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Chapitre 5 Les espaces vectoriels

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Chapitre 5

Les espaces vectoriels

Cours de math´ ematiques de BCPST Deuxi` eme ann´ ee

(2)

1 Structure d’espaces vectoriels 2

1.1 Premi`ere id´ee . . . 2

1.2 Notion d’espace vectoriel . . . 3

1.3 Notion de sous-espace vectoriel . . . 5

1.4 Cons´equences directes . . . 7

1.5 Sous-espace engendr´e par une famille . . . 8

2 Base d’un espace vectoriel 10 2.1 Famille g´en´eratrice . . . 10

2.2 Famille libre . . . 12

2.3 Base . . . 15

3 Dimension d’un espace vectoriel 16 3.1 D´efinition . . . 16

3.2 Dimension et Famille libre . . . 18

3.3 Dimension et Famille g´en´eratrice . . . 18

3.4 Dimension et Base . . . 19

3.5 Inclusion de sous-espaces vectoriels . . . 19

4 Interpr´etation matricielle 20 4.1 Notions de coordonn´ees . . . 20

4.2 Notion de Rang . . . 21

4.2.1 Rang d’une famille . . . 21

4.2.2 Rang d’une matrice . . . 22

4.2.3 Matrices ´echelonn´ees . . . 23 5 Exercices du td R´evision d’alg`ebre lin´eaire 25

(3)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Structure d’espaces vectoriels

Le but de ce chapitre est de reprendre les concepts d’alg`ebre lin´eaire d´evelopp´es en premi`ere ann´ee et de les g´en´eraliser `a d’autres situations que Kn. On se rend compte facilement que de nombreux objets math´ematiques pr´esentent des similitudes, c’est donc tout naturellement que l’on a ´eprouv´e le besoin de construire un cadre g´en´eral qui englobe tous ces objets, afin de pouvoir d´emontrer en une seule fois des r´esultats importants qui s’appliquent `a chaque fois.

Dans tout ce chapitre, on note :

• K pour d´esigner R ouC.

• n un entier naturel non nul.

• E un K espace vectoriel quelconque,E n’est en particulier pas de dimension finie.

1 Structure d’espaces vectoriels

1.1 Premi` ere id´ ee

Notons (S1) le syst`eme suivant d’inconnue (x, y, z, t)∈K4 : (S1) :

( x+ 2y+ 3z = 0 y+ 10z = 0

On prouve sans difficult´e que S1, l’ensemble des solutions de (S1) est : S1 =

(17z,−10z, z, t) avec (z, t)∈K2

=

z(17,−10,1,0) +t(0,0,0,1) avec (z, t)∈K2 . Soit S2, l’ensemble des suites (un)n∈

N telles que :

∀n∈N, un+2 =un+1+un. On prouve sans probl`eme que :

S2 = (

a

1 +√ 5 2

!n!

n∈N

+b

1−√ 5 2

!n!

n∈N

avec (a, b)∈K2 )

.

Soit S3, l’ensemble des fonctions deux fois d´erivable ϕtelle que :

∀x∈R, 3ϕ00(x)−18ϕ0(x) + 24ϕ(x) = 0.

On prouve sans probl`eme que : S3 =

ϕ:x7→aexp (4x) +bexp (2x) avec (a, b)∈K2 . Il suffit maintenant de poser :

e1 = (17,−10,1,0), e2 = (0,0,0,1) e3 =

1 +√ 5 2

!n+1

n∈N

, e4 =

1−√ 5 2

!n+1

n∈N

e5 :x7→exp (4x), e6 :x7→exp (2x) On a alors :

S1 =

ae1 +be2 avec (a, b)∈K2 S2 =

ae3 +be4 avec (a, b)∈K2 S3 =

ae5 +be6 avec (a, b)∈K2

(4)

1.2 Notion d’espace vectoriel

Soit G un ensemble. On dit que G est un K- espace vectoriel si on peut d´efinir les deux applications + et · suivantes :

1. + :G×G−→G(loi de composition interne)

2. ·:K×G−→G (loi de composition externe)

ce qui signifie que :

∀(a, x, y)∈K×G2, x+y∈G et a·x∈G

et que ces deux op´erations v´erifient les propri´et´es suivantes pour tout (u, v, w, a, b) ∈ G3×K2 :

1. u+ (v +w) = (u+v) +w 2. u+v =v +u

3. Il existe un ´el´ement deGnot´e 0G tel que :u+ 0G=u

4. Il existe un ´el´ement de G not´e −u tel que : u+ (−u) = 0G

5. 1·u=u

6. (a+b)·u=a·u+b·u 7. a·(v+w) =a·v+a·w 8. a·(b·u) = (a×b)·u

• 0G est alors appel´e vecteur nul.

• Les ´el´ements de K sont appel´es les scalaires.

• Les ´el´ements de Gsont alors appel´es les vecteurs.

D´efinition 1

* Remarque :

Un espace vectoriel n’est jamais vide, il contient n´ecessairement l’´el´ement neutre de son addition.

+ Mise en garde :

Attention, il n’y a pas, a priori, de produit entre vecteurs. On peut multiplier les scalaires, pas les vecteurs !

(5)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Structure d’espaces vectoriels

Soit a un ´el´ement deK.

1. Soientx= (x1,· · ·, xn) et y= (y1,· · · , yn) deux ´el´ements deKn.

• On d´efinit l’´egalit´e de deux ´el´ements de Kn par :

x=y⇐⇒x1 =y1, x2 =y2,· · · , xn=yn

• On d´efinit l’addition de deux ´el´ements deKn par : x+y= (x1+y1,· · · , xn+yn).

• On d´efinit le produit d’un ´el´ements de Kn par un scalaire par : a·x= (a×x1,· · · , a×xn).

2. SoientA= (ai,j)16i6n,16j6p etB = (bi,j)16i6n,16j6p deux ´el´ement deMn,p(K).

• On d´efinit l’´egalit´e de deux ´el´ements de Mn,p(K) par :

A=B ⇐⇒Pour tout (i, j) de J1, nK×J1, pK, on a : ai,j =bi,j.

• On d´efinit l’addition de deux ´el´ements deMn,p(K) par : A+B = (ai,j +bi,j)16i6n,16j6p.

