L E B ARBIER
Dynamique. Solution d’un problème de dynamique
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 19 (1828-1829), p. 359-371
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PROBLEME DE DYNAMIQUE. 359
Au lieu d’abaisser des
perpendiculaires,
onpourrait
abaisser desobliques faisant,
dans le même sens , desangles égaux quelconques.
Il est visible aussi que, si un
angle
mobile invariable tourne au-tour de sôn sommet fixé en
0 ,
et si l’onjoint
par des droites lespoints
ou ses côtés rencontrentrespectivement
laconique
C et ladroite
D ;
la droitemobile,
obtenue par cetteconstruction,
passeraçonstamment par un
point
fixe situé sur laconique
C.Si
l’angle
mobile estdroit,
lepoint
fixe sera en outre sur tanormale du
point
0.De tout cela résultent deux nouveaux
procédés
pour décrire uneconique assujétie à
passer parcinq points donnés ;
mais ils sontplus compliqués
que lesprocédés
connus.En
imaginant
que letriangle
inscrit sechange
en unetangente
et une corde menée par le
point
de contact, onparvient
aussi ai-sément à déduire de ceci un
procédé
pourmener
unetangente
àune
conique.
Châlons,
le i i novembre I828.DYNAMIQUE.
Solution d’un problème de dynamique ;
Par M. LE B A R B I E R.
PROBLÈME.
Une roue circulaireporte ;
à sacirconférence,
un canal
annulaire,
dont toutes lessections,
suivant desplans
con-duits par l’axe de la roue, sont des cercles
égaux , ayant
leurs cen-tres sur une
circonférence
située dans leplan
de cette roue et con-centrique
avec elle.PROBLEME
La
roue est mobile dansl’espace ,
mais de telle sorteque
soncentre coïncide constamment avec
le
sommet d’un cônedroit fixe, dont
l’axe estvertical; quelle
doit tourneruniformément
autour de cecône,
at-ec une vîtessedonnée ,
de manière à le toucher suc-cessivement,
suivant toutes sesgénératrices,
et à n’avoir avec luiqu’un frottement
du second genre.Dans l’intérieur du
capal, supporté
par la roue, on a introduitune
sphère pesante,
de même diamètre que cecanal, ayant
soncentre de
gravité
à son centre defigure,
et àlaquelle
on a, im-primé
une vitessequelconque;
et l’on demande de déterminer les lois du du centre de cettesphère,
enfaisant
d’ailleursabstraction de la résistance de l’aire et
du frottement,
et en sup-posant
d’ailleurs lasphère
assezpetite
pourqu’il
soitpernzis
deregarder
toute sa masse cornme étant réunie à soncentre?
Solution. Rien n’étant
plus facile
que de combiner le mouvement detranslation,
donné etuniforme
, du canal dansl’espace
avec lemouvement circulaire varié du centre de la
sphère
, dans l’intérieur de ce canalsupposé fixe,
occupons-nous d’aborduniquement
dela recherche des lois de ce dernier mouvement. C’est
déjà
de lasorte que nous en avons usé récemment
( pag. 285),
en traitantun
problème analogue
à celui-ci.Les données du
problèlne
sont ici :1.°
L’angle générateur
du cône fixequ’enveloppe
constamment la rouedans
sarévolution, angle
que nousreprésenterons
par oc ;2.° La durée de cette
révolution,
que nousdésignerons
par1"’;
3.°
Enfin
la distance constante du centre de lasphère
mobileau sommet du
cône,
centre du mouvement dusystème;
nous lareprésenterons
par r.En
conséquence
ledéveloppement
du cône sera unangle plan, exprimé
par203C9Sin.03B1;
c’est cetangle
quedécrira
laligne
de con-tact, sur le
plan
de la roue,pendant
la durée d’une révolutionentière
,puisqu’on
suppose que le frottement est du second genreseulement;
et,puisqu’on
suppose que le mouvement de révolutionDE
DYNAMIQUE. 36I
est
uniforme,
le mouvementangulaire
de laligne
de contact surle
pian
de la roue, dansietemps
l, sera203B1tSin.03B1 T.
La seule force accélératrice du
système
est lagravita
que nnns dé-signerons,
àl’ordinaire,
par g.Si ,
àl’époque
t, on ladécompose
entrois antres
forces , la prernière dirigée
suivant le rayon vecleur du ceu- tre de lasphère mobile,
la secondeperpendiculaire
auplan de la
roue et la troisiètne suivant la
tangente
menée par le centre de cettesphère
au cerclequ’elle
tend àdécrire ;
les deuxpremières
com-posantes
seront détruites par la résistance ducanal,
tandis que la troisième aura sonplein
effet. La force accélératrice vraiment effi- cace, àl’époque
t, sera donc seulement leproduit
de lagravité
G par le cosinus tabulaire de
l’angle
que fera alors la verticale me- née par le centre de lasphère
mobile avec latangente
menée par- le mêmepoint
au cerclequ’elle
tend à décrire. Cherchons doncl’expression
de ce cosinus.Soit S le sommet du
cône,
centre de ta roue, etsoient ,
sur cetteroue, fi SA le rayon
qui
était en contact avec le cône àl’origine
deslemps,
SB celuiqui
est en contact avec te mêmecône
àl’époque
t".et enfin SC le rayon .vecteur du centre de la
sphcre
à la mêmeépoque.
