A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
P. M. G AUTHIER
N GO V AN Q UE
Problème de surjectivité des applications holomorphes
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 3
esérie, tome 27, n
o3 (1973), p. 555-559
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HOLOMORPHES
par P. M. GAUTHIER et NGO VAN
QUE Introduction.
Un
exemple
de Fatou-Bieberbach([1]
page45)
montrequ’il
existe desapplications holomorphes
à Jacobien
J (h) partout
nonnul,
mais dont lecomplémentaire
del’image
K = Im
(h)
est un fermé à intérieur non vide. Nous voulons montrer queTHÉORÈME
1. Si p est uneapplication polynomiale
deCI,
dansCI
à Jacobienpartout
nonnul,
alors on a : K =(tn -
Im(p)
est une variétéalgébrique
de codimension au moins deux.THÉORÈME
2. Soit ,â un espaceanalytique séparable
de pure dimensionn et dont
l’algèbre
des fonctionsholomorphes H(X) sépare
lespoints.
Alors à
l’exception
u’ un ensemblemaigre (pour
latopologie
C. 0. deH (X,
lesapplications holomorphes
de X dansG"
sontsurjectives.
Nous remercions les
professeurs
IvanKupka
et S. Takahashi pour d’utiles conversations relativement à cesujet.
Notre Théorème 2 est dansune certaine mesure une
généralisation
auxapplications holomorphes
d’unrésultat connu pour les fonctions
holomorphes [2].
A. Preuve du Théorème 1.
Soit p : ~
c’Il
Pervennto alla Redazione il 5
Giugno
1972.Travail supporté par le conseil National de Recherches du Canada et
partiellement
pour le second auteur par
Consiglio
Nazionale delleRicerche,
Italia.556
avec
Pi (Zt ,
... ,zn) E
... , Comme le Jacobien de p estpartout
nonnul, y m E (tn, p-1 (m)
est une variétéalgébrique
de dimension 0 dansdont le nombre des
points r (m) _ # ~ prl (m)),
estd’après
le théorème deBézout
Soit l’ouvert U ainsi défini
LEMME
1. Ki
=C" -
dT est unesous-variété algébrique
deEn
effet, comme KI
estfermé,
il suffit de montrer queKt
est constru.ctible au sens de
Chevalley (Définition 2,
page 96 et corollaire1,
pa,ge ll4-
[3]).
Or évidemment A f1(tn, où p
étant leprolongement
rationnelde p
d est
l’image p (g °°),
donc constructible par un théorème deChevalley (Co-
rollaire
2,
page97, [3]).
LEMME 2. g est une sous-variété
algébrique
deEn
effet,
K est évidemment un sous ensemble de Il suffit de montrerque K
estalgébrique ;
or cela est vrai car K est fermé et il est d’autrepart
constructible(K
= C" - Im( p)).
Supposons
maintenant que g admet unecomposante
irréductible I de codimension 1. Il est alors bien connu que le grouped’homotopie
librent
(tn - I )
estisomorphe
à~G.
Soit y le lacetqui représente
legénérateur
y, et nous pouvons le supposer éviter
(qui
estalgébrique
de codimensioncomplexe
au moins1).
Alorsp-1 (y)
est une famille de courbes fermées dans donchomotopes à
zéro(ni = 0).
Cequi implique :
y doit être detorsion,
d’où contradiction. C.Q.
F. D.Pour être
complet,
nous démontrons laproposition
suivante.PROPOSITION. Si K = alors .~
= 0 et p
estbijectif.
En
effet,
on sait que .g est de codimensionplus grande
ouégale
à 2.Donc est
simplement
connexe. La condition queimplique
que
Gn
est un revêtement de sonimage.
Comme Im(p)
=Gn - K
est sim-plement connexe, p e8t inversible,
etp-1
est défini sur un ouvert en dehorsd’un sous-ensemble
analytique
de codimension 2 au moins. Par le théorème deHartog, p-1 peut
s’étendre à tout C.Q.
F. D.REMARQUE. 1)
Laproposition
est une autre forme du théorème de Ax-.Kolchenqui
dit que touteapplication polynômiale injective
deCI
dans(tu
estsurjective.
2)
Laproposition
est évidemment encore vraie si on suppose queCI,
est parl’application polynômiale
p un revêtement ramifié de sonimage.
B. Prcuroe du théorème 2.
Pour
f E
H(X,
et w f(In,
dénotons parL,, ( f )
laligne
de niveauxde f :
~_. -et la dimension en x de la variété
analytique Zw ( f ).
Sousl’hypothèse
du théorèmeque X
estséparable
et quel’algèbre H (X) sépare les points
de g on a à ce propos le résultat connu :LEMME 1.
