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Sur une nouvelle méthode de focalisation des faisceaux
d’ions positifs rapides. Application à la spectrographie
de masse
Louis Cartan
To cite this version:
SUR UNE NOUVELLE
MÉTHODE
DE FOCALISATION DES FAISCEAUX D’IONS POSITIFS RAPIDES APPLICATION A LA SPECTROGRAPHIE DE MASSEPar M. LOUIS CARTAN. Laboratoire de
Physique
desRayons
X.Sommaire. 2014 Il est décrit un modèle de lentille électrostatique à grille qui agit efficacement sur des particules lourdes de grande énergie. Des tensions de quelques milliers de volts sont suffisantes pour
con-centrer à courte distance des faisceaux d’ions positifs dont l’énergie peut atteindre un million d’électrons-volts. La largeur du faisceau au point de concentration est identique à celle qu’aurait un pinceau fin de même origine délimité dans le plan de la lentille par un trou de la dimension des mailles de la grille
L’auteur a appliqué ce procédé à son spectrographe de masse du type J. J. Thomson. Il gagne un
facteur 1000 sur l’intensité des paraboles sans nuire au pouvoir séparateur de l’appareil.
Plusieurs branches de la
physique atomique
utilisent deg faisceaux d’ionspositifs
accélérés sousquelques
dizaines à
quelques
centaines de kilovolts. Ladésinté-giration
de la matière par bombardement departicules
chargées
nécessite,
parexemple,
des faisceaux depro-tons ou de deutons dont
l’énergie varie de
0,2
la recherche ou la collection des
isotopes,
la mesuredes masses font
appel
à des ions de toutes sortesqui
ont subi des chutes de teiision de 5 à 5t).401 eV.Quel
que soitl’objet
de la rechercheentreprise,
on atou-jours
intérêt à recueillir en boutd’appareil (sur
la sub-stance àbombarder,
l’électromètre ou laplaque
photo-graphique)
laplus
grande
fractionpossible
du nombre total des ions émis. Or lespertes d’intensité,
toujours
grosses, sont dues pour laplupart
à ladivergence
et à lalargeur
des faisceaux.Voici,
parexemple, quelques
chiffres relatifs à laspectrographie
de masse. Les faisceaux d’ionspositifs
produits
pardécharge
dans un ballon à gaz serépar-tissent,
après
passage à travers le trou fin delacathode,
dans unangle
solide dont l’ouverture est une notable fraction du radian(de
l’ordrede 0,~
radian).
Si l’on veutobtenir,
avec unappareil
de 50 cm delong,
une tachephotographique
de l’ordre du dixième demillimètre,
il ne faut conserver de l’ensemble du faisceauqu’un
pinceau étroit,
d’ouverture oc =2. 10-1,
que l’on délimite par un
petit
trou(ou
une fentefine).
La fractiond’in-tensité ainsi conservée est difficile à évaluer avec
pré-cision car elle
dépend
de larépartition
des ions au sein de l’ensemble dufaisceau,
mais il n’est pas rarequ’elle
soit inférieure à 10-5.
Souvent les choses se
présentent
différemment : l’ona affaire à un faisceau
parallèle
delarge
section que l’on voudrait concentrer sur unpetit
diamètre(expé-riences de
désintégration ;
collection desisotopes
dulithium)
Mais que l’on ait affaire à un faisceaudiver-gent
issu d’une sourceponctuelle
ou àun faisceauparal-lèle issu d’une source
large,
leproblème
reste le même : obtenir par focalisationélectrique
oumagnétique,
uneimage
nette d’unobjet
à distance finie ou infinie.Les
dispositifs
de focalisation utilisésjusqu’à présent,
etappliqués
surtout à laspectrographie
de masse,s’inspirent
tous du mêmeprocédé :
déviation circulaire desparticules
sous l’action d’une forcemagnétique
ouélectrique
perpendiculaire
à la vitesse.Après
rotation d’unangle privilégié
les rayonsdivergents
issus d’unesource
ponctuelle
serecoupent.
Ainsi dans l’entreferd’un
électro-aimant,
on saitdepuis longtemps
par l’étude des électronsqu’un
faisceau est concentréaprès
ro’ ation de enchamp électiique cylindrique,
après
1 2i0 (n/ vii)
(Hugues
etRojansky(1). Toutes sortes
deprocédés
dérivéspeuvent
êtreimaginés
en faisantagir
deschamps plus
restreints sur uneportion
seule-ment de la
trajectoire.
Ainsi lechamp magnétique
qui
règne
dans un secteur de sommet 0 donne del’objet
AFig. L
une
image
8alignée
avec AO(fig.
1),
etc... Demultiples
combinaisons de ce genre fortingénieuses
etqui
ont tpour
objet
de réaliser en mêmetemps
lafocalisation des vitesses ont été mises enpratique
ces dernierstemps
par lesspectrographistes
de masse(Aston (2), Dempster (1),
(1) HuGUEs el Rev., 1929, 34, p. 234~ (2) 1935, 135, p. 5il.
(-’) DElBIPSTER. Proc. Am. Phil. Soc., 1935, 75, p. î55; Phys. 1931, 51, p. 67.
Bainbridge
(~),
Mattauch(2).
Onpeut
mème trouvercer-tain intérêt à des combinaisons
plus compliquées
où le faisceau aborde lechamp
magnétique obliquement
(Herzog
et Mattauch(3),
Rumbaugh
(4).
L’avantage général
de cesprocédés
est de iéaliser simultanément la concentration des faisceaux et laséparation
des masses. Leur inconvénient est de faire reposer lespropriétés
defocalisation,
in sur unré-glage
facile des valeurs dechamps,
mais sur une miseau
point
délicated’angles
et de distancesqui
doit Ét efaite une fois pour toutes lors de la construction de
l’appareil.
