bornons-nous au cas où le corps K est uneextension normale du corps de base k . Choisissons un
élément
(D
du groupede Galois de K pa r
rapport
à k .Remplaçons chaque
coefficient dechaque
matrice M par son
transformé
la matrice ainsi obtenuereprésente
lemême élément
de A que M dans une nouvellereprésentation
que nous
appellerons "représentation transformée
de lapremière par " .
Or les
résultats classiques d’E.
NOETHERpermettent
de construire rationnel- lement toutes lesreprésentations (irréductibles)
d’unealgèbre
centralesimple
àpartir
de l’une d’entre elles. La matricef(M). représentant
lemême élément
de ~~ que la matrice M est latransmuée
de M par une matrice fixe que nousappellerons T(o
aInversement,
onpeut
montrer quetoutes
les matrices l~qui vérifient
l’en- semble des"relations matricielles" (1) .correspondant
auxdifférents éléments
Lf du’groupe
de Galois de K parrapport
à kreprésentent
leséléments
de A ,
Le
principe
de laméthode précédente
est due à Richard BRAUER en1929.
Je l’ai
repris indépendemment
et sous une f ormelégèrement différente
en.1945.
M. AMITSUR
l’expose
à son tour enremplaçant
l’utilisation des matricesT~
par celles des "tro..nsformo.tions.
semi-linéaires" correspondantes.
Les matrices
T~ définissent
des transformationslinéaires
dans unespace vectoriel E de K de dimension convenable
(n
si l’ordre de A estn2) .
Onpeut définir
une transformation~
de cet espace enremplaçant chaque coordonnée
dechaque élément
de cet espace par sontransformé
.La transformation
semi-linéaire
S q) définie
par la matriceT~
est leproduit
de la transformation
linéaire définie
parT(p
et de latransformation ~ .
L’intérêt
de ces transformationsS/p
est que la relation matricielle(1)
exprime
encore que la transformationlinéaire définie
par M(dans
lemême
espace vectoriel
E)
estpermutable
avec(2)
MS~
=Sq
MD’autre
part,
les matricesT~~,
sontreliées
par des relationsindépendantes
de
l’algèbre
A(mais
non ducorps
dedécomposition K ) conséquences
desrelations m atricielles
( ~ ) s
Cesrelations, assez compliquées 9 expriment
aussique le
produit
de 2 transformationssemi-linéaires
S/~
etS~ est,
auproduit
près
par un scalaire deK 9
la transformationcorrespondant
auproduit
on considère
l’espacc
vectoriel E commel’espace
descoordonnées
homogènes
d’un espacehomographiqué H 9 chaque
transformationsemi-linéaire définit
une"anti-homographie"
de H . La conditionprécédente exprime
encore que les
anti-homographies
ainsi obtenues forment un groupeisomorphe
augroupe de Galois de K par
rapport
àk~ " .
L’exposé
de M. AMITSURenvisage
le casgénéral
où le corps k est arbi- traire et où l’extension Kpeut
ne pasêtre
normale. Cequi nécessite
desdétails techniques
dedémonstration
assezdélicats.
3.- La seconde
étape permet
maintenant la construction du corps D àpartir
desmatrices
TBn (ou
des transformationssemi-linéaires
S~ ).
’
.
Pour
Cela, considérons
le corps R des fonctions rationnelles dans K(c’est-à-dire
à coefficients dansK )
de n - 1 variablesindépendantes,
sin
est l’ordre de A . Introduisons une variabled’homogénéité
dans R .Chaque
matrice M
régulière permet
dedéfinir
une transf ormationlinéaire
de ces va-riables
homogènes.
En eff ectuaht cette transformation danschaque élément
deR 9
on obtient une transformation birationnelle de R en
lui-même,
que nousappel-
Lerons encore M . Onpeut
remarquer que cette transformation nechange
pas sion
multiplie
M par an scalaire(élément
dele) . Chaque
matrice.
T~ permet
de
définir
defaçon. analogue
une transformation birationnelle de R en lui-même.
Mais onpeut
aussi effectuer la transformationlinéaire T~
sur lesvariables
homogènes
etl’isomorphisme 03C6
sur les coefficients dechaque élément
de R(fonction
rationnelle de n variableshomogènes
à coefficients dansK ). Appelions
I
la transf ormation de R enlui-même
ainsiobtenue 9
ce
n’est plus
unetransformation birationnelle,
mais c’est encore isomor-phisme (elle
transforme la somme et leproduit
de 2éléments
de R en lasomme et le
produit
destransformés
de ceséléments).
Cette transformation1~
estpermutable
avecchaque
transformation M de R enlui-même précédem-
ment
définie (pour
les matrices 11 del’algèbre A ) .
