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Texte intégral

(1)

Aménagement et gestion de l'habitat du stor

Par

Claudie Gagnon Biologiste, M. Sc. Env.

et

Isabelle Kirouac Ingénieure forestière

Mars

201)2

(2)

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières

Liste des tableaux iii

Liste des figures iv

Introduction 1

1 Les objectifs du projet 2

2 Description et écologie de l'espèce 2

3 L'exploitation du castor sur la ZEC 3

4 Impacts reliés à l'activité du castor 3

4.1 Modifications au milieu 3

4.2 Interaction avec l'omble de fontaine 5

4.3 Impacts sur le milieu forestier 7

5 Inventaire et caractérisation des digues 8

5.1 Introduction 8

5.2 Méthodologie 8

5.3 Résultats 9

5.4 Discussion 12

6 Aménagement de l'habitat du castor 15

6.1 Contexte 15

6.2 Méthodologie 16

6.2.1 Reconnaissance des versants fragiles 17

6.2.2 Évaluation forestière 18

6.3 Résultats 19

6.3.1 Reconnaissance des versants fragiles 19

6.3.2 Évaluation forestière 24

6.4 Discussion 26

7 Détermination de l'indice de qualité de l'habitat 29

7.1 Introduction 29

7.2 Méthodologie 29

7.3 Résultats 30

7.4 Discussion 30

8 Réalisation de dispositifs de contrôle 32

8.1 Contexte 32

8.2 Amorce de barrage en enrochement 33

8.3 L'amorce de barrage en clôture grillagée 35

8.4 Le drain agricole 35

Gestion et aménagement pour le castor i 11,D3/2002

ZEC des Nymphes PMVRMF. Volet Il

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TABLE DES MATIÈRES (SUITE)

8.5 Autres interventions 36

8.6 Discussion 36

Conclusion générale 38

Remerciement 39

Bibliographie 40

Annexe 1 : Fiche d'inventaire et de caractérisation des barrages 42 Annexe 2: Données brutes des fiches d'inventaire et de caractérisation des

barrages 44

Annexe 3 : Résultat de l'application des grilles d'évaluation pour l'aménagement 52

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet II

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : La synthèse des effets de l'activité du castor sur le milieu et sur la faune

(tiré de Fortin et al., 2001). 4

Tableau 2: Résumé des compilations de l'inventaire et de la caractérisation des

barrages de castor 11

Tableau 3 : Reconnaissance des versants fragiles par l'application des quatre grilles

d'évaluation. 23

Tableau 4 Caractéristiques spécifiques aux peuplements forestiers bordant chacun

des lacs à l'étude 25

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ZEC des Nymphes PMVRMF. Volet Il

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Localisation des 272 barrages de castors inventoriés sur le territoire de la

ZEC des Nymphes 10

Figure 2 : Étang d'eau créé par un barrage de castor (# 49) de 2,7 m de hauteur 14 Figure 3 : Localisation des transects d'étude au lac Alonce. 20 Figure 4 : Localisation des transects d'étude au lac Capricorne 21 Figure 5 : Localisation des transects d'étude au lac Édouin 22 Figure 6 : Valeur des IQH pour le castor sur l'ensemble du territoire de la ZEC des

Nymphes 31

Figure 7 : Réalisation du pré-barrage en roches et de la clôture grillagée au pont # 16

de la ZEC 34

Figure 8 : Amorce de barrage en clôture grillagée avec le cylindre de protection sur le

barrage du lac Hier 34

Figure 9 : Utilisation du drain agricole sur le barrage # 99 37 Figure 10 : Démantèlement d'un barrage dangereux dû à son âge et à sa hauteur,

barrage # 6 de la ZEC 37

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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INTRODUCTION

Le castor est abondant sur le territoire de la ZEC des Nymphes. Les aménagements réalisés par ce dernier exercent souvent des effets significatifs pour d'autres espèces, ce qui est positif en terme de biodiversité (ex. : augmentation de la productivité, diversification des habitats, biodiversité). Toutefois, des répercutions négatives sont également observées. En effet, les digues qu'il construit en bordure des chemins ou dans les cours d'eau utilisés pour la reproduction de l'omble de fontaine, sont dans certains cas problématiques. Les effets négatifs principaux de ces digues touchent les aspects de sécurité dans le cas des chemins et la libre circulation dans le cas des poissons.

Le prélèvement par les activités de piégeage exerce un contrôle sur la population de castors de la ZEC. Cependant, vu le manque de connaissance sur le sujet, le piégeage est souvent mal répartit pour exercer un niveau de contrôle efficace sur les colonies à problèmes. Notons également que l'effort de piégeage et le contrôle de la population de castors sont différents d'un terrain à l'autre, dépendant du trappeur présent sur le territoire.

Actuellement, lorsqu'un barrage actif menace la sécurité d'un chemin en dehors de la période de piégeage, le barrage est démantelé. Cette technique est inefficace et les castors rebâtissent rapidement leurs barrages. Parfois, la colonie est éradiquée mais cette pratique comporte des inconvénients d'ordre écologique et moral.

En raison des transformations importantes qu'il réalise au milieu, le suivi sur la population, la gestion, les méthodes de contrôle disponibles, les possibilités d'aménagements et l'acquisition de connaissances étaient nécessaires. De fait, une vision d'ensemble est importante pour améliorer les changements faits sur le milieu et réduire les coûts d'intervention et d'entretien suite aux dommages observés dans certains secteurs. Le but ultime est de réduire le nombre d'incidents reliés à la présence des castors, tout en retirant les avantages qu'apporte sa présence.

Les premiers chapitres de ce document présentent des aspects plus généraux du castor soit les objectifs du projet (chapitre 1), la description de l'espèce (chapitre 2), son exploitation (chapitre 3) et les impacts positifs et négatifs reliés à sa présence (chapitre 4). Les chapitres subséquents décrivent globalement les études de terrain réalisées sur le territoire de la ZEC des Nymphes, soit l'inventaire et la caractérisation des barrages de castor (chapitre 5), l'aménagement de l'habitat dans les bandes riveraines (chapitre 6), les indices de qualités de l'habitat du territoire (chapitre 7) et les dispositifs de contrôle testés (chapitre 8). Une conclusion générale termine le projet.

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1 LES OBJECTIFS DU PROJET

Ce volet de recherche permettra d'acquérir des informations et des connaissances très utiles sur l'habitat du castor. Les objectifs poursuivis sont :

➢ Réaliser une revue de littérature des différents documents traitant de la gestion de l'habitat du castor ;

D Réaliser un inventaire et une caractérisation des digues de castors sur le territoire de la ZEC des Nymphes ;

> Connaître l'état de la population du castor sur le territoire de la ZEC ;

> Réaliser un indice de qualité de l'habitat du castor sur l'ensemble du territoire ;

D Faire l'étude de la mesure proposée au Comité Faune-Forêt de Lanaudière en vue de l'aménagement de l'habitat du castor avec le Plan quinquennal d'aménagement forestier (PQAF) ;

D Étudier et mettre en application des dispositifs visant à contrôler le niveau de l'eau aux digues de castors nuisibles.

