DM de MPSI2
Corrig´ e de devoir non surveill´ e
Partie A – G´ en´ eralit´ es
A.1
a Vu en cours : si W ∈ On(R), i.e. tW W =In, alors, en prenant le d´eterminant, det(W)2 = 1, d’o`u det(W)∈ {−1,+1}, puis la premi`ere partie de la question.
O−n(R) ne comprenant pasIn, ce n’est pas un sous-groupe deOn(R)1. b Pour de telsW, i, j, on a P
k=1wi,k2 = 1 (la i-`eme ligne deW est unitaire), d’o`u a fortiori w2i,j 61, puis|wi,j|61.
A.2
a SoitM = (mi,j), N = (ni,j)∈ Mn,m(R).
Cette application est clairement une forme bilin´eaire, sym´etrique car tr((tM)N) = tr(t((tM)N)) = tr((tN)M).
De plus, < M, M >= P
i,j∈[[1,n]]m2i,j > 0, et, si< M, M >= 0, alors chaque terme de cette somme nulle `a termes positifs est nul, doncM est nulle.
Il s’agit donc bien d’un produit scalaire.
De plus, on a clairement< M, N >=P
i,j∈[[1,n]]mi,jni,j, d’o`u le caract`ere orthonorm´e de la base canonique pour ce produit scalaire.
bkWk=√
< W, W >=p
tr(tW W) =p
tr(In) =√ n.
A.3 L’applicationλ7→ det(M −λIn) est clairement polynomiale, de degr´en (l’expression sommatoire du d´eterminant montre mˆeme qu’elle est de coefficient dominant (−1)n). D’apr`es le th´eor`eme de d’Alembert-Gauss, elle admet un z´ero complexe, doncM admet une valeur propre complexe.
Partie B – Traduction du probl` eme ` a l’aide du produit scalaire canonique sur M
n,m( R ).
B.1
aPour toute matriceM ∈ Mn,m(R),kMk2est la somme des carr´es des coefficients deM : en regroupant ceux de mˆeme second indice, on en d´eduit que kMk2 est la somme des carr´es des normes de ses colonnes. En particulier, pourM =W X−Y :
m
X
i=1
kW Xi−Yik2=kW X−Yk2.
b< W M, W N >= tr(t(W M)W N)) = tr((tM)(tW)W N) = tr((tM)N) =< M, N >. En particulier, en prenantM =N,kW Mk=kMk.
c < M W, N W >= tr(t(M W)N W) = tr(tWtM N W) = tr(tM N WtW) = tr(tM N) =< M, N >, puis, comme ci-dessus,kM Wk=kMk.
B.2
a kW X−Yk2 =< W X−Y, W X−Y >= kW Xk2−2 < W X, Y > +kYk2 = kXk2+kYk2−2 <
W X, Y >, d’o`u le r´esultat.
b< W X, Y >= tr(t(W X)Y) = tr((tX)(tW)Y) = tr((tW)Y(tX)), donc le choixA=Y(tX) convient.
Partie C – Trace maximale d’une matrice orthogonale n´ egative
C.1SoitW ∈ On(R). D’apr`es A.1.b, tr(W)6n, et, cette valeur ´etant atteinte pourW =In(∈ On(R)),n est la trace maximale d’une matrice orthogonale. Comme tr(W) =< W, In >, et que kWk=kInk=√
n, le cas d’´egalit´e de l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz montre que cette valeur ne peut ˆetre atteinte qu’enW positivement colin´eaire `a In, et donc qu’en In.
C.2Soitλ∈Rune valeur propre d’un automorphisme orthogonalwd’un espace euclidien E, et soitx∈E un vecteur propre associ´e. Commewconserve la norme,
kxk=kw(x)k=kλxk=|λ| kxk,
1. d’ailleurs, pour cette raison, le compl´ementaire d’un sous-groupe dans un groupeGn’est jamais un sous-groupe deG
donc|λ|= 1 puisquexest non nul : les seules valeurs propres r´eelles possibles dewsont 1 et−1.
C.3Supposons queF soit stable parw∈O(E).w´etant un automorphisme,w(F) etFont mˆeme dimension (finie), donc l’inclusionw(F)⊂F est une ´egalit´e, d’o`uw−1(F) =F.
Soit y ∈ F⊥, x∈ F. On a w−1(x) ∈ F, donc < y, w−1(x) >= 0, puis,w conservant le produit scalaire :
< w(y), x >= 0. Ceci valant pour toutx∈F,w(y)∈F⊥, doncF⊥est ´egalement stable (et mˆeme globalement invariant) parw.
