Maths expertes – Chapitre 7 Page 1
Chapitre VII : Les nombres complexes : applications
I – Équations polynomiales
1) Équations du second degré à coefficients réels a) Équation de type 𝑧 = 𝑎
Propriété 1 :
Soit 𝑎 un réel non nul.
L’équation 𝑧 = 𝑎 admet toujours une ou deux solutions dans ℂ : 1) Si 𝑎 = 0, la solution est 0
2) Si 𝑎 > 0, les deux solutions sont les réels : √𝑎 et − √𝑎.
3) Si 𝑎 < 0, les deux solutions sont les imaginaires purs : 𝑖√−𝑎 et −𝑖 √−𝑎 Démonstration :
1) évident
2) 𝑧 = 𝑎 ⇔ 𝑧 = √𝑎 ⇔ 𝑧 − √𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 − √𝑎 𝑧 + √𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 = √𝑎 ou 𝑧 = − √𝑎 3) 𝑧 = 𝑎 ⇔ 𝑧 = − −𝑎 ⇔ 𝑧 = − √−𝑎 ⇔ 𝑧 + √−𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 − 𝑖 √−𝑎 = 0
⇔ 𝑧 − 𝑖√−𝑎 𝑧 + 𝑖√−𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 = 𝑖√−𝑎 ou 𝑧 = −𝑖 √−𝑎 Exemple 1 : L’équation 𝑧 = −3 a pour solutions 𝑖√3 et −𝑖√3.
b) Équation de type 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 Propriété 2 :
Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 trois réels avec 𝑎 ≠ 0.
On considère l’équation (E) : 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 de discriminant ∆= 𝑏 − 4𝑎𝑐.
1) Si Δ > 0, (E) a deux solutions réelles : 𝑧1 =−𝑏 +√∆
2𝑎 et 𝑧2 =−𝑏 −√∆ 2𝑎 2) Si Δ = 0, (E) a une seule solution 𝑧0 =−𝑏
2𝑎 dite "racine double"
3) Si Δ < 0, (E) a deux solutions complexes conjuguées : 𝑧1 =−𝑏 + 𝑖√−∆
2𝑎 et 𝑧2 =−𝑏 − 𝑖√−∆
2𝑎
Démonstration :
On commence par écrire la forme canonique du trinôme 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 : 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 +−𝑏 + 4𝑎𝑐
4𝑎 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 −𝑏 − 4𝑎𝑐
4𝑎 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − ∆ 4𝑎 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − ∆ 4𝑎
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1) Si ∆ > 0 :
𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − ∆
4𝑎 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − √∆
2𝑎 = 0
⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎−√∆
2𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎+√∆
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 + 𝑏
2𝑎−√∆
2𝑎 = 0 ou 𝑧 + 𝑏
2𝑎+√∆
2𝑎 = 0
⇔ 𝑧 = − 𝑏
2𝑎+√∆
2𝑎 =−𝑏 + √∆
2𝑎 ou 𝑧 = − 𝑏
2𝑎−√∆
2𝑎 =−𝑏 − √∆
2𝑎 2) Si ∆ = 0 :
𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 + 𝑏
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 + 𝑏
2𝑎= 0 ⇔ 𝑧 = − 𝑏 2𝑎 3) Si ∆ < 0 :
𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 + −∆
4𝑎 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 + √−∆
2𝑎 = 0
⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − 𝑖 √−∆
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − 𝑖√−∆
2𝑎 = 0
⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎−𝑖√−∆
2𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎+𝑖√−∆
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 + 𝑏
2𝑎−𝑖√−∆
2𝑎 = 0 ou 𝑧 + 𝑏
2𝑎+𝑖√−∆
2𝑎 = 0
⇔ 𝑧 = − 𝑏
2𝑎+𝑖√−∆
2𝑎 =−𝑏 + 𝑖√−∆
2𝑎 ou 𝑧 = − 𝑏
2𝑎−𝑖√−∆
2𝑎 =−𝑏 − 𝑖√−∆
2𝑎
Exemple 2 : L’équation 𝑧 + 𝑧 + 1 = 0 a pour discriminant Δ = −3 < 0 Les solutions sont 𝑧 =−1 + 𝑖√3
2 et 𝑧 = 𝑧 =−1 − 𝑖√3 2 Remarque 1 :
Dans le cas où Δ < 0, il suffit d’exprimer l’une de deux solutions, l’autre s’obtient en prenant le conjugué de la première.
