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8. ´ Equations aux d´ eriv´ ees partielles
Beaucoup de probl`emes de physique font intervenir la r´esolution d’´equations aux d´eriv´ees partielles. Nous allons ´etudier dans ce chapitre les ´equations les plus utilis´ees. Ce sont des ´equations aux d´eriv´ees partielles lin´eaires du second ordre.
1. Les grandes ´ equations aux d´ eriv´ ees partielles de la physique
1.1. ´Equation de Laplace C’est l’´equation :
∇2u= 0. (1.1)
La fonctionu(x, y, z) peut ˆetre l’´energie potentielle de gravitation dans une r´egion ne contenant pas de mati`ere, le potentiel ´electrostatique dans une r´egion ne con- tenant pas de charges, ou encore la temp´erature stationnaire (c’est-`a-dire ne d´epen- dant pas du temps) dans une r´egion ne contenant pas de sources de chaleur.
1.2. ´Equation de la chaleur, ou ´equation de diffusion C’est l’´equation :
∂u
∂t =D∇2u. (1.2)
Ici la fonction u(x, y, z, t) peut ˆetre la temp´erature non stationnaire (c’est-`a-dire d´ependant du temps) dans une r´egion o`u il n’y a pas de sources de chaleur. Ce peut ˆetre aussi la concentration d’une substance diffusante (par exemple une esp`ece chimique). La constanteD > 0 est appel´ee lecoefficient de diffusion. `A une dimen- sion, la fonction u ne d´epend que dex et de t, et l’´equation de diffusion s’´ecrit :
∂u
∂t =D∂2u
∂x2. (1.3)
1.3. ´Equation des ondes, ou ´equation de propagation C’est l’´equation :
∇2u= 1 v2
∂2u
∂t2. (1.4)
Ici la fonctionu(x, y, z, t) repr´esente le d´eplacement par rapport `a l’´equilibre d’une corde vibrante ou d’une membrane, ou, en acoustique, du milieu vibrant (gaz, liquide ou solide). En ´electricit´e, u(x, y, z, t) peut ˆetre le courant ou le poten- tiel le long d’une ligne de transmission. La fonction u(x, y, z, t) peut ˆetre aussi une composante du champ ´electrique ou du champ magn´etique dans une onde
´electromagn´etique (lumi`ere, ondes radio,. . .). La quantit´evest lavitesse de propa- gation des ondes : par exemple, pour les ondes lumineuses dans le vide, c’est la vitesse de la lumi`ere c, et pour les ondes sonores, c’est la vitesse `a laquelle le son se propage dans le milieu consid´er´e.
A une dimension, on a simplement :`
∂2u
∂x2 = 1 v2
∂2u
∂t2. (1.5)
Dans ce cours, nous allons davantage nous pr´eoccuper de r´esoudre ces ´equa- tions que de les ´etablir d’un point de vue physique. Nous utiliserons la m´ethode de r´esolution des ´equations aux d´eriv´ees partielles connue sous le nom de s´eparation des variables (ou m´ethode de Fourier).
2. ´ Equation de Laplace
Nous consid´erons ici un probl`eme conduisant `a la r´esolution de l’´equation de Laplace :
∂2u
∂x2 + ∂2u
∂y2 + ∂2u
∂z2 = 0. (2.1)
Les fonctionsu(x, y, z) v´erifiant l’´equation de Laplace sont appel´eesfonctions har- moniques. L’´equation de Laplace est v´erifi´ee par exemple par la temp´erature sta- tionnaire dans un corps homog`ene Ω ne contenant pas de sources de chaleur, limit´e par une surface σ.
2.1. Conditions aux limites
Pour que la temp´erature du corps soit d´etermin´ee de mani`ere univoque `a partir de cette ´equation, il faut par exemple connaˆıtre la temp´erature sur la surface σ.
On peut donc formuler de la mani`ere suivante les conditions aux limites pour
Equation de Laplace´ 79 l’´equation (2.1) : trouver une fonction u(x, y, z) v´erifiant l’´equation (2.1) `a l’int´e- rieur du volume Ω et prenant en chaque point M de la surface σ des valeurs donn´ees :
u|σ =φ(M). (2.2)
Si l’on ne connaˆıt pas la temp´erature sur la surface du corps, mais que l’on connaˆıt le flux de chaleur, proportionnel `a ∂u/∂n, en chaque point de la surface, on aura sur la surface σ la condition :
∂u
∂n σ
=ψ(M). (2.3)
Si l’on consid`ere la distribution de la temp´erature sur le domaine plan D, limit´e par le contour C, la fonction u d´epend seulement de deux variables x et y, et v´erifie l’´equation de Laplace pour le plan :
∂2u
∂x2 + ∂2u
∂y2 = 0. (2.4)
Les conditions aux limites (2.2) ou (2.3) doivent ˆetre v´erifi´ees sur le contour C.