Aussi pour des travaux d’unobjet
limité nenécessitant pas une
précision
minutieuse,
leuremploi
paraît-il superflu.
En outre les
champs
que cesprocédés
nécessitentdoivent avoir soit une
intensité,
soit une étenduedéjà
considérables pour desparticules
dequelques
dizaines de kV. Un condensateurcylindrique
ne nécessite quedes tensions relativement faibles
(de
l’ordre du dixième de la tension d’accélération desions)
mais salongueur
(d’ordinaire
plusieurs
dizaines decms)
en rend lacons-truction difficile.
Quant
auchamp magnétique
oncom-prendra qu’il
ne soit pas aisé de l’obtenir si l’on songeque le
Hp
d’ions de mercure de ~0 U00 volts atteintdéjà
2,7~.10~ gauss,’cm.
L’extension de ces méthodes à desparticules plus rapides
serait carrémentimpossible.
Nous avons cherché àappliquer
aux ionspositifs
les méthodes usuellesd’optique électronique
où lechamp
agissant
est de révolution autour d’un axe confondu avec la direction moyenne dufaisceau; mais,
ici encore,il n’est pas facile de réaliser un
dispositif qui
opère
lafocalisation de
particules
lourdes etrapides
pour desvaleurs de
champs
accessibles. De fait nous verronsque les lentilles
magnétiques
sont inefficaces sur des rayons lourds et les lentillesélectriques
d’ordinaireinapplicables
à des rayonsrapides.
Nous avons alors fait
appel
à untype
de lentilleélec-trique
àgrille
créé par KnoII5 en 1932 pour des essais au tube de Braun. Nous sommes ainsi parvenu à mettreau
point
un modèle de lentille à rayonspositifs simple
àconstruire,
qui
peut
être intercalé surn’importe
quel
f-,isceau sans nécessiter de mise au
point
délicate etqui
réalise,
à une distanceraisonnable,
pour des tensions dequelques
milliers devolts,
une focalisation nonpar-faite mais très suffisamment
précise
de faisceaux dontl’énergie
peut
atteindre le million de volts. Nous avonsappliqué ce
procédé
à notrespectrographe
de masse dutype
J. J. Thomson : 1 intensité dpsparaboles
estmul-tipliée
par un facteur 100 environ sans nuire aupouvoir
séparateur.
Le succès de notre
procédé
repose surl’emploi
d’une multitude dechamps
qui possèdent
lasymétrie
dero-tation autour d’axes
légèrement
décalés les uns parrapport aux
autres. La théorie de cephénomène,
commeet Plztls. Rev., 1936, 50, p. 282.
(2) MATTAUCH. Phys. Rev., i936, 50, p. 6~7.
(3) HERzoG et MATTAUCH Z??’f. f. Phys., 1934, 89, p. 786.
(i) SMYTHE, ltLuBAUGH et WEST. PA!/5. Rev, 193f, 45, p. 724.
(5) KNOLL. A. T. AI., 1932, 1, p.
834.
l’exposé
de l’insuffisance des méthodes ordinaires’ nécessite unrappel
rapide
desprincipes
et desrésul-tats
d’optique électronique (’).
Lentilles minces et lentilles
épaisses. -
Les« lentilles minces » de
l’optique électronique
(élec-triques
oumagnétiqucs)
sont constituées d’un élroit domaine dechamp
ou depotentiel,
comme cellesd’op-tique
lumineuse d’un étroit domaine d’indice élevé. Leurépaisseur
estnégligeable
vis-à-vis de leurdis-tance focale. Est donc
négligeable
enpremière
approxi-mation la variation relative au sein de la lentille de la distance 1" d’un rayon au centre
optique;
estseule
importante
la déviation «imprimée
au rayon(fig. 2).
Celle-ci,
pour les rayons peu inclinés sur l’axeFi g. 2.
que considère seuls
l’optique,
estproportionnelle
à r etindépendante
de la directioninitiale ;
d’où la formuleliant les distances de
l’objet a
et delïmage b
à la dis-tance focalef
qui
reste valable enoptique électronique.
Bien entendudes effets de focalisation
peuvent
être obtenus par action dechamps
étendus(cas
d’une bobinemagnélique
10nQue),
mais la relationprécédente
n’estplus
alorsvérifiée.
Lentilles
magnétiques. -
Unchamp magnétique
àsymétrie
de rotation s’obtientsimplement
à l’aide d’une bobine axée sur le faisceau. Toute bobine ainsiréglée produit
un effet defocalisation, quelle
que soit salongueur
et saposition
parrapport
à la source. Soiten effet un faisceau étroit de
particules
decharge
e, demasse m, de
vitesse v,
issu d’une source A(figure 3).
La vitesse axiale
est,
aupremier
ordreprès,
la même pour toutes lesparticules ;
elle n’est pas sensiblement influencée en cours de route par lechamp magnétique,
car la force axiale
qui
apparaît
au passage duchamp
de fuite de la bobine est faible. L’étude du mouvement
se ramène donc à celle de sa
projection
sur unplan
Pperpendiculaire
à l’axe. Soit dans ceplan >.
et 0 des (1) Plusieurs raisonnements et figures de l’exposé qui suit sol empruntés an livre de E. BRÜCIIE et 0. SCHERZER, GéometrischP113
coordonnées
polaires
de centre A. Leséquations
du mouvement sont1 1
Fig. 3.
