A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
V. J AMET
Sur la théorie des sphères osculatrices à une courbe
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 4, no1 (1890), p. F1-F8
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F.I
SUR LA
THÉORIE DES SPHÈRES OSCULATRICES A UNE COURBE,
PAR M. V. JAMET,
Professeur de Mathématiques au Lycée de Marseille.
1. Le
problème
que nous allons traiter adéjà
été rencontré par M. Dar-boux,
au cours de ses travaux sur leséquations
aux dérivéespartielles.
Nouspensons
cependant qu’il
y aquelque
intérêt à étudier laquestion
en elle-même et nous nous proposons de résoudre le
problème
suivant : Le centred’une
sphère
sedéplaçant
sur une courbe donnéeS,
comment doit va-rier son rayon pour
qu’elle
soit sans cesse osculatrice à une autrecourbe C?
Soient §, ~, ~
les coordonnées d’unpoint
situé sur la courbeS,
R le rayon de lasphère qui
a son centre en cepoint
etqui
estosculatrice,
aupoint
~z~,y, .~, à la courbe C. On connaît les relations
qui déterminent (,
~,~,
Rquand
onregarde x,
y, z comme des fonctions données d’un mêmeparamètre.
Si l’on différentie trois fois de suite la pre- mière en tenantcompte
dessuivantes,
on trouveoù l’on a fait
Puis,
si l’on différentie une fois chacune des deuxpremières équations
du groupe
(2),
en tenantcompte
de lasuivante,
et si l’on éliminedx, dy,
dz entre les deux
équations
obtenues et la deuxièmeéquation
du groupe( i ),
on trouve
l’équation
duplan
osculateur à la courbe S.D’ailleurs,
les deuxpremières équations
du groupe( 2 )
montrent que lepoint
x, y, z est lcpoint
de contact de lacaractéristique
de lasphère
considérée avec son en-veloppe ;
donc : Pour que lasphère
mobile soit osculatrice à la courbeC’,
il est nécessaire que le
point
de contact de sacaractéristique
avec son,enveloppe
soit dansle plan
osculateur à la courbeS,
heu des centres.Cette condition est
suffisante,
car lacaractéristique
d’une tellesphère
est dans un
plan perpendiculaire
à latangente,
aupointa
Tl,~,
à la courbe S.Une seconde
sphère,
infiniment voisine de lapremière,
la coupe suivant une circonférence dont leplan
estperpendiculaire
à laligne
des centres. Ils’ensuit que la
caractéristique
de lasphère touche,
engénéral,
son enve-loppe
en deuxpoints, symétriques
parrapport
auplan
osculateur à la courbeS,
aupoint ~,
q,~.
Si l’un de ces deuxpoints
de contact est situé dans ceplan,
l’autre y estégalement
situé. Ces deuxpoints
sont alors con-fondus en un
seul,
et en cepoint unique
sont confondusquatre points
appartenant
à lasphère
et àl’enveloppe
de sescaractéristiques.
2. Il résulte
aussi,
de la démonstrationprécédente,
que laligne
d’inter-section des
plans,
définis par les deuxpremières équations
du groupe(2),
,doit être
tangente
à lasphère;
car, sur cettedroite,
se trouvent les deuxpoints
de contact de lasphère
avecl’enveloppe
de sescaractéristiques.
Nous allons
exprimer analytiquement
cette condition.Tout
plan passant
par cette droite estreprésenté
par uneéquation
de laforme
du
désignant
unparamètre
infinimentpetit
dupremier
ordre. Pour que ceplan
soit tangent à lasphère,
il fautqu’on
aitDésignons
par dal’angle
decontingence
de la courbeS; l’équation pré-
cédente se transformera comme il suit :
Pour que la droite considérée soit
tangente
à lasphère,
il faut que les deuxplans tangents, répondant
aux deux racines de cetteéquation,
soient con-fondus,
c’est-à-dire queou encore
Or,
entre les variables s et a, il y a une relation connue,qu’on peut
écrire comme il suit :
[F(o-)
estl’expression
du rayon de courbure de la courbeS].
En vertu decette
relation, l’équation précédente peut
êtreregardée
comme uneéqua-
tion différentielle du second ordre entre R et s ou entre R et a. Nous nous
proposons
d’intégrer
cetteéquation.
3. A cet
effet,
posonsNous en déduisons
et nous transformons
l’équation proposée
comme il suit :Adoptons o-
comme variableindépendante,
et différentionsl’équation
ci-dessus ;
nous trouvonset, par
conséquent,
On est
ramené,
de la sorte, àintégrer
uneéquation
différentielle linéaire du second ordre.L’équation,
sans secondmembre,
étant à coefficients constants, on trouve immédiatement son
intégrale gé-
nérale
U,
Vdésignant
des constantes arbitraires. Pourappliquer
àl’équation proposée
la méthode de la variation des constantes,regardons,
dans laformule
ci-dessus, UT,
V comme des fonctions de s,assujetties
àremplir
lacondition
ce
qui
revient à faireLa substitution de cette valeur
de Ã,
dansl’équation
que nous voulons in- tégrer, donneet, par
suite,
ai, a2
désignant
deux cons tantes arbitraires.4. Il reste à
exprimer
R en fonction de cr. Orl’équation (3) équivaut.