Les rayons SB etSC
varieront desituation ,
sur leplan
de la roue , avec le
temps
t ; mais le rayonSA ,
aucontraire ;
emporté
à la vérité dansl’espace ,
avec cette roue , sera fixe surelle,
et , enconséquence,
ce sera à sa direction que nous rappor-terans,
àchaque instant,
celle du rayon vecteur dupoint
mobile.Supposons,
pour fixerles , idées ,
que le mouvement de la roue autour du cône et celui de lasphère
dans le canal s’exécutent de manière àfaire
croître-- les deuxangles
ASB et ASC avec letemps
t; posonsAng.ASC=03B803B2, puisque ASB
estl’angle
décrit parla ligne
de contact sur le
plan
de la roue durant le temps t , nous aurons,comme nous l’avons remarqué
ci-dessus , Ang.ASB= 203C0fSin.03C0 T, d’où Ang.BSC=03B8- 203C9tSin03B1 T;
et si nous menons , dans leplan
dela
roue, le rayon
SD, perpendiculaire à SC ,
nous auronsConsidérons présentement l’angle
trièdre dont les trois arétessont SB,
SD et l’axe ducône;
cetangle
trièdre estrectangle suivant
l’arête
SB ;
or, l’axe du cône étantvertical ,
et, le rayon SD étantparallèle
à latangente
menée par le centre de lasphère,
au cer-cle
qu’elle
tend àdécrire ,
il s’ensuitque l’angle plan hypothénu- sal,
de cetangle trièdre,
estprécisément égal
àcelui
dont nouscherchons le
cosinus ;
or , les deux autresangles plans
de cet an-gle
trièdre sont , d’une part ,l’angle BSD,
et del’autre, l’angle
03B1,générateur
ducône ;
et, commed’ailleurs
dans toutangle
trièdrerectangle,
le cosinus del’angle plan hypothénusal
estégal
au pro- duit des cosinus des deux autres, il s’ensuit que le cosinus cher-ché
doit avoir pourexpression
et que,
conséquemment,
la force accélératriceefficace,
àl’époque t,
sera
DE
DYNAMFQUE.
363on aura donc pour
l’équation
différentielle du mouvement du cen- tre de lasphère,
dans le canalsuppose imtnobile t
équation qui,
enposant ,
pourabréger
deviendra
En
multipliant
les deux membres de cetteéquation
parelle deviendra
ou bien
d’où,
enintégrant
A étant la constante arbitraire.
364 PROBLEME
Pour la faire
disparaître,
admettonsqu’à l’origine
destemps
l’an-gle
03B8 soitégal
à03B2,
-etqu’alors
le centre dela, sphère
mobile aitreçu, dans le sens du mouvement, une
impulsion capable
de luifaire faire une révolution entière dans le
canal,
durant letemps r ;
on devra alors
avoir,
en mêmetemps
ce
qui donne,
ensubstituant
d’où,
en retranchant del’équation précédente
Posons,
pourabréger,
d’où
il
viendra y
en substituait dans(3)
d’on
DE
DYNAMIQUE.
365Posons encore
d’où,
endiffprentiant,
multipliant
cetteéquation
parl’équation (5),
on en concluramais de
l’équation (6)
ontire ,
enquarrant
ettransposant,
d’où
remarquant
alors que laquantité
sous le radical sedécompose
endeux facteurs ,
etposant,
pourabréger,
on aura
Tom. XIX.
48
366
ce
qui donnera,
en substituant dans(7),
telle est donc
l’équation qu’il
faudraitintégrer
pour obtenir la so- lution laplus générale
duproblème.
Afin de
pouvoir poursuivre l’intégration,
sanstrop particulariser
la
solution,
posonsH=o,
c’est-à-dire(t)
et(8),
ce
qui peut
arriver de bien de manièresdifférentes, puisque
nousn’établissons ainsi
qu’une
relationunique
entre lescinq
données arbi- traires etindépendantes
r,03B1, 03B2,
T,T;
il enrésulteraG=4mCos.03B1;
de sorte que
l’équation (I0)
deviendradont
l’intégrale
seraB étant une nouvelle constante arbitraire.