La
composante
radiale dechamp âe,
apparaît
vers les bords de la bobine. Elle est liée à la variation de lacom-posante
axiale~z
par la conditionqui
s’exprime simplement
auvoisinage
de l’axe enFig.4.
annulant le flux de force
qui
sort d’unpetit cylindre
entourant l’axe(fig.
4)
La substitution de cette valeur dans
(1)
donne aisé-mentGéométriquement
cescourbes
sont fermées en A. Ellesse déduisent de l’une d’entre elles soit par rotation
(même angle
dedépart
dans deux azimutsdifférents),
soit par homothétie(deux angles
différents ai et (X2dans le même
azimut).
Dans ce dernier cas, lerapport
est à la fois le
rapport
d’homothétie et lerapport
des vitesses à l’instant initial comme à
chaque
instantultérieur. C’est dire que les
temps
de parcours des diversestrajectoires
sont touségaux,
soit T. La distance AB del’objet
àl’image
est a~ = cz.Pour
comprendre
dans le détail l’action de ce genredelentilles,
il est bon de décrire avecplus
deprécision
la forme destrajectoires
dansquelques
cassimples.
10 Bobine
longue.
- Toute lalongueur
du faisceaudepuis l’objet
jusqu’à
l’image
est encadrée dans la bot bine oùrègne
unchamp homogène
Je. Les courbes Csont des cercles et l’on sait qu ils sont tous parcourus à
la même vitesse
angulaire
quel
que soit leur rayon. D’où la distancedo
entre les deuxpoints
de concentrationda
est le pas des hélices que décrivent lesparticules
surdes
cylindres
dont l’axe des z formetoujours
unegéné-ratrice.
Notons que par
rapport
aupoint
A situé sur le cercletA)
la vitesse
angulaire
est 0’-.
Cettepropriété
est ré-2ciproque.
Si un cercle duplan
est parcouru à la vitessew par
rapport
à son centreet,
à un instantquelconque,
à la
vitesse _
par
rapport
aupoint A,
ce cercle passe2 par A.
Fig. 5. Fig. 6.
20 Bobine
longue
décalée. - lousappelons
ainsiune bobine
qui
enfermel’image B
et nonplus
l’objet
A.Quand
uncorpuscule
aborde lechamp
de fuite d’une tellebobine,
il s’estdéjà éloigné
de l’axe et le mobile fictifqui
représente
laprojection
de son mouvement aparcouru le
segment
AM à la vitesse r’ = v «(fig
3).
L’effet du
champ
defuite,
enpratique
très court, estd’imprimer
au mobile une vitesse de rotation autour de l’axe donnée par(4)
et(5),
sans modifier sensiblementni sa
position
ni sa vitesses radiale. Le cercle que décrit ensuite le mobile encamp
homogène
à lavitesse
angulaire w
passe par Apuîsque 0’
=i.
C’est donc lechamp
de fuitequi
rendpossibles
la focalisa-tion : sanslui,
le mobile nepossèderait
en Mqu’urne
vitesses radiale et décrirait un cercletangent
à AM sansrevenir
jamais
en A(fig. 6).
La distance~’2
parcourue enchamp homogène
avant concentration est en rela-tionsimple
avecl’ouvert-utre q,
du secteur que le mobilebalaye
dans leplan
Pc~?
toujours compris
entre~/2
et ~,dépend
de la dis-tancedi
del’objet
à la bobine par la formule30 Bobine courte. - On n’a cette fois
qu’une
tranche dechamp
en travers du faisceau. Le mobilequitte
le cercle dechamp
homogène
en N et retourne en A endroite
ligne,
car lechamp
de fuite de sortie annule lavitesse de rotation que le
champ
de fuite d’entrée avait créée. Lesrégions
dechamp
inhoinogène
sont donc iciencore
indispensables
à lafocalisation,
mais ilimporte
de remarquer que, tout au moins pour une tranche
étroite de
cltamp
formant lentille mince(MN
court),
letemps
de parcours ducycle
dépend
essentiellement de la vitesse- du mobile sur lesegment
deretour ;
celle-ci étant fonction directe de lalongueur
deMN,
la distance focale d’une lentille mince est déterminée par lalongueur
dechamp homogène
(1).
Onpeut
en dé-duirel’expression
de considérationsgéométriques
(fig. 5).
Il revient au même de la calculer àpartir
de la relation(*,3)
en serappelant
que la distance à l’axe r est sensiblement constante au sein de la lentille. On aLa déviation a,
proportionnelle
à a~,imprimée
par la lentille àchaque
rayonest,
ausigne
près,
Interviennent en dénominateur à la fois la masse et
l’énergje
V. Pour réduire la .distance focale à 1 n cm(valeur exigée
par les conditionsgéométriques
de notespectrographe
de.masse)~
il faudraitdejà
3,Ù0 gausssur 1 vm, pour des électrons de 20 ()t)(} V Les masses
10 00 fois
plus
lourdes des atomes>légers
exigeraient,
àénergie égale,
unchamp
100 foisplus fart,
qu’on
ne(1) Nous ne pai-lons pas ici de la rotation de l’image qui est
mesnsée par 1 angle » de la figure 5. Cot faible pour
une, lentiiie OLinc.
peut
songer à réaliser. Il est vraiqu’il
n’est pas né-cessaire d’user d’une lentille nziîïceet que,
comme nousl’avons vu, le
pouvoir
focalisateur d’une bobine aug-mente avec salongueur.
Mais même en enfermantl’en-semble clu
spectrographe
dans une bobinequi
devraitavoir 50 cm de
long (ce
qui
pour d’autres raisons estpratiquement impossible)
il faudrait encored’après
laformule
(6),
unchamp
de 3000 gauss pour concentrerdes
protons
de 20000V etprès
de 50000 gauss pouragir
sur des ions de mercure de mêmeénergies.