2) Équations du second degré à coefficients complexes (post bac) Propriété 3 : (hors programme)
Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 trois complexes avec 𝑎 ≠ 0.
On considère l’équation (E) : 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 de discriminant ∆= 𝑏 − 4𝑎𝑐.
Notons 𝛿 l’un des deux nombres complexes tels que 𝛿 = Δ 1) Si Δ ≠ 0, (E) a deux solutions complexes : 𝑧1 =−𝑏 + 𝛿
2𝑎 et 𝑧2 =−𝑏 − 𝛿 2𝑎 2) Si Δ = 0, (E) a une seule solution 𝑧0 =−𝑏
2𝑎 dite "racine double"
Maths expertes – Chapitre 7 Page 3 Démonstration :
𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − ∆
4𝑎 = 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − 𝛿 4𝑎 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − 𝛿
4𝑎 = 0 ⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏
2𝑎 − 𝛿
2𝑎 = 0
⇔ 𝑎 𝑧 + 𝑏 2𝑎− 𝛿
2𝑎 𝑧 + 𝑏 2𝑎+ 𝛿
2𝑎 = 0 ⇔ 𝑧 + 𝑏 2𝑎− 𝛿
2𝑎= 0 ou 𝑧 + 𝑏 2𝑎+ 𝛿
2𝑎 = 0
⇔ 𝑧 = − 𝑏 2𝑎+ 𝛿
2𝑎 =−𝑏 + 𝛿
2𝑎 ou 𝑧 = − 𝑏 2𝑎− 𝛿
2𝑎=−𝑏 − 𝛿 2𝑎
Exemple 3 : L’équation 𝑧 − (1 + 2𝑖)𝑧 + 𝑖 − 1 = 0 a pour discriminant Δ = 1 = 1 Ses solutions sont donc :
𝑧 =1 + 2𝑖 + 1
2 = 1 + 𝑖 et 𝑧 =1 + 2𝑖 − 1 2 = 𝑖
Exemple 4 : L’équation 𝑧 + (1 + 3𝑖)𝑧 + 3𝑖 − 6 = 0 a pour discriminant Δ = 8 − 6i.
1ère étape : Il faut trouver un nombre complexe 𝛿 tel que 𝛿 = Δ Notons 𝛿 = 𝑎 + 𝑖𝑏 et résolvons l’équation 𝛿 = 8 − 6i
𝛿 = 8 − 6i ⇔ 𝑎 − 𝑏 + 2𝑖𝑎𝑏 = 8 − 6𝑖 ⇔ 𝑎 − 𝑏 = 8
2𝑎𝑏 = −6 ⇔ 𝑎 − 𝑏 = 8 𝑎𝑏 = −3
Astuce : pour faciliter la recherche des valeurs de 𝑎 et 𝑏, on ajoute une équation issue de l’égalité des modules : |𝛿 | = |Δ| ⇔ 𝑎 + 𝑏 = 10
On obtient alors le système : 𝑎 − 𝑏 = 8 𝑎 + 𝑏 = 10
𝑎𝑏 = −3
L’association des deux premières équations nous donne 𝑎 = 9
𝑏 = 1 ⇔ 𝑎 = ±3 𝑏 = ±1 L’équation 𝑎𝑏 = −3 nous dit que 𝑎 et 𝑏 sont de signes contraires :
𝛿 = 3 − 𝑖 ou − 3 + 𝑖
2ème étape : Il reste à exprimer les solutions : 𝑧 =−𝑏 + 𝛿
2𝑎 =−1 − 3𝑖 + 3 − 𝑖
2 =2 − 4𝑖
2 = 1 − 2𝑖 𝑧 =−𝑏 − 𝛿
2𝑎 = −1 − 3𝑖 − 3 + 𝑖
2 =−4 − 2𝑖
2 = −2 − 𝑖
Remarque 2 : Dans cet exemple, les coefficients 𝑎, 𝑏 et 𝑐 ne sont pas réels, les solutions sont complexes mais non conjuguées.