L’ensemble des trans- formationsI
forme un groupeisomorphe
groupe de Galois de K parrapport
à k.L’ensemble de tous les
éléments
de Rqui
sont invariants dans toutesces transformations est un sous-corps D de R est une extension finie.
Mo AMITSUR
définit
ce corps D d’unefaçon légèrement différente.
Ilapplique
d’ abord une transformationsemi-linéaire S03C6
àl’espace
dual de l’es- pace des variableshomogènes précédentes (c’est-à-dire
àl’espace
des fonctionslinéaires
ethomogènes
de ces variables à coefficients dansK ).
Enopérant
demême
pourl’espace
dual de celui desproduits
n à n desmêmes
variableshomogènes.9
ildéfinit
lestransformés
despolynômes homogènes
de cesvariables, puis
de leursquotients
d’est-à-dire deséléments
de R . Le corps D est enco-re l’ensemble de tous les
éléments
de R invariants dans toutes les transfor- mations ainsi obtenues àpartir
desdifférentes
transformationssemi-linéaires
S~? .
i
En
générale
iln’y
a pas de fonctionhomographique
invariante dans toutes~
les transformations
I
et le corps D n’est pas uncorps
de fonctionsration-
nelles~
mais seulement un corps de fonctionsalgébriques.
Les seules fonctions constantes de Rqui
sont invariantes dans toutes les transformations I sont leséléments
dek ;
le corps D est un corps de fonctionsalgébriques
àcoefficients dans k o Plus
Précisément,
l’extension de D obtenue en luiadjoignant
leséléments
de K est le corps Rlui-même.
Chaque
matricerégulière
M de Adéfinit
encore une transformation birationnelle de D.lui-même.
Eneffet,
lapropriété
depermutabilité
de Met des transformations
I(p montre
M transformechaque élément
de D en unélément
de Rqui
est aussi invariant danschaque
transformationI ,
doncappartient
aussi à D. L’ensemble des transformations birationnelles de Den
lui-même
ainsidéfini
estisomorphe
augroupe-quotient
des groupes multi-plicatifs formés
par leséléments réguliers
de Ï~ et de k . Cequi établit
lespropriétés
essentielles de D .On
peut
encore construire unsystème
effectif degénérateurs
deD 9
au moins dans le cas où le corps de base k contient une
infinité d’é- léments.
Pour
cela,
choisissons un corps dedécomposition K 1
de Aséparable
et de
degré n(5) (où n2
est l’ordre deA ) . Appelons 6
unélément
primitif
deK 1
et K l’extension normale de kengendrée
par lesconjugués (i
=1 ,
e . o ~n)
de v parrapport
à k . En utilisant unereprésen-
tation de A par matrices à coefficients dans
Ki’
on obtient unsystème
dematrices T fi
dont chacune nedépend
que de l’effetde f
sur leséléments
de
K’ . Il y
a donc n matricesT.
distinctescorrespondant
aux nconju-
gués 03B8i de’ 0 ;
mais il faut remarquer quc les coefficients de ces matri-ces sont dans le corps normal K
(et
nondans
lc corpsK1 ). On,
montrequ’il
existe,
dansl’espace
vectoriel E(sur lequel opèrent
les matricesT~
etM } g
une baseformée
par lestransformés ~.
d’unélément ~1
deE’
, parles n matrices
T.. Adoptons
cette nouvelle base dansE ;
on obtientainsi une nouvelle
représentation
de A par matrices à coefficients dans K(et
nonplus
dansIi 1 } .
Cettereprésentation correspond
à un nouveausystème
de matrices le nombre
(en général n ) de
ces nouvelles matrices estplus élevé
que celui des matrices mais la forme dechaque
matriceT~
.T03C6
estplus simple
que celle des matricesT..
La matriceT définit
unetransformation
linéaire
de E de la forme :si
8 ,
=03B8i)
ti LV unélément
de Kdépendant
del’entier i
J 1 1 ’
1 , Lf
° ~et de
l’élément 03C6
dugroupe
de Galois de Il parrapport
à k .Considérons
maintenant 1«a matricediagonale
Ydont
lescoefficients (de
1=diagonale principale)
sont :où
Yi ’
... ;yn désignent
nindéterminées.
Choisissons une matrice M dans la nouvellereprésentation
de~~ 9
la relation sdet. .
définit
un corps de fonctionsalgébriques
de n-1 des variables... ,
y n
On montre que cette relation a ses coefficients dans
k ~
donc le corpsdent
peut être défini
sur k . Le corps ainsidéfini
sur kest
un sous-corps deD 9
c’est le corps Dlui-même
si la matrice ?M - d
est de rang au moins
égal
à n - 1 , pour toute matricediagonale
d à coef-ficients dans K . Or on montre que, si k contient une
infinité d’éléments,
on trouve une matrice M dans la
représentation
de Aqui possède
cettepropriété.
