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1 Dérivation au sens faible

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Analyse

Chapitre 4 : Espaces de Sobolev

Lucie Le Briquer 23 novembre 2017

Table des matières

1 Dérivation au sens faible 1

2 Inégalité de Poincaré 3

3 Propriétés des espaces de Sobolev 8

1 Dérivation au sens faible

C01: ensemble des fonctionsC1 à support compact.

SoitΩun ouvert deRn et soitp∈[1,+∞]. Soitu∈Lp(Ω). On dit queuadmet une dérivée au sens faible par rapport àxj,16j6n, ssi∃v∈Lp(Ω)tel que :

∀φ∈ C01(Ω), Z

u(x)∂xjφ(x)dx=− Z

v(x)φ(x)dx On notev=∂xju(ou∂ju, ∂u/∂xj), appelée dérivée au sens faible.

Définition 1(dérivée au sens faible)

L’espace W1,p(Ω) est l’ensemble des fonctions u ∈ Lp(Ω) qui admettent des dérivées au sens faible dans toutes les directions.

Remarques.

• Bonne notion

• Ωouvert borné,u∈ C1(Ω)(veut direu|avecU ∈ C1(Rn)) alors : Z

u∂jφdx=− Z

(∂ju)φdx dérivable au sens “classique” ⇒dérivable au sens faible

• p∈[1,+∞],Ω =]0,1[,u(x) =x1.u∈ C1(Ω) maisu /∈Lp(Ω). A fortioriu /∈ W1,p(Ω).

(2)

• u(x) =|x|,x∈]−1,1[.

Z 1

−1

u∂jφdx= Z 1

0

x∂jφdx− Z 0

−1

x∂jφ

=− Z 1

−1

Hφdx, H ∈Lp

Doncu∈ W1,p(Ω) mais n’est pas dérivable au sens classique.

Dans ce cours p= 2.

Notation. H1(Ω) =W1,2(Ω)

H1(Ω)est unespace de Hilbert pour le produit scalaire : hu, viH1(Ω)=

Z

∇u∇vdx+ Z

uvdx

où∇u∇v=Pn

j=1ju∂jv.

Propriété 1

Preuve. Sera vue en TD.

On notera u(x)∈Rouu(x)∈Cdans la suite.

But. (résoudre l’équation de Laplace)

ß −∆u=F dansΩ u=f sur∂Ω

SoitΩun ouvert deRn et soit F ∈L1loc(Ω). On dit queu∈ H1(Ω) est une solution faible de−∆u=F dansΩssi :

∀φ∈ C01(Ω), Z

∇u· ∇φdx= Z

F φdx Définition 2

Remarques.

• Z

divXdx= Z

∂Ω

X·ndσ formule de la divergence de Stokes

0 = Z

∂Ω

φ∂nudσ= Z

∂Ω

X·ndσ X=φ∇u

= Z

divXdx= Z

div(φ∇u)

= Z

∇φ· ∇u+ Z

φ∆u

(3)

Car :

divX =div ÖX1

... Xn

è

=

n

X

j=1

xjXj

div(φ∇u) =

n

X

j=1

xj(φ∂xju)

=

n

X

j=1

xjφ∂xju+

n

X

j=1

φ∂2xju

=∇φ· ∇u+φ∆u Donc solution classique ⇒solution faible.

• La fonction u(x) =x|x|=sgn(x)x2 vérifie :

u0(x) = 2|x| u00(x) = 2sgn(x) (∆u=F)

• F ∈L1loc(Ω),R

F φa donc un sens.

La définition est équivalente avecφouφ.

2 Inégalité de Poincaré

Considérons une suite(en)n∈N d’un Hilbert H vérifiant hen, emi = δnm. On a équivalence entre :

1. L’espace vectoriel engendré par les(en)n∈N est dense.

2. ∀f ∈ H,kfk2H=P

n∈N|hf, eni|2

3. ∀f ∈ H, la sériePhf, eni.en converge versf. 4. Sihen, fi= 0∀nalorsf = 0.

