Nombres complexes
Pr´erequis :
– coordonn´ees cart´esiennes du plan.
– coordonn´ees polaires.
– notion de distance euclidienne, d’angle orient´e.
Notations :
– Rd´esigne l’ensemble des r´eels.
1 Forme alg´ebrique d’un nombre complexe 2
1.1 D´efinitions . . . 2
1.2 Interpr´etation g´eom´etrique . . . 2
1.3 Conjugaison . . . 2
2 Forme trigonom´etrique d’un nombre complexe 3 2.1 Module . . . 3
2.2 Argument . . . 4
3 Groupe Udes nombres complexes de module 1, applications 5 3.1 Notion de groupe . . . 5
3.2 Exponentielle d’un imaginaire pur . . . 6
3.3 Racines n-i`emes . . . . 7
4 Compl´ements 8 4.1 ´Equation du second degr´e . . . 8
4.2 Exponentielle complexe . . . 8
5 Nombres complexes et g´eom´etrie plane 9 5.1 Distance . . . 9
5.2 Mesure d’angle, alignement, orthogonalit´e . . . 9
5.3 Barycentre . . . 10
5.4 ´Ecritures complexes des transformations usuelles . . . 10
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
1 Forme alg´ ebrique d’un nombre complexe
1.1 D´ efinitions
D´efinition 1.1.1 On appellenombre complexetout nombre de la formex+iyo`u(x, y)∈R2et i d´esigne un nombre imaginaire dont le carr´e vaut−1. Cd´esigne l’ensemble des nombres complexes :
C=x+iy, (x, y)∈R2
Remarque 1.1.2 On lira en annexe une construction plus d´etaill´ee du corps C des nombres complexes.
Cette construction n’est pas exigible.
Propri´et´e et d´efinitions 1.1.3 Pour toutz∈C, l’´ecriturex+iyo`u(x, y)∈R2est unique . Cette ´ecriture est appel´eeforme alg´ebriquedez.
x est appel´e la partie r´eelle de z et y est appel´e la partie imaginaire de z. Elles sont respectivement not´eesRezet Imz.
Un nombre complexe zdont la partie r´eelle est nulle est appel´e unimaginaire pur. On note alorsz∈iR.
Exercice 1.1.4 Soit(x, y)∈R2.
1. R´esoudre l’´equation x+iy−3y+ 2ix= 1 +i.
2. Que dire des nombres complexes(x+iy)(x−iy)et(x+iy)(y+ix)?
1.2 Interpr´ etation g´ eom´ etrique
On munit le plan P du rep`ere orthonormal direct (O;#»u ,#»v).
Toutes les coordonn´ees seront dor´enavant donn´ees dans ce rep`ere.
`A tout pointM ∈ Pde coordonn´ees(x, y)correspond le nombre complexex+iy. R´eciproquement, `a tout complexex+iycorrespond le pointM de coordonn´ees(x, y).
D´efinitions 1.2.1 Pour toutM ∈ Pde coordonn´ees(x, y), on dit que le nombre complexe de forme alg´ebriquex+iy est l’affixe du pointM. Pour toutz∈Cde forme alg´ebriquex+iy, on dit que le pointM de coordonn´ees(x, y)est l’imagedez.
bM(z)
O #»u
#»v
Rez Imz
Remarques 1.2.2
(i) On parle aussi de l’affixe d’un vecteur : siAB# »a pour coordonn´ees(x, y)son affixe est ´evidemmentx+iy.
(ii) Le plan P muni du rep`ere orthonormal direct(O;#»u ,#»v) et de la structure complexe associ´ee est appel´e plan complexe. Le lien entre les nombres complexes et la g´eom´etrie plane est fondamental (cf.partie 5).
Exercice 1.2.3 On consid`ere l’application deCdansCd´efinie par :f(z) = 2iz−2i 1. Quel est l’ensemble des pointsM d’affixeztel que f(z)est un r´eel ? un imaginaire pur ?
