Facult´e des Sciences Dhar El Mehrez
D´epartement de Math´ematiques et Informatique
Chapitre 1
Langage de topologie
Abdelaziz Kheldouni
November 15, 2005
Introduction
Cette br`eve introduction est extraite en grande partie du livre Cours de topologie de Gustave Choquet ( Masson 1984 )
La topologie g´en´erale ne constitue un ensemble coh´erent de concepts que depuis le d´ebut du 20 `eme si`ecle, malgr´es le fait qu’elle soit l’aboutissement de tout un mouvement d’id´ees qui re- monte `a l’antiquit´e. Les notions de limite et de continuit´e s’impos`erent d´eja aus math´ematiciens grecs d`es qu’ils tent`erent de pr´eciser la notion de nombre. Ce n’est qu’avec Cauchy (1821) et Abel (1829) que les concepts de suite et de s´erie convergentes, et celui de fonction continue ne devinrent claires. En 1873 Cantor cr´ea un langage `a la fois g´en´eral et pr´ecis pour une meilleure connaissance de la droite r´eelle; ce qui ouvrit le chemin `a un monde nouveau. Les d´ecouvertes se succ´ed`erent particuli`erement en France (Poincar´e, Hadamard, Borel, Baire, Lebesgue) et en Allemagne (Klein, Mittag-Leffler). On en vient rapidement `a l’´etude de l’analyse fonctionnelle (Ascoli, Voltera, Hilbert) qui ´etait un d´ebut de r´ealisation du programme de Riemann qui concistait en ” l’´etude de la notion g´en´erale de grandeur plusieurs fois ´etendue ”, entendant par l`a non seulement les vari´et´es `a un nombre quelconque de dimension, mais aussi les espaces de fonctions et d’ensembles. Les progr`es de l’analyse, dans l’´etude locale des fonctions, leurs limites en un point (fini ou non) leur continuit´e et leur d´erivabilit´e, l’existence d’extremums ..., demandaient une d´efinition rigoureuse de l’id´ee intuitive de proximit´e. Il fut ainsi d´efini le concept de voisinage dans des ensembles math´ematiques abstraits (nombres, points du plan ou de l’espace, vecteurs, fonctions) conduisant `a la notion d’espace topologique. La notion de distance devait aussi ˆetre pr´ecis´ee en g´en´eralisant ce concept intuitif `a des espaces abstraits : il s’agit des espace m´etriques d´efinis par Fr´echet. Ces espaces fournissent alors un outilessentiel pour l’´etude de la continuit´e uniforme et de la convergence uniforme,et commode aussi pour l’´etude des structures topologiques. Hausdorffparvient `a d´egager d’une jungle d’axiomes, un syst`eme axiomatique simplequi est la pierre angulaire de la topologie g´en´erale actuelle.
§
I.
1.L’exemple des espaces m´etriques
D´efinitions et exemples
Un espace m´etrique est un ensemble E sur lequel est d´efinie une distance, c’est `a dire une application d:E×E →R+ qui v´erifie pour tout x, y , z dans E :
1) d(x, y) =d(y, x)
2) d(x, y)≤d(x, z) +d(z, y) 3) d(x, y) = 0⇔x=y
On note (E, d) l’espace m´etrique E pour la distanced.
Exemples:
a) (R , d(x, y) =|x−y| ) et (C , d(z, z0) =|z−z0 | ) sont des espaces m´etriques b) Pour x= (x1, x2, . . . , xn) et y= (y1, y2, . . . , yn) dansRn ,d1(x, y) =
n
P
k=1
|xk−yk | ,
d2(x, y) = s n
P
k=1
(xk−yk)2 , et d∞(x, y) = Sup
1≤k≤n
|xk−yk | sont des distances surRn. L’in´egalit´e triangulaire pour d2 d´ecoule de l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz
n
X
i=1
λiµi
!2
≤
n
X
i=1
(λi)2
n
X(
i=1
µi)2
qui r´esulte par la simple observation que le trinˆome du second degr´e t 7−→ Pn
i=1
(λi +tµi)2 est positif ou nul). En effet
d2(x, z)2 = (
n
P
k=1
|xk−zk|2)≤ Pn
k=1
(|xk−yk|+|yk−zk|)2
≤
n
P
k=1
|xk−yk|2+|yk−zk|2+
n
2P
k=1
|xk−yk| |yk−zk|
≤d2(x, y)2+d2(y, z)2+
n
2P
k=1
|xk−yk| |yk−zk|
≤d2(x, y)2+d2(y, z)2+ 2d2(x, y)d2(y, z)≤(d2(x, y) +d2(y, z))2 c) d:E×E →R+ , (x, y)→
0 si x=y
1 si x6=y d´efinit une distance sur E , (E, d) est appel´e espace m´etrique discret.
d) Soit (E, d) un espace m´etrique,
d0(x, y) =arctg(d(x, y)) d00(x, y) = inf(d(x, y),1) d000(x, y) = d(x, y) 1 +d(x, y)
sont des exemples de distances sur E. On remarquera que ces distances sont born´ees, car elles prennent leurs valeurs respectivement dans [−π2,π2] et [0,1].
e) Si (E, d) est un espace m´etrique etE0 un ensemble tel qu’il existe une bijection f :E →E0 alors on peut d´efinir sur E0 une distance en posant pour tout (x0, y0)∈E0
d0(x0, y0) := d(f−1(x0), f−1(y0)) elle est dite obtenue en transporant d par f.
f) Sous-espace m´etrique : Soient (E, d) un espace m´etrique etF une partie non vide deE. La restriction de d`a F ×F d´efinit une distance surF dite distance induite sur F. L’espace (F, d) est appel´e un sous-espace m´etrique deE.
g) Sur un espace vectoriel r´eel ou complexeE, on appelle norme toute applicationN :E −→R+ qui v´erifie les trois propri´et´es suivantes
1. N(x) = 0⇐⇒x= 0
2. N(λx) =|λ|N(x) ∀x∈E , ∀λ∈C 3. N(x+y)≤N(x) +N(y) ∀x, y ∈E
Si N est une norme sur E alors, pour toutx ∈E on a
|N(x)−N(y)|≤N(x−y) en effet, N(x) =N(x−y+y)≤N(x−y) +N(y) donc,
N(x)−N(y) ≤ N(x−y), et N(y) = N(y−x+x) ≤ N(x−y) +N(x), donc −N(x−y) ≤ N(x)−N(y)..
Cette in´egalit´e traduit le fait que l’applicationx7→N(x) est lipschitzienne de (E, N) dansR+. Un espace vectoriel norm´e est un espace vectoriel muni d’une norme
Si (E, N) est un espace vectoriel norm´e, en posant pour tout (x, y)∈E×E d(x, y) :=N(y−x)
On v´erifie facilement que l’on a ainsi d´efini une distance sur E qui se trouve donc muni d’une structure d’espace m´etrique; notons que la distance d(., .) ainsi d´efinie v´erifie en plus
d(x+z, y+z) = d(x, y) d(λx, λy) =|λ |d(x, y)
h) Un espace euclidien est un couple (E, ϕ) o`uE est unR-espace vectoriel etϕ une application bilin´eaire symetrique d´efinie positive de E × E → R, qu’on appelle produit scalaire sur E.
L’application
d: E×E → R+ (x, y) → p
ϕ(x−y, x−y) d´efinit une distance sur E.