C.4
a D’apr`es le cours, tout ´el´ement W deO−2(R) est une matrice de r´eflexion, et admet donc, en tant que telle,−1 pour valeur propre.
bOn suppose que 1 est valeur propre de W. Soit xun vecteur propre de w associ´e `a 1. En particulier, w´etant orthogonal (puisque repr´esent´e par une matrice orthogonale dans une base orthonorm´ee), (Rx)⊥ est un hyperplan H de Rn, stable par w. Comme w induit sur H un automorphisme orthogonal n´egatif w0 (car det(w0) = det(w)), l’hypoth`ese de r´ecurrence permet de dire quew0, doncw, admet−1 pour valeur propre.
c Soitλr+iλi la forme alg´ebrique de λ. On a W Z =λZ, d’o`u, en prenant les parties r´eelles, puis les parties imaginaires (et sachant queW est `a coefficients r´eels) :
W Zr=λrZr−λiZi et W Zi =λrZi+λiZr,
donc, en passant `a l’endomorphismew,F = VectR(Zr, Zi) est stable parw.
dF etF⊥ sont deux sous-espaces vectoriels non triviaux deRn, stables par l’automorphisme orthogonal w.winduit deux automorphismes orthogonaux sur ces sous-espaces, qui, s’ils ´etaient positifs, feraient dewun automorphisme orthogonal positif (travailler dans une base adapt´ee `a la suppl´ementarit´e deF etF⊥et prendre le d´eterminant) : l’un d’entre eux est n´egatif, d’o`u le r´esultat en lui appliquant l’hypoth`ese de r´ecurrence. Dans tous les cas, l’h´er´edit´e est montr´ee.
C.5
a Soite1un vecteur propre dewassoci´e `a la valeur propre−1. Quitte `a le normaliser, on peut supposer e1 unitaire. SoitG= (Re1)⊥, et soit (e2, . . . , en) une base orthonorm´ee deG. La base B= (e1, . . . , en) de Rn est orthonorm´ee, donc la matriceP de passage de la base canonique (orthonorm´ee) deRn `aBest orthogonale.
De plus,w induit un automorphisme orthogonal surG, et, si on noteWB la matrice dewdansB, on a WB=P−1W P,
doncW =P WBP−1. On conclut en observant queWBest bien de la forme souhait´ee : en effet,W0est orthogonale car repr´esentant un automorphisme orthogonal dans une base orthonorm´ee, et de d´eterminant positif en ´egalant les d´eterminants ci-dessus.
bD’apr`es la question pr´ec´edente, et C.1, une matriceW deOn−(R) est de trace au plusn−2, trace que l’on obtient pour Diag(1, . . . ,1,−1)∈ On−(R) :n−2 est donc le nombre cherch´e.
Partie D – R´ eponse au probl` eme
D.1
a Notonsdi,j le terme g´en´eral de ∆. SoitW0= (wi,j0 )∈ On(R). On a
< W0,∆>= X
i,j∈[[1,n]]
w0i,jdi,j=
n
X
i=1
w0i,iλi6
n
X
i=1
λi,
en vertu de A.1.b. Cette valeur, la trace de ∆, est atteinte pourW0=In, qui maximise donc< W0,∆>dans On(R).
bOn a, en conservant les notations de la question pr´ec´edente,< W0,∆>=Pr
i=1wi,i0 λi, qui vaut tr(∆) si et seulement siw0i,i= 1 pour touti∈[[1, r]] : les matrices maximisant< W0,∆>dansOn(R) sont celles dont lesr premi`eres colonnes sont celles deIn.
D.2
aUne matriceW ∈ On(R) est (X, Y)-minimale si et seulement si< W, A >est maximal dansOn(R), or
< W, A >=< W, Q∆(tP)>= tr((tW)Q∆(tP)) = tr((tP)(tW)Q∆) = tr(t((tQ)W P)∆),
doncW tel que (tQ)W P =In maximise< W, A >: le choixW =Q(tP) (qui est bien une matrice orthogonale) convient donc.
De plus,Q(tP) appartient bien `a O+n(R) si et seulement si det(P) det(Q)>0.
bSi det(A)>0,i.e.si det(P) det(Q)>0, alors l’unique choix possible pourW `a la question pr´ec´edente est celui que nous avons donn´e (grˆace `a D.1.b), qui est bien orthogonale positive, d’o`u l’existence et l’unicit´e d’une unique matrice (X, Y)-minimale dansOn+(R).
cSupposons det(A) = 0.
Si det(P) det(Q)>0, alors le choix effectu´e en D.2.a convient (il fournit une matrice orthogonale positive).
Si det(P) det(Q)<0, alors on peut prendre, dans D.2.a, la matriceQDiag(1, . . . ,1,−1)(tP). Cette matrice est bien orthogonale positive.
Dans tous les cas, il existe une matrice orthogonale positive (X, Y)-minimale dans On(R).
D.3
a SoitW0= (wi,j0 )∈ On−(R). On a :
< W0,∆> =
n−1
X
i=1
λiwi,i0 +λnw0n,n
=
n−1
X
i=1
λiwi,i0 +λn tr(W0)−
n−1
X
i=1
wi,i0
!
=
n−1
X
i=1
(λi−λn)wi,i0 +λntr(W0)
6
n−1
X
i=1
(λi−λn) +λntr(W0) (grˆace `a A.1.b et la d´ecroissance de (λi)16i6n)
6
n−1
X
i=1
(λi−λn) +λn(n−2) (grˆace `a C.5.b)
=
n−1
X
i=1
λi−λn
La matrice de l’´enonc´e fournissant un cas d’´egalit´e, elle maximise bien< W0,∆>dansOn−(R).
bEn conservant les notations de la question pr´ec´edente, la matrice (tQ)W0P convient alors.