• On d´efinit le produit d’un ´el´ements de Mn,p(K) par un scalaire par : aA = (a ai,j)16i6n,16j6p.

3. Soientf etg deux fonctions d´efinies sur D une partie de R.

• On d´efinit l’´egalit´e de deux ´el´ements de F(D,R) par :

f =g ⇐⇒Pour toutx de D, on a :f(x) =g(x).

• On d´efinit l’addition de deux ´el´ements deF(D,R) par : f+g :x7→f(x) +g(x)

• On d´efinit le produit d’un ´el´ements de F(D,R) par un scalaire par : af :x7→af(x)

D´efinition 2

, Exemple :

Munis des op´erations rappel´ees dans la d´efinition pr´ec´edente, les ensembles suivants sont des espaces vectoriels :

• {0} est unR-espace vectoriel et un C-espace vectoriel.

• R est un R-espace vectoriel.

• C est un R-espace vectoriel et un C-espace vectoriel.

• Cn est unR-espace vectoriel et un C-espace vectoriel..

• Rn est unR-espace vectoriel. Par contre, ce n’est pas un C-espace vectoriel.

(6)

• CN est unR-espace vectoriel et un C-espace vectoriel.

• RN est unR-espace vectoriel. Par contre, ce n’est pas un C-espace vectoriel.

• Mn,p(C) est un R-espace vectoriel et unC-espace vectoriel.

• Mn,p(R) est un R-espace vectoriel. Par contre, ce n’est pas unC-espace vectoriel.

• L’ensemble des polynˆomes `a coefficient dansR est unR-espace vectoriel. Par contre, ce n’est pas un C-espace vectoriel.

• L’ensemble des polynˆomes `a coefficient dans C est un R-espace vectoriel et un C-espace vec- toriel.

• L’ensemble des solutions d’un syst`eme lin´eaire homog`ene.

• L’ensemble des solutions d’une ´equation diff´erentielle lin´eaire homog`ene.

• L’ensemble des variables al´eatoires r´eelles sur un espace probabilis´e (Ω,P(Ω), P) est un R- espace vectoriel.

* Remarque :

Si on dit G est un espace vectoriel, le corps des scalaires est sous-entendu. Le contexte indique s’il s’agit deRou deC. Notez aussi que toutC-espace vectoriel est unR-espace vectoriel en restreignant la multiplication par les scalaires `a R.

1.3 Notion de sous-espace vectoriel

Soit G une partie de E. On dit que G est un K sous-espace vectoriel de E si les trois conditions suivantes sont v´erifi´ees :

1. 0E ∈G.

2. ∀x∈G, ∀λ∈K,λx ∈G.

3. ∀(x, y)∈G2,x+y∈G.

D´efinition 3

* Remarque :

Un sous-espace vectoriel deE n’est jamais vide, il contient n´ecessairement 0E.

SoitGune partie deE.Gest unKsous-espace vectoriel deE si et seulement si les deux conditions suivantes sont v´erifi´ees :

1. 0E ∈G.

2. ∀(x, y, λ)∈G2×K, λx+y ∈G.

Proposition 4

(7)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Structure d’espaces vectoriels

Soit Gune partie de E. On a l’´equivalence suivante :

Gest un K espace vectoriel ⇐⇒ Gest un K sous-espace vectoriel.

Proposition 5

M´ethode:

1. Pour prouver qu’un ensemble Gest un espace vectoriel, on proc`ede ainsi :

• Etape 1 :´

On cherche un ensembleE tel que Gsoit une partie de E etE est, d’apr`es le cours, unK espace vectoriel (cf les exemples d´ej`a donn´es d’espace vectoriel).

• Etape 2 :´

On montre que 0E est un ´el´ement deG.

• Etape 3 :´

On prend deux ´el´ementsxetydeG, un scalaireλ(un r´eel si on parle deRsous-espace vectoriel, un complexe si on parle de C sous-espace vectoriel) et on d´emontre queλx+y∈ G.

On ne vous demandera jamais de v´erifier les axiomes, on ne prouvera donc jamais qu’un ensemble est un espace vectoriel mais uniquement qu’un ensemble est un sous-espace vectoriel d’un ensemble dont on sait d´ej`a que c’est un espace vectoriel.

2. Pour prouver qu’une partie G deE n’est pas un sous-espace vectoriel de E, il suffit de :

• Ou bien d´emontrer que 0E n’est pas un ´el´ement de G.

• Ou bien on trouve un ´el´ement x deG et un scalaire λ tels que λx n’appartienne pas `aG.

• Ou bien on trouve deux ´el´ements x et y deG tels que x+y n’appartienne pas `a G.

, Exemple :

Les ensembles suivants sont des espaces vectoriels :

• {(a+b,2b, b−a),(a, b)∈R2}. C’est un sous-espace vectoriel deR3.

• {(x, y, z, t)∈C4 tel que x= 2z}. C’est un sous-espace vectoriel de C4.

• Une droite de Rn passant par l’origine est un sous-espace vectoriel de Rn.

• Une plan deRn (en supposantn>2) passant par l’origine est un sous-espace vectoriel de Rn.

• Rn[X]. C’est un sous-espace vectoriel deR[X]

• Cn(D) avec Dun ensemble de r´eels. C’est un sous-espace vectoriel de F(D,R).

• C(D) avec Dun ensemble de r´eels. C’est un sous-espace vectoriel de F(D,R).

• L’ensemble des fonctions de R dans Rpaires, l’ensemble des fonctions de R dans R impaires.

C’est un sous-espace vectoriel de F(R,R).

• L’ensemble des fonctions de R dansR T-p´eriodiques avec T un r´eel strictement positif. C’est un sous-espace vectoriel de F(R,R).

• L’ensemble des suites (un)n∈

N telles que :

∀n ∈N, un+2 =un+1+un. C’est un sous-espace vectoriel de RN.

• L’ensemble des matrices diagonales d’ordre n, c’est un sous-espace vectoriel deMn(C).

(8)

• L’ensemble des matrices triangulaires d’ordre n, c’est un sous-espace vectoriel de Mn(C).

• L’ensemble des matrices sym´etriques d’ordren, c’est un sous-espace vectoriel de Mn(C).

, Exemple :

Les ensembles suivants ne sont pas des sous-espaces vectoriels :

• L’ensemble des polynˆomes de degr´e n.