Les constructions
précédentes
du corps D sont dues à M. AMITSUR.J’avais,
pour mapart, donné
une construction de ce corpsbeaucoup
moinssatisfaisante.
4.- Pour donner un
exemple précis
despropriétés précédentes,
il faut choisirune
algèbre
centralesimple
~~ . Il existe desméthodes théoriques
pour cons-’ truire de telles
algèbres,
parexemple
la construction comme"produit croisé".
Mais,
en cette construction n’avait puêtre pratiquement effectuée jus- qu’ici
que pour les"algèbres cycliques" ,
en raison de ladifficulté
du choixd’un certain
système
de facteursvérifiant
des conditionscompliquées.
Dans lecas des
algèbres cycliques,
lespropriétés précédentes
sontimmédiatement
équivalentes
auxpropriétés classiques des
"normes" des nombres d’une extension’algébrique.
Une des
conséquences
fortintéressante
du travail de M.AMITSUR,
que celui-ci n’a pasexploitée, est
depermettre
la constructiond’algèbres
centra-les
simples
moins triviales. Je me bornerai à donnerquelques
indications sur lesalgèbres
de rang9 ;
ellescorrespondent
à certaines surfacescubiques
del’espace
de dimension3,
ou à des corps D de fonctionsalgébriques
de 2variables
indépendantes (non homogènes).
Dans cé cas,
l’espace
vectoriel E est de dimension 3 et le corpsKi
est de
degré
3.Supposons
en outre que le corpsKi
ne soit pas normal parrapport
à k(dans
le cascontraire, l’algèbre A
est unealgèbre cyclique).
Il ~r a donc
6
matricesTf corresponda nt
aux6 permutations
des indices1, 2,
3 . Choisissons la base de E comme il aété
dit à la fin. duparagraphe précédent.
Les matrices etT ~~ correspondant
auxpermutations
des indices
1, 2, 3
en2, 1,
3 et des indices1, 2,3
en1, 3,
2sont de la forme s
, ; Il
Pour que les
anti-homographies précédentes
soient d’ordre2,
il estnécessaire
que :
Les matrices T.. et
T,p
sont donc de la forme :Puisque ~
et(P~ engendrent
le groupe de Galois de Kpar rapport
àk ~
les
anti-homographies correspondant
à T03C61 et T03C62 permettent
deconstruire
les
autres,
donc de calculer toutes les matricesT03C6 (chacune
à uncoefficient
deproportionalité près ) . Toutefois,
l’ ensemble desanti-homographies ainsi
obtenues ne forme un groupe
isomorphe
augroupe
despermutations
des indices1~ 2~ 3
que si les matrices T~ et T.vérifient
la relation que l’onTl 12
déduit de :
03C61 03C62 03C61 03C62 03C61 Ï2 = ’
Cette relation se traduit par une relation entre a et h qu~
je n’écris
pas ici en raison de sa
complexité ; je
donnerai seulement unexemple
de choixpossible
pour a et c .Dans une note
récente
aux C. R. del’Académie
desSciences(6), j’ai
indi-qué
un tel choix. Mais il a le graveinconvénient
de conduire à uncorps
Dde fonctions rationnelles et à une
algèbre
centralesimple
semblable àl’unité.
Voici un autre
exemple qui
neprésente
pas engénéral
cetinconvénient :
Le nombre c a un seul.
conjugué
parrapport
à kque j e désigne
par c’ .Les
5 matrices
TBp (autres
que la matriceunité qui correspond
àl’élé-
ment unité
du groupe deGalois)
sont : Il .La
permutation ’~
est cellequi
transforme indices1, 2y 3
en3 9 2,
1 .Les
permutations ~ t
sont lespermutatiohs
circulaires des indices1, 2, 3 respectivement
en2~ 3~
1 et3, 2, 1 .
Le corps D est le corps de fonctions
algébriques
de 2 variables sur kqui peut être défini
par la relation :5.-
Prenons pour corps de base k celui des nombres rationnels etconsidérons
la surface
cubique S~ définie
par la relation(3)
dansl’espace X, Y ,
Z .J’ai
dit,
dans unexposé antérieur(?), qu’une
surfacecubique définit
une
algèbre
centralesimple (sur
lo corps des nombresrationnels)
si ellecontient un
sextuplet
rationnel $ ensemble de six droitesgauches
deux à deux dontchaque
droitepeut
ne pasêtre
rationnelle~c’est-à--dire définie
par un ensemble de 2équations
à coefficientsrationnels),
maisqui
contient lesconjuguées (par rapport
au corps des nombresrationnels)
de chacune de cesdroites. Ce
résultat
nes’applique
pas à la surfaceprécédente S~ qui
contient
3 points
doublesconiques
et par suite ne contient aucunsextuplet.