Théorème 1(bases hilbertiennes)

Soitf ∈L2(Tn), oùTn= (R/Z)n. Alors : lim

N→+∞kf −SNfkL2(Tn)= 0 où SNf = X

k∈Zn,|k|6N

kek

avecek(x) =eik·x etfˆk =R

Tnf(x)e−ik·xdx Théorème 2(séries de Fourier)

Preuve.

NotonsH=L2(Tn), espace de Hilbert pour le produit scalaire : hu, vi=

Z

u(x)v(x)dx

(4)

Soit fˆk = hf, eki. Pour montrer que la série Pfˆkek converge vers f il suffit de montrer que {ek}k∈Zn={0}(d’après (4)⇒(3)duThéorème 1).

On a vu quefˆk= 0∀k⇒ f = 0.

Soitu∈ C1(R),L-périodique et telle queRL

0 u(x)dx= 0. Alors : Z L

0

u(x)2dx6 ÅL

2π ã2Z L

0

u0(x)2dx Propriété 2(inégalité de Poincaré-Wirtinger)

Preuve.

Pour étudier une normek.k2L2 ⇒Parseval/Plancherel (point(2)duThéorème 1) SoitH=L2([0, L]). Munissons-le du produit scalaire usuelhf, gi=RL

0 f(x)g(x)dx. Introduisons : ek = 1

√Lexp Å

i2πk L x

ã

On a u=P

k∈Zhu, ekiek, kuk2 =P|hu, eki|2. Or hu, e0i= 0 carhu, e0i= RL

0 u(x)dx = 0par hypothèse. Donc :

kuk2=X

k6=0

|hu, eki|26X

k6=0

|khu, eki|2

Or,

hu0, eki= Z L

0

u0exp Å

−2iπ L kx

ã 1

√ Ldx

= + Z L

0

2iπ L kuexp

Å

−2iπ L kx

ã 1

√ Ldx

=2iπ

L khu, eki Donckuk26 L

2

ku0kcarku0k2=P|hu0, eki|2.

Soitu=u(t, x)de classeC2 sur R×Ret L-périodique enx, RL

0 u(0, x)dx= 0, solution de

tu−∂x(γ(x)∂xu) = 0 (∗)où γ est C, L-périodique et infRγ>γ > 0. Alors ∃c > 0 tel que :

Z L

0

u(t, x)2dx6e−tc Z L

0

u(0, x)2dx Propriété 3

Remarque.Sans leγ,(∗)correspond à l’équation de la chaleur.

(5)

Preuve.

1. γ= 1:

u0(x) =X ˆ

u0ke2iπL kx

u(t, x) =X

k6=0

ˆ u0kexp

Å2iπ

L kx−k2t ã

e−tk26e−tcpuis Plancherel.

2. γ quelconque. On cherche à estimerRL

0 u(t, x)2dx.

Méthode.

On a ∂tu −−→×u u∂tu R

−→ Z

u∂tu −→ d dt

1 2

Z u2dx

Ici,

u

tu−∂x(γ∂xu)

= 0

⇒ Z

u∂tu− Z

x(γ∂xu) u= 0

⇒ 1 2

d dt

Z L

0

u2dx+ Z L

0

γ(x)(∂xu)2dx= 0 (∗) Or RL

0 u(t, x)dx= 0 ∀t>0 carRL

0 u(0, x)dx= 0 par hypothèse et : d

dt Z L

0

u(t, x)dx= Z L

0

x(γ∂xu)dx= 0 Donc :

Z L

0

γ(∂xu)2dx>γ Z L

0

(∂xu)2du>γ Å2π

L ã2Z L

0

u(t, x)2dx Alors(∗)⇒y(t) :=RL

0 u(t, x)2dxvérifie : y0(t) +γ

Å2π L

ã2

y(t)60 Doncz(t) =etcy(t),c:=γ L2

, vérifie :

z0(t)60 ⇒ y(t)6e−tcy(0)

Remarque.

kukL2 6ck∂xukL2

(6)

Soit n > 1. Il existe c(n) telle que, ∀r > 0, ∀ boule B de rayon r dans Rn, pour tout u∈ H1(B):

Ç 1

|B|

Z

B

u(x)− Z

B

udx

2å1/2

6c(n)r Å 1

|B|

Z

B

|∇u(x)|2dx ã1/2 Théorème 3(Poincaré)

Preuve.