• L’ensemble des matrices inversibles d’ordre n.

• L’ensemble des fonctions positives.

• L’ensemble des suites g´eom´etriques.

• L’ensemble des fonctions de Rdans R discontinue en 0.

+ Mise en garde :

1. {(a+b,2b, b−a),(a, b)∈R2} est bien un sous-espaces vectoriels de R3 et pas de R2. Il ne faut pas confondre le nombre de coordonn´ees des vecteurs (3 ici) et le nombre de donn´ees n´ecessaires (ici 2, connaˆıtre a et b suffit).

2. {(x, y, z, t)∈C4 tel que x= 2z} a bien du sens, ce n’est pas grave si, dans les ´equations, des coordonn´ees n’interviennent pas. Cela signifie juste qu’elles sont quelconques. Par contre, {(x, y, z)∈R3 tel que x= 2t} n’aurait pas de sens !

- Exercice 1 :

On appelle A l’ensemble des fonctions num´erique positive et B l’ensemble des ´el´ements de R5[X]

s’annulant en 10. Ces ensembles sont-ils des espaces vectoriels ?

1.4 Cons´ equences directes

Pour tout (u, a)∈E×K, on a :

• a·0E = 0E et 0·u= 0E

• a·u= 0E ⇐⇒u= 0E ou a= 0

• (−a)·u=a·(−u) =−(a·u)

On en d´eduit que pour tout ((u, a),(v, b))∈(E×K)2, on a :

• a·u=a·v ⇐⇒u=v oua= 0

• a·u=b·u⇐⇒u= 0E ou a=b Proposition 6

L’intersection de deux sous-espace vectoriel deE est un sous-espace vectoriel deE. Proposition 7

+ Mise en garde :

(9)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Structure d’espaces vectoriels

1. Une r´eunion de sous-espaces vectoriels n’est pas en g´en´eral un sous-espace vectoriel (cf exemple de deux droites vectorielles distinctes !). SiAetB sont deux sous-espace vectoriel deE,A∪B est un sous-espace vectoriel de E uniquement si A⊂B ou B ⊂A.

2. Attention, on n’a pas dit que l’intersection d’espaces vectoriels ´etaient un espace vectoriel. On peut prendre le contre-exemple suivant : R2 etR3 sont deux espaces vectoriels mais R2∩R3, qui est ∅, n’est pas un espace vectoriel.

, Exemple :

Les ensembles suivants sont des sous-espaces vectoriels de R3 :

1. A ={(x, t, z)∈R3 tel que x= 2t}. 2. B ={(x, t, z)∈R3 tel que z =t}.

Ce sont des plans.A∩B est aussi un sous-espace vectoriel deR3, c’est une droite, c’est l’ensemble suivant :

A∩B =

(x, t, z)∈R3 tel que x−2t=z−t= 0 .

1.5 Sous-espace engendr´ e par une famille

Une famille denvecteurs deEest un ´el´ement de (E)n. Ainsi, sie1,· · ·, ensontnvecteurs de E, (e1,· · · , en) est une famille de vecteurs deE.

D´efinition 8

, Exemple :

1. ((1,2),(3,4),(−2,1)) est une famille `a 3 ´el´ements de R2.

2. (2 +X3,5X4+X2, X3, X2−X) est une famille de 4 ´el´ements de R5[X].

+ Mise en garde :

Attention, quand on parle d’une famille (e1,· · · , en) de E, les ei sont des ´el´ements de E, i.e. des vecteurs. Quand on parle d’un ´el´ement (e1,· · · , en) de Kn, les ei sont des ´el´ements de K (i.e. des scalaires).

Soit x un ´el´ement d’un E. Soit (e1,· · · , en) une famille de vecteurs de E.

• On dit que x est une combinaison lin´eaire de (e1,· · · , en) s’il existe n scalaires a1,· · · , an tels que :

x=a1e1+· · ·+anen.

• L’ensemble des combinaisons de (e1,· · · , en) est appel´e Vect (e1,· · · , en). On a donc :

Vect (e1,· · ·, en) ={a1e1+· · ·+anen,(a1, . . . , an)∈Kn} D´efinition 9

(10)

+ Mise en garde :

Vect (e1,· · ·, en) n’est pas un vecteur. C’est un ensemble de vecteurs qui comporte (`a moins que les e1,· · · , en soient n vecteurs nuls) une infinit´es de vecteurs.

, Exemple :

1. (15,21,27,31) est une combinaison lin´eaire de (2,3,4,0), (5,6,7,0) et (0,0,0,1) car : (15,21,27,31) = 5·(2,3,4,0) + (5,6,7,0) + 31·(0,0,0,1).

On peut donc dire que (15,21,27,31) est un ´el´ement de Vect ((2,3,4,0),(5,6,7,0),(0,0,0,1)).

2. Posons P = 2X+X4. P est une combinaison lin´eaire de X et X4.

3. Sif :x7→cos(2x+ 5),g :x7→cos(2x) eth:x7→sin(2x) alorsf est une combinaison lin´eaire de g eth car, pour tout r´eel x, on a :

f(x) = cos(2x+ 5)

= cos(2x) cos(5)−sin(2x) sin(5).

On peut donc dire que f appartient `a Vect (g, h).

4. On a d´ej`a vu que si (un)n∈

N est une suite telle que :

∀n ∈N, un+2 =un+1+un. alors il existe a etb deux r´eels tels que :

∀n ∈N, un =a 1 +√ 5 2

!n+1

+b 1−√ 5 2

!n+1

.

(un)n∈

Nest donc une combinaison lin´eaire de

1 +√ 5 2

!n+1

n∈N

et

1−√ 5 2

!n+1

n∈N

.

+ Mise en garde :

On reprend l’exemple avec f : x 7→ cos(2x+ 5), g : x 7→ cos(2x) et h : x 7→ sin(2x). Comme pour tout r´eel x, on a :

f(x) = cos(2x) cos(5)−sin(2x) sin(5)

on peut dire que f est une combinaison lin´eaire de g et h. Attention, ne pas dire que f est une combinaison lin´eaire de x 7→ cos(5) et x 7→ sin(5) `a cause de l’´egalit´e pr´ec´edente. Reprenons les notations de la proposition : Quand on ´ecrit x = a1e1 +· · ·+anen, les ai sont des scalaires et les ei des vecteurs. Dans l’espace des fonctions de R dans R, g et h sont bien des vecteurs et cos(5) et

−sin(5) des scalaires. L’inverse n’est pas vrai !