2.2. Distribution stationnaire de temp´erature dans une plaque rec- tangulaire
Une longue plaque de m´etal rectangulaire a ses deux longs cˆot´es et l’extr´emit´e
´eloign´ee `a la temp´erature T0 et la base `a la temp´erature T1 (Fig. 1).
x=0 x=l
T0 T0
T1 Figure 1
O x
y
La largeur de la plaque est`. On cherche la distribution stationnaire de temp´erature
`
a l’int´erieur de la plaque. Pour simplifier, on suppose que la plaque est si longue
par rapport `a sa largeur que sa longueur dans la direction y peut ˆetre consid´er´ee comme infinie. On dit alors qu’on a une plaquesemi-infinie.
La temp´erature T satisfait `a l’´equation de Laplace dans la plaque, o`u il n’y a aucune source de chaleur :
∇2T = 0 ou ∂2T
∂x2 + ∂2T
∂y2 = 0. (2.5)
Nous avons ´ecrit le laplacien en coordonn´ees rectangulaires, parce que les limites de la plaque sont rectangulaires. Il n’y a pas de d´eriv´ee partielle par rapport `a z parce que la plaque est `a deux dimensions.
•Pour r´esoudre cette ´equation, nous allons essayer une solution de la forme
T(x, y) =X(x)Y(y), (2.6)
o`u, comme indiqu´e,X ne d´epend que dexetY ne d´epend que dey. En substituant la forme (2.6) de T(x, y) dans l’´equation (2.5), on obtient
Y d2X
dx2 +X d2Y
dy2 = 0, (2.7)
soit :
1 X
d2X dx2 + 1
Y d2Y
dy2 = 0. (2.8)
L’´etape suivante est r´eellement la clef de la proc´edure de s´eparation des variables.
Chacun des termes de l’´equation (2.8) est une constante, parce que le premier terme est une fonction de x seul, tandis que le second est une fonction de y seul.
On peut donc ´ecrire 1 X
d2X
dx2 =−1 Y
d2Y
dy2 = const.=−k2, k ≥0, (2.9) c’est-`a-dire :
X00 =−k2X, Y00 =k2Y. (2.10)
La constantek2 est appel´ee laconstante de s´eparation. Les solutions des ´equations diff´erentielles (2.10) sont :
X =nsinkx
coskx Y = eky
e−ky. (2.11)
Les solutions de l’´equation (2.5) poss´edant la forme (2.6) sont :
T =XY =
eky sinkx, e−ky sinkx, ekycoskx, e−kycoskx.
(2.12)
Equation de Laplace´ 81
• Aucune de ces quatre solutions, dites solutions fondamentales, ne satisfait aux conditions aux limites donn´ees. Nous allons maintenant chercher une combi- naison de ces solutions, avec la constantek choisie convenablement, qui satisfasse aux conditions aux limites donn´ees. Cette m´ethode de r´esolution est bas´ee sur le principe de superposition : l’´equation aux d´eriv´ees partielles (2.5) ´etant lin´eaire, toute combinaison lin´eaire de solutions de cette ´equation est ´egalement une solu- tion de cette ´equation.
•Pour simplifier les calculs, nous allons prendreT0 = 0. Nous supposonsk >0 et nous ne gardons donc pas les solutions contenant eky puisque T → 0 lorsque y→ ∞. Ensuite, nous ne gardons pas les solutions contenant coskxpuisque T = 0 lorsque x = 0. Ceci nous laisse juste la solution e−kysinkx, mais la valeur de k doit encore ˆetre d´etermin´ee. Lorsque x = `, nous avons T = 0. Ceci sera vrai si l’on a :
k = nπ
` , n= 1,2, . . . (2.13)
Donc pour n’importe queln entier, la solution
T(x, y) =e−nπy/` sinnπx
` (2.14)
satisfait les conditions aux limites donn´ees sur les trois cˆot´es o`u la temp´erature a
´et´e suppos´ee nulle.