Remarque 1:
1) Sid est une distance alors on a : |d(x, z)−d(z, y)|≤d(x, y) en effet, nous avons d’une part d(x, z)≤d(x, y) +d(y, z) , doncd(x, z)−d(z, y)≤d(x, y) , et d’autre part
d(z, y)≤d(x, y) +d(x, y) , qui donne −d(x, y)≤d(x, z)−d(z, y).
2) Soient x1, x2, . . . , xn des ´el´ements d’un espace m´etrique (E, d). On a par r´ecurrence sur n d(x1, xn)≤d(x1, x2) +d(x2, x3) +· · ·+d(xn−1, xn)
Dans les espaces m´etriques, les boules jouent un rˆole tr´es important. Soient (E, d) un espace m´etrique, a∈E etr un nombre r´eel strictement positif
♦ On appelle boule ouverte de centre a et de rayon r , et on noteB(a, r) l’ensemble des x de E qui v´erifient d(a, x)< r.
♦ On appelle boule ferm´ee de centrea et de rayon r , et on note Bf(a, r) l’ensemble des x de E qui v´erifient d(a, x)≤r.
Exemple :
- dans R, B(a, r) =]a−r, a+r[
- dans Rn, muni de la distance d∞, B(a, r) =
n
Q
i=1
]xi−r, xi+r[
D´efinition 2: Une partie A d’un espace m´etrique (E, d) est dite born´ee s’il existe une boule de E contenant A.
Proposition 3: La r´eunion de deux parties born´ees est une partie born´ee.
D´emonstration : A=A1∪A2 commeA1 et A2 sont born´ees, il existea1 ∈E , a2 ∈E, r1 >0 et r2 >0 tels que
A1 ⊂B(a1, r1) et A2 ⊂B(a2, r2)
Soit r=M ax(r1, d(a1, a2) +r2) , A est alors inclus dansB(a1, r). En effet, pour toutx∈A= A1∪A2
si x∈A1 on a d(a1, x)< r1 ≤r donc x∈B(a1, r)
si x∈A2 on a d(a1, x)≤d(a1, a2) +d(a2, x)< d(a1, a2) +r2 ≤r donc x∈B(a1, r).
On appelle diam`etre d’une partie A de (E, d), et on note diam(A) ou bien δ(A) le nombre sup
x,y∈A
(d(x, y))∈R . On montre sans difficult´e qu’une partie non vide de (E, d) est born´ee si et seulement si son diam`etre est fini.
Ouverts d’un espace m´etrique
La notion d’ouvert est la notion de base de la topologie, elle fournit un langage pour traiter des questions locales.
D´efinition 4: Soit U une partie d’un espace m´etrique E. On dit que U est un ouvert de E si pour tout x ∈ U il existe une boule de centre x contenue dans U.
Exemples:
a) Toute boule ouverte B(a, r) de E est un ouvert de E. En effet, pour tout x ∈ B(a, r) on consid`ere rx =r−d(a, x)>0. La boule B(x, rx) r´epond `a la question car ∀y ∈B(x, rx), d(y, a)≤d(y, x) +d(x, a)< rx+d(x, a) = r i.ey ∈B(a, r).
b) Les intervalles ouverts de R sont des ouverts de R.
Propopsition 5: L’ensemble Ud des ouverts d’un espace m´etrique (E, d) satisfait aux pro- pri´et´es suivantes:
τ1) Si (Uλ)λ∈∆ est une famille quelconque d’´el´ements de Ud alors ∪
λ∈∆Uλ est dans Ud. τ2) Si (Ui)ni=1 est une famille finie d’´el´ements de Ud alors ∩n
i=1Ui est dans Ud. τ3) E et ∅ sont dans Ud.
D´emonstration :τ1) et τ2) sont faciles, pour τ3) il est ´evident queE ∈ Ud , quant `a ∅il est bien dans Ud car la propri´et´e est v´erifi´ee vue qu’il n’y a pas d’´el´ements.
Notons que dans τ2) la finitude de la famille (Ui)ni=1 est n´ecessaire. Il suffit pour le voir, de penser `a la famille des ouverts (Un =]− n1,n1[)n∈N∗ de R, on a ∞∩
i=1Ui ={0} qui n’est pas un ouvert (voir exemple 2 ci-dessous).
Notons aussi que dans un espace m´etrique E une partie U est un ouvert si et seulement si c0est une r´eunion de boules ouvertes; en effet, siU est un ouvert de E alors pour tout x∈U ,
∃ rx > 0 tel que B(x, rx) ⊂ U ; on a alors U = ∪
x∈UB(x, rx) . L’implication dans l’autre sens est imm´ediate, c’estτ1)
D´efinition 6: Soit F une partie d’un espace m´etrique E. On dit que F est un ferm´e de E si son compl´ementaire dans E , {FE :=E-F est un ouvert de E.
Exemples:
1) Toute boule ferm´ee est un ferm´e. Soit x∈ {Bf(a,r), la boule B(x, rx) o`u rx =d(a, x)−r ne rencontre pas Bf(a, r) car pour tout y∈Bf(a, r) , d(x, y)≥d(x, a)−d(a, y)≥d(x, a)−r ; donc y /∈B(x, rx)
2) Le singleton{a}est un ferm´e, six6=a, on ad(a, x)>0 , soitrx =d(a, x) ,a /∈B(x, rx), c’est `a dire B(x, rx)⊂{{a} , {{a} est donc ouvert.
Remarques:
1) Il existe des ensembles qui ne sont ni ouverts ni ferm´es, comme ]a, b] dans (R, d2).
2) Par passage aux compl´ementaires dans la proposition 5, on obtient : F1) Une r´eunion finie de ferm´es de E est un ferm´e
F2) Une intersection quelconque de ferm´es de E est un ferm´e F3) L’ensemble vide et E sont des ferm´es de E .
Voisinages
Soit E un espace m´etrique, et a un point de E. Une partie V de E est un voisinage de a si V contient un ouvert contenant a. Notons qu’un voisinage de a n’est jamais vide, puisqu’il contient a. On notera souventv(a) l’ensemble des voisinages de a.
D´efinition 7: Soit A une partie d’un espace m´etrique E.
1) Un point a de E est dit int´erieur `a A,si A est voisinage de a.On note
◦
A l’ensemble des points int´erieurs `a A.
2) Un point a de E est dit adh´erent `a A, si tout voisinage de a rencontre A. L’ensemble des points adh´erents `a A est not´e A
Tout point int´erieur `a Aappartient `aA (
◦
A ⊂A ), et
◦
A est un ouvert de E; en effet, pour tout a ∈ A◦ il existe un ouvert contenant a , Ua ⊂ A . Comme a ∈ Ua qui est ouvert, il va exister une boule de centre a contenue dans Ua donc dans
◦
A , car Ua est ´evidement contenu
dans
◦
A (∀ y ∈ Ua., Ua ⊂ A donc Ua ∈ v(y) , et Ua ⊂
◦
A ). Ceci nous permet de dire que l’int´erieur de A est le plus grand ouvert contenu dans A
Il est ´evident que tout point deA est adh´erent `aA (A⊂A ). Notons aussi que l’adh´erence A de A est un ferm´e de E, car pour tout x ∈ {A il va exister un voisinage Vx de x tel que Vx∩A=∅; notons alors que Vx⊂{A ( car sinon; il existe y∈Vx et y∈Ace qui est contraire
`
a Vx∩A=∅, puisque tout voisinage dey rencontreA ). Ainsi {A est un ouvert. A est donc le plus petit ferm´e de E contenant A.
