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Ho 74 J,A. 6m* anné« PREMIER JOURNAL ILLUSTRÉ FRIBOURGEOIS NOVEMBRE 1952

Le numéro : 60 centimes ABONNEMENT 6 mois .... Fr. 3.- 1 an Fr. 6.- Chéques post, lia 2851 Administration,rédaction

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Service des annonces Avenue de la Gare 6 Téléphone (037) 2 37 60 Chèques post, lia 2851

Novembre a nettement été un mois

« sans >. Vous voyez de quoi je veuj parler : on s'est malheureusement habi.

tué à passer, de mois en mois, d'une

« affaire » à un « scandale >, d'une révé¬

lation sensationnelle à un procès specta¬

culaire, etc. Or, ce mois, rien. Ou de si petites choses qu'il ne vaut même pas la peine d'en parler.

C'est d'ailleurs bien réjouissant et l'on espère entrer maintenant dans des temps plus tranquilles ; le calme et l'absence de passions sont nécessaires à la bonne marche des républiques. Et si l'homme heureux n'a pas de chemise, si les peuples heureux n'ont pas d'histoire, les cantons doivent, pour être heureux, ne pas avoir d'histoires.

Et il est bon qu'en ce mois de novem¬

bre on puisse espérer en quelque chose.

L'attitude de la Nature à notre égard nous prédisposerait plutôt au pessi¬

misme : la pluie est venue, puis la neige, puis le froid. Et si les skieurs jubilent à l'idée de pouvoir s'évader de la monoto¬

nie du quotidien en allant frotter leurs

« lattes » sur nos Préalpes, les gens condamnés à la boue, au brouillard et à la grisaille des villes font triste mine en pensant qu'en raison d'un hiver pré¬

coce, il leur faudra attendre six mois au moins avant de sentir à nouveau le soleil leur chauffer les reins.

Mais en parlant de tristesse, je ne puis m'empêcher de penser au déchire¬

ment de ces parents qui, un dimanche matin, ont vu leurs enfants massacrés sur la route par une automobiliste im¬

prudente. Certes, tous les jours des enfants meurent, tous les jours des dra-

Triste novembre, donc, que rien n'est venu égayer. Même pas le compte rendu des travaux du Grand Conseil. Il a siégé trois semaines durant et s'est oc¬

cupé avant tout du budget. Encore une

ment pas la peine de tant s'échauffer pour ces quelques chiffres dont les réa¬

lités de la vie, ses exigences, démon¬

treront bientôt qu'ils sont faux.

Un bon point cependant pour mes-

mes sont enregistrés. Mais certaines de ces tragédies quotidiennes sont entou¬

rées de circonstances telles qu'elles frap¬

pent davantage que les autres. Voyez avec quelle espèce d'ironie la Mort a frappé : deux enfants innocents se ren¬

dent à la messe ; et ils sont tués par une jeune fille dont la profession, juste¬

ment, consiste à s'occuper des enfants, à se dévouer pour eux. Tragédie de Marly qui a endeuillé à jamais deux jeunes familles ; puissent-elles trouver ici un témoignage spécial de sympathie que nous leur transmettons au nom de nos lecteurs dont nous sommes sûrs d'être les interprètes.

sorte de monstre sacré, que ce budget.

On lui consacre un temps fou, quelque¬

fois les passions se déchaînent à son sujet et, à son ombre, les adversaires politiques s'affrontent. A cause de lui, on accuse les uns de mauvaise foi, les autres d'impéritie. On est pour avec des restrictions, des «mais» des «toutefois», et l'on est contre sans oser le dire ouvertement. Et quand on a longuement parlé, quand on s'est bien insulté, quand on s'est suffisamment soupçonné, on s'aperçoit que l'on n'a rien changé à rien et qu'en soi ce fameux budget est quel¬

que chose de tellement spéculatif, de tel¬

lement approximatif, qu'il ne vaut vrai-

sieurs les députés qui, cette fois, sem¬

blent avoir mis une sérieuse sourdine à leurs légitimes préoccupations électo¬

rales et n'ont pas, par des exigences dictées trop souvent par un besoin de popularité locale, chambardé le fragile édifice budgétaire mis en équilibre par le ministre des Finances.

Voilà donc, amis lecteurs, ce que fut ce mois de novembre. Bien sûr, il s'est quand même passé différents événe¬

ments. Vous en trouverez d'ailleurs l'écho à l'intérieur de ce journal. Mais, en soi, ce fut un mois gris.

Cependant la grisaille a son utilité.

Elle engendre momentanément le pessi¬

misme, certes, mais elle nous rappelle aussi que l'on vit surtout d'espoir. Et grâce à elle, dès maintenant, on peut se réjouir du printemps lumineux qui viendra. C'est quand on rase les murs pour se protéger de la bise, engoncé dans un lourd manteau et la goutte au nez, que l'on pense avec plaisir aux doux moments que l'on passe à la terrasse des cafés, le veston sur le dossier de la chaise et les manches retroussées, à regarder marcher les filles en robes légères et claires. C'est quand on glisse sur le verglas en se faisant éclabousser par les voitures que l'on apprécie le charme d'une promenade au soleil, quand les pieds s'enfoncent doucement dans l'herbe et que chantent à vos oreilles les frais ruisseaux. C'est quand le brouillard s'insinue traîtreusement entre votre peau et votre chemise que vous souriez à l'image de corps bronzés nonchalamment étendus au bord du lac où viennent mourir en bruissant les va¬

gues chaudes.

Mois où il ne s'est rien passé de très important ; mois terne, mois gris. Mais mois agréable quand même, puisqu'il a permis la renaissance de l'espoir.

Et nous avons celui, en cette fin d'an¬

née qui s'approche, de voir se réaliser le plus agréablement du monde tous vos souhaits, même les plus ardents, même les plus fous.

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Page 2 FRIBOÛEG-ILLUSTRÊ Novembre 1952

M. Edgar Grimm

C'est une véritable stupéfaction qui a frappé tous les Fribourgeois à la nouvelle de la mort de M. Edgar Grimm. Grâce à son esprit d'entre¬

prise, à l'aide de ses connaissances, il avait monté à la Tuffière une pisci¬

culture dont les produits ne tardè¬

rent pats à être appréciés. Et quand il allait cueillir le fruit de ses efforts, à 42 ans, la mort l'a emporté en quel¬

ques jours. M. Grimm laisse une foule d'amis. A sa femme et à ses deux enfants nous présentons toute notre sympathie. (Photo Rast)

M. Willy Bruggmann

Venu de Dagersheim où il était né en 1913, M. Willy Bruggmann s'était établi architecte à Fribourg en 1944.

Grâce à ses qualités professionnelles, il ne tarda pas à être fort connu et apprécié et nombreuses furent les maisons locatives, particulièrement les maisons familiales, qu'il édifia, soit en ville soit dans les localités environnantes. Terrassé par un mal implacable, M. Bruggmann dut inter¬

rompre toute activité et, après de pénibles souffrances, il est mort à l'âge de 40 ans.

M. Hilaire Baechler

M. Hilaire Baechler est décédé à Genève à l'âge de 80 ans. Un très grand nombre de Fribourgeois se souviennent encore de son sourire si sympathique, qu'ils eurent maintes fois l'occasion de voir alors que le défunt travaillait encore à Fribourg.

Il fut en effet, de 1899 à 1939, con¬

ducteur du funiculaire Neuveville- St-Pierre. En 1939, il prit sa retraite et alla rejoindre sa famille à Genève.

Il laisse le souvenir d'un homme dé¬

voué et serviable.

(Photo Ramstein)

M. Joseph Roberi

Retraité des CFF au service de qui il passa toute sa carrière, Joseph Robert était un citoyen unanimement apprécié. Il faisait partie de nom¬

breuses sociétés, particulièrement de l'Ancienne, des vétérans gymnastes, de la société de mytologie, du cercle radical des Travailleurs, des Abbayes de St-Luc et St-Sébastien. Il s'occu¬

pait également à Fribourg de la Chambre des pauvres. Il avait pris sa retraite en 1935 et il est mort à 76 ans, après une courte maladie.

