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Modélisation analytique du bruit de raies des hélices contra-rotatives
Arnulfo Carazo, Michel Roger
To cite this version:
Arnulfo Carazo, Michel Roger. Modélisation analytique du bruit de raies des hélices contra-rotatives.
10ème Congrès Français d’Acoustique, Apr 2010, Lyon, France. �hal-00538342�
10`eme Congr`es Fran¸cais d’Acoustique
Lyon, 12-16 Avril 2010
Mod´elisation analytique du bruit de raies des h´elices contra-rotatives
Arnulfo Carazo
1et Michel Roger
21AIRBUS France, 316 Route de Bayonne B.P. M0112/4, 31060 Toulouse Cedex 09, arnulfo.carazo@airbus.com.
2Laboratoire de Mecanique des Fluides et d’Acoustique, 36 Av Guy de Collongue 69134 Ecully Cedex, michel.roger@ec-lyon.fr.
Les constructeurs a´ eronautiques envisagent les syst` emes de propulsion ` a h´ elices contra-rotatives comme une alternative aux turbor´ eacteurs, afin de r´ eduire la consommation de carburant et les ´ emissions de gaz
`
a effet de serre. En raison de l’absence de car´ enage, la r´ eduction du bruit engendr´ e par de tels syst` emes repr´ esente un enjeu majeur pour les industriels. En particulier, le bruit de raies dˆ u ` a l’impact des sillages de l’h´ elice amont sur l’h´ elice aval constitue une part significative de l’´ emission acoustique du syst` eme contra-rotatif. L’´ etude pr´ esent´ ee ici d´ ecrit une m´ ethode analytique de pr´ ediction de ce bruit d’interaction, int´ egrant les effets tridimensionnels de la g´ eom´ etrie des pales. Le mod` ele propos´ e repr´ esente de fa¸con relativement r´ ealiste le sillage d’une pale de l’h´ elice amont et la g´ eom´ etrie d’une pale de l’h´ elice aval, tout en pr´ eservant les avantages d’une solution analytique. L’espace balay´ e par une pale est d´ ecompos´ e en tranches annulaires, d´ eroul´ ees pour d´ ecrire localement l’interaction en coordonn´ ees cart´ esiennes. Le segment de pale obtenu est approch´ e par un quadrilat` ere de forme et d’orientation quelconques. Le sillage est d´ ecrit par un mod` ele tenant compte du vrillage et de l’expansion avec la distance au bord de fuite.
Dans chaque tranche le d´ eficit de vitesse ressenti par le segment de pale fait l’objet d’une d´ ecomposition de Fourier ` a deux nombres d’onde. Le calcul de la r´ eponse a´ erodynamique instationnaire du segment est fait dans le domaine fr´ equentiel. Il ´ etend des solutions analytiques existantes valables pour un segment rectangulaire, et prend en compte la compressibilit´ e du fluide et la non-compacit´ e des pales. On restitue ainsi les effets de la fl` eche, du vrillage, de la variation de la corde en envergure et de l’extr´ emit´ e des pales.
Les fluctuations de portance induites sur les diff´ erents segments, obtenues par le calcul, sont utilis´ ees pour construire une r´ epartition de sources acoustiques ´ equivalentes sur la surface r´ eelle d’une pale, au sens de l’analogie acoustique. Le bruit en champ lointain est alors calcul´ e selon le formalisme de Ffowcs Williams & Hawkings.
1 Introduction
Un doublet d’h´ elices contra-rotatives (CRP pour Counter-Rotation Propellers) est constitu´ e de deux h´ elices s´ epar´ ees par une faible distance axiale, sur le mˆ eme axe de rotation et tournant ` a des vitesses op- pos´ ees, comme pr´ esent´ e sur la Fig. 1. Le principal objec- tif des CRP est de r´ ecup´ erer une source suppl´ ementaire de pouss´ ee en redressant la rotation induite sur le fluide par l’h´ elice amont. En contrepartie, les sources de bruit qui en r´ esultent doivent ˆ etre r´ eduites. Des
´ etudes ant´ erieures ont montr´ e que l’interaction entre les sillages de l’h´ elice amont et l’h´ elice aval est une des sources de bruit dominantes [3], [4]. La pr´ esente ´ etude d´ ecrit une m´ ethode analytique de pr´ ediction du bruit de cette source, pouvant ˆ etre utilis´ ee en avant-projet pour
´ evaluer les tendances globales du bruit g´ en´ er´ e en champ lointain par une g´ eom´ etrie d´ etermin´ ee. Fond´ ee sur une th´ eorie lin´ earis´ ee de l’a´ erodynamique instationnaire, la m´ ethode suit les ´ etapes suivantes :
– L’interaction est d´ ecrite dans des tranches annulaires d´ efinies par des coupes cylin- driques ` a diff´ erents rayons. Chaque tranche est d´ eroul´ ee et fait l’objet d’une mod´ elisation 3D en repr´ esentation cart´ esienne.