(11)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Base d’un espace vectoriel

Soit (e1,· · · , en) une famille de E.

• Vect (e1,· · · , en) est unK-espace vectoriel, il est appel´e sous-espace vectoriel en- gendr´e par e1,· · · , en.

• Vect (e1,· · · , en) est le plus petit espace vectoriel contenant les vecteurs e1,· · ·, en. Cela signifie que si G est un espace vectoriel contenant les vecteurs e1,· · ·, en alors on a Vect (e1,· · · , en)⊂G.

Proposition 10

, Exemple :

• Soit xun vecteur non nul de E. Vect (x) est alors appel´ee droite vectorielle engendr´ee parx.

• Soient v1, v2 deux vecteurs non colin´eaires de E. Vect (v1, v2) est alors appel´ee plan vectoriel engendr´e par v1 et v2.

2 Base d’un espace vectoriel

2.1 Famille g´ en´ eratrice

Une famille (e1,· · · , en) de E est dite g´en´eratrice deE si : E = Vect (e1,· · · , en).

D´efinition 11

Une famille (e1,· · · , en) de E est g´en´eratrice de E si et seulement si on a :

∀ x∈E,∃ (a1,· · · , an)∈Kn tels que x=a1e1+· · ·+anen. Proposition 12

* Remarque :

1. Une famille g´en´eratrice de E est donc une famille contenant suffisamment d’information pour engendrer E en entier. C’est un r´esum´e de l’information de E.

2. Le caract`ere g´en´erateur d’une famille ne d´epend pas de l’ordre des ´el´ements.

(12)

3. Le caract`ere g´en´erateur est une propri´et´e extrins`eque, on parle de famille g´en´eratrice de E.

Cela n’a donc a priori aucun sens de dire qu’une famille est g´en´eratrice sans pr´eciser de quel sous-espace elle l’est. Toute famille est g´en´eratrice de l’espace qu’elle engendre ! Toute famille (e1, ..., en) est g´en´eratrice de Vect (e1,· · ·, en).

4. Par convention, lorsqu’on dit qu’une famille est g´en´eratrice (sans pr´eciser de quel sous-espace), on sous-entend qu’elle est g´en´eratrice de l’espace ambiant tout entier.

, Exemple :

1. ((1,0),(1,1)) est une famille g´en´eratrice de R2. ((1,0),(2,3),(1,1)) est aussi une famille g´en´eratrice de R2.

2. ((1,0),(2,3),(1,1)) n’est pas une famille g´en´eratrice de R3. 3. ((1,0,0),(1,1,1)) n’est pas une famille g´en´eratrice de R3. 4. ((1,0,0),(1,0,1),(1,1,1)) est une famille g´en´eratrice de R3.

5. ((1,0,0),(1,0,1),(1,1,1),(5,4,1),(3,2,1)) est aussi une famille g´en´eratrice de R3. 6. (1, X, X2, X3) est une famille g´en´eratrice de R3[X].

7. (Xi)i∈N est une famille g´en´eratrice de R[X].

8. Pour tout (i, j)∈J1, nK

2, on consid`ere les matrices Ei,j d’ordren d´efinies par : Pour tout (i, j)∈J1, nK

2, Ei,j = (ak,l)16k6n,16l6n avec ak,l =

(0 si k 6=i oul 6=j 1 si k =i et l=j . (Ei,j)16i6n,16j6n est une famille g´en´eratrice de Mn(K).

+ Mise en garde :

(1, X, X2, X3) n’est pas une famille g´en´eratrice de R2[X]. Reprenons les notations de la d´efinition : On ne veut pasE ⊂ Vect (e1,· · ·, en) maisE = Vect (e1,· · ·, en). La premi`ere qualit´e d’une famille g´en´eratrice de E est d’ˆetre une famille de E.

Soient (e1,· · · , er) une famille de E et (f1,· · · , fq) la famille obtenue `a partir de (e1,· · · , er) en effectuant l’une des op´erations suivantes :

1. Permuter les vecteurs de (e1,· · · , er).

2. Ajouter `a l’un des vecteurs de (e1,· · · , er) une combinaison lin´eaire des autres.

3. Multiplier un des vecteurs de (e1,· · · , er) par un scalaire non nul.

4. Enlever un vecteur de (e1,· · · , er) qui serait combinaison lin´eaire des autres (en particulier le vecteur nul ou les vecteurs redondants).

On a alors :

Vect (e1,· · · , er) = Vect (f1,· · ·, fq) Proposition 13

(13)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Base d’un espace vectoriel

• Toute famille de E contenant une famille g´en´eratrice deE est g´en´eratrice de E.

• Toute famille de E engendrant une famille g´en´eratrice deE est g´en´eratrice deE.

Proposition 14

+ Mise en garde :

Par contre, une partie d’une famille g´en´eratrice de E n’est pas n´ecessairement g´en´eratrice de E.

Enlever des vecteurs `a une famille g´en´eratrice est donc un acte dangereux ! ((1,0,0),(1,0,1),(1,1,1)) est une famille g´en´eratrice de R3 mais ((1,0,0),(1,0,1)) n’est pas une famille g´en´eratrice de R3.

M´ethode:

• Pour montrer que (e1,· · · , en), une famille de E, est g´en´eratrice de E, il faut prendre un

´

el´ement quelconque x deE et chercher (a1,· · · , an)∈Kn tels que : x=a1e1+· · ·+anen.

Une fois traduit cette ´egalit´e dans une base, cela revient `a r´esoudre un syst`eme lin´eaire. Ce syst`eme doit toujours avoir au moins une solution, il ne doit pas y avoir de condition sur le x pr´ec´edent.

• Pour trouver une famille g´en´eratrice deE, on chercher `a exprimer E sous la forme suivante : E = Vect (e1,· · · , en).

(e1,· · · , en) est alors une famille g´en´eratrice de E.

2.2 Famille libre

• Une famille (e1,· · · , en) de E est dite libre (ou lin´eairement ind´ependant) si on a :

Pour tout (a1,· · · , an)∈Kn, a1e1+· · ·+anen= 0E =⇒a1 =· · ·=an= 0.