M´etriques ´equivalentes
Soient (E, d) et (F, δ) deux espaces m´etriques, et f :E →F une application. On dira que f est continue au point a ∈ E si pour tout r´eel ε > 0, il existe un nombre r´eel η > 0 tel que pour tout x∈E v´erifiant d(x, a)≤η, on aitδ(f(x), f(a))≤ε.
Proposition 8: Soient (E, d) et (F, δ) deux espaces m´etriques, f :E →F une application.et a∈E . f est continue en a si et seulement si pour tout V ∈v(f(a)) , on a f−1(V)∈v(a).
D´emonstration :Supposons que l’image r´eciproque de tout voisinage de f(a) parf est un voisi- nage de a; comme la boule B(f(a), ε) est un voisinage de f(a), alors f−1(B(f(a), ε)) est un voisinage dea donc contient une boule B(a, η) de centre a; ainsi, pour tout ε >0 et pour tout x∈E v´erifiant d(x, a)≤η on a δ(f(x), f(a))≤ε.
R´eciproquement, si f est continue en a, et si V ∈v(f(a)), alors V contient une boule ouverte de centre f(a) ,B(f(a), ε), comme f est continue en a il va exister unη > 0 telque pour tout x∈B(a, η) on a f(x)∈B(f(a), ε)⊂V donc f(B(a, η))⊂V; et donc f−1(V)⊃B(a, η).
L’application f est dite continue sur E si elle est continue en tout point de E.
Proposition 9: Soient (E, d) et (F, δ) deux espaces m´etriques; une application f : E → F est continue sur E si et seulement pour tout ouvert U dans F , f−1(U) est un ouvert de E.
D´emonstration :Supposons que l’image r´eciproque d’un ouvert de F est un ouvert de E , soit a ∈ E, et V ∈ v(f(a), comme
◦
V est un voisinage ouvert dans F, f−1(
◦
V) est un ouvert de E contenant a c’est `a dire un voisinage de a etf−1(V) un voisinage de a : f est donc continue.
Si maintenant f est continue et si U est un ouvert deF, comme U est un voisinage de chacun de ses points alors f−1(U) est un voisinage de chacun de ses points; c’est donc un ouvert de E.
D´efinition 10: Un hom´eomorphisme d’un espace m´etrique (E,d) sur un autre espace m´etrique (F,δ) est une application continue, bijective f : E → F, dont l’inverse f−1 : F → E est continue. On dit dans ce cas que E etF sont hom´eomorphes.
Exemples :
1) R est hom´eomorphe `a ]− π2,π2[, en effet f(x) = arctg(x) est un hom´eomorphisme de R
sur ]− π2,π2[. Il faudrait faire attention qu’une bijection continue n’est pas n´ecessairement un hom´eomorphisme; pour s’en convaincre il suffit de penser `a la fonctionf : [0,1]∪]2,3]→ [0,2]
d´efinie par f(x) =
x si x∈[0,1]
x−1 si x∈]2,3[ .
2) Une application f : (E, d) → (F, δ) est une isom´etrie si pour tout (x, y) ∈ E ×E , nous avons
δ(f(x), f(y)) =d(x, y)
une isom´etrie est ´evidement injective et continue, si de plus elle est surjective alors c’est un hom´eomorphisme et son inverse est aussi une isom´etrie.
D´efinition 11: Soit E un ensemble muni de deux distances d et δ . On dira que d et δ sont topologiquement ´equivalentes si tout partie de E ouverte pour l’une est aussi ouverte pour l’autre.
En d’autres termes les familles Ud et Uδ qu’elles d´efinissent sont les mˆemes.
Proposition 12: Soient d1 et d2 deux distances sur E sont topologiquement ´equivalentes si et seulement si l’identit´e est un hom´eomorphisme de (E, d1)sur (E, d2).
D´emonstration:Si d1 et d2 sont topologiquement ´equivalentes alors τd1 =τd2 et donc pour tout U ∈ τd2, Id−1(U) =U est un ouvert de τd2 donc de τd1; c’est `a dire que Id: (E, d1)→(E, d2) est continue.
En ´echangeant les rˆoles ded1 et d2 , on obtient la continuit´e de Id: (E, d2)→(E, d1).
R´eciproquement, si Id : (E, d1) → (E, d2) est un hom´eomorphisme, alors tout ouvert U de (E, d1) est un ouvert de (E, d2) car U = Id−1(U). De mˆeme, tout ouvert de (E, d2) est un ouvert de (E, d1).
Exemples :
(E, d) un espace m´etrique. les distances
d1(x, y) := inf(1, d(xy)) et d2(x, y) := d(x, y) 1 +d(x, y) sont topologiquement ´equivalentes.
D´efinition 13: On dira que deux distances d1 et d2 sur E sont uniform´ement ´equivalentes si il existe deux nombres r´eels strictement positifs α et β tels que pour tout (x, y)∈E×E
αd1(x, y)≤d2(x, y)≤βd1(x, y) Exemple:
Dans Rn les distances d1 , d2 etd∞ d´efinies pr´ec´edement, sont uniform´em´ent ´equivalentes.
Notons que deux distances uniform´em´ent ´equivalentes sont topologiquement ´equivalentes. En effet, si d1 et d2 sont uniform´ement ´equivalentes alors il existe α etβ >0 tels que :
αd1(x, y)≤d2(x, y)≤βd1(x, y) ;
si on consid`ere l’identit´e de E , Id: (E, d2)→(E, d1), on voit bien qu’elle est continue car
∀ε >0 , ∃η >0 (η=αε) / d2(x, y)≤η⇒αd1(x, y)≤η ⇒d1(x, y)≤ηα−1 =ε Un raisonnement analogue pour Id : (E, d1) → (E, d2) montre que l’identit´e de E est un hom´eomorphisme de (E, d1) sur (E, d2)
Notons que la r´eciproque de ce r´esultat n’est pas vraie. Deux distances topologiquement
´
equivalentes ne sont pas n´ecessairement uniform´ement ´equivalentes, pour le voir il suffit de consid´erer sur , les distances d1(x, y) = inf(1,|x−y|) , et d(x, y) =|x−y| , sont topologique- ment ´equivalentes mais non uniform´em´e´ent ´equivalentes, la distance d1 est born´ee alors que d ne l’est pas, donc on ne peut pas avoir d≤αd1
On peut d´ej`a remarquer `a ce niveau que les quelques notions pr´ec´edement introduites, comme celle de la continuit´e d’une application peut-ˆetre formul´ee en faisant appel uniquement
`
a la familleτ des ouverts des espaces consid´er´es. Toutes ces notions peuvent en fait ˆetre d´efinies dans des espaces plus g´en´eraux que les espaces m´etriques : les espaces topologiques.
§
I.
2.Les espaces topologiques
D´efinition et exemples
Soit X un ensemble quelconque de points D´efinition 1:
On appelle topologie sur X, un ensemble τX de parties deX qui v´erifie τ1 Une r´eunion quelconque d’´el´ements deτX appartient `a τX
τ2 Une intersection finie d’´el´ements deτX appartient `a τX τ3 L’ensemble vide etX sont dans τX.