M. l'abbé Chafagny

M. l'abbé Chatagny, curé doyen de Farvagny, est mort à 86 ans dans sa commune de Corserey où il s'était retiré en 1946. Ordonné prêtre en 1894, M. l'abbé Chatagny fut vicaire à Genève et chanoine à Romont avant d'être nommé curé de Farvagny. H dirigea cette paroisse avec un dis¬

cret et inlassable dévouement pen¬

dant 43 ans. Il laisse le souvenir d'une vie sacerdotale simple et vouée totalement à la prière et au ministère des âmes.

MEMORIAM

généreusement leur vie pour que nous, soldats de 1952, qui les avons relevés, nous soyons, en ce jour, à leur place, au cœur d'une cité toujours libre.

A la fin de la cérémonie, la foule a chanté le cantique suisse puis une messe pour les morts a été dite à la cathédrale par M. le chanoine Philipona, cap. aum.

Le sermon a été prononcé par le cap.

aum. Magnin.

Malgré le mauvais temps, la popula¬

tion a tenu à s'associer à cette fête du souvenir, et grande était la foule qui se pressait sur la place de l'hôtel de ville.

C'est que chacun, soit en 1914, soit en 1939, a pleuré, qui un parent, qui un ami, mort au service de la patrie.

Nos clichés :

Face aux sociétés militaires et à la foule, le contingent des Grenadiers s'ali¬

gne impeccablement.

* *

Les S.C.F. participaient également à la cérémonie.

A côté de la tribune, la garde d'hon¬

neur du drapeau de la Gendarmerie.

Les autorités civiles étaient représen¬

tées par, de gauche à droite : M. le con¬

seiller communal Macheret ; M. Ducot- terd, directeur militaire ; JIM. les juges j cantonaux Marmier et Ems.

Distinction

Lors de la dernière assemblée géné¬

rale des délégués de l'A.S.F.A., M. Joseph Schmid, député à Fribourg, ancien pré¬

sident du F.-C. Central, a été nommé membre du comité directeur.

C'est la première fois qu'un Fribour¬

geois est élu au poste suprême de diri¬

geant de l'A.S.F.A.

C'est par un temps particulièrement peu clément, qui ajoutait à la tristesse de la manifestation, que s'est déroulée devant l'hôtel de ville de Fribourg la traditionnelle cérémonie « In Memo- riam », dédiée à la mémoire de nos sol¬

dats morts sous les drapeaux durant les deux dernières mobilisations. C'est la section fribourgeoise des troupes du ser¬

vice de santé qui a assuré l'organisation impeccable de cette manifestation.

Un cortège a d'abord parcouru la ville derrière les drapeaux escortés depuis l'arsenal par une section d'honneur four¬

nie par l'école de recrues des troupes de transmission d'infanterie, et derrière la

« Landwehr » dirigée par M. René Pil- lonel. Puis, devant l'hôtel de ville, les sociétés participantes étant rangées face au contingent des Grenadiers et au

drapeau de la Gendarmerie,. une cou¬

ronne a été déposée au pied du monu¬

ment aux morts et M. le major Pierre Barras, commandant du Bat. 20, a pro¬

noncé l'allocution d'usage.

En termes émouvants, il a rappelé le sacrifice de ceux qui restèrent jusqu'à la mort fidèles à leur serment de soldat et s'est efforcé d'établir comment nous pouvions leur rendre hommage, à eux qui sont morts en faisant leur devoir. Et il a terminé en disant : Ayant forgé dans la paix l'instrument véritable de notre politique, avec ce tranquille courage né¬

cessaire à la vie de tous les jours, si l'heure de l'épreuve doit venir pour nous, nous pourrons compter sur l'appui de Celui qui tient le sort des nations entre ses mains. Tel est le devoir que nous tracent tous ceux qui ont donné

M. et Mme Auguste Castella-Gachet, |k| f V n enfants et 2 arrière petits enfants. La à Saucens (Bulle), ont fêté dernièrement R population de Gruyères, dont les jubilai- le cinquantième anniversaire de leur res sont originaires, a réservé un accueil mariage. Ils étaient entourés à cette occasion de leurs 7 enfants, 21 petits des plus chaleureux à cette belle famille.

Nos as de Chacun connaît M. Marcel Chasset, de Fribourg, qui s'est illustré à maintes reprises sur les ondes nationales et internationales. En particulier, les ins¬

tallations techniques qu'il a montées pour l'ascension-reportage au Cervin ont fait l'admiration du monde entier et la

! la radio presse internationale n'a pas été avare d'éloges pour notre artisan fribourgeois.

Il travaille également souvent pour le compte de la radio suisse et nous l'avons trouvé, l'autre jour, installé à l'Uni¬

versité où il avait été chargé d'enregis¬

trer la séance du dies academicus.

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Novembre 1952 FRIBOURG-ILLTJSTRÊ Page 3 'M' . i.v.-.-AL'---.-••■ - ce - '-:-:o C»'

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dans la recherche du beau. Et l'on a une fâcheuse tendance à croire que les artis¬

tes, qu'ils soient peintres, sculpteurs ou poètes, vivent de l'air du temps. Ils sont indispensables à la vie de la cité, mais la cité les regarde trop souvent comme d'étranges individus qui n'ont pas le sens commun et qui ne devraient, dès lors, pas avoir les mêmes besoins maté¬

riels que les autres citoyens.

Soutenons nos artistes fribourgeois.

Ils sont pleins de talent. Mais pour que ce talent puisse s'épanouir, il faut que les œuvres créées trouvent leur place dans la vie de chacun.

A gauche en haut : « Inde », œuvre maîtresse du sculpteur Antoine Clara/., derrière laquelle se profile, souriant, le peintre Raymond ÀVIeuwiy.

A droite en haut : >1. le conseiller communal Colliard et M. le syndic Bourgknecht étalent au vernissage. Au fond, portant lunettes, le peintre Yoki.

Au milieu : Nanette Genoud, dont les œuvres furent très admirées, en conver¬

sation avec M. Job, architecte.

Au milieu, à droite : Une œuvre de Yoki « mon premier atelier ».

Une fois de plus, l'automne a vu s'ou¬

vrir, dans les salles de l'Université, l'ex¬

position des peintres, sculpteurs et archi¬

tectes fribourgeois. Une foule extrême¬

ment nombreuse a assisté au vernissage, témoignant de l'intérêt toujours accru que la population porte aux travaux de nos sympathiques artistes. Les œuvres exposées étaient toutes remarquables, témoignant, chez les anciens comme Buchs ou Robert, d'une belle fidélité aux règles classiques, chez les jeunes comme Schorderet, Meuwly ou Rody d'une re¬

cherche constante qui doit permettre le plein épanouissement de leur person¬

nalité. L'invitée d'honneur était, cette année, Nanette Genoud, de Lausanne, dont les toiles ont obtenu le plus vif succès et ont valu à leur auteur les plus chaleureuses félicitations.

Après le vernissage, où ont pris la parole MM. Claraz et Schmit, artistes et invités se sont retrouvés au buffet de la gare où un souper des plus joyeux a marqué le début de cette exposition qui fut un grand succès.

Mais ce n'est pas tout d'admirer, de louer, de féliciter. Il faut encore permet¬

tre à nos artistes de continuer leurs travaux, de se perfectionner toujours

A droite en bas : M. Antoine Claraz prononçant le discours de bienvenue au vernissage.

Au milieu en bas : Conversation ani¬

mée entre le peintre Armand Niquille et M. Eric Thilo, journaliste et poète.

A gaucho en bas : Vitrail de l'église d'Avenches « Vierge il l'enfant », œuvre de Yoki datant de 1951.