Lentilles
électriques. -
L’avantage
duchamp
électrique
sur lechamp
magnétique
estd’agir
égale-lnent sur des
particules
de mémeénergie,
quelle
quesoit leur masse. On
pouvait
doncespérer
trouver parutilisation de ce genre de
champ
une solntion aupro-blème
posé,
mais lagrande
valeur de1"énergie
imposé
aux
particules positives
suffit à rendreinapplicables
lestypes
usuels de lentillesélectrostatiques.
Le
type
élémentaire de lentille minceélectrostatique
est constitué par larégion
de transiti,6,nqui
sépare
deux domaines oùrègnent
deschamps
homogènes.
de valeurs différentesli,
eth2
(fig. ’7).
Aucune électrodeFig. 7.
n’est intercalée sur le faisceau Les deux domaines sont
séparés
par undisque
P troué sub àci L’axer La.transition
du chii m p h,
auchamp h2
est donc continue. Dans larégion
de transitionapparaît
unecomposante
radiale de
champ qui,
auvoisinage
del’axe,
est liée à la variation duchamp
axial par la relation(2)
démontréeplus
haut pour lechamp magnétique.
C’estcette
composante
radialequi
crée la focalisation. De la relationanalogue
à(7)
ondéduite,
par un raisonnementana-logue,
la distance focaleest
l’énerg,ie
des. ions au passage dudisque.
Cerésulta, SUP’pcJS0 tl’ailleurs que cetke est assez
115
croissant dans le sens de
propagation, divergente
encas contraire.
1’
Analogie optique.
- Onpeut
retrouver ce résultatpar des considérations ondulatoirps
qui
sont, à bien deségards,
instructives. Uneparticule
decharge
e, demasse m et de vitesse v faible par
rapport
à la vitesse c de lalumière,
estéquivalente
à une ondeplane
dont lescaractéristiques
sont données par les formules deLouis de
Broglie
La déviation d’une onde
plane
est liée à la variation desa vitesse due
phase V ;
enoptique,
à la variation del’indice
(n
-c/
V) ;
enélectronique,
à la variation dela vitesse du
corpuscules
c’est-à-dire de la racine carrée dupotentiel. Rappelons
les formules relatives à dessystèmes d’optique possédant
lasymétrie
de rotationautour d’un axe. Dans le cas d’une transition
brusque
d’un milieuhomogène
à unautre,
It-dioptre
de rayon Rqui
sépare
ces deux milieuxd’indices ni
et n2possède
lepouvoir
focalisateurSi le passage d’un milieu à l’autre se fait de
façon
con-tinue. de l’abscisse ZJ à l’abscisse Z2, à travers un milieu
inhomogène
d’indice rl2(z),
où les surfacesd’égal
indiceont sur l’axe le rJlyon de courbure 11
(z),
lesystème
est
équivalent
à une suite dedioptres
d’indicesinfini-ment voisins dont le
pouvoir
focalisateur d’ensemble estC’est cette dernière
expression
que nous devonsappli-quer à notre lentille
électrostatique
à variationcon-tinue de
potentiel. n
est àremplacer
parQuant
aurayon de courbure R des surfaces
équipotentielles,
ilest
complètement
déterminépar la
répartition W
(z)
dupotentiel
selon l’axe. Onpeut
eneffet,
àpartir
de cette seulefonction,
calculer lepotentiel
dans toutl’espace
en
exprimant qu’il
estharmonique
(à4$
=0)
et de révolution autour de l’axe. On montre que(1)
qui
se réduitbien,
pour uneénergie
departicules
assezélevée pour rester sensiblement
constante,
à la formnleapprochée (8).
Ce raisonnement de
mécanique
ondulatoire al’avan-tage
derappeler l’analogie profonde
desphénomènes
(1) Voir par exemple, E. BRÜCUB et 0. SCHRRZER. roc. cil., p. 65.
de réfraction lumineux et
électroniques.
Mais il illustreen même
temps
la différence fondamentale de leurssystèmes
d’optique
pratiques.
Dans un cas,dioptres
et lentilles ne forment
qu’une
suite d’un nombre fini demilieux
séparés
par des surfaces dont la courbure estarbitraire ; dans
l’autre cas,agit
unmi-lieu
hétérogène
dont,
en outre r « indice )), en unpoint
quelconque
nepeut
être choisiindépendamment
de larépartition
des indices selon l’axe, en raison de la loiparticulière
à l’électricité à+ = 01’).
Fîg, 8.
L’analogue
dessystèmes classiques
d’©ptique
lumi-neuse ne
peut
être obtenu que parinterposition
d’uneélectrode sur le
faisceau ;
parexemple
d’une feuillemétallique
tournée en forme de lentillebiconvexe,
portée
à unpotentiel
et entourée d’une autre feuille ausol
qui
maintient autant quepossible
larapidité
de la transition(lig. 8).
Là lepotentiel
et les rayons de cour-.bure sont
arbitraires,
comme enoptique
les rayons etl’indice. Le
pouvoir
de convergence s’obtient parsimple
transposition
V étant la tension d’accélération des
particules.
Mais tandis que le verre esttransparent
aux rayonslumi-neux, des feuilles
métalliques
même fort mincesabsor-bent les
particules
atomiques ;
on doit y substituer desgrilles
qui
laissent fuir lespotentiels
à travers leurs mailles et ne réalisentqu’imparfaitement
lafocalisa-tion
théorique.
Aussi cetype
delentilles,
dèslong-temps essayé
par Knoll et Ruska(2),
est-il peu à peu abandonné. Il est donc vain de chercher àpoursuivre
sur le
plan pratique
unparallèle
avecl’optique
quel’analogie
des théories laissaitpourtant espérer
fruc-tueux.
