HAL Id: jpa-00233960
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Sur une théorie de la viscosité des couches
monomoléculaires liée à leur structure. I
Maurice Joly
To cite this version:
mais devient
appréciable
pour les grosses. Celle desformules très excitées semble croître en même
temps.
Nous confirmeronsplus
tard cepoint.
Enfin,
nous avons vu, dans le cas dubenzène,
que
l’importance
des formules excitées étaitplus
grande
dans lareprésentation
des états excités que dans lareprésentation
de l’état fondamental. Ce faitqui
semblenormal,
doit sans doutepouvoir
segéné-raliser. Nous étudierons bientôt cette
importante
question.
Manuscrit reçu le 18 janvier ~g46.
SUR UNE
THÉORIE
DE LAVISCOSITÉ
DES COUCHESMONOMOLÉCULAIRES
LIÉE
A LEUR STRUCTURE. I.Par MAURICE JOLY.
Institut Pasteur, Service de Chimie
physique.
Sommaire. 2014
Après avoir rappelé la théorie de Eyring qui permet de déterminer la viscosité à partir de l’énergie d’activation nécessaire pour faire passer une molécule d’une position d’équilibre à une
position voisine, on montre comment on peut calculer l’énergie d’activation uniquement à l’aide des
forces de Van der Walls, à condition de faire un petit nombre d’hypothèses simples sur la structure des couches monomoléculaires fluides et sur les divers états d’équilibre des molécules qui les constituent,
hypothèses grâce auxquelles on peut rendre compte de la forme particulière des courbes expérimen-tales. L’énergie d’interaction entre les divers groupes fonctionnels des molécules voisines est évaluée
à partir des données de la calorimétrie. On met en évidence le rôle des molécules d’eau du support
et l’on arrive ainsi à expliquer la croissance de la viscosité des couches liquides et des couches gazeuses
avec l’aire moléculaire. A titre d’exemple, on traite le cas des films d’acide palmitique, d’acide oléique
et de tricaproïne, ce qui donne des indications sur l’arrangement des chaînes carbonées.
Introduction. -- Dans de
précédentes
publi-cations[1,
2,3,
4], j’ai
montré l’existence d’une viscosité propre des couches monomoléculairesfluides,
mis en évidence les lois
générales
de cephénomène
et décrit un viscosimètre à écoulement ainsi
qu’un
viscosimètre à oscillation
permettant
de mesurer lecoefficient de viscosité
correspondant.
Dans leprésent
travail,
je
me propose de donner uneinter-prétation
de la viscositésuperficielle, inspirée
de la théorie deEyring
et Moore[5],
application
au cas des films monomoléculaires de la théorie de laviscosité des
liquides
deEyring
et Ewell[6],
et de déduire de ces considérations des indications sur lastructure des films amsi que sur la forme et la
disposition
des chaînes dans les molécules consti-tutives des couches étudiées.J’ai l’intention de montrer que l’on
peut
calculerà
partir
des forces de Van der Waals lesénergies
d’activation introduites par
Eyring,
à conditionde faire un
petit
nombred’hypothèses simples
surl’arrangement
des molécules au sein de la couche et sur leurs domaines destabilité,
ainsi que sur lecomportement
des molécules d’eau immédiatementen contact avec la couche monomoléculaire. Nous verrons
qu’il
estpossible
de retrouver toutes lesparticularités
des courbesexpérimentales
devisco-sité,
et enparticulier,
d’expliquer
la croissance dela viscosité avec la dilution de la couche dans le cas des couches
liquides
et des couches gazeuses.Rappel
de la théorie deEyring.
- Commepour entretenir un mouvement dans un
liquide
visqueux
il faut lui fournir del’énergie,
il est admis que les moléculesqui
sedéplacent
sont à un niveaud’énergie
Esupérieur
à celui des moléculesimmo-biles
(compte
tenu évidemment del’énergie
ciné-tique).
Le nombre de molécules dans l’état
d’énergie
E est,d’après
la formule deBoltzmann,
proportionnel
_E
à e kT,
et comme on admet communément quela fluidité cp d’un
liquide
estproportionnelle
aunombre de molécules
qui
sont dans l’étatd’énergie,
exigé
pour leur mouvement, onpeut
écrire(que
l’onpeut rapprocher
de la f ormule d’Arrheniusexprimant
la vitesse d’une réactionchimique).
D’où,
pour laviscosité,
la relation de Guzman[7]
qui
a été vérifiée par de nombreuxexpérimen-tateurs
[8,
g,10].
Eyring
et ses collaborateurs ontproposé
uncalcul de A
qui
conduit à des résultats en bonaccord avec
l’expérience.
Le
principe
de la théorie deEyring
est le suivant :Au sein d’un
liquide,
les molécules ne sont pasdisposées n’importe
comment;
chacune est situéedans un trou de
potentiel
etchaque
trou depotentiel
correspond
à uneposition d’équilibre possible
pour une molécule duliquide.
Parsuite,
undéplacement
des molécules les unes par
rapport
aux autres nes’effectue pas d’une manière
quelconque;
toutes lesconfigurations
ne sont paspossibles;
les moléculesne
peuvent
que passer d’uneposition
d’équilibre
à une autre en sautant d’un trou de
potentiel
dansun trou de
potentiel
voisin.Il en résulte que le mouvement d’une molécule
a lieu
lorsqu’elle acquiert
l’énergie
d’activationnécessaire pour franchir la barrière de
potentiel
qui
lasépare
de laposition
d’équilibre
voisine;
d’où tout le calcul àpartir
des vitesses de réaction d’acti-vation[f5
et6]. Eyring
et Moore sont ainsiconduits,
pour la fluidité des
liquides,
à la relation suivante :où À est la distance entre deux
positions
d’équilibre
voisines dans la directiond’écoulement, À1
la distance entre moléculesadjacentes
perpendicu-lairement auplan d’écoulement, À2
la distance entremolécules
adjacentes
dans la directiond’écou-lement,
7~3
la distance entre moléculesadjacentes
dans leplan
d’écoulement mais normalement à la directiond’écoulement, f
la force extérieureappliquée
par centimètrecarré,
A Via vitesse relative de couchesadjacentes
distantes de~1,
AF)
l’énergie
libre d’activation par molécule pour l’écoulement
visqueux.