(Photo Thévoz) -rïTjT;

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Page 4 FRIBOUKG-ILLUSTRÊ Novembre 1952

CE QUI AURAIT PU EIRE LE NASSACRE DE LA GRAND-FONTAINE

NOTRE RECONSTITUTION Au soir du 29 octobre, un drame se

déroulait au café de la Grand-Fontaine, anciennement café du Mouton, à Fri- bourg : un citoyen Jaquet, habitant Ja rue de l'Hôpital, arrivait au café, mous¬

queton sous le bras. Croyant avoir quel¬

ques raisons de soupçonner sa femme, travaillant comme sommelière au café de la Grand-Fontaine, il venait lui-même faire prompte justice. Il trouva sa fem¬

me attablée avec deux amies, Mlle Thé¬

rèse Zbinden et Mme Béatrice Arm.

Immédiatement, il arma son mousque¬

ton et le pointa en direction de la table où se trouvait sa femme. Dans le café, il se fit un grand silence et le voile de l'angoisse recouvrit toutes choses. Pris de vin, Jaquet tanguait légèrement et son arme menaçait tour à tour chacune des trois femmes qui, avec terreur, voyaient se promener devant leurs yeux l'orifice noir et effrayant du fusil mili¬

taire. Les secondes passaient, qui parais¬

saient être des heures et, paralysées par la peur, les femmes n'avaient d'autre

réaction que de suivre des yeux le petit trou noir d'où, à chaque instant, pouvait sortir la mort.

Enfin, presque en même temps, les trois femmes réagirent. Mmes Jaquet et Zbinden se jetèrent sous la table, qu'el¬

les renversèrent. Quant à Mme Arm, elle se glissa le long du banc qu'elle occupait, cherchant ainsi à sortir du champ de tir.

C'est alors que le coup partit. Et ce fut Mme Arm, innocente victime, qui reçut la balle. La main droite en partie déchiquetée, perdant son sang en abon¬

dance, elle vint s'affaler aux pieds du tireur, réussit à se traîner sur les genoux et à se relever et, sans l'aide de per¬

sonne, sortit du café et se rendit au poste central de gendarmerie.

Pendant ce temps, Jaquet rechargeait son arme pour achever sa sinistre beso¬

gne. Prisonnières sous la table renversée, les deux femmes ne pouvaient plus échap¬

per à son mousqueton meurtrier. Heu¬

reusement, quand il voulut mettre une

nouvelle cartouche dans la chambre à cartouches, son arme s'enraya. Mû par un curieux réflexe, il n'insista pas et s'en alla, tout en manipulant son mous¬

queton qu'il réussit à remettre en état pendant qu'il montait la Grand-Fontaine.

Là. quand un passant l'interpella, il tira en l'air.

Il est facile d'imaginer ce qui serait arrivé si l'arme de Jaquet ne s'était pas enrayée au café. A 1 mètre de distance, il vidait son magasin sur les deux fem¬

mes et la police n'avait plus qu'à ramas¬

ser les cadavres.

A gauche, la reconstitution du drame : Mmes Arm (1), Zbinden (2), Jaquet (8) aux place» qu'elles occupaient quand apparut Jaquet (4).

A droite : Sur son lit d'hôpital, Mme Arm, le bras droit bandé, reçoit la visite de Mlle Thérèse Zbinden.

UN PAS DE GEANT VIENT D'ETRE FRANCHI...

...grâce à la stérilisation de l'eau par les rayons ultra-violets C'est le 4 novembre dernier, qu'a eu

lieu l'inauguration des nouvelles instal¬

lations, en présence de M. le Conseiller d'Etat Baeriswyl, M. Dumont, intendant de l'Arsenal de Fribourg, venu en rem¬

placement de M. le Conseiller d'Etat Ducotterd, M. le Dr Roggo, directeur de l'Institut cantonal d'Hygiène, M. Ruffy, du Service fédéral d'Hygiène à Berne, M. Aeby, architecte cantonal, M. Mise¬

rez, adjoint du chimiste cantonal.

M. Armand Schmid, directeur de la Centrale S. A. à Bienne et Président du

conseil d'administration de la Var S. A.

qui fabrique le nouvel appareil, avait invité également les industriels et arti¬

sans qui ont collaboré à la réalisation des stérilisateurs « Stevar ».

Les hautes cimes entourant la coquette station du Lac Noir, donnent au paysage l'aspect d'un immense amphithéâtre, et sont parées depuis peu, de leur étince- lante toilette d'hiver. C'est dans ce cadre grandiose, qu'a été faite la démonstra¬

tion de l'appareil « Stevar », unique au

monde dans sa catégorie, par sa concep¬

tion et les résultats obtenus dans les nombreuses expériences auxquelles il a été soumis.

M. Munzhuber, ingénieur chimiste de la Var S. A., a fait une conférence sur les problèmes posés par la stérilisation de l'eau, ainsi que sur les caractéristi¬

ques du nouvel appareil muni d'une lampe de quartz grâce à laquelle l'eau est exposée aux rayons ultra-violets.

Ainsi, après trois ans de recherches incessantes et de persévérance, des ingé¬

nieurs de chez nous, aidés constamment par un président de conseil compréhen- sif, ont mis au point un appareil d'un prix abordable, et d'un volume extrême¬

ment réduit.

Sans être xénophobe, on est heureux d'applaudir une victoire Suisse, dans un domaine où de nombreuses entreprises étrangères sont encore loin du but at¬

teint par M. Munzhuber et ses collabora¬

teurs ; avec le nouveau stérilisateur, la technique a fait un grand pas, en vue de l'amélioration des conditions d'hy¬

giène et de la santé publique.

Les casernes du Lac Noir sont dotées de deux groupes contenant respective¬

ment huit cents et mille litres, et per¬

mettant un débit de trente litres à la minute et par appareil.

L'eau chargée de «colis»

n'est pas potable !

Une eau est potable, au sens de l'or¬

donnance fédérale sur les denrées ali¬

mentaires, si elle ne contient pas plus de dix germes au ccm. et aucun « bac- térium coli » dans cent ccm. Certaines bactéries sont pathogènes, et en géné¬

ral elles provoquent des troubles digestifs et intestinaux. Les centres urbains possèdent des installations stéri¬

lisant l'eau par l'emploi du chlore et de l'ozone, nécessitant un personnel spé¬

cialisé. L'appareil « Stevar » présente un intérêt réel pour la stérilisation de l'eau devant alimenter une propriété de

campagne, un sanatorium de montagne ou tout autre immeuble éloigné des centres et n'étant pas ravitaillé par un réseau officiel.

Ce qu'est l'appareil « Stevar » Dans l'appareil Stevar, de forme cylin¬

drique, d'une hauteur de 39 cm. et d'un diamètre de 5 cm., l'eau s'écoule entre un tube en quartz transparent, fermé d'un côté, et une gaine concentrique en anticorrodal. Pour provoquer la turbu¬

lence indispensable à une bonne irradia¬

tion, une spire métallique est fixée sur le tube en quartz transparent. L'eau parcourt ainsi autour de la lampe de quartz, placée à l'intérieur du tube, une distance d'environ 2 m., l'épaisseur de la couche étant de 5 mm. Le temps d'ir¬

radiation est extrêmement court, soit 0,2 seconde. Grâce à la turbulence pro¬

voquée par la spire, toutes les particules de l'eau sont exposées, pendant un temps très bref, aux rayons ultra-violets.

Il est ainsi possible de stériliser 700 litres à l'heure.

Le tube en quartz transparent est lui-même fixé à un manchon métallique.

C'est sur ce dernier qu'est placée la gaine extérieure, en anticorrodal, au moyen d'une fermeture baïonnette. Un joint annulaire assure l'étanchéité.

Le nettoyage de l'appareil doit s'ef¬

fectuer environ une fois par mois. Par un simple mouvement de pression et de rotation, on sépare le tube de sa gaine ; puis, par un mouvement de vissage, la spire est enlevée. La plaque de ferme¬

ture de la gaine se dévissant, toutes les parties de l'appareil sont ainsi accessi¬

bles au nettoyage mécanique.

L'appareil Stevar peut être utilisé de différentes manières. Lorsque dans l'im¬

meuble il n'y a qu'un seul robinet pour l'eau potable, l'appareil est simplement fixé au robinet et ne nécessite aucune installation particulière, mais si toute l'eau amenée dans la maison doit être stérilisée, l'appareil est monté dans la

conduite principale.