– Le d´ eficit de vitesse moyenne de la portion de sillage correspondante est ramen´ e ` a des rafales ` a deux nombres d’onde par d´ ecomposition de Fou- rier.
– Les charges instationnaires induites sur le tron¸con d’h´ elice aval sont d´ eduites de la r´ eponse d’un profil mince d’envergure infinie ` a une rafale quelconque.
– Le bruit en champ lointain est calcul´ e par l’analo- gie de Ffowcs Williams-Hawkings selon la formu- lation de Hanson [5]. L’h´ elice aval est consid´ er´ ee comme un r´ eseau de dipˆ oles tournants d´ efini dans l’´ etape pr´ ec´ edente.
Figure
1 – Syst` eme ` a h´ elices contra-rotatives (CRP).
Avancement de droite ` a gauche.
2 Formule du bruit en champ lointain
Le bruit de raies rayonn´ e par un doublet de CRP du fait de l’interaction de sillages a ´ et´ e formul´ e par Hanson [5] pour un observateur en champ lointain et en faisant l’hypoth` ese que les charges sur les pales ne pr´ esentent pas de composante radiale. L’analyse montre que le bruit de raies comprend toutes les fr´ equences ( mB
2Ω
2+ kB
1Ω
1), o` u m et k sont les indices du mode de bruit et de charge, Ω
1et Ω
2sont les vitesses angulaires des h´ elices amont et aval et B
1et B
2les nombres de pales correspondants. La position de l’observateur est
p =
−iρ0c
20B
2D sin θ 8 πr
1(1
−M
acos θ )
∞ m=−∞
∞ k=−∞
exp
i ( mB
2−kB
1)
φ
−φ
(2)−π/ 2
+ i ( mB
2Ω
2+ kB
1Ω
1) r
c
0 −t
×
1
0
M
r2e
i(φ0+φs)J
mB2−kB1mB
2+ kB
1Ω
1z
0M
Tsin θ/ Ω
21
−M
acos θ k
yC
Lk2 Ψ
Lk( k
x) + k
xC
Dk2 Ψ
Dk( k
x)
dz
0(1)
d´ efinie par la distance r
1au centre de l’h´ elice, l’angle θ par rapport ` a l’axe ( θ = 0 vers l’avant) et l’angle φ autour de l’axe . La pression r´ esultante est donn´ ee par l’Eq. (1) o` u D repr´ esente le diam` etre de l’h´ elice aval ; M
aet M
Tsont les nombres de Mach d’avancement de l’avion et de vitesse tangentielle en bout de pale ; φ
0et φ
straduisent les d´ ecalages angulaire et axial li´ es ` a la fl` eche et l’inclinaison des pales ; φ
(2)est la position angulaire d’une pale de r´ ef´ erence ` a l’instant t = 0 ; z
0d´ efinit la coordonn´ ee radiale de l’´ el´ ement, normalis´ ee par le rayon du bout de la pale ( z
0= 2 r/D ) ; ( k
x, k
y) sont des param` etres d´ efinis par Hanson [5], ( C
Lk, D
Lk) et (Ψ
Lk, Ψ
Dk) sont les facteurs d’amplitude des charges induites et leurs int´ egrales normalis´ ees sur la corde, pour les efforts axiaux et tangentiels, non d´ etaill´ ees ici.
L’´ equation (1) n´ eglige l’interaction avec l’h´ elice amont (potentielle et effet d’´ ecran). Une ´ equation
´ equivalente peut ˆ etre ´ ecrite pour la composante radiale des charges qui ne peut pas ˆ etre n´ eglig´ ee dans le cas o` u les pales sont d´ evers´ ees [6]. Les charges instationnaires, regroup´ ees dans la derni` ere accolade, repr´ esentent l’in- connue du probl` eme. Leur d´ etermination approch´ ee est l’objet de la pr´ esente ´ etude.