T est latempérature
absolue,
h la constantede Planck et k la constante de Bolt7mann.
Dans le cas des films
monomoléculaires,
la formuleprécédente devient
- , _ ,
d’où
finalement,
comme on asensiblement )’1
_ ~.où a est l’aire moléculaire.
S’appuyant
sur les résultatsexpérimentaux
deHarkins et de ses collaborateurs
[ 1 l, 12, 13,
z !E, ~
15, 16],
Eyring
et Moore obtiennent pourl’énergie
libre d’activation par molécule dans le cas de la couche monomoléculaire et dans celui duliquide
pur les valeurs suivantes :Les auteurs
expliquent
le fait queilF1
film estdeux à trois fois
plus grand
queAF±
liquide
ensupposant
qu’il
y a association moléculaire dans leplan,
ou solvatation par lesupport,
ou formationd’un sel.
Eyring
etMoore,
dans le cas de la couchemono-moléculaire,
calculentl’énergie
d’activationAFt
dela
façon
suivante,
àpartir
des relations de lathermo-dynamique.
Si os est l’aire nécessaire pour l’écoulement
visqueux
parmolécule,
l’énergie
libre nécessaire pour provoquer cet espace vide dans la surface est p est lapression
extérieure et pi la.. _, .
/B
pression
interne définie pard ds
i,,
?En
posant
Nos= 1,
on a parmolécule-gramme
AF-1:
estl’énergie
structurale libred’activation;
f
est ici la fonction derépartition
pour ledegré
deliberté de translation dans le
liquide
normal,
fonc-tion derépartition
qui,
dans l’étatactivé,
serait incluse dansk:.
Pourbeaucoup
de substancesR T log. f
= Ikcal. Parailleurs,
on a la relationthermodynamique
,-où «
et p
sont les coefficents de dilatation et decompressibilité
du filmliquide.
DoncHarkins et
Boyd [17, 18]
ont vérifié pour lesor
l’équation
deEyring
et Moorepeut
se mettre sous la formeet comme
4F¡
peut
s’écrireon retrouve bien une relation du
type
, , /"v
ce
qui
apporte
une confirmationexpérimentale
dela théorie de
Eyring (1).
Pour
garder
les notations de mes étudesprécé-dentes sur la viscosité
superficielle, j’écrirai
la relation deEyring
est Moore sous la formeoù ~. est le coefficient de viscosité de la couche
monomoléculaire,
a- l’aire moléculaire et â¿Fl’énergie
libre d’activation par molécule.Pour
pouvoir
calculer A97 autrementqu’à
partir
des données de la
thermodynamique
et pourpouvoir
expliciter
complètement
cecalcul,
il est nécessairede fournir
quelques précisions
sur la structure des couches monomoléculaires fluides et sur les forcesd’interaction moléculaire en fonction
desquelles
nous évalueronsl’énergie
d’activation.Structures des couches monomoléculaires fluides. ---
Nous admettrons que les
positions
moyennes des molécules du film fluide
(compte
tenu de
l’agitation thermique)
correspondent
àpetite
distance à une structure cristalline :équivalent
à deux dimensions de la structure des
liquides.
Nous admettronségalement
que les molécules de la couchesont
disposées
en unquasi-réseau hexagonal,
c’est-à-dire que les
positions
moyennes considérées sont,localement,
à peuprès disposées
en un réseauhexagonal
centré. Nous pourronsdonc,
dans le calcul des interactionsmoléculaires,
assimiler enpremière
approximation
tout domaine suffisammentpetit
autour d’unpoint quelconque
de la couche monomoléculaire à unepetite portion
de cristal àdeux dimensions. Par
ailleurs,
le fait que l’ordrerigoureux
n’est définiqu’à
petite
distance,
et encorede
façon
approchée
seulement,
autorisera à admettre(1) Par contre, Trapeznikov [19] trouve, pour l’alcool
octa-décylique, des courbes f, = f (p) d’un type beaucoup plus
compliqué qui mettent en évidence de nombreux points de discontinuité et il montre que les courbes sont différentes suivant que l’on comprime ou que l’on détend la couche
étudiée [20] à [22].
que la maille élémentaire du
quasi-réseau plan
considéré n’a pas nécessairement les mêmes
dimen-sions en tout
point
du film. Nous supposeronségalement qu’il
y a libre rotation des moléculesautour des normales à la surface de l’eau en
chaque
point
du réseau[23, 2 4].
Discontinuité des états
d’équilibre
molé-culaires. - Nous ferons
l’hypothèse
que les molé-cules d’une couche monomoléculaire nepeuvent
setrouver que dans un nombre fini d’états
d’équilibre
(correspondant
à une suite discontinue d’étatsénergétiques)
et que, parsuite,
elles nepeuvent
occuper que des aires moléculaires discrètes. Nous
admettrons que ces aires sont
précisément
cellesqui correspondent
auxpoints
de transformation de différents ordres mis en évidence par ailleurs[25
à31].