Afin d'assurer la distribution de l'eau durant les heures de pointe, la puis¬

sance de l'appareil — 700 litres-heure — est compensée par un réservoir sous pression, dont les dimensions dépendent du nombre d'habitants. Les robinets sont d'abord ravitaillés par le réservoir. Le niveau dans ce dernier ayant atteint le minimum déterminé, le régulateur de pression déclenche la lampe de quartz et par un relais la vanne magnétique est ouverte. L'eau sortant de l'appareil s'écoule, avec l'eau du réservoir, vers les robinets. Ces derniers étant de nouveau fermés, l'eau stérilisée remplit le réser¬

voir jusqu'à un niveau maximum déter¬

miné. A ce moment le régulateur de pression arrête, par la vanne magnéti¬

que, l'arrivée de l'eau, et déclenche la lampe de quartz. Le fonctionnement est entièrement automatique, ne demande aucune surveillance, et donne toute garantie que l'eau distribuée dans la

maison est exempte de germes patho¬

gènes.

La puissance de l'appareil étant de 700 litres-heure, 14.000 litres d'eau peu¬

vent être stérilisés en vingt heures. On compte, en général, une consommation de 300 litres d'eau par personne et par jour. Un seul appareil suffit ainsi pour assurer le ravitaillement en eau d'envi¬

ron 45 personnes. Il s'agit simplement de choisir un réservoir de dimensions appropriées.

Ces appareils ont été contrôlés par les laboratoires cantonaux, et les résul¬

tats bactériologiques ont toujours donné entière satisfaction. Elgé.

Nos photos.

A gauche : L'appareil « Stevar ».

(Photo Stolz) A droite : Les casernes du Lac Noir.

(Photo Mülhauser)

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que le plus moderne, quelques-unes des œuvres de notre jeune artiste. Cette exposition, qui vient de fermer ses por¬

tes, a connu un succès mérité et aura contribué à faire encore mieux connaître et apprécier le goût artistique très siu- de Marco Lorson.

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Page 6 FRIBOURG-ILLUSTRÎ Novembre 1952

En la Fête de St-Albert le Grand, l'Université de Fribourg a eu son « Dies academicus >. Professeurs en toge, so¬

ciétés d'étudiants arborant leurs cou¬

leurs, invités de marque, tout donnait à cette manifestation traditionnelle un cachet particulier. Mais la cérémonie était particulièrement rehaussée, cette année, par la présence de deux évêques suisses, Mgr François Charrière, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, et Mgr Nestor Adam, évêque de Sion.

Après la messe de circonstance, les invités ont été reçus dans le hall d'hon¬

neur de l'Université, puis la cérémonie a débuté à l'aula. M. le professeur Louis Chardonnens, recteur sortant de charge, a fait son rapport annuel puis il a trans¬

mis la chaîne d'or, insigne de son grade, au nouveau recteur, M. l'abbé Othmar Perler. Celui-ci a prononcé son discours inaugural et a choisi comme thème les mosaïques découvertes dans les cata¬

combes de Rome. Il a accompagné son exposé de projections.

Puis on a nommé deux nouveaux doc¬

teurs « honoris causa > de l'Université, dont Mgr Adam, évêque de Sion, qui a reçu son diplôme des mains du doyen de la Faculté de théologie. A également été nommé Dr h. c. M. Scherrer, an¬

cien conseiller national, à qui M. le pro¬

fesseur Schwander, doyen de la Faculté de droit, a remis son diplôme.

Nos photos :

A gauche en haut : M. le recteur Chardonnens prononçant son rapport de fin d'année.

A gauche en bas : Le nouveau recteur M. l'abbé Perler, pendant sa leçon in¬

augurale.

A droite en haut : M. Scherrer reçoit A droite en bas : Mgr Adam reçoit son son diplôme de Dr h. c. des mains de diplôme de Dr h. c. des mains de M. le M. le professeur Schwander. professeur Llithy.

».

\

LE CAECILIENVEREIN DE ST-MAURICE A 75 AMS

Le 16 novembre, le Caecilienverein de la paroisse de St-Maurice, à Fribourg, a fêté ses 75 ans. Un office solennel a été célébré à cette occasion en l'église paroissiale. Les chanteurs ont exécuté une messe pour chœur d'hommes avec accompagnement d'orgue et d'instru¬

ments de musique, composé spéciale¬

ment pour la circonstance par M. Geor¬

ges Aeby, directeur honoraire du Caecilienverein.

A l'issue de l'office, un cortège con¬

duit par <r la Concordia j> a traversé les Bas Quartiers jusqu'aux Tanneurs où était préparé le banquet. L'après-midi, la population a pu assister à un concert religieux auquel Mme Monnard-Casira- ghi, professeur au conservatoire, et M.

Gabriel Zwick, organiste, ont prêté leur concours.

Cette fête, qui a marqué le jubilé du Caecilienverein de St-Maurice, seul chœur d'hommes d'église que nous ayons à Fribourg, a été réussie en tous points.

Nos photos :

A gauche : La Concordia, menée par son président M. Guggenheim, conduit le cortège à travers le quartier de l'Auge.

• . s ï '

A droite : Le comité d'honneur au cor¬

tège, de gauche à droite, M. Roggo, Inspecteur, M. le chanoine Moser, curé de St-Maurice, Mgr Schœnenberger, Prévôt de la Cathédrale, M. José Python, directeur de l'Instruction publique.

(7)

Novembre 1952 FRIBOURG-ILLUSTRÊ Page 7 Le Restaurant français

La Brasserie-café

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Les salons des conférences Les salles des fêtes Cave réputée

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Page 8 FRIBOÜ R'G - ILLUSTRÉ Novembre 1952

DE LA PHOTO SUR ALUMINIUM AUX ABRASIFS

SH

Sans éclats, sans réclame tapageuse, simplement grâce à l'esprit d'initiative de quelques Fribourgeois, une nouvelle industrie a vu le jour dans la capitale du canton où elle occupe une partie des locaux abandonnés par les sociétés <Fir»

et «Lufaco».

Il s'agit de l'exploitation d'une inven¬

tion suisse, mise au point par le Dr Schenk, et qui consiste à faire de la photo sur plaques d'aluminium. Ce pro¬

cédé révolutionnaire est basé sur les pro¬

priétés de porosité de l'aluminium qui tient lieu de support, comme le papier ou le carton dans la photo ordinaire ; mais les sels sensibles sont fixés au sup¬

port non pas par émulsion, selon le pro¬

cédé habituel, mais par électrolyse.

L'aluminium sensibilisé, à part deux bains supplémentaires et une cuisson, se traite absolument de la même ma¬

nière que le papier ou le carton en pho¬

to : développement, fixage, virage, lava¬

ge. Le champ d'application de ce pro¬

cédé est illimité et l'armée, par exem¬

ple, a déjà passé à l'usine de Fribourg,

«L'aluminium-photo S. A., Fribourg», de nombreuses commandes.

Dans les mêmes locaux, une autre entreprise a vu, ou revu, le jour. Il s'agit de la « Nouvelle Fir S. A. Fri¬

bourg », qui reprend l'exploitation d'une partie des brevets de l'ancienne « Fir S. A. », particulièrement les abrasifs, les poudres et pâtes à polir et certains pro¬

duits chimiques.

Nos photos :

A gauche : Le Dr Maurice Collaud, qui dirige la partie commerciale de ces deux industries.

A droite : Le Dr Kalt, chimiste, et M. G ran gier, chef du personnel de la

« Nouvelle Fir S. A. ».

NOUf AVONS NOS G G. I., ce sigle que nous ont fait con.

naître les soldats de la libre Amérique en venant passer leurs vacances chez nous, est entré dans nos mœurs. En effet, le service de protection anti¬

aérienne a organisé des cours d'instruc¬

tion pour Gardes d'Immeubles. Ces hom¬

mes, recrutés parmi ceux qui ne font pas, pour une raison ou pour une autre, de service actif, ont reçu pour tâche de lutter, en cas de guerre, contre tous les sinistres pouvant résulter d'une attaque aérienne. Ils ont suivi à cet effet une série de cours et ont dû participer à des exercices pratiques dans les 32 commu¬

nes qui ont l'obligation de prévoir des services de G. I.