3) Factorisation des polynômes Propriété 4 :
Soient 𝑎, 𝑏 et 𝑐 trois réels avec 𝑎 ≠ 0.
On considère le polynôme 𝑃 tel que, pour tout 𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = 𝑎𝑧 + 𝑏𝑧 + 𝑐
On note 𝑧 et 𝑧 les deux solutions de l’équation 𝑃(𝑧) = 0, avec éventuellement 𝑧 = 𝑧 . Alors, pour tout 𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = 𝑎(𝑧 − 𝑧 )(𝑧 − 𝑧 ).
Démonstration : immédiate d’après la démonstration de la propriété 2
Maths expertes – Chapitre 7 Page 4 Δ = −36 < 0 donc les solutions de l’équation 𝑃(𝑧) = 0 sont complexes et conjuguées :
𝑧 =8 + 6𝑖
10 = 4 + 3𝑖
5 et 𝑧 = 𝑧 =4 − 3𝑖 5
Ainsi, pour tout 𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = 5(𝑧 − 𝑧 )(𝑧 − 𝑧 ) = 5 𝑧 −4 + 3𝑖
5 𝑧 −4 − 3𝑖 5 II - Les fonctions polynômes
1) Définitions Définition 1 :
Soit 𝑛 un entier naturel et 𝑎 , 𝑎 , … , 𝑎 des réels ou des complexes avec 𝒂𝒏 ≠ 𝟎.
Une fonction polynôme (ou polynôme) 𝑃 est une fonction définie sur ℂ par une unique écriture polynomiale de la forme :
∀𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + 𝑎
Les nombres 𝑎 , 𝑎 , … , 𝑎 sont appelés coefficients du polynôme 𝑃.
Le polynôme nul est le polynôme 𝑃 tel que ∀𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = 0.
Si 𝑃 n’est pas le polynôme nul, l’entier 𝑛 est appelé le degré de 𝑷.
On appelle racine de 𝑷 tout nombre complexe 𝑧 tel que 𝑃(𝑧 ) = 0.
Exemple 6 :
𝑃(𝑧) = −3𝑖 est un polynôme constant, il est de degré 0.
𝑃(𝑧) = 3𝑧 − 𝑖𝑧 + 5 + 3𝑖 est un polynôme de degré 2 𝑃(𝑧) = −5𝑧 est un monôme de degré 4.
Propriété 5 :
Un polynôme est le polynôme nul si et seulement si tous ses coefficients sont nuls.
2) Factorisation par 𝑧 − 𝑎 Définition 2 :
Soit 𝑎 un nombre complexe.
On dit qu’un polynôme 𝑃 est factorisable (ou divisible) par 𝑧 − 𝑎 s’il existe un polynôme 𝑄 tel que
∀𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = (𝑧 − 𝑎)𝑄(𝑧)
Exemple 7 :
1) 𝑃(𝑧) = 𝑧 − 9 est factorisable par (𝑧 − 3) car 𝑃(𝑧) = (𝑧 − 3)(𝑧 + 3).
Il est aussi factorisable par (𝑧 + 3).
2) 𝑃(𝑧) = 𝑧 + 4 = 𝑧 − 4𝑖 = 𝑧 − (2𝑖) = (𝑧 − 2𝑖)(𝑧 + 2𝑖).
Le polynôme 𝑃 est donc factorisable par (𝑧 − 2𝑖) et (𝑧 + 2𝑖).
Propriété 6 :
Soit 𝑎 un nombre complexe.
Pour tout nombre complexe 𝑧 et pour tout entier naturel 𝑛, 𝑧 − 𝑎 est factorisable par 𝑧 − 𝑎.
