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5.— par an Editlon-Administraflon : Imprimerie des Arcades, Fribourg - Pierre Ruprecht Téléphone 2 38 94 Compte de chèques lia 2851

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Texte intégral

(1)

jibliothèque cantonale, Fribourg

Journal illustré fribourgeois Février 1947

Organe indépendant paraissant une lois par mois Abonnement Fr. 5.— par an

Editlon-Administraflon : Imprimerie des Arcades, Fribourg - Pierre Ruprecht Téléphone 2 38 94 Compte de chèques lia 2851

_ . j Pierre Verdon, Rosé - Tél. 4 21 66 Réoacteurs responsables : j pjerre R.g<> Fr|bourg . Té|. 2 38 94

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Chers abonné» et lecteurs,

« Fribourg-Illustré » et la « Revue de Fribourg » ayant décidé leur fusion, nous nous présentons aujourd'hui sous notre nouvelle formule. Nous saluons nos abonnés et ceux de la « Revue de Fribourg » réunis, qui recevront doréna¬

vant un organe contenant la matière des deux revues. Nous continuerons nos efforts en vue de faire de ce a Fribourg-Dlustré» qu'ils aiment un organe toujours plus complet, et plus intéressant. Nous renvoyons les abonnés à la « Revue de Fribourg » à l'éditorial de M. Pierre Verdon, page S.

Nous vous remercions tous, chers abonnés et lecteurs, de l'accueil vraiment encourageant que vous nous avez réservé. Notre revue est maintenant large¬

ment répandue, non seulement à Fribourg même, mais dans tout le canton.

Le prix d'abonnement à Fribourg-Illustré 8 pages était de Fr. 3.80. Celui de la a Revue de Fribourg » était de Fr. 10.—.

« Fribourg-Illustré après fusion avec la « Revue de Fribourg » comprendra 12 pages. Le prix de l'abonnement est fixé à Fr. 5.—. Ainsi, les abonnés des deux catégories trouvent leur avantage : ceux de Fribourg-Illustré ne paient que Fr. 1.20 de plus par an pour avoir une revue bien plus complète, et ceux de la «Re¬

vue de Fribourg » paieront dorénavant moins cher un organe qui leur offre les mêmes avantages. Administration-Rédaction de Fribourg-Illustré.

FRIBOURG

putt Le traité de paix avec l'Italie vient d'être ■

publié. Il ne nous intéresse pas d'approfondir si les clauses en sont dures ou nuancées. Les citoyens du monde doivent simplement savoir que : la paix qu'on projette et dont les pre¬

miers fragments nous sont livrés, n'est que la répétition de la paix de 1919, qu'elle comporte les mûmes erreurs et les mêmes défauts, qu'au¬

cune paix combinée avec de semblables .prin¬

cipes ne peut donner le change à la raison, et que, autant que oelle de 1919, 1« paix qu'on fait prépare déjà une autre guerre.

Est-ce là l'idéal des populations d'Europe, qui depuis une trentaine d'années, vivent dans la guerre ou dans l'angoisse de la guerre. La sécurité, ,1a joie de vivre, l'équilibre, ont dis¬

paru de notre vieille Europe. Nous vivons sur un volcan, qui spasmodiquement fait sa petite crise d'éruption. Nous on avons comiu déjà deux en ce siècle : 1914 et 1939.

N'estjce pas assez ? Ces deux drames de la bôtise humaine ne suffisent-ils pas à nous ou¬

vrir les yeux ? Que faut-il pour qu'enfin, les dirigeants des nations appliquent à un mal trop connu les remèdes qui soient efficaces.

Est-ce que par hasard, on voudrait nous faire croire que les méthodes de 1919, remises en pratique par les hommes politiques d'aujour¬

d'hui, ont, par la grâce du vieillissement, acquis de bienheureuses propriétés inconnues ? Allons, qui veut-on tromper ?

Ne vous semble-t-il pas, que les millions de morts disparus de ce continent, que les tragi¬

ques martyrs des camps de destruction et les cauchemars innombrables de 1939-1945 compor¬

tent pour nous une leçon dont nous paraissons incapables de tirer lia conclusion normale : évi¬

ter pour nos enfants et pour nous aussi, le retour de pareil attentat contre l'humanité, contre nous-mêmes.

Ne vous semble-t-il pas, qu'à l'analyse de tout ce qui a causé directement et indirecte¬

ment la guerre dont nous sortons, nous aurions pu tirer des conclusions telles, qu'elles nous eussent éloignés à tout jamais des procédés politiques internationaux habituels, et des méthodes diplomatiques qui n'ont jamais pré¬

servé nos nations européennes des conflits.

Ne vous semble-t41 pas que, après l'inexpri¬

mable souffrance qui a touché durement la plus grande partie des familles d'Europe, le moment était venu de se demander si la struc¬

ture de notre continent répondait bien aux nécessités modernes et aux aspirations des communautés nationales, qui vivent, membres divers d'un môme grand corps, avec une vie autonome, et qui peuvent par leur seule caren¬

ce ou leur seule mauvaise volonté empêcher la vie normale de toutes les autres communautés, et provoquer de ce fait les graves malaises qui dégénèrent très vite en conflits redoutables ?

L'Europe est un tout, divisée en comparti¬

ments, qui peuvent se rendre hostiles les uns aux autres, qui peuvent se rendre étanches môme, provoquant par là des lésions d'intérêt et des mécontentements, sources de nos maux collectifs.

Ne vous semble-t-il pas qu'après tant d'é¬

checs, tant de mécomptes, tellement de temps perdu, tellement de sang versé et de ruines accumulées, le moment est venu pour nous, peuples d'Europe de savoir si nous voulons, par l'application de méthodes entièrement nou¬

velles, nous procurer une vie meilleure, ou si nous voulons perpétuer les erreurs et renou¬

veler par là les mômes tragédies dont nous avons tous déjà tellement, souffert ?

Mais il apparaît qu'on n'a môme pas pris lu peine d'entrevoir la possibilité de résoudre le problème européen de façon différente qu'on a l'historique habitude de le considérer. Nos di¬

plomates d'aujourd'hui font des traités qui sont pareils à ceux qu'ont fait leurs prédéces¬

seurs et qui nous ont procuré les résultats que nous savons. Il y a des vainqueurs qui se cha¬

maillent déjà entre eux pour se mettre d'accord sur les conditions qu'on imposera aux vaincus.

Après quoi on impose à ce vaincu la «paix»

ainsi combinée ; on n'a pas de souci de ce côté- là, le vaincu ne peut qu'accepter. On a ainsi, d'un côté, un groupe de nations, pas môme complètement d'accord entre elles, et qui constitue en somme un bloc gravement fis¬

suré, qui impose sa volonté à une ou plusieurs autres nations qui n'ont d'autre possibilité que de se soumettre. Est-ce cela qu'on veut appeler la paix ? Est-ce cela qu'on veut nous présenter comme le remède définitif contre le retour des affreuses années qui viennent de s'écouler ? Qui veut-on leurrer ? Personne n'est trompé, pas môme l'homme de la rue, qui, avec son sûr instinct et sa logique simpliste, avec son opti¬

que et son bon sens, voit plus clair et plus loin que îles hommes en jaquette qui commettent de pareilles imibécilités, renouvelées des imbé- cilités antérieures. Il ne faut pas être pessi¬

miste, il faut avoir l'esprit constructif et le cœur largement ouvert à l'espoir. Mais devant le résultat de tant de délibérations, ce qu'on veut nous .présenter comme « la paix » il faut qu'on le sache bien, cette paix-là n'est pas la paix. C'est la guerre pour demain.

(A suivre) Nous prions nos abonnés de bien vouloir payer leur abonnement 1947, à l'aide du bulletin de versement annexé à ce numéro.

Les abonnements non payés à fin février, seront pris en remboursement, frais en plus dès le 1er mars prochain.

Nos lecteurs qui ont déjà effectué leur versement n'ont naturellement pas à tenir compte de cet avis.

(2)

on§ei I JElal 0 Je Frit Président : M. Joseph Ackermann.

Vice-Président : M. Aloys Baeriswyl.

ourg

Baeris%v^' Conservateur.

M- ^oy9

„«lUcur- CouseslU

A l'issue de la séance d'assermentation du Grand Conseil le 31 décembre dernier, le Conseil d'Etat élu pour la nouvelle législature s'est réuni sous la présidence de M. Joseph Ackermann.

Il a procédé à la râpartitio-n entre ses membres, des différents dicastères.

Instruction publique et assurance contre l'Incendie : M. Jules BOVET Suppléant : M. Aloys Baeriswyl.

Justice, Communes et Paroisses M. Pierre GLASSON Suppléant : M. Paul Torche.