2 DESCRIPTION ET ÉCOLOGIE DE L'ESPÈCE

Le castor est le plus gros rongeur de l'Amérique du nord (SCF, 1973). De la famille des castoridés, il se retrouve partout au Canada. Il fréquente les cours d'eau, les étangs, les marais et les lacs des régions boisées. Il est monogame et atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 21 mois. L'espèce produit une portée par année composée de 1 à 8 petits (moyenne de 3 à 4) (Prescott et Richard, 1996).

Dans un habitat propice, une famille de castor peut occuper un territoire de 2,6 à 5,2 km2 de superficie (Prescott et Richard, 1996). Le long d'un cours d'eau bien défini, on trouve généralement une à deux familles par kilomètre. Une colonie compte habituellement quatre castors au Québec (Bernier et al., 1998).

Le castor possède des adaptations lui permettant d'être très à l'aise dans l'eau (ex. : pattes palmées, replis valvulaires aux oreilles et narines), il est toutefois peu habile sur la terre ferme. Il contrôle le niveau des cours d'eau qu'il fréquente en construisant des barrages, lui permettant ainsi d'accéder plus facilement aux arbres environnants tout en gardant submergées les entrées de son abri. Le castor est exclusivement végétarien, il se nourrit de feuilles, d'écorces et de ramilles de la plupart des espèces ligneuses. Ses espèces préférées sont le peuplier faux-tremble, le bouleau blanc, l'aulne, la vallisnérie (plante aquatique) et le nénuphar.

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3 L'EXPLOITATION DU CASTOR SUR LA ZEC

Il y a eu plus de 584 prélèvements d'animaux à fourrure en 2000 sur le territoire de la ZEC des Nymphes. Les espèces les plus représentées sont le castor (40 %), le rat musqué (19 %) et la martre d'Amérique (10 %). Le castor est dominant dans les récoltes des trappeurs, de fait, environ 175 castors sont récoltés en moyenne par année (1986-2001). De plus, il y a une recrudescence depuis les cinq dernières années où la récolte moyenne de castors est passée à 239 spécimens.

Un inventaire visuel des animaux à fourrure présents sur le territoire de la ZEC des Nymphes a été réalisé à l'hiver 2000 (Gagnon et Tessier, 2001). Un formulaire a été dûment rempli par tous les trappeurs présents sur le territoire, soit douze personnes.

Certaines conclusions sont ressorties suite à l'analyse des questionnaires. Ainsi, le castor est présent sur tous les lots de piégeage du territoire de la ZEC des Nymphes. Il est même considéré comme très abondant sur quatre terrains. La distribution du castor serait uniforme (92 %) sur les lots. L'évolution de leur habitat est considérée satisfaisante (83 %). Sept terrains de trappeurs comporteraient un lieu exceptionnel pour l'habitat du castor.

Le castor est de loin l'espèce la plus piégée sur le territoire de la ZEC des Nymphes. En effet, il y a une moyenne de 18 tentures actives par lot sur une période de 37 jours. Les trappeurs de la ZEC tendent des pièges spécifiquement (92 %) pour cette espèce. Ils estiment la population moyenne à 48 castors par terrain de piégeage, pour 14 cabanes- colonies.

Nous n'avons pas réalisé, dans le cadre de l'inventaire visuel avec les trappeurs, l'analyse de la pression de piégeage versus la valeur de la fourrure. Même sans cela, il nous semble plausible de croire que la valeur de la fourrure influence directement la pression de piégeage et le temps investi par le trappeur à cette activité.

4 IMPACTS RELIÉS À L'ACTIVITÉ DU CASTOR

4.1 Modifications au milieu

Par ses activités, le castor va modifier le milieu pour se nourrir, se protéger, se créer un abri et assurer le succès de sa reproduction (Bernier et a/., 1998). Lorsqu'on parle castor, on pense immédiatement aux inconvénients que ses constructions entraînent au réseau routier ou aux frayères de poissons. Cependant, il y a également plusieurs impacts positifs associés à sa présence et qui méritent qu'on les compte au niveau de la gestion intégrée des ressources (Bernier et al., 1998). Le tableau 1 présente la synthèse des impacts générés par la présence du castor selon Fortin et al. (2001). Ces impacts sont parfois positifs, parfois négatifs, selon les critères d'analyse.

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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Tableau 1 : La synthèse des effets de I' activité du castor sur le milieu et sur la faune (tiré de Fortin et al., 2001).

Effets jugés négatifs Effets jugés positifs

• Stabilisation du milieu hydrique et des sols - Augmentation de la superficie et du volume

d'eau

Régularisation du cours d'eau en aval du barrage

Diminution de la vitesse de l'eau et de l'érosion des sols

Rétention temporaire des sédiments en amont

Diminution de la turbidité en aval

Maintien de la nappe phréatique et diminution des débits de pointe lors des crues printanières

• Augmentation de la productivité

Augmentation de la productivité des eaux froides par la hausse de température

Augmentation de la production d'invertébrés durant les premières années

Augmentation de la productivité primaire en amont du barrage

• Accroissement de la biodiversité

Amélioration de l'habitat de plusieurs mammifères

Création d'habitats pour la sauvagine, plusieurs espèces d'oiseaux chanteurs, les batraciens et plusieurs autres espèces Contribution à la diversité du paysage par la modification de la succession des communautés végétales

• Amélioration de l'habitat du poisson et de la capacité de production piscicole

Création d'aires de repos, d'alimentation et d'abri, de même que des habitats d'hiver dans les ruisseaux peu profonds

Augmentation de la taille des poissons capturés en étang

• Génération de retombées économiques - Augmentation des possibilités de chasse de

pêche et de piégeage : location de droit pour pratiquer ces activités

Augmentation du potentiel pour l'observation, l'interprétation et la mise en valeur de la nature

Impacts sur les infrastructures humaines Coupes d'arbres en bordure de terrains de villégiature

Inondation de sentiers, de routes et de voies ferrées

Blocage de tuyaux, ponceaux et ponts et risque de bris majeurs lorsqu'il y a rupture de barrage ou crue subite

Impacts sur les milieux riverains et hydriques

- Inondation de lots forestiers et de terres agricoles

Élimination temporaire du couvert végétal en bordure des plans d'eau

Diminution possible de l'oxygène disponible en raison du processus de décomposition Contamination de certaines sources d'eau potable par le parasite Giardia lamblia dont est porteur le castor et qui peut affecter l'homme

Détérioration de l'habitat du poisson Entrave aux migrations des poissons

Colmatage et anéantissement des aires de fraie de salmonidés

Dans les eaux plus lentes et moins froides, hausse de température pouvant être néfaste à l'omble de fontaine

Coûts

- Coûts relatifs aux dommages

- Coûts relatifs aux techniques d'intervention

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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Il est bien évident que le castor perturbe grandement son milieu, ce qui ne plait pas toujours à l'homme. C'est probablement pour cette raison qu'il est mal accepté dans certains milieux. Il était donc important de démontrer que sa présence a également des effets positifs, on a plutôt tendance à l'oublier.

