DM de MPSI2
Devoir non surveill´ e
Probl` eme – Nombres de Liouville
Partie A – Pr´ eliminaires sur les fonctions polynomiales
Soit a, b∈ R, o`u a < b. On rappelle que R[a,b], ensemble des applications de [a, b] dans R, est un anneau commutatif (pour les lois usuelles).
A.1Montrer queB([a, b],R), ensemble des applications born´ees de [a, b] dansR, est un sous-anneau deR[a,b]. A.2On appellefonction polynomiale sur un segment [a, b] tout ´el´ement du sous-anneauP deR[a,b]engendr´e par l’application
Id : [a, b] → R
x 7→ x
et les applications constantes, c’est-`a-dire du plus petit sous-anneau (pour l’inclusion) deR[a,b] comprenant Id et les applications constantes.
On v´erifie facilement (inutile de le faire) qu’un ´el´ementf deR[a,b]appartient `aP si, et seulement si, il existe un entier naturelp, des r´eelsλ0, . . . , λp, tels que
f =
p
X
k=0
λkIdk.
Par exemple, la fonctionx7→3x3+x2+12x+127 est polynomiale sur tout segment (obtenue pourp= 3 et (λi)i∈[[0,3]]= (7/12,1/2,1,3)).
Montrer queP est un sous-anneau deB([a, b],R).
A.3Soitα∈[a, b],f ∈ P. Montrer que l’application τα,f : [a, b] → R
x 7→ f(x)−f(α)x−α six6=α,0 sinon est un ´el´ement de B([a, b],R).
Indication : on pourra dans un premier temps traiter le cas o`u f = Idn, o`u n∈N.
Partie B – Condition n´ ecessaire d’alg´ ebricit´ e
Un nombre r´eel αest ditalg´ebrique s’il existed∈N∗, desnombres rationnelsλ0, . . . , λd, o`u λd 6= 0, tels que la fonction polynomialef =Pd
k=0λkIdk s’annule enα(i.e.Pd
k=0λkαk= 0).
Un nombre r´eel non alg´ebrique est dittranscendant.
On consid`ere un nombre alg´ebrique et irrationnelα, et on conserve les notations ci-dessus : on a n´ecessaire- mentd>2, on admet que l’on peut choisir la fonction f de telle sorte qu’elle ne s’annule en aucun nombre rationnel (et on effectue ce choix . . .).
B.1Expliquer comment se ramener au cas o`uλ0, . . . , λdsont des entiers relatifs (c’est ce que nous supposons d´esormais).
B.2Montrer que pour tout (p, q)∈Z×N∗:|f(p/q)−f(α)|>1/qd.
B.3Montrer l’existence d’un r´eel strictement positifc, tel que, pour tout (p, q)∈Z×N∗ :
α−p q > c
qd.
Indication : utiliser la question pr´ec´edente ainsi que A.3, et travailler d’abord sur [α−1, α+ 1].
Partie C – Exemples de nombres transcendants
Soit (an)n>1 ∈([[0,9]])N∗, une suite de chiffres, ne stationnant pas en la valeur 0 (i.e.pour tout N ∈N, il existen∈Ntel quen>N etan6= 0).
Pour toutn∈N∗, on posesn =Pn k=1
ak
10k!. C.1Montrer que (sn) converge.
Indication : on pourra appliquer le th´eor`eme de la limite monotone.
On noteαsa limite, eton admet qu’elle est irrationnelle.
C.2Montrer par l’absurde queαest transcendant.
Indication : on pourra encadrersm−sn, o`u m, n∈N∗ et m > n, puis faire tendremvers l’infini, et utiliser B.3.