On peut supposer queR

Budx= 0. Alors : 1

|B|

Z

B

u2(x)dx= 1 2|B|

Z

B

u(x)2dx+ 1 2|B|

Z

B

u(y)2dy

= 1

2|B|2 Z

B

Z

B

(u(x)−u(y))2dxdy Or,

u(x)−u(y) = Z 1

0

ϕ0(t)dt oùϕ(t) =u(tx+ (1−t)y) Donc :

(u(x)−u(y))2= ÇZ 1

0

(x−y)(∇u)(tx+ (1−t)y)dt å2

6|x−y|2 ÇZ 1

0

|∇u|(tx+ (1−t)y)dt å2

6(2r)2 Z 1

0

|∇u|2(tx+ (1−t)y)dt Ainsi,

1

|B|

Z

B

u2(x)dx6 (2r)2 2|B|2

Z 1

0

Z

B

Z

B

|∇u|2(tx+ (1−t)y)dxdydt 6 (2r)2

2|B|2 Z 1

0

Z

B

Z

tB+(1−t)y

|∇u|2(σ)dσdydt tn 6 2r2

|B|2 Z 1

0

Z

B

Z

B1tB+(1−t)y(σ)|∇u|2(σ)dσdydt tn Or :

Z

B1tB+(1−t)y(σ)dy=

B ∩ 1

1−t(σ−tB)

6min ß

1, Å t

1−t ãn

|B|

Donc Poincaré avec :

c(n)2= 2 Z 1

0

t−nmin ß

1, tn (1−t)n

™ dt

(7)

On définitH10(Ω) comme l’adhérence deC0(Ω)dansH1(Ω).

Définition 3

On suppose queΩ⊂ R ={(x0, xn) ∈Rn−1×R,|xn| 6R} avec R >0. Alors, pour tout u∈ H10(Ω), on a :

kukL2(Ω)62Rk∇ukL2(Ω)

Théorème 4

Preuve.

Il suffit, par densité, de considéreru∈ C0(Ω). Alors : u(x0, xn) =

Z xn

−R

(∂xnu)(x0, y)dy caru(x0,−R) = 0 (on au∈ C0+∞(R)oùuest prolongée par 0).

Donc,

|u(x0, xn)|26(xn+R) Z xn

−R

(∂xnu)2dy 62R

Z R

−R

(∂xnu)2dy Ainsi,

Z Z

R

|u(x0, xn)|2dx0dxn62R Z R

−R

Z

Rn−1

Z R

−R

|∂xnu(x0, y)|2dydx0dxn 6(2R)2

Z R

−R

Z

Rn−1

|∂xnu|2(x0, y)dx0dy

Application au problème :

ß −∆u=F dansΩ u= 0 sur∂Ω

∀F ∈L2(Ω), ∃!u∈ H10(Ω) tel que :

∀φ∈ C01(Ω), Z

∇u.∇φdx= Z

F φdx Propriété 4

(8)

Preuve.

1. H10(Ω)est un espace de Hilbert.

2. Soit :

Λ :

ß H10(Ω) −→ R

v 7−→ R

F vdx continue

(on se place dans le cas réel quitte à considérer parties imaginaire et réelle séparément).

3. a(f, g) =R

∇f.∇gdxproduit scalaire. On a par Poincaré : c−1kfk2H1 6a(f, f)6ckfk2H1

Conséquence de Riesz :

∀Λ∈ H0

|{z}

dual topologique

, ∃!u∈ HtqΛ(v) =a(u, v)∀v∈ H

3 Propriétés des espaces de Sobolev

SoitΩouvert et soitu∈L2(Ω). Alorsu∈ H1(Ω) ssi,∃c >0tel que∀φ∈ C01(Ω),

Z

u∂jφdx

6ckφkL2(Ω) (∗) Propriété 5

Preuve.

• siu∈ H1(Ω), alorsR

u∂jφdx=−R

(∂ju)φdxavec∂ju∈L2(Ω)donc(∗)d’après C.S.

• Réciproquement, supposons (∗), posons pourφ∈ C01(Ω): Λ(φ) =

Z

u∂jφdx puis étendonsΛ àL2(Ω) Alors∃v∈L2(Ω)tel que Λ(φ) =R

φvdx(Riesz).