La construction de barrages, par leur capacité à emmagasiner l'eau, va aider à stabiliser l'écoulement sur toute l'année (Bernier et al., 1998). En ralentissant l'écoulement, le barrage contribue également à diminuer les risques d'érosion des berges.

L'accumulation importante de sédiments au fond de l'étang à castor représente une réserve de matières organiques et d'éléments nutritifs (carbone azote) (Bemier et al., 1998). Cette accumulation va stimuler la croissance des algues et du plancton, qui eux vont nourrir à leur tour les invertébrés aquatiques (Bernier et al., 1998). Les éléments nutritifs seront remis en circulation dans le milieu aquatique lorsque le barrage ne sera plus en place (Fortin et al., 2001). Ainsi, le castor augmente la productivité d'un milieu suite à son établissement. De plus, il favorise la biodiversité dans les étangs, en diversifiant les habitats et le paysage.

Le castor a un effet direct sur la faune, la coupe d'arbres étant nécessaire pour son alimentation et la construction de ses diverses installations. En coupant les essences feuillues qu'il préfère, il peut modifier la succession végétale, peut changer la représentation de cette espèce, épuiser certains feuillus ou permettre la régénération de résineux (Bernier et al., 1998), tous ces facteurs pouvant influencer l'habitat de certaines espèces fauniques.

Les effets négatifs comptent notamment les impacts sur les infrastructures. De fait, le castor utilise parfois le réseau routier, incluant les ponts et les ponceaux, pour débuter sa construction. Il en résulte des inondations ou des destructions de routes, réduisant la sécurité des usagers. Les réparations et la surveillance du réseau augmentent également les coûts d'entretien. Les deux prochains points détailleront les interactions du castor sur l'habitat du poisson et la forêt.

4.2 Interaction avec l'omble de fontaine

Au Québec, l'omble de fontaine est le poisson le plus recherché en tant qu'espèce sportive. Sur le territoire de la ZEC des Nymphes, la pêche à l'omble de fontaine représente une activité très lucrative et une source de revenus appréciable.

Le castor apporte, par ces constructions, des effets bénéfiques sur les populations d'omble de fontaine. Ainsi, le ralentissement de l'eau et les grandes surfaces des étangs vont provoquer un réchauffement de la température de l'eau, ce qui est bénéfique pour la croissance de l'omble de fontaine (Bernier et al., 1998). Il en résulte également une augmentation des invertébrés aquatiques qui servent de nourriture aux poissons. Suite à cette augmentation de nourriture, il y a une plus forte sédimentation

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de particules fines et d'accumulation des nutriments favorisant habituellement la croissance des algues et du plancton (Fortin et ai., 2001). Les étangs créés par les castors procurent à l'omble de fontaine des aires de repos, d'alimentation, d'abri, de même que des habitats d'hiver (Fortin et al., 2001).

Cependant, on se préoccupe beaucoup plus des dommages qu'il crée aux frayères et des inconvénients qu'il engendre aux populations d'omble de fontaine. De fait, le réchauffement trop intense de la température de l'eau peu nuire à la reproduction de l'omble de fontaine et réduire le niveau d'oxygène dissous dans l'eau. Les barrages nuisent à la libre circulation des poissons et peuvent même représenter des obstacles infranchissables pour l'omble de fontaine. Les migrations des ombles de fontaine entre les lieux de refuge, de repos, d'alimentation et de reproduction sont essentielles dans son cycle de vie.

Le castor nuit également à la reproduction si ses constructions entraînent des dépôts de sédiments fins sur les frayères qui colmatent les oeufs, diminuant de façon drastique le taux d'émergence des poissons. De fait, l'apport de sédiments fins sur les frayères est catastrophique, les oeufs sont extrêmement vulnérables à la sédimentation. Le taux d'émergence des alevins diminue considérablement lorsque le gravier renferme de 10 % à 20 % de sédiments fins (MRN, 1997). Si ce taux dépasse 20 %, la situation s'aggrave et s'il atteint 50 %, il n'y a plus aucun interstice dans le gravier et le pourcentage d'émergence des alevins est presque nul (MRN, 1997). De plus. le dépôt de particules affecte la reproduction à court et à long terme car les frayères endommagées peuvent rester inutilisables pendant plusieurs années. La perte d'habitat réduit la productivité des écosystèmes et, conséquemment, les populations de poissons (MRN, 1997). L'augmentation du niveau d'eau suite à la construction de barrages peut également inonder des frayères.

Il est difficile de réaliser un suivi permettant de réduire partout les impacts négatifs de la présence du castor sur un territoire de la grandeur de la ZEC des Nymphes. De fait, les solutions nécessitent des investissements de temps et d'argent trop importants considérant la grandeur du territoire (263 km2). Parmi les solutions réalisables, il faudrait tolérer les castors qu'une seule année sur des cours d'eau avec frayères, soit installer une passe migratoire en début de saison, ou encore effectuer régulièrement des brèches dans les barrages (Bernier et al., 1998). Un suivi plus rigoureux est nécessaire sur les lacs à reproduction naturelle qui doivent être préservés en priorité à des fins de pêche. Pour ces lacs, nous préconisons l'approche où les castors ne devraient pas y être tolérés longtemps (pas plus d'une année) car, tôt ou tard, ils s'installeront sur les tributaires et l'émissaire où ils noieront les frayères (Bernier et al., 1998).

Dans ce cadre d'idée, il importe de rappeler que la ZEC des Nymphes est mandataire du territoire en regard de la gestion de la faune par des pouvoirs qui lui sont délégués de la Société de la Faune et des Parcs du Québec (FAPAQ). Les animaux à fourrure sont cependant exclus de cette gestion, la FAPAQ ayant délégué ce rôle aux détenteurs de lot de piégeage. Il n'est pas du ressort de la ZEC de gérer les animaux à

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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fourrure ni d'émettre un plan de gestion au trappeur. Ainsi, il nous est difficile de réaliser une tolérance zéro de castor sur certains lacs à ombles de fontaine indigènes sans la collaboration volontaire des trappeurs. Les lacs à ombles de fontaine indigènes sont importants pour les gestionnaires de la ZEC des Nymphes et leur conservation est prioritaire.

Il sera donc intéressant que la Société permette aux gestionnaires de territoire faunique de mentionner les besoins de protection pour une gestion interactive castor-omble de fontaine. La FAPAQ pourrait alors évaluer la pertinence des besoins de conservation et par la suite exiger, 'sous forme d'effort de piégeage au trappeur, la tolérance zéro sur certains plans d'eau ciblés. Ce modèle est un exemple de la gestion intégrée du territoire, mais difficilement applicable dans le contexte actuel.

4.3 Impacts sur le milieu forestier

La coupe d'arbres est au coeur de la survie du castor pour son alimentation, pour la construction de son abri et pour ériger son barrage. Alors, il exerce des impacts sur la ressource ligneuse. En coupant les essences feuillues qu'il préfère, il peut modifier la succession végétale, peu changer la représentation de cette espèce, épuiser certains feuillus ou permettre la régénération de résineux (Bernier et a/., 1998). Ainsi, les bandes de protection riveraines peuvent se transformer à la suite d'une exploitation trop intense de la part des castors, en des ceintures de peuplements de résineux.

