P ONCELET
Géométrie élémentaire. Construction géométrique d’un cercle qui en touche trois autres donnés sur un plan ou sur une sphère, d’un cône droit qui en touche trois autres de même sommet, et d’une sphère qui en touche quatre autres dans l’espace
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 11 (1820-1821), p. 317-322
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3I7
GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Construction géométrique d’un cercle qui en louche
trois
autresdonnes
sur unplan
ou sur unesphère,
d’un
cônedroit qui
entouche trois
autresde même
sommet , et d’une sphère qui
enlouche quatre
autres
dans l’espace ;
Par M. PONCELET , capitaine
au corpsroyal du génie ,
ancien élève de l’école polytechnique. (*)
CONTACT
DESCERCLES
DESSPHÈRES
ET DESCONES.
J’APPELLE points homologues
directs ouinverses
relativement à deux cercles tracés sur un mêmeplan ,
et à l’unquelconque
deleurs centres de
similitude ,
deuxpoints
de leurs circonférencesqui ,
étant situés à la fois sur une droitepassant
par le centre de similitude dont ils’agit, appartiennent
à deux arcs dont la cour-bure est
dirigée
dans le même sens ou en senscontraire ,
parrapport
à ce centre de similitude. D’où il suit que les rayons menés(*) Les constructions dont il va être
question
sont cellesqui
ont été annoncéesà la page 82 de ce volume. Nous avons pensé
quelles pourraient
offrir unrapprochement
curieux avec celles de M. Durraude , inséréeségalement
dansle présent volume ; et , à notre
prière ?
l’auteur a bien voulu nous les communiquer.J. D. G.
Tom. XI ,
n.°X,
I.er avril 1821.42
3I8 CONTACT DES CERCLES.
à deux
points homologues
sont ou ne sont pasparallèles, suivant
que ces
points
sont directement ou inversementhomologues.
En conséquence
de cesdéfinitions ,
deux arcs , deuxcordes ,
deux
tangentes,
etc.,appartenant respectivement
à deuxcercles y
seront directement ou inversement
homologues,
suivant que leurs extrémités oupoints
de contacts seront despoints
de l’une ou del’autre
espèce.
On
voit, d’après cela , que ,
pour unpoint,
un arc , unecorde,
une
tangente ,
etc. , donné sur l’un descercles ,
il necorrespond jamais
sur l’autrequ’un
sentpoint,
un seul arc , une seulecorde,
une seule
tangente y
etc. ,duquel
onpuisse
direqu’il
est son homo-logue
de l’une ou de l’autreespèce ,
du moins relativement au mêmecentre de
similitude.
11 est facile de
voir ,
ausurplus, -que
les cordes ettangentes
homologues
sont ou ne sont pasparallèles,
suivantqu’elles
sontdirectement ou inversement
homologues;
ou , en d’autres termes, que les cordes ettangentes
directementhomologues
concourent surla corde à l’infini commune aux deux
cercles,
tandisqu’au
con-traire les cordes et
tangentes
inversementhomologues
concourentsur la corde à distance finie commune à ces deux mêmes
cercles, c’est-à-dire ,
sur leur axeradical;
cequi présente
un moyen fortsimple
de construire cet ’axe par desimples
intersections delignes
droites.
Toutes ces définitions et toutes ces
remarques peuvent
être fa-cilement
étendues ,
avec les modificationsconvenables ,
a deuxcercles tracés sur une
sphère ,
à deux cônes droits de même som-met , à
deuxcylindres
droits dont les axes sontparallèles
et enfina deux
sphères.
Onpeut
même les étendre a deux courbesplanes
ou à double courbure et à deux surfaces
courbes,
soumises ou nonà la loi de
continuité,
pourvuqu’elles
aient un centre de similitude.Les choses ainsi
entendues ,
voici comment on construira un cerclequi
en touche trois autres , donnés sur un mêmeplan.
