F RANÇAIS
Philosophie mathématique. Sur la théorie des quantités imaginaires
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 4 (1813-1814), p. 222-227
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222
THEORIE
comme
elle ;
deux racinesimaginaires a’+b’-I, a’-b’-I,
et a
conséquemment
sonpremier membre
exactementdivisible
parx2-2a’x+a/2+b/2.
Lequotient
sera de la formex2m-4+A"x2m-5
+B"x2m-6+...
et, cequotient
étant encoreégalé
àzéro,
lanouvelle équation qui
en résultera sera encore dans le cas des deuxprécédentes.
5.° En continuant à raisonner de la même
manière,
il devientévident
que ,lorsque l’exposant
2m seraépuisé,
onaura
obtenu mcouples
de facteursimaginaires
et que , parconséquent,
le nombrede ces facteurs sera 2m ,
c’est-à-dire , qu’il
y en aura autantqu’il
y a d’unités dans le nombre
qui indique
ledegré
del’équation.
32. Corollaire. Le
premier
membre de touteéquation
estdécomposable
en autant de facteurs
simples,
de l’une des formesx±a, a±a±b-I qu’il
y a d’unités dansl’exposant du degré
de cette mêmeéquation.
PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE.
Sur la théorie des quantités imaginaires.
FRANÇAIS.
Extraits de deux lettres, l’une de M. J. F. FRANÇAIS, professeur
à l’école impériale de l’artillerie
etdu génie ,
etl’autre
de M. SERVOIS, professeur
auxécoles d’artillerie ,
Au Rédacteur des Annales;
EN
attendant que le mémoire de M.Argand,
que vous me faites l’honneur de m’annoncer file soit parvenu ,je prends , Monsieur ,
la liberté de vous
indiquer brièvement
les résultatsauxquels j’ai
été conduit par mes réflexions sur la manière d’étendre la nouvelle théorie des
imaginaires
à lagéométrie
à trois dimensions.D’après
ma définition4.e (
pag.64),
lesangles,
tantpositifs
que
négatifs,
sont censés situés dans un mêmeplan
que , pourabréger , j’appellerai plan
des xy. Il serait donc naturel de supposer que lesangles imaginaires
sont situés dans desplans perpendiculaires
à celui des x ; et
l’analogie
seulejustifierait
cettesupposition ;
maison
peut
en démontrer lalégitimité
comme il suit :l’angle ±b-I
est moyen
proportionnel
degrandeur
et deposition
entre+03B2
et-03B2 ; donc il est situé par
rapport
àl’angle +,8
commel’angle
,a est situé par
rapport à lui ;
cequi
nepeut
avoir lieuqu’au-
tant que le
plan qui
contientl’angle ±03B2-I partage
en deuxparties égales l’angle
formé par lesplans
desangles
+03B2 et -,3 ;or, ces deux
plans
se confondent en unseul ;
donc leplan qui
contient
l’angle ±03B2-I
estperpendiculaire
auplan
desxy.
Ré-ciproquement,
toutplan perpendiculaire à
celui des xy,partageant
en deux
parties égales l’angle
formé par lesplans
desangles
po- sitifs et desangles négatifs ;
toutangle (3,
situé dans unplan perpendiculaire
à celui des xypeut
être considéré comme moyenproportionnel
degrandeur
et deposition
entre les deuxangles +03B2
et - f3 ; donc sa valeur de
grandeur
et deposition
est±03B2-I.
Il suit de
là,
et de mes théorèmes 2. et 3.e(
pag. 66 et68 ) qu’on
aVoilà donc aussi les sinus et cosinus
hyperboliques
de LAMBERTrattachés à la même théorie que les arcs de
cercles. ;-
leslogarithmes
naturels et les racines de l’unité.