2. (a) On consid`ere les pointsA, B et C d’affixesa= 2i,b= 2 +i etc= 6−i. D´emontrer que A,B et C sont align´es et que les pointsA0, B0 etC0 d’affixesf(a),f(b)et f(c)le sont ´egalement.
(b) G´en´eraliser `a trois pointsA,B,C align´es quelconques .
1.3 Conjugaison
D´efinition 1.3.1 Pour toutz∈Cde forme alg´ebriquex+iy, on d´efinit leconjugu´edez par : z=x−iy
Les points images dez etz sont sym´etriques par rapport `a l’axe(O;#»u).
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
Propri´et´e 1.3.2 Soit(z, z0)∈C2. (i) z=z.
(ii) z+z0=z+z0. (iii) zz0 =z z0.
(iv) Siz0 6= 0alors zz0 =zz0.
(v) z∈R⇔z=zet z∈iR⇔z=−z.
(vi) Rez=z+2z etImz= z−z2i .
(vii) ∀n∈Z, zn=zn (z6= 0 sin60).
D´emonstration : Notonsx+iy la forme alg´ebrique dez etx0+iy0 celle dez0. (i) et (ii) laiss´es au lecteur.
Concernant (iii), zz0 = (x+iy)(x0+iy0) = xx0−yy0+i(xy0+x0y) = xx0 −yy0 −i(xy0 +x0y) et d’autre partz z0=x+iy x0+iy0 = (x−iy)(x0−iy0) =xx0−yy0−i(xy0+x0y)d’o`u l’´egalit´ezz0=z z0.
Siz06= 0 alors :
zz0 =xx0++iyiy0 = (x+xiy02)(+xy0−iy02 0)= xxx020++yyy020 +ixyx020−x+y002y = xxx020++yyy020 +ixx002y−xy+y020.
zz0 =xx−iy0−iy0 = (x−iyx02)(+xy002+iy0)= xx0+yyx002++i(yxy020−yx0)= xxx020++yyy020 +ixx002y−xy+y020 d’o`u l’´egalit´e zz0 =zz0. (v) et (vi) laiss´es au lecteur.
z+z
2 = x+iy+2x−iy =22x =xdoncRez= z+2z et z−z2i =x+iy−2(ix−iy) =22iyi =y doncImz= z−z2i . Le point (vii) est une g´en´eralisation du point (iii) que l’on admetpour l’instant.
C.Q.F.D.
Exercice 1.3.3
1. R´esoudre l’´equation 2z+iz= 3.
2. R´esoudre l’´equation z+zz= 1.
2 Forme trigonom´ etrique d’un nombre complexe
2.1 Module
D´efinition et propri´et´e 2.1.1 Pour tout z ∈C de forme alg´ebrique x+iy, on appelle module de z le nombre r´eel :
|z|=p x2+y2
Ce nombre est positif ou nul et siz∈Ralors le module dez est ´egal `a sa valeur absolue. De plus, si on note M ∈ P l’affixe dezalors|z|=
# » OM
=OM. Propri´et´e 2.1.2 Soient(z, z0)∈C2. (i) |z|2=z z.
(ii) |z|= 0⇔z= 0.
(iii) |z|=| −z|=|z|. (iv) |zz0|=|z| |z0|.
(v) Si z0 6= 0alors zz0
=|z|z|0|. (vi) Rez6|z| etImz6|z| (vii) ∀n∈Z, |zn|=|z|n.
D´emonstration : Soientx+iy etx0+iy0 les formes alg´ebriques dez et z0. Concernant le point (i), z z= (x+iy)(x−iy) =x2+y2 donc|z|2=z z.
Les points (ii) et (iii) sont laiss´es au lecteur. Concernant les points (iv) et (v) :
|zz0|=√
zz0zz0=√
zz0zz0=√
zz z0z0=√ zz√
z0z0=|z| |z0|. Siz06= 0 alors
zz0
=»
zz0 z z0 =»
zz0 z z0 =»
zz z0z0 =√√z z
z0z0 = |z|z|0|.
y2 >0 doncx2+y2 >x2. On en d´eduit, par croissance de la fonction racine carr´ee que |x|6|z|. Commex6|x| il vientRez6|z|et de la mˆeme fa¸con,Imz6|z|.