À l'inverse, soit en présence d'une bande de protection d'essences feuillues, l'exploitation réalisée par les castors permettra un rajeunissement de la forêt en favorisant la repousse de jeunes plants (Bernier et al., 1998).

Le castor, par la construction de la digue, va souvent provoquer l'inondation de la bande riveraine. Des arbres seront noyés ce qui peut entraîner une perte du milieu forestier exploitable. Par ailleurs, lorsque le castor coupe des arbres dans la bande riveraine, il expose certains arbres qui n'ont pas la force de résister aux intempéries. De ce fait, ils risquent de tomber et de se retrouver dans l'étang, soit à cause du vent ou bien à cause de l'érosion. Dans certains cas, le pourcentage d'arbres tombés de cette façon est plus grand que celui des arbres coupés par le castor (Naiman, 1986 dans Bernier et al., 1998).

La perte forestière engendrée par la présence du castor sur le territoire de la ZEC des Nymphes n'est pas évaluée. En effet, les bassins d'eau créés et le niveau d'inondation de la zone forestière sont très variables d'un barrage à l'autre. Ils dépendent grandement de la topographie entourant le secteur visé, les secteurs de faibles pentes créant des bassins plus vastes.

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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5 INVENTAIRE ET CARACTÉRISATION DES DIGUES

5.1 Introduction

La première phase du projet porte sur la connaissance de l'habitat du castor. Les constructions faites par le castor nécessitent une gestion car elles peuvent influencer la sécurité routière, la qualité des frayères et la productivité du milieu aquatique. La connaissance et l'évaluation des populations de castor se feront par le biais des digues présentes sur le territoire.

Le castor est abondant sur la ZEC. De fait, l'exploitation forestière intensive à partir du milieu du siècle dernier et la diminution de la pression de piégeage au cours des dernières années, causée par la chute de prix de la fourrure, ont entraîné un accroissement notable des populations de castors tant au Québec (Fortin et al., 2001) que sur le territoire de la ZEC.

5.2 Méthodologie

La zone d'étude pour l'inventaire des barrages de castors est le territoire de la ZEC des Nymphes. La ZEC se situe à 40 km au nord de Joliette et à 100 km environ au nord de Montréal. Elle occupe une superficie de 263 km2 entre les municipalités de Mandeville, au sud, et Saint-Michel-des-Saints, au nord.

En premier lieu, cette activité a débuté par une revue de la littérature sur le sujet et la consultation des trappeurs qui possèdent une expertise dans le domaine. Par la suite, l'inventaire des colonies a consisté à visiter, caractériser, photographier et cartographier tous les sites à castors connus sur le territoire. Les trappeurs ont été mis à contribution dans cette activité. De fait, leurs connaissances du territoire et la quantité impressionnante d'heures qu'ils passent en forêt en font des partenaires de choix, dont l'expertise ne peut être ignorée par les gestionnaires.

La fiche de caractérisation des barrages remplie pour chacune des digues visitées durant l'été 2001 comportait plusieurs renseignements à analyser soit : la date de la visite, l'équipe de travail, le numéro de la photographie, la localisation géoréférencée, la hauteur de la digue, la longueur de la digue, la dénivellation de l'eau par rapport à la hauteur du barrage, l'âge approximatif, l'état, le type d'encrage, la stabilité, la présence d'infrastructure ou d'obstacle ainsi que leur distance par rapport au barrage, le moyen de contrôle possible si nécessaire, la présence d'amas, de hutte, le type de forêt, les essences principales et l'abondance de nourriture. Cette fiche d'inventaire et de caractérisation est présentée à l'annexe 1.

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5.3 Résultats

Au total, 272 digues ont été visitées et caractérisées durant l'été 2001 dont 172 étaient des barrages primaires, les autres étant construits en série (figure 1). Nous devons mentionner la collaboration des trappeurs du territoire de la ZEC des Nymphes dans ce travail. En effet, il est évident que notre inventaire aurait été superficiel sans leur collaboration et leur expertise.

Sur les 272 barragés visités, des signes d'activité du castor ont été répertoriés sur 166 barrages (61 %), 100 ont été considérés comme non entretenus (37 %) et les autres sont indéterminés ou ambigus. La hauteur moyenne des barrages visités est de 1,1 m (valeur minimale de 0,1 m et valeur maximale de 3,1 m). La longueur moyenne des barrages est impressionnante, soit de 27,2 m (valeur minimale de 0,65 m et valeur maximale de 150,0 m).

Le tableau 2 présente un résumé des résultats de l'inventaire et de la caractérisation des barrages de castors. Ce tableau montre les résultats pour l'ensemble de barrages visités (n=272), mais également pour les barrages actifs (n=166) et les barrages non entretenus (n=100), lorsque l'exercice était pertinent.

L'âge des barrages, évalué de façon qualitative, est généralement sous la barre des 15 ans (77 %). On remarque cependant que la classe 0 à 4 ans est la plus fréquente (32 %), vient ensuite la classe de 10 à 14 ans (31 %) et de 5 à 9 ans (15 %). Les âges des barrages non entretenus sont plus élevés, de fait, 69 % des digues sont construites depuis plus de 10 ans. En regard de l'encrage au sol, 75 % des barrages sont supportés par un sol formé de terre, alors que 22 % sont appuyés sur la roche mère. La résistance des barrages est généralement acceptable, seulement 9 % des digues ont une faible stabilité.

Bien que la nourriture ne soit pas le seul facteur influençant le castor à s'établir, elle est toutefois prioritaire pour la survie de l'espèce. Pour cette raison, nous y avons accordé une grande importance dans notre analyse. Cependant, mentionnons que l'habitat qui recèle un fort potentiel pour le castor est caractérisé, en plus de la présence d'essences feuillues, par des niveaux d'eau stables, un terrain de faible pente, des rives recouvertes de végétation et un substrat de terre meuble (Fortin et al., 2001).

Ainsi, le castor est grandement dépendant de la forêt, tant pour sa nourriture, sa protection et son habitat. La forêt périphérique à l'emplacement des barrages de castor est généralement mixte (58 %). Il y a cependant beaucoup de forêt résineuse (34 %), soit des milieux peu propices au castor. Il y a seulement que 9 % des barrages qui ont été recensés dans des peuplements de feuillus. Cette tendance se maintient tant pour les barrages actifs que ceux non entretenus. L'abondance de nourriture a été jugée de façon qualitative. En premier lieu, 15 sites ont été jugés exceptionnels selon la quantité de nourriture disponible. Toutefois, la disponibilité alimentaire est généralement

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ZEC des Nymphes PMVRMF ./olet II

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Légende

Barrage de castors Chemins

Ruisseaux Lacs

CD Limite de la ZEC

(16)

Tableau 2 : Résumé des compilations de l'inventaire et de la caractérisation des barrages de castor.