3 R´ eponse d’un profil ` a une ra- fale oblique
L’analogie acoustique [13] stipule que la source do- minante de bruit se trouve dans les fluctuations de portance induite sur chaque tron¸con de l’h´ elice aval par la portion de sillage correspondante. Ces fluctua- tions apparaissent comme une distribution de dipˆ oles acoustiques ´ equivalents, qu’il convient de d´ eterminer en module et phase avec une pr´ ecision suffisante. Le point de d´ epart d’un tel calcul est le probl` eme de Sears g´ en´ eralis´ e : d´ eterminer la r´ eponse d’une plaque d’´ epaisseur nulle, d´ efinie dans le plan P ( y
1, y
2) pour
−c/
2 < y
1< c/ 2 et allong´ ee infiniment dans le sens de son envergure y
2, ` a une rafale sinuso¨ıdale de la forme w ˜ ( k
1, k
2) exp
{i( k
1y
1+ k
2y
2−ωt )
}, convect´ ee selon y
1.
Figure
2 – Distribution de charges instationnaires pour une rafale verticale sur une plaque carr´ ee (gauche)
et un parall´ elogramme de 20
◦de fl` eche (droite).
f = 1080Hz, c = 0 . 4m, w = 10 m/s , U
x= 150m/s.
La solution propos´ ee par Amiet [8] et reprise ici fait usage de la technique de Schwarzschild. Le probl` eme est donc trait´ e comme un probl` eme de diffraction d’onde par un ´ ecran. Le effets du bord d’attaque et du bord de fuite sont alors calcul´ es s´ epar´ ement comme les contri- bution de deux demi-plans. Dans le cas d’une rafale convect´ ee perpendiculairement ` a l’envergure, cette tech- nique a fourni d’excellents r´ esultats pour la pr´ ediction du bruit ` a large bande des profils fixes [9]. Pour l’appli- cation aux CRP, des configurations plus g´ en´ erales sont requises. A titre d’exemple, une mise en fl` eche m` ene
`
a consid´ erer un parall´ elogramme et un ´ ecoulement in- cident oblique. Dans ce cas, les densit´ es surfaciques de portance non-stationnaire associ´ ees aux bords d’attaque et de fuite, respectivement ˜
1et ˜
2, sont donn´ ees par les Eqs. (2) et (3) :
˜
1( k
∗1, k
2∗) = 2 ρ
0U
0we ˜
iπ/4π ( k
∗12
+ β
20κ )( y
∗1+ 1)
×
e
iΨ(2)
˜
2( k
1∗, k
2∗) =
−2 ρ
0U
0we ˜
iπ/42 π ( k
∗12
+ β
20κ ) (1
−(1 + i ) E
∗[2 iκ (1
−y
∗1)])
×e
iΨ(3)
avec Ψ =
κ
−M
02β
02k
∗1
( y
∗1+ 1) + k
∗2y
2∗−ωt
,
E
∗[ x ] =
x 0
e
−it√
2 πt dt et κ = k
2∗2
β
04
M
02sin
2α
−1
12Les notations U
0, M
0= U
0/c
0et β
20= 1
−M
02font
ici r´ ef´ erence ` a la vitesse de convection de la rafale selon
la corde consid´ er´ ee ` a rayon constant ( y
1). Les variables
avec ´ etoile sont adimensionn´ ees par la demi-corde du
profil, b . L’angle α est d´ efini entre la normale aux fronts
d’onde et la corde du profil. Ces expressions corres- pondent exactement aux r´ esultats d´ eduits par Adamc- zyck avec la technique de Wiener-Hopf [1]. Elles s’ap- pliquent en principe ` a un profil d’envergure infinie, c’est-
`
a-dire que les effets d’extr´ emit´ e sont n´ eglig´ es.
Le bruit en champ lointain, dans un rep` ere li´ e au tron¸con, en est d´ eduit par la formule du rayonnement d’un dipˆ ole fixe dans un ´ ecoulement uniforme [10] et par l’int´ egration en corde et en envergure sur la surface effective du tron¸con, donc entre deux rayons de d´ ecoupe.