Le point (vii) est une g´en´eralisation du point (iv) que l’on admetpour l’instant.
C.Q.F.D.
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
Propri´et´e 2.1.3 – In´egalit´es triangulaires
∀(z, z0)∈C2, | |z| − |z0| |6|z+z0|6|z|+|z0|
D´emonstration : Commen¸cons par la seconde in´egalit´e :
|z+z0|2= (z+z0)(z+z0) =zz+zz0+ z0z
|{z}
zz0
+z0z0=|z|2+|z0|2+ 2Re zz0
Or 2Re zz0
6 |zz0| donc |z+z0|2 6 |z|2+|z0|2+ 2|zz0| 6 |z|2+|z0|2+ 2|z||z0| par cons´equent
|z+z0|26(|z|+|z0|)2 et enfin|z+z0|6|z|+|z0|(par croissance de la fonction racine carr´ee).
Enfin|z|=|z+z0−z0|6|z+z0|+|z0|donc|z|−|z0|6|z+z0|. De la mˆeme fa¸con, on a|z0|−|z|6|z+z0| et comme| |z| − |z0| |est ´egal `a |z| − |z0|ou|z0| − |z|, ceci justifie la premi`ere in´egalit´e.
C.Q.F.D.
Remarque 2.1.4 L’in´egalit´e triangulaire tient son nom d’une propri´et´e ´el´ementaire : dans un triangle ABC, la plus courte dis- tance pour aller de A en B est AB. Un d´etour par C ne peut qu’augmenter cette distance ainsi AB 6 AC+CB. Si on note z l’affixe deAC# »etz0 celle deCB# »alorsAB# »a pour affixez+z0d’o`u :
|z+z0|6|z|+|z0|
b bb
B
A
# » C AC(z)
# » CB(z′)
# » AB(z+z′)
1 Exercice 2.1.5 ´Etudier le cas d’´egalit´e dans l’in´egalit´e triangulaire.
Exercice 2.1.6 1. Soit(a, b)∈C2.
(a) D´emontrer que2|a|6|a+b|+|a−b| et2|b|6|a+b|+|a−b|. (b) En d´eduire que|a|+|b|6|a+b|+|a−b|.
2. ´Etudier le cas d’´egalit´e.
2.2 Argument
D´efinition 2.2.1 Pour toutz∈C∗de forme alg´ebriquex+iy, le point imageM(z)admet des coordonn´ees polaires(ρ, θ)o`uρ∈R∗+ et θ∈R. Le r´eelθ est alors appel´e unargument dez, il est not´eArgz.
Remarques 2.2.2 (i) ∀z∈C∗, ρ=|z|.
(ii) Le r´eelθn’est pas unique, par exemple les points de coordonn´ees polaires(1, π)et(1,−π)ont la mˆeme affixe. Par abus de langageArgzd´esigne n’importe quelle mesure θ de l’angle (#»u,OM# »); l’´egalit´e de deux arguments n’a de sens qu’`a2kπpr`es (k∈Z).
On note alors(2π)`a la fin d’une telle ´egalit´e pour le pr´eciser (et on litmodulo2π).
(iii) Il faut connaˆıtre les valeurs remarquables des sinus et cosinus et les formules donn´ees en annexe.
b M(z)
O #»u
#»v
Rez=ρcosθ Imz=ρsinθ
θ ρ
D´efinition 2.2.3 Pour toutz∈C∗ on appelle´ecriture trigonom´etriquedezl’´egalit´e : z=|z| cos(Argz) +isin(Argz)
R´eciproquement pour toute ´ecriture de la formez=ρ(cosθ+isinθ)avecρ >0on a|z|=ρetArgz=θ(2π).
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
Exercice 2.2.4
1. Donner une ´ecriture trigonom´etrique des nombres complexes suivants : z= 1 +i√
3 z0 =−1 +i
2. Soitθ∈]−π, π[. Donner une ´ecriture trigonom´etrique de1 + cosθ+isinθ.
Propri´et´e 2.2.5 Soit(z, z0)∈C∗2
(i) Argz= 0 (π)⇔z∈RetArgz= π2 (π)⇔z∈iR.