On a : 𝑧 − 𝑎 = (𝑧 − 𝑎)(𝑧 + 𝑎𝑧 + 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 𝑧 + 𝑎 ) = (𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧
Maths expertes – Chapitre 7 Page 5 Démonstration :
Rappelons la formule 1 − 𝑞 = (1 − 𝑞)(1 + 𝑞 + 𝑞 + ⋯ + 𝑞 ) qui peut aussi s’écrire sous la forme : 𝑞 − 1 = (𝑞 − 1)(𝑞 + 𝑞 + ⋯ + 𝑞 + 𝑞 + 1) (*)
Si 𝑎 = 0, l’égalité est évidente …
Si 𝑎 ≠ 0, appliquons l’égalité (*) à 𝑞 = : 𝑧
𝑎 − 1 = 𝑧
𝑎 − 1 𝑧
𝑎 + 𝑧
𝑎 + ⋯ + 𝑧
𝑎 + 𝑧 𝑎 + 1 Multiplions alors dans cette égalité par 𝑎 :
𝑎 𝑧
𝑎 − 1 = 𝑎 𝑧
𝑎 − 1 𝑧
𝑎 + 𝑧
𝑎 + ⋯ + 𝑧
𝑎 + 𝑧 𝑎 + 1
⇔ 𝑧 − 𝑎 = 𝒂 𝑧
𝑎 − 1 × 𝒂𝒏 𝟏 𝑧
𝑎 + 𝑧
𝑎 + ⋯ + 𝑧
𝑎 + 𝑧 𝑎 + 1
⇔ 𝑧 − 𝑎 = (𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎 𝑧
𝑎 + ⋯ + 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎
⇔ 𝑧 − 𝑎 = (𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎 𝑧
𝑎 + ⋯ + 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎 𝑧
𝑎 + 𝑎
⇔ 𝑧 − 𝑎 = (𝑧 − 𝑎)(𝑧 + 𝑎𝑧 + ⋯ + 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + 𝑎 ) Autre méthode : on manipule les sommes :
(𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧 = 𝑧 𝑎 𝑧 − 𝑎 𝑎 𝑧
= 𝑎 𝑧 − 𝑎 𝑧 = 𝑎 𝑧 − 𝑎 𝑧 ( )
= 𝑎 𝑧 − 𝑎 𝑧
𝒏
𝟏
= 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 − 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧
= 𝑧 + 𝑎 𝑧 − 𝑎 − 𝑎 𝑧 = 𝑧 − 𝑎
Exemple 8 :
1) 𝑃(𝑧) = 𝑧 − 32 = (𝑧 − 2)(𝑧 + 2𝑧 + 4𝑧 + 8𝑧 + 16)
2) 𝑃(𝑧) = 𝑧 + 27𝑖 = 𝑧 − (−27𝑖) = 𝑧 − (3𝑖) = (𝑧 − 3𝑖)(𝑧 + 3𝑖𝑧 − 9) Propriété 7 :
Soit 𝑎 un nombre complexe.
Le polynôme 𝑃 est factorisable par (𝑧 − 𝑎) si et seulement si 𝑎 est une racine de 𝑃.
Démonstration : Il faut démontrer que :
𝑎 est une racine de 𝑃 ⇔ il existe un polynôme 𝑄 tel que ∀𝑧 ∈ ℂ, 𝑃(𝑧) = (𝑧 − 𝑎)𝑄(𝑧) Dans le sens « ⇐ » c’est immédiat, en effet :
𝑃(𝑧) = (𝑧 − 𝑎)𝑄(𝑧) ⟹ 𝑃(𝑎) = (𝑎 − 𝑎)𝑄(𝑎) = 0 ⟹ 𝑎 est racine de 𝑃
Maths expertes – Chapitre 7 Page 6 Notons 𝑃(𝑧) = 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + 𝑎
𝑎 est racine de 𝑃 ⟹ 𝑃(𝑎) = 0 ⟹ 𝑎 𝑎 + 𝑎 𝑎 + ⋯ + 𝑎 𝑎 + 𝑎 𝑎 + 𝑎 = 0 𝑃(𝑧) = 𝑃(𝑧) − 𝑃(𝑎)
= 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑧 + 𝑎 − (𝑎 𝑎 + 𝑎 𝑎 + ⋯ + 𝑎 𝑎 + 𝑎 𝑎 + 𝑎 )
= 𝑎 (𝑧 − 𝑎 ) + 𝑎 (𝑧 − 𝑎 ) + ⋯ + 𝑎 (𝑧 − 𝑎 ) + 𝑎 (𝑧 − 𝑎) Donc d’après la propriété 6 :
𝑃(𝑧) = 𝑎 (𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧 + 𝑎 (𝑧 − 𝑎) 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 (𝑧 − 𝑎)(𝑧 + 𝑎) + 𝑎 (𝑧 − 𝑎)
= (𝑧 − 𝑎)
⎝
⎜
⎛𝑎 𝑎 𝑧 + 𝑎 𝑎 𝑧 + ⋯ + 𝑎 (𝑧 + 𝑎) + 𝑎
( ) ⎠
⎟
⎞
= (𝑧 − 𝑎)𝑄(𝑧) Propriété 8 :
Un polynôme 𝑃 non nul de degré 𝑛 admet au plus 𝑛 racines distinctes.