Intérieur, Agriculture, Industrie et Commerce:M. Maxime QUARTENOUD Suppléant : M. Jules Bovet.

Police, Santé publique, Hôpital : M. Paul TORCHE Suppléant : M. Maxime QuartenoucL

Finances : M. Joseph ACKERMANN Suppléant : M. Richard Corboz.

Direction militaire, Forêts et domaines : M. Richard CORBOZ Suppléant : M. Pierre Glasson

Travaux Publics : M. Aloys BAERISWYL Suppléant : M. Joseph Ackermann

M. Joseph Ackermann, Conservateur.

Grand Conseil

M. Sylvestre Pilloud, syndic de Châtel-St-Denis a été élu à l'unanimité, président du Grand Conseil de Fribourg pour 1947. M. Sylvestre Pilloud, premier magistrat du can¬

ton, a été fêté au cours d'une chaleureuse réception, par tous ses amis et la population de Chàtel-St-Denis, le 31 décembre.

Ra'rfPierre G,asson Radical indépendant.

M- Pa"l Touche, Conservateur. '

Richard Corboz, i-ibéral-radiVoi radical.

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Assermentation du Grand Conseil

Le 31 décembre dernier, le Grand Conseil du canton de Fribourg issu des der¬

nières élections a été asser¬

menté. Un office solennel célébré à la cathédrale par Mgr Charrière précéda la cérémonie de l'assermenta- tion -qui eut lieu à l'Hôtel cantonal.

Après que les députés au Grand Conseil, eurent à l'açypel de leur nom répon¬

du « je le jure » à la formule du serment, il fut procédé à l'assermentation des mem¬

bres du Conseil d'Etat.

Nos photos ont été prises à l'issue de l'office solen¬

nel à la cathédrale.

En haut, à gauche : M.

le préfet Renevey, précédé de sgt. Berchier et suivi du huissier Gœtschmann.

En haut, à droite : MM.

les députés Daler, Maradan et Tschachtli.

A gauche : M. Quarte- noud, conseiller dEtat, pré¬

cédé des huissiers.

A droite. On reconnaît les conseillers d'Etat MM. Tor¬

che, Corboz, Bovet et Baeris- wyl.

(Suite page suivante)

(4)

4 FRIBOURG-ILLUSTRÉ ET REVUE DE FRIBOURG

Assermentation du Grand Conseil

Photo à gauche en haut : M. Brodard, scrutateur, M. Roulin, vice- président du Grand Conseil, M. Pilloud, président du Grand Conseil, Me Bartsch, deuxième vice-président, tous députés. Devant, l'huissier M. Gœtschmann.

Photo à droite en haut : le public assiste au cortège des députés et Conseillers d'Etat

Photo en bas : la silhouette bien connue de M.

déiputé et vice-syndic de Chàtel-St-Denis. Robert Colliard,

Photo à droite en haut : les gendarmes de Fribourg sous le commandement du major Brulhàrt, devant l'Hôtel de Ville.

Photo à droite : MM. Bas¬

tian, Guhl, Sieber et Des¬

champs, députés de Fribourg.

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bonnez-vous à

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en remplissant ce bulletin, meltre à la poste sous enveloppe ouverte à l'adresse : Imprimerie des Arcades - Fribourg

et affranchir comme imprimé.

Vous paierez votre abonnement à l'aide du chèque qui sera joint au journal

Je désire m'abonner à Fribourg-Illustré

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Rien de ce qui est fribourgeois ne nous est étranger Administration

Imprimerie de« Arcades, Fribourg

Tél. 2.38.94 Chèques post. lia 2851 y// '<ss-

PIERRE VERDON Rédacteur-responsable Rosi Téléphone 4.21.66

AUX ABONNÉS ET LECTEURS DE LA REVUE DE FRIBOURÇ

Soucieux d'améliorer la présentation de LA REVUE DE FRIBOURG, pour lui assu¬

rer une régularité parfaite dans la publi¬

cation, pour accroître son champ d'action, pour la rendre toujours plus vivante et variée, et pçpr qu'elle puisse vous faire le plaisir de nombreuses photographies et illustrations, le fondateur de LA REVUE a convenu d'une amiable fusion avec FRI¬

BOURG-ILLUSTRE.

Désormais, La Revue sera intégrée dans Fribourg-HIustré, avec la même formule rédactionnelle, avec le même esprit d'in¬

dépendance à l'égard de tous et un cha¬

cun, avec le même souci de curiosité et d'amitié pour tout ce qui intéresse la vie fribourgeoise publique, Intellectuelle et artistique.

Dans le nouveau périodique Fribourg- Illustré - Revue de Fribourg, qui sera très régulièrement publié à la fin de chaque mois, nos lecteurs trouveront donc toute la matière habituelle de la Revue plus une série de reportages photographi¬

ques sur l'actualité fribourgeoise. Ils y découvriront ainsi de quoi réjouir et les yeux et l'esprit.

Comme par le passé, le soussigné conti¬

nuera de diriger La Revue, dans le même esprit et avec la même indépendance que précédemment. Comme par le passé égale¬

ment, le dynamique rédacteur de Fri- bourg-Illustré, M. Pierre Rigo, conti¬

nuera, lui aussi, à captiver l'attention de

nos lecteurs communs. Pour sa part, l'Im¬

primerie des Arcades C.F.F., à Fribourg, sous la responsabilité de M. Pierre Ruprecht, éditera le périodique nouvelle formule avec tout le soin qu'elle vouait à la publication de Fribourg-Illustré.

Ceux des abonnés de La Revue, qui ont payé l'abonnement de 10 fr. pour 12 numéros, recevront durant toute l'année 1947, sans autre versement, Fribourg- Illustré - Revue de Fribourg. Ils rece¬

vront aussi, à titre gracieux et dans le courant de l'année, trois fascicules spé¬

ciaux de La Revue.

Les abonnés, qui ont payé 6 fr. pour rece¬

voir 6 numéros de La Revue, seront favo¬

risés d'un abonnement semestriel gratuit au périodique issu de la fusion susdite.

Après quoi, nous ne doutons pas qu'ils tiendront à plaisir de renouveler l'abonne¬

ment dont ils nous ont honoré.

Tout est bien qui finit bien, dit le pro¬

verbe. Nos premiers abonnés y gagnent un certain nombre de numéros du nouveau périodique. La Revue y gagne en format et en possibles illustrations. Et Fribourg- Illustré y gagne les textes et l'esprit de La Revue.

Voilà de quoi satisfaire nos chers colla¬

borateurs, abonnés et lecteurs. Voilà une fusion qui est une assurance pour l'avenir, une notable amélioration et un très réel progrès.

Pierre Verdon.

UN REMARQUABLE PIANISTE

Professeur et virtuose

fTI. FRflnCIS LOfïlBRISER Un virtuose est parmi nous : un remar¬

quable pianiste, un véritable et grand artiste.

Né le 3 juillet 1901, à Fribourg, dans une famille où la. musique est héréditairement en honneur et en pratique, M. Francis Lombriser est, depuis plusieurs années, le distingué professeur des classes supérieures de virtuosité pianistique à notre Conserva¬

toire-Académie de musique. Il y enseigne aussi l'histoire de la musique. A l'occasion, et pour faire connaître des œuvres nou¬

velles, il manie la plume avec facilité et publie des articles d'un très haut intérêt.

Conférencier adroit et écouté (car il sait truffer ses causeries d'exécutions impecca¬

bles au piano), il a émerveillé une foule d'auditeurs en leur présentant d'originale manière Liszt, Debussy et la musique moderne, pour ne parler que de cela et de ceux-ci.

A Paris, en 1927 et en 1932, il a donné deux récitals couronnés de succès. A Radio- Sottens et à Radio-Beromünster, il a joué à maintes reprises, en soliste ou avec ac¬

compagnement de nos plus réputés orches¬

tres. A Fribourg, M. Lombriser nous a fait le plaisir d'une dizaine de récitals et, à deux reprises sauf erreur, il a honoré de son concours les concerts de l'Orchestre de la Ville, sous l'excellente direction de M. le professeur Louis Gaimard. A Berne, à Lausanne, à Genève, à Zurich, à Inter- laken, à Lucerne, à Winterthur, à Cojre, à Neuchâtel, à La Chaux-de-Fonds, à Bienne, à Vevey, 4 Thoune et à Bulle, les salles de spectacles ont vibré aux accents émou¬

vants de ses exécutions musicales.

Avec tant de'triomphes mérités à son actif, sous d'autres cieux et sous d'autres autorités, peut-être, le pianiste Lombriser serait artiste deux fois célèbre et consacré.