Lorsqu’à
partir
d’un de cespoints
detransfor-mation,
celui de rang i parexemple,
pourlequel
toutes les molécules de la couche sont dansl’état
d’équilibre
stablei,
c’est-à-dire dans l’étatd’énergie
Ei
etoccupant
chacune l’aire ui, oncomprime
une couchemonomoléculaire,
lesmolé-cules
qui
la constituentpassent brusquement,
parun
saat,
mais les unesaprès
les autres dans le casdes
points
de transformation d’ordresupérieur,
de l’état i à l’état stable immédiatement voisinj.
L’aire moléculaire observéequi
varie defaçon
continue avec lapression superficielle
n’aura parsuite
qu’une signification statistique correspondant,
pourchaque
valenr de l’encombrementmoléculaire,
à unmélange
de molécules dans des états stables voisins. L’aire moléculaire moyenne que l’on mesureest donc fonction du
rapport
des nombres de molé-cules de chacun des états constituants.En tout
point
d’uneisotherme,
on aai et c’y étant les aires moléculaires aux
points
de transformation lesplus proches
depart
et d’autre de o’,points
qui,
comme nous l’avons vu,corres-pondent
aux étatsd’équilibre
stable iet j ; x
est lerapport
du nombre de molécules dansl’état j
aunombre total de molécules par centimètre carré de couche.
Remarquons
que cetteconception statistique
de l’aire moléculaire observée n’est pasincompatible
avec la structure
quasi hexagonale
du film. Eneffet,
comme nous ne considérons que des couchesfluides,
nous avons vu que l’ordrecristallogra-phique
n’existequ’à petite
distance. Par ailleursnous n’aurons à
envisager,
dans lescalculs,
quede
petits
domaines à l’intérieurdesquels
nouspourrons admettre que nous avons affaire à un
quasi-réseau ;
du fait que larégularité
de ce réseau n’estqu’approximative
etlocale,
et que, d’autrepart,
deux états stables voisins est faible par
rapport
à la valeur moyenne observée de la distanceinter-moléculaire,
onpeut
concevoir que deux domainesvoisins de la couche soient
caractérisés,
statisti-quement,
par des aires moléculaires différentes. Demême,
l’énergie
d’activationqui figure
dans la formuled’Eyring
sera une valeur moyenne,puisque
les molécules activéesappartiennent
à l’unou l’autre des états stables considérés. On est donc
conduit à écrire
avec la même définition de x que
précédemment,
ce
qui
revient à admettre que laproportion
demolécules activées est à peu
près
la même pour les deux étatspossibles
voisins. Il suffiradonc,
pour calculerl’énergie
d’activation de déterminer les valeurs deâ5i
i en chacun despoints
detrans-Fig. i. - Valeurs expérimentales de
l’énergie d’activation (proportionnelle à log p. cr).
formation i
correspondant
aux divers étatsstables i,
puisque
entre cespoints
l’énergie
d’activation est,d’après l’équation
précédente,
une fonction linéaire de a.Par
ailleurs,
enportant
la relationdans la f ormule de
Eyring
transforméeet en
posant
il vient
que l’ on
peut
écrireLog
est donc fonction linéaire de o- danschaque
intervalle(1, i)
et,
parsuite,
les courbes représen-tatives seront deslignes
brisées. Lafigure
i montreque l’on a une bonne vérification
expérimentale
de cetterègle
(2~,
cequi légitime
notrehypothèse
dela discontinuité des états
d’équilibre
moléculaireet de la
signification statistique
de a- et de Enrésumé,
c’est l’existence de valeurs discrètes pour l’aireoccupée
parchaque
molécule de la couchequi
permet
d’expliquer
la variation linéaire delog
fLa en fonction de a- entre lespoints
detrans-formation successifs pour
lesquels
toutes les molé-cules de la couche sont dans le même étatd’équilibre.
,Nature des forces d’interaction moléculaire.-
Alors que le coefficient de viscosité des gaz
parfaits peut
se calculeruniquement
àpartir
de la théoriecinétique,
dans le cas des gaz réels commedans celui des
liquides,
il est nécessaire de faire intervenir les forces de Van der Waals[32]
et lesénergies
de cohésion[53].
Nous considérerons que la viscosité des couches monomoléculaires n’est due
qu’aux
forces de Van derWaals,
et nous nous proposons de calculer àpartir
de celles-ci lesénergies
d’activation intro-duites parEyring.
Fig. 2. - Potentiel d’interaction entre deux molécules.
Les forces d’interaction moléculaires
comprennent
des forces attractives et des forcesrépulsives
dérivant d’unpotentiel.
Lepotentiel
d’interactionentre deux
molécules,
w(r),
estreprésenté
par(2) Les points aberrants sont situés dans des domaines de
pression superficielle où, la couche considérée n’étant plus
une courbe de Lennard-Jones
[33
à371 (fig. 2);
la :profondeur
du trou depotentiel dépendant
de la .température
critique
et la valeur de ri,,dépendant
des dimensions moléculaires[3 ~].
Lorsqu’on
fait varier latempérature
et lapression
de la couche
monomoléculaire,
les distances entremolécules varient
(de
façon
discontinued’après
leparagraphe précédent)
et lepoint
représentatif
dupotentiel
d’interaction sedéplace (par
sauts)
surla
partie
ascendante de la courbew(r).
(Le
minimumcorrespond
sensiblement à l’état solide à bassetempérature.)
Onpeut
donc considérer que la viscositécorrespond
autravail,
lors dumouvement,
des forces attractives intermoléculaires.
Les
potentiels
attractifs sont de différentstypes :
1° Les
potentiels
d’orientation de Keesom[38
à4 2]
qui
correspondent
à l’interaction entredipôles
permanents.
