L EBARBIER
Dynamique. Solution d’un problème de dynamique
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 285-293
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DYNAMIQUE.
Solution d’un problème de dynamique ;
Par M. LE BARBIER.
DYNAMIQUE.
PROBLÈME.
Un tubecylindrique rectiligne ,
d’unelongueur
in-définie,
est lié d’une manière invariable à un axehorizontal fixe , auquel
il estperpendiculaire,
de telle sorte que l’axe de rotationpasse par l’axe du tube
qui
se trouve ainsi contraint de se mou-voir ,
comme une lunettemèridienne ,
dans unplan
verticalfixe.
On introduit dans l’intérieur de ce tube une
sphère pesante,
d’un diamètreégal
ausien,
dont le centre degravité
coïncide avec soncentre
de figure, qui,
de la sorte, se trouve constamment dans l’axe du tube.On suppose que ce tube est contraint à tourner d’un mouvement
uniforme
sur l’axe horizontalfixe qui
lesupporte,
et l’on demande-
de déterminer les circonstances du mouvement du centre de la
sphère
dans le
plan vertical ,
enfaisant
d’ailleurs abstraction de la ré- sistance de l’air etdu frottement ?
Solution. Rien n’étant
plus
aisé que de combiner le mouvement de rotation uniforme de l’axe du tube avec le mouvement varié du centre de lasphère,
lelong
de cet axesupposé fixe,
occupons-nous d’abord
uniquement
de ce dernier.Par le centre du mouvement , et à droite de ce centre, soit me-
née ,
dans leplan
vertical fixe que doitparcourir
l’axe dutube ,
une horizontale
indéfinie ;
laposition
initiale de cet axe sera dé- terminée parl’angle
que fera alors sa direction avecl’horizontale;
Tom.
XIX , n.°
I0, I.er avrilI829. 39
286
PROBLÈME
angle
que nousdésignerons
par oc et que nous mesurerons constam- ment au-dessus de cettehorizontale,
et de droite àgauche.
Nousn’aurons
jamais
besoin d’ailleurs de le supposerplus grand
que deuxangles droits, puisque,
si celaarrivait ,
nouspourrions
luisubstituer
l’angle
queformerait ,
avecl’horizontale,
leprolongement
de l’axe du tube au-delà du centre du mouvement.
Supposons qu’à l’origine
destemps,
le centre de lasphère
mobilesoit à une distance R du centre du mouvement et
qu’on
lui aitimprimé,
suivant l’axe dutube ,
une vîtessseY, positive
ou né-gative,
suivant que saprojection
sur l’horizontale sera elle-mêmepositive
ounégative.
Soit enfin T la durée d’une révolution du tube sur son axe.Durant l’intervalle de temps t, l’axe du tube décrira dans le
plan
vertical fixe un
angle
2t T; de sorte que si l’on suppose, pour fixer lesidées ,
que son. mouvement tende à faire croîtrel’angle
03B1 ,cet
angle
sera , àl’époque t 03B1+2t T.
Soit g
lagravité ,
seule force accélératrice dusystème ;
si l’ondécompose
cette force en deux autres , l’uneperpendiculaire
à l’axedu tube et l’autre dans le sens de cet axe, le mouvement de ro-
tation du tube étant tout à fait
déterminé, indépendamment
de lapesanteur,
lapremière
de ces deuxcomposantes
seradétruite ,
et la seconde aura seule sonplein effet ;
or, cette dernière a évidem-ment pour
expression gSin.( 03B1+2t T ); en désignant
donc par
r la distance variable du centre de la
sphère
mobile au centre dumouvement on aura
Nous donnons ici le
signe
moins au secondmembre ,
attenduque , dans le cas t=o, la
gravité
tend à diminuer la distance r.- On voit donc que la force accélératrice , suivant l’axe du
tube ,
est à la fois variable et
périodique ;
elle seranulle , quel
que soit le nombreentier n,
toutes les foisqu’on
auraelle atteindra sa
plus grande
valeurnégative ,
toutes les foisqu’on
aura
et cette valeur
positive
sera -g ; elle atteindra enfin saplus grande
valeur
lorsqu’on
auraet cette valeur sera
+g.
Si l’on
intègre
unepremière
foisl’équation (I) ,
en serappelant que V
est la vitesse initiale du centre de lasphère mobile ,
etqu’on représente
par v la vitesse de ce centre, suivant l’axe du tube àFépoque
t, on auraAinsi la vîtesse du centre de la
sphère mobile,
suivant l’axe dutube ,
tout comme la forceaccélératrice ,
sera à la fois variable etpériodique.
Pour que cette vitesse soit
nulle,
il faudraqu’on
aitce
qui
donnera-288 PROBLÈME
Ces
époques
seront aussi évidemment celles des maxima et minima de la distance r ;mais,
pour que cesépoques
soientréelles,
en-core faudra-t-il que
soit
compris
entre+I
et -I , ou, cequi
revient aumême ,
quer soit
compris
entre les deux limitesQuant
auxépoques
des maxima et des minima de lavîtesse v , elles
seront les mêmes que celles pour
lesquelles
onaura dv et
=d2r dt2
=o ;c’est-à-dire,
comme nous l’avons vuci-dessus ,
celles où on aurace
qui
donnera(2)
On voit par là que , si V est
positif ,
il y auratoujours
désépo-
ques ou le centre de la
sphère
mobile ira ens’éloignant
du cen-tre du mouvement dans le sens de
V ,
et il en sera même tou.jours ainsi,
si l’on a289 Si,
aucontraire , V
estnégatif
il y auratoujours
desépoques
oùle centre de la
sphère
mobiles’éloignera
du centre du mouvement dans le sens deV,
et il en sera mêmetoujours ainsi,
dans cecas , si l’on a
Si V
étantpositif,
on avaitou bien
si,
r étantnégatif ,
on avaitle minimum de vitesse dans le sens de V se réduirait à une vî--
tesse nulle.
