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Submitted on 1 Jan 1935
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Couches monomoléculaires - II. Enregistrement direct
de l’effet électrique des couches monomoléculaires
D.G. Dervichian
To cite this version:
COUCHES
MONOMOLÉCULAIRES. -
II. ENREGISTREMENT DIRECT DE L’EFFETÉLECTRIQUE
DES COUCHES
MONOMOLÉCULAIRES
Par D. G. DERVICHIAN.Laboratoire de Chimie
Physique,
Faculté des Sciences de Paris.Sommaire. - Le montage décrit dans la première partie de cet article a été adapté à un dispositif
d’enregistrement photographique. Pour cela il a été associé à l’appareil de mesure des pressions superfi-ficielles qui avait été décrit dans une publication antérieure. De ce fait les deux courbes, pressions superficielles et différeaces de potentiel en fonction des surfaces moléculaires, sont enregistrées simultané-ment sur le même diagramme. Quelques clichés sont reproduits et interprétés.
La
première partie
de cette étude a été faite en vued’adapter
lalampe
électromètre à undispositif
pou-vant
enregistrer
photographiquement
les variations de l’effetélectrique
des couches monomoléculaires formées sur l’eau.J’ai
montré,
dans un article antérieur paru dans cejournal (1),
l’intérêt queprésente,
pour l’étude des couchesmonomoléculaires,
unenregistrement
continu etautomatique
des variations de la tensionsuperfi-cielle. Les mêmes considérations
s’appliquent
à l’étude des variations dans l’abaissement de la différence depotentiel
au contactair-liquide,
variationsqui
sepro-duisent au fur et à mesure que l’on accroît ou que l’on
diminue la concentration
superficielle
de la substance active à la surface de l’eau.Sur le même
diagramme,
où l’on a tracé l’isotherme des «pressions
» d’une couche monomoléculaire etqui
porte
en abscisses les surfacesdisponibles
parmolé-cule, on
peut,
enportant
en ordonnées les valeurscorrespondantes
des abaissements de la différence depotentiel
observés,
établir une nouvelle courberepré-sentant les
propriétés électriques.
On sait que cette courbeprésente,
(comme
celle despressions
et pourles mêmes valeurs
particulières
de la surfacemolécu-laire),
deschangements d’inclinaison,
despoints
angu-leux.Or,
aux difficultésdéjà signalées
en cequi
concerne lastabilité
descouches,
s’ajoutent
celles desmesures
électrométriques,
assez délicates. D’autantplus
que, dans certainesrégions
où deuxphases
coex-istent,
réparties
d’une manièrehétérogène,
les valeurs obtenuespeuvent
varier d’un instant à l’autie. Bien que l’onpuisse
obtenir des valeurs assezprécises
pourcertaines
régions
définies,
les courbes tracées parpoints
sont tout à faitapproximatives
dans leuren-semble,
etpeuvent
laisserinaperçus
despoints
d’in-flexion ou.delégères
déviations dans l’allure.J’ai
pensé
que cespoints singuliers
pourraient
res-sortir et
prendre
encoreplus
de reliefsi, parallèlement
à l’isotherme despressions superficielles
quel nos
(’) J. Phys. 1935, t. 6, p. 221.
enregistrons,
ontraçait
tout aussiautomatiquement
la courbe de l’effetélectrique.
Tel est lebut,
sanspar-ler des
avantages
de larapidité,
du nouveaudispositif
de mesures
électriques
parlequel j’ai complété
l’appa-reil de mesure despressions
superficielles
quej’avais
décrit
précédemment.
Description
desappareils.
- Afin de laprotéger
électrostatiquement,
lalampe
est eniermée dans uneboîte
métallique
mise au sol. Lagrille
de contrôle de lalampe
est reliée directement à une conductrice430
qui,
traversant le fond de la boite à travers un bou-chou d’ambreisolant, supporte
l’électrodemétallique.
Onpeut
éloigner
ourapprocher
celle-ci de la surface de l’eau en soulevant ou abaissant l’ensemblequi
estsuspendu,
par des vis derappel,
au-dessous d’unsup-port
à crémaillère. Les faces latérales de la boîtedé-passent
le fond et forment écran autour de l’électrodesqui
est constituée par undisquc
perforé
d’environ4 cm de diamètre. La substance ionisante - du
polonium -
a étédéposée
sur uneplaque
circulaire,
d’un diamètre
légèrement
inférieur, posée
sur la facepostérieure
dudisque perforé.
De cettefaçon,
les rayons a,passant
à travers les ouvertures, ionisent la couche d’aircomprise
entre l’électrode et l’eau.Une des faces de la boite s’ouvre et
pcrmet,
enagis-sant sur un commutateur
placé
àl’intérieur,
de connecter lagrille
de contrôle de lalampe,
soit avecle
disque,
soit avec un autre conducteur relié à unpotentiomètre d’étalonnage.
Les conducteurs soudésaux autres bornes de la
lampe
sortent de lapartie
supérieure
de la boîte et se raccordent aux différentes résistances fixes ou variablesplacées
dans uneseconde boîte au-dessus du
support.