2° Inefficacité sur des rayons
rapides.
- A vraidire,
l’imperfection
de la lentille àgrille
de lafigure
8 ne serait pas une raison suffisante pour enéli-miner à
priori
l’application
dans unproblème
où ils’agit
plus
de concentrer un faisceau que de donner(1) Le choix arbitraire des indices se retrouverait dans un
milieu possédant une charge spatiale p non nulle __ 4
7zp.
une
image
précise
d’unobjet.
Mais sonpouvoir
decon-vergence est insuffisant. Oit ne
peut
en effetappliquer
à une lentilleélectrostatique
des tensionssupérieures
àquelques
milliers de volts sans se heurter à des dif-ficultéstrop
évidentes(isolements,
tensionscons-tantes,
etc...).
Pour cestensions,
faibles vis-à-vis del’énergie
desions,
la formule(10)
s’écritLa focalisation à 10 cm d’un faisceau
parallèle
d’ions de 20000 V avec une tension v de 4000 Vexigerait
des
rayonsde
courbure de l’ordre ducentimètre,
c’est-à-dire de l’ordre degrandeur
de l’ouverture même de la lentille.La même difficulté rend
inapplicable
toute formeclassique
de lentilleélectrostatique
par transitions dechamps.
Une seule transition serait certesefficace,
carles
champs
de 10 000 ou même 20 000V/cm
qu’on
peut
réaliser en vide élevépermettent
d’atteindre(for-mule
8)
despouvoirs
de convergence considérables.Mais les
particules
doivent toujours
passer, endéfinitive,
d’une
région
dechamp
nul à unerégion
dechamp
nulet subir des variations de
champ
dans les deux sens.Dès lors 1"effet de
divergence
deschamps
décroissants atténue considérablement l’effet de convergence deschamps
croissantset,
si lepouvoir
focalisateur d’en-semble reste différent dezéro,
c’est quel’énergie 1)
des rayons n’est pas strictement la même lors des diffé-rentes transitions : lesparticules
ont à franchir au sein de la lentille despotentiels
diversqui
les accélèrent oules ralentissent et les
régions
de convergence sontFig. 9.
toujours
franchies à une vitesse moindre que lesrégions
dedivergence.
Mais cet effet différentiel nedevient
important
que si les tensions utilisées sur la len-tilles’approchent
de la tension d’accélération des ionset,
enfait,
c’est dans ces conditions seulement que lepouvoir
focalisateur atteint des valeurs suffisantes. Orces conditions sont irréalisables ici.
Donnons
quelques
chiffres relatifs autype
de lentille de lafigure
9 constitué d’undisque
sous tensionen-cadré de deux
disques
au sol. Lepouvoir
deconver-gence d’un tel
clispositif
est fait de la différence entrel’effet des bords et l’effet du centre. On vérifie
facile-ment que cette clifférence
joue toujours
dans le sens de la convergence, que la tension v de l’électrode centrale soitpositive
ounégative.
Onpeut
en donner uneexpression
approchée
à l’aide de la relation(8)
dans lecas où v est faible vis-à-vis de V.
où h est le
champ
danschaque
moitié de la lentille. Mais ce résultat n’est pas exact car (P nereprésente
dans
(8)
que le termeprincipal
du dénominateur. Un calculplus
complet
àpartir
de la formule(9)
montreque, si l’ouverture d de la lentille est
petite
vis-à-vis de salongueur
1, 1 /f vaut
et cette valeur doit encore être diminuée pour une len-tille de
large
ouverture. Une tension de 4000 Vap-pliquée
à une tellelentille,
delargeur
9 cm,
nefocali-serait un faisceau
parallèle
de 20000Vqu’à
s0cm dedistance.
Lentille
électrostatique
àgrille.
- S’il étaitpossible
d’annuler l’effet dedivergence
de l’électrode centralequand
elle estportée
à une tensionnégative,
la distance focale de cette lentilleserait,
dans descon-ditions
d’application
identiques,
divisée par 10 :Fig, f0.
C’est ce que réaliserait une feuille
métallique
fixée entravers du trou de l’électrode : elle
accompagnerait
la tensionjusque
sur l’axe et éviterait la courbure des surfaceséquipotentielles.
L’absorption
rendnaturelle-ment cette solution toute
théorique
mais onpeut
117 fils
métalliques
croisés ou uneplaque
percée
d’ungrand
nombre de trous fins(fig. 10).
Comme
alors,
il faut s’attendre à introduire ainsi des troubles de fonctionnementqui peuvent
êtreim-portants.
Les surfaceséquipotentielles
ne restentplanes
qu’en
face desparties pleines
de laplaque.
En face destrous et à travers eux, elles s’incurvent et les calculs relatifs à l’effet d’une transition de
champ
à travers undisque
évidé restent entièrement valables pour chacun des trous de lagrille.
Chacun despinceaux découpés
par lagrille
subit,
au passage du trouqui
ledélimite,
un effet
complet
dedivergence
mesuré par(8).
Il n’estdonc pas évident que
l’interposition
de lagrille
pré-sente un
avantage
quelconque.
Pourtant Knoll en1932
(1)
utilisa une lentille ainsi modifiée pour desessais au tube de Braun et constata que son
pouvoir
de convergence était très
supérieur
à celui d’une len-tille ordinaire. Nous avons nous-mème observé(~)
que la distance
focale
d’une telle lentillevérifie
la for-mule(12)
quelle
que soit lalargeuî-
des mailles ou destrous. Celle-ci ne retentit que sur la dimension de
l’image.