Tous les barrages (n=272)

Barrages entretenus (n=166)

Barrages non entretenus (n=100)

Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage

Âge du barrage

0 à 4 86 32 71 43 15 15

5 à 9 41 15 26 16 15 15

10 à 14 83 31 42 25 40 40

15 à 19 22 8 6 4 16 16

20 et plus 22 8 9 5 13 13

Inconnu 18 7 12 7 1 1

État du barrage

Entretenu (actif) 166 61 166 100 0 0

Non-entretenu 100 37 0 0 100 100

Inconnu 6 2 0 0 0 0

Encrage du barrage au sol

Sol - terre 204 75 --- --- ---

Roche 60 22 --- --- ---

Infrastructure 2 1 --- --- ---

Inconnu 6 2 --- --- --- --

Stabilité de la construction

Bonne 198 73 --- ---

Moyenne 40 15 --- --- ---

Faible 24 9 --- --- ---

Inconnue 10 4 --- --- ---

.. .

Forêt périphérique

Feuillue 23 8 17 10 6 6

Mixte 157 58 95 57 60 60

Résinese 91 33 53 32 34 34

Inconnue 1 0 1 1 0 0

Abondance de nourriture

Exceptionnelle 15 6 12 7 3 3

Bonne 64 24 44 27 19 19

Moyenne 91 33 60 36 29 29

Faible 101 37 49 30 49 49

Inconnue 1 0 1 1 0 0

(17)

qualifiée de bonne à moyenne (58 %), alors qu'elle est faible dans 37 % des cas. Pour tous les qualificatifs mentionnés, l'abondance de nourriture semble de meilleure qualité pour les barrages entretenus versus les non entretenus (tableau 2).

Enfin, chaque barrage a été évalué en fonction de son emplacement (réseau routier, frayère, etc.) et de sa structure (hauteur, longueur, solidité, âge, etc.) pour déterminer si des interventions étaient nécessaires. En général, peu de barrages ont nécessité des interventions urgentes, soit moins de 5 %. Cependant, près de 25 % des barrages sont à surveiller ou bien des interventions sont souhaitables à moyen terme.

Les données brutes de tous les relevés sont à l'annexe 2. Nous avons localisé chacune des digues géoréférencées sur le logiciel ArcView (figure 1) avec un lien photographique du barrage.

54 Discussion

Le castor est effectivement abondant sur le territoire de la ZEC des Nymphes. De fait, les populations de castors sont en expansion depuis quelques années dans plusieurs régions du Québec (Fortin et al., 2001). La diminution du prix des fourrures enregistrée aux cours des dernières années a eu un impact certain sur l'effort de piégeage.

La densité moyenne dans les réseaux structurés de Lanaudière était de 3,9 colonies/10 km2 (1989-1994) (données non publiées, FAPAQ, tiré de Fortin et al., 2001). Si l'on considère les 117 barrages primaires parmi les 166 barrages actifs, on évalue la densité moyenne dans la ZEC des Nymphes à 4,5 colonies/10 km2.

Cette densité est très élevée, considérant que la moyenne des densités dans les réseaux structurés est de 3,6 colonies/10 km2 et que la valeur maximale enregistrée est de 5,1 colonies/10 km2 pour la région de l'Abitibi-Témiscamingue (données non publiées, FAPAQ, tiré de Fortin et al., 2001). Le territoire de la ZEC des Nymphes compte donc une population élevée de castors en bonne santé liée avec la foresterie des dernières années. De fait, les coupes forestières réalisées antérieurement sur le territoire ont rajeuni les forêts de façon bénéfique pour les castors.

La ZEC des Nymphes a réalisé un inventaire visuel avec les douze piégeurs présents sur son territoire (Gagnon et Tessier, 2001). Ils ont alors estimé la population à 528 castors pour tous les terrains de piégeage, avec un total de 166 colonies. Ainsi, leur analyse visuelle de leur terrain démontre une densité moyenne de 6,3 colonies/10 km2, valeur encore plus élevée que celle estimée par notre inventaire (4,5 colonies/10 km2). Tous les chiffres précédemment cités semblent démontrer une même tendance, la population de castors est surnuméraire sur le territoire de la ZEC des Nymphes.

Gestion et aménagement pour le castor 12 11/03/2002

ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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Ainsi, la réduction de la population serait possible avec la collaboration des trappeurs. Il sera important de démontrer la problématique aux trappeurs. De fait, l'épuisement de la nourriture à plusieurs des sites visités indique qu'un déclin important de la population pourrait survenir suite à l'épuisement du milieu. La problématique réside dans le fait qu'après un déclin, le rétablissement de la population est difficile. De plus, la présence de castors sur des plans d'eau à ombles de fontaine indigènes n'est pas souhaitable pour cette ressource, il sera intéressant d'augmenter l'effort de piégeage sur les lacs à ombles indigènes. Tout cela pour en arriver à une planification concertée de la gestion du castor avec les trappeurs.

La hauteur de certains barrages visités est élevée (valeur maximale de 3,1 m), ce qui nous indique que l'impact d'une rupture brusque pourrait être dramatique sur certaines portions du territoire. Les longueurs que peuvent atteindre les barrages sont également critiques (valeur maximale de 150,0 m). La figure 2 présente un exemple d'un barrage imposant (2,7 m de haut par 49 m de long) qui retient une forte quantité d'eau. Ainsi, les ouvrages du castor atteignent parfois des dimensions importantes sur le territoire de la ZEC. Il ne semble pas avoir un lien entre la longueur du barrage et sa hauteur. De fait, on remarque que ces deux facteurs sont principalement influencés par les caractéristiques physiques du lieu choisi et n'ont pas de rapport direct. Dans cet ordre d'idée, le volume d'eau emmagasiné suite à l'édification du barrage n'a pas été évalué.

Ce dernier dépend grandement de la topographie entourant le secteur visé, les secteurs de faibles pentes créant des bassins plus vastes.

La moyenne d'âge des barrages présents est élevée. Cependant, la stabilité des barrages a été jugée bonne dans la majorité de cas, ce qui est positif. La principale problématique est reliée aux barrages non entretenus. Ces derniers sont nombreux (n=100) et leur stabilité va se dégrader rapidement si d'autres castors ne viennent pas repeupler ces lieux. Néanmoins, la majorité des sites abandonnés par les castors résident dans le fait que la nourriture présente est de piètre qualité. Alors, ces barrages sont abandonnés pour une période assez longue et un suivi de la solidité des constructions s'impose. Un autre facteur influe fortement la stabilité d'un barrage. c'est son assise. De fait, un barrage construit sur un sol meuble sera plus stable comparativement à celui construit directement sur la roche mère. Il y a environ 22 % des barrages qui sont appuyés sur la roche mère, et conséquemment jugés plus instables.

Considérant les informations livrées par Bernier et al. (1998), les auteurs mentionnent qu'on devrait envisager de maintenir un barrage de castor que sur un horizon de 7 ans.