Cela signifie que la d´ecomposition du vecteur nul sur cette famille est alors unique.

• Une famille de vecteur qui n’est pas libre est dite li´ee (ou lin´eairement d´ependant).

D´efinition 15

* Remarque :

On a donc une famille libre lorsque les vecteurs de cette famille ne sont pas des combinaisons lin´eaires des autres. Dans une famille li´ee, au contraire, un des vecteurs est combinaison lin´eaire des autres.

M´ethode:

(14)

• Pour montrer que (e1,· · · , en), une famille de E, est une famille libre, on prend des scalaires quelconques (a1,· · · , an) et on suppose qu’ils v´erifienta1e1+· · ·+anen= 0E. On prouve alors, par le calcul, que n´ecessairement a1 = · · · = an = 0. Pour cela, on explicite les ei dans une base puis on d´eveloppe l’´egalit´e X

16i6r

aiei = 0E et enfin on identifie les coefficients .

• Dans les espaces de fonctions, on peut utiliser des outils sp´ecifiques aux fonctions : Identifier en des points particuliers, prendre des limites, d´eriver cette relation, faire un d´eveloppement limit´e, utiliser la r´egularit´e de X

16i6r

aiei (qui est de classe C puisque c’est 0E)...

* Remarque :

Il faut bien comprendre qu’´ecrire v = 0E n’a pas la mˆeme signification suivant l’espace E que l’on manipule :

1. Si E estKn alors v s’´ecrit (x1,· · · , xn) et :

x1 = 0, x2 = 0,· · · , xn= 0.

2. Si E estMn,p(K) alors v s’´ecrit (ai,j)16i6n,16j6p et :

Pour tout (i, j) de J1, nK×J1, pK, on a :ai,j = 0.

3. Si E estF(R,R) alorsv est une fonction d´efinie sur Ret : Pour tout r´eel x, on a : v(x) = 0.

, Exemple :

• Voici quelques familles libres : 1. ((1,1)).

2. ((1,1),(3,4)).

3. (1 +X3,2−X2, X).

4. (1 +X3,2−X2, X,5X−7X2).

5. (sin,cos,exp).

6. (sin,cos, θ7→exp (iθ)) dans le R-espace vectoriel CR.

• Voici quelques familles li´ees : 1.

1 0 0 1

,

2 0 1 2

,

1 0 1 1

. 2. ((1,1),(3,4),(5,6)).

3. (1 +X3,2−X2, X,5X−7X2, X +X2).

4. (sin,cos, θ7→exp (iθ)) dans le C-espace vectoriel CR. 5. (x7→1, x7→cos(2x), x7→cos2(x)) est li´ee.

(15)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Base d’un espace vectoriel

Ainsi, une famille (e1,· · · , en) deE est donc li´ee si et seulement si il existe des scalaires a1,· · · , an non tous nuls tels que :

a1e1 +· · ·+anen= 0E. Proposition 16

* Remarque :

On parle de famille libre ou li´ee. Cela ne d´epend pas de l’espace vectoriel dans lequel on se place.

Par contre, on parle de famille g´en´eratrice de E. Parler de famille g´en´eratrice sans pr´eciser l’espace n’a pas d’int´erˆet, toute famille ´etant g´en´eratrice de l’espace qu’elle engendre.

Soient u etv deux vecteurs de E.

• (u) est une famille libre si et seulement si u n’est pas 0E.

• (u, v) est une famille libre si et seulement si (u, v) ne sont pas colin´eaires.

• (u, v) est une famille li´ee si et seulement si (u, v) sont colin´eaires.

Proposition 17

+ Mise en garde :

La pr´ec´edente ´equivalence n’est pas vraie pour les familles comportant plus de 3 vecteurs. Par exemple, les vecteurs de ((1,1),(3,4),(2,5)) sont deux `a deux non colin´eaires mais cette famille est tout de mˆeme li´ee !

Soit (Pi)16i6r une famille de polynˆomes non nuls. Si les polynˆomes sont de degr´es tous distincts alors cette famille est libre.

Proposition 18

+ Mise en garde :

La r´eciproque de la pr´ec´edente proposition n’est pas vraie. (1 +X3,2−X3) est une famille libre.

- Exercice 2 :

Etudier la libert´´ e de la famille suivante :

(cos, sin, x7→1).

(16)

• Toute famille contenant le vecteur nul est li´ee.

• Toute famille contenant une famille li´ee est li´ee.

• Toute sous-famille d’une famille libre est aussi libre.

• Si (e1,· · · , en) est une famille libre de E, alors on a pour tout scalaires ((a1,· · · , an),(b1,· · · , bn)) de (Kn)2 :

a1e1+· · ·+anen=b1e1 +· · ·+bnen⇐⇒









a1 =b1 a2 =b2

... an =bn

• Une famille (e1,· · · , en) de E est li´ee si et seulement si l’un de ses vecteurs est combinaison lin´eaire des n−1 autres.

Proposition 19

* Remarque :

On n’a pas n´ecessairement le choix dans les vecteurs en trop : si u= (1,0), v = (2,0) et w= (0,1), on peut ´ecrirev comme combinaison lin´eaire deuetw,ucomme combinaison lin´eaire dev etwmais pas w comme combinaison lin´eaire deu et v.

+ Mise en garde :

Par contre, une famille contenant une famille libre n’est pas n´ecessairement libre. Ajouter des vecteurs

`

a une famille libre est donc un acte dangereux !

2.3 Base

On appelle base de E une famille libre et g´en´eratrice deE.

D´efinition 20

Soit (e1,· · · , en) une famille deE. (e1,· · · , en) est donc une base deE si et seulement si on a :

∀x∈E,∃!(a1,· · · , an)∈Kn tels que x=a1e1+· · ·+anen. Proposition 21

* Remarque :

Dans cette derni`ere proposition, l’unicit´e est due au caract`ere libre de la famille et l’existence au

(17)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Dimension d’un espace vectoriel

, Exemple :

• La famille B= ((1,0,0),(0,1,0),(0,0,1)) est une base de R3 :

1. Pour tout (x, y, z) dans R3, on a : (x, y, z) = (0,0,0) ⇒ x = y = z = 0. B est donc une famille libre.

2. Pour tout vecteur u deR3, il existe trois r´eels x, y etz tels que u= (x, y, z), on a donc : u=x(1,0,0) +y(0,1,0) +z(0,0,1). B est donc une famille g´en´eratrice de R3.