L’explication
d’un tel résultat doit être cherchée dans le fait que lespetits
élémentsdivergents
que constituent chacun des trous de lagrille
sont décentrés parrap-port
aux élémentsconvergents
des électrodes d’en-trée et de sortie. Cecipermet
àn’importe quel
rayon, mêmeéloigné
de l’axegénéral,
de passertoujours
àproximité
du centreoptique
del’élément
divergent
qu’il
traverse, tout en subissantpleinement
lesdévia-tions de convergence des deux bords. Les
particules qui
Fig. 11.
frappent
les trous en leurcentre,
enparticulier,
nesu-bissent aucun effet de
divergence
et viennent secon-centrer à une distance tirée de la
formule
(i2)
(lig. 11).
C’est en ce sens que cetteformule
estvérifiée,
pour lesaxes de tous les
pinceaux
élémentaires
délimités parles trous de la
grille.
Lalargeur
de ces trous aseule-ment pour effet d’étaler
chaque pinceau
autour de sonaxe.
Comme
nous l’avons tout d’abord observéexpéri-mentalement,
cet étalementrépond
à une loisimple :
la
divergence
propre du n’est pasmodifiée
par(1) KNOLL. Loc. cit. Voir aussi E. BRUCHE et 0. SCHERZER. Loc,
cil. p. 204.
(2) L. CARTAN. C. Ac. Sc., 9 936, 203, p. 861.
letifille ;
ouplutôt
elle n’estqu’insensiblement
diminuée. On le
comprend
aisément pour lepinceau
central, pour
lequel
rien nedistingue
la lentille àgrille
d’une lentilleordinaire ;
l’une comme l’autre nepossè-dent sur lui
qu’un pouvoir
de convergence très faibledonné par la formule
(i i).
Aux courtes distancesauxquelles
on observe, lepinceau
n’est encorequ’à
peine
concentré. Onpeut
plus
généralement présenter
les choses ainsi : les déviations parrapport
à l’axeim-primées
à un rayon dupinceau
distant de cet axe de clr(dr
est constantpuisqu’il s’agit
d’une lentillemince)
sont successivement
+
drl f,,
-ùr/f2’
+
dr/fI’
avecsensiblement
1 1/f2
==2 /fi .
La direction d’un rayonquel-conque du
pinceau
parrapport
à l’axe de cepinceau
n’est donc pas sensiblement modifiée par la lentille
et,
sous cette
forme,
le raisonnement comme la conclusionsont valables pour
n’importe
quel pinceau,
même très écarté de l’axegénéral.
Si la lentille est « éclairée» parFig. 9 2.
un faisceau
parallèle,
chacundes pinceaux qu’elle
isolereste constitué de rayons
parallèles
mais est cassé dansson ensemble pour venir couper l’axe à la distance
f
de la formule(1~) ;
lalargeur
de la tache estégale
à lalargeur
même des trous de lagrille.
Sil’objet
est,
comme en
spectrographie
de masse, à distancefinie,
lalargeur
de la tache ddépend
non seulement de la lar-geur des trousd2
mais de la dimension del’objet d,
et des distances
respectives
D1
etD2
del’objet
et del’image
à la lentille(fig. 1~)
De toutes
façons
la tache a la mêmelargeur
que si un seul trou de rnê1ne était ;ubsiitué à l’en-semble des trous de lagrille.
Ces
propriétés caractéristiques
de la lentille àgrille
que nous venons de décrireparaîtront
sans douteplus
évidentesgrâce
à unereprésentation
visuelleem-pruntée
àl’optique.
Les élémentsélectrostatiques
con-vergents
etdivergents
sontsymbolisés figure
13 etfigure
14par le
même dessin que des lentillesconver-gentes
etdivergentes d’optique.
La nécessité de subirau centre de la lentille une transition de
champs
entre les deux lentilles
convergentes
une lentillediver-gente
depuissance
doublet de chacune d’eues. Intro-duire unegrille
sur une lentille dutype
usueléquivaut
Fig. 13.
à substituer à la seule lentille
divergente
de lafigure 13
une mult tude de lentilles de même distance focale
mais désaxés par
rapport
à l’ensemble(fig.
Fig.14.
Nous n’avons pas cherché à
expliquer
lespropriétés
de la lentille de Knoll par la forme des surfaceséqui-potentielles
parce que, ainsi que nous l’avonsmontré,
sitôtqu’elles
ne sontplus rigoureusement
planes,
il est très difficile de sereprésenter
avecprécision
l’effetqu’on
doit attendre. Il est bien évidentpourtant
qu’à
serrer les choses de
près,
ce mode de raisonnementconduirait aux mêmes conclusions que le nôtre. On
observerait
qu’en
face de trousfins
les surfaceséqui-potentielles
ne sontjamais
que peu inclinées parrap-port
auxplans
parallèles
à lagrille.
Enpremière
approximation
onpourrait
les assimiler à cesplans
parallèies
et l’on auraitl’expression
de la distance focale. En secondea pproximation
on tiendraitcompte
de leursmultiples
ondulations et on retrouverait lesrègles
de lalargeur d’image.
Mais ce mode deraison-nement
présente,
à notreavis,
undanger
de confusion. Ce n’est pas la finesse des trous, mais bien leur décen-trementqui
permet d’augmenter
lepouvoir
deconver-gence. En face du trou central d’une lentille usuelle la déformation des surfaces
équipotentielles
est faibleaussi,
si le trou estfin ;
etpourtant,
sipetit
que soitce trou, le
pouvoir
de convergence nedépasse
jamais
h 1v
? V v’
C’estquand
on perce des trous en dehors- 1, , 2
V*
de l’axe
qu’il
devienth/2
V. Iln’y
a pas passagecon-tinu d’une valeur à l’autre. Les deux
systèmes
d’optique
sont foncièrement différents.