Soient C , C’ ,
C" les trois cerclesdonnés,
et soit d’abordDES SPHÈRES ET
DESCONES. 3I9
déterminé celui des quatre axes de similitude de ces trois cercles
qui répond
àl’espèce
de contactqu’on
se proposed’obtenir ;
cetaxe contiendra trois des six centres de
similitude ,
les seuls dont il seraquestion
dans cequi
va suivre.Soit
pris arbitrairement
unpoint
M sur la circonférence de C(*) ;
soit M/ Jepoint
inversementhomologue
à M surC’ ;
soitM" le
point
inversementhomologue
à MI surC" ;
-et soit enfinN le
point
inversementhomologue à
M" sur C.S’il arrive
que M
et N seconfondent , M, M’ ,
M" seront lespoints
de contact du cerclecherché
avec les trois cerclesdonnés ;
de telle sorte que, par le
simple
tracé de troisdroites,
on auraréduit le
problème
à faire passer un cercle par troispoints
donnés.Si les
points M ,
N ne se confondent pas , en lesjoignant
parune
droite ,
cette droite ira couper l’axe de similitude en unpoint
Pqui
serainvariablement
lemême , quel
que soit lepoint
dedépart 1’1;
et lapolaire
de cepoint P ,
parrapport
au cercleC ,
cou-pera ce même cercle à ses
points
de contact avec les deux cercles cherches.On
pourrait ,
par un semblableprocédé ,
déterminer lespoints
de contact de ces deux mêmes cercles avec les cercles
C’ , C" ;
mais il est clair que, si l’on détermine sur ces derniers les cordes
respectivement homologues a
cellequ’on
aura déterminée surC,
elles
joueront,
parrapport à
eux, le même rôle que celle-ci parrapport
àC,
et deplus
concourront avec elle en unpoint qui ,
comme on le sait
dejà ,
et comme il résulte d’ailleurs de cequi précède ,
sera le centre radical des trois cerclesdonnés,
ou lepoint
d’intersectionunique
de leurs trois cordes communes deux à deux.La même
opération, répétée
pour chacun des quatre axes de(*) Pour plus d’exactitude
pratique,
il convient de choisir pour C leplus
grand
des trois cercles donnés.320
CONTACT DES CERCLES
similitude ,
donnerait les cordes et lespoints
de contactqui appar-
tiennent aux huit
circonférences tangentes
auxproposés
mais , sil’on remarque que la
polaire
du centreradical ,
parrapport
à l’unquelconque
des cerclesproposés ,
rencontra lesquatre
axes de si- militude en despoints qui
sontprécisément
lespotes
desquatre
cordes de contact
qui appartiennent
a cecercle ,
il serabeaucoup plus simple
, une foisqu’on
auraobtenu ,
par la constructionqui précède ,
le centre radical et lespremières
cordes de contact, de s’en servir pour déterminer simultanément lessystèmes
des troisautres. Ces diverses constructions
n’exigent d’ailleurs
quel’emploi
d’une
simple règle, quand
on aura la connaissancepréalable
descentres
de similitude ,
ou seulement celle des centres des cercles donnés.Si,
au lieu des’arrêter
,dans
la construction ci-dessus,
au qua- trièmepoint N ,
trouvé surC ,
oncontinuait ,
de lamême manière y
à chercher son
homologue
inverse N’ surC’ , puis J’homologue
inverse N" de celui-ci sur
C" , puis enfin l’homologue
Inverse dece dernier sur
C ;
ce dernierpoint serait,
dans tous les cas , lepoinL
M dedépart lui-même ;
les six droites tracéesd’après
lesconditions
qui précèdent ,
etqui
se trouveraientdirigées
deux àdeux vers les trois centres de similitude que l’on
considère ,
for-meraient donc naturellement un
hexagone fermé ,
dont les sommetsopposés appartiendraient
deux à deux à un mêmecercle,
et dontles trois
diagonales
varieraient deposition
en mêmetemps
que lepoint
dedépart
oupremier
sommet, enpivotant respectivement
autour de
points fixes, placés
sur l’axe de similitude correspon-dant ;
cequi
offre le moyen de construire simultanément et d’une manièresymétrique
les troiscordes ,
et par suite les sixpoints
decontact
appartenant
aux deux cerclestangens
relatifs à cet axe de similitude, Il est en outre biendigne
de remarque que les sixsommets de l’un
quelconque
deshexagones
ainsi construitssont, à
la
fois ,
sur une même circonférence de cercleayant
l’axe de si-militude correspondant
pour corde commune avec les deuxcercles
tangens
auproposé qui appartiennent
à cet axe,32I
DES SPHÈRES
DESCONES.