(ii) Argz=−Argz (2π).
(iii) Argzz0= Argz+ Argz0 (2π).
(iv) Arg1z =−Argz (2π).
(v) Argzz0 = Argz−Argz0 (2π).
(vi) ∀n∈Z, Argzn=nArgz(2π).
D´emonstration : On peut se contenter d’une interpr´etation g´eom´etrique pour les points (i) et (ii).
Concernant le point (iii) :
zz0=|z| cos(Argz) +isin(Argz)
|z0| cos(Argz0) +isin(Argz0)
=|zz0|
cos(Argz) cos(Argz0)−sin(Argz) sin(Argz0) +
i sin(Argz0) cos(Argz) + sin(Argz) cos(Argz0) Orcos(Argz+ Argz0) = cos(Argz) cos(Argz0)−sin(Argz) sin(Argz0).
Etsin(Argz+ Argz0) = sin(Argz0) cos(Argz) + sin(Argz) cos(Argz0)donc : zz0=|zz0| cos(Argz+ Argz0) +isin(Argz+ Argz0) Par cons´equentArg(zz0) = Argz+ Argz0 (2π).
De plus 1z = |z|z2 = |z|12z et on en d´eduit queArgz1 = Arg|z|12 + Argz= 0−Argz =−Argz (2π) ce qui justifie (iv). Le point (v) est laiss´e au lecteur et le point (vi) est une g´en´eralisation du point (iii) que l’on admetpour l’instant.
C.Q.F.D.
Exercice 2.2.6 1. On notez=p
2 +√ 2 +ip
2−√
2. Calculerz2 et en donner une ´ecriture trigonom´etrique.
2. En d´eduire une ´ecriture trigonom´etrique dez.
3 Groupe U des nombres complexes de module 1, applications
3.1 Notion de groupe
D´efinition et propri´et´e 3.1.1 On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1. L’ensemble (U,×)est un groupe.
D´emonstration : V´erifions que×est une loi interne `aU. En effet :
∀(z, z0)∈U2, |zz0|=|z| |z0|= 1
Cette loi est associative (car elle l’est dansC), elle admet1∈Ucomme ´el´ement neutre et toutz∈U admet pour sym´etrique 1z qui appartient `aU. Ainsi(U,×)est un groupe (cf.annexe).
C.Q.F.D.
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Remarques 3.1.2
(i) U est l’ensemble des affixes des points situ´es sur le cercle trigonom´etrique (c’est-`a-dire le cercle de centre Oet de rayon 1).
(ii) Soitz∈Cde forme alg´ebriquex+iy :z∈U⇔x2+y2= 1.
(iii) Soitz∈C∗: z∈U⇔z= cos(Argz) +isin(Argz).
(iv) ∀z∈U, z=1z ∈U.
3.2 Exponentielle d’un imaginaire pur
D´efinition 3.2.1 Pour toutθ∈R, on appelleexponentiellede iθle nombre complexe not´e eiθsuivant : eiθ= cosθ+isinθ
Cela permet de condenser l’´ecriture trigonom´etrique d’un nombre complexe z ∈ C∗ : z = |z|eiArgz. Par ailleurs, il est clair queU=eiθ, θ∈R .
Propri´et´e 3.2.2 Soit(α, β)∈R2 : (i) eiα= e1iα =e−iα.
(ii) ei(α+β)=eiαeiβ. (iii) ei(α−β)= eeiαiβ.
(iv) ∀n∈Z, eiαn=eniα.
D´emonstration : Les points (i), (ii) et (iii) ont d´ej`a ´et´e vus (cf.3.1.2 et 2.2.5). Le point (iv) est une g´en´eralisation du point (ii) que l’on admetpour l’instant.