Dispositif expérimental. -
Undisque
de laitond’épaisseur
0 à mm, de diamètre 50 mm, formantélec-trode,
est évidé circulairement en son centre sur 4 mmde diamètre
(fig.
1~).
Sur une de ses faces sont fixés le réseau de filsmétalliques
croisés ou lesplaquettes
Fig. 15.
trouées que nous décrivons
plus
loin. Il est bordéparallèlement,
à 5 mm àgauche
et àdroite,
de deuxparois
planes
de même dimension solidaires du restecle
l’appareil,
et faisant masse avec lui. Lesparois
sontégalement
trouées sur 4 mm et les trois trous sont axés. Leparallélisme
des troisplans
doit êtrerigou-reusement assuré On y
parvient
en fixant 1 électrodepas l’intermédiaire de deux
tiges
qui
passent
à traversl’âme de deux
pipes coniques
en pyrex, elles-mêmesrodées sur des
bossages mécaniquement
centrées del’appareil.
L’étanchéité est assurée par de lapicéine.
Cette lentille est intercalée sur le
spectrographe
demasse du
type
J. J. Thomson que nous avons construitau laboratoire de
Physique
desRayons X (fig.
Ce n’est pas ici le lieu de décrire cetappareil.
Signalons
pourtant qu’un
tubesouple
permet
derégler
sous vide l’orientation dufaisceau,
en mêmetemps
qu’un joint
rodé à lagraisse
permet
d’amener en face dudia-phragme
fin de la cathode lapartie
laplus
dense du faisceau d’ionspositifs.
Cesréglages
sont faits parobservation sur un écran au sulfure de zinc. De cette
manière on est assuré de faire passer autant d’intensité
qu’il
estpossible
à travers la lentille. Celle-ci etplacée
sitôt avant leschamps
sélecteurs,
à12,t)
cm dudiaphragme
cathodique
et à32,4
cm de laplaque
119 Résultats. - Pour obtenir une bonne loc.alisation
des
paraboles
sur laplaque
photographique,
il fautappliquer
à la lentille des tensionsnégatives
de 1 000 à 3 000 V suivant l’état de fonctionnement du ballonproducteur.
Unepartie
seulement dechaque
parabole
peut
être mise aupoint
pour une tensiondonnée ;
carles ions d’une seule
énergies peuvent
êtrefocalisés,
etchaque parabole
représente
lespectre
desénergies
relatif aux ions de lamassequ’elle
caractérise.Rappe-lons que les deux
déplacements
y et zimprimés
auxions dans le
plan
d observation par leschamps
paral-lèles Je et h d’un
spectrographe
Thomson sont croisés :C étant une constante
numérique
qui dépend
de lalongueur
deschamps
et de leur distance auplan
d’ob-servation. Tous les ions de même
énergie
tombentd’après {l~.)
à la mêmeabscisse,
sur une droitever-ticale,
quel
que soit leure/m,
c’est-à-direquel
que soit leparamètre
de leurparabole
C’est ce
qui explique
que lespoints
de concentra-tion de toutes lesparaboles
soient eux-mêmpsalignés
sur une verticale. Cette verticale se
déplace
vers lecentre ou vers le bord de la
plaque quand
onaugmente
la tension sur la lentille ou
qu’on
la diminue.La formule
(14)
donne le moyen, assezgrossier
il estvrai,
de vérifier la relation(12).
Cette relation doitd’ailleurs êti-e mise sous une forme
plus générale
pours’appliquer
à notre lentille dont les deuxparties
nesont pas
d’égale longueur
(5
et5,5
mm).
Enintrodui-sant la
longueur
totale 1 de la lentille et la tension del’électrode,
on aDans notre cas l =
1,05
cm ;f est
imposé
parl’ap-pareil
v se mesure avec
précision.
La valeurthéorique
de Vs’en déduit et est
comparée
avec la valeurexpérimen-tale déduites de la formule
(14)
par mesure de z.L’ac-cord est satisfaisant. Ainsi le cliché
reproduit figure
17(côté
droit) a
eté obtenu avec une tension v de 2 200V;
on y mesure =
~05
cm. Les valeursthéorique
etexpérimentale
de V sontrespectivement
19 OUO et i 7 UOu V.C’est une suite d’observations
expérimentales qui
nous a
enseigné
peu à peu lesrègles
de lalargeur
d’image.
Lespremiers
essais de notre lentille avaient été faits avec nn réseau croisé de fils de cuivre de0,(15
mm de diamètre, distants de0,5
mm. Avec undiaphragme
cathodique
de0,5
mm lalargeur
minima desparaboles
n’était pas inférieure à 3 mm ; elle étaitencore de 2 mm pour un
diaphragme
de1
mm ; iln’y
avait donc pas, comme enoptique, rapport
fixeentre les dimensions de
l’image
et del’objet.
Nousavons
pensé
alors que l’extrême finesse des filspou-vait accentuer les effets d’aberration et nous avons
remplacé
le réseau par uneplaquette
mince(0,1 mm)
percée
de ~~0 trous deÔ,5
mm, trèsréguliers
et distants de0,8
mm d’axe en axe La concentration ne s’en estpas trouvée meilleur.
Mais nos
photographies
avaientpris
l’aspect
suivantque l’on retrouve d’ailleurs sur le cliché ultérieur
reproduit
figure
17. En hautl’image
de lagrille
donnée par les atomes neutres. Agauche
l’effet en l’absence de tension sur lalentille,
savoir : àchaque
masse(H,
H2,
C,
CO,
etc.),
correspondent
autant deparaboles
qu’il
ya de trous sur la
grille.