Sur une plus longue période, la production d'invertébrés devrait diminuer, ce qui ne favoriserait plus un milieu productif pour l'ensemble de la faune (Bernier et al., 1998).

Pour ce qui est du territoire de la ZEC des Nymphes, cette suggestion est totalement impossible à maintenir. De fait, elle demanderait la destruction de 147 barrages (54 %), et ce, en considérant une tolérance jusqu'à 10 ans d'âge au lieu de 7 ans.

Gestion et aménagement pour le castor 13 11/0312002

ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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Figure 2 : Étang d'eau créé par un barrage de castor (# 49) de 2,7 m de hauteur

Dans cette optique, les gestionnaires de la ZEC des Nymphes et les trappeurs auront à se prononcer sur le maintien ou le démantèlement des barrages non entretenus. Bien que ces actions soient réalisées dans un but de sécurité pour le réseau routier ou de sauvegarde des frayères à poisson, le nombre d'intervention devra être réduit au minimum pour également conserver le cycle naturel et garder les apports positifs des constructions.

En général, peu de barrages ont nécessité des interventions urgentes, soit moins de 5 %. Cependant, près de 25 % des barrages sont à surveiller au cours des prochaines années ou bien nécessitent des interventions à moyen terme. Assurer le suivi et la mise à jour d'un inventaire aussi complet à l'échelle du territoire ne seront pas une mince tâche pour la ZEC des Nymphes. De fait, la mise à jour annuelle complète sera difficile et onéreuse. Nous allons donc mettre en priorité les secteurs où des interventions ont été réalisées et les secteurs où un suivi est nécessaire à court terme, soit 30 `)/0 des

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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barrages de l'inventaire. Un des moyens pour parvenir à nos fins sera de demander la collaboration des trappeurs pour la réalisation d'un registre des barrages (besoin d'intervention, problématique, utilisation par les castors, démantèlement, etc.).

Il est bien évident qu'avec une population si importante de castors, les sites choisis par ces derniers ne sont pas toujours de bonne qualité alimentaire. Il était surprenant de constater que des colonies étaient recensées en certains endroits, alors que la présence d'essences feuillues était quasi inexistante. Il semble que le niveau d'abondance du castor sur le territoire de la ZEC des Nymphes l'oblige à choisir des sites de moindre qualité. Ainsi, les castors habitent également des secteurs où la forêt était jugée majoritairement formée d'essences résineuses (34 %). Les résultats démontrent le besoin de réduire la population et d'aménager les bandes riveraines pour satisfaire ses besoins. De fait, l'abondance de la nourriture est insatisfaisante dans 37 % des cas.

Le castor, confronté à la diminution de l'abondance de nourriture, va s'aventurer plus loin en forêt pour s'approvisionner. Il devient donc très vulnérable à la prédation, étant très malhabile en milieu terrestre. Ce phénomène freine également l'accroissement des colonies (Bernier et al., 1998) et régularise ainsi les populations. L'augmentation des activités de piégeage peut également être souhaitable.

L'activité des castors diffère selon les saisons. Ainsi, il est important d'être conscient de la limite de cette étude. De fait, il y a un fort risque d'avoir inscrit un barrage actif qui a été délaissé par la suite ou au contraire que le barrage soit inactif lors de l'évaluation et que les castors y reprennent certaines activités à l'automne. Cependant, nous considérerons que ce genre d'exercice apporte une bonne estimation de la population activement présente sur l'ensemble du territoire.

6 AMÉNAGEMENT DE L'HABITAT DU CASTOR

6.1 Contexte

À la suite de la révision de la Loi sur les Forêts, des rencontres sont maintenant possibles entre les intervenants fauniques et forestiers dans le but d'obtenir une concertation sur les PQAF. La participation des intervenants du milieu à la préparation des plans d'aménagements forestiers facilite l'émergence de mécanismes de concertation. Pour soutenir les rencontres entre les différents parties, le Comité Faune- Forêt a été créé dans Lanaudière. Ce Comité est formé de la Fédération Québécoise des Gestionnaires de zecs (FQGZ), de la Fédération des Pourvoyeurs du Québec (FPQ), de l'Association des Trappeurs Professionnels du Québec (ATPQ) et où siègent également la FAPAQ, le ministère des Ressources naturelles (MRN) et les industriels forestiers.

Une mesure a été proposée et s'applique exclusivement à l'habitat du castor. De fait, dans les secteurs où le castor est privilégié, il est possible de demander de créer des

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ZEC des Nymphes PMVRVF, Volet Il

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ouvertures dans les bandes de protection riveraines de façon à encourager la régénération et la croissance des peuplements feuillus. Ces ouvertures doivent être planifiées dans des secteurs de pentes faibles et ne doivent pas nuire à la qualité des émissaires et des tributaires (Boulet, 2000). Il est primordial d'éviter de perturber le tapis végétal pour ne pas créer une sédimentation accrue dans l'eau de ruissellement ou dans les lacs. Les coupes dans les bandes de protection riveraines demandent toutefois une dérogation au Règlement sur les normes d'intervention dans les forêts du domaine de l'État (RNI). Il importe de mentionner que le MRN et les forestiers n'ont pas d'objection à laisser des trouées dans la bande de protection aux endroits ciblés, en autant que la FAPAQ l'approuve préalablement.

De fait, des bandes de protection autour des lacs sont laissées depuis plusieurs années, réduisant la régénération en bordure des plans d'eau. Ainsi, l'aménagement de ces bandes permettra, dans certains cas, de récolter de la matière ligneuse mature et même des tiges exceptionnelles.

À priori, une étude était nécessaire pour examiner l'applicabilité de cette mesure et en vérifier les impacts environnementaux sur les lacs choisis pour l'aménagement. Nos résultats seront présentés à la FAPAQ, au MRN et à l'industriel forestier responsable afin de réaliser cet aménagement multiressource. Ce partenariat, entre l'industriel forestier et la ZEC des Nymphes, représente une nouvelle avenue pour aménager l'habitat du castor sur les lacs touchés par l'application des PQAF. Ainsi, l'analyse de l'aménagement de l'habitat du castor a été réalisée dans des secteurs très précis de la ZEC des Nymphes, soit les secteurs de coupes prévus au présent PQAF.

6.2 Méthodologie

La réalisation de travaux forestiers dans les bandes de protection de lacs présente des risques environnementaux accrus (ex. : érosion de surface) que nous voulons éviter.

Ainsi, l'étude oriente les décisions afin d'éviter de créer de nouveaux impacts suite à la réalisation de l'aménagement.

Avant de procéder à la récolte de données sur le terrain, une analyse des tables écoforestières dans les feuillets numériques du troisième décennal a été effectuée. La première analyse des peuplements aménageables s'est basée sur différents paramètres : les peuplements forestiers, le drainage, la pente, les perturbations, le type de sol. Signalons que dans cette première évaluation, les peuplements qui ont été favorisés sont les peuplements matures de résineux à feuillus intolérants. En effet, ces derniers permettront une bonne régénération des espèces pionnières.