Les participants à ces cours ont dû se familiariser avec les dangers d'une at¬

taque aérienne et avec les moyens pro¬

pres à lutter efficacement contre ces dangers. D'une manière générale, ces cours, bien que d'une durée limitée, ont été fort utiles et ceux qui les ont suivis en ont retiré grand profit. A Fribourg, le cours était commandé par M. Louis Steinauer, M. Jules Bernhard fonction¬

nant comme chef technique et MM. Pic- cand, Zillweger et Dubey comme chefs de classe.

Nos photos :

A gauche : Les G. I. luttent contre l'Incendie sous les ordres de M. Plccand.

A droit« : Un spectacle qui nous rap¬

pelle de tristes souvenirs.

Ne se fait pas cafetier qui veut. H faut maintenant, pour exercer cette noble profession, obtenir un diplôme qui ne s'acquiert pas sans peine. Et c'est très bien ainsi car il est juste que l'on puisse avoir pleine confiance dans les qualités professionnelles de ceux qui doivent nous recevoir, nous nourrir et nous abreuver.

L'un des premiers, sinon le tout pre¬

mier, le canton de Fribourg prit l'initia¬

tive d'organiser ces cours. Ils connais¬

sent un succès grandissant et c'est cha¬

que année une cinquantaine de nou¬

veaux futurs cafetiers qui s'inscrivent pour les suivre. Il est bien entendu qu'il ne s'agit pas d'un apprentissage complet et que ceux qui viennent là sont sensés connaître déjà la moindre des choses dans le métier. On leur donne cependant, grâce à des professeurs aussi compétents que dévoués, les bases indispensables à la pratique du métier : service de salle, service de table, service de cave, soins à donner aux vins, à la bière, calcul des prix de revient, droit, cuisine, etc. Ainsi qu'on le voit, il ne s'agit pas d'une petite affaire et, pendant les huit semaines que dure le cours, les candidats ont ample¬

ment matière à occuper leurs journées.

Comme de coutume, durant le cours de cuisine donné aux Merciers par le maître de céans M. Auderset, les journa¬

listes ont été invités à déguster un suc¬

culent repas préparé par le maître et ses élèves et servi de manière char¬

mante par ces dames du cours.

Nos photos :

A gauche : M. Charles Reichler dé¬

montre aux élèves comment on met on tonneau de bière en perce.

A droite : L'art de tirer une Wèrti par H, Martens Ottmann, chef bra**T à 1a Brasserie Beaoregard.

(9)

Novembre 1952 FRIBOURO-ILLUSTBÊ Page 9

voici wore MiVDA

RECETTES ET SANTE • L'AIL Avez-vous une indigestion, de la pa-

I resse intestinale ou... le contraire ? Buvez un bouillon d'ail. Il y a des mala¬

dies contagieuses dans l'air ? Buvez du

| bouillon d'ail. H vous en préservera.

Voilà ce que pensent les bonnes gens I de chez nous et les conseils qu'ils nous transmettent de génération en généra-

Modèle de Dior

Ce costume — ou robe si vous vou- I lez — est créée pour être porté sous lune pelisse ou un manteau trois- I quarts. Le mouvement d'écharpe de I l'épaule à la hanche en passant sous lia ceinture, produit un joli effet I d'éventail, contraste amusant avec la

! jupe-fourreau.

Christ par le roi de la quatrième dyna¬

stie Memphite, font état des gousses d'ail distribuées aux ouvriers pour les préserver des maladies et leur donner du cœur à l'ouvrage. Au moyen âge, le célèbre alchimiste Paracelse en recom¬

mande l'usage pour se préserver de la peste. Et la tradition rapporte que qua¬

tre voleurs célèbres échappèrent à l'épi¬

démie qui décima la population de Mar¬

seille en 1726, grâce à un antiseptique composé de vinaigre et de gousses d'ail.

L'ail est donc, à plusieurs titres, un condiment agréable et utile. Attention seulement à l'ail cru, qui contient des essences volatiles irritantes, mal tolé¬

rées par les estomacs délicats.

Voici, par contre, deux recettes de soupe à l'ail que n'importe quel malade peut absorber sans le moindre inconvé¬

nient.

SOUPE « DE MA CONCIERGE » Mettre dans une casserole, à feu doux, une noix de beurre. Délayer une cuil¬

lerée de farine dans le beurre fondu, en évitant qu'il roussisse. Ajouter quatre

Ion. Ils n'ont pas tort. L'ail est un Ixcellent désinfectant intestinal et un L'.ibiotique. C'est aussi un bon révulsif f.e la médecine moderne emploie dans traitement de certaines affections l imonaires. La teinture d'ail a une :tion hypotensive. Les Arabes se sér¬

iât de l'ail comme contre-poison et

|:nme tonique pour soigner les hémor- r dcs. Au Sahara, on suce des gousses fäil pour calmer la soif.

I Le pouvoir antibiotique de l'ail est irnu depuis des siècles. Si l'on en croit

|:> savants archéologiques, son emploi ponte à la plus haute antiquité. Des [jcriptions gravées sur la pyramide de koh, construite 4.500 ans avant Jésus-

Modèle de Piguet

Réalisé dans un lainage sable, ce beau manteau aux lignes amples est très confortable. Détail original : des poches à rabat sur le revers du col.

Manches très larges pouvant se re¬

tourner et se porter trois-quarts. Le petit chapeau du modèle est exécuté avec la même étoffe que le manteau.

Les rides peuvent s'atténuer Il n'est guère possible d'effacer les rides : on peut, par le maquillage, les atténuer, mais attention, car le remède peut être pire que le mal ! S'il s'agit de petites rides provoquées par un léger affaissement des tissus et non des rides d'expression, on peut essayer de redon¬

ner plus de fermeté aux muscles et à l'épiderme en utilisant des crèmes spé¬

ciales (hydratantes) des compresses froides, en laissant la peau respirer le plus possible. Si vous utilisez un fond de teint, nous ne saurons trop vous conseil¬

ler une première couche de produit inco¬

lore et un léger poudrage également incolore ; ensuite, vous pouvez appliquer le fond de teint.

Il existe d'ailleurs des produits de beauté spécialement conçus pour les maquillages de ce genre. Si vous utili¬

sez le ( fond de teint à même la peau, sans autre protection, l'excédent de la crème empâtera les rides, et les rendra ainsi plus visibles.

Anne-Marie Lauruy.

La mode anglaise

D'Angleterre nous arrive ce joli manteau de tweed à carreaux, dont le haut col montant est très confor¬

table pour l'hiver. D'une ampleur agréable, il peut très bien se porter sur un tailleur si l'on supprime la ceinture.

gousses d'ail épluchées. Mouillez avec moitié eau, moitié lait. Laisser cuire de cinq à dix minutes.

SOUPE A L'AIL LANGUEDOCIENNE Mettre quelques grains d'ail à bouil¬

lir dans une petite casserole d'eau.

Quand l'eau bout, ajouter des vermicel¬

les ou de petites pâtes. Au dernier mo¬

ment, monter un jaune d'ceuf avec de l'huile d'olive crue. Verser la soupe à l'ail dessus en remuant tout le temps.

Pocher le blanc dans l'eau bouillante et le jeter dans la soupe au moment de servir.

Avez-vous des petits gâteaux qui ont l'air comme si je les avais faits moi- même ?

Une pelisse élégante De création parisienne, cette belle pelisse d'astrakan a grande allure.

Les larges manches et le col sont bordés de daim. Une idée nouvelle qui complète le charme de cet élé¬

gant modèle.