C.Q.F.D.
b M(eiθ)
#»u O
#»v θ
1 Propri´et´e 3.2.3
(i) En explicitant eiθ, on d´eduit de ce qui pr´ec`ede (point (iv)) la propri´et´e suivante appel´ee Formule de Moivre:
∀θ∈R,∀n∈Z, (cosθ+isinθ)n = cos(nθ) +isin(nθ) En particulier :
∀θ∈R,∀n∈Z, cos(nθ) =Re(cosθ+isinθ)n et sin(nθ) =Im(cosθ+isinθ)n
(ii) En ´ecrivant les parties r´eelle et imaginaire de eiθ, on arrive aux relations suivantes appel´ees relations d’Euler:
∀θ∈R, cosθ= eiθ+e−iθ
2 et sinθ=eiθ−e−iθ 2i
Exercice 3.2.4 Calculer pour tout(n, θ)∈N×Rle nombre r´eel suivant : Cn= 1 + cosθ+ cos 2θ+· · ·+ cosnθ
La propri´et´e suvante d´ecrit deux transformations (contraires l’une de l’autre) d’expressions trigonom´etriques.
Elle est admise mais vous devez savoir la mettre en œuvre sur des exemples.
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
Propri´et´e 3.2.5 – Lin´earisation et factorisation d’expressions trigonom´etriques Soitp∈Netθ∈R.
(i) cospθousinpθpeut s’exprimer comme une somme deλkcoskθou une somme deλksinkθ(aveck∈J0, pK et (λ0, . . . , λp) ∈ Rp+1). Une telle transformation d’´ecriture s’appelle une lin´earisation d’expression trigonom´etrique.
(ii) cospθousinpθpeut s’exprimer comme une sommeλkcoskθou une somme deλksinθcoskθ(aveck∈J0, pK et (λ0, . . . , λp) ∈ Rp+1). Une telle transformation d’´ecriture s’appelle une factorisation d’expression trigonom´etrique.
Exercice 3.2.6 Soitx∈R.
1. Lin´eariser cos2xet sin3x.
2. Factoriser sin 3xetcos 3x.
3.3 Racines n-i` emes
D´efinition 3.3.1 Soitn∈N∗. On appelleracine n-i`eme de l’unit´etout nombre complexez solution de l’´equationzn= 1.
Propri´et´e 3.3.2 Soitn∈N∗. Il y a exactementnracinesn-i`emes de l’unit´e qui sont les complexes : e2iπ×0n , e2iπ×1n , e2iπ×2n , . . . , e2iπ×(n−1)n
D´emonstration : ´Ecrivonszsous forme trigonom´etriqueρeiθ(avec(ρ, θ)∈R+×R) : zn = 1⇔ ρeiθn = 1⇔ρneniθ= 1
⇔
ß ρn= 1 nθ= 0 (2π)
⇔
ß ρ= 1carρ>0
il existek∈Ztel que θ= 2kπn
⇔il existek∈J0, n−1Ktel quez=ei2kπn car e2inπn = 1.
C.Q.F.D.
Remarque 3.3.3
(i) Il est conseill´e de retenir que e2iπ3 est une racine cubique de l’unit´e. En g´en´eral elle est not´ee j.
(ii) On note parfois ω = e2iπn (pour n ∈ N∗). On constate alors que les racines n-i`emes de l’unit´e sont ω0= 1,ω, . . . ,ωn−1.
Propri´et´e 3.3.4 Soitn∈N∗ eta∈C∗ donn´e sous forme trigonom´etriquea=reiα(o`ur∈R∗+ etα∈R).
L’´equation zn =aadmet exactement nracines donn´ees par :
√n
reiα+2π×0n , √n
reiα+2π×1n , √n
reiα+2π×2n , . . . , √n
reiα+2π×(n−1)n
D´emonstration : La d´emarche est exactement la mˆeme que pr´ec´edemment.
zn=a⇔ ρeiθn
=reiα⇔ρneniθ=reiα
⇔
ß ρn =r nθ=α(2π)
⇔
ß ρ= √n
rcarρ >0 θ= αn 2nπ
⇔il existek∈J0, n−1Ktel quez= √n
reiα+2kπn car e2inπn = 1.