• La famille B= ((1,0,0),(1,1,0),(1,1,1)) est aussi une base de R3 : 1. Pour tout (x, y, z) dans R3, on a...B est donc une famille libre.

2. Pour tout vecteur u deR3, .... B est donc une famille g´en´eratrice de R3.

• La famille B= (1,1 +X,1 +X+X2) est une base de R2[X] : 1. Pour tout (x, y, z) dans R3, on a...B est donc une famille libre.

2. Pour tout vecteur P deR2[X], .... B est donc une famille g´en´eratrice de R2[X].

* Remarque :

La famille B = ((1,0,0),(0,1,0),(0,0,1)) est une base de R3. Si on enl`eve un seul vecteur de cette famille, on perd le caract`ere g´en´erateur. Si on rajoute un vecteur, on perd le caract`ere libre.

• La famille ((1,0,· · · ,0),· · · ,(0,· · · ,0,1)) est une base deKn, c’est la base cano- nique de Kn.

• La famille (1, X,· · · , Xn) est une base deKn[X], c’est la base canonique deKn[X].

• Pour tout (i, j)∈J1, nK×J1, pK, on consid`ere les matricesEi,j deMn,p(K) d´efinies par, pour tout (i, j)∈J1, nK×J1, pK, on a :

Ei,j = (ak,l)16k6n,16l6p avec ak,l =

(0 si k 6=i oul 6=j 1 si k =i et l=j .

La famille (Ei,j)16i6n,16j6p est une base de Mn,p(K), c’est la base canonique de Mn,p(K).

Proposition 22

3 Dimension d’un espace vectoriel

3.1 D´ efinition

• On dit que E est de dimension finie si et seulement si il admet une famille g´en´eratrice de cardinal fini.

• On dit que E est de dimension infinie dans le cas contraire.

D´efinition 23

(18)

, Exemple :

Voici quelques espaces vectoriels de dimension finie : 1. Kn.

2. Kn[X].

3. Mn,p(K).

Voici quelques espaces vectoriels de dimension infinie : 1. KK.

2. K[X].

3. KN.

Soit G un espace vectoriel de dimension finie non r´eduit au vecteur nul.

• G admet alors une base.

• Toutes les bases de G ont le mˆeme nombre d’´el´ements, ce nombre est appel´e la dimension deG et est not´e dim(G).

On pose par convention dim ({0E}) = 0.

Th´eor`eme 24

* Remarque :

Tout espace vectoriel, mˆeme de dimension infinie, a une base. Cette remarque d´epasse, et de beaucoup, le programme de BCPST2.

M´ethode:

Pour trouver la dimension d’un espace vectoriel de dimension finie, il suffit donc de trouver une base et de compter ses ´el´ements.

On en d´eduit :

• dim (Kn) =n.

• dim (Kn[X]) =n+ 1.

• dim (Mn,p(K)) =n×p.

Proposition 25

- Exercice 3 :

On appelle C l’ensemble des suites arithm´etiques. ´Evaluer la dimension de C.

(19)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Dimension d’un espace vectoriel

3.2 Dimension et Famille libre

Th´eor`eme de la base incompl`ete.

Soit F unKespace vectoriel de dimension finie. Soient Lune famille de F libre etGune famille g´en´eratrice de F. On peut compl´eter L avec des vecteurs de G pour cr´eer une base de F.

Th´eor`eme 26

¨) Corollaire 27 :

Soit (u1, . . . , up) une famille libre de F, un K-espace vectoriel de dimension n. On a alors : 1. p6n

2. Si p=n, (u1, . . . , up) est une base de F. + Mise en garde :

Dans un espace de dimension n, une famille libre ne peut pas avoir strictement plus de n ´el´ements.

Cela ne signifie pas que toute famille ayant moins den´el´ements est une famille libre. On peut prendre la famille

1 1 1 0

,

1 1 1 1

,

0 0 0 1

comme contre exemple.

* Remarque :

Ainsi, si on connaˆıt une famille libre et la dimension d’un espace vectoriel, il ne reste qu’`a compter le nombre de membres de cette famille pour savoir si cette famille est ou non une base de l’espace vectoriel. Si on cherche une base, on va compl´eter cette famille pour en faire une base.

3.3 Dimension et Famille g´ en´ eratrice

Th´eor`eme de la base extraite.

Soit (u1, . . . , up) une famille g´en´eratrice deF, unK-espace vectoriel de dimension n. On peut extraire une base de (u1, . . . , up), c’est `a dire qu’il existe (a1, . . . , an)∈ {u1, . . . , up}n tel que (a1, . . . , an) soit une base de F.

Th´eor`eme 28

¨) Corollaire 29 :

Soit (u1, . . . , up) une famille g´en´eratrice deF, unK-espace vectoriel de dimension n. On a alors : 1. p>n

2. Si p=n, (u1, . . . , up) est une base de F.

* Remarque :

Ainsi, si on connaˆıt une famille g´en´eratrice et la dimension d’un espace vectoriel, il ne reste qu’`a compter le nombre de membres de cette famille pour savoir si cette famille est une base de l’es- pace vectoriel. Si on cherche une base, on va ´eliminer dans cette famille le bon nombre de vecteurs judicieusement choisis.

(20)

+ Mise en garde :

Dans un espace de dimension n, une famille g´en´eratrice ne peut pas avoir strictement moins de n

´el´ements. Cela ne signifie pas que toute famille ayant plus de n´el´ements est une famille g´en´eratrice.

On peut prendre la famille (1 +X, X2,1 +X+X2,−1−X) comme contre exemple.

3.4 Dimension et Base

Soit (u1, . . . , un) une famille de F, un K-espace vectoriel de dimension n. Les trois pro- positions suivantes sont alors ´equivalentes :

1. (u1, . . . , un) est une famille libre de F. 2. (u1, . . . , un) est une famille g´en´eratrice de F. 3. (u1, . . . , un) est une base de F.