Le tron¸con est un rectangle pour une pale droite et un parall´ elogramme pour une pale d´ evers´ ee, si la corde est constante. Dans le dernier cas, on montre que la pression acoustique per¸cue par un observateur en champ lointain, au point de coordonn´ ees ( x
1, x
2, x
3), s’´ ecrit :
p ˜ ( x, ω ) =
−ik
ax
32 πS
021 + tg
2ϕ sinc
L 2
k
2−k
aβ
02S
0( β
x2x
2−S
0M
y)
L(
x
1, x
2, k
1∗, k
∗2) , (4) avec S
02= β
y2x
21+ β
x2x
22+ β
02x
23, o` u β
x,y2= 1
−M
x,y2. Les indices 0, y et x correspondent au module de la vitesse de convection (selon y
1) et ` a ses projections dans le sens de l’envergure et dans le sens perpendiculaire ` a l’enver- gure, respectivement. k
a= ω/c
0est le nombre d’onde acoustique, ϕ et L sont l’angle de d´ evers (d´ efini entre y
2et la direction de l’envergure, positif dans le sens ho- raire) et l’envergure du parall´ elogramme. Le sinus car- dinal repr´ esente l’int´ egrale en envergure et
L=
L1+
L2l’int´ egrale de rayonnement en corde, exprim´ ee comme la somme des contributions des bords d’attaque et de fuite, donn´ ees par :
L1
=
−e
−iθ2π
2
( k
1∗+ β
x2κ ) θ
1E [2 θ
1] (5)
L2
= e
−iθ2πθ
12 π ( k
1∗+ β
x2κ )
i (1
−e
2iθ1)
−(1 +
i )
E [4 κ ]
−2 κ/θ
3e
2iθ1E [2 θ
3]
, (6)
o` u
θ
1= ( κ
−M
x2σ ) + b
tg ϕk
2−k
aβ
02S
0β
y2x
1−S0
M
x+ tg ϕ ( β
2xx
2−S
0M
y) ,
θ
2= θ
1+ ( M
x2σ
−κ )
−π/ 4, θ
3= 2 κ
−θ
1, E [ x ] =
x 0
e
+it√
2 πt dt et σ = k
∗1/β
x2. Les int´ egrales de rayonnement pour le cas du pro- fil rectangulaire [7] peuvent ˆ etre retrouv´ ees ` a partir des Eqs. (5) et (6), pour ϕ = 0, M
y= 0 et β
2= β
x2. La r´ eponse ` a une rafale convect´ ee dans la direction y
1et dont les fronts d’onde sont parall` eles ` a la direction y
2, est pr´ esent´ ee sur la Fig. 2, pour un profil rectangulaire et un
−0.2 0
0.2 0.4
0 −0.2 0.40 0.2
0.1 0.2 0.3 0.4
y1
∗
Rafale verticale. kc =8
y2
∗
Carré Parall.
Figure
3 – Lobes de directivit´ e en champ lointain pour les profils pr´ esent´ es sur la Fig. 2.
profil en forme de parall´ elogramme. Les lobes de directi- vit´ e associ´ es sont pr´ esent´ es sur la Fig. 3. On constate que pour une mˆ eme excitation la mise en d´ evers du tron¸con a une influence notable sur le rayonnement. Elle doit alors ˆ etre prise en compte.
Plus g´ en´ eralement, la d´ ecoupe d’une pale peut en- gendrer des tron¸cons qui se ram` enent ` a des trap` ezes du fait que la corde varie avec le rayon. Des extensions du formalisme d’Amiet-Schwarzschild sont possibles dans ce cas de figure, de mˆ eme que pour pendre en compte l’effet de l’extr´ emit´ e d’une pale. Ces extensions, dis- cut´ ees par ailleurs [2], permettront d’´ evaluer in fine une g´ eom´ etrie r´ ealiste en 3D.
4 Mod´ elisation des sillages par rafales obliques
Un outil de calcul de la r´ eponse d’un tron¸con ` a une rafale une fois mis au point, il reste ` a traduire l’im- pact d’un sillage incident en rafales ´ equivalentes. Ceci requiert une connaissance du d´ eficit moyen de vitesse
`
a n’importe quelle position. En principe une telle in- formation peut ˆ etre d´ eduite d’une simulation 3D de l’´ ecoulement de l’h´ elice amont. En l’absence de r´ esultats de ce type, on peut recourir ` a un mod` ele inspir´ e de la litt´ erature.
x
X x r y
B r
1r
2amont aval
θ
1θ
2β
1β
2y
( r
1)
y
( r
2)
α d
Figure
4 – Projection de la g´ eom´ etrie sur le plan
( x, y ).