Les ´el´ements de τX sont appel´es les ouverts de X .X est appel´e un espace topologique. Il sera not´e (X, τX) ou tout simplementX s’il n y a pas de risque de confusion.
Exemples:
1) La topologie grossi`ere: τX ={∅ , X}
2) La topologie discr`ete: τX =P(X) , l’ensemble des parties de X.
3) Si X =∅, τX =P(X) = {∅}est la seule topologie sur X.
si X ={x} , τX =P(X) ={∅ , {x}} est la seule topologie sur X.
4) Posons .R = R∪ {±∞} sur lequel on a une relation d’ordre obtenue par prolongement de celle dansRen posant pour toutx∈R,−∞< x <+∞. Rest appel´ee la droite r´eelle achev´ee.
C’est un espace topologique; τ.
R est l’ensemble des parties U de.R d´efinies par si x∈U ∩Ralors il existe un intervalle ]a, b[ contenant x et contenu dans U
si x= +∞ il existe un intervalle ]x,+∞] dans Rqui contient x et qui est contenu dans U. si x=−∞il existe un intervalle [−∞,x[ dans R qui contient x et qui est contenu dans U. 5) La topologie m´etrique: un espace m´etrique (E, d) est un espace topologique (E, τd) ; U ∈τd si et seulement si U est une r´eunion de boules ouvertes.
6) Sicard(X)≥2 alors pour toute partie A deX ,τX ={∅, A , X}est une topologie surX.
7) La topologie cofinie: Soient X un ensemble et F in(X) l’ensemble des parties finies de X.
On obtient une topologie surX en posant τX ={∅ , {{AX}A∈F in(X)} .
8) Sous espaces topologiques: soit (E, τE) un espace topologique, et X une partie de E. On consid`ere
τX ={X∩U , U ∈τE}
τX est une topologie surX appel´ee topologie induite surX par celle de E
Notons ici que dans le cas o`uXn’est pas un ouvert deE, un ouvert deXn’est pas n´ecessairement un ouvert deE. Par exemple [0, 1[ est un ouvert de [0 ,+∞[ muni de la topologie induite par celle deR , mais ce n’est pas un ouvert de R.
Ensembles ferm´es - Int´erieur -Adh´erence
Soit F une partie d’un espace topologique (X, τX). On dira queF est un ferm´e deX si son compl´ementaire dansX est un ouvert de X. En utilisant les propri´et´es du compl´ementaire on v´erifie facilement que
1) une r´eunion finie de ferm´es de X est un ferm´e de X.
2) une intersection de ferm´es de X est un ferm´e de X.
3) l’ensemble vide et X sont des ferm´es de X.
Il existe aussi des ensembles `a la fois ouverts et ferm´es, comme par exemple ∅ et X , et des ensembles qui ne sont ni des ouverts ni des ferm´es comme par exemple, dansR muni de la topologie euclidienne, A= [a, b[ n’est ni ouvert ni ferm´e dans R.
Soit (X, τX) un espace topologique, et A une partie de X.
♦ On appelle int´erieur de A , et on note
◦
A , le plus grand ouvert contenu dans A (ou bien l’union de tous les ouverts contenus dans A). Un point x de
◦
A est dit point int´erieur de A.
Propri´et´e 2:
1)
◦
A ⊂A ,
◦
◦
A=
◦
A 2)
◦
A=A⇔ A est ouvert.
3) A⊂B ⇒ A◦ ⊂ B◦ 4)
◦
A\∩B =
◦
A∩ B◦ 5)
◦
A∪ B◦ ⊂
◦
A\∪B
D´emonstration :1) et 2) r´esultent de la d´efinition;
3)
◦
A ⊂A ⊂B , comme
◦
A est un ouvert inclus dans B, alors
◦
A⊂
◦
B.
4)
◦
A∩ B◦ ⊂ A∩B , comme
◦
A∩ B◦ est un ouvert,
◦
A∩ B◦ ⊂
◦
A\∩B. Inversement, A∩B ⊂A donc d’apr´es 3),
◦
A\∩B ⊂
◦
A; de mˆeme,A∩B ⊂B donc d’apr´es 3),
◦
A\∩B ⊂
◦
B d’o`u le r´esultat.
5) A ⊂ A ∪B donc
◦
A ⊂
◦
A\∪B d’autre part, B ⊂ A∪B donc
◦
B ⊂
◦
A\∪B ce qui donne
◦
A∪
◦
B ⊂
◦
A\∪B
♦On appelle adh´erence ou bien fermeture deA, et on ´ecritA , le plus petit ferm´e contenantA;
( ou bien l’intersection de tous les ferm´es contenant A). Un pointx∈Aest dit point adh´erent deA.
Propri´et´e 3:
1) A⊂A , A=A 2) A=A⇔ A ferm´e 3) A⊂B ⇒ A⊂ B 4) A∩B ⊂ A∩B 5) A∪B =A∪B 6) {A =
◦
{A et {
◦
A={A
D´emonstration :1) et 2) r´esultent de la d´efinition;
3) A⊂B donc A⊂B , comme B est un ferm´e contenantA , alors A⊂ B
4)A∩B ⊂Adonc A∩B ⊂A , etA∩B ⊂B doncA∩B ⊂B le r´esultat est alors imm´ediat 5) A ⊂ B ∪A ⇒ A ⊂ A∪B , de mˆeme B ⊂ A∪B ⇒ B ⊂ A∪B d’o`u A∪B ⊂ A∪B or A∪B est un ferm´e contenantA∪B donc A∪B ⊂A∪B ; d’o`u 5).
6) A = u
F⊃AF donc {A est l’union des ouverts contenus dans {A; c’est `a dire
◦
{A; mˆeme raisonnement pour l’autre ´egalit´e.
Soit A une partie de X On dira que A est partout dense dans X si A =X (⇔{
o
A
=∅).Notons que SiA est partout dense dansX etA⊂B alorsB est partout dense dansX. et que l’intersection de deux ouverts partout denses dans X est patout dense dans X.
♦ On appelle fronti`ere de A qu’on notera F r(A) ou A∗ , l’intersection de A et de {A Propri´et´e 4:
1) F r(A) est un ferm´e 2) F r(A) = F r {A 3) A=
◦
A∪F r(A)
4) F r(A) =∅ ⇔A est un ouvert ferm´e.
D´emonstration :(1) par d´efinition , (2) F r {A
= {A∩{{A = {A∩A = F r(A) , (3) l’espace
topologiqueX =
◦
A∪{
◦
A=
◦
A∪{A , doncA=A∩X =A∩ ◦
A∪{A
=
A∩A◦
∪F r(A) =
◦
A∪F r(A). (4) Nous avonsA=
◦
A∪F r(A) donc siF r(A) = ∅,A=
◦
Aet alorsA est un ouvert ferm´e. R´eciproquement, F r(A) = A∩ {A=A∩{Aˆ =A∩{A=∅.
Voisinages
Soient (X, τX) un espace topologique, et x∈X
♦On appellevoisinage de x, toute partieV deX contenant un ouvert contenantx. On notera souvent v(x) l’ensemble des voisinages de x : V ∈v(x)⇔ ∃ θ ∈τX tel que x∈θ ⊂V.