Mais chez nous... Il est vrai que cet artiste ne sait être ni flagorneur, ni parasite. Il est la modestie même, bien trop, au gré de ses admirateurs, au premier rang desquels je tiens à -m'inscrire.

Malgré cette incroyable modestie, M.

Francis Lombriser a percé. Il s'est bril¬

lamment détaché de la masse bruyante et confuse des demi-virtuoses de province : il a beaucoup travaillé la technique pure et il a ila connaissance intellectuelle minutieuse de son art ; il a beaucoup joué en public et a su en tirer toute l'expérience possible ; il a beaucoup appris, son existence est une étude continuelle ; il est devenu, de tous les musiciens issus de notre capitale cantonale, le plus connu, le plus indiscuté de nos maîtres du clavier. On le lui dit ici simplement, amicalement sans doute, mais en toute objectivité et sans crainte d'être contredit.

Comment un natif de Fribourg a-t-il pu se hisser à hauteur de pareil sommet artis¬

tique ? Parce qu'il a un taJlent inné, des possibilités techniques extraordinaires, une

puissante volonté de travail et une surpre¬

nante capacité de labeur. Oui, certaine¬

ment, mais cela n'explique pas tout.

Aussi bien convient-il de faire allusion au milieu familiall de M. Francis Lombriser.

Fils du professeur et historien, M. Joseph Lombriser, qui depuis toujours, si l'on peut dire, s'intéresse aux choses de l'art et qui est l'actuel Président honoraire de la Société ides musiques suisses, — fils d'une mère, elle-même distinguée pianiste (Mme Lombriser-Stœcklin, ancienne élève du célèbre Edouard Vogt et du pianiste Robert Freund, qui fut le disciple de Liszt, est professeur de piano au Conservatoire de Fribourg et elle avait fondé la florissante Académie de musique, qui fusionna avec le Conservatoire pour le sauver du désinté¬

ressement général), enfant de tels parents, M. Francis Lombriser reçut ses premières leçons maternelles de musique à l'âge de six ans. Durant une demi-douzaine d'années, il travailla régulièrement le piano. Puis i'1 fréquenta le Collège St-Michel, où il s'in¬

téressa plus particulièrement au dessin et aux mathématiques. Pendant ce temps, il négligea l'étude du piano. Mais lorsqu'il eut atteint seize ans, il sentit renaître en lui le feu sacré de la musique, et voici dans quelles curieuses circonstances :

Comme tous les adolescents, il adorait les spectacles : théâtre guignol, théâtre tout court, cinéma, cirque, fêtes foraines.

Il se sentait attiré par les automates, par les orchestrions et les pianos mécaniques en particulier. Les plus de quarante ans se souviennent qu'il y avait alors, à la rue de Romont, un cinéma enrichi d'un orches¬

trion qui jouait quantité d'ouvertures et de fantaisies sur des opéras. L'instrument étant placé près de la porte d'entrée, on pouvait très bien entendre sa musique depuis^ le trottoir.

Le futur virtuose restait des heures à écouter, depuis la rue, les morceaux d'or¬

chestre que jouait cet instrument assez riche en timbres divers. Il achetait ensuite les oeuvres entendues — ouvertures et fan¬

taisies d'opéras transcrites pour le piano — et s'efforçait d'en reproduire timbres et couleurs sur le piano familial. Détail à noter : pour acheter les partitions désirées, notre jeune artiste se procurait l'argent nécessaire en vendant dessins et aquarel¬

les de sa composition.

Plus tard, il eut l'occasion d'entendre des opéras de Wagner et d'Eugène d'Albert, au théâtre de Berne. Il en éprouva une si pro¬

fonde impression qu'il se décida à repren¬

dre des leçons de piano et, dès son collège terminé, il se consacra entièrement aux études musicales. Il avait alors dix-sept ans. En marge du piano, il étudia l'har¬

monie avec Paul Haas, directeur du Conser¬

vatoire, puis avec M. Léo Kathriner, un spécialiste de cet enseignement dans la même institution. Au surplus, il suivait

des cours de littérature française du re¬

gretté professeur Charpine et ceux de philosophie, du R. P. Morard.

A dix-neuf ans, il s'inscrivit au Conser¬

vatoire de Zurich, dans la classe de piano de P. 0. Mœckel et au cours de contrepoint de R. Laquai. Lorsque son professeur de piano quitta Zurich pour aller s'établir à Stuttgart, M. Lombriser le suivit et resta un hiver dans la grande ville allemande. Il revint ensuite dans la capitale de la Lim- mat et y prit des leçons de composition avec M. Volkmar Andreae, directeur de l'orchestre de la Tonhalle. A cette époque, M. Francis Lombriser se sentait impérieu¬

sement attiré par l'art moderne, tout spé¬

cialement par la musique française. Il lisait avec passion les poètes symbolistes et ne manquait jamais de visiter lès expo¬

sitions de peinture moderne. Dans le même temps, la philosophie d'Henri Bergson lui ouvrait des horizons nouveaux.

Cette disposition d'esprit devait l'enga¬

ger à aller compléter ses études dans la Ville Lumière. C'est à Paris, en effet, qu'il fut ébloui par les interprétations que don¬

nait des oeuvres de Ravel l'illustre pianiste Robert Casadessus. Il en devint l'élève et étudia avec lui la plupart des œuvres des maîtres français modernes : Debussy, Ravel, Cbabrier, Fauré, etc...

Consciencieux à l'extrême, désireux de parvenir à une technique plus universelle, plus riche en couleurs et plus subtile en nuances, M. Francis Lombriser ne s'en tint pas à ces études déjà poussées. Il tenta la grande expérience et s'opiniâtra dans le jeu des fameuses Etudes et Fantaisies sur des opéras de Franz Liszt. Il examina la structure de ses « traits » et sa manière de doigter. Parallèlement, il étudia les œuvres et les écrits de F. Busoni. Toujours' sou¬

cieux d'améliorer sa technique, travailleur acharné et infatigable, il se mit alors à l'école de notre célèbre compatriote, le professeur E.-R. Blanch et, ancien élève lui- même de Busoni.

Blanchet devint le grand maître et ami de Lombriser. Il lui démontra que la vraie technique n'est pas le résultat d'une banale gymnastique des doigts, mais qu'elle est l'œuvre de la pensée et de l'intuition artis¬

tique. Comme l'écrivait Busoni : « La vraie technique a son siège dans le cerveau ; elle est faite à la fois de géométrie, d'évalua¬

tion des distances et de sage ordonnance ».

Le jeu de Blanchet était incomparable de diversité et de couleurs. Sa technique, qui atteignait au prodige, est resté un modèle du genre. Blanchet, qui avait de l'admiration pour le tallent de M. Lombriser, lui répétait volontiers le mot de Debussy : « Le meil¬

leur pianiste est celui qui nous fait oublier que le piano a des marteaux ».

Après tant d'études -musicales, dirigé et encouragé par un maître tel que Blanchet, Lombriser est devenu ce qu'il est : un pia¬

niste de valeur, un virtuose de grande classe. C'est aussi, ce qui est plus rare, un pianiste complet, tout à fait à l'aise pour interpréter et les classiques, et les roman¬

tiques, et des modernes. Bach et Beethoven, comme Mozart, Schumann, Chopin et Liszt, comme tous les romantiques, Debussy, Ravel, Fauré, Chabrier, comme les plus modernes Honegger et Stravinsky, tous ces compositeurs sont interprétés avec une égale perfection, mais avec un esprit et une technique adaptés à chacun d'eux, par notre professeur de virtuosité.

Comme les musiciens les mieux doués, et selon le mot de Gounod, M. Lombriser « a le beau dans l'âme et l'âme à fleur des doigts ». Intelligent et persévérant dans l'étude, prestigieusement habile dans l'exé¬

cution et véritablement artiste dans 1'in- tenprétaition, il nous enchante avec une facilité, une simplicité et un naturel appa¬

rents qui sont pourtant la marque du vrai talent D'une probité artistique sans dé¬

faillance, magicien du son, de la couleur et de la nuance, il a le sens et le goût du fini dans l'exécution. Sa technique éblouis¬

sante, tout à la fois précise et sûre, lui permet d'interpréter les partitions les plus difficiles avec un art sans défaut, avec une justesse d'esprit et une excellence du tou¬

cher qui nous plongent, à chaque récital, dans le plus musical ravissement. Comme bien peu de ses émules, il sait mettre en valeur chaque note tout en observant scru¬

puleusement le lié du trait, ce miracle de l'interprétation.

Avec cela et malgré tout son talent, bon enfant, cordial, serviable, toujours prêt à faire chanter le clavier pour causer joie et plaisir à n'importe quel auditeur de ses amis. Oui, vraiment, M. Francis Lombriser est un professeur qui honore singulière¬

ment notre Conservatoire de musique...

