Problème : Le petit théorème de Fermat pour les matrices Dans ce problème,
ndésigne un entier naturel non nul,
(G,×) désigne un groupe ni etH un sous-groupe, X désigne un ensemble ni,
A et B désignent deux matrices de taillen à coecients dans Z, autrement dit deux éléments de Mn(Z),
p désigne un nombre premier.
L'objectif de ce problème est de prouver le théorème qui suit.
Soitp un nombre premier.
Pour toutes matricesA, B ∈ Mn(Z),
tr((A+B)p)≡tr(Ap) + tr(Bp) [p].
Théorème 1
Partie No1 : Preuve du théorème lorsque A et B commutent : le cas facile.
Soient A, B∈ Mn(Z) deux matrices qui commutent.
1. Montrer que
tr((A+B)p) =
p
X
k=0
p k
tr(AkBp−k).
2. Montrer que, pour tout 16k6p−1,p divise pk . 3. En déduire le théorème.
Partie No2 : Si A et B ne commutent pas, c'est plus compliqué.
Dorénavant, A etB désignent deux matrices deA, B ∈ Mn(Z) qui ne commutent pas forcément.
1. Expliquer où intervient l'hypothèse de commutativité de A etB de la preuve proposée dans la partie No1.
2. Justier que, pour toutM, N ∈ Mn(R),tr(M N) = tr(N M). 3. Développer(A+B)2 et montrer le théorème pourp= 2. 4. Développer(A+B)3 et montrer le théorème pourp= 3.
5. En développant(A+B)4, observer que le théorème ne fonctionne pas pour une puissance4. 6. Montrer que, pour tout m∈N?
(A+B)m= X
(M1,···,Mm)∈{A,B}m
M1× · · · ×Mm.
7. Justier que
tr((A+B)p) = X
(M1,···,Mp)∈{A,B}p
tr(M1× · · · ×Mp).
Que va-t-il falloir réussir à prouver pour obtenir le théorème dans le cas général ?
1
Partie No3 : Le théorème de Lagrange et ensemble quotient.
Soit(G,×)un groupe ni et H un sous-groupe de G. On dénit queGla relation binaire
∀x, y∈G,
xRy ⇔ ∃h∈H/ /x=y×h
. 1. Montrer queR est une relation d'équivalence surG.
On note HG l'ensemble des classes d'équivalences pour cette relation d'équivalence.
Pour g∈G, on note gla classe d'équivalence de g.
2. Soientg, g0 ∈G. Montrer que si g∩g0 6=∅ alorsg=g0. 3. En déduire que
G= G
g∈GH
g
Remarque : La réunion est formée d'ensembles deux à deux disjoints.
4. En considérant, pour g ∈ G, l'application ψg : h 7→ g ×h, montrer que toutes les classes d'équivalences sont nies de même cardinal.
5. En déduire que
|G|=
G H
× |H|.
En particulier, |H|divise |G|(théorème de Lagrange).
Partie No4 : Action de groupe
On considère (G,×) un groupe ni (l'élément neutre est noté e), X un ensemble ni et on suppose donnée une application
•: G×X → X (g, x) 7→ g·x vériant
pour tout x∈X,e•x=x. (Hypothèse No1)
pour tous g, g0∈Get toutx∈X,(g×g0)•x=g•(g0•x). (Hypothèse No2) Pour x∈X, on note
Ox={g•x / g∈G} l'orbite de x,
Sx={g∈G / g•x=x} le stabilisateur dex.
On note ennO={Ox / x∈X}, l'ensemble de tous les orbites.
1. Soitx∈X. Montrer queSx est un sous-groupe de (G,×).
2. Soitx∈X. Soientg∈ SG
x etg1, g2 ∈g. Montrer queg1•x=g2•x. En déduire que l'application
χx : SG
x → Ox g 7→ g•x est bien dénie et bijective.
En déduire que |G|=|Ox| × |Sx|. 3. Montrer que
X= G
O∈O
O.
2
Partie No5 : La preuve du théorème On considère c= 1 2 · · · p
la permutation circulaire de Sp et on note G={ck / k∈Z}. 1. Montrer queG={ck /06k6p−1} et que(G,◦) est un groupe abélien de cardinalp. On rappelle queA etB désignent deux matrices deMn(Z)etp un nombre premier.
On pose X={A, B}p et l'application
•: G×X → X
(σ,(M1,· · ·, Mp)) 7→ (Mσ(1),· · ·, Mσ(p)) 2. Montrer que les hypothèses de la partie No4 sont vériées.
3. En conservant les notations de la partie No4, montrer que tr((A+B)p) = X
O∈O
X
(M1,···,Mp)∈O
tr(M1× · · · ×Mp).
Comme écrit dans la question précédente, les orbites seront notées O plutôt que Ox an de ne pas trop alourdir les notations.
4. SoitO ∈ O. Montrer que |O| ∈ {1, p}.
5. Montrer que|O|= 1si, et seulement si, O={(A,· · · , A)}ou O={(B,· · · , B)}. 6. Montrer que, pour tout σ∈G, pour tous M1,· · · , Mp ∈ {A, B},
tr(Mσ(1)× · · · ×Mσ(p)) = tr(M1× · · · ×Mp).
En déduire que, pour tout O ∈ O, pour tous(M1,· · · , Mp),(N1,· · · , Np)∈ O, tr(M1× · · · ×Mp) = tr(N1× · · · ×Np).
7. Prouver le théorème.
8. Montrer quetr(Ap)≡tr(A) [p](théorème de Fermat pour les matrices).
Indication : on écriraA comme la somme d'une matrice triangulaire supérieure et d'une matrice triangulaire inférieure stricte.
9. Soit(un)la suite dénie par u0 = 3,u1= 0,u2 = 2 et, pour toutn∈N,un+3 =un+1+un. Montrer que pour tout nombre premierp,p divise up.
Indication : on cherchera une matrice A à coecients entiers telle que...
* * * FIN DU SUJET * * *
3