Le courant variable donné par la
lampe
est amenéau
galvanomètre
par deux fils sousgaîne métallique.
Le
galvanomètre,
dutype
« Micro a~(Kipp
etZonen),
a une sensibilité de
1,4.
10-8ampère
et unepériode
de
~~/10
de seconde. Il est renduapériodique
par unshunt de résistance convenable. Pour obtenir un
enre-gistrement
biennet,
il doit ètre trèssoigneusement
isolé de toutes vibrationsmécaniques.
Pourcela,
il estplacé
sur unsupport
très lourd entièrementindé-pendant
de la tablequi
supporte
tous les autresappa-reils.
Le rayon
lumineux,
réfléchi sur le miroir mobile dugalvanomètre,
tourne dans unplan
horizontal. Parun
jeu
de deuxprismes
à réflexiontotale, placés
defaçon
que leurs plans
d’incidence soientrectangulaires,
le parcours du rayon est brisé deux fois àangle
droit: -,ce
qui
amène lesdéplacements
du trait lumineux duspot
à seproduire
verticalement sur la même lentillecylindrique
du tambourenregistreur
où s’inscritdéjà
lespot
dudispositif enregistrant
les variations de lapression superficielle
(1).
L’eau de la cuve mise à la terre constitue elle aussi
un écran contre les influences
électrostatiques
for-tuites. Une étudepréalable
m’ayant
montré l’inutilité deL’emploi
d’une électrode aucalomel,
c’est par unesimple
électrodemétallique qui
yplonge
que la cuveest reliée
électriquement
au sol. Les courantsqui
passent
sont en effetbeaucoup
trop
faibles pourpola-riser. Par
ailleurs,
la détermination de la différence depotentiel
Electrode/Eau
n’apratiquement
pasd’in-térêt,
puisque
c’est des variations àpartir
d’uneori-gine
qïielcoïtque
que l’on mesure et que, de toutefaçon
la différence de
potentiel
totale mesurée :Electrode au sol-Eau
+ Eau-Air
+
Air-Disque
isolé (1) J. l’hy,. s. VU, t. 19)5, p. 223.dépend,
comme on lesait,
de l’état de la surface dudisque.
Celui-ci a étéplatiné.
L’emploi
d’un autreappareil,
dutype
de celui de Pellat(’), avait
montré que, toutes choseségales
d’ailltaurs,
la différence depotentiel
variait dequel-ques dizaines de millivolts suivant que le
disque
isolé étaitplacé plus
ou moinsprès
de la surface de l’eau. Ces variationsproviennent
de la vapeur d’eau adsorbée sur la surface du mélal . Laquartité
adsorbée varie en effet avec letemps
et atteint une valeur desaturation
qui
dépend
de la densité de vapeur enéquilibre
au-dessus de l’eau : densitéqui
décroît àmesure
qu’on
s’enéloigne.
Il y a dont, intérêt àrecou-vrir la surface du
disque
d’un métal surlequel
la vapeur d’eau s’adsorbe peu. Enremplaçant
le nickel(d’abord utilisé)
par duplatine,
les variationsqui
s’observaient,
pendant les
courts intervalles où l’on estobligé d’éloigner
ledisque
pour essuyer la surface del’eau,
sont devenuesimperceptibles.
Il suffitd’ailleurs,
chaque
foisqu’on
installel’appareil
pour une série demesures, d’attendre un certain
temps
pour quel’équi-libre soit atteint
(2).
Ainsi que cela a été décrit dans l’article au
sujet
del’enregistrement
clespressions superficielles,
lecylin-dre
enregistreur
est entraîné solidairement avec lepiston qui
sedéplace
à la surface de la cuve. Pourl’étude des variations avec le
temps
(adsorption),
onadapte
un tambour à mouvementd’horlogerie.
Discussion des résultats. - Les
figures
2,
3, 4,.
5, 6
reproduisent,
iéduitsde2fois,
des clichés obtenusavec des films de substances
déjà
étudiées par d’autresexpérimentateurs.
Dans l’ensemble les résultats se.correspondent,
mais,
grâce
à la nouvelleméthode,
des détailsimportants apparaissent qui
étaient restés.inaperçus.
On remarque sur les
diagrammes, qu’à chaque
point singulier
de la courbe despressions correspond
un
point
analogue
sur la courbe de l’effetélectrique.
Mais alors que surl’isotherme, pendant
toute lacondensation,
lapression
garde
une valeur fixe(palier
inférieur),
celle de la vapeursaturante,
l’effe,t électri-que nepeut
traduire que la somme des effetsproduits
par chacune des
phases
enprésence.
Si, les deuxphases,
« vapeur » et «liqui(le »
ou « solide », étaientintimement
mélangées,
lapartie
de lacourbe,
raccor-dant t le commencement de la condensation à sa
fin,
devrait t avoir une forme
hyperbolique. (Cela
s’est (’) H. PELL.BT. J Plrys . 1re séiin, !8~O, p. 145. - La différencede potentiel entre deux plaques de métaux différents t’stmeurée par une méthode statique. La méthode est basée sur le principe du condensateur variable En écartant 1- s deux
disques,
après avoir rompu leur contact, l’électromètre, réuni à l’un d’entre~ eux, ne doit accuser aucune charge, si la différence de potentiel. d’oppasition du potentiomètre est bien égale à celle que l’on
mesure. Pour la mesure des différences de potentiel air liquide
par cette méthode, j’avais simplement remplacé l’un des disques
métalliques par l’eau de la cuve.