⇒udérivable au sens faible avec∂ju=−v.

Siu∈ H1(Ω) etv∈ C1(Ω)avec∇v bornée etv bornée, alorsuv∈ H1(Ω).

Propriété 6

1,Ω2 deux ouverts et θ: Ω1 −→ Ω2 un C2-difféomorphisme avec ∇θ, ∇θ−1 bornées. Si u∈ H1(Ω2)alorsu◦θ∈ H1(Ω).

Propriété 7

(9)

Preuve.(de la Propriété 6)

• Soitφ∈ C01(Ω). On a : Z

uv∂jφdx

= Z

u∂j(vφ)− Z

u(∂jv)φ

6 Z

u∂j(vφ)

+ Z

u∂jvφ 6 CkvφkL2

| {z }

carvφ∈C01(Ω)

+ku∂jvkL2kφkL2

| {z }

C.S.

Donc,

Z

uv∂jφdx

6KkφkL2

avecK=CkvkL+kukL2k∂jvkL.

Preuve.(de la Propriété 7) On veut montrer que∃c >0 tel que∀j, ∀φ∈ C01(Ω) :

Z

1

u(θ(x))∂jφ(x)dx

6ckφkL2(Ω1)

On sait que∃c0>0tel que : Z

2

u(y)∂jϕdy

6c0kϕkL2(Ω2)

On poseκ=θ−1.y=θ(x),x=κ(y).Ω1=κ(Ω2).

Z

1

u(θ(x))(∂jφ)(x)dx

= Z

2

u(y)(∂jφ)(κ(y))|Jκ(y)|dy

= Z

2

u(y)(∂jφ)(κ(y))Jκ(y)dy

où Jκ(y) = det(∇κ1, ...,∇κn), de signe constant (car θ difféomorphisme ⇒ κdifféomorphisme donc la différentielle ne peut pas s’annuler).

Il suffit de traiter le casj= 1 pour simplifier les notations. On a :

(∂1φ)(κ(y))Jκ(y) = det(∇(φ◦κ),∇κ2, ...,∇κn) =M11(φ◦κ) +...+Mnn(φ◦κ) De plusφ◦κ∈ C01(Ω2). On a :

Z

2

u(y)Mk(y)∂k(φ◦κ)

6ckφ◦κkL2(Ω2)6c0kφkL2(Ω1)

caruMk∈ H1(Ω2)d’aprèsPropriété 6etMk∈ Cb1(Ω2).

Soitn>2etΩouvert borné deRn. Pour toute suite bornée(un)dansH01(Ω), il existe une suite extraite qui converge fortement dansL2(Ω).

Théorème 5(Rellich)

(10)

Preuve.

H10(Ω)Hilbert donc∃une sous-suite qui converge faiblement (hun, vi −−−−−→

n→+∞ hu, vi ∀v∈ H). On peut supposer que la limite faible est 0.

On note u˜n = un(x) si x ∈ Ω, 0 sinon. Alors (˜un) est bornée dans H1(Rn) et converge faiblement vers 0 dansH1(Rn).

Lemme 1

Preuve.(du lemme) à faire en exercice avec

Ru∂˜ jφ

6ckφkL2(Rn)

Posonsvn =χ˜un avecχ∈ C0+∞(Rn),χ≡1surΩ.vn∈L1(Rn), on définit alors sa transformée de Fourier :

ˆ vn(ξ) =

Z

e−ix·ξvn(x)dx=h˜un, χe−ix·ξi Par la formule de Plancherel on a :

kvnk2L2 = (2π)αkˆvnk2L2

= Z

|ξ|6R

|ˆvn(ξ)|2

| {z }

An

+ Z

|ξ|>R

|ˆvn(ξ)|2

| {z }

Bn

∀R

An−−−−−→

n→+∞ 0 carˆvn(ξ)−−−−−→

n→+∞ 0 ∀ξ+ convergence dominée.

ˆ

vn(ξ) =h˜un, χeix·ξi Z

|ξ|>R

|ˆvn(ξ)|2dξ6 Z

Rn

1 +|ξ|2

1 +R2|ˆvn(ξ)|2

6 1

1 +R2kvnk2H1

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