Le terme depremier
ordre,
de la forme -Cpp’r-3 (p
etp’
étant les moments desdipôles)
est nul dans le cas de moléculespouvant
prendre n’importe quelle
orientation,
les unes parrapport
aux autres; mais dans le cas de moléculesorientées par un
champ
interfacial comme cela seproduit
pour les couchesmonomoléculaires,
ceterme en r-3 n’est pas nul. Il en est de même dans le cas de substances très
organisées,
comme l’eaupar
exemple [43],
oulorsqu’un liquide
polaire
ordinaire est soumis à l’action d’un
champ
électrique
(on
remarque dans ce cas un accroissement de laviscosité)
[51
et52].
Le terme de secondordre,
qui
2. P2
p’2
n’est pas nul en
général,
est de la forme - - .3 kr r6
Nous
négligerons,
enpremière approximation,
l’inter-action entre
quadripôles
àlaquelle
correspondrait
unterme en r-5;
2° Les
potentiels
d’induction deDebye [44,
45,
46]
qui correspondent
àl’apparition
de momentsdipo-laires induits en presence de moments inducteurs
permanents
sont de la forme--- a ’2 r a P , 2
, a et a’r6
étant les
polarisabilités.
Pour desquadripôles,
onaurait un terme en r-8 que nous
négligerons.
3~ Les
potentiels
dedispersion
de London[47
à50] qui correspondent
à l’accord dephase
entre lesmouvements
électroniques
à l’intérieur de molécules voisines etqui
sont de la formeV et V’ étant les
potentiels
d’ionisation.Nous voyons que, dans
l’ensemble,
nous auronsà considérer des termes en r-6 et r-3. Nous écrirons
avec
1
Détermination des
potentiels
d’interactionmoléculaire. - Le calcul direct des divers
potentiels
précédents
est évidemment inextricable dans le casde molécules
compliquées.
Aussi ferons-nous uncertain nombre
d’hypothèses simplificatrices.
Nous admettrons l’autonomie des diversgrou-pements
fonctionnels des moleculesorganiques
d’une sériehomologue,
c’est-à-dire quechaque
groupement
fonctionnel secomporte,
pour cequi
est des interactions avec les molécules
voisines,
comme s’il était seul dans la moléculequi
le contient. Ceci estlégitimé
par l’additivité scalaire ouvecto-rielle de nombreuses
propriétés :
chaleursd’adsorp-tion,
devaporisation
ou desublimation,
réfractionmoléculaire ou moment
dipolaire,
etc.[54
à58],
additivité
qui
permet
dedéfinir,
pourchaque
propriété,
un incrémentcaractéristique
dechaque
type
degroupement
fonctionnel.En
particulier
Dunkel a pu déterminer leschaleurs de cohésion relatives aux différentes fonc-tions
chimiques
[59,
60].
Le tableau suivant donnequelques-unes
de ces valeurs.Nous verrons
plus
loin que l’onpeut
calculer lepotentiel
d’interaction moléculaire àpartir
des chaleurs de cohésion.Soit une molécule contenant les
groupements
fonc-tionnelsCI, C2,
... ,Cm,
... , 1 en nombrenj, n2, ..., 1 nm, ... L’existence d’incréments
constants
permet
d’écrire pour la chaleur decohésion Q
=£nm
Qm
et,
parsuite,
de poser pourm
le
potentiel
d’interactionw(r)
de deux telles moléculesles Z étant étendus à tous les
groupements
fonc-tionnels de lamolécule;
est l’incrément depotentiel
d’interaction relatif augroupement
fonc-tionnel Cm; c’est le
potentiel
d’interaction «équi-valent )) entre deux
groupements
Cmhomologues
(de
mêmeposition
sur une chaînecarbonée,
parexemple)
appartenant
à des moléculesvoisines,
des
potentiels
d’interaction réels entre chacun des deuxgroupements
fonctionnels considérés etl’ensemble de tous les
groupements
fonctionnels des deux moléculesauxquelles
ilsappartiennent.
Nousverrons ultérieurement que toutes les interactions
entre les molécules d’une couche
superficielle
peuvent
être calculées àpartir
de cespotentiels
fictifs.
Par
ailleurs,
nous admettronsqu’en
première
approximation
lepotentiel
fictif d’interaction entredeux
groupements
polaires
estuniquement
dutype
potentiel
d’orientation deKeesom,
c’est-à-dire unpotentiel
en r-3, tandis que lepotentiel équivalent
d’interaction entre
groupements
apolaires
estunique-ment en r-1
(potentiel
de Londonprincipalement).
En fait ungroupement
fonctionnel n’estjamais
rigoureusement apolaire
et ilapparaît toujours
desforces de
dispersion
entre deuxgroupements
fonc-tionnels même très fortementpolaires.
Mais Londona montré
[431
que les forces dedispersion
sont nettementdominantes,
sauf dans le cas demolé-cules fortement
polaires
incluses dans une structurequi
enempêche
la libre orientation : c’est ainsi que pour CO dont le momentdipolaire
esto, 12. 1 o-,
1 forced’induction/force
dedispersion
== 8. 10-4 etforce
polaire/force
dedispersion
=5. 1 o-~;
pour HCIdont le moment est
1,03.
i o-11 forced’inductionjf orce
dedispersion
=o,o48
et forcepolaire/force
dedispersion
= o, I 8.
Par contre, pour l’eau demoment 1,84. 10-18
mais fortementorganisée,
forced’induction/force
dedispersion
=o, z o et force
polaire/force
dedispersion
=4.
Or nous avonsindiqué
par ailleurs que lechamp
superficiel
oriente les molécules des couchesmonomoléculaires,
cequi
revient à leur
imposer
unestructure;
onpeut
doncadmettre,
paranalogie
avec le cas del’eau,
quedans les interactions entre les
groupements
polaires
des couchessuperficielles
ce sont les forces d’orien-tationdipolaires
qui
sont dominantes alors quepour les
groupements
apolaires
ce sont les forces dedispersion.