(Chap. V,
page166, [4]).
Il existeOeci
dit,
pour tout entier m, considéronsRemarquons
queA (m)
contient lesapplications
telles que Im( f )
ne contienne pas B(0, m) ==
E~n~.
LEMME 2. A
(m)
est un sous ensemble fermé de H(X, G") (muni
de latopologie
C. ’-J.0.).
"’./.En
effet,
soit une suite defk,
et limfk = fo ,
Onpeut
sup-k - oo
poser que la suite
correspondante
auxfk
dans la définition de A(m),
converge vers wo . *
Soit xo
tel quefo (xo)
= wo . On doit montrer quedimxo
.L 0.Supposons
donc par l’absurde quedim_ L ( fo)
= 0. Ilexiste alors un
voisinage compact V de xo t. q. V
x EV,
etl’ensemble
est un ouvert contenant
f (voir
la preuve du théorème4, chap. V, D,
pageo
168, [4]).
Onpeut
supposer que V - V étant lespoints
frontières deV, inf 11/0 (ce)
- WoIl ) 8 ~ o.
Alors si~(/o , K, E), désigne (lE H(X, 1
a?~ 9V
§f
x EK, compact, III (x) - 10 (x) ~~ 8),
on a pour toutf E H (X, etn)
tel que558
on a facilement que n étant la pure dimension de
X,
Pour k assez
grand
pour que , on en conclutimmédiatement une contradiction. Ce
qui
prouve le lemme 2.Pour prouver le
théorème,
il reste à montrer LEMME 3.est dense dans
Soit donc et un
voisinage
fondamentalde g, compact,
n’atteind pal en module son maximum sur K. Il existe alors un ouvert U est contenu dans une boule fermée de
.t,
disjointe
de .D’après
le théorème deMergelyan (page 386, [5]),
pour tout il existe unpolynôme
D’après
le lemme1,
onpeut
construire une fonctionfo
EH (X,
telle queY étant un ouvert de
X,
nous avonset E
Y, dimx
L(fo)
= 0. Commerappelons
encore queest un ouvert de H
(X, (tn),
onpeut
choisir 60 assezpetit
pour quePour illustrer notre théorème
2, rappelons
aussi le théorème de Sard : Si X est espaceanalytique
de dimension strictement inférieureà. n,
alorsest de mesure nulle dans
OEn. Cependant
on a aussi la
proposition
suivante :PROPOSITION. est un espace
analytique
admettant une fonctionanalytique
nonconstante,
alors àl’exception
d’un ensemblemaigre,
les ap-plications f E
H(X,
sont telles queImf = f (g}
soit dense dansCI’.
PREUVE. Il suffit de montrer pour tout
l’ensemble est un fermé dont le
complémentaire C,
est dense dansH (X, (tn).
Il est évident que A est fermé.Soit un
voisinage
de Considérons une fonction 0 E H(X),
non constante. Soit xo E X telque 1 4J (aeo) 1 > (x) ~ 1.
. Alors8EK
pour k assez
grand,
la fonctionest dans an N
( f, K, e).
0.Q.
F. D.Rappelons
pour conclurequ’on
atoujours
cettequestion
ouverte : Sip est une
application polynômiale
deCI,
dansG",
à Jacobienpartout
nonnul, alors p
estsurjectif.
Dans le cas
2,
laréponse
est affirmative[6].
Signalons
enfin que lepremier
auteur aprouvé
dans un autre travailà
paraître
que dans l’ensembleH (X, pn (t)
desapplications analytiques
d’un espace
analytique
de Stein de pure dimension n dansl’espace projectif
P"
C,
il existe un ouvertpartout dense,
pour latopologie
C.0, d’applications surjectives.
REFERENCES
[1] S. BOCHNER et W. T. MARTIN, Several
complex
variables. PrincetonUniversity
Press, Princeton, 1948.[2] L. BROWN et P. M. GAUTHIER,
Equidistribution
des valeurs d’unefonction analytique générique
sur un espace de Stein (àparaitre).
[3] D. MUMFORD, Introduction to
algebraic
geometry.Department
of Mathematiçs, HarvardUniversity.
[4] R. C. GUNNING et H. ROSSI,
Analytic functions of
severalcomplex
variables. Prentice Hall,Englewood
Cliffs, 1965.[5] W. RUDIN, Real and
complex analysis.
McGraw-Hill, Toronto, 1966.[6] W. ENGEL, Ein Satz uber ganze
Cremona-Tratisforinationen
der Ebene, Math. Ann.130 (1955) 11-19.