• Nous devons aussi avoir T = T1 lorsque y = 0. Cette condition n’est pas satisfaite par la formule (2.14) pour n’importe queln. Mais nous allons ´ecrire pour T(x, y) une s´erie infinie :
T(x, y) =
∞
X
n=1
bne−nπy/` sinnπx
` . (2.15)
Poury = 0, nous devons avoir T =T1 : T1 =
∞
X
n=1
bn sin nπx
` . (2.16)
L’expression au second membre de l’´equation (2.16) est le d´eveloppement en s´erie de Fourier de sinus de la fonctionf(x) = T1 sur l’intervalle (0, `). Les coefficients de cette s´erie sont donn´es par :
bn = 2
` Z `
0
f(x) sinnπx
` dx. (2.17)
On a
bn = 2
nπ T1[1−(−1)n] =
4T1
nπ , n impair, 0, n pair,
(2.18) d’o`u la solution :
T = 4T1
π
e−πy/` sin πx
` + 1
3e−3πy/` sin 3πx
` +· · ·
. (2.19)
3. ´ Equation de diffusion ou ´ equation de la chaleur
L’´equation de diffusion ou ´equation de la chaleur est
∂u
∂t =D∇2u, (3.1)
o`u u(x, y, z, t) est la temp´erature et o`u le coefficient de diffusion D > 0 est une constante caract´eristique du mat´eriau dans lequel la chaleur diffuse. Il est utile de commencer par effectuer une s´eparation de l’´equation (3.1) en une partie spatiale et unepartie temporelle.
•On cherche donc une solution de l’´equation (3.1) de la forme
u =F(x, y, z)T(t). (3.2)
Ici u d´esigne la temp´erature et T la partie de u qui d´epend du temps. En substi- tuant dans l’´equation (3.1) la forme (3.2) de la solution, on obtient
F dT
dt =D T∇2F, (3.3)
soit :
1
F ∇2F = 1 D
1 T
dT
dt. (3.4)
Le membre de gauche de l’´equation (3.4) ne d´epend que des variables d’espace et le membre de droite est seulement une fonction du temps. Donc les deux membres sont ´egaux `a une constante et l’on peut ´ecrire
1
F ∇2F =−k2 ou ∇2F +k2F = 0, (3.5)
et : 1
D 1 T
dT
dt =−k2 ou dT
dt =−k2DT. (3.6)
L’´equation en temps peut ˆetre int´egr´ee. On obtient :
T =e−Dk2t. (3.7)
La raison physique pour avoir choisi la constante de s´eparation −k2 n´egative est que, lorsque t augmente, la temp´erature du corps peut d´ecroˆıtre vers z´ero, mais ne peut ´evidemment pas devenir infinie, ce qui aurait ´et´e le cas si nous avions choisi +k2. L’´equation (3.5) relative aux coordonn´ees d’espace s’appelle l’´equation de Helmholtz.
Consid´erons maintenant le flux de chaleur `a travers une plaque d’´epaisseur ` (par exemple la paroi d’un r´efrig´erateur). On suppose que les faces de cette plaque
Equation de diffusion ou ´´ equation de la chaleur 83 sont si larges qu’on peut n´egliger tous les effets de bord et supposer que la chaleur s’´ecoule uniquement dans la direction x (Fig. 2).
y
O x
l
Figure 2
Ce probl`eme est alors identique au probl`eme de la diffusion de la chaleur dans une barre de longueur ` avec des cˆot´es isolants. Pour le r´esoudre, il faut se donner, d’une part, des conditions initiales, d’autre part, des conditions aux limites.
•Conditions initiales :
On suppose qu’`a l’instant t= 0 la plaque poss`ede une distribution de temp´e- rature telle que le mur x = 0 est `a la temp´erature T0, et le mur x = ` est `a la temp´erature T1.
•Conditions aux limites :
A partir de` t = 0, on suppose que les murs x = 0 et x = ` sont tous les deux maintenus `a la temp´erature T0 (prise ´egale `a 0 pour simplifier les calculs).
On cherche `a connaˆıtre la temp´erature T(x, t >0).
Tout d’abord, cherchons la distribution initiale de temp´erature T(x, t = 0).