Remarque 3 : Si un polynôme de degré 𝑛 s’annule pour au moins 𝑛 + 1 racines distinctes, alors c’est le polynôme nul.
III – Racines nièmes de l’unité Définition 3 :
Soit 𝑛 un entier naturel non nul.
On appelle racine n-ième de l’unité tout nombre complexe 𝑧 tel que 𝑧 = 1.
Remarque 4 :
Le nombre 1 est solution de l’équation 𝑧 = 1.
Les racines n-ièmes de l’unité sont les racines du polynôme 𝑧 − 1.
Propriété 9 :
Soit 𝑛 un entier naturel non nul.
L’équation 𝑧 = 1 admet exactement 𝑛 racines n-ièmes distinctes.
Ce sont les nombres complexes de la forme 𝑒 avec 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧.
Démonstration :
Notons 𝑧 = 𝑟𝑒 ⇔ 𝑧 = 𝑟 𝑒
𝑧 = 1 ⇔ 𝑟 𝑒 = 1 ⇔ 𝑟 𝑒 = 1𝑒 ⇔ 𝑟 = 1
𝑛𝜃 = 0 + 2𝑘𝜋 ⇔
𝑟 = 1 car 𝑟 > 0 𝜃 =2𝑘𝜋
𝑛 où 𝑘 ∈ ℤ On obtient ainsi 𝑒 avec 𝑘 ∈ ℤ.
Il reste à montrer que ces valeurs sont au nombre de 𝑛.
Montrons que les éléments de 𝑒 où 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧ sont deux à deux distincts : 𝑒 = 𝑒 ⇔ 2𝑘𝜋
𝑛 ≡ 2𝑘 𝜋
𝑛 [2𝜋] ⇔ 𝑘 ≡ 𝑘 [𝑛] ⇔ 𝑘 − 𝑘′ ≡ 0[𝑛]
Maths expertes – Chapitre 7 Page 7 Or 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧ et 𝑘′ ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧ donc −𝑛 < 𝑘 − 𝑘 < 𝑛 et donc 𝑘 − 𝑘 = 0 ⇔ 𝑘 = 𝑘′
Tous les éléments de cet ensemble sont donc 2 à 2 distincts.
Montrons maintenant que ce sont les seules, autrement dit, montrons que les racines n-ièmes de 1 s’écrivent toutes sous la forme 𝑒 où 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧ :
Un racine n-ième de 1 s’écrit sous la forme 𝑧 = 𝑒 avec 𝑎 ∈ ℤ
Effectuons la division euclidienne de 𝑎 par 𝑛 : 𝑎 = 𝑛𝑞 + 𝑟 où 𝑟 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧
𝑧 = 𝑒 = 𝑒 ( ) = 𝑒 𝑒 = 𝑒 𝑒 = 𝑒 où 𝑟 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧
Définition 4 :
Soit 𝑛 un entier naturel non nul.
On note 𝑈 l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité.
Ainsi, 𝑈 = 𝑒 où 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧
Remarque 5 :
En posant 𝑧 = 𝑒 , 𝑈 = {𝑧 où 𝑘 ∈ ⟦0; 𝑛 − 1⟧} = {1; 𝑧 ; 𝑧 ; … ; 𝑧 } Exemple 9 :
1) 𝑈 = {1 ; −1}
2) 𝑈 = {1 ; 𝑗; 𝑗 } en posant 𝑗 = 𝑒 3) 𝑈 = {1 ; 𝑖; −1; −𝑖}
Remarque 6 :
1) Si 𝑧 ∈ 𝑈 alors 𝑧̅ ∈ 𝑈
2) Dans le cas où 𝑛 est pair, si 𝑧 ∈ 𝑈 alors −𝑧 ∈ 𝑈 Propriété 10 :
Soit 𝑛 un entier naturel non nul.