C.Q.F.D.
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Exercice 3.3.5 R´esoudrez3=−8i etz4= 16.
Remarque 3.3.6 Dans le cas o`u l’on r´esout l’´equation z2 = a (z est alors appel´e une racine carr´ee complexedea) on verra en T.D. une m´ethode qui permet de ne pas utiliser l’´ecriture trigonom´etrique dea.
4 Compl´ ements
4.1 Equation du second degr´ ´ e
On se propose de r´esoudre l’´equation suivante not´ee(E):az2+bz+c= 0d’inconnuez∈Caveca∈C∗et (b, c)∈C2. Pour cela, la d´emarche est la mˆeme que ce que vous avez ´etudi´e en lyc´ee :
(E)⇔a Å
z2+ b az+c
a ã
= 0
⇔ Å
z+ b 2a
ã2
− b2 4a2 + c
a = 0
⇔ Å
z+ b 2a
ã2
− b2 4a2 + c
a = 0
⇔ Å
z+ b 2a
ã2
−b2−4ac 4a2 = 0
D´efinition 4.1.1 Le nombre complexe∆ =b2−4acest appel´ediscriminantde l’´equation(E). On notera dor´enavantδune racine carr´ee complexe de∆.
Th´eor`eme 4.1.2 Les solutions de l’´equation du second degr´e(E): az2+bz+c= 0d’inconnue z∈Cet o`ua∈C∗ et(b, c)∈C2 sont donn´ees par :
(i) Si∆ = 0alors(E)admet une unique racine appel´eeracine doubleet valant z0=−2ba.
(ii) Si ∆ 6= 0 alors (E) admet exactement deux racines appel´ees racines simples et valant z1 = −b−δ2a et z2= −b2+aδ.
D´emonstration : (E) ´equivaut `a : z+2ba2
− 4∆a2 = 0. Si ∆ = 0 alors l’´equation (E) ´equi- vaut `a z+2ba2
= 0 qui admet pour unique solution z0. Si ∆ 6= 0 alors l’´equation (E) ´equivaut `a z+2ba2
− 2δa2 = 0ce qui ´equivaut encore `a z+2ba+2δa z+2ba −2δa= 0. Par cons´equent (E) admet deux racines distinctes qui sontz1 etz2.
C.Q.F.D.
Exercice 4.1.3
1. R´esoudre dansCles ´equations suivantes (θd´esignant un r´eel quelconque) :z2−4z+5 = 0etz2+z+1 = 0.
2. Mˆeme question :2z2−(7−2i)z+ 10−5i= 0
4.2 Exponentielle complexe
D´efinition 4.2.1 Soitz ∈Cde forme alg´ebrique x+iy. L’exponentielle complexe dez est le nombre complexe suivant :
ez=exeiy Propri´et´e 4.2.2 Soit(z, z0)∈C2
(i) ez∈C∗. (ii) ez=ez. (iii) ez+z0 =ezez0. (iv) e1z =e−z.
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(v) eezz0 =ez−z0.
(vi) ∀n∈Z, (ez)n =enz.
D´emonstration : Soientz et z0 deux nombres complexes dont on notex+iy et x0+iy0 les formes alg´ebriques. On suppose connues les propri´et´es de l’exponentielle r´eelle.|ez|=|ex| |eiy|=ex>0donc le point (i). De plus ez=exeiy=exeiy =exe−iy =ez par d´efinition ce qui justifie (ii).
Enfin ez+z0 =ex+x0+i(y+y0)=ex+x0ei(y+y0)=exex0eiyeiy0 =exeiyex0eiy0 =ezez0 donc le point (iii).
e1z = ex1eiy = e1x
e1iy =e−xe−iy=e−z (point (iv)) et pour finir eezz0 =eze1z0 =eze−z0 =ez−z0 (point (v)). Le point (vi) est une g´en´eralisation de (iii) que l’on admettra.
C.Q.F.D.
Exercice 4.2.3 Soita∈C∗. R´esoudre l’´equation ez=ad’inconnuz∈C.