Dans
l’hypothèse actuelle
deH=o, l’équation (6) donne
en quar-raat
d’ou
DE
DYNAMIQUE. 367
en
conséquence l’équation (12)
deviendraPour faire
disparaître
la constante Brappelons-nous qu’on
doitavoir,
en mêmetemps,
t=o et03B8=03B2,
cequi dunne ,
en substi-tuante
retranchant cette
équation
de laprécédente,
on auraou bien
c’est-à-dire,
ce
qui
donneet, par
suite,
368 PROBLEME
Au moyen de cette
équation
on pourra, pourchaque instant ,
dé-terminer la situation du
rayon
vecteur da centre de lasphère
mo-bile,
sur leplan
de laroue ;
mais on ne pourra, que par tâtonne- ment, résoudre laquestion inverse ,
c’est-à-dire déterminer àquel
instant ce rayon vecteur aura une situation donnée.
Cherchons
présentement l’équation polaire
de la surfaceconique
décrite dans
l’espace
par le rayon vecteur du centre de lasphère
mobile.
Rapportons
ce rayon vecteur auplan
horizontal conduit par le sommet du cône et à laprojection
sur ceplan
de lagénéra- trice
, suivantlaquelle
ce cône est touché par leplan
de la roue àl’origine
destemps. Soient cp l’angle
que fait le rayon vecteur avecce
plan
àl’époque
t,et 03C8 l’angle
que fait saprojection ,
sur ceplan,
avec la
projection
de lagénératrice
dont il vient d’êtrequestion.
Considérons
l’angle
trièdre dont les arêtes sont l’axe ducône ,
le rayon vecteur dont il
s’agit
et laligne
de contact de ce côneavec le
plan
de la roue àl’époque
t ; cetangle
trièdre est rectan-gle
suivant cette dernièredroite ;
sonangle plan hypothénusal
estévidemment le
complément
del’angle ~,
et ses deux autresangles plans
sont 03B1 et 03B8-T ;
d’où ilsuit,
en vertu du théorème rap-pelé ci..dessus, qu’on
doit avoirQuant
àl’angle 03C8,
il est manifestequ’il
est la mesure de l’an-gle
dièdrecompris
entre deuxplans
verticaux conduits par l’axe ducône
, l’unpassant
par le rayon vecteur mobile et l’autre par lagé-
nératrice suivant
laquelle
le cône était touché par la roue à l’ori-gine
destemps.
Cetangle
estpartagé
en deux autres par leplan
DE
DYNAMIQUE. 369
vertical qui passe
par laligne
de contactqui répond
àl’époque t ;
Fun de ces deux-ci est évidemment
203C9t T,
etquant
àl’autre,
estun des
angles
dièdresobliques
de notreangle
trièdrerectangle,
en le
représentant par 03BE,
on aurad’où
at
conséquemment
en
joignant
à ceséquations l’équation (3),
c’est-à-direet éliminant donc t et 03B8 entre
elle, l’équation
résultante en Cf et03C8
seral’équation polaire
cherchée de la surfaceconique
décrite par le rayon vecteur de lasphère
mobile.En
raisonnant uniquement
dansl’hypothèse H=o, déjà admise ci-dessus , l’équation (13)
donnemais’l’équation (14)
donne370 PROBLEME DE DYNAMIQUE.
égalant
donc ces deuxvaleurs,
afin d’éliminer8 ,
on aurad’un autre
côté, l’équation (15)
donnesubstituant donc cette valeur de t dans la
précédente,
onobtiendra,
pour
l’équation polaire
de la surfaceconique
décrite par le rayonvecteur du centre de la
sphère mobile,
Si l’on veut avoir
l’équation
de cette même surfaceconique
encoordonnées
rectangulaires)
enprenant
pour axe des z, l’axe même ducône ,
et pour axe desx, la projection
sur leplan
horizontalconduit par son sommet de la
génératrice
suivantlaquelle
il esttouché par le
plan de
la roue àl’origine
destemps ;
onremarquera
que l’on a ainsid’où
en substituantTHEORIE DU
MOIRÉ. 37I
Si l’on veut enfin avoir la courbe à double courbure décrite dans
l’espace
par le centre de lasphère mobile,
cette courbe sera don-née par cette dernière
équation
combinée avecl’équation
de la
sphère
surlaquelle
cepoint
est constamment situé,On
voit,
par cequi précède,
que desproblèmes
dedynami-
que , fort
simples
en apparence ,peuvent
souvent conduire à des résultats d’unecomplication inattendue,
GÉOMÉTRIE APPLIQUÉE.
Note
surla théorie analytique du moiré ;
Par
unABONNÉ.
SOIENT
deuxsystèmes
delignes
droites oucourbes,
non consécu-tives,
situées danschaque système
sur une surfaceplane
ou courbeoù elles se
succèdent,
nonconsécutivement,
suivant une loi ma-thématique quelconque.
Imaginons
ces deuxsystèmes
delignes placés ,
dans un situationquelconque,
entre l’0153il et unplan
deprojection ,
ilss’y projete-
ront suivant deux
systèmes
de droites ou de courbesplanes ,
sesuccédant
également
les unes aux autres , nonconsécutivement,
danschaque système,
suivant une loimathématique
déterminée.Les
lignes
dechaque système croiseront ,
engénéral,
leslignes
de l’antre