Pour analyser la pertinence d'aménager l'habitat du castor par des coupes dans les bandes riveraines, nous avons ainsi ciblé trois lacs, soit les lacs Alonce, Capricorne et Édouin. Ces lacs ont été choisis car ils comptent déjà une population bien établie de castors, les jeunes feuillus sont absents ou rares, ils sont loin des chemins, ne touchent

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ZEC des Nymphes PMVRVIF, Volet Il

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pas à des lacs à ombles de fontaine indigènes et des coupes forestières y sont planifiées durant le PQAF en vigueur.

6.2.1 Reconnaissance des versants fragiles

Une visite sur le terrain a permis de valider les informations compilées à l'aide des données écoforestières. La réalisation de l'étude de terrain et les données compilées pour la reconnaissance des versants fragiles ont été grandement inspirées du « Guide des saines pratiqués forestières dans les pentes du Québec » de Jetté et a/. (1998).

Plusieurs paramètres ont été considérés simultanément pour évaluer correctement les risques environnementaux : l'inclinaison, la longueur de la pente arrière, la forme du terrain, l'écoulement, les dépôts de surface, le régime hydrique du sol, la pierrosité, les zones humides et les cours d'eau présents.

Ainsi, les grilles ont été remplies afin d'évaluer la fragilité à l'érosion de surface par l'eau de nos secteurs d'aménagement. Pour évaluer les risques d'érosion, il faut considérer toutes les caractéristiques écologiques et les conditions d'opération qui influencent le processus. La fragilité d'un versant ne dépend donc pas strictement de l'inclinaison de sa pente (par exemple plus de 40 %) mais de plusieurs éléments qui doivent être évalués simultanément : variables topographiques, caractéristiques du dépôt de surface, régime hydrique du sol, patron d'écoulement de l'eau (Jetté et a/., 1998).

Le texte suivant décrit le contenu et la méthode d'utilisation des grilles, pour plus de détails, le lecteur devra se référer au document de Jetté et al. (1998) :

1. Inclinaison et longueur de pente arrière : Cette grille permet d'évaluer l'apport d'eau et l'énergie disponible pour l'érosion. La longueur de la pente arrière correspond à la distance maximale à partir de laquelle un point peut recevoir de l'eau. Cette partie de la grille a été remplie à l'aide de cartes topographiques comme mentionné dans le guide d'évaluation. Par contre, les pentes de la zone d'étude ont été mesurées directement sur le terrain à tous les 25 m dans les 20 m riverains des trois lacs à l'étude,

2. Forme du terrain et écoulement : Cette grille analyse la forme du terrain car elle influence le cheminement de l'eau dans le versant qui, à son tour, influence le risque d'engendrer des problèmes d'érosion. La forme du terrain a été évaluée en traçant des lignes droites perpendiculaires (lignes d'écoulement) aux courbes de niveau (réalisée sur carte topographique). Le microrelief a été évalué sur le terrain. Il correspond à la présence, à la surface du sol, d'obstacle pouvant affecter l'écoulement de l'eau sur un sol mis à nu par le passage d'une débusqueuse.

Lorsque les irrégularités sont constituées de dépressions continues, le versant est susceptible de canaliser l'eau. Généralement, dans le cas de mode canalisé, on observe aussi la présence de zones humides. Si les irrégularités ne font pas un patron continu, l'eau aura tendance à se disperser. En cas d'absence de microrelief, on parle alors de mode d'écoulement uniforme,

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ZEC des Nymphes PMVRMF, Volet Il

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3. Dépôt de surface et régime hydrique du sol. Cette grille permet d'évaluer l'érodabilité du matériel en place, sa perméabilité ainsi que sa capacité portante. La pierrosité correspond au pourcentage du volume du sol qui est constitué de particules rocheuses de plus de 2 mm de diamètre. Cette observation a été faite à partir d'un trou creusé à la pelle dans les zones d'étude selon des transects perpendiculaires au lac et à 50 m de distant. La texture a été évaluée à partir d'un test de moule humide simplifié. Les classes du régime hydrique ont été recensées (sec, frais, moyen). Enfin, l'épaisseur du dépôt a été évaluée grossièrement, principalement en fonction de la strate de 25 cm (un dépôt très mince augmente la vulnérabilité, soit < 25 cm selon Jetté et al., 1998),

4. Zones humides et cours d'eau : La dernière grille permet d'évaluer les risques de connexions entre les secteurs de débardage et l'eau qui circule naturellement dans le versant Nous avons relevé sur le terrain les cours d'eau permanents et intermittents. Les zones humides (plante hygrophile : sphaignes) ont été exclus de la bande riveraine exploitable (Jetté et al., 1998).

6.2.2 Évaluation forestière

Dans le but de valider les données cartographiques, mais également pour avoir une meilleure connaissance de l'état réel des peuplements longeant les lacs à l'étude, un inventaire forestier a été réalisé. Le départ de chaque virée a été positionné à partir d'un point visible sur des cartes écoforestières 1 : 20 000, soit le débarcadère de chaque lac. Les transects ont été placés systématiquement à tous les 25 m le long de la berge dans les peuplements ciblés. Il est à noter que pour l'ensemble des trois lacs, les transects ont été géoréférencés. Sur ces transects, une parcelle a été localisée à environ 15 m du lac et perpendiculaire à celui-ci pour l'étude.

Les données forestières ont été prises à tous les 25 m tandis que les données sur le sol ont été évaluées à tous les 50 m, compte tenu que le type de sol ne change pas aussi souvent que le peuplement. Les données recueillies ont servi à valider les peuplements cartographiés dans le feuillet numérique du troisième décennal. L'évaluation des peuplements a été faite à partir de parcelles à rayons variables. Les noms des peuplements forestiers inventoriés ont été identifiés selon les normes de cartographie écoforestière, qui se basent sur la surface terrière de chaque essence. La surface terrière par essence a également été calculée afin d'être en mesure d'évaluer la quantité et la qualité de la matière ligneuse. De plus, la classe de hauteur des arbres dominants et codominants, la densité et l'âge du peuplement ont été évalués visuellement. Selon les résultats obtenus, le traitement sylvicole approprié a été identifié. Le type et la quantité de gaulis en sous-étage ont également été notés.

Mentionnons qu'aucun inventaire n'a été effectué dans les transects où la pente était de plus de 40%, puisque nous ne préconisons pas la récolte de matière ligneuse à ces endroits.

Gestion et aménagement pour le castor 18 11/03/2002

ZEC des Nymphes PMVRMF. Volet II

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Pour les trois lacs à l'étude, mentionnons que 15 transects ont été analysés au lac Alonce, 20 transects au lac Capricorne et 15 transects au lac Édouin.

6.3 Résultats

6.3.1 Reconnaissance des versants fragiles

En premier lieu, les peuplements ayant un bon potentiel pour l'aménagement de l'habitat du castor ont été relevés sur les cartes écoforestières. Une attention particulière a été apportée afin de sélectionner des secteurs où les sols sont peu fragiles et les pentes faibles. Ainsi, l'analyse a mené à sélectionner des peuplements préférentiels pour chacun des lacs : une sapinière à feuillus intolérants (numéro de polygone écoforestier (#PE) 1508) ainsi qu'une sapinière à sapin (#PE 1517) au lac Alonce (figure 3), un peuplement de résineux à bouleau blanc (#PE 1437) au lac Édouin (figure 4), et une bétulaie à résineux (#PE 1039) au lac Capricorne (figure 5).