5 Nombres complexes et g´ eom´ etrie plane
5.1 Distance
On a vu que, pour toutM ∈ Pd’affixez, on a|z|=OM. Plus g´en´eralement on a : Propri´et´e 5.1.1
(i) SiA∈ P etB∈ P ont pour affixesaetbalors|b−a|=AB=
# » AB
.
(ii) SiA∈ P,B∈ P etM ∈ Psont trois points distincts d’affixesa,bet zalors
z−az−b
=|z−a||z−b| = AMBM. Les modules de nombres complexes permettent aussi de d´efinir les cercles, les disques :
D´efinitions 5.1.2 On appelledisque ouvert(respectivementdisque ferm´e,cercle) de centreAd’affixe aet de rayonR∈R+ l’ensemble des pointsM ∈ Pdont les affixes zv´erifient :
|z−a|< R (respectivement|z−a|6R, |z−a|=R ) Exercice 5.1.3
1. Quel est l’ensemble des pointsM ∈ P d’affixez∈C\{−1} tel que
zz−i+1
= 1? 2. Quel est l’ensemble des pointsM ∈ P d’affixez∈Ctel que |z+i|62?
5.2 Mesure d’angle, alignement, orthogonalit´ e
Propri´et´e 5.2.1
(i) SiA∈ P,B∈ P,C∈ P etD∈ P sont quatre points distincts d’affixesa,b, cetdalors : Argd−c
b−a=ÄAB,# » CD# »ä (2π)
(ii) SiA∈ P,B∈ P etM ∈ Psont trois points distincts d’affixesa,bet zalors : Argz−a
z−b =ÄMB,# » MA# »ä (2π) D´emonstration :
Argd−c
b−a = Arg(d−c)−Arg(b−a) (2π)
=Ä#»u ,CD# »ä
−Ä#»u ,AB# »ä
=Ä#»u ,CD# »ä
+ÄAB,# » #»u,ä
=ÄAB,# » CD# »ä (2π)
D’o`u le point (i) et ainsiArgz−az−b =ÄBM,# » AM# »ä
=ÄMB,# » MA# »ä (2π).
C.Q.F.D.
On en d´eduit queArgz−az−b vaut0 (π)si et seulement si les pointsA,B,M sont align´es. Cet argument vaut
π
2 (π)si et seulement si l’angle÷AMBest droit d’o`u la propri´et´e suivante :
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
Propri´et´e 5.2.2 Avec les mˆemes notations que pr´ec´edemment : (i) A, B etM align´es⇔ z−az−b ∈R.
(ii) (MA)et (MB)perpendiculaires ⇔ z−az−b ∈iR.
Exercice 5.2.3 On noteAle point d’affixe i.
1. D´emontrer queM ∈ P d’affixez∈Cest align´e avecAetM0 d’affixe izsi et seulement si : (MA,# » MO) =# » π
4 (π) 2. En d´eduire l’ensemble des pointsM tels queA,M et M0 sont align´es.
5.3 Barycentre
D´efinition 5.3.1 Soit(α, β)∈R2telα+β6= 0. On appellebarycentre des points pond´er´es(A;α)et (B;β)le point d´efini par :
# »
OG= αOA# »+βOB# » α+β
Remarques 5.3.2
(i) Avec les notations pr´ec´edentes et en posantaetbles affixes deAetB etzG celle deGon azG= αaα++βbβ . (ii) On peut d´emontrer queGest l’unique point tel queαGA# »+βGB# »= #»0.
(iii) On peut g´en´eraliser la d´efinition pr´ec´edente (et donc la propri´et´e qui en d´ecoule) `a un nombre fini de points et de pond´erations `a condition que la somme des pond´erations ne soit pas nulle.
5.4 Ecritures complexes des transformations usuelles ´
D´efinitions 5.4.1 Soit #»u un vecteur du plan d’affixeb∈C. On appelletranslationde vecteur #»u l’appli- cation du plan dans lui-mˆeme qui `a tout pointM ∈ PassocieM0∈ P tel que # »
MM0 =#»u.