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Le bon conseil d'un installateur : Le cordon d'allongement qui a une fâcheuse tendance à se détacher juste¬

ment quand on est en train de repasser ou d'employer l'aspirateur, peut être attaché comme montré ci-dessus.

r

Voire horoscope pour le mois de décembre Les tendances de votre destin suivant que vous êtes née sous l'un ou l'autre des signes du zodiaque :

Bélier 21 mars — 21 avril : Une in¬

fluence inexplicable vous plongeait ces jours derniers dans une perplexité qui vous semblait sans issue. Vous retrou¬

verez votre équilibre nerveux, car une solution heureuse se présentera et vous apportera une grande joie. Prenez garde à votre santé qui vous semblera très capricieuse ces jours prochains.

Taureau 21 avril — 22 niai : Un mal¬

entendu vous a éloignée de gens qui vous sont chers. Votre impulsion en était la cause. Une amélioration de ces rela¬

tions vous fera entrevoir de nouvelles perspectives d'avenir. Ayez plus de cou¬

rage dans vos actes. Satisfaction sur le plan social.

Gémeaux 22 mai — 22 juin : Des soucis d'argent vous ont momentanément gê¬

née. Votre pessimisme disparaîtra sous peu. L'équilibre matériel que vous re¬

cherchez s'améliorera. Economisez votre système nerveux. Quelques difficultés avec votre entourage sont à prévoir. De bonnes nouvelles vont peut-être donner une nouvelle orientation à votre acti¬

vité.

Cancer 22 juin — 23 juillet : Les voyages vous seront défavorables. Vos relations sentimentales seront meilleu¬

res grâce à votre habile diplomatie. Vous retrouverez un équilibre harmonieux qui vous donnera un regain d'activité. Si vous avez l'esprit inventif, de très belles possibilités se présenteront à vous. Ayez plus de décision dans vos actes et un brin de témérité.

Lion 23 juillet — 23 août : Vos affai¬

res de cœur vont se compliquer un peu, mais si vous savez être patiente, vous serez récompensée par une amélioration de vos relations sentimentales. Méfiez- vous de votre égoïsme momentané qui peut vous susciter quelques difficultés.

Certains soucis d'argent sont à prévoir, peu graves d'ailleurs. Amélioration de votre santé.

Vierge 23 août — 23 septembre : Soyez très prudente dans vos actes. Vous avez quelques tendances à négliger des choses très importantes pour votre avenir. Ne vous abandonnez pas à votre impulsion, réfléchissez et fiez-vous à votre raison. D'heureuses nouvelles sont à prévoir, ainsi qu'une amélioration de vos problèmes sentimentaux.

Balance 23 septembre — 24 octobre : Une mésentente sentimentale va vous conduire à un pessimisme exagéré. Ce désaccord ne sera que de courte durée.

Une stabilité plus marquée de votre caractère facilitera vos relations avec votre entourage. Gains intéressants à prévoir sur le plan matériel. Un voyage en perspective.

Scorpion 24 octobre — 23 novembre : Evitez les jeux, vous y perdriez de l'ar¬

gent. Votre tempérament vous portera à la rêverie. Grande joie sentimentale.

Méfiez-vous cependant des apparences ! Soyez prudente dans vos déplacements.

Votre santé est à surveiller.

Sagittaire 23 novembre — 22 décem¬

bre : Vous souffrez d'un isolement que vous avez créé vous-même et qui est dû à votre fierté. Ce malaise se dissipera rapidement si vous savez user de plus de souplesse. Des nouvelles imprévues vous aideront à sortir de cette impasse. Votre entourage attend de vous moins de brus¬

querie et plus de patience. Un voyage consolidera probablement vos liens senti¬

mentaux. Prenez garde à votre humeur irrégulière.

Capricorne 22 décembre — 21 janvier : Votre tempérament vous portera à un optimisme favorable à votre activité.

Grande joie sentimentale, suivie de légères déceptions ducs à votre manque de franchise et de réflexion. Si vous savez vous dominer, vous aplanirez les difficultés qui pourraient surgir durant ce mois.

Verseau du 21 Janvier — 19 février : Une influence étrangère vous redonnera une certaine tranquillité d'esprit. Votre entourage en bénéficiera, car votre hu¬

meur capricieuse de ces derniers jours vous avait fait commettre quelques erreurs. Bonnes perspectives sur le plan matériel ; d'heureuses nouvelles pour¬

raient modifier votre activité en l'amé¬

liorant.

Poissons 19 février — 21 mars : Cer¬

taines chances inespérées vont se pré¬

senter à vous. Sachez les utiliser oppor¬

tunément. Vous manquez parfois de décision. Un peu plus de courage dans votre activité et plus de compréhension dans vos affaires sentimentales vous aideront à réaliser vos espoirs. Jour très favorable : le 16.

Astros.

v_

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Page 10 FRIBOURG-ILLX7STRÊ Novembre 1952

LES SPECTACLES DE FRIBOURG

GILLES nous rend visite Gilles, notre grand Gilles national, a

abandonné pour quelques jours son cabaret et son public parisien, et il est venu faire une brève tournée en Suisse où il chante et raconte en compagnie d'Albert Urfer. Fribourg a eu la chance de recevoir Gilles qui a débarqué en fin d'après-midi dans la capitale et a d'abord été reçu à la Librairie de l'Université, où il a retrouvé plusieurs de ses amis, dont MM. les abbés Kaelin et Körber, et où il a dédicacé ses livres.

Puis il s'est produit au cinéma Rex.

Le public fribourgeois lui a fait, ainsi qu'à Albert Urfer, une véritable ovation et ce n'est qu'après avoir été bissés et trissés que nos deux artistes ont pu quitter la scène.

Le spectacle, présenté et commenté avec verve par Jean Tarée, de Radio- Genève, était complété par une troupe extrêmement brillante. C'est ainsi que l'on a pu applaudir Max Bernard, le plus jeune imitateur de France, qui fut particulièrement remarquable dans ses imitatiorls de Jouvet et de Robert

Roger Pouly CADET DE L'ASSOCIATION DES AUTEURS

ET COMPOSITEURS DE FRANCE Réd. — Le public fribourgeois a eu

l'occasion et l'aubaine, durant le mois de novembre, de voir en chair et en os, sur différentes scènes, le plus jeune pianiste-compositeur du monde : Roger Pouly. Nous pensons intéresser nos lecteurs en publiant, ci-dessous, un reportage que M. René Jelmi a rédigé sur ce prodigieux enfant.

Lorsque Roger Pouly naquit le 12 juin 1943, rien ne le prédestinait à une carrière d'enfant prodige, mais à 3 ans et demi, après qu'il eut reconstitué au piano les accords d'un menuet qu'il venait d'entendre à la radio, son père, qui est chef d'orchestre, consentit à lui enseigner les éléments fondamentaux de

l'instrument qui allait devenir la raison essentielle de sa vie.

Au travail-

Roger suit assidûment les conseils de son père et les progrès ne se font pas attendre. Six mois après les premières leçons, il est capable de se produire en récital devant quelques amis de la famille, parmi lesquels se trouve un directeur de la Radio française. Conquis par la musicalité de cet enfant, par sa virtuosité, on signe un contrat et, à 4 ans et demi, Roger Pouly fait ses débuts à la radio en jouant déjà deux de ses compositions, ainsi que plusieurs œuvres de maîtres. Son talent est recon-

Lamoureux ; Yonal, le tyrolien de- Montmartre, qui se tailla un succèsj considérable et mérité ; les Singsisters.i pleines de grâce, de charme et de talent, qui présentèrent un tour de chant qui' fut particulièrement goûté.

Il faut rendre hommage à ceux qui ne craignent pas de prendre de grosj risques pour amener à Fribourg des spectacles de choix. Et, à ce propos, il'i importe de féliciter M. Gœldlin, direc¬

teur du cinéma « Rex », grâce à qui les Fribourgeois ont eu le privilège de voir' et d'entendre Gilles et sa troupe.

Puisse cette initiative être suivie de beaucoup d'autres. On ne voit pas pourquoi, en effet, quand ils veulent assister à un spectacle de valeur, les Fribourgeois devraient toujours se ren¬

dre à Berne, Lausanne ou Genève.