Los constructions
qui précèdent
ontl’avantage
d’être fortsimples, puisqu’elles n’exigent
que le tracé delignes
droites et qu ellesdispensent
de construire les cordes communes ou tes axes radicauxqui appartiennent
aux trois cerclesproposés
combines deux àdeux. On
peut
même éviterl’emploi
direct des axes de similltadeau moyen du
procédé qui
suitAyunt choisi, à volonté,
trois centres desimilitude,
situés enligne droite
etappartenant
aux trois cercles donnes dlux adeux ;
prenez sur l’un d’eux C une cordequelconque ;
cherchesson
homologue
inverse parrapport à C’, puis l’homologue
inversede celle ci par
rapport
àC",
et ainsi desuite,
enprocedant
constamment dans le même ordre.
Après
la sixièmeopération ,
vous retomberez évidemment sur la
première
corde. Vous n’aurezdonc ,
en tout , que seizelignes
droites à tracer, ycompris
lesdeux cordes de
chaque cercle , lesquelles
se rencontreront en unpoint qui appartiendra
à la corde de contact cherchée relative àce cercle. Cela
posé ,
tracez les deux nouvelles cordesqui
réunis-sent deux à deux celles des extrémités des
premières qui
ne pro- viennent pas de la mêmecombinaison ,
etqui
sont parconséquent indépendantes
entreelles ;
ces deuxcordes ,
ainsi obtenues danschaque cercle ,
se rencontreront en un secondpoint, appartenant
a la corde de contact
cherchée, laquelle
sera ainsiparfaitement déterminée,
pour chacun des cerclesproposés.
Les constructions et
propositions qui précèdent subsistent ,
d’unemanière
analogue ,
pour trois etquatre sphères,
données à volontédans
l’espace,
pour trois cônesqui
ont un même sommet et enf-in pour trois cerclesquelconques
tracés sur une mêmesphère.
Ons’en convaincra d’une manière tout-à-fait
sirnple ,
dans cedernier
cas, en considérant l’un des
quatre systèmes
de trois surfacescoli-
ques
qui
renferment deux à deux les cerclesproposés,
et examinantce
qui
se passe dans leplan
d’une sectionquelconque
renfermantla droite ou axe
qui joint
les trois sommetscorrespondans ;
car,en
supposant
ensuite que ceplan
se meuve autour de l’axedont
322 CONTACT
DESCERCLES
DESSPHÈRES
ET DESCONES.
il
s’agit , jusqu’à devenir tangent
a la fois aux trois surfaces co-niques,
il couperaévidemment,
dans cette doubleposition ,
lasphère
donnée suivant un cercletangent à
la fois aux troisproposés;
ce
qui peut servir,
en mêmetemps,
àjustifier
cequi
a été ditci.dessus relativement au cas
particulier
où les trois cercles donnéssont tracés sur un même
plan.
On
peut remarquer
que lespropositions
relatives ausystème
detrois cercles tracés
sur
unplan,
sonttout-à-fait analogues
à cellesque
j’ai
énoncées dans le tom. VIII.e des Annales(
pag.I4I),
relativement aux
polygones
inscrits à uneconique,
dont les côtéssont
assujettis à pivoter
autour depoints
fixes situés enligne droite;
et, en
effet,
il devient très-facile de passer des unes aux autres,en
invoquant
leprincipe
de la continuité. C’est unrapprochement
que
je
n’ai pasmanqué
defaire,
dans le mémoire dont M.Cauchy
a