En notant zl’affixe deM etz0 celle deM0, on d´eduit de l’´egalit´e pr´ec´edente quez0−z=bsoit encore : z0=z+b
Cette expression de l’affixe deM0en fonction de celle deM est appel´ee´ecriture complexede la translation de vecteur #»u.
Remarque 5.4.2 Par exemple, on a d´ej`a vu quez0=zest l’´ecriture complexe de la sym´etrie d’axe(O;#»u).
D´efinition et propri´et´e 5.4.3 Soitk∈R. On appellehomoth´etiede centre O et de rapportkl’appli- cation du plan dans lui-mˆeme qui `a tout pointM ∈ PassocieM0∈ P tel que # »
OM0 =kOM# ». L’´ecriture complexe de cette homoth´etie est : z0 =kz.
D´efinition 5.4.4 Soit(a, b)∈C∗×C.
On appellesimilitude directel’application du plan dans lui-mˆeme qui `a tout point M ∈ P d’affixez∈C associeM0∈ P d’affixez0 ∈Ctelle que :
z0=az+b
Propri´et´e 5.4.5 Soitsla similitude directe d’´ecriture complexez0=az+b ((a, b)∈C∗×C).
(i) Sia= 1alorssest la translation de vecteur #»u d’affixeb.
(ii) Sia6= 1alors il existe un unique (Ω;k)∈ P ×R+∗ et θ∈Rtels ques(Ω) = Ωet pour tout pointM ∈ P distinct deΩ, son imageM0 parsest caract´eris´ee par :
® ÄΩM,# » # » ΩM0ä
=θ (2π) ΩM0=kΩM
St´ephanePasserat– TSI1 – Lyc´ee LouisVincent
D´emonstration : Le point (i) a d´ej`a ´et´e trait´e (cf.5.4.1).
Supposonsa 6= 1. Ω = s(Ω) si et seulement si son affixe est solution de l’´equation z =az+b. Or celle-ci admet une unique solution not´eeω. On a alors :
z0 =az+ω−aω⇔z0−ω=a(z−ω) SoitM ∈ P\{Ω} d’affixez6=ω. Alors : ΩΩMM0 = |z|z−ω|0−ω| =
z0−ω z−ω
=|a| d’o`u l’existence et l’unicit´e de k=|a|. Enfin on a :
ÄΩM,# » # » ΩM0ä
= Argz0−ω
z−ω = Arga(2π) D’o`u l’existence deθ= Arga.
C.Q.F.D.
Exercice 5.4.6 SoientAet B deux points distincts deO d’affixesaet b. On consid`ere de plusC le point tel queABC est un triangle direct isoc`ele rectangle enC.
1. (a) Justifier que Cest l’image deApar une similitude `a pr´eciser.
(b) En d´eduire une expression decaffixe de Cen fonction de aetb.
2. D´eterminer de mˆeme det e affixes de D et E tels que ADO et OEB sont des triangles directs isoc`eles rectangles respectivement enD etE.
3. Que dire des segments[AE]et[DC]?
D´efinition et propri´et´e 5.4.7 On appelleinversionde centreOet d’axe(O;#»u)l’application qui `a tout pointM ∈ P\{O}associeM0∈ P\{O}tel que :
OM0= OM1 Ä#»u ,# »
OM0ä
=−Ä#»u ,OM# »ä (2π) L’´ecriture complexe de cette inversion est :z0= 1z.
D´emonstration : Soit z = ρeiθ l’affixe du point M distinct de O. Alors le module de z0 est
|z0|=|z|1 =1ρ et un argument dez0 est−θ ainsiz0 =1ρe−iθ=ρe1iθ = 1z.
C.Q.F.D.
Exercice 5.4.8 Soita∈R∗.
1. SoitM un point d’affixeztel queRez=a. D´emontrer queM est situ´e sur une droited`a d´eterminer puis que le pointM0 d’affixe 1z est situ´e sur le cercle de centre le pointAd’affixe 21a passant parO.
2. Quel est le lieu des pointsM0 lorsqueM d´ecrit d?
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