Souvent, et justement, la presse a rendu hommage et louange à ce merveilleux in¬

terprète. En doutez-vous : relisez les noti¬

ces qui lui ont été consacrées dans les plus importants journaux de l'étranger et de la Suisse, en particulier les appréciations flatteuses de M. Aloys Fornerod, dans « La Tribune de Lausanne », les notices judi¬

cieuses de MM. Henri Hartmann et Michaud, dans « La Liberté », et les élo- gieux propos de M. Albert Hug, dans « L'in¬

dépendant ».

Mais en voilé, assez pour cette fois. A vouloir tout dire, sur l'attachante person¬

nalité et le remarquable talent de M. Fran¬

cis Lombriser, comme écrit le fabuliste,

« c'est que... c'est que je n'en finirais pas ! » P. V.

M. Françis Lombriser

Professeur de virtuosité pianistique au Conservatoire Je Fribourg

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POUR LA MIEUX CONNAITRE V-di &MJLCÎ VILLE DE TRADITION ET DE PROGRES i

Fribourg, lien entre deux Suisses, Valémane et la romande Photo Rast Les cités, comme les visages, ont leur phy¬

sionomie propre. On ne saurait, en effet, com¬

parer les villes : Berne à Neuchàtel pas plus que Zurich à Genève, ni non plus Bellinzone à Bàle. Les unes s'étagent au bord des lacs, d'autres au bord des fleuves aux belles cour¬

bes ; les unes, selon l'heure ou la saison adoptent un caractère particulier, tandis que d'autres demeurent immuables en leur cachet.

Autant de visages et autant d'âmes également.

Comme rien de ce qui est humain ne saurait être parfait, je ne voudrais pas ériger Fribourg en modèle, — il est trop facile d'en constater les défauts, — mais je voudrais vous en faire saisir l'âme avec toute la tendresse que j ai pour ses vieilles pierres.

Le voyageur qui vient à Fribourg, qui y passe brièvement, qui ne prend aucun contact avec ses habitants et son esprit, éprouve peut- être une légitime déception. Cette ville lui paraît morte, «province»; elle n'offre point au regard du touriste les hallucinantes récla¬

mes, ni le faste des établissements de plaisir.

Elle se contente de lui offrir l'accueil timide, réservé, qud est • notre apanage de Romands, mais qui ne manque pas d'une certaine cor¬

dialité, ni d'une amicale challeur.

Par sa situation, à la limite des deux Suisses, l'alémane et ia romande, elle participe des deux caractères, tant au point de vue moral qu'au point de vue linguistique. On trouve, en effet, à Fribourg la majorité des bourgeois, qui, vous me permettez l'expression, parlent « indis¬

tinctement» les deux langues tant les génies latin et germanique se compénètrent.

.le ne vous conterai point l'histoire de cette cité qui a, entre toutes, une signification parti¬

culière. Fribourg n'a pas, pour ainsi dire, l'es¬

prit romand comme Lausanne, Genève ou Neuchàtel. La domination des Habsbourg, comme l'émigration française à la fin du XVllImc siècle, lui ont conféré une âme toute différente de celle de ses sœurs latines. L'es¬

prit fribourgeois n'a pas la causticité du grué- rien, ni le paisible bon sens du broyard, ni la verve gouailleuse du Genevois. Il est germani¬

que par les traditions de rêve et de romantisme que révèlent certains monuments ; il est égale¬

ment latin par les influences qu'exercèrent l'humanisme italien et les mœurs de la société française qui vint s'y établir à la Révolution.

Ce dualisme, cette double face se retrouvent dans les pierres. Telle maison gothique, vous la retrouverez au bord du Rhin ou du Main, telle autre ne déparerait point une rue de Flo¬

rence ou de Sienne, telle autre encore s'har- monisorait parfaitement avec un coin de Paris ou de Besançon. Cette diversité dans l'archi¬

tecture, au moins en ce <jui concerne la vieille ville, donne à Fribourg le pittoresque unique que lui reconnaissait .le grand voyageur Ruskin.

Prenons le funiculaire qui nous transportera en deux minutes au cœur de la ville basse. Là, entre deux rangées de maisons vétustés dont les porches s'ornent de sculptures portant une date ou une inscription, dont les fenêtres à meneaux finement ciselées vous plongent im¬

médiatement en plein moyen-âge, au temps où florissaient les corporations et le commerce des draps et des cuirs, vous trouverez les noms évocateurs et pittoresques de la rue des Tan¬

neurs, des Bouchers, des Forgerons, la rue d'Or, qui fut celte des orfèvres. Les auberges ont gardé 'les enseignes colorées et parlantes du temps jadis et, sur la place de St-Jean où s'élève dans un décor de légende la charmante église du môme nom, près d'une de ces magni¬

fiques fontaines, vous subirez la magie de ce vieux Fribourg auquel tous ceux.qui l'ont com¬

pris sont restés si fermement attachés.

Il y aurait trop de choses à dire si l'on vou¬

lait décrire l'histoire de ces monuments, de ces remparts et de ces ponts, admirer, comme elles le mériteraient, les fontaines et les anciennes demeures et goûter la poésie intense de ces lieux pleins de passé et d'histoire.

Mais remontons par les pittoresques esca¬

liers du Stalden jusqu'à la cathédrale de St-Nicolas. Il est des églises qui n'ont point d'âme, qui vous laissent impassibles et froids, qui ne vous disposent point au recueillement ni fi la ferveur. St-Nicolas n'est pas de celles- là. Une lumière diaprée tombe des splendides vitraux de Mehoffer et baigne la vaste nef d'une clarté tamisée dont les reflets, sur les colonnes et les ogives grises, sont d'un effet profondément émouvant. Signalons le grand orgue, de réputation mondiale, sur lequel joua Liszt et qu'immortalisa Louis Veuillot dans ses

« Voyages en Suisse ». Chaque année, d'illustres visiteurs inscrivent leur nom dans le 'livre d'or et expriment leur admiration pour le merveil¬

leux instrument si parfaitement proportionné à l'édifice.

En gagnant la ville haute, contemplons au passage le majestueux Ilôtel de ville et l'anti¬

que tilleul de Morat, qui, chaque année, égaie d'une verdure nouvelle la place, cœur de Fri¬

bourg. C'est de là qu'on aperçoit, perché sur la colline du Bolzé, le Collège St-Michel qui est une des institutions les plus populaires de la cité car, comme l'écrivait Léon Savary dans l'histoire qu'il en publia, « tout ce qui compte â Fribourg et dans le canton a passé par le Collège». D'année en année, restauré avec goût, développé par de nouveaux bâtiments, agré¬

menté de jardins et de cours d'où l'on a une

vue splendide, il continue à maintenir la grande tradition classique des humanistes de la Renaissance qui l'ont fondé. Dans le même quartier, s'éflèvent la bibliothèque cantonale et, un peu plus loin, la cité universitaire de Misé¬

ricorde. Les nombreux pensionnats et institu¬

tions, aux environs immédiats de la vi.lle, hébergent des jeunes gens venus de tous les coins du monde et contribuent à donner à Fri¬

bourg un caractère international.

Pour le commerce 'local, pour les cultiva¬

teurs des villages voisins qui viennent le mer¬

credi et le samedi y vendre les produits de leur sol, cette affluence d'étudiants constitue de précieuses ressources et, au point de vue cultureil et artistique, elle crée un foyeir intel¬

lectuel que n'ont point des villes pourtant plus importantes. Théâtres, concerts, conférences permettent de recevoir des plus grands écri¬

vains et les meilleurs ajrtistes de notre temps.

Si l'on songe que les sociétés de tout genre abondent à Fribourg, et que tleur vitalité se traduit par de multiples manifestations, on se rend compte de tout ce que peut offrir en fait de délassements artistiques et de distractions une vile aussi animée que la nôtre.

A côté de ce Fribourg, que nous venons trop brièvement de parcourir, il y a le Fribourg moderne. Des quartiers nouveaux poussent autour des vieilles maisons, blanche ceinture de béton autour de la grise molasse, Pérolles, Miséricorde, le Schœnberg, le Gambach : autant de créations relativement récentes ou même très modernes où s'èlèvent, à côté des grands bâtiments locatifs d'un goût parfois discutable mais souvent heureux, de nombreuses villas entourées de charmants jardins et qui offrent, après l'énervement et la trépidation toujours plus intense de Ha vie moderne, un séjour délicieux de reposante fraîcheur.

Après avoir parlé du lieu lui-même, il con¬

vient de parler aussi de ceux qui l'habitent. Il ne faudrait pas croire que l'apport étranger qu'amène chez nous l'Université submerge la population indigène, pour ainsi m'exprimer.