Elle varie lin´eairement avec x, ce qui peut se d´emontrer au moyen de l’´equation de Laplace. La temp´erature initialeu0 v´erifie en effet l’´equation de Laplace
d2u0
dx2 = 0, (3.8)
dont la solution est une fonction lin´eaire de x :
u0 =ax+b. (3.9)
Commeu0 = 0 `a x= 0 et u0 =T1 `a x=`, on a : u0 = T1
` x. (3.10)
Pourt >0,usatisfait `a l’´equation de la chaleur (3.1). Nous avons d´ej`a effectu´e la s´eparation des variables pour cette ´equation. La solution `a variables s´epar´ees est de la forme
u=F(x)T(t), (3.11)
o`u F(x) v´erifie l’´equation :
d2F
dx2 +k2F = 0 (3.12)
On a donc
F(x) =
sinkx
coskx, (3.13)
et les solutions fondamentales sont : u=
e−Dk2tsinkx
e−Dk2tcoskx. (3.14)
Comme on suppose que u s’annule en x = 0, on ne garde pas la solution en coskx. Comme on veut que u s’annule aussi en x=`, on doit avoir
sink` = 0, (3.15)
donc :
k = nπ
` . (3.16)
Les solutions fondamentales sont donc
u =e−n2π2Dt/`2 sinnπx
` , (3.17)
et la solution du probl`eme sera la s´erie : u(x, t) =
∞
X
n=1
bne−n2π2Dt/`2 sinnπx
` . (3.18)
A l’instantt = 0, on doit avoir u=u0, d’o`u
∞
X
n=1
bnsinnπx
` =u0 = T1
` x. (3.19)
On est donc ramen´e `a trouver la s´erie de Fourier de la fonction impaire ´egale `a T1
` x sur l’intervalle (0, `). On obtient bn= T1
` 2l
π
(−1)n−1
n , (3.20)
Equation d’ondes´ 85 d’o`u la solution pour u :
u(x, t) = 2T1
π
e−π2Dt/`2 sin πx
` − 1
2e−4π2Dt/`2 sin 2πx
` +· · ·
. (3.21) Equation de Schr¨´ odinger
Les m´ethodes de r´esolution illustr´ees ci-dessus pour l’´equation de la chaleur s’appliquent aussi `a l’´equation de Schr¨odinger `a laquelle ob´eissent les fonctions d’ondeψ(x, t) de la m´ecanique quantique :
i¯h ∂ψ
∂t =−¯h2 2m
∂2ψ
∂x2. (3.22)
Le “coefficient de diffusion” est toutefois ici imaginaire, ce dont il faut soigneuse- ment tenir compte dans l’analyse des r´esultats.
4. ´ Equation d’ondes
Prenons l’exemple de la corde vibrante. Il s’agit d’une corde ´etir´ee, dont les extr´emit´es sont fix´ees enx= 0 et enx=`. Lorsque la corde vibre, son d´eplacement verticaly `a partir de sa position d’´equilibre d´epend de x et de t. Nous supposons que le d´eplacement y est toujours tr`es petit et que la pente ∂y/∂xde la corde en un point quelconque et `a un instant quelconque est petite. Autrement dit, nous supposons que la corde ne s’´ecarte jamais beaucoup de sa position d’´equilibre. En fait, nous ne distinguons pas entre la longueur de la corde et la distance entre les supports. Ces hypoth`eses faites, on peut montrer que le d´eplacement y v´erifie l’´equation d’ondes `a une dimension :
∂2y
∂x2 = 1 v2
∂2y
∂t2. (4.1)
La constante v d´epend de la tension et de la densit´e lin´eaire de la corde. Elle est appel´ee vitesse de propagation des ondes parce que c’est la vitesse `a laquelle une perturbation se d´eplace sur la corde. Pour s´eparer les variables, on pose :
y=X(x)T(t). (4.2)
Les fonctionsX(x) et T(t) ob´eissent aux ´equations diff´erentielles 1
X d2X
dx2 = 1 v2
1 T
d2T
dt2 =−k2, (4.3)
c’est-`a-dire :
X00+k2X = 0, (4.4)
T00 +k2v2T = 0. (4.5)
Pour des raisons physiques, la constante de s´eparation doit ici ˆetre n´egative. Elle a donc ´et´e ´ecrite sous la forme −k2. Les solutions doivent d´ecrire des vibrations repr´esent´ees par des sinus et des cosinus. Les solutions des deux ´equations (4.4) et (4.5) sont :
X =nsinkx
coskx T =nsinkvt= sinωt
coskvt= cosωt. (4.6)
On a introduit la pulsationω =kv. Les solutions fondamentales poury sont donc :
y =
sinkx sinωt, sinkx cosωt, coskx sinωt, coskx cosωt.