Nos photos : en haut : Gilles à la Librairie de l'Université en compagnie d'un de ses vieux amis, M. l'abbé Körber, curé de Villars-sur-Glâne.

Au milieu : Les charmantes Sing- sisters, Simone et Madeleine, qui se sont produites au Rex en compagnie de Gilles,,

(Photo J. Le Foulon) En bas : Pendant l'entracte, au Re.\i Gilles dédicace encore ses bouquins.

nu, non sans provoquer quelques remous chez certains critiques qui cherchent à le •: démolir en dénonçant d'idiotes supercheries, naturellement sans fonde¬

ment.

Roger Pouly est virtuose à 4 ans et demi et c'est pour donner une preuve visuelle aux auditeurs que, quelques jours plus tard, il joue dans un cinéma de Clermont-Ferrand archicomble.

Succès—

Sans s'arrêter aux inventions menson¬

gères et mal fondées des mauvais esprits de Clermont-Ferrand, M. Pouly invite chez lui Jean-Claude Ledrut, le célèbre pianiste-compositeur français, afin de concrétiser le talent de son fils et ce faisant, M. Ledrut consent à devenir le maitre de Roger. La même année, soit en 1949, la famille Pouly déménage pour la banlieue parisienne.

Le succès commence, il n'y a pas d'er¬

reur ! Les grands musiciens s'intéressent à la technique prodigieuse de cet enfant de 6 ans ; la presse lui consacre des pa¬

ges entières ; le président de la Républi¬

que l'invite à ses galas ; le monde l'ap¬

plaudit ; le cinéma le réclame pour tour¬

ner les biographies de Mozart et de Liszt pendant que l'Amérique lui prépare un accueil digne de son talent.

Roper compose-

Son concert comprend quelques piè¬

ces enfantines de sa composition — il écrit lui-même la musique, mais il joue tout par cœur. Pendant sa répétition, il a esquissé le premier mouvement d'un poème symphonique presque terminé.

Roger Pouly marche sur les traces des Mozart, Chopin, etc., mais avant de s'endormir, il chante à son gros ours noir une berceuse qu'il a composée spé¬

cialement « parce qu'il avait de la peine à dormir près de moi» me déclare Roger,

pendant que sa mère borde le lit, cet enfant au cerveau prodigieusement développé et qui, cependant, reste un enfant se distrayant comme les autres enfants de son âge.

René Jelmi.

(Photo il droite) Roger Pouly n'est pas seulement un virtuose ; c'est aussi un enfant. Avant d'entrer en scène, nous l'avons surpris jouant avec de petites autos.

(Photo à. gauche)

public de Fribourg. Il se présente au

t V ■ ■ v

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Novembre 1952 FRIBOURG-ILLTJSTRÊ Page 11 i o n IV V M Ml W R l

MOTS CROISÉS

Horizontalement : 1. Affaire peu claire. — 2. Recueils d'observations astronomiques. — 3. Dans : lourd. — Suit une action judiciaire. — 4. Lutte à main armée. — Manière. — 5. Mode d'inflorescence. — Ville ancienne. — 6. Fin de participe. — Circonspect.

— 7. Habitants de la Carinthie. — 8.

Navire caboteur. — Imagination. — 9. Fin de participe. — Qualificatif pour frère. — 10. Consonne triplée.

— Préparent dans les proportions convenables.

Verticalement : I. Contiennent une charge de poudre. — II. Fourneaux.

— III. Dans : lime. — Phon. : Dans la bouche de Marius. — Voyelle dou¬

blée. — IV. Anagramme de : Maire.

— Abréviations pour opticien. — V.

Dans : mage. — Début et fin de rail.

— De bas en haut : trompé. — VI.

Deux voyelles. — Se prend au trem¬

plin. — Demi-parasite. — VII. Mou¬

che. — On n'en voit pas la fin. — VHI. De bas en haut : vin d'Italie.

— Rivière de France. — IX. Contri¬

bua à la défaite d'Attila. — Libre ou contrôlé, très apprécié. — X. Pro¬

cédés habituels (singulier).

Enfants élevés par les bêtes

* L'histoire romaine nous a transmis l'odyssée de Romulus et Réraus qui, découverts au pied d'un figuier, dans un berceau d'osier, i furent confiés, par Lupercus, à une louve. Celle-ci s'allongeant près des nourrissons, leur offrit son propre lait. Romulus et Rémus, élevés ensuite par le pâtre Faustulus, devinrent de vigoureux ber¬

gers. Mais lorsqu'on apprit que les deux Jeunes gens comptaient | Enéc, Vénus et mars parmi leurs ancêtres, on fit d'eux des conduc- , teurs de peuples. C'était leur grand-oncle Numitor qui, pour punir '

»a aièce, la vestale Rbéa Sylvia, de s'être laissée séduire par le i dien guerrier, qui les avait exposés, un Jour, au fil du Tibre.

Romulus, ayant mis le joug à an taureau et à une génisse, tous | deux ayant la robe blanche, traça autour du Palatin, l'enceinte sacré« qui devait entourer la Roma Quadrath. Telle est la légende , qui nous a été transmise au cours des siècles. Mais l'histoire de Romulus et Rémus n'est certainement pas entièrement un mythe.

r

foi»

ic En 1824, on découvrit, dans les forêts de Hanovre, un enfant vivant à l'état sauvage, qui fut envoyé à la Cour d'Angleterre. 1 Vers la môme époque, l'évêque de Chaumont. en Champagne, s'In¬

téressa À une a fille sauvage », qui fut confiée aux religieuses d'un couvent. Dans l'Aveyron, en 1870, une fillette semblable fut trouvée errante et solitaire. Elle fut envoyée à Paris, où les docteurs Itard et Pinard ('étudièrent longuement. Tout le. monde connaît « Le , Livre de la Jungle », l'œuvre magistrale de Rudyard Kipling, dont le héros est un Jeune Hindou élevé par les animaux de la brousse : fïlowgtl. Ce personnage lui a été Inspiré par un Jeune Indigène qui, Jusqu'à son adolescence, fut élevé par des loups et qui, recueilli par les agents du Service Indigène britannique, rendit à ceux-ci de très grand9 services parce qu'il possédait sur les bôtes sauvages un extraordinaire ascendant.

* Vers 1918, un pasteur protestant se trouvant aux Indes, se 1 nommant Singh, visitait les villages d'une province éloignée, quand des indigènes, on proie à la terreur la plus vive, lui signalèrent que des ombres mystérieuses rOdaient dans la Jungte. Les Hindous sup- , plièrent le pastour de les délivrer de ces redoutables voisins. Slngh se rendit au lieu Indiqué et, après une longue attente, Il vit sortir i d'une tanière plusieurs louveteaux accompagnés de deux êtres étranges aux apparences humaines. C'étaient deux fillettes aux longs cheveux qui suivirent les Jeunes loups. La tanière fut surveillée.

La louve se défendit farouchement lorsqu'on voulut y pénétrer.

Elle succomba sous ses blessures.

* Lorsque le pasteur se gllssn dans l'étroite ouverture, il vit »11 deux fillettes qui, blotties au fond du repaire nvec les louveteaux, le fixaient, terrorisées, en montrant les dents. On dut les envelopper dans des couvertures pour les empêcher de mordre. Le pasteur les confia à des Indigènes taudis qu II se rendait A Mldnapour pour leur procurer des soins. En son absence, les Hindous, n'osant s'ap¬

procher des deux entants, faillirent les laisser mourir de faim. Les deux créatures, l'une avait sept ans, l'autre deux, furent élevées dans un orphelinat. On leur donna des soins, on les lava, on les nomma Kamala et Amala. L'aînée, qui avait longtemps vécu parmi les loups, marchait A quatre pattes et courait assez vite pour ne pas être rattrapée. Elle aimalî !a viande crue, même pourrie. Elle n'avait- aucune peur dans les ténèbres et redoutait le soleil. Le seul langage qu'elle connaissait ainsi que sa sœur était le hurlement des loups.