Comme Fribourg n'est pas upe ville indus¬

trielle, cette population se compose en majeure partie de commerçants, de fonctionnaires, les uns et les autres gens paisibles, honnêtes, et un tantinet routiniers qu'exaspère parfois le

chahut nocturne de quelques étudiants en goguette. Leur vie presque sans histoire se déroule entre ile comptoir de leur boutique, les bureaux de Ha Chancellerie et le Café du coin ; leur conduite s'inspire surtout de la crainte du gendarme et de l'appareil juridique.

Il faut bien le dire, dans notre petite répu¬

blique, la vie du citoyen est fortement impré¬

gnée par Ha politique. Oh ! rien de violent dans les joutes pacifiques qui président à l'élection d'un conseiller communal ou d'un président de paroisse ! Point de meetings en plein air, d'assemblées contradictoires tumultueuses, de cortèges séditieux. Non, mais une politique

« bon enfant », derrière les trois décis obliga¬

toires où l'on discute Jes mérites du Conseil d'Etat et où l'on critique la docilité prover¬

biale du Grand Conseil. On émet des réflexions désagréables, on s'indigne des agissements de tel ou tel magistrat, mais soyez sûrs qu'au moment venu de déposer dans l'urne le bul¬

letin de vote, les préventions disparaissent et le gouvernement retrouve avec line régularité touchante la majorité à laquelle il est si bien accoutumé : c'est une preuve qu'après tout cela ne va pas si mal !

Mais h côté des commerçants et des fonction¬

naires, il existe un type intéressant et qu'on ne trouve qu'à Fribourg : le Bolze. Doué d'une qualité d'esprit qui ne brillle point par la finesse, mais qui exclut la grossièreté, il repré¬

sente tout ce qu'il y a de traditionaliste et de frondeur dans le caractère fribourgeois. S'il blague sans méchanceté telle ou telle autre coutume ,locale, il souffrirait certes d'en être privé. Son attachement aux manifestations habituelles de la vie fribourgeoise, il le prouve dans toutes les occasions : à la foire de St- Nicolas, par exemple, il ne manquerait jamais d'ailler voir le cortège des collégiens et, au dernier jour de l'année scolaire, 'lorsque les étudiants, flambeaux en mains, parcourront les rues, soudainement incendiées de l'a ville, il n'aura garde d'allier pousser ses oh ! et ses ah ! d'admiration au spectacle des feux d'artifice..

De même, à la Fête-Dieu, qu'on ne célèbre nulle part avec autant de faste et de splendeur qu'à Fribourg, il ira orner d'une main pieuse les reposoirs et suspendre aux façades de sa maisons les riches Gobelins.

Il aime sa ville d'un amour qui s'exprime rarement mais qui n'en est pas moins profon¬

dément vivant. Il chérit jalousement ses habi¬

tudes, n'admet qu'avec circonspection les sug¬

gestions et les idées qui lui viennent d'ailleurs, ne se laisse point emballer par les innovations plus ou moins saines qui cherchent à s'intro¬

duire, et juge de toutes choses avec une pru¬

dence à laquelle il manque bien peu de chose pour être de la philosophie.

Vous le voyez, dans son ensemble, le carac¬

tère est fort sympathique. Cependant Fribourg n'a jamais été mieux jugé que par ceux qui, n'y étant point nés, en ont compris la vraie signification. Je ne connais rien de plus juste que ce qu'écrivit, avec une clairvoyante ferveur, Léon Savary dans son « Fribourg » édité par les Cahiers Romands...

Je n'ai point mission d'écrire ici tout ce qu'on pourrait dire sur Fribourg. Accomplissez vous- mêmes le pèlerinage de cette capitale canto¬

nale. Allez, par exemple, vous appuyer quel¬

ques instants à la route des Alpes, qui domine la ville, ou sur le pont neuf de Zaehringen, dont les élégantes arches relient le monde ger¬

manique aux terres romandes, et vous décou¬

vrirez le visage attachant de cette cité si diverse en ses aspeots multiples, si pleine de poésie, véritable mine d'or pour l'artiste et le poète en quête d'impressions inoubliables.

Là, vous songerez à cette boutade d'Alexan¬

dre Dumas qui prétendait que Fribourg sem¬

blait avoir été conçu par un architecte fantai¬

siste au sortir d'un bon repas ; vous verrez le curieux chevauchement des maisons plongeant sur lies hautes falaises, serrées autour de l'an¬

tique tour de St-Nicolas, entourées des rem¬

parts presque intacts qui escaladent audacieu- sement les rives de l'indocile Sarine ; plus loin, fraippant contraste, vous apercevrez les cubes blancs des quartiers modernes et vous aurez à la fois une image du passé et de l'ave¬

nir.

Car il y a deux choses dans Fribourg qui subsistent côte à côte sans se confondre : le i-espect des vieillies et glorieuses traditions et l'esprit largement ouvert à une saine notion du progrès.

Büchel Kaelin.

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FRIBOURG-ILLUSTRÉ ET REVUE DE FR1B0URG i.nc distinction bien méritée

«iiiiiituiiiiiiuiiuAiiijuiiiiiifliiiiiiiiiiAiHiiiniHtiMiniiiiiiiiiiituitiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiniiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!»

r pflULBLflncpflin Le 6 janvier 1947, dans une salle de la i Villa Saint-Jean, gracieusement mise à la.

disposition de la Société française par le d pJBernard, directeur, S. E. M. Hoppenot, ambassadeur de France à Berne, a remis solennellement la croix de la Légion d'hon¬

neur à Mme Paul Blancpain, présidente de l'Ouvroir français de Fribourg.

présidée avec distinction par M. René Bady, l'éminent professeur de langue et de littérature françaises à notre Aima mater et qui est, au surplus, l'actif Président de la Société française de Fribourg, la céré¬

monie s'est -déroulée en présence des mem¬

bres de cette Société et d'un grand nombre d'amis et bienfaiteurs de J'Ouvroir.

S. E. M. Hoppenot, qui était accompagné de Mme l'Ambassadrice, trouva des mots délicats (de « ces mots du cœur qui, seuls, au coeur arrivent ») pour fédiciter et com¬

plimenter Mme Bliancpain, dont tout Fri¬

bourg sait le magnifique dévouement, zélé, désintéressé et continuel, à l'Ouvroir fran¬

çais. L'animatrice de cette œuvre si sym¬

pathique et si utile a bien mérité de la reconnaissance française.

Avec une touchante modestie, Mme Blancpain reporta l'honneur de sa décora¬

tion sur toutes les collaboratrices et les amis de l'Ouvroir, sur tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont aidée ou l'aident encore à secourir les misères causées par la guerre...

M. l'Ambassadeur de France a décoré la personne charitable et inlassablement acti¬

ve, la très estimable Présidente de l'Ouvroir.

Chevalier de la Légion d'Honneur Et c'est tant mieux ! Et c'est toute justice !

Mais ceux d'entre nous, qui ont eu l'oc¬

casion d'apprécier les (peintures de Mme Paul Blancpain, se réjouissent particuliè¬

rement que ûa croix de la Légion d'honneur ait été conférée à une artiste qui, depuis son mariage, a si délicatement et si intel¬

ligemment adopté notre chez nous.

Née dans la capitale française du Rhône, Mme Paul Blancpain (ex-Mille Louise Kim- merling) a fréquenté les cours de dessin et d'anatomie de Mlle Rozier, professeur de la ViiMe de Lyon. On la vit ensuite dans les atéliers lyonnais de deux célèbres pein¬

tres, les maîtres Siccard et Loubet, ce der¬

nier élève lui-même de l'illustre Gleyre. La jeune artiste travailla le modèle vivant avec grand suocès. Elle était portraitiste de talent lorsqu'en" 1903 son mariage à Fri¬

bourg et les circonstances de famille l'em¬

pêchèrent de poursuivre une carrière exclu¬

sivement artistique.

Richement douée pour le dessin, coloriste fine et adroite, toute brûlante du feu sacré, Mme Paul Blancpain n'abandonna pas tout à fait le chevalet et la palette, de quoi se sont félicités, à plus d'une reprise, les visi¬

teurs des expositions des Amis des Beaux- Arts et des sàlons de peintres, sculpteurs et architectes, section de Fribourg, où l'ar¬

tiste laissa accrocher aux cimaises des œuvres d'une robuste et originale beauté.