Il suit encore de là
qu’on
a224
Donc
Les
projections
de a sur les trois axesdes coordonnées,
ouplutôt
ses trois
composantes
seront deneVoilà, Monsieur,
le résultatauquel je
suis parvenu ; maisje
vous avoue que
je
n’en suis pas encore satisfait. Je voudraisélaguer
entièrement la notationimaginaire
commeje
l’ai faitpour la
géométrie
à deux dimensions. Jem’explique :
pourla
géométrie
à deuxdimensions , j’ai
réduit les droitesobliques
dela forme
A+B-I
à celle aD(,’ où areprésente
lagrandeur
ab-solue de la
droite ,
et «l’angle qu’elle
fait avec l’axe des abscisses.Dans la
géometrie
à troisdimensions, je voudrais exprimer
la po-sition d’une droite
quelconque
parda ,
où aexprimerait
la gran-deur absolue de la
droite, 03B1 l’angle qu’elle
fait avec l’axe desabscisses ,
et A celui que leplan
del’angle 03B1
fait avec leplan
des xy ; mais toutes mes tentatives à cet
égard
ont étéjusqu’ici
infructueuses. Je désire que
quelqu’un plus
habile que moi vienne à bout decompletter
cette lacune.Quoi qu’il
ensoit, je
suispersuadé
que le vrai moyen d’étendre notre théorie desimaginaires
û la
géométrie
à trois dimensions réside dans laconsidération
desangles imaginaires.
Metz,
le8 de novembre I8I3.
DES
P.
S.
Je viens derecevoir, à restant, le
mémoire deM. Argand
que
j’ai
lu avec autant d’intérêt qued’empressement.
Il ne m’a pasété difficile
d’y
reconnaître ledéveloppement
des idées contenues dans la lettre de M.Legendre
à feu monfrère ;
et iln’y
a pasle moindre doute
qu’on
ne doive à M.Argand
lapremière
idée dereprésenter géométriquement
lesquantités imaginaires.
C’est avec biendu
plaisir
queje
lui en faishommage ;
etje
me félicite de l’avoirengagé
Napublier
sesidées,
dansl’ignorance
oùj’étais
de leur pu- blication antérieure. J’ai vu aussi que hous nous étions rencontres dans leprincipe qui
doit servir à étendre cette nouvelle théorie desImaginaires
à lagéométrie
à troisdirnensions ; mais ,
enpartant
d’un même
principe
nous parvenons à des résultats différens.J"ai dit
plus
haut queje
n’avais puparvenir à
ramener l’ex-pression
de laposition
d’une droitequelconque
dansl’espace
à laforme
0", A .
Voiciquels
sont les motifs de cetteimpuissance.
J’avaisessayé
defaire,
paranalogie ,
d’où l’on tire
ce qui, dans le cas de a=1 2 w. A=1 2 x, donne I1 2 03C9,
x =(-I)-1
comme le trouve
M. Argand. Mais,
en faisant ledéveloppement
du casgénéral,
on a226
THÉORIE
expression qui ,
vu la double transcendance de ses termes, meparaît
inadmissible.
Sacomparaison
avecme l’a fait
rejeter entièrement ;
parce que lesangles C(,
et A sontaisés à déterminer en 03BB et 03BC, par la
trigonométrie sphérique.
Onfrouve,
eneffet,
d’où l’on déduit
On a donc
n me
parait prouvée d’après cela, que 03B1A
nedoit
pas être déter-miné
de la même manière que aa, et quel’analogie supposée
entreles
angles
et leslignes
ne subsiste pas.Vous avez du remarquer, au
surplus , Monsieur ,
que M.Argand
ne démontre pas ma
proposition a03B1=a(Cos.03B1+-ISin.03B1);
et quecette
proposition
fondamentale n’est chez luiqu’une simple
suppo-sition, justifiée
seulement parquelques exemples. (*)
Je n’ai pas
trop
vu nonplus , Monsieur, pourquoi
M.Argand,
n.° II
( pag. I44),
introduit une nouvelleunité ,
enposant
203C9=1;cela m’a paru
répandre
de l’obscurité sur le reste de son mémoire.Enfin
j’aurais peine
à passer à cet estimablegéomètre
son asser-tion sur la non réductibilité de
(c-I)d-I à la forme A+B-I.
On a, en
effet ,
donc
qui
est bien de la formeA+B-I.
Je crois donc être fondé àne
regarder la forme 1 qu’il assigne
â la troisième coor- donnée que comme unesimple conjecture sujette
à une sérieurccontestation.
(*) La démonstration de cette
proposition
n’était point nécessaire dans le sys- tème de M.Argand
qui a admis , comme dèfinition de nom, que la sommedirigée
deplusieurs
droitesdirigées
se compose de l’ensemble desexpressions
de ces droites
pi!ses
euégard à
leurssignes
dedirection ;
et M.Argand
n’afait en ceci que donner une extension fort naturelle a une définition
généralement
admise en
algèbre.
J. D, G.