EPFLAlgèbre linéaire 1ère année 2007-2008
Corrigé de la série 15
Exercice 1.
(a) Soitx∈G⊥. Par dénition, cela signie queϕ(x, y) = 0pour touty ∈G. CommeF ⊆G, on a en particulier que ϕ(x, y) = 0 pour tout y∈F. Par conséquencex∈F⊥. Comme x était arbitraire, nous avons bien montré que G⊥⊆F⊥.
(b) Montrons (F +G)⊥ ⊆ F⊥∩G⊥ : Soit x ∈ (F +G)⊥. Donc ϕ(x, y) = 0 ∀y ∈ F +G. CommeF ⊆F +G etG⊆F +G, on a ϕ(x, v) = 0 ∀v ∈F etϕ(x, w) = 0 ∀w∈G. Par conséquence x∈F⊥∩G⊥.
Montrons F⊥∩G⊥⊆ (F +G)⊥ : Soit x ∈F⊥∩G⊥. Prenons n'importe quel y∈F +G et écrivonsy sous la forme y=v+w oùv ∈F etw∈G. Alors : ϕ(x, y) = ϕ(x, v+w) = ϕ(x, v) +ϕ(x, w) = 0 + 0 = 0 et doncx∈(F +G)⊥.
(c) Prouvons d'abordF⊥+G⊥⊆(F ∩G)⊥ : Soitx∈F⊥+G⊥. Soientv ∈F⊥ etw∈G⊥ les éléments uniques tels que x =v+w. Alors ϕ(x, y) = ϕ(v+w, y) = ϕ(v, y) +ϕ(w, y) = 0 + 0 = 0pour tout y∈F ∩Get donc x∈(F ∩G)⊥.
Pour montrer que F⊥+G⊥ = (F ∩G)⊥, il sut maintenant de voir que les dimensions des deux sous-espaces sont égales. Calculons-les :
dim(F⊥+G⊥) = dim(F⊥) + dim(G⊥)−dim(F⊥∩G⊥)
= (n−dim(F)) + (n−dim(G))−dim (F +G)⊥
= 2n−dim(F)−dim(G)−(n−dim(F +G))
=n−dim(F ∩G) = dim((F ∩G)⊥).
Nous avons utilisé plusieurs fois la formule
dim(U +W) + dim(U ∩W) = dim(U) + dim(W)
qui est valable pour deux sous-espaces U, W de V et le fait queU ⊕U⊥=V.
Remarquons que la condition que V soit de dimension nie n'a été utilisé que dans (c), pour montrer que (F ∩G)⊥ ⊆F⊥+G⊥.
Exercice 2. Par hypothèse, on a F = span(v1) +· · ·+ span(vk). Par récurrence, l'énoncé de l'exercice 1.(b) implique que F⊥= span(v1)⊥∩ · · · ∩span(vk)⊥. Alorsx∈F⊥ ssix∈span(vi)⊥ pour tout i = 1, . . . , k. De plus, la condition que x ∈ span(vi)⊥ est équivalente à ϕ(x, vi) = 0 par homogénéité, d'où l'équivalence désirée.
Alternativement, on peut démontrer les deux implications directement.
Exercice 3. Posons x = (1,1,1,1), y = (−1,1,−1,1) et écrivons U pour span(x, y). Par l'exercice 2, on a a= (a1, a2, a3, a4)∈U⊥ ssi
( a1+a2+a3+a4 = 0
−a1+a2−a3+a4 = 0.
C'est le cas si et seulement si a2 +a4 = 0 = a1 +a3. Par exemple, on a v = (0,1,0,−1) et w = (1,0,−1,0) dans U⊥. Comme U ⊕U⊥ = R4 et comme U est de dimension 2, U⊥ est de dimension 2 également. Comme la liste (v, w) est visiblement linéairement indépendante, elle forme une base de U⊥.
Exercice 4. Supposons queT préserveU, i.e.T(U)⊆U. Pour v ∈V, on a doncT projU(v)∈ U. Comme projU|U = idU, nous trouvons que projU(TprojU)(v) = T projU(v). C'est valable pour toutv ∈V, et alors projUT projU =T projU.
Soit inversement T telle que projUT projU = T projU et soit u ∈ U. Alors T projU(u) = T(u). Comme c'est égale à projUTprojU(u) ∈ im(projU) = U, on trouve T(u) ∈ U. Par conséquent T(U)⊆U.