LA

.. £ \08 ' ™nsIc p,us Plaire du genre, dans le domaine de la rcontrcd,t» Tarzan, des romans de l'écrivain amé¬

ricain Edgar Rice Burrough. Sa renommée est universelle. Les exploits de cet athlétique garçon passionnent des milliers de lecteurs Les œuvres de Edgar Rice Burrough ont été traduites dans toutes les langues et battent, dans tous les pays, les records de vente On en a fait des bandes dessinées et l'on a adapté A l'écran'déjà vingt-cinq de ses aventures. Buster Crabbe et Johnny Welssmullcr tous deux champions olympiques, ont personnifié ce héros de la

!unfe ^dgar Rice Burrough, qui demeurait à Tarzanvllle, modeste localité des Etats-Unis, et qui est mort 11 y a quelques mois, a été certainement inspiré pour créer son personnage par des faits authen¬

tiques qui lui ont été rapportés par des explorateurs.

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Page 12 FBIBOURG-ILIiDSTRÉ Novembre 1952

LA VIE SPORTIVE FRIBOURGEOISE EN IMAGES...

Il est incontestable que toute l'année sportive fribourgeoise a été dominée par les exploits de notre meilleur athlète, Pierre Page, du Club Athlétique Fri- bourg, champion suisse du 5.000 mètres plat. Faisons donc plus ample connais¬

sance avec Pierre Page.

n est bien de chez nous, puisqu'il est

puis revient à ses premières amours, la route. Il gagne pour la première fois la classique Chaux-de-Fonds - Le Locle.

De plus en plus, Page s'affirme comme un de nos meilleurs athlètes. La piste ne l'attire cependant pas encore beau¬

coup. Il est d'ailleurs handicapé sur la cendrée car, si son style s'affine tous

PIERRE PAGE

SERA-T-IL LE MEILLEUR ATHLÈTE SUISSE ?

né à Cottens, le 8 mars de l'an de grâce 1927. Mais il partit bientôt pour la Suisse allemande où l'appelait un ap¬

prentissage de boulanger-pâtissier. Ou¬

tre absinthe, comme dirait Jack Rollan, il commença à pratiquer légèrement l'athlétisme, mais sans se lancer dans la compétition. Puis, en 1948, il vint à Fri bourg.

Immédiatement, il eut l'heureuse idée de s'inscrire au C. A. F. et commença à

les jours, il a une grande difficulté à changer son rythme de course, ce qui ne lui permet pas de résister aux démarra¬

ges et aux attaques de ses adversaires.

Il reste donc fidèle au cross, glane les victoires dans toutes les courses régio¬

nales et termine le championnat suisse de la spécialité au 8me rang. Lorsque vient la saison de la route, il entre en compétition, termine 2me du Morat- Fribourg, gagne à nouveau Chaux-de-

courir. Il n'avait certes encore rien d'un champion, mais l'entraineur Max Vogel¬

sang comprend aussitôt ce que peut deve¬

nir ce mince garçon calme et modeste.

Page courait à ce moment surtout à tra¬

vers champs et sur route. Se sentant bien, il s'essaya dans des cross. Il en disputa trois, les gagna les trois et devint champion suisse de cross série B. Com¬

me départ, c'était prometteur.

L'année suivante, il est évidemment en catégorie A, poursuit son activité sur route et dans les cross ; il rem¬

porte plusieurs victoires dans des cour¬

ses régionales et s'aligna pour la pre¬

mière fois dans le Morat-Fribourg qu'il termine au cinquième rang, étant pre¬

mier des débutants.

1950 voit Page s'aligner pour la pre¬

mière fois dans une grande épreuve internationale, soit le cross des Nations, à Bruxelles. Courant avec tous les spé¬

cialistes européens, il termine 34me sur 90. Il est deuxième Suisse classé et ce résultat l'incite à persévérer. Mais en même temps, suivant en cela les conseils de son entraîneur Vogelsang, il com¬

mence à tâter sérieusement de la piste,

Fonds - Le Locle et inscrit son nom au palmarès du Tour de Lausanne. Il est bien près de tenir la grande forme et, cette fois, écoutant les conseils de son entraîneur, il se met résolument aux courses sur piste.

Et voilà la grande année : 1952. Il retarde un peu sa préparation, délais¬

sant volontairement les cross pour se consacrer à la piste. Il espérait, en rai¬

son des résultats obtenus l'année précé¬

dente, être suivi par un entraîneur fédé¬

ral en vue des Jeux Olympiques, mais personne ne semble se soucier de lui.

Alors, avec son fidèle Vogelsang, il se met à la tâche, améliore encore son style, parvient à éliminer le défaut qui l'empêchait de changer de rythme en course. Les sélectionneurs ne s'occupent toujours pas de lui, estimant qu'il ne court pas assez vite. Et quelques semai¬

nes plus tard, il sera champion suisse du 5.000 mètres. Il fait des temps re¬

marquables dans les 3.000, les 5.000 et le 1.500 et gagne le 5.000 mètres dans la rencontre Suisse-Italie. Enfin, il décro¬

che sa sélection pour Helsinki et fait lOme dans le 5.000 mètres, dans le même

temps qu'il a fait au championnat suisse, soit 14' 56". n prend part encore à dif¬

férentes épreuves internationales, puis revient à la route et gagne successive¬

ment le Tour de Lausanne ; Morat-Fri- bourg ; Chaux-de-Fonds-Le Locle ; Tour de Rossens ; Tour de Granges ; course internationale de Trente ; circuit des Remparts à Genève.

Maintenant, Page est au repos. Il va commencer bientôt sa préparation hivernale et, l'année prochaine, ce sera de nouveau la piste. Il vise le record des 1.500 mètres qu'il croit à sa portée. Son entraîneur Vogelsang penche plutôt pour le 5.000 mètres. Qui aura raison ? Tous

les deux, on l'espère. Ceux qui auront en tout cas raison, ce sont ceux qui, lorsqu'il s'agira de désigner le meilleur athlète suisse de l'année, voteront pour Pierre Page.

Cet athlète est un garçon modeste, extrêmement gentil, plein de prévenan¬

ce, dévoué. Ses succès ne l'ont pas grisé et il continue, comme par le passé, à travailler pour gagner gentiment sa vie, à rendre service à son club et à y aller de sa poche pour chaque épreuve à laquelle il participe. H est ainsi un vrai sportif, et c'est pourquoi nous lui avons consacré une page aujourd'hui. Puisse- t-il rester toujours le modèle qu'il est.

Nos photos.

En haut à droite : Page résiste à la dernière attaque de Sutter et va gagner le titre de champion suisse du 5.000 mè¬

tres.

A gauche : Page reçu dans les bureaux de Fribourg-Ulustré avec son entraîneur Max Vogelsang (au milieu) et le prési¬

dent du C. A. F. Ferdinand Masset.

En bas, de gauche à droite : Page après sa première victoire, en 1948 ; son style dans un cross ; en compagnie de Zatopek, aux Jeux Olympiques d'Hel¬

sinki.

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VISION EXOTIQUE

M. Renato D., un de nos abonnés de Bâle qui tient à garder un modeste anonymat, nous fait parvenir cette photo inédite qu'il a prise au zoo. Nous la publions avec plaisir.

POÈTES, A VOS LYRES

De M. Gérard Kaiflin, rue Locarno 17 à Fribourg, nous avons reçu le poème :

FRAICHEUR D'EAUX LIBRES ET D'OMBRAGES Aux portes de la nuit, le crépuscule teinte Les grands nuages blonds de pétales de sang.

Près des vasques d'azur où murmure une plainte Les jardins attiédis exhalent leur encens.

Près de l'ombre du saule aux gestes pathétiques, Epris de l'aventure, mais les ailes brisées, Mon rêve a démarré vers les îles antiques.

Où tremblent les nymphes de perles irisées.

O navire de rêve, ramène ta voilure Et plonge aux abîmes d'Amphitrite la reine

Des flots bleus qui cachent des gouttes de verdure,.

Dernier port de mon cœur, tombeau de ta carène.

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