Par la suite, des visites de terrains ont été réalisées sur les peuplements visés afin de remplir les grilles d'évaluation. Le tableau 3 présente les résultats du risque attribué pour les quatre grilles. Pour plus de détails, les données brutes sont présentées à l'annexe 3.

Pour le secteur du lac Alonce, des risques élevés sont présents en regard de l'inclinaison et de la longueur de la pente arrière (tableau 3). De plus, la forme du terrain ayant été désignée comme étant convergente, il y a des risques élevés pour la majorité des virées. Les risques sont tous de faibles à modérés pour le dépôt de surface, le régime hydrique ainsi que pour la présence des zones humides et des cours d'eau. Les pentes recensées ont toutes des inclinaisons inférieures à 25 %. Les transects (T) 1 à 3 ont été abandonnés à cette étape car ils longent un ruisseau, augmentant les risques de dispersions si un ensablement devait se produire (figure 3).

Pour le secteur du lac Capricorne, des risques élevés sont majoritairement observés lors de l'utilisation de la grille concernant la longueur de la pente arrière et l'inclinaison (tableau 3). Les trois autres grilles concluent à des risques variant de faibles à modérés.

Les virées T18 à T20 ont été exclues de l'analyse car les inclinaisons de la pente étaient supérieures à 38 % (figure 4). Les autres mesures de pente sont inférieures à 32 %. Dans ce secteur d'étude, l'analyse de terrain a permis de relever quatre points de ruissellement, soit des petits canaux d'eau de quelques pieds partant du lac vers la forêt. Bien que ces points de ruissellement ne soient pas des cours d'eau intermittents, nous les avons considérés comme tels pour réaliser l'analyse avec la grille. Les résultats démontrent des risques modérés. Nous n'avons donc pas mis en place de mesure particulière pour ces points de ruissellement. Cependant, il importe de mentionner qu'il y a un ruisseau intermittent au transect 17 (figure 4). Bien que les risques de la grille soient modérés, nous avons exclu ce transect des aménagements par mesure de protection.

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ZEC des Nymphes PMVRMF. Volet Il

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Figure 3 : Localisation des transects à l'étude au lac Alonce

(26)

Transect favorable Transect non favorable

Figure 4 : Localisation des transects au lac Capricorne

(27)

Figure 5 : Localisation des transects d'étude au lac Édouin

(28)

Tableau 3 : Reconnaissance des versants fragiles par l'application des quatre grilles d'évaluation.

Informations générales

Inclinaison et longueur de la pente

arrière Forme du terrain

Dépôt de surface et régime hydrique

Zones humides et cours d'eau

Lac # transect Risque Risque Risque Risque

Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce Alonce

T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 T12 T13 T14 T15

Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Élevé Élevé Élevé Élevé

Faible Faible Faible Modéré

Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé

Modéré ND Modéré Modéré

ND Modéré

ND Modéré

ND Modéré

ND Modéré

ND Modéré

ND

Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Capricorne

Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne Capricorne

T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 T12 T13 T14 T15 T16 T17 T18 T19 T20

Élevé Modéré

Élevé Élevé Élevé Modéré

Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Élevé Modéré Modéré Modéré Élevé Élevé Élevé Élevé

Faible Modéré

Faible Faible Faible Modéré

Faible Faible Faible Modéré Modéré Faible Faible Faible Faible Faible Faible ND ND ND

Modéré ND Faible

ND Faible

ND Modéré

ND Modéré

Faible ND Modéré

ND Faible

ND Modéré

ND ND ND ND

Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Édouin

Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin Édouin

T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 T10 T11 T12 T13 T14 T15

Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Faible

ND Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré

Faible Modéré

Faible Modéré

Faible Faible Faible Faible Modéré

ND ND Faible

ND ND ND

Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré Modéré

ND Modéré Modéré Modéré

ND NO

Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible Faible

(29)

Pour le secteur du lac Édouin, l'ensemble des évaluations mène à des risques faibles ou modérés (tableau 3). Aucun risque élevé n'est recensé. Les virées T13 à T15 ont été exclues de l'aménagement car les pentes étaient supérieures à 50 % (figure 5).

6.3.2 Évaluation forestière

Comme il a été mentionné précédemment, l'appellation des peuplements a été identifiée selon les normes de cartographie écoforestière. Il est à noter que la désignation « S » regroupe à la fois le sapin baumier et l'épinette blanche. Bien que l'opération forestière demeure la même pour chacun des lacs, nous retrouvons des caractéristiques propres à chacun des secteurs et présentées au tableau 4. De plus, les figures 3 à 5 présentent les transects jugés favorables pour l'aménagement de l'habitat du castor dans les bandes de protection riveraines et les transects jugés non favorables.

• Lac Alonce : SSB270 : Dans ce secteur, les tiges des épinettes blanches (EPB) et des sapins baumiers (SAB) sont généralement matures et de belles qualités (tableau 4). Mentionnons que la majorité des tiges qui seront récoltées sont des épinettes blanches. Cependant, la rentabilité sera moyenne puisque la surface terrière est faible (19 m2/ha). En plus, nous retrouvons plusieurs chicots au sol, pouvant ainsi nuire aux déplacements des équipes forestières. Un aspect qui est intéressant de constater au lac Alonce réside dans le fait que la régénération est présente en quantité moyenne et qu'elle est composée de sapins, d'érables rouges (ERR) et de bouleaux blancs (BOP). Ces deux dernières essences sont relativement intéressantes pour le castor. La figure 3 illustre les secteurs favorables à l'aménagement du castor (T4 à T15).

• Lac Capricorne RFtB350 : Dans ce peuplement, les sapins et les épinettes sont de bonne qualité (tableau 4). Il serait important de les récolter afin d'augmenter la lumière projetée au sol et ainsi favoriser l'établissement des feuillus intolérants comme le bouleau blanc. Les transects 1 à 5, 10 et 11 sont favorables à l'aménagement du castor en raison de la présence de feuillus matures, ainsi la régénération en essences feuillues sera facilitée (figure 4). Nous retrouvons des gaules de sapins en moyenne quantité. Notons également la présence de gaules d'érables rouges et de bouleaux blancs. Comme le bouleau blanc à besoin de la pleine lumière et qu'il doit s'élever au dessus des autres sous peine de disparaître, il est également préférable d'effectuer une CPRS dans ce cas-ci. Les transects 6 à 9 et 12 à 16 comptent plus de résineux, mais sont toutefois favorables à l'aménagement (figure 4). Il est à noter qu'à partir du T18 jusqu'à T20, aucune donnée n'a été récoltée car la topographie est trop accentuée.

Gestion et aménagement pour le castor 24 11/03/2002

ZEC des Nymphes PMVRIVIF, Volet Il

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