Exercice 5. Soit n = dim(V) et soit ek+1, . . . , en des vecteurs qui complètent (e1, . . . , ek) en une base orthonormale. Soit v = Pn
i=1αiei la réprésentation de v dans cette base. Appliquer ϕ(−, ej) pour1 ≤j ≤n aux deux côtés de cette équation donne ϕ(v, ej) = αj par bilinearité.
Donc on a
(∗) v =
n
X
i=1
ϕ(v, ei)ei. Par conséquence, on trouve
(∗∗) kvk2 =ϕ(
n
X
i=1
ϕ(v, ei)ei,
n
X
j=1
ϕ(v, ej)ej) =
n
X
i=1
ϕ(v, ei)ϕ(ei,
n
X
j=1
ϕ(v, ej)ej)
=
n
X
i=1
ϕ(v, ei)
n
X
j=1
ϕ(v, ej)ϕ(ei, ej)
!
=
n
X
i=1
|ϕ(v, ei)|2.
(a) Supposons que kvk2 = Pk
i=1|ϕ(v, ei)|2. Donc |ϕ(v, ei)|2 = 0 et alors ϕ(v, ei) = 0 pour i > k. Par (∗), cela implique que v ∈span(e1, . . . , ek).
Si inversementv ∈span(e1, . . . , ek), alorsϕ(v, ei) = 0pouri > k. Par(∗∗), nous déduisons que kvk2 =Pk
i=1|ϕ(v, ei)|2.
(b) On calcule : projU(v) = projU(Pn
i=1ϕ(v, ei)ei) =Pn
i=1ϕ(v, ei) proj(ei) =Pk
i=1ϕ(v, ei)ei, commeprojU|U = idU, projU|U⊥ = 0 et ej ∈U⊥ pourj > k.
Exercice 6. Prenons une base de P, par exemple (u = (0,3,2), v = (3,0,1)). En ajoutant w = (0,0,1), nous obtenons une base de R3. Par l'algorithme de GramSchmidt, il existe une base orthonormée (e1, e2, e3)de R3, telle quespan(e1, e2) =P. Par l'exercice 5.(a), nous avons
projP(a) = ϕ(a, e1)e1 +ϕ(a, e2)e2,
oùϕ note le produit scalaire usuel deR3. Pour trouverprojP(a)explicitement, il sut donc de déterminer e1 ete2. On a
e1 =u/kuk= √1
13(0,3,2) et
e2 = v−ϕ(v, e1)e1
kv−ϕ(v, e1)e1k = (3,0,1)−2/13(0,3,2)
k · · · k = 1/13(3·13,−6,9) 1/13√
1638 = (13,−2,3)
√2·7·13.
2
Pour la projection projP(a), on obtient donc : projP(a) = 3a2+ 2a3
13 (0,3,2) + 13a1−2a2+ 3a3
2·7·13 (13,−2,3)
=
13a1−2a2+ 3a3
14 ,−a1+ 5a2+ 3a3
7 ,3a1+ 6a2+ 5a3 2·7
= 141 (13a1−2a2+ 3a3,−2a1+ 10a2+ 6a3,3a1+ 6a2+ 5a3).
La matrice de cette application linéaire par rapport à la base canonique de R3 est donnée par
1 14
13 −2 3
−2 10 6
3 6 5
.
Exercice 7.
(a) Appliquons GramSchmidt à la base(1, x, x2)de P2(R): p0 = k1k1 = √1
2
p1 = x−ϕ(x, p0)p0
kx−ϕ(x, p0)p0k = x kxk =
q3 2x p2 = x2−ϕ(x2, p0)p0−ϕ(x2, p1)p1
kx2−ϕ(x2, p0)p0−ϕ(x2, p1)p1k = x2−ϕ(x2,1)12 −ϕ(x2, x)32p1
k · · · k
= x2− 13
kx2− 13k = 3√ 5 2√
2(x2−13) Nous avons utilisé :
ϕ(1,1) = Z 1
−1
dx=x|1−1 = 2, ϕ(x,1) = Z 1
−1
xdx= 0, ϕ(x, x) = Z 1
−1
x2dx= x33|1−1 = 23, ϕ(x2,1) =
Z 1
−1
x2dx= 23, ϕ(x2, x) = Z 1
−1
x3dx= 0, ϕ(x2, x2) = Z 1
−1
x4dx= 25 kx2− 13k2 =ϕ(x2, x2)− 23ϕ(x2,1) + 19ϕ(1,1) = 458
(b) L'espaceP1(R)⊥ est de dimension 1. Comme il contient p2, on a P1(R)⊥ =R(x2− 13).
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