’
Par
suite,
dans le cas desgroupements
apolaires,
lepotentiel
d’interaction fictif sera de la formeet dans le cas des
groupements
polaires
Pour
chaque
groupement
il faut déterminer Bmou
B’ .
Or le calcul apriori
n’en est passimple
et fait intervenir desgrandeurs
de valeurnumérique
mal connue(polarisabilité, - potentiel
d’ionisa-tion,
etc.).
Aussi aurons-nous recours à l’artifice suivant :Si
Wm
est lepotentiel
d’interactionéquivalent
entre un
groupement
fonctionnel Cnz et l’ensembledes
groupements
fonctionnelshomologues
desmolé-cules
voisines,
lorsqu’on éloigne
indéfiniment cegroupement fonctionnel,
sonpotentiel
varie de W,,1à zéro
et,
du fait de sasuppression,
la somme desénergies
d’interaction deshomologues
envi-ronnants est diminuéeégalement
de Wm. Parsuite,
les
énergies
de cohésion entregroupements
homo-logues correspondent
donc,
suivant queles
groupements
considérés sontapolaires
oupolaires,
à 2 V,,, ou à 2 V’,,.
On a vu que
Il faut donc déterminer les Bm et
Bm.
Or nous avons vu que les mesurescalorimétriques (en
parti-culier,
les mesures de chaleur devaporisation
ou desublimation)
donnent une évaluation del’énergid
decohésion,
2 V mo
des états condensésdes
composés
organiques,
c’est-à-direl’énergie
decohésion relative à
l’assemblage compact
des molé-cules des substances à trois dimensions.La relation entre
Vmo
et v,n est déterminée parla structure de la substance étudiée.
En
effet,
affectons un numéro àchaque
moléculed’un
petit
domaines Legroupement
fonctionnel Cm de la molécule zéro est entouré desgroupements
homologues
des molécules 1, 2, ... ,l,
... , auxdistances ri, r2, ... , rl, ....
On a
De même
les valeurs de rl, r2, ... , 1 ri, ...
dépendant
de lastru cture.
Des relations
précédentes
on déduitles seconds termes sont connus, donc- aussi Bm
et B;,,.
A titre
d’exemple,
calculons On sait queles chaînes carbonées se
disposent
parallèlement
entre elles dans l’état solide
[61
à64
et 82 à87]
ainsi que dans l’étatliquide,
qu’il s’agisse
desparaffines
[65
à72],
des alcools[73
à75]
ou des acides gras[76
à81].
Considérons unassemblage
compact
dechaînes
paraffiniques.
Autour d’unechaîne,
ontrouve 6 chaînes à la distance r, 6 à la
distance
r ~/3,
6 à distance 2r, 12 à la distance
r ~/~,
6 à la dis-tance 3r, etc.(l’assemblage compact
des chaînescorrespond
à unerépartition hexagonale).
En tenant
compte
des moléculesdisposées
en« bout » de
l’assemblage
précédent
et enprenant
I2 carbones commelongueur
moyenne deschaînes,
il vient
On
sait,
parailleurs,
que la distance moyenneenLre deux chaînes
paraffiniques
delongueur
quel-conque est de l’ordre de4,5 Á
dans les étatscondensés fluides
[65
à81].
D’oùComme
d’après
les mesurescalorimétriques
Pour calculer on tiendra
compte
du faitque les
groupements CH3
sontrépartis
depart
etd’autre d’un
plan
declivage
etqu’ils
ne sont pasen
regard
mais décalés les uns parrapport
auxautres
[64,
88].
On obtient ainsi-Pour les
groupements
COOH,
en tenantcompte
de leur association en molécules doubles[8g
à921
ou de leurdisposition
dans les cristaux d’acidesgras, par
exemple
[g3
à95],
on trouve De mêmeDans le cas des
triglycérides,
on obtient de manièreanalogue
pour ou la valeur1,07 . Io’r-3,
d’où pour legroupement
polaire
d’unemolécule de
triglycéride
Onpeut,
eneff et,
considérer que la valeur moyennede la résultante de trois moments
dipolaires
égaux
à d et dont l’orientation est
quelconque
estdV3-,
et comme v’ estproportionnel
au carré des moments,la valeur moyenne de est le
triple
dev’ -COOCH2-.
Nous aurons
besoin,
par lasuite,
del’énergie
d’interaction entre molécules d’eau. En tenant
compte
de la structuretétraédrique (voisine
de celle duquartz)
de l’eau àtempérature
ordinaire(eau II)
et enprenant 2,8 Â
comme distance desquatre plus proches
voisins dechaque
moléculed’eau,
et4,2
comme distance des douze suivants[96
à99],
la chaleur devaporisation
de l’eauétant
53~
cal,
on obtient à 20°v’ Hz 0
==2013~,12.10~-~.