Les points images des éléments de 𝑈 appartiennent au cercle trigonométrique.
Si 𝑛 ≥ 3, ce sont les sommets d’un polygone régulier à 𝑛 sommets.
Exemple 10 :
1) Pour 𝑛 = 3, les racines cubiques de 1 ont pour images les sommets d’un triangle équilatéral :
2) Pour 𝑛 = 4, les racines quatrièmes de 1 ont pour images les sommets d’un carré :
Maths expertes – Chapitre 7 Page 8 Propriété 11 :
Le plan est rapporté au repère orthonormé direct (𝑂; 𝑢⃗, 𝑣⃗).
𝐴, 𝐵 𝐶 et 𝐷 sont quatre points du plan distincts deux à deux d’affixes respectives 𝑧 , 𝑧 , 𝑧 et 𝑧 . 1) 𝑢⃗, 𝐴𝐵⃗ = arg(𝑧 − 𝑧 ) [2𝜋]
2) 𝐶𝐷
𝐴𝐵 = 𝑧 − 𝑧 𝑧 − 𝑧
3) 𝐴𝐵⃗, 𝐶𝐷⃗ = arg 𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 [2𝜋]
Démonstration :
1) On considère le point 𝑀 d’affixe 𝑧 − 𝑧
On sait déjà que le vecteur 𝐴𝐵⃗ a pour affixe 𝑧 − 𝑧
Ainsi 𝐴𝐵⃗ = 𝑂𝑀⃗ donc 𝑢⃗; 𝐴𝐵⃗ = 𝑢⃗; 𝑂𝑀⃗ [2𝜋] = arg(𝑧 − 𝑧 ) [2𝜋]
2) 𝐶𝐷
𝐴𝐵 = |𝑧 − 𝑧 |
|𝑧 − 𝑧 | = 𝑧 − 𝑧 𝑧 − 𝑧
3) 𝐴𝐵⃗, 𝐶𝐷⃗ = 𝐴𝐵⃗, 𝑢⃗ + 𝑢⃗, 𝐶𝐷⃗ [2𝜋] = − 𝑢⃗, 𝐴𝐵⃗ + 𝑢⃗, 𝐶𝐷⃗ [2𝜋] = 𝑢⃗, 𝐶𝐷⃗ − 𝑢⃗, 𝐴𝐵⃗ [2𝜋]
= arg(𝑧 − 𝑧 ) − arg(𝑧 − 𝑧 )[2𝜋] = arg 𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 [2𝜋]
Propriété 12 : Cas particulier
Le plan est rapporté au repère orthonormé direct (𝑂; 𝑢⃗, 𝑣⃗).
𝐴, 𝐵 et 𝐶 sont 3 points du plan distincts deux à deux d’affixes respectives 𝑧 , 𝑧 et 𝑧 . Le nombre complexe 𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 a pour module𝐴𝐶
𝐴𝐵 et pour argument 𝐴𝐵⃗, 𝐴𝐶⃗ [2𝜋].
Exemple 11 :
Le plan est rapporté au repère orthonormé direct (𝑂; 𝑢⃗, 𝑣⃗).
Soient 𝐴, 𝐵 et 𝐶 et 𝐷 trois points du plan d’affixes respectives 𝑧 , 𝑧 , 𝑧 définies par : 𝑧 = −2i , 𝑧 = − √3 + i , 𝑧 = √3 + i
𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 = √3 + i − (−2i)
− √3 + i − (−2i)= √3 + 3i
− √3 + 3i= √3 + 3i
− √3 + 3i×− √3 − 3i
− √3 − 3i =(√3 + 3i)(− √3 − 3i) 12
=−3 − 3𝑖√3 − 3𝑖√3 + 9
12 = 6 − 6𝑖√3
12 = 1
2− 𝑖√3 2 = 𝑒 𝐴𝐶
𝐴𝐵 = 𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 = 1 donc 𝐴𝐶 = 𝐴𝐵 donc 𝐴𝐵𝐶 est isocèle en 𝐴.
De plus, 𝐴𝐵⃗, 𝐴𝐶⃗ = arg 𝑧 − 𝑧
𝑧 − 𝑧 [2𝜋] = −𝜋 3[2𝜋]
Le triangle 𝐴𝐵𝐶 est donc équilatéral.