Exemples :
- Tout ouvert contenant x est un voisinage dex
-Pour la topologie grossi`ere, X est le seul voisinage de x, alors que pour la topologie discr`ete, toute partie de X est un voisinage dex.
Proposition 5:
v1) Si V ∈v(x) , etV ⊂A⇒A∈v(x) v2) Si V ∈v(x) , alorsx∈V
v3) L’intersection d’une famille finie de voisinages de x est un voisinage dex
v4) ∀ V ∈ v(x) , ∃ V0 ∈ v(x) / ∀y ∈ V0 , V ∈ v(y) (V est voisinage de tous les points voisins de x)
D´emonstration: (v1) V ∈v(x) donc∃ θ ∈τX tel que x∈θ ⊂V ⊂A et doncA∈v(x).
(v2) Si V ∈v(x) alors ∃ θ ∈τX tel que x∈θ ⊂V donc x∈V.
(v3) Si V1 et V2 ∈v(x) alors ∃θ1 ∈ τX tel que x∈ θ1 ⊂V1 et ∃θ2 ∈τX tel que x∈θ2 ⊂V2. Si on consid`ere l’ouvert θ1∩θ2 , on a bien x∈θ1∩θ2 ⊂V1∩V2 ; ce qui veut dire que V1∩V2 est un voisinage de x.
(v4) V ∈v(x)⇔ ∃ θ∈τX tel que x∈θ⊂V , on prend alors V0 =θ. On a bien ∀y∈ V0 =θ , y∈θ ⊂V c’est `a dire queV ∈v(y).
Soient (X, τX) un espace topologique et A ⊂ X. On dit que V est un voisinage de A si
∃ θ ∈τX tel que A⊂θ ⊂V; autrement dit, si pour toutx∈A, V ∈v(x).
Proposition 6:
Soit (X, τX) un espace topologique etA ⊂X.
1) A∈τX ⇔ ∀ x∈A , A∈v(x) 2)
◦
A={x∈A / A∈v(x)}
3) x∈A ⇔ ∀V ∈v(x) , V ∩A6=∅
4) x∈F r(A)⇔ ∀ V ∈v(x) , V ∩A6=∅ et V ∩{A6=∅
D´emonstration: Si Aest un ouvert alors c’est un voisinage deA. R´eciproquement, si∀x∈A, A ∈ v(x) , alors A est un voisinage de A et donc il existe un ouvert contenant A et contenu dans A c’est `a dire qui coincide avec A.
Soit x ∈ A tel que A ∈ v(x) donc ∃ θ ∈ τX tel que x ∈ θ ⊂ A , mais θ est un ouvert contenu dans Adonc il est contenu dans
◦
A et alors x∈A; r´◦ eciproquement, six∈A, comme◦
◦
A est un ouvert contenu dans A , alors A ∈v(x).
x /∈ A.⇔x /∈ ∩
F⊃AF ⇔ ∃ F◦ ⊃ A tel que x /∈F◦ ⇔ ∃F◦ ⊃A tel que x∈{F◦ ⇔ ∃F◦ tel que {F◦ ⊂{A etx∈{F◦, mais comme{F◦ est ouvert, ceci ´equivaut `a∃ V ∈v(x) tel que V ∩A=∅ .
x∈F r(A)⇔x∈A∩{A.⇔ ∀ V ∈v(x) , V ∩A6=∅ et V ∩{A6=∅.
Espaces S´epar´es
Un espace topologique X est dit s´epar´e s’il v´erifie la propri´et´e suivante appel´ee axiome de Hausdorff:
∀(x, y)∈X×X , x6=y , ∃Vx ∈v(x) et ∃Vy ∈v(y) tels que Vx∩v(y) =∅
par exemple les espaces m´etriques sont s´epar´es. En effet, soientxetydeux points distincts d’un espace m´etrique (E, d) comme d(x, y) >0 alors les boulesB(x,d(x,y)2 ) et B(y,d(x,y)2 ) sont des voisinages distincts de x et y respectivement.
Tout sous espace d’un espace topologique s´epar´e et s´epar´e.
Un espace topologique est m´etrisable, si sa topologie est induite par une distance. Notons que tout espace topologique m´etrisable est s´epar´e. On remarque alors qu’il y a des topologies non m´etrisable, comme par exemple la topologie cofinie.
D´efinition 7:
Soient (X, τX) un espace topologique, et A⊂X.
♦ Un point x de X est un point d’accumulation de A si x∈A\{x}
♦Un point xdeAest un point isol´e dans As’il existe un voisinageV de xtel queV ∩A={x}.
On notera acc(A) l’ensemble des points d’accumulations de A, et Is(A) celui des points isol´es dansA
Suites dans un espace topologique
Soit (X, τX) un espace topologique, une suite d’´el´ements de X est une application de N dans X , n → xn. elle est souvent not´ee (xn)n∈N. On dit qu’une suite (yk)k∈N d’´el´ements de X est extraite de (xn)n∈N s’il existe une application strictement croissante p:N→N telle que pour chaque entier k on ayk =xp(k). Lorsque X est un espace topologique, on peut introduire la notion de suite convergente.
D´efinition 8:
On dit que la suite (xn)n∈N converge vers le point xde X si
∀ W ∈v(x) ,∃ nW ∈N tel que ∀n ≥nW on a xn∈W
Un tel x est appel´e limite de la suite (xn)n∈N. On ´ecrit limxn =x
Par exemple, lorsque X est muni de la topologie grissi`ere, toute suite est convergente vers n’importe quel point deX. Si par contreX est muni de la topologie discr`ete, une suite (xn)n∈N
deX.est convergente vers un point a∈X, si et seulement si il existe un entierN tel quexn=a pour tout n≥N.
Les deux exemples pr´ec´edents montrent que la convergence d’une suite d´epend de la topologie surX.
D´efinition 9:
On appelle valeur d’adh´erence de (xn)n∈N , tout point adh´erent `a l’ensemble {xn/n∈N}.
Exemple:
1 est une valeur d’adh´erence de la suite ((−1)n)n∈N.
Un point de la suite (xn)n∈N en est une valeur d’adh´erence.
On appelle point d’accumulation de (xn)n∈N , toute valeur d’adh´erence de (xn)n∈N , qui n’est pas un point de (xn)n∈N.
Remarque:
Si limxn=x alors x est une valeur d’adh´erence de (xn)n∈N. D´efinition 10:
Soit ϕ : N→N une application strictement croissante. La suite d´efinie par (xϕ(n))n∈N est appel´ee sous-suite ou suite extraite de la suite (xn)n∈N.
on a l’inclusion {xϕ(n)/n∈N} ⊂{xn/n ∈N}.
Proposition 11:
Soit F un ferm´e de (X, τX); soit (xn)n∈N une suite dans X qui converge vers x dans.X Alors x est un ´el´ement de F .
D´emonstration : {xn/n∈N} ⊂F, donc x∈ {xn/n∈N}⊂F =F.
Notons que la r´eciproque de ce r´esultat n’est pas vraie en g´en´erale; mais dans certaines situations elle est v´erifi´ee, comme par exemple lorsque l’espaceXposs`ede une base d´enombrable d’ouverts.
C’est le cas des espaces m´etriques.
Base de topologie - syst`eme fondamental de voisinages
Pour construire la topologie usuelle deR, on commence par d´efinir la familleBdes intervalles ouverts, et `a partir de B on a tous les ouverts de R. La mˆeme m´ethode marche pour d’autres situations.