En décorant Mme Blancpain, c'est aussi une excellente artiste-peintre, devenue notre compatriote, que le Gouvernement français a délicatement honorée. p. v.

doublions pas Questions toujours posées

Dans un précédent numéro de La Revue de Fribourg nous avons relevé sommaire¬

ment les très grands mérites comme journa¬

liste ot sociologue de M. Albert Dessonnaz, ancien rédacteur en chef de « La Liberté », comme écrivain et styliste hors pair de M.

Henri Bise, comme savant et journaliste de l'octogénaire M. Albin Schorro, ancien pro¬

fesseur au Collège St- Michel et rédacteur en chef-fondateur du « Sillon romand ».

Nous demandions que ces trois authentiques fl distingués Fribourgeois soient honorés de doctorats honoris causa de notre Université.

Cela rendrait notre haute institution un peu plus noblement populaire car son rôle, nous le répétons, n'est pas d'accorder essentiellement de pareilles distinctions à des Messieurs « im¬

portants» d'ailleurs...

Avec tout le respect qu'il sied d'avoir pour notre corps professoral universitaire, qu'il nous soit permis néanmoins de le prier, dans l'intérêt même de notre Aima mater, d'accorder des doctorats d'honneur aux trois Fribourgeois susnommés.

Les nombreuses correspondances et approba¬

tions, reçues lors de notre première interven¬

tion publique en leur faveur, nous prouvent surabondamment que nos véritables « valeurs intellectuelles » apprécieraient fort le geste que nous sollicitons de nos professeurs universi¬

taires.

Qu'on ne s'empêtre pas dans des questions de procédure et qu'on ne coupe pas les cheveux en quatre : MM. Dessonnaz, Bise et Schorro sont, pour qui connaît leurs œuvres et leurs mérites, parfaitement dignes de la distinction que nous demandons spontanément pour eux.

Il est tant de « docteurs » universitaires, honoraires ou non, qui leur sont tellement inférieurs à tous égards !...

r

Quand le fisc exagère V.

Les contribuables indépendants Quand le fisc exagère, et cela devient le

cas, paraît-il, chez nous comme ailleurs, les contribuables se hérissent, protestent, veulent se défendre...

Au moment de mettre sous presse, nous apprenons qu'il vient de se fonder une Ligne des contribuables indépendants, sur la consti¬

tution et l'action de laquelle nous donnerons les détails voulus dans un prochain numéro.

Pour aujourd'hui, mentionnons simplement lue tous les contribuables domiciliés dans le canton peuvent faire partie de cette Ligue, à condition qu'ils ne soient pas fonctionnaires

aPP0intés par l'Etat de Fribourg et ses régies.

La raison de cette exclusive est facile à comprendre : les fonctionnaires, en général, ne Peuvent ou n'osent pas se catégoriser objecti¬

vement en ce qui concerne les réformes admi¬

nistratives urgentes, les réductions souhaita¬

bles du personnel officiel, les économies indis¬

pensables à imposer aux administrations pu¬

bliques.

La Ligue des contribuables indépendants (en abrégé : L. C. I.) entend faire œuvre construc-

"v<!. Elle a pour but, — après enquêtes privées et consultation des industriels, commerçants, rK/!SKns' aßriculteurs et gens de profession libérale, — de dresser un programme réalisable

® economies officielles et, par la voie éven¬

tuelle de pétitions nu Législatif, de solliciter revisions nécessaires des lois d'imposition.

'1 y a trop longtemps que certaines adminis- hi hîns a'5Usent de la patience des contri¬

buables. Elles s'ingénient, non sans grands

?ls> à découvrir de nouvelles matières impo¬

ses au lieu de s'appliquer à réaliser de fin i n à cet illogisme. Il convient de couper, au <^c?noir|ies- " importe qu'il soit mis

<iI■es de l'administration. U.S et sans pitié, les branches gourman-

La main-d'œuvre fait défaut dans l'industrie privée : qu'on y affecte, le plus tôt possible, pendant qu'il en est temps encore, les inutiles qui ont trouvé refuge dans tel ou tel bureau.

Qu'on en profite pour débarrasser l'adminis¬

tration des inoapables, des fainéants, des para¬

sites et des ronds-de-cuir de mauvais caractère qui pourraient s'y trouver. Quant aux bons et intelligents fonctionnaires, ils n'ont rien à redouter d'une épuration qui ne les concerne pas.

La Ligue des contribuables indépendants a nombreuse et belle besogne en perspective. Ses fondateurs esipèrent qu'elle rencontrera tout l'appui désirable auprès des citoyens vraiment libres de notre canton, auprès de tous ceux qui, ployant sous le faix sans cesse alourdi des impôts, pensent que l'ère des économies admi¬

nistratives doit être instaurée sans .plus tarder.

En attendant qu'elle soit parfaitement orga¬

nisée, la Ligue invite les citoyens indépen¬

dant domiciliés en pays fribourgeois, à s'ins¬

crire, par écrit, à la Rédaction de LA REVUE DE FRIBOURG (Pierre VERDON, journaliste, à Rosé), qui transmettra leur demande au Comité de la L.C.I.

La discrétion la plus absolue est assurée aux partisans de cette nouvelle et indispensable organisation. Il suffit d'indiquer, sur carte ou lettre affranchie, les nom, prénom, profession ot lieu de domicile du candidat. Les frais d'administration et d'intervention de la Ligne des contribuables indépendants seront réduits au strict minimum.

Et maintenant, contribuables fribourcreois, unissons-nous pour la défense légitime et raisonnable de nos intérêts. Pourchassons les exagérations fiscales jusque dans leurs der¬

niers retranchements !...

UN SONNET MODERNE fl Lfl UIE

I O vie ! je t'ai saisie, en ma fière jeunesse, g I • Et pressée à ma lèvre ainsi qu'un fruit juteux, g I Respiré ton parfum, bus ton suc merveilleux j|

I Jusqu'à satiété, jusqu'à la pleine ivresse. g 1 Par toi, f ai communié à la beauté du monde ; g

| J'ai senti de ton cœur les pulsations profondes g 1 Au rythme des saisons ; suivi en leur parcours g

| Ton fier jaillissement, violent comme l'amour. g

| Tout le long de tes voies, mon âme émerveillée |=

| A puisé dans ton sein. Compte en faisant son miel g

| L'abeille a pu drainer les senteurs distillées. g 1 Mais pourquoi donc, ce soir, halètes-tu, ma vie, g

| D'une angoisse inconnue ? Quel est ce goût de fiel g

| Et ce relent de tombe? O Mort! Tu m'as suivie! g 1 M. de M. |

^H|i^notign||iiBngii||M||ii||it||ii||ii||ii||ii||ii||H||ii||H||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||U||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii|jii||ii||ii|]ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii||ii|iil^

Auteurs et artistes fribourgeois contemporains

A chaque répartition des bénéfices réalisés par la Loterie romande, on public la liste des largesses faites avec cet argent bienvenu.

En juillet dernier, on signalait entre autres que le Conseil d'Etat avait ratifié une réparti¬

tion comportant notamment, 3.500 fr. «pour œuvres d'intérôt.culturel » ; 2.500 fr. « pour res¬

tauration et conservation du patrimoine his¬

torique et artistique du pays » ; 5.000 fr. « pour recherches et travaux scientifiques ».

Tant mieux et bravo !... Mais il est probable que c'est M. Piller, alors conseiller d'Etat, qui a été chargé du détail de cette répartition, comme des répartitions précédentes similaires et cela représente un montant important.

De divers côtés, en particulier des milieux intellectuels et artistiques, on nous sollicite de poser publiquement la question suivante : « A qui ces subventions, pour des œuvres d'inté¬

rêt culturel, historique et artistique, ont-elles été nommément attribuées ? »

Les bénéficiaires de la manne en question n'ont plus à être cachés sous le voile com¬

mode de l'anonymat. Qui a « touché » ne doit pas craindre qu'on le sache, ne serait-ce que pour éviter des confusions dont pourraient pâtir des intellectuels, artistes, savants et œuvres d'intérêt culturel qui n'ont jamais obtenu un seul liard des bénéfices fribour¬

geois de la Loterie romande.

La question est donc posée, et nettement.

Qui a bénéficié, au titre d'historien, d'artiste ou 'd'écrivain, des subventions réparties par M.

Piller ?...

L'honorable Directeur actuel de l'Instruction publique, M. Jules Bovet, doit à la vérité et à 1^ justice distributive d'en informer, par le détail, sinon l'opinion publique fribourgeoise, du moins notre Grand Conseil. Et l'on appren¬

dra ce que l'on apprendra !...