−0.5 0 0.5 1 0.1
0.15
−800.2
−60
−40
−20 0
x
Model de Sears−Kemp en 3D
r
v
−60
−50
−40
−30
−20
−10
Figure
5 – Sillage vu par le bord d’attaque d’´ el´ ement aval.
Les tron¸cons d’h´ elice aval sur lesquels sont calcul´ ees les charges instationnaires doivent ˆ etre excit´ es par un sillage en 3D. Les mod` eles de sillage existants peuvent fournir une approximation de ce type d’excitation, ` a condition de trouver une relation entre la distance de l’origine du sillage au bord d’attaque de l’h´ elice aval d , le rayon r et la distance tangentielle parcourue par l’h´ elice aval relativement ` a l’h´ elice amont x . A titre indicatif, on fait le choix d’utiliser le mod` ele de Sears-Kemp [12].
Des mod` eles plus r´ ealistes pourraient ˆ etre impl´ ement´ es par la suite.
Consid´ erons sur la Fig. 4 un tron¸con d’h´ elice amont entre les rayons r
1et r
2, et le tron¸con de l’h´ elice aval qui lui correspond. Leur mouvement relatif est une transla- tion dans la direction tangentielle. L’envergure est pa- rall` ele ` a la direction radiale pour le tron¸con amont, alors que le tron¸con aval peut pr´ esenter une orientation quel- conque. L’origine de x sur la Fig. 4 correspond ` a l’en- droit o` u le tron¸con aval commence ` a entrer dans le sillage du tron¸con amont. Etant donn´ e le vrillage de ce dernier, l’ensemble des lignes de corde de ses profils repr´ esente une surface oblique ` a l’encontre du tron¸con aval. Ceci a deux effets importants : la distance d’interaction d est fonction du rayon et le sillage pr´ esente d` es lors une vi- tesse de balayage dans le sens de l’envergure de l’´ el´ ement aval. Le nombre d’onde des rafales constituant le sillage pr´ esentera donc une composante dans cette direction.
D’apr` es la Fig. 4, et en sachant que le sillage est g´ en´ er´ e ` a une distance de 0 . 35 c
fen amont du bord de fuite, selon le mod` ele retenu, on trouve :
d ( x ) = B
cos θ ( x )
−0 . 7 c
f2 (7)
avec
θ ( x ) = arctg (tg θ
1+ x/B ) et c
fla corde du tron¸con amont. A chaque valeur de r correspond une seule valeur x
c, lieu d’intersection entre le bord d’attaque et la sur- face contenant les cordes de l’´ el´ ement amont. Ce point d’intersection, qui est ´ egalement l’origine de l’axe y
( r ), est d´ efini par la relation bijective :
x
c( r ) = r
−r
1r
2−r
1[ B (tg θ
2−tg θ
1)
−a ] (8) a ´ etant la correction ` a apporter ` a la distance X lorsque l’´ el´ ement aval pr´ esente une inclinaison quelconque. Il s’ensuit que y
( x, r ) = ( x
c( r )
−x ) cos θ ( r ). Finalement,
−0.5 0 0.5 1
0.1 0.15
−800.2
−60
−40
−20 0
x
Réconstitution par rafales. m=n=[−5,5]
r
v
−60
−50
−40
−30
−20
−10 0
Figure
6 – Synth` ese du sillage par ses composantes de Fourier.
le d´ eficit de vitesse sur l’´ el´ ement d’h´ elice aval est donn´ e par :
u
u
c( x, r ) = exp
−π
( x
c( r )
−x )
2cos
2θ ( r ) Y ( r )
2
(9)
avec Y = 0 . 68
√2 b ( C
Dd/b )
1/2, u
c=
−V(2 . 42 C
D1/2) / (0 . 3 + d/b ) et V = U cos θ ( r ), o` u C
Dest le coefficient de traˆın´ ee de la pale et U la vitesse de convection du sillage, selon le mod` ele de Kemp-Sears.
En supposant que la largeur des sillages est inf´ erieure ` a la distance tangentielle qui s´ epare deux pales de l’h´ elice amont x
s, le d´ eficit total vu par l’´ el´ ement d’h´ elice aval est donn´ e par :
u
Tu
c( x, r ) =
∞ n=−∞exp
−π
( x
c( r )
−x
−nx
s)
2cos
2θ ( r ) Y ( r )
2
(10) Sur la Fig. 5 est pr´ esent´ e un sillage de Sears-Kemp en 3D et p´ eriodis´ e dans le sens tangentiel. La simula- tion a ´ et´ e r´ ealis´ ee pour r
1= 0 . 1m, r
2= 0 . 2m, θ
1= 20
◦, θ
2= 45
◦, c
f= 0 . 16m, c
r= 0 . 1m (corde du tron¸con aval), B = 0 . 16m, x
s= 0 . 3m, α = 40
◦et V = 120m/s.