D´efinition 12:
Soient (X, τX) un espace topologique et B ⊂ P(X). Nous dirons que B est une base de τX si, B ⊂τX et pour tout θ ∈τX il existe une famille (Bi)i∈I dans B telle que θ = ∪
i∈IBi. Exemples:
1) τX est une base de τX.
2) {{x}, x∈X} est une base de la topologie discr`ete sur X.
3) L’ensemble des intervalles ouverts de R est une base de la topologie euclidienne sur R. 4) Si (X, d), est un espace m´etrique, alors {B(x,n+11 ) :x∈X , n∈N} est une base d’ouverts.
Il y a une caract´erisation plus simple d’une base de topologie, souvent utilis´ee comme d´efinition Proposition 13:
Soient (X, τX) un espace topologique. Une famille B de parties de X est une base de τX si et seulement si
∀ θ∈τX ,∀ x∈θ , ∃ ωx ∈ B / x∈ωx ⊂θ
D´emonstration: Supposons que B est une base de τX donc ∀ θ ∈ τX , θ = ∪
i∈I
Bi avec les Bi dans B, et ∀x∈θ , xappartient `a un Bi ⊂θ
inversement, soit B une famille de τX telle que ∀ θ ∈ τX , ∀ x∈θ , ∃ ωx ∈ B / x∈ ωx ⊂θ , et soit U un ouvert de X. Pour tout x ∈ U , il existe ωx ∈ B tel que x ∈ ωx ⊂ U, on a alors U = ∪
x∈Uωx.
Nous avons l`a une m´ethode assez commode pour construire une topologie sur un ensemble E.
Soit E un ensemble quelconque.pour toute partie P
de P(E), il existe une unique topologie (la plus petite pour l’inclusion) contenantP
. C’est l’ensembleτΣ(E) des unions d’intersections finies d’´el´ements de P
. C’est l’interection de toutes les topologies contenant P
. En effet:
Il est clair que toute topologie contenantP
contientτΣ(E) , il suffit donc de montrer queτΣ(E) est une topologie. Ceci d´ecoule de la distributivit´e
i∈I∪θi
∩
j∈J∪ωj
= ∪
i∈I,j∈Jθi∩ωj On dit que τΣ(E) est la topologie engendr´ee par P
, et que P
est une pr´ebase de τΣ(E) Remarque :
E = {0,1,2} et A = {0,1}, B = {1,2}. Consid´erons P
= {∅, A, B, E}; P
ne peut pas ˆetre une base pour une topologie sur E. En effet si elle ´etait une base de topologie, cette topologie pourrait bien ˆetre P
elle mˆeme. Ceci est impossible car A∩B /∈P Th´eor`eme 14:
Soit E un ensemble, et B une famille de parties deE.telleque
i) ∀ ϑ1 , ϑ2 ∈ B , et ∀ x∈ϑ1 ∩ϑ2 , ∃ϑ3 ∈ B tel que x∈ϑ3 ⊂ϑ1∩ϑ2 ii) E = ∪
ϑ∈Bϑ
alors l’ensemble τΣ(E) des unions d’´el´ements de B est la topologie engendr´ee par B. En particulier B est une base d’ouverts de sa topologie engendr´ee.
D´emonstration: Supposons queB est une base d’une certaine topologieτE surE alors ∀ ϑ1 , ϑ2 ∈ B , ϑ1 ∩ϑ2 ∈τE , donc il existe une famille (ωi) dans B telle queϑ1∩ϑ2 = ∪
i∈I
ωi d’o`u (i) . CommeE ∈ τE on a E = ∪
ϑ∈Bϑ.
R´eciproque: Soit B une famille de parties de E v´erifiant (i) et (ii) et soit τ = {A ∈ P(E) /∃ (ωi)i∈I ⊂ B : A = ∪
i∈I
ωi}.
τ d´efinit une topologie sur E; en effet
τ1) (θi)⊂τ , pour tout i, ∃ (ωji)j∈J ⊂ B : θi = ∪
j∈J
ωij et alors ∪
i∈I
θi = ∪
i∈I
∪
j∈J
ωji ∈τ τ2) Siθ1 etθ2 appartiennent `aτ, on auraθ1 = ∪
j∈J
ωj1 et θ2 = ∪
j∈J
ω2j donc θ1∩θ2 =∪
i,j
ωj1∩ω2j ∈τ τ3)∅ ∈τ etE ∈τ d’apr´es (ii).
Remarques:
1) Comme cons´equence imm´ediate, on peut dire qu’une familleB de parties deX. est une base de topologie surX si et seulement si:
X = ∪
ϑ∈Bϑ , et ∀ ϑ1, ϑ2 ∈ B on a ϑ1 ∩ϑ2 ∈ B
D´efinition 15: Soit (X, τ)un espace topologique, W ∈ P(X) , et x∈X . On dit que W est une base de voisinage de x ou bien un syst`eme fondamental de voisinages de x, si W ∈ v(x) et si ∀ V ∈v(x), ∃ $∈W tel que $⊂V.
Exemples :
- v(x) est un syst`eme de voisinages de x.
- l’ensemble de tous les ouverts contenants x est un syst`eme de voisinages de x.
- Tout sur ensemble d’un syst`eme de voisinages de x est un syst`eme de voisinages de x - DansR euclidien, W(x) = {]x− n1, x+ n1[ : n∈N∗ } est un syst`eme de voisinages de x.
- DansXmuni de la topologie discrete,W(x) = {{x}}est un syst`eme fondamental de voisinages dex.
Soit X un ensemble; on peut d´efinir sur l’ensemble T(X) des topologies de X une relation d’ordre de la fa¸con suivante : Soit τ1 et τ2 deux topologies sur X , nous dirons que τ1 est moins fine que τ2 (τ1 ⊂ τ2) si tout ´el´ement de τ1 appartient `a τ2. C’est une relation d’ordre qui n’est pas totale (si par exemple card(X)≥ 2, et si a et b sont deux ´el´ements distincts de X alors τ1 ={∅ , {a} , X}et τ2 ={∅ , {b} , X} sont deux topologies sur X qui ne sont pas comparables.
Notons aussi qu’il n’est pas difficile de voir que si τ1 et τ2 sont deux topologies sur X , les assertions suivantes sont ´equivalentes
i )τ1 ⊂ τ2
ii) Tout ferm´e de (X, τ1) est un ferm´e de (X, τ2) iii) ∀ x∈X, vτ1(x)⊂vτ2(x)
iv) Pour tout A⊂X , (A)τ1 ⊃(A)τ2
Soient (X, τ) un espace topologique etf :X→Y une application. L’ensemble{f(U)/ U ∈ τ} ⊂ P(Y) n’est en g´en´eral pas une topologie surY. Dans certains cas c’en est une par exemple si f est une bijection de X sur Y alors f(τ) := {f(U) / U ∈ τ} est une topologie sur Y , en effet
τ1)∅=f(∅)∈f(τ) et Y =f(X)∈f(τ) car f est surjective
τ2) soit (f(Ui))i∈I une famille dans f(τ) on a∪f(Ui) =f(∪Ui)∈f(τ) τ3)f(U1)∩f(U2) = f(U1∩U2) ∈f(τ) l’´egalit´e est vraie car f est injective.