A droite par inversion duchamp
électrique
et mise en fonctionnement de lalen-tille, concentration de ces
paraboles.
Nous avons alors constaté avec évidencel’égalité
delargeur
del’image
destrous,
desparaboles
degauche
et desparties
foca-lisées desparaboles
dedroite,
c’est-à-dire 1"influence nulle de la lentille sur ladivergence
propre dechaque
pinceau.
Nous en avons eu confirmation avec unepla-quette
à trousplus
fins : 80 trous de0,1
1 mm. C’est aveccette
plaquette qu’a
été obtenu le clichéreproduit.
Si lesparaboles
degauche
yparaissen
tlégèrement plus
fines que
l’image
des trous et lesparaboles
focalisées dedroite,
c’est que leurexposition
est insuffisante.L’application
de la formule(13)
donne unelargeur
théoI ique
de0,6
mmqui
est exactement observée à droite.L’effet de l’introduction de cette lentille sur notre
spectrographie
se résume donc ainsi :~° Au trou fin collimateur
placé
à12,ô
cm dudia-phragme cathodique
est substitué ungrand
nombre de trous de même dimension. L’intensité recueillie sur laplaque
photographique
en estmultipliée
d’autant. i° Lelong
d’une droiteparticulière,
la finesse desparaboles
reste la même. Comme les mesuresd’iso-topes
se fonttoujours
lelong
d’une telle droite, le pou-voir sélectif del’appareil
n’est pas réduit. C’est ceque nous avons vérifié sur les séries
d’hydrocarbures.
Nous aurions aimé
pouvoir
corroborernumérique-ment le
gain
d’intensité par la réduction destemps
de pose. Nous n’avons pu le faire avecprénision.
Quand
la lentille est en
fonctionnement,
il ne faudraitopérer
sur
plaque
Schumann quependant
une fraction deseconde. Aucun obturateur n’étant encore
placé
surnotre
appareil,
nos poses, de l’ordre de 2 sec, sonttrop longues.
Lapartie
gauche
du cliché dela figure
17pure car
plusieurs
paraboles déjà s’y
superposent.
Lacomparaison
avec nos données antérieures n’est pasnon
plus
possible.
Lestemps
de pose étaient d unedizaine de
minutes,
mais notresystème
deréglage
sous vide de l’orientation du faisceau est
responsable
pour une
part
de cegain
considérable.Conclusion. -
Quelques perfectionnements
sontapportés
en ce moment à la lentille décrite ci dessus. Salongueur
est réduite à 5 mm; son ouverture estportée
à 10 mm ; un réseau très finremplace
laplaque
percée.
Ces modifications nouspermettront,
pensons-nous, de
porter le gain
d’intensitéjusqu’à
unfacteur 1 000
minimum,
tout en réduisant les tensions nécessaires(1).
Une telle lentilles’appliquerait
bien entendu àn’importe quel spectrographe
de masse, etparticulièrement
auxspectrographes
qui
emploient
(1) Note à la correction des épreuves. - Cette nouvelle lentille nous permet aujourd’hui d’obtenir nos clichés en une
minute sur plaque ordinaire du commerce à gélatine, ce qui correspond bien au gain d’intensité escompté. La finesse aussi est améliorée car la grille utilisée comporte 10 000 mailles de 0 , 05 mm, seulement. Par contre, les tensions nécessaires ne sont guère
réduites en raison de la large ouverture de la lentille qui entraîne des corrections aux relations
précédentes.
Le champ h donné au voisinage de la grille par la tension v qui y estappli-quée diminue à mesure que les surfaces équipotentielles sont
happées par l’évidement de plus en plus large des disques au sol.
A la formule (12) correspond donc non plus la formule (15) mais
une formule (16) :
des sélecteurs
d’énergie.
Elle trouverait sonemploi
naturel sur les faisceaux d’ions
positifs
destinés à ladésintégration
de la matière : un faisceauparallèle
deun million de volts serait concentré à 1 m de distance
sur une
plage
de l’ordre de0,1
mm avec une tension de 5 000 V. Dessystèmes
de lentilles semblables pour-raient du re·te être mis enjeu
pouraugmenter
encorele
pouvoir
de couvergence ou réaliser tellecombinai-son souhaité,. Enfin il
peut
êtreavantageux,
même enélectronique,
dedisposer
d’unsystème optique
à forpouvoir
dedivergence.
Tandis que les lentilles usuellessont
uniquement
convergentes,
celle-ci devientdiver-gente
parsimple
changement
designe
de la tension.Je tiens à
exprimer
ici ma vive reconnaissance à Ni. Maurice deBroglie
pour lesencouragements
qu’il
n’a cessé dem’apporter
dans mon travail.où le facteur c dépend, de façon du reste assez compliquée, du rapport I/d de la longueur de la lentille à son ouverture. Voici quelques valeurs qu’on en peut calculer :
Cette correction, négligeable avec notre ancien dispositif, prend maintenant son importance. Elle est bien vérifiée
quantitative-ment.
1
Manuscrit reçu le 16 décembre 1936.
LÉGENDE DE LA PLANCHE, fig. 16, photographie de l’appareil. B, Ballon ou cylindre producleur.
R, Joint rodé et tube souple pprmettant de régler sous vide l’intensité.
L, Lentille.
H, Plateaux du champ électrique, épousant la forme des pôles de l’électro-aimant.
E, Ecran fluorescent.
P, Appareil porte-plaque.
,g, Entrée de gaz.
e, Circulation d’eau.
Pl’ Vers la pompe préliminaire.