Le r´ esultat simul´ e montre que l’intensit´ e et la concen- tration du sillage d´ ecroissent quand la valeur du rayon augmente, ce qui est dˆ u ` a l’´ evolution de d avec r .
L’objectif est maintenant de d´ ecomposer ce d´ eficit de vitesse en rafales sinuso¨ıdales. En appliquant la For- mule de sommation de Poisson ` a l’Eq. 10, on obtient l’excitation totale :
v ( x, r ) = u
c( r ) sin β ( r )
√
π K ( r )
× ∞m=−∞
exp
−
π
2m
2K
2( r )
−2 πimx
c( r ) x
s
e
imkxx(11)
avec K ( r )
2= π cos
2θ ( r ) x
s2/Y
2et k
x= 2 π/x
s. Un nombre d’onde dans le sens radial ne peut ˆ etre d´ efini,
`
a partir de l’Eq. 11, que si une p´ eriodisation artificielle
est r´ ealis´ ee dans cette direction. Le r´ esultat n’a de sens
que localement pour le tron¸con consid´ er´ e, dans la r´ egion
r
1< r < r
2. La p´ eriode fictive peut ˆ etre arbitraire, par
exemple T = 2( r
2−r
1) = 2 R , ce qui correspond ` a la va- leur k
r= π/R . L’excitation totale est finalement donn´ ee par :
v ( x, r ) =
∞ m=−∞∞ n=−∞
V
mne
imkxxe
inkrr(12) avec l’amplitude modale complexe
V
mn( x, r ) =
√
π 2 R
r2
r1
u
c( r ) sin β ( r ) K ( r )
×exp
−
π
2m
2K ( r )
2 −2 πimx
c( r )
x
s −inπr R
dr.
(13)
A l’Eq. 12 doit ˆ etre enlev´ ee la valeur moyenne pour respecter la continuit´ e du flux ` a travers l’h´ elice amont.
Il a ´ et´ e v´ erifi´ e que cette proc´ edure permet de retrou- ver la forme des sillages d’origine par transformation de Fourier inverse, comme montr´ e sur la Fig. 6.
5 Exemple de r´ eponse de l’h´ elice aval
Le calcul des charges instationnaires est r´ ealis´ e sur la plaque qui approche le mieux la r´ egion du bord d’at- taque de chaque tron¸con d’h´ elice aval, o` u les charges sont le plus concentr´ ees, au sens des moindres carr´ es.
Un exemple de cette proc´ edure est illustr´ e sur la Fig. 7, o` u la r´ egion correspondant ` a 10% de la corde de chaque
´ el´ ement (marqu´ ee avec les points rouges) a ´ et´ e inter- pol´ ee.
La r´ eponse de l’h´ elice aval ` a une perturbation peut ˆ etre approch´ ee par la r´ eponse de son ´ equivalence en segments plans. Les charges ainsi obtenues sont en- suite redistribu´ ees sur la surface de la pale. L’effet de la cambrure est donc n´ eglig´ e, ce qui est propre ` a la th´ eorie lin´ earis´ ee de l’a´ erodynamique instationnaire, mais il peut ˆ etre r´ eintroduit lors du calcul du rayonne- ment acoustique.
Cette m´ ethodologie fournit typiquement les charges instationnaires que l’on peut repr´ esenter sous la forme
Figure
7 – Exemple d’interpolation d’une surface de pale d’h´ elice aval par des tron¸cons en
parall´ elogrammes. 8 ´ el´ ements de d´ ecoupe.
d’une cartographie, comme sur la Fig. 8. Le r´ esultat met en ´ evidence la forte concentration des charges dans la r´ egion du bord d’attaque, ainsi que la r´ epartition en phase sur toute la surface de la pale. Dans la pra- tique la r´ epartition obtenue est corr´ el´ ee sur toute la pale et conditionne les interf´ erences qui r´ egissent le bruit rayonn´ e.
Front d’onde de la rafale
Annulation au bord de fuite (Condition de Kutta)
Concentration au bord d’attaque
Figure