Fig. 2. (Film d’Acide
remarque sur la courbe des différences de potentiel que les
points correspondant à la fin de la condensation (.’ 3 n2) et à la saturation (2~ 1*d) sont très nettement marqués par un angle.
A droite, en bas, les deux traits horizontaux parallèles ont été
enregistrés avant de déposer l’acide sur l’eau. Ils représentent
les zéros des deux phénomènes que l’on mesure De même les deux traits enregistrés à gauche servent à l’étalonnage. L’un marque le zéro du potentiomètre, l’autre une différence de
potentiel correspondant à 1/ 5 de celle d’une pile étalon imes ton .
Fig. 3. (Acide
lYlqrtstique
sur HCI N/500, T = 22°,8). - Les mêmespoints que sur la figure prPcédente sont marqués. En plus, correspondant à celui de la courbe des pressions, apparaît un
palier à 2G,’1 Ã:J (solidification de l’état mésomorphe). Sur
quelques clichés ce palier de la courbes des différences de potentiel est encore plus marqué, sur d’autres il n’apparaît pas du tout. Dans cette région également il y a deux phrasers
en présence et ce qu’enregistre l’électrode dépend des fluctua-tions de la région de la surface qu’elle explore.
réalisé à peu
près
dans le cas de lafig.
4).
Mais Adamet
Harding (1),
enexplorant
la surface cl’un fi1m setrouvant dans cet état de transition au moyen L’une
(~) ADAM and HARDiNG. Proc. Soc., l’.E:2, A, 138, p. 4 11.
électrode de dimt nsion
réduite,
avaientsignalé
que l’on trouve, comme chute depotentiel,
des valeursqui
serangent
entre deux limitescorrespondant
à laFig. 4. (Acide Stéarique sur HCllB’j500, T == .~,~~, 2), - Film solide.
L’isotherme est une courbe de sublimation. Lacompression de la phase solide (à partir de 2:~,5 Â 2) n’accroît pas énormément l’effet électrique qui est déjà notable. Fait qui ne pouvait
a,pparaître qu’avec une méthode d’enregistrement, la
surcom-pression, ente 19.2 At 18.7 Â2, produit uue diminution (très faible mais nette) de l’effet électrique.
Fig. 5. (TrioléinP sur HC1 T - 22°,0). - Film liquide. A
partirdela fiaturation
(96 12) l’appariticndesgouttelettes (phase à trois dimensions) semble diminuer l’effet électrique, alors que la pression superficielle continue à monter.vapeur saturante et au
liquide
(ou solide).
Ils en dé-duisaient que les deuxphases
sontréparties
d’unefaçon
hétérogène.
Les
diagrammes
obtenus parenregistrement
confir-ment ces vues. Eneffet,
pour larégion
detransition,
on trouve sur les différents clichés se
rapportant
à432
Fig. 6.
(Trilaurine
sur HCI N1500,T -
22°,2). - On remarqueque sur ce cliché, comme pour les trois précédents, l’échelle
du phénomène électrique a été réduite. On a diminué la sensibilité du galvanomètre pour pouvoir enregistrer toute
la courbe. ’
.
sous le
disque
électrodelorsque
lepiston
limitant lasurface se
déplace
lentement.D’ailleurs,
en soufflantlégèrement
sur la cuve, on voit immédiatement lespot
changer
deposition
par suite desperturbations
que l’on amène dans larépartition
desphases
sous l’élec-trode. Le diamètre dudisque
étant de 4 cm, onpeut
se faire une idée del’hétérogénéité
de lapellicule
danscet état : la
phase
condensée doit vraisemblablement constituer de véritablesflaques
pouvant
avoir des dimensions deplusieurs
centimètres.On
comprend,
qu’ayant
utilisé undisque
d’unedi-zaine de centimètres
de diamètre, Guyot
ait trouvé,
pources
régions,
des valeursqui
ne sont que des moyenneset
qui
l’ont conduit à tracer des courbes continuesd’allure
hyperbolique.
Vers la fin de la
condensation,
cesplaques
prennent
des
proportions
telles que,lorsque
par hasard l’une d’elles se trouvebloquée
et
couvre toute la surfaceau-dessous de
l’électrode,
la
différence depotentiel
reste constantejusqu’à
ce que toute laphase
vapeur ait dis-parle. C’est ce que l’on constate sur lesfigures 2
et 5.Mais,
aussitôt que commence lacompression
de laphase
condenséehomogène,
la courbe recommence nettement àmonter,
jusqu’au point
de saturation(palier
supérieur),
àpartir duquel
la couche cesse d’être monomoléculaire et oùs’équilibrent
à nouveaudeux
phases :
l’unemonomoléculaire,
« à deuxdimen-sions », et l’autre « à trois dimensions ».