Remarquons
que cette valeur n’estqu’assez
gros-sièrement
approchée,
car si London a montré queles forces d’interaction
dipolaire
étaientprédo-minantes sur celles de
dispersion
dans le cas del’eau,
il résulte des travaux dePauling [120]
surla liaison
hydrogène
que les troisquarts
de lachaleur de sublimation de l’eau
correspond
à larupture
de ces liaisons.Calcul de
l’énergie
d’activation. -L’énergie
d’activation
qui figure
dans la formuletrans-formée de
Eyring
4
-est
l’énergie
nécessaire pour faire passer unemolé-cule du film d’une
position d’équilibre
à uneposition
’
d’équilibre
voisine.On
peut
décomposer
cetteénergie
en deux termes :10
l’énergie qu’il
faut fournir à la couchemonomo-léculaire pour y faire un trou où
puisse
venir seplacer
une molécule activéevoisine;
2°l’énergie
nécessaire pour faire passer une molécule d’uneposition
d’équilibre
à uneplace
libre voisine. Mais au lieu de calculer ces termes àpartir
des données de lathermodynamique,
ainsi que le fontEyring
et ses
collaborateurs,
nous allons les calculer àpartir
des forces de Van derWaals,
cequi
nouspermettra
de lesexpliciter
complètement
et d’obtenir les valeurs del’énergie
d’activation pour les diversétats
d’équilibre
des molécules.Énergie
nécessaire pour faire un trou dansune couche monomoléculaire. - Considérons une
couche monomoléculaire dans un état
d’équilibre
Fig. 3. - Formation d’un
trou
dans une couche mono-moléculaire.
I, état initial; II, état final.
stable,
c’est-à-dire en unpoint
detransformation,
et dans cette couche un domaine de surfacedéter-minée. Dans l’état initial de ce
domaine,
toutes lespositions possibles
pour les molécules sontoccupées;
dans l’étatfinal,
il y a un trou dans lequasi-réseau,
Le nombre total des molécules sur la
portion
de surface considérée n’a paschangé
lors du passage de l’état initial à l’état final et nous supposerons,en
première approximation,
que ces molécules sontsuffisamment nombreuses pour que la variation
correspondante
de la distance intermoléculaire moyenne soitplus
petite
quel’amplitude
de l’agi-tationthermique
etnégligeable
devant la valeur moyenne de la distance entremolécules,
et que, parsuite,
iln’y
ait pas lieu de faire intervenir la discontinuité des aires moléculairespossibles
quenous avons étudiée dans un
paragraphe
précédent.
Pour la même
raison,
l’énergie
d’interaction
entredeux molécules
w(r)
est la même dans l’état initialet dans l’état final.
Dans l’état
initial,
l’énergie
d’interaction de la molécule A avec les n molécules voisines du réseau(les
forces en cause deviennentcomplètement
négligeables
au delà de 3 ou4
distancesintermolé-culaires)
est W. Dans l’étatfinal,
considérons le même ensemble de moléculesvoisines,
mais A étantremplacée
parl’espace
libre a. Dans l’évaluationde
l’énergie
de chacune des molécules de l’ensemblel’énergie
d’interaction avec A faitdéfaut;
ladiffé-rence
d’énergie
entre les états initial et final estdonc W.
En
effet,
pour l’ensemble des n moléculesconsi-dérées,’
l’énergie
totale d’interaction dans l’état initial est wpq, WP,7étant
l’énergie
d’inter-action entre les molécules pet q
et les ~ étantétendus de i à n. Dans l’état
final,
cetteénergie
totale d’interaction est
Yp
Wpa. La différence est donclpwpa,
soit W.Énergie
nécessaire pour faire passer unemolécule d’une
position d’équilibre
à uneplace
libre voisine. - Cette
énergie
vaégalement
comprendre
plusieurs
termes :énergie
detrans-lation de la
molécule, énergie
de déformation du réseau eténergie
dechangement
d’étatd’équilibre
des molécules.
Considérons une
portion
de réseauplan
hexagonal
( fig. 4)
autour de la moléculeA;
laplace B
voisineest
supposée
libre. Pour déterminer le travail de passage de A en B de lamolécule,
nous allonsenvisager
une translation fictiveéquivalente
lelong
de AOB.Énergie
de translation d’une molécute. -- Lesdistance de A aux molécules voisines 1, 2,
4?
...(3 correspond
à laplace vide)
sont r,, r,, r 4’ .... Ilsuffit
d’envisager
les molécules d’un desdemi-plans
limités par la droiteAB,
du fait de lasymétrie
parrapport
à cette droite. Lors de la translation fictive de la molécule A lelong
deAB,
on a lesvariations suivantes des distances rs de A aux
molécules
qui
l’entourent,
r étant la distanceréti-culaire
correspondant
à l’étatd’équilibre
desmolé-cules pour
lequel
on calculel’énergie
d’activation.Il
correspond
à ces variations de distance le franchissement de barrières depotentiel àW
par1
Fig. l~. -
Passage d’une molécule d’une position d’équilibre à une place libre voisine.
la molécule A ainsi que par l’ensemble des molécules du
petit
domaine de réseauqui
l’entoure. Il faut donc fournir ausystème
uneénergie
2àW,
poureffectuer la translation
puisque
si une variation dedistance intermoléculaire provoque une variation W de
l’énergie
d’interaction d’une molécule avec sesvoisines,
il ycorrespond
une variationégale
decomme nous l’avons vu dans un
paragraphe
précédent.
Pour calculer remarquons que
lorsque
la molécule mobile passe de A enB,
l’ensemble du1
Fig. 5. - Schéma de
l’échange »
du couple de molécules 1-9.
système
se transforme en sonsymétrique
parrapport
à la normale au milieu 0 de AB. On
peut
doncenvisager
lespositions
de la molécule mobilerelati-v y
.
Fig. 6. - Barrière de potentiel
1
correspondant à « l’échange » du couple de molécules r-g.
vement aux
couples
de molécules ~-g, 6-16, .... Toutse passe comme s’il y avait
échange
de cesmolé-cules,
ainsi que le montre lafigure
5 pour lecouple
de molécules 1-9. Par suite de la
symétrie
des étatsinitial et
final,
l’énergie
est la même dans ces deuxétats et la variation au cours du
déplacement
ABcorrespond
effectivement au franchissement d’unebarrière de
potentiel,
comme on le voit sur lafigure
6.(Nous
examineronsplus
loin le cas des molé-cules situées sur la médiatrice deAB.)