Si maintenant X est un ensemble quelconque, (Y, τY) un espace topologique et f :X →Y une application, alors la familleτ0 ={f−1(O) / O∈τY} d´efinit une topologie sur X.
D´efinition 16: Une application f : (X, τX) → (Y, τY) est un hom´eomorphisme si f est bijective, et f(τX) =τY
Une propri´et´e dans un espace topologique est dite propri´et´e topologique si elle est conserv´ee par hom´eomorphisme. Par exemple l’interieur d’une partie : si f est un hom´eomorphisme, f(
◦
A) =
◦
f[(A), en effet, f(
◦
A) ⊂
◦
f[(A) car f(
◦
A) est un ouvert inclus dans f(A); par ailleurs, si on pose B =f(A), on a f−1(
◦
B)⊂
◦
f\−1(B) =
◦
A doncf−1( f(
◦
A))⊂ ◦A⇒
◦
f(A)[ ⊂f(
◦
A).
§
I.
3.Les applications continues
Propri´et´es g´en´erales
Soient (X, τX) et (Y, τY) deux espaces topologiques, f :X →Y une application, et x◦ ∈X . On dit que f est continue en x◦ si
∀ W ∈v(f(x◦)) , ∃ V ∈v(x◦) tel que f(V)⊂W ce qui est ´equivalent `a
∀ W ∈v(f(x◦)) on a f−1(W)∈v(x◦)
Soit en effet W ∈ v(f(x◦)) , il va exister V ∈ v(x◦) tel que f(V) ⊂ W donc V ⊂ f−1(f(V))⊂f−1(W) donc f−1(W)∈v(x◦).
R´eciproquement, Pour W ∈v(f(x◦)) , f−1(W)∈v(x◦) et f(f−1(W))⊂W
Proposition 1: Soient S(x◦) un syst`eme de voisinages de x◦, et S(f(x◦)) un syst`eme de voisinages de f(x◦), alors les assertions suivantes sont ´equivalentes:
1) f est continue en x◦
2) ∀ W ∈ S(f(x◦)) , ∃ V ∈ S(x◦) tel que f(V)⊂W 3) ∀ W ∈ S(f(x◦)) on a f−1(W)∈v(x◦)
D´emonstration: 1) ⇒ 2) : ∀ W ∈ S(f(x◦)), ∃ U ∈ v(x◦) /f(U) ⊂W ; mais pour U ∈v(x◦) il va exister V ∈ S(x◦) tel que V ⊂U et on a, f(V)⊂f(U)⊂W.
2)⇒3)∀W ∈ S(f(x◦)) ,∃ V ∈ S(x◦) tel quef(V)⊂W , et on aV ⊂f−1(f(V))⊂f−1(W) donc f−1(W)∈v(x◦).
3) ⇒1) Pour tout voisinage V0 de f(x◦) , il existe W ∈ S(f(x◦)) tel que W ⊂ V0 on a donc f−1(W) ⊂ f−1(V0) mais f−1(W)∈ v(x◦) donc f−1(V0) ∈ v(x◦) c’est `a dire f est continue en x◦.
Soient (X, τX) , (Y, τY) et (Z, τZ) trois espaces topologiques, etX →f Y →g Z; Soientx◦ ∈X ,y◦ =f(x◦) etz◦ =g(y◦) . Sif est continue enx◦ etg est continue eny◦ alorsg◦f est continue enx◦. En effet:
∀ V”∈ v(z◦) , g−1(V”)∈ v(y◦) et comme f est continue en x◦ ,f−1(g−1(V”))∈ v(x◦) ; i.e (g◦f )−1 ∈v(x◦).
D´efinition 2: f : (X, τX) → (Y, τY) est dite continue sur X si elle est continue en tout point de X.
On notera que f est continue sur X si et seulementsi∀ ϑ ∈τY , f−1(ϑ)∈τX. En effet,
⇒) Soit ϑ ∈ τY alors ou bien f−1(ϑ) = ∅ et alors il est dans τX , ou bien f−1(ϑ) 6= ∅ ; dans ce cas, ∀ x∈ f−1(ϑ) , ϑ ∈ v(f(x)) commef est continue en x alors f−1(ϑ) ∈ v(x) donc f−1(ϑ)∈τX.
⇐) Soit x∈X etW ∈v(f(x)) donc ∃ϑ ∈τY tel que f(x)∈ϑ⊂W et alors x∈f−1(ϑ)⊂ f−1(W) or f−1(ϑ)∈τX donc f−1(W)∈v(x) et f est continue.
Exemples :
1) Toute application constante est continue
2) Si X est muni de la topologie discrete, toute application f : X → (Y, τY) est continue;
∀ θ ∈τY , f−1(θ)∈ P(X) = τX.
3) Si cette fois Y est muni de la topologie grossi`ere, toute application f : (X, τX) → Y est continue car f−1(∅) =∅ ∈τX , et f−1(Y) =X ∈τX.
Proposition 3: Soient (X, τX) , (Y, τY) deux espaces topologiques, etX →f Y une application.
Les propri´et´es suivantes sont ´equivalentes:
a) L’application f est continue
b) Pour toute partie A de X,f(A)⊂f(A)
c) Pour tout ferm´e F deY, f−1(F) est un ferm´e de X.
D´emonstration: (a)⇒(b) car si f est continue enx∈A, etW ∈v(f(x)) alorsf−1(W)∈v(x) donc f−1(W)∩A 6= ∅ et alors ∅ = f(f−1(W)∩A) ⊂ f(f−1(W))∩f(A) ⊂ W∩ f(A) d’o`u f(x)∈f(A).
(b) ⇒ (c) Soit x ∈ f−1(F), on a f(x) ∈ f(f−1(F)) ⊂ f(f−1(F)) = F = F , donc x∈f−1(F).
(c) ⇒(a) Pour tout ouvertU deY, {f−1(U)=f−1({U) qui est un ferm´e de X. Doncf−1(U) est un ouvert
Il faudrait faire attention que l’image directe d’un ouvert ”resp. un ferm´e” par une appli- cation mˆeme continue n’est pas n´ecessairement un ouvert ”resp. un ferm´e”. Dans le cas o`u c’est vrai on dit que c’est une application ouverte ”resp. ferm´ee”; les propri´et´es f continue, f ouverte, f ferm´ee, sont des propri´et´es ind´ependantes
Exemples :
1-X =Y =Retf(x) = 1+x1 2 est continue surRmais elle n’est ni ouverte ni ferm´eef(R) =]0,1]
2- La fonction caract´eristiqueχ]0,+∞[ est ferm´ee non ouverte et non continue. Pour tout ferm´e F deR, χ]0,+∞[(F) ={0,1}, ou {0} ou{1} ou bien∅ et c’est toujours un ferm´e.
3- Si f est une bijection continue, alors f−1 continue ⇔f ouverte⇔ f ferm´ee.
Remarque 4 :
Une application continue f : (X, τX) → (Y, τY) reste continue si on remplace τX par une topologie plus fine ou / et τY par une topologie moins fine.
§
I.
4.Construction de topologies
Topologie initiale
Soient X un ensemble, (Y, τY) un espace topologique, et f : X → Y une application. On se propose de chercher les topologies surX qui font def une application continue.On sait d´ej`a qu’il en existe aumoins une : c’est la topologie discr`ete sur X.