Mais l’ensemble
formé
par les 3 droitesD. ~ D 3
à l’infini dans lesplans :
et les 3 droites
D’ ~ D’*
à distance finie:joue
unrôle analogue
à celui d’unsextuplet
rationnel. Eneffet,
la surfaceS~
admet lareprésentation paramétrique
birationnelledéfinie
par les formu- les aoù ~ ~ ~ ~ ~
sont 3paramètres homogènes.
Dans cettereprésentation
les6 points
duplan
decoordonnées homogènes ~ ~ /~ ~ ~ définis
par lesrelations :
sont
représentés
chacun par toute une droite deS 0 (respectivement
par les droitesD 2 9 DJ ’ D’ 3 ).
Les droites duplan
decoordonnées
homogènes ~ ~ ~ ~ ~
sontreprésentées
par descubiques gauches qui
forment sur
S~
unréseau
homololdal rationnel et dont aucune ne coupe les6
droitesDl’ D2 ’ D’ . 3
Cettereprésentation paramétrique (ou
ceréseau homoloidal) déterminée
par l’ensemblede 6
droitesD1 , D2 , D 3 9 D2 ’ D’ . 3
conduit à unealgèbre
centralesimple
A.Remarquons
encore que l’ ensembleformé
par les3
droites à 1..’infiniD 2 ’ D~
et les3
droitesD" 9 D2 ’ D3’
, obtenues en invertissantc et c’ dans les
équations
des droitesD’ 9 D2 ’ DJ joue
aussi lerôle
d’un
sextuplet
rationnel. Il conduit aussi à unealgèbre
centralesimple;
mais cette
algèbre est
lecarré
au sens deBRADER,
del’algèbre
Aprécédente 9 d’après
unrésultat
de M. AMITSUR. Cequi
donne uneinterpréta-
tion
géométrique
despuissances
au sens de BRAUER d’unealgèbre.
On
peut
alors chercher toutes les surfacescubiques ayant
3points
doubles
coniques qui
conduisent à desalgèbres
centralessimples.
En choisis- sant lespoints
doubles dans leplan
del’infinie
une telle surfacepeut être définie
par une relation de la forme :où
Q 2 s ~ 3
a lamême signification
queprécédemment,
oùt7~
estun nombre du corps
engendré
parp~ ~
et~3
sont lesconjugués
dep~ 1
et où D est un nombre Engénérale
la surfacecubique définie
par la relation
(4)
ne conduit pas à unealgèbre
centralesimple.
17-11
Cette surface contient sEUlement 12 droites : les
3
droites à l’infiniqui joignent
lespoints doubles, 6
droitesqui
screpartissent
en 3couples
dedroites
passant
par un seul despoints
doubles et3
droites nepassant
par au-. cun.
point
double. Pourque la
surface- conduise à unealgèbre
centralesimple,
il faut et il. suffit que les
6
droitespassant
par un seulpoint
double serepartissent
en 2triplets rationnels (ensembles
de 3 droitesgauches
2 à 2contenant les conjuguées
de chacune de sesdroites).
Cette conditionpeut
d’ailleurs
être exprimée simplement
en fonction descoefficients 03B11 , 03B12 , 0( ~ ~
D ô le nombre rationnel’
.
~
D~ + 4 ~
l~3
doit
être
leproduit
ducarré
d’un nombre rationnel et dunombre
°
Chacune des
surfaces cubiques
ainsi obtenues conduit à 2algèbres
centralessimples
dont l’une est lecarrée
au sens deBRAUER,
del’autre.
6,-
En terminant cetexposée j’insiste
encore sur les voies de recherches nou-velles
qu’ouvre
le travail de lvZo AMITSUR. Il faudraitgénéraliser
à deshyper-
surfaces convenables ce que
j’ai
dit des surfacescubiques
del’espace
ordi- naire etcompléter
ces derniersrésultats.
Il faudraitreprendre
lesdémonstra-
tions de la
théorie
du corps des classes(équivalente
à lathéorie
desalgè-
bres centrales
simples
sur un corps de nombresalgébriques)
et chercher si lesméthodes
etrésultats précédents
nepeuvent
pas lesaméliorer
et lescompléter.
NOTES
.-
E, WITT: Ueber einGegenbeispiel
zum Normensatz. Math. Zeit.39 (1935)
p.
462 ..
(2) ’ ’-
F. CHATELET : Variations sur unthème
dePoincaré.
Ann. Sc. Ec. norm.sup.
(3) 59 (1944)
p.249.
(3) - Mémoire
en cours depublication
aux Annals of Math.-.
Voir F.CHATELET : Applications
desidées
deGalois.à
lagéométrie algé-
brique. Colloque
degéométrie algébrique9 Liège
1949.--
L’existence de tels corps dedécomposition
estéquivalente
à celle des sous-corps maxima del’algèbre.
Cettedernière
estdémontrée
dansDEURING :