La barrière depotentiel
relative àl’échange
ducouple
de molécules s- s’,
a une hauteuràvss,
égale
àLes poreimeis étant en r-° ez -o, a partir au
tableau
précédent
on obtient pour les différentscouples
demolécules,
r étant la distance réticulaire, les valeurs suivantes :, . , ,. , ..
puisque
v(rs)B
et sont les valeurs dupotentiel
d’interaction entre la molécule de numéro set la molécule mobile
lorsque
celle-ci estrespec-tivement en
A,
en B et en 0.Avant d’achever le calcul
de àW,
il nous fautmaintenant examiner le cas des molécules situées sur la médiatrice de AB.
Énergie
de déformation du réseau. - Letableau des variations des rs
indique
que r. décroît de r àrB/3/2
puis
croît der~3-/2
à r lors de latrans-lation AB.
Or,
pour un domaine étendu d’airesmoléculaires,
r y/3 j2
est inférieur au minimumpossible
de distance intermoléculaire. Nous avons vu en
particulier
que ce minimum était4,44
Á dans le cas des chaînesparaffiniqaes;
or il faut avoir atteintune aire moléculaire de
22,6
Á 2 pour que r soitégal
à
2. 4’ 44
tandis que l’on sait par ailleurs qae surV3
support
acide les couches monomoléculaues d’acides gras à chaîne normale sont fluidesdès 19, 5
Â-[25, 26].
Parconséquent,
il n’est paspossible
que la molé-cule 2 reste à saplace,
et il y a nécessairement déformation du réseau lors de la translation AB.Considérons l’ensemble de la molécule mobile et des molécules
2,8
et r 5.Lorsque
la molécule mobilese
rapproche
de0,
onpeut
supposerqu’il
y a défor-mation locale du réseau et que la molécule 2 serapproche
des molécules 8 et 15 defaçon
que lesdistances de la molécule mobile à la molécule 2, de
la molécule 2 à la molécule 8 et de la molécule 2 à la molécule 15 restent
approximativement égales
entreelles,
cequi
entraîne laperturbation
minimumdans la
symétrie
hexagonale
et cequi
donne,
lorsque
la molécule mobile vient en
0,
un minimum de r2voisin de
o,94r.
Parsuite,
la barrière depotentiel
mobile par
rapport
à la molécule 2,wv(r2)
a pourvaleur
de même
Par ailleurs le calcul montre que pour la molécule et
av’(r24)
sontnégligeables.
Comme OW est
égal
à la somme des àv et des 11v’ relatifs à l’ensemble des n molécules du domaineconsidéré,
en tenantcompte
de lasymétrie
parrapport
à AB il vient finalement pourl’énergie
de translation d’une moléculePar
ailleurs,
lors de la déformation duréseau,
le
déplacement
de la molécule 2 parrapport
auxmolécules 8 et 15 entraîne pour la molécule 2 une
variation
d’énergie
par suite des variations des distances de la molé-cule 2 aux molécules 8 et
15,
distancesqui
sontégales,
nous l’avons vu, à la distancequi sépare
la molécule 2 de la molécule mobile lelong
deAOB,
donc à r2. Par
suite,
pour l’ensemble du-réseau lavariation
d’énergie
sera 2ÂI2puisque
lamolécule 4
est dans le même cas que la molécule 2 et
qu’aux
variations de
l’énergie
pardéplacement
des molé-cules 2et 4
correspond
une variationégale
pour l’ensemble des molécules du réseauqui
les entourent.En
résumé,
l’énergie
à fournir pour faire passer,sans
changement
d’étatd’équilibre,
une moléculede A en B est
donnée
par la relationÉnergie
dechangement
d’étatd’équilibre.
--Nous avons vu dans de
précédents
paragraphes
queles molécules des films
superficiels
fluides nepouvaient
exister de manière stable que dans des étatsd’équilibre
définiscorrespondant
à des aires moléculaires discrètes et que pour calculer la viscosité des couchesmonomoléculaires,
il suffisait de déter-miner lesénergies
d’activation i relatives à cesaires
particulières.
Par
ailleurs,
nous venons devoir,
en étudiantl’énergie
dedéplacement
d’une molécule au sein d’unpetit
domaine de couche dans l’étatd’équi-libre
i,
quelorsque
la molécule mobile passe desa
position
initiale A à laposition
voisineB,
la distance de cette molécule à ses voisines 2 et4
passe par un minimum
proche
de Or ladiscontinuité des distances intermoléculaires r,
correspondant
aux états stables de la coucheimpose
que lors du mouvement la molécule mobile ne reste
pas dans l’état
d’équilibre
stable 1.En
efiet,
considérons les étatsd’équilibre
voisins i -- i,
i, 1
+ icorrespondant
aux distancesréticulaires ri-t, ri, ri,,, les r croissant avec les indices.
Les forces d’interaction moléculaires variant suivant des
puissances négatives
des distancesréticulaires,
il semble raisonnable d’admettre que la stabilité relative des états stables est d’autantplus
grande
que la distance réticulaire
correspondante
estplus
petite.