M. JEAN BERCHIER

Professeur au Technicum, aquarelliste de grand talent et dessinateur du remarquable

«Armoriai du Canton de Fribourg»

M. l'Abbé GASTON BOURGOIN Rd Curé de Progens (Veveyse), historien et hagiographe très connu, auteur de plusieurs brochures et ouvrages ainsi que d'études

historiques d'un indiscutable intérêt Echos divers Musique et littérature

La poésie au pays de Gruyère : tel est le titre du nouvel ouvrage que M. île professeur Jean Humbert va publier aux Editions du Chandelier. Cette œuvre fort attrayante est préfacée par M. I-Ienri Pcrrochon, de Payernc, littérateur et historien bien connu en Roman- die.

Plusieurs dessins originaux de M. Eugène Reichlen ajouteront à l'intérêt du volume, qui trouvera nombreuse audience chez nous.

L'Union instrumentale de Fribourg, si excel¬

lemment dirigée par M. Paul Mossu, vient de se donner un nouveau président : M. l'avocat Aloys Sallin.

Sous l'impulsion de ces deux sympathiques dirigeants, UUnion instrumentale obtiendra, n'en doutons pas, de nouveaux et mérités lau¬

riers.

Ou Pon dou DySblyo, drame patois en 4 actes du spécialiste du genre, M. l'abbé F.-X. Brodard, professeur à Estavaycr-le-Lac, est joué avec grand succès à Grandvillard et. à Mézières.

Pièce gruérienne d'un vif intérêt, elle sus¬

cite irrésistiblement les applaudissements, à telle enseigne qu'un spectateur nous écrit

qu'il faut dire : « Bravo, merci... et encore ! » à l'auteur patoisant.

Voilà qui est fait, et volontiers, avec accom¬

pagnement de nos particulières félicitations.

Deux de nos talentueuses collaboratrices sont à citer à l'ordre du jour... ou du mois !

Mme Jeanne Derron, à Morat, a été appelée à collaborer régulièrement au « Mouvement féministe », le périodique officiel romand dos Associations féministes. Elle y accomplira de belle et bonne besogne.

Une autre de nos très estimables collabora¬

trices, Mlle Eléonore Niquille, poétesse et romancière fribourgeoise émigrée chez les Bernois, aura l'honneur de Ja traduction anglaise. Un éditeur américain vient, en effet, de lui demander l'autorisation « ad hoc » poul¬

ie déjà oélèbre roman intitulé « La Porte des Innocents», important ouvrage qui fut publié, dans sa version originale française, aux Portes de France, à Porrentruy.

Un roman d'une Fribourgeoise traduit en anglais, pour publication en Amérique : voilà qui est original et qui vaut nos plus cordiaux et sincères compliments à Mlle Niquille.

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8 FRIBOU RG-ILLU STRÉ ET REVUE DE FRIBOURG A lire LIURES ET BROCHURES

Sons la bannière de la Grue, ouvrage édité sous la direction de M. le Dr Gotthold Schmid, professeur, à Fribourg.

M. île Dr Schmid a eu l'heureuse idée de pubiier un ouvrage qui provoque notre atten¬

tion, et la retient, tant par sa belle présenta¬

tion que par son intéressant contenu.

11 renferme des proses exclusivement consa¬

crées à la gloire du pays gruérien, à son his¬

toire, à ses légendes, à quelques-uns de ses artistes. Le peintre Joseph Reichlen et le barde Joseph Bovet y font l'objet d'aimables études.

Les trois parties essentielles de ce volume, que .nous recommandons volontiers à nos lec¬

teurs, sont constituées par un excellent chapi¬

tre consacré aux comtes de Gruyère, par M.

Edouard Hertig, une série de légendes grué- riennes, classées intelligemment, traduites ou adaptées, puis un original essai d'une histoire intérieure du comté de Gruyère. Cette der¬

nière partie 09t duc à la plume du directeur de la publication, M. Schmid.

M. le profosteur Dr Gotthold Schmid En tête, un article de Mme Marie Comte- Reichlen, une étude de Jacques Desmonts, un avant-propos et quelques lignes sur les chan¬

sons gruériennes par M. le Chanoine Bovet.

En manière d'épilogue deux très remarqua¬

bles écrits sur le costume en Gruyère, par M.

le Dr Henri Naef, — un spécialiste du sujet — et un petit historique du patois gruérien, par M. 'le professeur Paul Aebischer.

Agréables illustrations originales de M. le professeur Eugène Reichlen et reproduction d'oeuvres choisies de Joseph Reichlen.

Si l'ouvrage ne contient pas que des choses originales et inédites (les légendes par exem¬

ple, et certains articles déjà publiés précédem¬

ment dans un môme genre de publication, éditée en allemand par M. Schmid lui-môme), il n'empôche qu'il est d'un indiscutable intérêt et que, par là, il mérite audience, clientèle et sympathie de tous les lecteurs qui ne veulent rien ignorer de la Gruyère, de son idyllique et guerrier passé, de ses savoureuses légendes et de son attachante histoire.

Aux Ecoutes Des vitamines à la chirurgie dans le traite¬

ment de la surdité, par M. le Dr Casimir Morard. — Edition «Aux Ecoutes», numéro spéciail de septembre-octobre 1946.

M. Casimir Morard, médecin spécialiste d'une grande autorité et d'une non moins grande réputation, est, à notre Hôpital cantonal, le chef du service d'oto-rhino-laryngo'logie. L'ap¬

pellation est compliquée, sans doute, mais le praticien est de valeur. C'est, au fond, l'im¬

portant,.. et les innombrables clients de M. le Dr Morard en jugent ainsi, avec raison.

A l'heure actuelle, M. Morard est le médecin authentiquement fribourgeois le plus habile à manier la plume. Et il l'utilise fréquemment

pour le plus grand plaisir et pour l'informa¬

tion toujours meilleure de ses confrères, voire de ses clients. C'est là un actif qui suscite l'éloge : remarquons-le en passant.

line autre qualité de M. Morard est fort appréciée : son illassable dévouement à la cause de «Pro Infirmis». Dans ce secteur, il accomplit des prodiges, avec un minimum de moyens financiers et un maximum de quoti¬

dienne bonne volonté.

Le fait de relever cette magnifique et désin¬

téressée activité, dans notre bonne ville de Fribourg où il a cabinet médical, va me valoir un blâme sévère de M. Morard, car il est aussi modeste que savant. Mais je lui dois cette spontanée justice (car M n'y a rien là d'une banale .politesse) : on a l'oubli si facile, dans notre capitale, pour les savants et les artistes de chez nous ! Pour les politicailléurs, c'est autre chose...

M. Morard est l'auteur de plusieurs articles savants et de quelques brochures de valeur. 11 sait écrire clair, net et précis. Bien entendu, il n'ignore rien du langage technique de la méde¬

cine, particulièrement du «style» de sa spécia¬

lité. Mais, j'en apporte le témoignage sincère, M. Morard connaît son français. Il l'écrit avec aisance et esprit.

Pour cette raison, j'ose recommander à nos lecteurs.les écrits de M. le Dr Casimir Morard.

Et je les invite volontiers à s'instruire par la lecture et l'étude des très excellents articles que ce médecin-écrivain publie dans les revues et périodiques de chez nous ou d'ailleurs.

Dans la revue « Aux Ecoutes » (numéro de septembre-octobre 1946), M. Morard nous in¬

forme de sa pensée et de ses observations rela¬

tives aux vitamines et- à Ja chirurgie dans le traitement de la surdité. Allons-y puiser quel¬

ques utiles renseignements...

P. V.

Le français source de joie et de beauté, par M. le Dr Jean Humbert, professeur au Col¬

lège St-Michel. — Préface de M. Henri Bise.

— Editions du Chandelier, Paris et Bienne, 1946.

Dans la préface de ce charmant ouvrage, un maître écrivi in, M. le Dr Henri Bise, qui nous honore de sa bienveillante collaboration, écrit notamment: «Le professeur Jean Humbert, docteur ès lettres, nous avait donné déjà, sur le poète Louis Bornet et le patois de la Gruyère,

Une retraite aux Entreprises électriques

M. Paul Favarger.

Après 40 ans de service dévoués et appréciés, M. Paul Favarger, atteint par la limite d'àgo quitte les Entreprises Electriques où il était entré en 1907.

M. Favarger avait fait ses études au Gymnase de Neu- châtel et au Technicum de Bienne.

Il s'expatria et travailla au service d'une compagnie élec¬

trique du Midi de la France Plus tard, il entra aux For¬

ces de Joux.

Muni d'une solide expé¬

rience, il était appelé à l'Ad¬

ministration des Eaux et Fofêts, qui devint ensuite les Entreprises Electriques, où M. Favarger fut affecté à la section électrique. En 1922, il était appelé à remplir le poste de chef du Service des eaux.