Proposition 30

* Remarque :

Il est plus facile actuellement de d´emontrer qu’un famille est libre que de d´emontrer qu’une famille est g´en´eratrice. C’est pourquoi, si on connaˆıt la dimension d’un espace vectoriel, on ne d´emontrera que le caract`ere libre d’une famille puis on comptera le nombre de membres de cette famille pour prouver qu’une famille est une base.

+ Mise en garde :

Dans un espace de dimension n, une base ne peut avoir que n ´el´ements. Cela ne signifie pas que toute famille ayantn ´el´ements est une base. On peut prendre la famille ((1,0),(2,0)) comme contre exemple.

, Exemple :

Pour montrer que ((0; 0; 1),(−2; 1; 0),(−1; 0; 1)) est une base de R3, il suffit de rappeler que c’est une famille deR3 et prouver qu’elle est libre.

3.5 Inclusion de sous-espaces vectoriels

Soit G un sous-espace vectoriel de F, un K-espace vectoriel de dimension finie.

• G est alors de dimension finie.

• On a : dim(G)6dim(F).

• Si on prouve que dim(F) = dim(G) alors F =G.

Proposition 31

* Remarque :

Pour d´emontrer que deux espaces vectoriels de dimension finie sont ´egaux, on peut faire un raison- nement par double inclusion. On peut aussi, si on sait d´ej`a que ces deux espaces vectoriels ont mˆeme

(21)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Interpr´etation matricielle

4 Interpr´ etation matricielle

4.1 Notions de coordonn´ ees

Soit B= (u1, . . . , un) une base deF, un K-espace vectoriel de dimension n.

• Soit xun vecteur de F. Il existe un unique n-uplet (x1, . . . , xn) de Kn tel que : x=x1u1+x2u2+· · ·+xnun.

On appelle cen-uplet (x1, . . . , xn) les coordonn´ees dexdans la baseB. On appelle matrice des coordonn´ees du vecteur x dans la base B la matrice suivante :

MatB(x) =

 x1

... xn

.

• Soit (a1, . . . , ap) une famille de p vecteurs de F. Pour tout j ∈ J1, pK, on note (a1,j, . . . , an,j) les coordonn´ees de aj dans la base B. Pour tout j ∈ J1, pK, on a donc :

aj =a1,ju1+a2,ju2+· · ·+an,jun.

On appelle matrice des coordonn´ees de la famille (a1, . . . , ap) dans la base B la matrice suivante :

MatB(a1, . . . , ap) =

a1,1 · · · a1,p ... ... an,1 · · · an,p

 D´efinition 32

, Exemple :

1. Soient B la base canonique deRn etC la base canonique de R3 .

• On a : MatC((4,5,6)) =

 4 5 6

.

• Soit a= (a1, . . . , an) un vecteur de Rn. On a : MatB(a) =

 a1

... an

.

2. Soient B = ((1; 1),(1; 0)), a1 = (3; 1), a2 = (11; 2) eta3 = (8; 1). Si on note C la base canonique de R2, on a :

MatC(a1, a2, a3) =

3 11 8

1 2 1

.

B est une base de R2 (car famille de R2 ayant dim (R2) ´el´ements et libre (car compos´ee de deux vecteurs non colin´eaires)) et on a :

MatB(a1, a2, a3) =

1 2 1

2 9 7

.

(22)

3. SoientB= (1 +X,1),a1 = 3 +X,a2 = 11 + 2X et a3 = 8 +X. Si on noteC la base canonique de R1[X], on a :

MatC(a1, a2, a3) =

3 11 8

1 2 1

.

B est une base de R1[X] (car famille de R1[X] ayant dim (R1[X]) ´el´ements et libre (car compos´ee de deux vecteurs non colin´eaires)) et on a :

MatB(a1, a2, a3) =

1 2 1

2 9 7

.

- Exercice 4 :

On note dans cet exercice B la famille (1,(X−1),(X −1)2,· · · ,(X−1)n). Montrer que B est une base deRn[X] et d´eterminer MatB(P) avec P un ´el´ement de Rn[X].

Soient Bune base de F, , unK-espace vectoriel de dimension finie, u etv deux vecteurs deF etλ un scalaire. On a :

1. MatB(u+v) = MatB(u) + MatB(v) 2. MatB(λu) = λMatB(u) Proposition 33

4.2 Notion de Rang

4.2.1 Rang d’une famille

Soit (u1, . . . , up) une famille de E. On appelle rang de la famille (u1, . . . , up) la dimension de l’espace vectoriel qu’elle engendre, on a donc :

rang (u1, . . . , up) = dim (Vect (u1, . . . , up)). D´efinition 34

Soit (u1, . . . , up) une famille de E. On a :

• rang (u1, . . . , up)6p

• rang (u1, . . . , up) = psi et seulement si (u1, . . . , up) est une famille libre.

Proposition 35

(23)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Interpr´etation matricielle

Soit (u1, . . . , up) une famille de F, un K-espace vectoriel de dimension n. On a :

• rang (u1, . . . , up)6min(n, p)

• rang (u1, . . . , up) = psi et seulement si (u1, . . . , up) est une famille libre.

• rang (u1, . . . , up) = n si et seulement si (u1, . . . , up) est une famille g´en´eratrice de F.

Proposition 36

+ Mise en garde :

Il faut diff´erencier ces deux propositions. Dans la premi`ere, on ne sait pas si l’espace vectoriel ambiant est, ou non, de dimension finie. Dans la deuxi`eme, l’espace vectoriel ambiant est de dimension finie.

* Remarque :

Le rang est donc une notion fondamentale puisqu’il permet de caract´eriser la notion de famille libre et de famille g´en´eratrice.

4.2.2 Rang d’une matrice

Soit A une matrice ayant n lignes et p colonnes. On appelle (C1, . . . , Cp) ses p vecteurs colonnes, ce sont des ´el´ements de Mn,1(K). On appelle rang de A, et on note rang(A), le rang de la famille des pvecteurs colonnes de A. On a :

rang(A) = rang (C1, . . . , Cp)

= dim (Vect (C1, . . . , Cp)). D´efinition 37

* Remarque :

Soit A une matrice. On a :

• rang(A) = 0 si et seulement siA= 0

• rang(A) = 1 si et seulement si les diff´erentes colonnes deAsont proportionnelles deux `a deux et l’une d’elles n’est pas nulle.