àet nous avons à établir la loi suivant
laquelle
deux desquatre
constantesRo,
~~, ~~
dépendent
de deux constantes arbitraires seulement.A cet
effet,
écrivonsl’équation (4)
comme il suit :Écrivons
aussi les identitésnous trouverons
puis,
en faisant
Donc
l’,expression
de R2 est de la formeou bien
Mais
l’expression
cherchée doit vérifierl’équation
où l’on
remplace
À par le second membre del’équation (6).
Donc on doittrouver,
quel
que soit cr,ou
bien, après réductions,
L’expression
de R2 que nous cherchons est doncet l’on
peut même,
sans altérer sagénéralité,
supposer 0’0 = o.5. La formule
(8)
que nous venons d’établir donne immédiatement la solution de deuxquestions importantes qui
se rattachent à la théorie des courbes et des surfaces. Mais cesquestions
ontdéjà
été traitées parSerrer
Sur les
trajectoires orthogonales
d’unplan
mobile(Comptes
rendus del’Académie des
Sciences,
t.XLV,
p. m52 etsuiv.);
aussi nous donneronsquelques
indications sommaires sur la manière dont nous nous proposons de lesrésoudre,
et nous yajouterons
seulementquelques développements géométriques,
se rattachant àl’interprétation
de la formule(8).
Les
problèmes,
dont on doit la solution àSerret,
sont les suivants : :I. Trouver les
trajectoires orthogonales
desplans,
osculateurs à unfe’
courbe donnée.
II. Trouper les
surfaces
dont leslignes
de courbure d’unsystème
sont
planes,
leplan qui
contient chacune d’elles étant nonmal à laf ace,
enchaque point
de la section.I. On sait que les courbes C sont les
trajectoires orthogonales
desplans
osculateurs à la courbe S.
Aussi,
pourexprimer
les coordonnées d’unpoint,
mobile sur la courbe
C,
il suffira deremplacer
R parl’expression
tirée dela formule
( 8 ),
soit dans leséquations ( 2 ),
soit dans lesystème
formé dedeux d’entre elles et de
l’équation
duplan
osculateur à la courbe donnée.II. Dans les
équations
d’une courbeC,
ainsidéfinie,
considérons les pa- ramètresA, B,
commedépendant
d’unparamètre
arbitraire a, par leséquations
Remplaçons A,
B par ces deux dernièresexpressions, puis
concevonsqu’on
élimine T, a entre leséquations
de la courbe. Nous obtiendrons une .surface U
remplissant
les conditions duproblème;
car, tout lelong
de lasection 2 faite sur cette surface par un
plan
osculateur à la courbeS,
lanormale à 03A3 sera
également
normale à C.6. Voici maintenant
l’interprétation géométrique
de la formule(8).
Imaginons
unplan qui
roule sur la surfacedéveloppable
dont l’arête de re-broussement est S. Pour un observateur entraîné dans le mouvement de ce
plan,
la surfaceparaîtra mobile,
et les diverspoints
de la courbe S vien- dronts’appliquer
en despoints
duplan
dont le lieu est une courbe définieF.8
par
rapport
à des axes convenablementchoisis,
par leséquations
(ceci
résulteimmédiatement
de la théorie des surfacesapplicables).
Pour ce même
observateur,
lasphère
que nous avons étudiée occuperaune série de
positions,
constituant un faisceau desphères,
dontl’équation
est
Toutes les
sphères
du faisceaupasseront
par unpoint
fixeayant
pour coordonnées- B, - A,
o.7. Au moment de terminer la rédaction des recherches
analytiques qui précèdent,
l’auteur recevait de M.Cesàro, professeur
à l’Université de Pa-lerme,
une Lettre où l’éminentgéomètre
italienexposait
une solutiongéo- métrique
trèssimple
duproblème qui
a été résolu dans lespremiers
para-graphes
de ce travail. L’idée fondamentale de cette démonstration consistait à observer que, si l’on fait rouler unplan
sur ladéveloppable
dontje
viensde
parler,
toutetrajectoire orthogonale
de ceplan
seprojettera
sur celui-cisuivant un
point,
et, parconséquent,
lessphères
cherchées forment un faisceaupassant
par unpoint fixe,
leurs centres se mouvant sur la courbe Splanifiée.
De cette idée découlent diversesconséquences intéressantes,
dont
l’une,
aumoins,
est facile à vérifier par le calcul. °1° Si un
plan
roule sur unesurface développable, les points
de ceplan qui décrivent
sestrajectoires orthogonales forment
sur celui-ci desfigures
invariables.2° Les
sections, f aites
sur lessurfaces
de par ces diversplans,
sont les