M. Favarger s'était attiré l'estime et l'attachement de tous ceux qui ont été en rap¬

ports avec lui. Il fut constam¬

ment dans l'exécution de sa tâche, animé d'un esprit com- préhensif et large ; il savait par là créer l'ambiance favo¬

rable à une fructueuse colla¬

boration entre ses collègues et ses sous-ordres.

Nous souhaitons à M. Fa¬

varger une longue et heureuse retraite.

J'ai dit, ailleurs, un peu du bien que je pense du professeur Jean Humbert, écrivain habile et connaisseur, grammairien compétent et pédagogue remarquable et remarqué. Je n'ai ni loisir ni (Jesse"1, aujourd'hui, de retoucher ce portrait, que je me réserve de compléter lors d'une nouvelle publication de M. Humbert.

Mais je ne manquerais à l'amicale et sincère estime que je nourris pour cet auteur si, dès maintenant, je n'engageais pas vivement nos lecteurs à fleurir leurs bibliothèques des œuvres d'un si attachant auteur. Sa monu¬

mentale thèse sur Bornet, préfacée par M.

Gonzague de Reynold, devrait être lue par tous ceux qui s'intéressent, de quelque manière ou à quelque titre que ce soit, à la Gruyère et à son patois. Son «Cours d'orthographe» appren¬

dra à chacun les notions grammaticales indis¬

pensables, en une langue claire, précise, effi¬

cace.

Quant à la brochure « Le Français, source de joie et de beauté », écrite avec un art raf¬

finé, elle doit être placée à portée de main de tous les amateurs de beau langage, de tous ceux « qui ne peuvent vivre satisfaits sans l'évasion de la lecture, sans le secours cfé la poésie ».

Un conte inédit (f^eve.

voile fin mais impénétrable. Son parfum était

— me semblait-il — un amalgame de musc ei de craie. Pour tout bijou, elle portait une opale et le fil qui la tenait me paraissait si ténu qu'il avait dû être tressé avec des cheveux blancs.

Une sorte d'envoûtement montait en moi.

Une musique évanescente susurrait à mes oreilles. J'étais séduit.

Quand elle se dirigea vers une porte, je la suivis. Je la suivis sur le perron et sous les arbres. A une velléité en moi qu'elle seule sentit, elle me prit la main. Elle marchait un peu en avant de moi, toujours sans parler.

Nous traversâmes le parc en prenant soin de rester à l'ombre des arbres.

Le bruit de ila fête s'éteignit de plus en plus.

Arrivés à la muraille, près d'une petite grille, elle l'ouvrit. Là, elle me .lâcha la main et com¬

me je voulais passer aussi, me retint en refer¬

mant la grille sur elle. Ainsi elle se trouvait en pleine lumière et lentement souleva son voile.

C'était une tête de mort qu'il y avait dessous et les grandes orbites, quoique vides, sem¬

blaient lourdes de regard...

Le lendemain matin, le jardinier me trouva, étendu sans connaissance, avec une pervenche dans la main. R, Chez nous comme ailleurs

Les flammes d'innombrables torchères n'é¬

clairaient qu'à peine salles et couloirs où les danseurs, masqués et travestis, suivaient en silence et comme nonchalamment le rythme des orchestres que l'amphytrion avait placés aux quatre coins de la rose, car le château ressemblait à une rose. La musique avait peine à peupler les longs escaliers clairs-obscurs. Il existait ainsi des îlots où se réfugiaient quel¬

ques couples dont l'intense plaisir était de ne pas se reconnaître... Exquis danger de l'in¬

connu. Et sous 'les voûtes passaient de longs parfums perdus, dont on ne 9avait s'ils étaient aigres ou doux.

Parfois une file indienne, tumultueuse, pour¬

chassait en chantant un domino apeuré. Dans le salon jaune, des hommes, déguisés sous des oripeaux féminins, buvaient des vins fins, par¬

laient d'escrime ou de fantômes souterrains.

Ils étaient insouciants et légèrement ivres.

Plus loin, une prétendue duchesse d'Audenges entretenait ri soi-disant Cromwell de confi¬

dences abondantes et langoureuses. Des Pier¬

rots rouges, verts ou blancs, boutonnés d'or ou d'argent, valsaient avec des fées petites et blon¬

des. Un groupe de Bohémiens contaient fleu¬

rette à de riantes Espagnoles, dont la beauté un peu vulgaire choquait Marie Stuart. Elle en fit la remarque à un vieux sultan verminé et poudré.

Dans ce chaos d'époques révolues, dans ce frou-frou de souvenirs anciens où l'on respi¬

rait le parfum des choses mortes, des êtres dansaient, riaient, aimaient...

Accoudée à une fenêtre au fond d'une venelle, une femme, dont on ne distinguait sur .le fond lunaire du parc que les contours charmants, semblait plongée dans la plus romantique des méditations. Ses cheveux tombaient sur ses épau'les en une immense vague, mais dans l'obscurité il était impossible d'en savoir la couleur. Sa figure était, dans l'ombre, une ombre d'ivoire.

Lorsque j'approchai, elle se couvritd'un voile.

Je l'invitai et nous dansâmes un long moment.

Elle ne paria point, toujours recouverte de ce

Auront galants

comme il leur faut...

Atiec un ingrat visage, On peut toujours rester sage.

Mais avec joli minois

C'est plus hasardeux, je crois...

Margot avait joli visage,

Cheveux dorés, seyant corsage.

Un beau garçon d'un grand village,

— Un beau garçon au cœur volage —■

Vint courtiser cette beauté.

Après avoir amour conté, A la Margot au beau visage, Il abusa de ses bontés.

Jeannette avait ingrat visage, Raides cheveux et plat corsage.

Un vieux garçon <Tun grand village,

— Un vieux garçon resté bien sage — Vint courtiser le laideron-

Tous deux heureux longtemps seront Car la Jeannette, au laid visage, Il épousa pour tout de bon.

Qu'importent donc jolis visages, Et beaux cheveux, et beaux corsages.

Chaque garçon de nos villages,

— Qu'ils soit fidèle ou cœur volage — Saura donner amour qu'il faut.

Filles avec ou sans défaut

— Qu'importe donc joli visage — Auront galants comme il leur faut !...

P. V.

c/V< ÖU5 M. le Dr Jean Humbert r

un ouvrage qui est capital ; il a publié ensuite un « Cours d'orthographe » où la pénétration de l'esprit s'appuie à un savoir sûr. Et il consa- cro maintenant, à la louange de la langue française, une étude précieuse par le juste sen¬

timent des choses dont elle est nourrie ». Et le préfacier de mettre en valeur, avec poésie et talent, les nombreuses qualités d'une brochure toute pleine de sève et de saveur, toute d'étin- celante originalité et de parfaits enseignements.

1EI1IJMEIÏÏ FERWIISTE FRIBOURGEOIS Dans son premier numéro de l'année 1946,

La Revue de Fribourg, sous le titre rappelé ci- dessus, a lancé un chaleureux appel en faveur de la constitution d'un Mouvement féministe fribourgeois.

L'appel a été entendu, puisque sous la' dis¬

tinguée et persévérante direction de Mme Paul Reichlen (Au Chalet de La Poya, à Fribourg), l'Association féministe fribourgeoise souhaitée s'est organisée.

Notre Revue, fidèle à ses premières amours

— si l'on ose ainsi dire, — se met bien volon-

Un F ribourgeois au B.I.T.

Nous avons eu le grand plaisir d'apprendre que M.

Marcel Robert, Dr ès sciences techniques, vient d'être nom¬

mé membre de la section de la sécurité industrielle au Bureau International du Tra¬

vail. M. Marcel Robert est le fils de M. Henri Robert pro¬

fesseur au Technicum de Fri¬

bourg. Il a fait ses études au Collège StTMichel. Il suivit ensuite les cours de l'Ecole Polytechnique Fédérale, où il obtint le doctorat ès sciences techniques.

Il collabora au bureau d'é¬

tudes du barrage de Rössens, puis fit un stage aux Etats- Unis.

Nous félicitons M. Marcel Robert, et lui souhaitons une féconde carrière au sein de la grande institution internatio¬

nale où il vient d'être appelé.

tiers au service de ces dames et, régulièrement leur consacrera colonnes et illustrations.

Toutes 'les personnes qui s'intéressent à cette Association féministe, absolument neutre poli¬

tiquement et. religieusement parlant, peuvent s'adresser soit à Mme Reichlen, déjà nommée, soit à Mlle Ruffieux, à Gruyères, soit à Mlle Probst, à Galmiz, soit à Mme Yolande Théve- noz, à Romont, soit à Mlle Perroulaz, au Pensionnat de Montagny-la-Ville.

Ce que femme veut, dit le proverbe- La suffragette fribourgeoise.

Ifci

M. Marcel Robert

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