(24)

4.2.3 Matrices ´echelonn´ees

SoitA= (ai,j)16i6n,16j6p une matrice. On appelle (L1, . . . , Ln) sesnvecteurs lignes. Pour chaque ligneLi non nulle de A, on note d(i) le plus petit indice j tel que ai,j 6= 0.

On dit que A est ´echelonn´ee sup´erieurement s’il existe un ´el´ement r de {0, . . . , n} tel que :

• Pour tout i de {1, . . . , r}, la ligne Li est non nulle (Il n’y a donc que des lignes nulles si r = 0).

• Pour tout i de {r+ 1, . . . , n}, la ligne Li est nulle (Il n’y a donc pas de blocs de lignes nulles `a la fin si r=n).

• La suite (d(k))16k6r est strictement croissante.

On appelle pivots de A les n coefficients non nuls situ´es aux positions (k, d(k)) avec 16k 6r.

D´efinition 38

, Exemple :

Les matrices suivantes sont ´echelonn´ees : 1.

4 2 3 7 0 5 6 9 0 0 0 12

 2.

0 2 0 0 0 0 6 9 0 0 0 0

 3.

 3 2 0 5 0 0

 4.

0 2 3 7 0 0 0 0 0 0 0 0

Les matrices suivantes ne sont pas ´echelonn´ees : 1.

1 2 3 7 4 5 6 9 7 8 9 12

 2.

1 2 3 7 0 5 6 9 0 8 9 12

 3.

 0 2 0 5 0 0

 4.

0 2 3 7 0 0 0 0 0 0 0 12

On utilise les notations pr´ec´edentes. Une matrice ´echelonn´ee est de rang r.

Proposition 39

, Exemple :

1. rang

4 2 3 7 0 5 6 9 0 0 0 12

= 3

2. rang

0 2 3 7 0 0 6 9

= 2

3. rang

 3 2 0 5 0 0

= 2

4. rang

0 2 3 7 0 0 0 0

= 1

(25)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Interpr´etation matricielle

Le rang d’une matrice est ´egal au rang de sa transpos´ee.

Proposition 40

¨) Corollaire 41 :

Le rang d’une matriceA est ´egal au nombre maximum de colonnes libres dansA. Il est aussi ´egal au nombre maximum de lignes libres dansA.

• On ne modifie pas le rang d’une matrice en lui appliquant une suite d’op´erations

´

el´ementaires sur ses colonnes ou sur ses lignes.

• Par suite d’op´erations ´el´ementaires sur les colonnes ou sur les lignes d’une matrice, on peut transformer toute matrice en une matrice ´echelonn´ee.

Proposition 42

M´ethode:

Pour calculer le rang d’une matrice quelconque, il suffit de la transformer cette derni`ere en une matrice ´echelonn´ee.

Soit B une base de F. Soit (r1, . . . , rp) une famille de F. On a : rang (r1, . . . , rp) = rang (MatB(r1, . . . , rp)). Proposition 43

M´ethode:

Lorsqu’on est dans un espace vectoriel de dimension finieF et qu’on connaˆıt une base B, il est alors simple avec le rang de caract´eriser les familles libres, les familles g´en´eratrice de F et les base deF. Il suffit de calculer le rang de cette famille (r1, . . . , rp) en faisant une interpr´etation matricielle : On introduit MatB(r1, . . . , rp) puis on l’´echelonne.

(26)

5 Exercices du td R´ evision d’alg` ebre lin´ eaire

Exercices ` a chercher

. Exercice 1 : On poseA=

4 −10 1 −3

. ExprimerA2 en fonction de Aet de I2 et en d´eduire queA est inversible.

. Exercice 2 :

D´eterminer lesquels des ensembles F suivants sont des espaces vectoriels : 1. F ={(x+y, y+ 1, x) avec (x, y)∈R2}.

2. F ={(x2, y+x, y) avec (x, y)∈R2}.

3. F ={(x, y, z)∈R3 tel que x+ 4z−y=x= 0}.

4. F ={(x, y, z)∈R3 tel que xy+ 4z = 0}.

. Exercice 3 :

A-t-on F ⊂G(resp. F =G, resp F ⊃G) avec :

F = Vect ((1,2,1),(1,−3,2)) et G= Vect ((0,5,−1),(3,1,4)).

. Exercice 4 :

Soient A etB les ensembles suivants : A={(x, y, z, t)∈R4 tel que x+ 3y+ 2z = 0} et : B =

(a+b−c, b−c, b, b+ 2a) avec (a, b, c)∈R3 .

D´emontrer queAetB sont des espaces vectoriels puis d´eterminer une base deA, deB puis deA∩B.

. Exercice 5 :

Dire si les applications suivantes sont des applications lin´eaires : 1. f1 :

(

R2 →R2 (x, y) 7→(x2,0) 2. f2 :

(

R2 →R2

(x, y) 7→(x+ 1, y)

3. f3 : (

R3 →R (x, y, z) 7→xy+z 4. f4 :

(

R2 →R3

(x, y) 7→(x+y, y,0) Expliciter noyau et image des applications lin´eaires de cet exercice.

. Exercice 6 :

Apr`es avoir prouv´e son existence, expliciter l’ application lin´eaire f de R2 dans R3 telle que : f(3,0) = (0,0,0) et f(2,4) = (1,0,0).

(27)

Chapitre 5: Les espaces vectoriels Exercices du td R´evision d’alg`ebre lin´eaire

. Exercice 7 : On appelle B la matrice

0 1 1 0 0 0 4 0 0 2 1 0 3 0 0 0

. On note B1 la base canonique de R4 et B2 la base de R4 suivante : ((1,0,0,0),(0,1,0,0),(0,0,1,0),(1,1,1,1)). Expliciter les endomorphismes f1, f2 et f3 de M2(R) d´efinies par :

1. MatB1(f1) =B. 2. MatB1,B2(f2) = B. 3. MatB2,B1(f3) = B.

3 Expliciter noyau et image des applications lin´eaires de cet exercice.

Exercices ` a faire pendant la classe

- Exercice 8 :

Soit A le sous-espace vectoriel de C4 engendr´e par les vecteurs :

(1,−2,5,−3),(2,3,1,−4),(3,1,6,−7) et (3,8,−3,−5).

1. Trouver une base et la dimension de A.

2. Compl´eter cette base de A en une base de C4.

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