Parsuite,
la stabilité relative de l’état i - 1sera
plus grande
que celle de l’étati,
elle-mêmeplus
grande
que celle de l’état i + i.Par
ailleurs,
s’il y a discontinuité despositions
de
stabilité,
iln’y en
a pas moinsnecessairement,
continuité
géométrique
despositions
sur latrajec-toire lors du mouvement d’une
molécule;
par suiteces
trajectoires
sont nécessairement métastables. Les états stablescorrespondant
à des valeurs déter-minées des distances réticulaires ri,lorsque,
par suite d’unecontrainte,
la distance réticulaire actuellene coïncide pas avec un ri
quelconque,
la moléculeest dans un état d’instabilité relativement à sa
position
et,
parsuite,
nepeut
pas rester en un telpoint
de satrajectoire;
elle sedéplace
defaçon
que la distance réticulaire reprenne une valeur de
stabilité. Mais s’il
peut
exister despositions
géomé-triques
instables,
nous admettrons par contrequ’il
n’existe pas pour les molécules de niveau
énergé-tique
métastable.Lorsque
laposition
d’une molé-culecorrespond
à une valeur de la distance réti-culairequi
n’est pas celle d’un étatstable,
elle estau niveau
énergétique
immédiatement voisin leplus
stable. C’est-à-dire que pour ri la molécule est dans l’étaténergétique
i -1. Dès que rdevient,
d’aussi peu que l’onvoudra,
inférieurà ri, la molécule saute de l’état
d’énergie
i à l’étatd’énergie
1 - 1.Inversement,
la molécule étant initialement dans l’état i -r, si r devient
supérieur
à Ti-1, la molécule ne passe à l’état i que
lorsque
ratteint ri.
Il résulte de ce
qui précède
quelorsqu’on
part
d’un ensemble de molécules dans l’état i au sein
duquel
une molécule sedéplace
sous l’effet d’une actionextérieure,
si la distance de cette molécule à ses voisinesdevient,
par suite d’un état decontrainte lors du
mouvement,
inférieure à ri,cette molécule va sauter de l’état i à l’état i -
1
qui
estplus
stable,
ouplus généralement,
elle vasauter de l’état i à l’état i - k si est la
plus
grande
distance réticulaire stable immédiatement inférieure au minimum atteint par la distancequi
varie;
cette molécule sera dans l’état i - k alorsque la distance sera
plus grande
que laposition
actuelle de la molécule
correspondant
à un état de contrainte.Inversement,
si àpartir
de l’étati,
uneaction extérieure amène certaines distances réti-culaires à être
supérieures
à ri, la molécule resteradans l’état stable i
qui
estplus
stable que l’état i + I ,bien que sa
position corresponde
à un état demolécule mobile à ses voisines immédiates ne seront
pas
supérieures
à riTs, moment àpartir duquel
la molécule sautera de l’état i à l’état i + 1 , etplus
généralement
de l’état i à l’état i+ k’
si ri+k’ estla
plus grande
des distances réticulaires stablesqui
soit inférieure au maximum atteintpendant
ledéplacement
par laplus petite
des distances inter-moléculaires.Par
ailleurs,
les molécules n’ont pas nécessai-rement la mêmedisposition
interne,
la mêmeforme,
dans les différents états
d’équilibre.
C’est le cas, parexemple,
pour les formesA, B,
Cdes,
acides gras à trois dimensions[z5].
D’une manièregénérale,
il y a vraisemblablement corrélation entre la discon-tinuité des encombrements
moléculaires,
celle des niveauxénergétiques
et celle de la structure interne des molécules.Il résulte de cette discontinuité des formes molé-culaires
correspondant
à la discontinuité de leurs états de stabilité quel’énergie
d’interaction entredeux molécules voisines
w (r)
va être fonction nonseulement de la distance actuelle entre ces molé-cules mais de l’état
d’équilibre
danslequel
elles setrouvent.
Ainsi,
lorsque
les deux molécules sont dans l’étati,
à la distance ri l’une del’autre,
leurénergie
d’inter-action est w =wi (ri).
Mais si r décroît àpartir
de r1 d’une
quantité
infinimentpetite,
w ne va pasvarier d’une
quantité
infinimentpetite
car lesmolécules vont sauter de l’état i à l’état i --~ k et
l’énergie
d’interaction va sauter dewi(ri)
àles fonctions wi et
dépendant
de la forme des molécules dans les états i et i - I~.Pareil-lement,
l’énergie
d’interaction entre la molécule mobile et l’ensemble de ses voisines passebrus-quement
deWi (ri)
àIl en résulte en
particulier
quelorsque
consi-dérant un
petit
domaine de réseau dans l’état inous avons fait
déplacer
une molécule de A enB,
elle a effectué ce
déplacement
non dans l’état imais dans l’état et que, par
suite,
la valeur calculée pour 0 est non pas maisEn outre, la molécule mobile et les molécules 2
et
4
ayant
sauté,
dès le début du mouvement de l’état i à l’état etl’énergie
d’interactionavec l’ensemble de leurs voisines étant
passée
de W- à Wi-k il est
nécessaire,
à la fin dumouve-ment,
lorsque
la molécule a atteint laposition
B,
de ramener ces trois molécules de l’état i - k à l’état i pour que l’état final du
système
soit lemême que l’état initial. Outre pour activer la molécule
mobile,
il faut donc fournirtrois fois pour les trois molécules
considérées et la même
quantité,pour
l’ensembledu réseau
(on négligera
enpremière
approximation
les
perturbations
des moléculesplus éloignées
telles que 8 etz 5).
Finalement,
la valeur del’énergie
d’activationest donnée par la relation
Calcul de W. - Nous avons vu que
W == V + V,
V
correspondant
àl’énergie
d’interaction desparties
nonpolaires
du film et V’ à celle desgroupe-ments
polaires.
Par
ailleurs,
nous savons que pour un réseauplan
hexagonal,
on a les relations suivantes :d’où
approximativement
V .--- 6, 4v
et V’= gv’
puisque v
est en 16 et v’ en r-3 et que par suiteNous allons calculer successivement
l’énergie
d’interaction deschaînes,
celle desparties polaires
de la couche fixées sur la surface de l’eau et celle des molécules du film d’eau immédiatement encontact avec la couche et solidaires du mouvement
de celle-ci.’ $