(4.7)
Comme la corde est fix´ee enx= 0 et en x=`, il faut que pour ces valeurs de x, la fonction y s’annule `a tout instant. Nous ne gardons donc que les termes en sinkx dans les solutions (4.7) et nous choisissons k de sorte que sink`= 0, soit :
k = nπ
` , n= 1,2, . . . . (4.8)
Les solutions (4.7) deviennent donc :
y =
sinnπx
` sinnπvt
` sinnπx
` cosnπvt
` .
(4.9)
La combinaison particuli`ere de solutions (4.9) `a choisir pour r´esoudre un probl`eme donn´e d´epend des conditions initiales. Nous allons donner en d´etail la solution pour deux types classiques de conditions initiales, correspondant respectivement
`
a la corde pinc´ee et `a la corde frapp´ee.
4.1. La corde pinc´ee
Supposons qu’`a l’instant initial, la corde est ´ecart´ee de sa position d’´equilibre.
Autrement dit, nous nous donnons la formey0 =f(x) de la corde `a l’instant initial, et aussi le fait que la vitesse ∂y
∂t des points sur la corde est nulle `a l’instant initial (Fig. 3).
C’est le probl`eme de lacorde pinc´ee. Nous chercherons la solution du probl`eme sous la forme
y=
∞
X
n=1
bn sin nπx
` cosnπvt
` , (4.10)
qui assure une vitesse nulle `a l’instant t = 0.
Equation d’ondes´ 87 y
O x
y0 = f(x)
l/2 l
y0 = 2h(l-x)/l y0 = 2hx/l
Figure 3
Les coefficients bn se d´eterminent en ´ecrivant qu’`a t = 0 on a y0 = f(x), c’est-`a- dire :
y0 =
∞
X
n=1
bn sinnπx
` =f(x). (4.11)
Il suffit de calculer les coefficients de Fourierbnet de les substituer dans la formule (4.10). Le r´esultat est :
y= 8h π2
sinπx
` cosπvt
` − 1
9 sin3πx
` cos3πvt
` +· · ·
. (4.12)
4.2. La corde frapp´ee
Il est possible de r´esoudre de mani`ere analogue le probl`eme de lacorde frapp´ee (c’est par exemple le cas d’une corde de piano). Dans ce cas, y= 0 pour t = 0, et la vitesse initiale ∂y
∂t `a t = 0 est une fonction donn´ee V(x) de x. La solution du probl`eme est de la forme
y=
∞
X
n=1
Bn sin nπx
` sinnπvt
` , (4.13)
choix qui assure y= 0 `a l’instant t = 0.
Les coefficientsBn doivent ˆetre d´etermin´es de mani`ere `a avoir : ∂y
∂t
t=0
=
∞
X
n=1
Bnnπv
` sinnπx
` =
∞
X
n=1
bn sin nπx
` =V(x). (4.14)
Autrement dit, la vitesse initialeV(x) doit ˆetre d´evelopp´ee en s´erie de Fourier de sinus.
4.3. Les modes propres de vibration
Si la corde vibre de telle sorte qu’au lieu d’une s´erie infinie poury nous ayons juste une des solutions (4.8), par exemple
y = sinnπx
` sinnπvt
` , (4.15)
la forme de la corde, lorsque les d´eplacements ont leurs valeurs maximales, est : y= sinnπx
` . (4.16)
Les graphes correspondants sont repr´esent´es sur la Fig. 4.
Figure 4
-2 -1 0 1
2 n = 2
0 3,142
y
x -2
-1 0 1
2 n = 1
0 3,142
y
x
-2 -1 0 1
2 n = 3
0 3,142
y
x
-2 -1 0 1
2 n = 4
0 3,142
y
x
Lorsque n= 1, la fr´equence est v/(2l) ; en musique, ce son est appel´e le son fondamental. Si n= 2, la fr´equence est le double de la fr´equence du fondamental ; ce son est appel´e le second harmonique, et ainsi de suite. Toutes les fr´equences que la corde peut produire sont des multiples de la fr´equence fondamentale. Ces fr´equences sont appel´ees les fr´equences caract´eristiques de la corde. Les fa¸cons dont la corde peut vibrer pour produire un son pur caract´eris´e par une fr´equence unique sont appel´ees les modes normaux de vibration. Toute vibration est une combinaison lin´eaire de ces modes normaux (voir par exemple les formules (4.11) ou (4.12). La solution (pour une valeur den) d´ecrivant un mode normal est appel´ee fonction caract´eristique ou fonction propre.