En
intégrant
de nouveaul’équation (2) ,
et serappelant qu’à
t=odoit
répondre r=R ,
on trouverad’où l’on voit que la valeur de r se compose de trois
parties,
sa-voir : une
partie
constante , une autrequi
croît indéfiniment avecle
temps ,
et enfin une troisièmequi
estpériodique.
Il suit de làqu’en général
on pourratoujours assigner
uneépoque
àlaquelle
le centre -de la
sphère
mobile sera aussiéloigné qu’on
le voudrada centre
du
mouvement.Nous disons en
général,
car, si l’on avait290 PROBLÈME
ce
qui
nepeut
arriverlorsqu’il n’y
apoint
de vitesseinitiale , qu’autant
que le tube part de la directionverticale;
la valeur der se réduisant alors
simplement à
et étant
conséquemment périodique ,
elle se trouverait ainsi com-prise
entre les deux limitesd’ou l’on voit que le centre de la
sphère
mobile demeurerait alors.constamment d’un même côté du centre du mouvement, si R étant
positif
on avaitou bien
si,
R étantnégatif ,
on avaitSi,
dans la mêmehypothèse ,
on voulait connaître lesépoques
où le centre de la
sphère
mobile passera par le centre du mou-vement , il ne
s’agirait
que de poser r=o dansl’équation (5) ,
etde la résoudre ensuite par
rapport à t ;
cequi
donneraitmais encore
faudrait-il,
pour que cesépoques
fussentréelles ,
quefut
comprit
entre les limites +1 et -I , ou, cequi
revient aumême,
que R fûtcompris entre
ces deux-ci :ce
qui
concorde exactement avec cequi
vient d’étre ditci-dessus.
Si ,
pour le casgénéral ,
on se demandait lesépoques
où le cen-tre de la
sphère
mobile passera par le centre du mouvement , ilfaudrait,
dansl’équation (4) ,
poser r=o, et la résoudre ensuitepar rapport à t ; et l’on voit
qu’on
aurait ainsi à résoudre un pro- blème du même genre que leproblème
deKépler , puisque
t en-tre à la
fois ,
dans cetteéquation , algébriquement
et sous lesigne
sinus.
Il sera
plus aisé ,
dans le casgénéral ,
de connaître les maximaet minima de la distance r ; il stiflira en
effet,
pourcela ,
d’in- troduire dans la formule(4)
la valeur de f--gT 2
donnée parl’équation (5) ;
cequi
donneraSi l’on
prend
pourpôle
le centre du mouvement , et que l’o’nreprésente
par el’angle
que fait le rayon vecteur avec l’horizon- tale menée dans leplan
verticalfixe,
par le centre du mouvement ,on aura
substituant donc cette valeur dans
l’équation (4) ,
on obtiendrapour
l’équation polaire
dela trajectoire
décrite par le centre de lasphère
mobile dans leplan
verticalfixe,
292
PROBLÈME
équation qui
servira à construire la courbe parpoints ,
et delaquelle
on conclurait aisément
l’équation
en coordonnéesrectangulaires.
Ces résultats deviennent
plus simples lorsqu’on
suppose que le tubepart
de la direction verticale et que lasphère
mobile n’areçu aucune
impulsion ;
on aalors V=o , 03B1=I 203C9 ,
d’où Sin.03B1=Iet
Cos.03B1=o ;
enconséquence
on trouve , d’abord pour la force ac-célératrice ,
cette force accélératrice sera
nulle ,
etconséquemment
la vîtessedu centre de la
sphère
mobile aura atteint son maximum ou sonminimum, lorsqu’on
aura t=nT 2 ,
c-’est-à-dire àchaque
demi-réro-lution ;
on trouveraensuite ,
pour la vitesse dumobile ,
àl’époque
t ,cette vitesse sera
nulle ,
etconséquemment
le rayon vecteur r attein- dra son maximum ou sonminimum , lorsqu’on
aura t=(2n+I)T 4,
c’est-à-dire ,
toutes les fois que le tubeparviendra
à la situation ho-rizontale.
Si ,
dans cette valeur de v , on fait t=nT 2 ,
on aura pour le maximum et le minimum devîtesse , répondant à
la situationverticale du
tube ,
On trouvera
enfin,
dans la mêmehypothèse ,
293
on conclura de là les
plus grandes
et les moindres valeurs der ,
en y mettant pour t la valeur
(2n+I)T 4 quirépond
aux maximaet
minima,
ceqtti
donnerac’est-à-dire ,
de sorte que le
centre de
lasphère
mobile passera ou ne passera pas par le centre du mouvement,suivant
quegT2 203C92
seraplus grand
ouplus petit
que AQuant
auxépoques
de ces passages, on les trou-vera en résolvant
l’équation (6)
parrapport à t, après
y avoir faitr=o 3 ce
qui
donneraAjoutons
que , dans le casactuel , l’équation polaire
de la tra-jectoire
se réduirasimplement
Il est entendu que, dans tout. ce
qui précède,
on doit supposerle diamètre de la
sphère
mobile assezpetit ,
pourqu’on puisse
sedispenser
d’avoirégard
aux momens d’iiieriie.Tom. XIX