Maintenant, si τ est une solution du probl`eme, alors f−1(τY) ⊂ τ ; et comme f−1(τY) est une topologie sur X, c’est alors la moins fine des solutions.
D´efinition 1 : Soit f : X → (Y, τY) une application. On appelle topologie initiale sur X pour f, la moins fine des topologies sur X rendant f continues. On la notera souvent τf. (τf :=f−1(τY))
De fa¸con encore plus g´en´erale, soient X un ensemble, et ((Yi, τY i))i∈I une famille d’espaces topologiques. On suppose que pour tout i∈I on a une application fi :X →Yi
On appelle topologie initiale sur X pour les fi la moins fine des topologies sur X rendant toutes les applications fi continues.
Si τ est une solution du probl`eme, alors pour tout i ∈ I, nous avons fi−1(τi) ⊂τ et donc
i∈I∪fi−1(τi)⊂τ. Posons alors T := ∪
i∈Ifi−1(τi) . T est la topologie cherch´ee. Une base de T est B ={ A⊂X / ∃ J fini inclus dans I et (θi)i∈J avec θi ∈τi :A = ∩
i∈Jfi−1(θi)}
Application :
1) Topologie induite
Soit (X, τX) un espace topologique, et A ⊂ X. Consid`erons l’application iA : A ,→ X , a7→a appel´ee injection canonique.
La topologie initiale pour l’application iA sur A est appel´ee la topologie induite sur A par celle de X.
τiA =τA={ i−1A (θ) : θ∈τX}={θ∩A : θ∈τX}
les ouverts de la topologie induite sur A sont les traces des ouverts de X surA.
2) Topologie produit
Soit ((Xi, τi))i∈I une famille d’espaces topologiques. Posons X := Π
i∈IXi et pri◦ :X → Xi◦ la projection sur le facteur i◦ ((xi)i∈I 7→xi◦)
La topologie initiale pour les applications (pri)i∈I sur X est appel´ee la topologie produit sur X. de la famille des espaces topologiques ((Xi, τi))i∈I.
C’est la topologie τ d´efinie par : ∪
i∈I pri−1(τi) . Une base de cette topologie est B d´efinie comme l’ensemble des intersections finies d’´el´ements de ∪
i∈I pri−1(τi). Autrement dit ϑ ∈ B ⇔ ∃ J (fini)⊂I et ∃ (θi)i∈J avec θi ⊂τi tels que ϑ= ∩
i∈Jpri−1(θi) Un ´el´ementϑdeBpeut donc s’´ecrire sous la forme ϑ= Π
i∈IUi avecUi =θi sii∈J et Ui =Xi si i /∈J Les ´el´ements de B sont appel´es ouverts ´el´ementaires.
Th´eor`eme 2 : Soient ((Xi, τi))i∈I une famille d’espaces topologiques et pour chaque i une application fi : X → (Xi, τi). On suppose que l’ensemble X est muni de la topologie initiale pour les fi Soient (Z,) un espace topologique, et g : Z → X une application. Alors g est continue en z ∈Z si et seulement si pour tout i∈I, fi◦g est continue en z.
D´emonstration : Les fi ´etant toutes continues, la coninuit´e de g entraine ´evidement celle des fi◦g.
R´eciproquement, soit x = g(z) , et V ∈ v(x) , le probl`eme est de prouver que g−1(V) ∈ v(z) . Comme V ∈ v(x) , il va exister un ω ∈ B tel que x ∈ ω ⊂ V de plus, on sait que ω est de la forme ω = ∩
i∈Jfi−1(θi) avec J fini et θi ∈ τi pour tout i ∈ J. Nous avons, g−1(ω) =
i∈J∩g−1(fi−1(θi)) = ∩
i∈J(fi ◦g)−1(θi) ∈ τZ car θi ∈ τi et fi ◦g continues et J fini. Mais alors x=g(z)∈ω donc z ∈g−1(ω). Ainsi
z ∈g−1(ω)⊂g−1(V) et g−1(ω)∈τZ donc g−1(V)∈v(z)
Corollaire 3 : L’application g est continue sur Z si et seulement si pour tout i, fi ◦g est continue sur Z.
Remarque : Il n’est pas difficile de voir que la toplogie initiale pour le (fi) est l’unique toplogie surX qui a la propri´et´e du corollaire 3 ci-dessus.
Topologie finale
Soient (X, τX) un espace topologique, etf :X→Y une application de X dans un ensemble Y. On se propose de chercher les topologies sur Y qui font de f une application continue.On sait d´ej`a qu’il en existe aumoins une : c’est la topologie grossi`ere surY.
Maintenant, si τ est une solution du probl`eme, alors f−1(τ)⊂τX ; ce qui veut dire que
∀ θ∈τ , f−1(θ)∈τX
donc τ ⊂ {B ⊂ Y / f−1(B) ∈ τX} =: τf , mais comme τX est une topologie sur X, on v´erifie sans peine que τf est une toplogie sur Y ; en effet
τ1) f−1(∅) = ∅ ∈τX donc ∅ ∈τf et f−1(Y) = X ∈τX donc Y ∈τf
τ2) f−1(A∩B) = f−1(A)∩f−1(B) siAetB ∈τf on auraf−1(A∩B)∈τX doncA∩B ∈τf. τ3) f−1(∪
iUi) = ∪
i f−1(Ui) si Ui ∈ τf pour tout i ∈ I on aura f−1(Ui) ∈ τX donc
∪i f−1(Ui)∈τf.
ainsi τf est la plus fine des topologies sur Y qui font de f une application continue. τf est appel´ee toplogie finale pour f.
On peut poser le probl`eme de fa¸con plus g´en´erale de la man`ere suivante:
Soient (Xi, τi)i∈I une famille d’espaces topologiques, et pour tout i ∈ I , fi : Xi → Y des applications de Xi dans un ensembleY. Parmi les toplogies sur Y qui rendent les applications fi continues il en existe une plus fine appel´ee toplogie finale pour les fi.
si τ est une solution du probl`eme, alors pour touti∈I ,
fi continue sur Xi ⇔τ ⊂τif :={B ⊂Y / fi−1(B)∈τXi} donc τf = ∩
i∈Iτif qui est bien une topologie sur Y;
Th´eor`eme 4: La topologie finale pour lesfi ,τf est l’unique topologie surY ayant la propri´et´e universelle suivante : pour tout espace topologique (Z, τZ) , une application g : Y → Z est continue si et seulement si chaque application g◦fi , i∈I est continue.
D´emonstration : Les fi ´etant toutes continues, la coninuit´e de g entraine ´evidement celle des g◦fi.
R´eciproquement, si toutes les applications g ◦fi sont continues, et si W est un ouvert de Z, (g◦fi)−1 est un ouvert de Xi pour tout i; c’est `a dire que fi−1(g−1(W)) est un ouvert deXi et donc g−1(W) est un ouvert deY g est donc continue. L’unicit´e est imm´ediate.
Exemple : Si les fi : Xi → Y sont les constantes, la topologie finale sur Y pour les fi est la topologie discr`ete.
Cas particulier : Topologie quotient
Soient (X, τX) un espace topologique, R une relation d’´equivalence sur l’ensemble X , et π : X → X/R la surjection canonique de X dans l’ensemble quotient X/R ( x 7→cl(x) ). La topologie finale sur X/R pour π est applel´ee la topologie quotient. muni de cette topologie, X/R est appel´e espace quotient.